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Baelor Cellaeron
Baelor Cellaeron
Le Seigneur-Soie

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A Fulfilling Destiny Sous les arcanes du Sénat, rôde le futur

Cour draconique - An 1066, mois 4

Les mains accrochées au revers de sa ceinture de cuir tressé, Baelor Cellaeron osbervait la cité de Valyria qui s’étendait face à lui. Depuis son bureau, l’un des plus confortables mais loin d’être des plus majestueux, il surveillait cette ville qu’il convoitait tant. Le Cellaeron n’était pas un illustre inconnu de la politique valyrienne, pourtant ils étaient peu à braver la timide frontière qui séparait les ambitions suprêmes de la concrétisation d’un véritable projet pour y parvenir.

Pour Baelor, le sommet était encore trop bas, mais il faudrait faire avec. Profondément épris de sa patrie et de la civilisation qu’elle renfermait, le Seigneur-Soie avait toujours pensé que la meilleure façon pour que Valyria prospère serait celle où il prospérerait avec elle. Il avait bien entendu des plans, des idées, des soutiens et des alliés, même en dehors des frontières, mais il disposait – selon lui – d’une chose supplémentaire, dont ses adversaires potentiels ou affirmés manquaient cruellement : une vision.

Contrairement à d’autres, comme Arraxios Maerion ou Echya Odenys, il avait une idée précise d’où partirait Valyria une fois qu’il serait au Conseil, et où il pouvait convaincre le Sénat de l’amener. Ses ambitions, bien qu’impossible à expliquer en des termes aussi mécaniques au bon peuple et à son élite, consistaient en faire de Valyria la puissance hégémonique du continent sous un siècle. Les Valyriens disposaient de la plus formidable des armes de guerre et ne l’utilisaient qu’avec parcimonie pour des raisons bien claires. N’importe quel noble perdant son dragon se retrouverait aussitôt vu comme puni par les Dieux. Personne ne souhaitait cela. D’ordinaire, les dragons survivaient leur propriétaire. L’inverse, toutefois, était vu comme contre-nature. Il faudrait toutefois des braves pour faire face à ces risques pour la plus grande gloire des Valyriens. Le monde avait vu la capacité de Valyria à répondre à un ennemi, et il fallait désormais prendre les devants pour s’installer partout. D’ici quelques années, Baelor gageait que la Péninsule serait le nouveau centre du monde. Déjà, on pouvait sentir le centre de gravité du monde se décaler de l’Orient où il nichait depuis si longtemps pour revenir vers l’Ouest, vers cette région volcanique isolée où grondaient volcans et dragons.

Pourtant, parmi tout le faisceau d’indices, d’informations, de conjectures et d’instinct dont avait bénéficié Baelor avant de se décider à être candidat pour les prochaines élections, une information avait emporté sa décision finale. Sans être tout à fait religieux, le Cellaeron avait une fibre mystique qu’il exploitait généralement avec sa compagne de complots et amante, la liseuse de flammes et prêtresse de Meraxès Laera Zaldrizma. Pourtant, pour ce délicat sujet, ils avaient convenu qu’il devrait chercher du soutien ailleurs. Et dès que la guerre avait été officiellement terminée, Baelor s’était empressé de trouver une mage pouvant correspondre. Herya Valgaris était rapidement sortie du lot comme une personne compétente et suffisamment ambitieuse pour entreprendre une divination sur un sujet aussi précis. Bien que l’expérience eût pour le moins… mal tournée, Baelor avait eu sa réponse. Il deviendrait Lumière de Sagesse sous un an, si les Dieux étaient de bonne humeur. Alors la machinerie politique que le Seigneur-Soie bâtissait depuis toujours avait activé tous ses engrenages en même temps. Des coursiers étaient partis aux quatre coins du monde, des missives avaient été échangées, parfois sous le sceau de l’anonymat. Quelques gêneurs avaient été supprimés et d’autres avaient reçus une large bourse de pièces d’or pour acheter leur silence, leur soutien ou simplement leur abstention. En quelques semaines, l’appareil politique Cellaeron s’était préparé tandis que Baelor annonçait la nouvelle peu à peu à ses proches et ses fidèles. Il n’avait pas encore osé renouer avec la jeune mage dont l’esprit avait manqué d’être brisé par les exigences de son œuvre arcanique.

Toutefois, maintenant qu’il approchait du moment fatal de déclarer publiquement sa candidature, il se devait de retrouver le contact. Il voulait évaluer sa capacité à garder la tête froide. On lui avait assuré qu’elle était encore secouée mais qu’elle continuait à exercer en toute liberté. Si c’était le cas, alors il pourrait négocier avec elle, et éventuellement s’assurer les services d’une mage à temps plein. Cela ne plairait pas à Myssaria qui y verrait sans doute une nouvelle maîtresse à exhiber en public mais son avis n’avait pas d’importance pour le Cellaeron. Aussi, lorsqu’Herya finît par apparaître pour rejoindre son bureau, il se détourna de la grande fenêtre pour se retourner et lui faire face.

« Herya Valgaris. Bonjour à toi, ma chère. Te souviens-tu de moi ? »


Herya Valgaris
Herya Valgaris
Mage

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Cour draconique - An 1066, mois 4

La missive était posée, là, sur la table en bois. Elle était ouverte et avait été relue plusieurs fois. L'humble demeure des Valgaris était plongée dans un silence dérangeant, et pourtant, une tension certaine régnait dans chaque recoin de l'habitation. Herya était agenouillée devant l'autel familial et priait sans s'arrêter depuis une heure.

" Tyraxes, je t'implore de m'apporter ton aide, je te supplie de m'épauler dans la quête de la raison. "

Lorsque la mage avait reçu la missive, elle avait d'abord pensé que le Collège la convoquait pour une raison qui lui était inconnue. Mais le nom de Cellaeron ne lui disait rien. Enfin tout du moins, pas parmi les mages. Elle savait qu'il était très haut placé dans la politique valyrienne mais elle ne saisissait pas la raison de cette invitation. Pourtant un coup d'électricité avait parcouru son corps lorsqu'elle avait lu son nom, laissant son subconscient lui rappeler son lien avec lui. Mais rien n'y faisait, elle ne parvenait pas à se remémorer son visage ni même la relation qu'elle avait pu entretenir avec lui. Alors elle s'était mise à prier en espérant que la mémoire lui revienne. Puis, petit à petit, il lui semblait recevoir des bribes de mémoire jusqu'alors introuvables. Elle se rappelait de son nom. Herya s'était déjà entretenue avec lui. Mais dans quel contexte ? Et pourquoi un personnage de son importance avait-il eu besoin des services d'une mage au sang aussi peu important ? "Je suis sûre que tu l'as vu pour ses propres désirs.". Herya grimaça. Elle en doutait mais tout était possible.

Elle se releva et remercia Tyraxes pour ce fragment de souvenir puis s'apprêta. Il était encore tôt et elle avait le temps de se préparer pour rencontre Baelor Cellaeron. Son chemin passa dans un premier temps aux thermes, laissant le caldarium se débarrasser des impuretés de son corps, puis elle s'habilla en conséquence, se drapant des plus belles étoffes offertes par ses frères. Les couleurs sombres étaient ses favorites. Elles mettaient en avant la pâleur de sa peau et la noirceur de ses cheveux. Elle se para de quelques bijoux ayant appartenu à sa mère et embarqua certains parchemins, au cas où. Tandis qu'elle était en chemin, la voix se mit à entretenir une sorte de conversation avec elle. Parfois il ne s'agissait que de discuter du temps et des ragots. Et d'autres fois, il jactait sur ses défauts. Étonnement, il lui arrivait d'être très protecteur avec elle et il lui proposait des solutions à des problèmes épineux ou lui soufflait les réponses les plus acerbes mais polies à offrir à ses collègues mages qui pouvaient critiquer ses recherches. Ils entretenaient une relation complexe et si l'on avait voulu exposer les choses telles qu'elles étaient, la voix était son côté le plus menaçant.

La mage arriva au Sénat et sa tête se mit à la faire souffrir. Son cerveau semblait se souvenir de l'endroit et il peinait à remettre les choses dans le bon ordre. Au-fur-et-à-mesure qu'Herya avançait, à chaque pas qu'elle faisait et toutes les fois où elle montrait la missive de Baelor pour qu'on la laisse passer, ses souvenirs revenaient un à un. Lorsqu'elle arriva devant les portes du bureau du Seigneur-soie, elle fut prise d'une violente envie de vomir. Elle demanda à l'un des gardes où se trouvaient les latrines les plus proches, et une fois sur place, son corps rejeta tout. Une fois, puis deux fois, et enfin une troisième et dernière fois. La bile lui brûlait l'oesophage et ses mains tremblaient. Maintenant elle savait, elle se souvenait enfin. "C'est grâce à lui que je suis avec toi.". Il lui avait demandé quelque chose et l'avait poussée à utiliser une quantité de magie bien trop importante et elle s'était retrouvée dans cette situation. Elle se redressa et demanda un verre d'eau aux gardes qui l'avaient accompagnée et qui s'étaient inquiétés de son état. 10 minutes plus tard, elle se présenta à nouveau devant le bureau et cette fois-ci, elle entra après avoir été invitée à pénétrer dans l'antre du maître du Pinacle.

En voyant son visage rond comme un galet, à nouveau elle fut prise de migraine. Durant un court instant, elle crut qu' "il" tambourinait de toute ses forces dans sa tête pour sortir de là. Mais à la place de cela, il siffla : "Voilà à quoi ressemble le mécréant."

Elle déglutit mais ne laissa rien paraître. À la place, elle afficha un visage froid et fermé.

"Bonjour Baelor. J'ai peine à remettre en ordre mes souvenirs mais je me souviens bien de toi." "Menteuse."

Elle s'approcha.

"Tu as demandé à me voir. Comment puis-je t'aider ?" fit-elle d'un ton assuré.

Baelor Cellaeron
Baelor Cellaeron
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« Bonjour Baelor. J'ai peine à remettre en ordre mes souvenirs mais je me souviens bien de toi. »

Un rictus satisfait et tout en rondeur s’afficha sur le visage du sénateur alors qu’il faisait face à la mage. Depuis la prédiction, les paroles prophétiques de la jeune femme avaient résonné dans son esprit. Il avait souvent pensé à tout ce qui s’était passé à ce moment, et ce que cela signifiait. La réaction violente de l’esprit et du corps d’Herya à cette nouvelle pouvaient signifier plusieurs choses. Elle pouvait légitimement avoir poussé trop loin l’expérience et s’être blessée, ou bien les Dieux avaient-ils essayé d’envoyer un signe ? Baelor n’était pas précisément un grand dévôt, mais il comprenait l’importance des signes et du respect à démontrer aux prêtres. Son amante lui avait toujours dit de garder bon rapport avec les temples pour son plus grand bénéfice.

Après les prêtres venaient les mages, que devait-on faire d’eux ? Baelor avait mûrement réfléchi, choisissant une neutralité de circonstance sur cette affaire tant qu’il n’avait pas d’intérêt à évoluer en un sens ou un autre. Toutefois, sa neutralité lui coûtait ; il n’avait guère d’influence auprès d’eux et il avait même du mal à trouver quelqu’un souhaitant bénéficier de ses largesses. A l’heure où la politique et les conjectures dominaient, personne ne voulait s’attacher à un potentiel futur paria. D’homme le plus puissant du monde aux oubliettes de l’Histoire, il n’y avait qu’un pas. Et Baelor évoluait sur un bien mince fil tendu entre ces deux possibilités.

« Tu as demandé à me voir. Comment puis-je t'aider ? »

Tu m’as déjà bien plus aidé que tu ne pourrais jamais le réaliser.

Baelor ignorait si Herya accepterait son offre mais il avait plusieurs raisons de penser que ce serait le cas. Après tout, il y avait déjà l’expérience. Elle avait déjà accepté de travailler avec lui, peut-être serait-elle prête à réitérer. Ensuite, ils avaient tous les deux en tête que cette divination réussie avait eu d’importances répercussions sur Herya. Cela jouerait en sa défaveur pour la suite, car les grandes familles recherchaient les mages les plus doués, au parcours sans faute. Celui d’Herya ne l’était pas, lui fermant sans doute les portes les plus prestigieuses de Valyria. Son sang-mêlé n’arrangeait pas ses affaires.

« Je t’en prie, prends place mon enfant, » débuta Baelor, ignorant ostensiblement la question de la jeune femme.

D’un mouvement ample, il présenta les divans sur lesquels les visiteurs de Baelor pouvaient s’allonger pour converser avec lui, encadrant une table basse regorgeant de fruits frais et de vins clairs. Baelor savait toujours inciter à boire, ses interlocuteurs avaient toujours la langue mieux pendue une fois alcoolisés. Certains plus que d’autres, et encore d’autres pas du tout. Il serait curieux de voir quel choix ferait la mage, mais elle avait un corps que le Seigneur-Soie jugeait délicieux et il était bien intéressé par le contempler allongé, scrutant par avance les endroits où le tissus se plaquerait.

Alors qu’ils s’installaient confortablement chacun sur leur divan, Baelor attrapa quelques grains de raisins qu’il croqua d’un air heureux, savourant leur goût sucré et leur chair charnue. Un nouveau sourire à destination de la jeune femme, et il se redressa pour lui jeter un regard direct.

« Comment te portes-tu ? J’ai appris, et constaté, ta… péripétie. Nous sommes ici entre amis, je serais heureux de t’aider si je peux y pourvoir. »



Herya Valgaris
Herya Valgaris
Mage

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"Reste sur tes gardes. Et ne dis rien d’insensé. "

Il avait raison. Comme toujours. La situation était telle qu'il était devenu vital de rester prudente sur les mots employés, sur son attitude et ses réactions. Baelor était au courant de tout et Herya se retrouvait dans une situation plus que fébrile. Elle sentait son estomac la torturer, et lorsque finalement elle s'allongea, les nausées s'estompèrent. Elle sentait le regard du sénateur sur elle, et plus précisément sur son corps. En temps normal, elle aurait joué de ses atouts, ne manquant pas les gestes et remarques quelque peu légers, mais aujourd'hui, elle s'abstenait. Sans parler de la révulsion qu'elle éprouvait à son encontre, sa situation ne lui permettait pas de se laisser aller à quelques frivolités.

A la question du Seigneur-Soie, un frisson remonta le long de son échine pour venir se loger au fond de son crâne. Néanmoins, elle garda la face.

"Je te remercie de cette attention Baelor. Mais je vais bien. Il n'est, certes, jamais agréable pour un mage de dépasser les limites qui lui sont naturellement attribuées. Néanmoins, j'espère que mes prédictions ont su éclairer ton chemin." - fit-elle tout en souriant pour masquer son amertume.

"Demande lui de te faire entrer au sein de la noblesse. Il te doit bien ça.". Cela faisait partie des plans de la jeune femme. En dépit de l'inconfortable situation à laquelle Herya peinait à se faire,  si Baelor l'avait fait mander, ce n'était certainement pas pour prendre de ses nouvelles et encore moins pour s'inquiéter de son état de santé. Alors il désirait quelque chose d'elle, et peu importe ce qu'il viendrait à lui demander, elle saurait réclamer son dû en retour.

La mage attrapa à son tour un grain de raison et croqua fermement. Le jus explosa en bouche et sa douce saveur, ô combien délicate, vint rassasier ses papilles. Jamais elle n'avait goûté de raisin aussi bon, et peut-être n'en aurait-elle jamais plus l'occasion. Alors elle se redressa et son regard vif vint se planter dans celui de son hôte.

"J'apprécie beaucoup tes attentions et ta présence si agréables, mais dis-moi Baelor... Puis-je faire quelque chose pour me rendre utile à tes côtés ? Je t'imagine très occupé et je doute que tu souhaites passer un peu de ton temps à manger des fruits avec une mage de mon rang."

Herya jouait cartes sur table. Son visage dur et froid continuait d'afficher ce sourire qui était loin d'être naïf. Elle pouvait risquer sa position en prenant le sénateur de court. On ne parlait pas à quelqu'un qui avait autant d'influences lorsque l'on avait des choses à cacher. Et tout particulièrement lorsque CE sénateur-ci avait connaissance des secrets en question. Mais à défaut d'être une mage parfaite et soucieuse des risques qu'elle encourait, la jeune femme avait développé d'autres talents. Avec le temps, elle était devenue calculatrice, voire même manipulatrice. Elle sentait quand profiter de l'occasion, même si cela revenait à trahir. Sa loyauté, en revanche, était rarement attribuée et les personnes qui avaient le privilège de l'avoir se comptait sur les doigts d'une main. Baelor saurait mériter cette loyauté s'il parvenait à accéder à ses requêtes.


Baelor Cellaeron
Baelor Cellaeron
Le Seigneur-Soie

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« Oh, mais j’ai toujours grand plaisir à passer du temps avec une mage de ton rang, Herya. »

Le sourire carnassier, Baelor détailla les traits de la jeune femme avec l’œil d’un rapace scrutant une proie. Hédoniste revendiqué et identifié, le Seigneur-Soie ne se cachait pas de son amour pour la plastique des autres et la possibilité de l’explorer sous toutes ses coutures. Son regard glissa aux formes arrondies de la jeune femme. Il s’était rarement allongé auprès de mages mais il en gardait toujours des souvenirs brûlants. S’il était véritablement consumé par une forme de désir permanent, il n’en restait pas moins capable de garder des limites solides. Baelor appréciait le plaisir et le partage. La violence le rebutait au plus haut point et il n’avait jamais forcé quiconque à s’allonger à ses côtés, pas même des esclaves. Ou tout du moins, à sa connaissance. Il ignorait tout de la façon dont pouvait penser une personne vendue comme bien matériel.

La question n’était cependant pas là, car si Herya aurait fait une partenaire d’une nuit certainement brûlante et mémorable, il ne la recevait pas pour cela. S’il était une chose qui comptait encore plus pour Baelor que la jouissance physique et c’était sa progression politique. Or, pour conquérir le siège de Lumière de Sagesse d’Arraxios Maerion, il allait devoir mettre sur pied une coalition politique audacieuse pour ravir le maximum de voix et d’influence. Et si les mages ne votaient pas, ils disposaient d’une importante influence au même titre que les prêtres valyriens. Aussi, Baelor tenait non seulement à voir la prophétie d’Herya se réaliser mais il souhaitait également que celle-ci se montre à ses côtés, qu’elle défende sa cause au Collège des Mages. Il y avait parmi les adeptes de la magie de nombreux membres des grandes familles valyriennes et ceux-ci, s’ils étaient convaincus de la candidature de Baelor, feraient d’excellents relais pour les propositions du Cellaeron auprès de leurs parents, frères et sœurs, cousins et autres.

« Tu as cependant raison, il ne s’agit pas d’une simple visite de courtoisie. J’ai encore besoin de toi, et je pense que tu as également besoin de mon aide. Alors… Pourquoi ne pas nous entraider et sortir grandis de cette collaboration ? »

Il ne grignotait plus de raisin. De ses petits yeux engoncés dans son visage légèrement bouffi, Baelor lançait un regard impérieux à Herya. Il avait négocié la paix entre le Vieil Empire et Valyria en regardant droit dans les yeux l’ambassadeur de l’Empereur. Ce n’était pas un homme sympathique mais il savait se montrer charmeur. Il conservait ce sourire factice qu’il avait appris à maîtriser depuis des années, offrant un spectacle chaleureux à la jeune femme. Il était son ami, et il avait besoin d’elle autant qu’elle avait besoin de lui. Tel était le message qu’il essayait de lui faire passer par la langage non-verbal.

« J’ai besoin de quelqu’un à l’intérieur du Collège pour porter ma voix aux vrais héros de Valyria : ceux qui étudient les limites de notre monde, parfois qui abandonnent même leurs dragons. Laisse-moi faire de toi ma représentante officielle au sein du Collège. Tu auras l’occasion de rapidement rencontrer tout le gratin magique. Je ne serais pas surpris que le vieux Talaegar souhaite te rencontrer pour te communiquer ses attentes en ce qui concerne le Collège. Tu aurais la possibilité de rapidement devenir incontournable. »

Se rejetant au fond du dossier de son divan, Baelor regarda autour de lui, appréciant la pièce dans laquelle ils se trouvaient car elle était un témoignage vibrant de sa réussite et de son parcours. Dans la course au pouvoir, rien d’autre que l’objectif n’importait. Les méthodes étaient circonstancielles et le restaient. Personne ne s’intéressait au pourquoi ou au comment, une fois que le pouvoir était acquis.

« Quant à ce que je peux te proposer en retour, c’est de parrainer tes travaux. Après tout, je sais tes talents et ton potentiel. Je n’ignore pas qu’une mage de ton rang pourrait utiliser quelques soutiens financiers supplémentaires pour continuer à gravir les échelons. »



Herya Valgaris
Herya Valgaris
Mage

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Baelor souhaite répandre sa bonne parole au sein du Collège des Mages. Sa stratégie était judicieuse, tout le monde savait que les mages ne se positionnaient pas et tout le monde souhaitait récupérer cette part infime mais puissante de la population. Herya le regarda dans les yeux, fixant son regard dans le sien tandis qu'un sourire se dessina sur son visage. D'une part, il offrait une protection à la jeune femme (qui en avait bien besoin), un crédit non négligeable et un soutien pour ses travaux. Elle pourrait dès lors prouver qu'il était tout à fait possible pour un sang mêlé à la limite de l'impureté de faire preuve d'un grand savoir faire. Elle se redressa pour attraper l'un des fruits présents devant elle, laissant sa robe glisser le long de sa cuisse. "À quoi joues-tu Herya ? " demanda la voix visiblement nerveuse. La jeune femme allait jouer au même jeu que Baelor, à ses risques et périls.

"C'est une demande des plus intéressantes que tu me fais là mon cher Baelor. Après tout, tu as été l'une des rares personnes à me faire confiance malgré mon rang et je dois bien te rendre la pareille."

Elle se leva et fit quelques pas afin de regarder par la fenêtre. L'air chaud qui s'y engouffrait était agréable même si un étranger aurait l'impression d'étouffer. La mage s'imaginait vivre dans l'une de ces grandes demeures aristocratiques qui se dressaient face à elle, écrasant les quartiers pauvres qui ne distinguaient même plus. On cachait la misère par le spectre de la richesse. Herya se retourna face à Baelor et dans un élan d'impertinence :

"Très bien, j'accepte avec grand plaisir." - elle acceptait cela comme étant une redevance. C'était de sa faute à lui si elle avait perdu la tête et si la voix s'était confortablement installée dans son esprit. "Néanmoins, tu as connaissance de mon rang actuellement, et tu sais fort bien que je n'ai malheureusement pas le pouvoir d'influence. Je souhaiterais pouvoir abuser une dernière fois de ton hospitalité et ta confiance, si tu me le permets."

La jeune femme revint s'installer face à lui. La bile remontait et elle crut pendant un instant vomir à nouveau. Mais non, à la place, son corps brûlait d'excitation et de peur.

"Tu n'es pas sans savoir que je possède trois frères et que je suis issue de la guilde des tisserands. Je te serai grandement reconnaissante si tu plaidais en la faveur de Vahaerion afin qu'il puisse obtenir un grade militaire des plus corrects, et si tu appuyais le discours des tisserands sur leur commerce. Nous sommes les porteurs d'un art encore peu reconnu, pourtant, nous habillons tout Valyria et les plus nobles d'entre-tous portent nos tissages et notre savoir-faire." "Aurais-tu complètement perdu la tête ? Souhaite-tu la perdre pour de vrai cette fois-ci ?? " - fit la voix, fulminant devant tant d'imprudences.

La mage se rallongea et observa le Seigneur-Soie, guettant la moindre réaction négative.

"J'ai tout à fait conscience de t'en demander beaucoup. Mais je serai être redevable à la hauteur de ton aide." fit-elle sur un ton des plus calmes.

Pourtant, au fond d'elle, la tempête faisait rage. Elle s'aventurait sur un terrain dangereux où elle risquait d'y laisser beaucoup. Pourtant, son tempérament sulfureux se devait de prendre les rênes.

Baelor Cellaeron
Baelor Cellaeron
Le Seigneur-Soie

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Le regard perçant de Baelor n’avait pas lâché Herya depuis le début de leur échange. Même quand la mage s’était levée pour aller à la fenêtre observer la cité – une vue que le Seigneur-Soie lui-même appréciait – il ne l’avait pas quitté des yeux. Il ne doutait pas forcément de son interlocutrice mais il recevait bien moins souvent les mages que les autres castes de la société valyrienne. Même les esclaves étaient plus courants dans sa vie que les adeptes de la magie. Herya, par son parcours modeste et son ambition débordante, représentait l’outil idéal pour y remédier. Après tout, elle était exactement le type de personne dont Baelor souhaitait s’entourer pour sa campagne. Le moment venu, tous ses soutiens sortiraient du bois et raviraient pour lui l’élection. Il deviendrait Lumière de Sagesse, Sylvio Ōño, membre du Conseil des Cinq présidant à la destinée de tous les Valyriens. Et bientôt du monde entier, car telle était l’ambition du Cellaeron.

Pourtant, malgré l’offre initiale qu’elle avait acceptée, du moins en façade, Herya revenait désormais avec une contre-proposition. Soutenir sa famille pour les parrainer et les aider à défier l’ordre établi. Bien que relativement ouvert, Baelor restait de la noblesse draconique de Valyria et, à ce titre, toujours plus conservateur que d’autres sur les sujets d’ascension sociale. Ses yeux se plissèrent légèrement, cherchant ce qu’Herya pouvait lui offrir de plus. Cette proposition avait le mérite de rappeler à Baelor pourquoi il exigeait toujours un accord signé dans le commerce : une contre-proposition ou se dédire de l’accord passé était bien trop probable sinon. En l’occurrence, il réfléchissait à ce qu’il pouvait retirer de l’aide à la famille d’Herya. Il n’avait guère d’influence dans l’armée mais il pouvait toujours se renseigner. Après tout, cela ne devrait pas lui coûter trop cher. Restait à savoir ce qu’il pouvait obtenir de plus en échange d’un avancement pour ce fameux Vahaerion Valgaris. Un sourire en coin perla à la commissure des lèvres du sénateur alors qu’il se levait à son tour et sans un mot pour aller ouvrir un coffret d’ébène qui trônait dans son bureau. Il en tira un foulard de soie d’un rouge intense qui embaumait les effluves de parfum. Baelor aimait à tenir à son poing ce genre de petite pièce textile imbibée d’une senteur agréable lorsqu’il se rendait dans le Quadrant Est de Valyria. Cette pièce avait été réalisée, si sa mémoire ne lui faisait pas défaut, par la famille d’Herya. Il quitta son bureau et se mit à marcher, ayant posé son regard sur le foulard.

« Il est vrai que ta famille dispose d’un savoir-faire certain. Tout comme toi, tu disposes d’un feu sacré et d’une ambition évidente. J’apprécie les ambitieux, car je sais pouvoir compter sur eux pour faire tout ce qui est en leur pouvoir pour progresser. »

Il s’arrêta devant Herya, plongeant dans ses yeux un regard d’airain.

« Car c’est là ce que tu souhaites, n’est-ce pas ? Voir ta famille s’élever et être reconnue ? Peu importe le prix. »

Ce faisant, il prit le parti de saisir avec délicatesse le menton de la jeune femme, caressant de ses doigts boudinés la peau claire de sa joue.

« Penses-tu vraiment qu’après toutes ces années, je me laisserais convaincre par la seule possibilité de pouvoir honorer Meleys avec toi ? Ne crois-tu pas que l’on a déjà essayé de me convaincre par le stupre et la luxure pour signer un accord ? N’imagines-tu pas que je sois conscient que l’on veuille utiliser ma réputation pour me manipuler ? »

Laissant la jeune femme tranquille, et lui infligeant une ultime caresse avant de relâcher son menton, Baelor retrouva sa place avec un fin sourire. Herya était une mage splendide, et il aurait adoré pouvoir sentir son corps se cambrer sous ses assauts et sentir le grain de sa peau sous la paume de ses mains. Chaque nuit passée avec des mages, Baelor s’en souvenait. Pourtant, il était également un pragmatique. Ce genre de faveur ne valait pas une simple nuit avec lui. Se redressant de toute sa superbe, Baelor présenta sa contre-offre avec un sourire radieux, comme s’il était d’excellente humeur.

« Je peux t’aider et je suis disposé à le faire. Il me faudra son affectation et son nom exact. Cela devrait me prendre quelques semaines, le temps de trouver quelle corde tirer pour activer cette promotion. En échange, toutefois, je souhaite que la moitié de l’entreprise de tes parents me reviennent… ainsi que la production associée. Ils garderont leur indépendance, mais des livraisons mensuelles de tissus seront attendues. Pour chaque livraison manquée ou insuffisante selon des termes que nous définirons ultérieurement, je prendrai 5% de contrôle supplémentaire dans leur affaire. »

En bon marchand, Baelor souhaitait toujours obtenir le meilleur accord possible, cherchant à augmenter son offre à destination des riches étrangers qui se disputaient toujours plus les biens valyriens. Si Baelor pouvait récupérer du textile gratuitement, cela lui permettrait de toucher une marge substantielle en le revendant à ses partenaires commerciaux d’ailleurs. Écartant les mains d’un air désolé, il ajouta :

« Libre à toi d’arbitrer désormais entre le futur de ton frère et de ta famille. Mais après tout, une vie vaut bien quelques balles de tissus, non ? Quant au reste, ma foi, il te suffira un jour de venir au Pinacle pour découvrir un monde et des sensations comme tu n’en as jamais connus. Je te ferai parvenir une invitation. »



Herya Valgaris
Herya Valgaris
Mage

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Le contact avec la peau de Baelor lui provoqua une décharge dans tout son corps. Il posait ses doigts sur son visage et elle dut faire preuve d’une maîtrise de soi légendaire. La jeune femme garda un sourire crispé sur le visage pour ne pas dévoiler sa désapprobation. Malgré son esprit de révolutionnaire, il fallait parfois s’écraser pour mieux s’élever. Lorsqu’elle observa ce morceau de tissus rouge, la mage ne put s’empêcher d’être piquée par la fierté de voir les étoffes des Valgaris remonter jusqu’aux mains des puissants. Ils étaient dotés d’un savoir-faire qui remontait à plusieurs générations et Herya voyait enfin le fruit de leur travail. Mais était-elle vraiment prête, comme le lui rappela Baelor, à tout faire pour élever sa famille, peu importe le prix ? Cette question la fit déglutir. Après tout, elle était déjà perdue. Depuis que la voix s’était emparée de son esprit, la jeune femme avait perdu la tête. Elle avait perdu un peu de sa dignité aussi. « As-tu pensé à tes frères jeune fille… ? ». Cette remarque lui fit monter une boule au fond de la gorge.

Mais Herya jouait avec le feu, et elle se brûla une première fois. Baelor était loin d’être stupide et la mage l’avait été en pensant le rendre un peu plus docile de part son corps. Elle s’était grandement fourvoyée.

- « Je ne suis venue qu’à ta demande Baelor. Il est évident que si mon intention avait été de vouloir utiliser ta renom pour te manipuler, les choses auraient bien été différentes. Tu as demandé mon service et j’ai besoin de ton appui, il me semble donc que la confiance se montre nécessaire afin d’arriver chacun à nos fins et afin d'entretenir une bonne relation. »

Elle voulut rappeler à Baelor également que Meleys apprécierait sans doute des honneurs offerts par des personnes en osmose. Et non de manière unilatérale. Que la déesse l’en garde, Herya ne souhaitait s’adonner à quelques offrandes charnelles en compagnie du sénateur. Afin d’honorer la déesse de la manière la plus honnête possible, selon la jeune femme, il fallait qu’il y ait de la réciprocité, de l’envie, et du plaisir. Et ces prérequis, elle ne pouvait les lui offrir en compagnie de Baelor. Même si Herya venait à s’offrir à lui par nécessité, elle n’était pas certaine que Meleys en soit tout à fait ravie…

Puis Baelor exposa ses conditions. Après tout, il était normal de demander une contre-partie et la jeune femme s’y attendait. Néanmoins, il réclama la moitié de l’entreprise familiale et elle dut se retenir de grimacer. C’était beaucoup, la moitié d’une entreprise, et encore plus quand Herya n’en gérait plus qu’une partie. Elle était tentée d’accepter cet accord mais qu’allaient en penser Galaedar et Visenyx ? Aussi soudés qu’ils étaient avec leur sœur, il était peu probable qu’ils lui pardonnent d’avoir vendu une partie du fruit du travail accompli par des générations de Valgaris à un sénateur pour un peu de reconnaissance au sein de la société. Accepter sans se concerter était un pari risqué. Et aussi joueuse qu’elle était, elle ne voulait pas mettre en jeu ses frères sans leur en avoir parlé. Mais elle eut une autre idée qui lui ferait gagner du temps. Elle glissa une main dans ses cheveux pour remettre en place les quelques mèches sombres qui se défilaient à sa coiffure.

- « C’est une offre très intéressante et je suis sûre que mes frères seraient ravis de cette opportunité. Mais, afin de te garantir mes compétences pour l’avenir, attendons ton élection. De ce fait, tu t’assureras que je te serais réellement utile pour la suite. Après tout, je ne t’ai fait, pour l’instant, qu’une seule prédiction et il serait plus prudent de voir ce dont je suis capable. Et dès lors que tu atteindras ton objectif, nous pourrons reparler de cet accord. » Elle attrapa une grappe de raisin et en tira un grain qu’elle croqua sans ménagement. Puis elle replongea son regard dans celui du Maître du Pinacle. « Et pour te prouver ma bonne foi, je peux me mettre à ta disposition dès aujourd’hui. Demande-moi ce que tu veux. » fit-elle.

Elle remercia également le sénateur pour son invitation. La jeune femme imagina les grandes célébrations qui devaient avoir lieu ici, et ce que cela impliquait. Un sourire s’étira sur son visage.


Baelor Cellaeron
Baelor Cellaeron
Le Seigneur-Soie

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A Fulfilling Destiny Sous les arcanes du Sénat, rôde le futur

Cour draconique - An 1066, mois 4

Baelor ne répondit qu’avec un sourire mystificateur.

Il avait obtenu ce qu’il convoitait. L’accord le favorisait grandement et il était certain que la jeune femme s’en rendait compte, mais le fait qu’elle n’avait pas cherché à négocier prouvait plusieurs choses qui l’intéressait tout grandement. Tout d’abord, elle n’avait pas forcément l’habitude de mener ce genre de négociations et apprendrait bien assez vite. Deuxièmement, elle était peut-être suffisamment impressionnée pour en oublier son sens commun. Enfin, troisièmement, elle était bien prompte à prendre des décisions qui allaient impacter toute sa famille et il serait intéressant de voir quel résultat cela donnerait. Soit elle avait le pouvoir sur les siens, soit elle s’était avancée sans forcément en avoir l’autorité. Si elle lui revenait dans quelques jours en demandant d’annuler leur accord, il serait fixé. Il se fit la promesse de ne rien faire le temps de voir si un quelconque contrordre viendrait de la famille Valgaris.

Il garda son regard rivé dans celui de la mage.

« Garde donc tes preuves, Herya. Je t’accorde ma confiance, je n’ai pas besoin que tu te livres à moi pour que tu la mérites. »

Une douce chaleur avait tout de même envahi ses reins et Baelor se demanda s’il n’était pas idiot de repousser ainsi une offre si tentante. Sentir le corps de la jeune femme sous lui et la guider vers le chemin du plaisir n’était pas vraiment ce qu’il aurait pu détester mais restait qu’il avait pris sa décision. Herya pouvait être utile, il n’avait pas besoin d’abuser de sa position dominante.

« Propage donc ma voix jusqu’au Collège et parmi tes camarades les plus puissants et les plus influents. Gagne-moi d’autres mages à ma cause et ma reconnaissance ne sera pas absente. Et si je remporte l’élection, tu t’élèveras à mes côtés. »

Avec cet ultime rappel de leur marché, Baelor se releva pour signifier la fin de leur entretien. Il imaginait sans peine les serviteurs et sénateurs suivants qui se pressaient derrière la porte pour avoir une entrevue avec lui. Les préparations de l’élections n’avaient pas débuté que déjà tous les prétendants favoris fourbissaient leurs arguments et leurs soutiens pour préparer la campagne qui s’annonçait redoutable. Elle avait déjà commencé, alors que des promesses étaient échangés sous la manche et que des alliances se concluaient. Baelor ne doutait pas que ses rivaux furent activés aux mêmes procédés pour mieux lui ravir la place qui lui revenait de droit et légitimement, selon lui.

Herya était un maillon important du plan de Baelor car elle avait insufflé en lui cette certitude qu’il était né pour diriger Valyria, qu’il était le meilleur placé, le meilleur candidat pour canaliser l’énergie née de la victoire contre le Vieil Empire et l’utiliser pour répandre la civilisation valyrienne partout où de la terre existait. Il souhaitait la conserver auprès de lui pour ces raisons, pour celles qu’il s’avouait et celles qu’il ne s’avouait pas. Elle était une personnalité rafraîchissante et il était intrigué par sa façon de percevoir le monde, par sa volonté de s’élever à n’importe quel prix sans qu’aucune limite ne dût être envisagée. C’était cette énergie qui le poussait depuis longtemps et la retrouver aussi pure, aussi intacte, chez un autre être vivant le contentait grandement. Herya était prometteuse et il souhaitait la garder à ses côtés… du moins tant que sa loyauté et son utilité le justifiaient.

« Je dois malheureusement te dire au revoir car la politique est un monstre qui nous dévore continuellement et qui ne connait pas de répit. Tu as les termes de notre accord à communiquer à ta famille et à assurer. J’attends les premières livraisons pour la fin de la prochaine lune. D’ici là, je m’occuperai de pousser l’avancement de ton frère et je serai attentif aux problèmes des tisserands ; ils pourront tous te remercier pour ce que tu fais pour eux. Nous nous reverrons bien vite, j’en suis sûr. À bientôt, Herya Valgaris. »




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