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Sea of thiefsGaraevon Agyreos et Herya Valgaris

Le Point du Peuple, an 1066, mois 8
La livraison de plusieurs dizaines de pièces de verrerie au temple de Tessarion s’était déroulée sans la moindre embûche, le Grand Prêtre était conquis par ce qu’il avait commandé et il s’agissait d’un énième client satisfait qui vanterait le travail du chef de la guilde et de ses verriers. Un sentiment de fierté pour l’apprenti qu’était Garaevon qui appréciait cette reconnaissance et s’en nourrissait comme s’il s’était agi d’un simple gâteau de miel. Comme à son habitude depuis qu’il supervisait les livraisons à destination du temple de la déesse des arts, il s’était à nouveau arrêté devant ce cours de lyre donné aux novices. Il aimait les écouter jouer mais surtout il observait avec une attitude studieuse les gestes de la prêtresse qui leur enseignait cet art et dans le vide il s’attelait à reproduire ce dont ses yeux pouvaient le flatter. Cela pouvait peut-être lui porter préjudice s’il se faisait prendre mais peu lui importait pour le moment, l’avenir était toujours incertain. Si les dieux le lui permettaient il continuerait à observer ces leçons de lyre pour s’améliorer car il avait appris seul, et il ferait pour attirer l’attention de cette prêtresse de Vermithor qui lui avait volé son cœur.

Le chemin pour revenir jusque dans le quartier marchand et la rue qui abritait la boutique de son maître, fut bien plus aisé qu’à l’aller. Le chariot était plus léger à conduire mais surtout il n’y avait plus cette crainte du moindre vol, bousculade mais surtout nid-de-poule qui pouvait mettre à mal le bon déroulement de la livraison. Le natif de Volantis jeta un coup d’œil à son frère à son côté qui tenait les rennes de la brave monture qui tirait le chariot et les transportait dans le même temps. Il prit une grande inspiration lorsqu’ils entèrent enfin dans ce quartier qui était devenu le leur et son regard se porta devant eux tandis que peu à peu Jacaerys faisait ralentir le cheval à mesure que la foule s’amassait devant eux. Si durant plusieurs battements de cœur le volantin ne s’en alarma pas, il était courant que les rues du quartier des marchands soient remplies de vie, le doute l’envahit lorsqu’il constata que la foule s’agglutinait devant la boutique de leur maître. Que se passait-il ? Garaevon se leva du banc de bois à l’avant du chariot et tentant de voir de quoi il retournait, les commentaires allaient de bon train lui faisant ainsi froncer les sourcils.

- Viens ! dit-il en empoignant son frère par la manche. Sans plus de cérémonie il sauta du chariot pour se précipiter vers la foule de curieux. Avec force il s’attela à pousser et écarter ceux qui lui barraient le chemin, il se faufila péniblement et lorsqu’il atteignit enfin l’entrée, il fut stoppé net par une vision qui lui brisa le cœur autant qu’elle le choqua. Parmi les bris de verre, se trouvait deux autres apprentis-verriers qui… soutenaient Hesella. Inquiet, il se précipita vers celle qu’il considérait comme sa deuxième mère en ce monde. Le robe d’un bleu céruléen était tâchée par le sang qui avait coulé de son arcade sourcilière, une de ses lèvres était entaillée et la marque d’un poing sur sa mâchoire était particulièrement bien visible. Alors qu’il venait la prendre dans ses bras, il sentait la colère s’emparer de son âme et lui intimer l’ordre de partir à la recherche des voleurs qui avaient osé lever la main sur l’épouse du chef de la guilde.

- Que s’est-il passé ? demanda-t-elle avant de venir prendre avec délicatesse son visage entre ses mains. Peu importait qui ils étaient, ils paieraient pour ce qu’ils avaient commis.
- Trois hommes sont entrés avec la ferme intention de voler tout ce qu’ils pouvaient, elle a tenté de les en empêcher, elle en a griffé un sur la joue mais… commença l’un des apprentis sans toutefois terminer son explication, la vue qui s’offrait au volantin parlait d’elle-même. Son regard sombre se plongea dans celui un peu plus claire de la marchande tandis que se poitrine commençait à se soulever avec rapidité à mesure que l’adrénaline s’emparait de lui.
- N’y va pas, déclara-t-elle d’une voix éraillée. Elle avait beau avoir un sang inapte aux yeux de la société, elle savait anticiper ses pensées au point que Garaevon songeait parfois que les dieux avaient pu la doter d’une certaine clairvoyance. Il vint déposer un baiser sur son front avant de la laisser pour aller récupérer un des surins de l’atelier, on n’était jamais trop prudent, qu’il rangea sans son petit sac de cuir qu’il portait en bandoulière.

- Jacaerys emmène-la au Collège, dis que nous sommes liés à Saerelys Riahenor,lança-t-il quelques instants avant qu’il ne revienne dans la boutique où l’un des apprentis lui indiqua la direction que les voleurs avaient empruntés.
Sans plus tarder, il s’élança dans la rue aussi vite que l’engorgement des rues lui permettait. Le Quadrant est. Si le quartier marchand voyait ses rues être animées, le quartier du peuple était sans nul doute le plus peuplé de la ville et y vivaient tous ceux qui n’avait pas la possibilité de se loger dans les quartiers les plus élégant. Il courut, évita un maximum de personnes mais le drame survint quand il renversa une femme et tomba avec elle.

- Oh je suis terriblement navré, ma dame… mage, dit-il en se relevant aussi vite qu’il pouvait, alors que la douleur se diffusait dans sa hanche et son bras, avant d’aider la femme qu’il reconnut être une mage de part sa tenue, sensiblement similaire à celle que pouvait porter Saerelys. Je cherche trois voleurs, un a été griffé à la joue, les as-tu vus ?




Herya Valgaris
Herya Valgaris
Mage

Sea of thiefsGaraevon Agyreos et Herya Valgaris

Le Point du Peuple, an 1066, mois 8

Il régnait une odeur d’encens absolument nauséabonde. La pièce était complètement noyée dans un nuage de fumée presque étouffant et il devenait difficile de respirer sans avoir envie de tousser. Pourtant Herya ne broncha pas. Assise en tailleur, le dos bien droit et la tête haute, elle semblait complètement ailleurs. Les paupières grandes ouvertes, ses iris avaient pourtant disparus : ses yeux étaient complètement révulsés. Elle semblait psalmodier quelques paroles et le feu qui se consumait face à elle parut réagir. Ses yeux revinrent à leur place et la mage prit une longue inspiration. Herya se concentra longuement sur les flammes qui jaillissaient du bol destiné à la divination. Elle fronça les sourcils, grimaça un peu, puis se détendit un peu. Elle avait la réponse donc elle avait besoin. À nouveau, sa concentration se fit plus profonde et à nouveau ses lèvres se mirent à bouger sans qu’un mot n’en sorte. Puis les flammes réduisirent avant de totalement disparaître. Puis, plus rien. Seul l’encens restait encore en suspens dans l’air ambient. La jeune femme s’étira, faisait craquer certaines parties de son corps, jusqu’à se sentir soulagée. Alors elle se releva, rangea ses affaires et retourna auprès de ses hôtes. Il s’agissait là d’une famille plutôt aisée sans pour autant être noble, mais elle avait suffisamment les moyens pour se payer les services d’une mage. Le couple l’avait consultée afin de savoir s’ils allaient enfin pouvoir enfanter. De ses yeux vairons, la femme interrogea Herya. Cette dernière attrapa les mains de la femme inquiète entre les siennes, et d’un sourire rassurant :

- « Tu devrais pouvoir attendre ton premier enfant d’ici quelques semaines. Ne fais rien de dangereux et préserve-toi. » - fit-elle sur un ton sécurisant.

Le couple fut ravi d’apprendre la nouvelle tant attendue, si bien qu’un rayon lumineux vint éclairer leur visage. Impatient d’avoir un enfant mais impossible de procréer depuis des mois, ils avaient décidé de faire appel à un mage spécialisé dans la divination afin d’avoir une réponse. Herya avait conclu un marché avec eux pour assurer ses capacités mais également pour préserver sa réputation : ils payaient une partie aujourd’hui, et l’autre moitié lorsque la prédiction se réaliserait. Mais elle avait la certitude d’avoir raison. Elle ramassa ses affaires, discuta encore quelques instants puis se dirigea vers la sortie. Sur le pas de la porte, ils s’échangèrent à nouveau quelques mots, déviants cette fois-ci sur la politique de Valyria. Herya ne put s’empêcher de glisser quelques mots pour Baelor Cellaeron et le couple sembla acquiescer. Ils se saluèrent et la mage entrepris le chemin de retour vers le Collège des Mages.

Elle avait fort à faire aujourd’hui. Elle devait retourner étudier et pratiquer, encore, encore et encore. Le Cinquième Cercle était son objectif depuis plusieurs mois mais elle devait encore pousser ses compétences plus loin. La jeune femme s’attendait aussi à ne plus pouvoir évoluer à un moment où un autre, allant se retrouver contrainte par un sang très loin d’être suffisamment acceptable pour un jour rêver de puissance magique. Finalement, il n’y avait pas d’autre choix que de s’en accoutumer. Les rues, comme à leur habitude, étaient bondées de monde. Chacun s’occupait ses petites affaires ou vaquait à ses occupations. Une sorte de douce cacophonie s’élevait des rues valyriennes. Qui plus est, le point du peuple était un lieu qui regorgeait d’une population des plus variées, de toutes sortes de marchandises, mais surtout, quelque part à l’ombre des échoppes et des murs, se trouvaient les plus pauvres. Chacun savait que le furoncle de la cité se trouvait ici et qu’il n’était pas bon d’y vivre ni parfois de trop s’attarder dans certains quartiers. « Quel véritable enfer. Et cette odeur… »La Vallée des Taudis en était un exemple probant. L’odeur y était âcre, pestilentielle par endroit, et il était parfois difficile de réprimer quelques haut-le-cœur. Heureusement pour elle, aujourd’hui, il n’était pas question d’y mettre les pieds. La jeune femme remarqua trois hommes en particulier qui semblaient courir vers quelque chose, se faufilant difficilement entre tous les passants. Il était vrai que la circulation pouvait, par moment être difficile. Mais une autre chose attira son regard : l’un des hommes en question semblait avoir été coupé au visage ; du sang s’était étalé sur sa joue. À moins de s’être coupé dans un bête accident, la scène semblait tout de même ressembler à un homme fuyant d’éventuels problèmes. La jeune femme fronça les sourcils mais elle ne s’y intéressa guère plus et se contenta de suivre son chemin. Le Collège des Mages était encore loin et elle voulait gagner un peu de temps sur sa journée.  

Puis un choc, sourd, brutal et complètement inattendu vint se répercuter dans tout son corps. Herya mit quelques secondes avant de se rendre compte qu’elle avait été bousculée par un homme visiblement pressé et paniqué. « Par tous les dieux ! » fit la voix, elle aussi surprise. La mage, quelque peu secouée parvint à se relever et à reprendre ses esprits. Un jeune homme s’excusa platement tout en l’aidant. Sa hanche se mit à la faire légèrement souffrir, accusant le choc du sol, et dans une volonté d’apaiser la douleur qui se répandait le long de sa cuisse droite, elle massa légèrement. Elle remarqua également que la population autour d’eux les observait, partagée entre de l’inquiétude et de la curiosité. À peine fut-elle sur ses pieds que, pressé, l’agitateur lui demanda si elle avait croisé trois hommes s’enfuyant. « Effectivement. Il me semble les avoir vu aussi. » fit la voix, légèrement songeuse.

- « Oui, ils viennent de passer à l’instant. Je crains que si vous n’y alliez pas maintenant, ils risquent de vous semer ! »

Puis une idée saugrenue lui vint en tête. Si l’un de ses frères venait à se faire voler dans son magasin, il apprécierait très certainement de l’aide pour rattraper le malandrin ayant eu la mauvaise idée de se servir sans autorisation. D’un geste rapide, elle enfila sa sacoche en bandoulière et s’attacha les cheveux.

- « Je vais t'aider. Je te suis !   » fit elle, prête à plonger dans la foule.

« Herya, si les dieux t’avaient voulu folle, tu serais certainement née dans la Vallée des Taudis et tu n’aurais jamais été mage… tu es une inconsciente. ». Herya n’écouta pas.





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Le Point du Peuple, an 1066, mois 8

Il courrait. Garaevon n’avait cessé de courir depuis qu’il avait quitté la rue marchande où officiait son maître et depuis qu’il avait pénétré le Point du Peuple son avancée se faisait bien plus laborieuse et faisait croître l’agacement, si ce n’était la colère, auquel il était en proie. Ses sentiments étaient en effervescence depuis cet instant où ses yeux sombres s’étaient posés sur une Hesella blessée dans cet antre où lui le jeune volantin se sentait comme chez lui, protégé. Il avait fallu que des voleurs profitent de cette journée où lui et son frère s’étaient absentés, pour voler la boutique et causer le mal sur leur passage. Un acte inadmissible qui se devait d’être puni, peu importait le temps que cela lui prendrait pour les retrouver même s’il n’était pas certain de pouvoir retrouver les pièces dérobées à la hâte. Il y avait de grandes chances pour qu’ils écoulent rapidement cette marchandise de valeur même pour quelques pièces d’or mais si le jeune Agyreos ne voulait pas s’arrêter c’était pour l’honneur d’Hesella.

Il continuait d’avancer avec rapidité même si son souffle commençait à lui faire défaut, une douleur naissant sous sa poitrine, mais il resta si focalisé sur son objectif qu’il ne fit pas attention à son environnement et renversa une jeune femme, tombant lourdement avec elle. Par les Quatorze, quel idiot il pouvait faire. Il s’excusa auprès de la dame avant de s’apercevoir qu’il s’agissait non pas d’une noble mais d’une mage. Décidément il n’allait pas arranger son cas auprès de la brune. Il l’aida à se relever puis alors qu’il se massait le bras, il lui demanda non pas si elle allait bien mais si elle avait vu les trois voleurs, allant même jusqu’à lui indiquer le signe qui permettait d’en distinguer au moins un. Les voleurs dans ce quadrant était monnaie courante et en soi non seulement leur recherche pouvait s’avérer des plus difficiles avec autant de monde dans les rues mais rien ne garantissait la coopération de ceux à qui il pouvait s’adresser. Pourtant la mage lui répondit et si une vague de soulagement envahit le jeune homme, elle fut bien vite remplacée par la flamme de la détermination.

- Loué soit Arrax, justice pourra être faite ! s’exclama-t-il. Il s’apprêta à lui demander quelle était la direction à emprunter lorsqu’elle reprit la parole. Il écarquilla les yeux, étonné. Était-elle réellement en train d’affirmer qu’elle l’aiderait dans sa quête de justice ? Sois-en remerciée, mage, répondit-il avant de la laisser lui indiquer la direction que les malfrats avaient prise.

Garaevon ignorait totalement à quelle mage il avait à faire mais avait confiance, si elle était du même cercle que de Saerelys elle serait d’une aide précieuse. Bien plus que s’il avait continué seul avec son surin dans sa sacoche. Ensemble ils plongent à corps perdu dans la foule dense et batailler pour écarter les badauds de leur passage était une tâche ardue. Ne pas abandonner. Tel était l’ordre que lui intimait sa conscience. S’il laissait les voleurs s’enfuir sans leur donner la moindre difficulté cela pourrait avoir de vastes conséquences, en cet instant il ne voyait qu’une augmentation des vols dans la boutique et une image désagréablement écornée pour le chef de la guilde des verriers. Ce n’était pas admissible. Leurs pas les menèrent autours d’une ruelle longeant la vallée des taudis et le jeune apprenti verrier s’immobilisa net, observant les alentours. La ruelle composée de modestes maisons était d’un calme qui tranchait avec toute cette animation qu’ils avaient traversé tandis que devant lui s’étendaient des vieilles maisons en ruines mêlées à des cabanes faites de bric et de broc, c’était sans compter l’odeur peu ragoûtante qui se dégageait. Il serra les mâchoires, le nez froncé. Que les dieux lui viennent en aide s’il devait s’aventurer dans cette partie de la ville.

- Est-que tu as le moyen de savoir la direction qu’ils ont prise ? demanda-t-il en tournant la tête vers la mage. Il lueur d’espoir dans les yeux, il scrutait la réaction de la jeune femme, il espérait que ses capacités sauraient l’aider et en cet instant il en avait besoin pour traquer les malfrats. Dans un éclair de lucidité il se détendit et repris rapidement la parole. Pardonne mon manque de politesse, je suis Garaevon Agyreos, apprenti-verrier, dit-il en s’inclinant légèrement devant la mage.



Herya Valgaris
Herya Valgaris
Mage

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Le Point du Peuple, an 1066, mois 8

Encore un peu secouée, la mage se remit les idées en place. Si elle devait l’aider, il faudrait qu’elle soit concentrée. Ils avaient suivi les voleurs jusqu’à la limite de la Vallée des Taudis. Une odeur nauséabonde s’en réchappait. Herya portant sa main à son nez pour à minima atténuer les effluves qui se dégageaient du quartier. Une vieille dame à la peau flasque semblait siester contre un mur, assise sur une pile de brique. Enfin, Herya espérait qu’elle était simplement assoupie. Un soubresaut de l’ancienne alors qu’elle s’apprêtait à tomber fini par rassurer la jeune femme. Lorsque son acolyte lui demanda si elle avait un moyen de savoir par où ils étaient allés, elle se sentit soudainement utile.

- « Oui, je devrais pouvoir être en mesure de te le dire, si les dieux le veulent bien sûr. » fit-elle.

Elle se concentra un peu et laissa son intuition guider ses pas, et la réponse lui fut des plus déplaisante. « Tu t’engages sur une voie dangereuse jeune fille. »

- « Je suis Herya Valgaris, et comme tu as pu le voir, je suis mage. Enchantée apprenti-verrier. » Elle sourit. Puis en tendant la main dans la direction où ils iraient : « Je crois bien qu’ils sont partis dans cette direction. Soit à travers la vallée des taudis. »

Le duo échangea un regard compatissant et n’attendirent pas une minute de plus pour se jeter à nouveau dans la course. Herya espérait tomber sur les voleurs avant qu’ils n’aient définitivement pris la poudre d’escampette, mais tomber en face d’une telle engeance demanderait de trouver un plan. Mais avant toute chose, si les dieu le permettaient, il faudrait ne pas se perdre dans ce dédale de ruelles dont le silence soudain jetait un malaise des plus abrupts. Devant les cahutes, les tentures abimées tendues un peu partout pour abriter du soleil se soulevaient sous la brise légère, provoquant un friselis étrange. Garaevon et Herya continuaient de courir et le souffle venait à leur manquer à chacun. La mage dirigeait l’équipe à travers le labyrinthe, tentant également de ne pas se laisser distraire par les pauvres âmes qui essayaient tant bien que mal de vivre. L’odeur se faisait de plus en plus présente et il devenait compliqué de ne pas avoir de relents. Ralentissant la cadence, ils essayaient de fouiller du regard chaque recoin du quartier. L’oreille d’Herya fut attirée par une rhapsodie récitée par un vieillard au coin d’une cahutee, elle voulut s’approcher pour mieux écouter mais dès lors qu’il l’a vue, il s’arrêta net. « Tu lui fais peur. Vous êtes des inconnus ici, des intrus même. ». En entendant la voix lui chuchoter ces mots, elle fut prise d’un doute.

- « Si les voleurs viennent de ce quartier, il y a peu de chance que l’on parvienne à interroger les habitants. »

Ils s’arrêtèrent alors et tendirent l’oreille, prêts à bondir au moindre bruit. Herya en profita pour regarder l’état de sa robe qui avait été abîmée par la course-poursuite. Au-delà de l’affection qu’elle portait à cette tenue en particulier, elle n’avait pas les moyens d’en racheter une dans l’immédiat. Comme à son habitude, il faudrait négocier avec les couturières de son quartier pour que l’on puisse la lui raccommoder sans que cela ne se voit. Par réflexe, elle porta la main à sa sacoche et sortit sa dague. À nouveau, le silence, encore plus lourd qu’à leur arrivée dans La Vallée des Taudis. C’était comme si les dieux les mettaient à l’épreuve. Le cœur de la jeune femme battait à tout rompre dans sa cage thoracique, le sang tambourinait dans ses tempes et ses poumons se gonflaient à toute allure. Elle crut voir quelque chose du coin de l’œil, mais lorsqu’elle se retourna, il n’y avait rien. Sans doute était-ce un rat… ou autre chose de plus furtif.

- « Garaevon, je ne crois pas que l’on soit les bienvenus ici et j’ai un mauvais pressentiment »

Se cramponna encore plus à sa dague, elle tenta de se concentrer en espérant que son intuition, de nouveau, lui indiquerait le chemin à suivre.




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Le Point du Peuple, an 1066, mois 8
Il était difficile de se concentrer en de tels lieux tant l’odeur nauséabonde le prenait à la gorge, par les dieux il ne fallait pas qu’il renvoie sa collation du matin. Encore moins devant une mage d’un statut qu’il ignorait totalement. Et si elle était d’un cercle supérieur à celui de Saerelys ? Quelle piètre image il donnerait de lui. S’attelant à respirer avec prudence par la bouche il remarqua une ancienne assise sur une pile de brique. Il n’était pas rare que le soir, ses yeux puissent se poser sur des anciens somnolant contre les étales, les maisonnées ou parfois même simplement appuyés contre le bâton qui leur servait à marcher. D’ordinaire il ne s’en serait pas préoccupé, il serait reparti en ricanant mais le problème était là : il n’était pas dans le quartier marchand. Il était à cette terrible frontière qui menait au point du peuple, là où l’influence de son maître ne pouvait s’étendre, là où quiconque y entrait pouvait ne jamais en ressortir. Mais s’il venait à y pénétrer pour continuer à poursuivre les voleurs, il pourrait en ressortir ? Après tout il était accompagné d’une mage qui l’aiderait, pas vrai ?

Lorsqu’elle lui confirma qu’elle devrait être en mesure de lui dire, si toutefois les dieux le voulaient, il poussa un soupir de soulagement alors qu’il détournait le regard de la vieille femme pour le poser à nouveau sur la femme aux cheveux de jais.

Herya Valgaris. Valgaris. Le nom flotta longuement dans l’esprit de Garaevon avant qu’il ne comprenne qu’il avait déjà pu entendre ce nom parmi celui des différents marchands de tissus et cela l’amena à ce que son regard sur elle n’exprime non plus de l’espoir mais un regard mêlant surprise et ébahissement. Ce n’était pas rien d’être mage en étant issue du peuple, elle devait être relativement douée ou bénie des dieux. Il aurait dû faire attention où il allait, ne pas la bousculer mais c’était trop tard pour cela et à présent elle était avec lui, lancée à la poursuite de ces vils voleurs qui méritaient d’être punis. Il hocha la tête et regarda dans la direction qu’elle indiquait alors qu’elle venait de tendre la main, droit sur la vallée des taudis. Par les dieux, le chemin de la justice était vraiment pavé de difficultés. Une fois de plus il posa son regard sur elle et ils échangèrent un regard compatissant. Ainsi donc ils allaient s’engager dans une périlleuse aventure.

Ils n’attendirent pas un instant de plus et reprirent alors leur course, franchissant cette frontière tacite qui les menaient vers cet endroit régit par les pauvres et les criminels. Garaevon n’était pas sûr des restes de son service militaire qu’il conservait dans la mémoire de muscles et de son esprit, si combat il devait y avoir il lui faudrait la bénédiction d’un dieu pour l’emporter et s’il pouvait se défendre avec son surin, Herya et lui devrait cependant former une bonne équipe afin de prendre le dessus.

L’endroit était un véritable labyrinthe dans lequel ils étaient indéniable que se perdre pouvait être aussi aisé que fatal s’il s’agissait d’un mauvais jour : mauvais endroit au mauvais moment. Les maisons abandonnées et les cabanes n’étaient guère rassurantes et à cela s’ajoutait une brise qui venait soulever les tentures cachant portes ou fenêtre, créant des claquements qui faisaient manquer des battements de cœur au jeune volantin. Alors qu’ils continuaient à courir, le souffle vint à manquer, il était jeune et en bonne santé mais il était humain et ses poumons commençaient à le brûler. Ils continuèrent cependant, faisant fit de ces pauvres gens délaissés des dieux et des hommes, et lorsque la cadence ralentie enfin, il se laissa aller à une quinte de toux qui lui arracha une grimace de douleur. Il attendit de pouvoir reprendre le contrôle de son souffle avant balayer du regard les alentours. Son attention fut attirée par un chant, tout comme Herya semblait-il, et son regard se porta sur un homme âgé dont une douce mélodie, altérée par sa voix affectée par le temps, s’échappait. Garaevon aurait s’arrêter là et l’écouter s’il ne se trouvait pas en ce terrible endroit, peut-être s’agissait-il d’un guetteur qui attendait les bonnes proies pour le signaler à ses maîtres ? L’inquiétude le gagnant, il regarda Herya du coin de l’œil qui semblait vouloir s’en approcher.

- Oui tu as raison, ici nous devons compter sur nous-même.

Ils s’arrêtèrent et restèrent aux aguets. Le regard de Garaevon continua son inspection jusqu’à ce qu’un élément sur le sol boueux, non loin de l’entrée d’une maison qui semblait abandonnée, n’attire son attention alors surin en main il s’éloigna d’Herya pour s’approcher. Il s’accroupi et s’empara de l’objet un oiseau de verre d’un jaune pâle, il ferma les yeux un instant alors qu’il soupirait. Sans un mot, à l’aide de sa tunique, il nettoya l’objet avant de le ranger dans sa sacoche tandis qu’autours de lui le silence semblait tout dévorer. Lorsque la voix d’Herya retenti, le mettant en garde, et un bruit devant lui le fit relever le regard vers l’intérieur de la bâtisse. Il se figea alors que son regard accrochait celui brillant de quelqu’un -ou quelque chose- qui l’observait de l’intérieur.

- Herya ? appella-t-il.




Lancé de dé:
Arrax
Arrax
Admin

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'D10' : 1
Herya Valgaris
Herya Valgaris
Mage

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- "Garaevon, attention !"

Elle vu la scène, quelques secondes avant que celle-ci ne se produise et horrifiée, elle se jeta sur le jeune homme. Elle attrapa le col de sa tenue et le tira contre le sol. Une lame frôla son visage. Le voleur pesta et enfonça le surin au fond de sa poche avant de faire tomber une pile de sacs poussiéreux qui traînaient à côté d'eux. Ils furent assommés et aveuglés quelques secondes et une fois les yeux rouverts, ils constatèrent avec découragement qu'ils étaient seuls. La course allait devoir reprendre. Le duo au sol, ils ne purent éviter les sacs et heureusement pour eux, il ne s'agissait que de paille souillée par une matière qu'il ne valait mieux pas analyser. Ils se relevèrent tant bien que mal, et une odeur nauséabonde émana de la paille qui parsemait leurs vêtements. Herya grimaça. Cette robe allait être impossible à rattraper.

- " Par Arrax, mais quelle puanteur..." - elle se pencha vers Garaevon et l'examina rapidement tandis qu'elle l'aida à se relever - "Tu vas bien ? Rien de cassé ?"

Tout avait l'air d'aller bien, si ce n'est désormais leur dégaine atroce.

- "Il ne doit pas être bien loin. J'ai le sentiment qu'on touche au but." - fit-elle.

Ils s'enfoncèrent encore plus dans les ruelles délabrées et un silence de mort régnait à chaque recoin. Herya découvrait une nouvelle face de sa cité et cela la mettait mal à l'aise. Depuis combien d'années vivait sa famille sans se douter de la désolation qui vivait non loin de chez eux ? Elle était également persuadée que si les gens du peuple ne venaient jamais par ici, alors aucune personne de pouvoir ou d'autorité non plus. Les miséreux avaient donc dû établir une hiérarchie et un système de fonctionnement qui leur était propre. Il valait mieux se faire le plus discret possible. Tandis qu'ils avançaient à l'aveugle, Herya repéra deux toiles complètement tâchées et dégradées par le temps. Elle enfila une comme une cape et tendit la seconde à son compagnon. "Tu crois qu'avec tes vêtements de mage et tes cheveux parfaitement coiffés tu passeras inaperçue ?

- "Tiens, porte ça. On va tâcher de se fondre dans le décor..."

A nouveau, les tissus suintaient de crasse et d'une odeur d'urine et de transpiration. La jeune femme eut envie de vomir. Cette journée finirait très certainement aux thermes, et il faudrait trouver une explication valable pour justifier de ces émanations infâmes. De plus, sa journée d'étude tombait à l'eau et il faudrait redoubler d'efforts le lendemain, tout du moins, si elle restait en vie. Ses pensées furent coupées nettes par leur arrivée devant une domus loin d'être en ruine. Etrangement, au milieu de cet enfer se trouvait un petit paradis. Herya fut étonnée de constater qu'elle était plus luxueuse que sa propre demeure, et plus étrange encore, il semblait n'y avoir personne aux alentours. Dans un quartier tel que celui-ci, elle devait fortement attirer toutes les convoitises et pourtant, les miséreux qui passaient en face semblaient en avoir peur et préféraient s'en écarter le plus possible. Avec Garaevon, ils se cachèrent une rue plus loin afin de discuter de la stratégie à aborder.

- "Je commence à me demander si nous ne sommes pas tombés sur le repères de tes voleurs... Qu'est-ce que tu proposes comme plan ? '





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Hesella était comme une seconde mère, elle était cette présence dont il avait besoin afin de trouver un certain apaisement lorsque son esprit ou son cœur ne trouvaient point de repos, et la voir ainsi violentée par quelques voleurs de bas étages cela avait eu le don d’éveiller la colère dans ce sang mêlant Valyria à la Rhoyne. Il était un jeune homme déterminé ayant tendance à se montrer obstiné et il avait pour ambition d’être reconnu par ses pairs, il ne pouvait donc décemment pas laisser passer un tel acte. Laisser s’enfuir ceux qui avaient osé s’en prendre à l’épouse du chef de la guilde des verriers. Il s’agissait pour lui d’une question mêlant l’amour à l’honneur, probablement un mélange qui pouvait lui coûter beaucoup mais qui lui pour lui était d’une haute importance et à laquelle il se devait de répondre sans permettre au doute et à la crainte de s’immiscer.

Trouver une aide extérieure en la présence d’Herya, une mage du Collège, permis au jeune homme de se sentir mieux armé afin de récupérer ce qui appartenait à son maître. Ils avaient une piste sans ce que la certitude ne les enveloppe de son rassurant manteau et pourtant Shrykos ne cessa un seul instant de guider leur pas jusqu’à ce qu’ils arrivent dans la vallée des taudis et ne s’arrêtent devant une maison semblant abandonnée. S’il y avait bien une leçon qu’il avait pu apprendre depuis son arrivée à la capitale c’était bien que les apparences étaient trompeuses, tous portaient un masque honorable et nombreux cachaient derrière cela des intentions égoïstes ou mauvaises. Cette habitation affichait un masque d’abandon mais son cœur pouvait aussi être un dangereux repère de criminels que le jeune homme ne pourrait décemment combattre pour sauver sa vie.

Perdu sur le sol boueux, Garaevon retrouva un des objets volés qu’il s’empressa de nettoyer consciencieusement avant de le ranger dans sa sacoche mais lorsqu’il releva les yeux vers l’intérieur de la demeure, son regard fut accroché par le reflet d’yeux. Il se figea, raffermissant la prise de ses doigts autours du manche du surin avant d’appeler Herya à son côté : non seulement ça le rassurait mais au moins elle était à même de se défendre sans se blesser, si la chose qui le regardait se mettait à les attaquer. Il entendit son prénom et l’avertissement de la jeune femme et soudainement sa respiration se coupa, étranglé, alors qu’il se sentait partir en arrière tandis qu’une voyait l’éclat d’une lame s’approcher dangereusement de son visage. Par les quatorze ! Il tomba lourdement au sol, expulsant brusquement le peu d’air qui lui était resté dans les poumons. Il s’en était fallut de peu, vraiment de peu, pour qu’il se retrouve défiguré ou pire… Sentant la pression sur son col se relâcher il prit une grande goulée d’air mais bien rapidement son champ de vision se brouilla et une odeur nauséabonde vint lui retourner l’estomac, il s’en fallut de peu pour qu’il se tourne rapidement à l’écart de la mage. Quelle horreur.

Crachant une dernière fois pour tenter de se débarrasser de cet affreux goût de bile, Garaevon se tourna ensuite vers Herya dont il eu le plaisir de voir à nouveau le visage. Cette dernière s’approcha pour l’aider à se relever et il fut touché qu’elle lui demande si tout allait bien.

- Oui je vais bien, à part cette odeur divinement écœurante, répondit-il avant de hocher la tête à ses mots.

Une fois prêts ils se remirent en route, s’enfonçant un peu plus dans ces ruelles délabrées regorgeant de mille et unes histoires peu recommandables à faire frissonner le plus fier soldat. Peu à l’aise, le volantin se rapprocha peu à peu de la mage, son épaule venant presque frôler la sienne. Est-ce qu’il avait peur ? Il n’irait pas jusque là mais il devait bien avouer qu’être constamment sur ses gardes n’aidait guère à être pleinement à l’aise en ces lieux. Lorsqu’il senti la jeune femme dévier de cette trajectoire aveugle, il suivit le pas et la voyant ramasser deux pièces de toiles dans un état lamentable, il serra les mâchoires. Se déguiser pour passer inaperçu était loin d’être une mauvaise idée mais resteraient-ils tout de même à l’abri alors qu’ils ne possédaient pas l’assurance et l’aura nécessaire pour montrer qu’ils appartenaient à ce décor ? Il l’ignorait totalement.

Bon gré mal gré il accepta d’enfiler ce tissus suintant de crasse, empestant l’urine et la transpiration. Se retenant une nouvelle fois de vomir, il reprit son chemin au côté de la mage et ensemble ils continuèrent à avancer jusqu’à une domus dont l’état contrastait grandement avec celui des autres habitations et que beaucoup semblaient s’évertuer à éviter. Garaevon observa les lieux avec attention avant que le mouvement d’Herya ne l’interpelle et qu’il ne la suive à l’écart. Un plan. Il leur fallait un plan.

- Je te propose que je serve d’appât. S’il s’agit bien de la demeure des voleurs, il y a de grandes chances pour qu’ils n’aient pas les objets sur eux si j’arrive à les faire sortir. Si ça fonctionne tu pourras user de ta magie pour rentrer et récupérer tout ce qui fait en verre de qualité, vu les lieux ça ne me semble pas bien compliqué à reconnaître…






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La stratégie de Garaevon était risquée mais ils n'avaient par d'autres plans. Herya hocha donc la tête et laissa son acolyte partir de son côté. Discrètement et emmitouflée dans sa pelure vomitive, elle s'approcha de la demeure. Avant même de pouvoir entrer, les bruits de pas dégringolant les escaliers la poussèrent à se cacher dans l'angle de la domus. Les lieux n'étaient pas vides et visiblement, les individus n'allaient pas se laisser faire, à en juger leur précédente rencontre. Elle se concentra pour mieux entendre ce qu'ils racontaient.

- "Je ne sais pas comment ils ont bien pu faire pour nous suivre ici. Mais on ne peut pas les laisser repartir comme ça... Où as-tu mis le butin ?"
-"Il y a une mage parmi eux en plus... Si on attrape l'apprenti, on pourra se concentrer sur elle après. Et fais attention, elle a une dague. Elle doit valoir une petite fortune d'ailleurs.

La mage pria les dieux de protéger son ami et de lui donner la force de vaincre les scélérats. Mais alors qu'ils semblaient partis pour s'occuper de quelques affaires, un bruit atroce résonna non loin de là. Herya se mit même à imaginer le pire : on égorgeait un chat, ou un lynx, ou toute autre bestiole se rapprochant de cette espèce. Puis, en se concentrant sur le son, il lui sembla entendre des paroles, pire encore, elle comprenait. Quelqu'un était en train de "chanter". Il fallu quelques secondes à la mage pour remettre ses idées en place et trouver une raison à cette cacophonie. La voilà, la diversion de Garaevon...

La jeune femme ne fut pas la seule à réagir. Les deux compères se regardèrent et grimacèrent.

- Mais... rassure-moi... le chat de la dernière fois, tu ne l'as pas laissé enfermé quand même ?
- Par tous les dieux, mais c'est quoi ça ?! Tiens, prends ça et suis-moi. Il lui tendit une sorte de gourdin fait dans un bois vieux et noueux.

Ils se précipitèrent à l'extérieur et se mirent à beugler quelque chose que la mage ne pu entendre. Il était temps pour la Valgaris de rentrer en action. Elle se faufila à l'intérieur et se mit à fouiller frénétiquement. Elle évita de faire tomber de justesse une bourse remplie de grelots vraisemblablement précieux, et soupira. La discrétion était de mise. La mage continua de fureter en espérant tomber sur les objets volés plus tôt dans la matinée. Elle fut abasourdie face à la quantité de choses qui traînaient partout et se demanda depuis combien de temps ils amassaient autant... Un loup taillé grossièrement dans du bois traînait au sol dans un coin de la pièce, entre d'autres jouets pour enfants. Herya expira à nouveau. Peut-être tentaient-ils de subvenir aux besoins d'un enfant ? Peut-être que leurs mauvaises actions avaient un motif plus noble ? Ça, elle ne le saurait jamais.

Elle monta à l'étage rapidement, et là, sur une table, elle trouva le verre volé. Il trônait parmi une montage de vermax, mais il n'était pas question de voler un voleur. Qui plus est, elle n'avait pas le temps. D'un geste rapide mais précis, elle empocha le butin dans sa sacoche et redescendit aussitôt. Il était vrai que ces objets étaient d'une finesse et d'une beauté si imparables, que n'importe quel valyrien serait prêt à en voler un pour le voir orner si délicatement sa table. On ne pouvait nier le raffinement des savoirs-faire et des traditions de Valyria.

Une fois en bas, elle glissa un regard furtif à l'extérieur et vit les deux hommes plus loin. Ils semblaient s'en prendre à Garaevon mais impossible pour la jeune femme d'en savoir plus. Était-il dans une situation délicate ou au contraire, menait-il la danse ?





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Les lieux ne rassuraient aucunement Garaevon mais il était trop tard pour faire marche arrière pour retourner à sa simple vie d’apprenti cherchant à se parfaire pour être parmi les meilleurs de son art, pour obtenir ce précieux titre de maître-verrier, bien trop tard. Il ne pouvait pas abandonner comme ça Herya alors qu’elle avait été si bonne avec lui en acceptant de l’aider dans sa périlleuse quête de retrouver l’objet volé, pour venger Hesella dont il voyait encore le visage tuméfié par des poings dénués du moindre honneur. Il senti les traits de son visage s’assombrit à cette pensée. Je suis terriblement navrée Hesella, puisse Tessarion soigner tes blessures sans peine. Il pris une grande inspiration et manqua une fois de plus de vomir le contenu de son estomac sur le sol boueux, l’odeur restait tout à fait ignoble même si cela faisait plusieurs minutes qu’il portait ce tissus suintant de crasse, il n’était vraiment pas fait pour vivre dans un tel endroit et vêtu aussi pauvrement.

Une fois qu’il proposa son plan il attendit de connaître la réaction de la jeune femme. Emettrait-elle une objection ? Ou le suivrait-elle dans cette stratégie risquée ?  Il l’ignorait totalement mais lorsqu’elle hocha la tête, il senti soudainement son cœur être délesté de ce poids invisible qui était venait l’empoigner avec force. Il la laissa s’approcher discrètement de la maisonnée et il tressaillit lorsqu’elle se cacha soudainement dans l’angle de la domus. Qu’avait-elle entendu ? Etait-ce leurs cibles ? Combien étaient-ils ? Ça il le saurait en temps voulu.

Assuré que la jeune femme était en place et prenant son courage à deux mains, Garaevon pris une profonde inspiration alors qu’il regardait au sol. Ses yeux s’arrêtèrent sur un cailloux pas plus gros qu’un poing, il s’en empara sans plus tarder et il jeta l’objet de toutes ses forces à travers la fenêtre avant de se reculer de quelques pas.

- Que vois-je là dans le ventre de Valyria ?
Transparents comme l’Air,
Dévastateurs comme le Feu,
Salissants comme la Terre,
Insipides comme l’Eau,
Ces mots me font penser à vous deux comme le citron me fait penser à l’aphte !


La voix tout d’abord peu à l’aise, le timbre -bien que s’exprimant dans un chant peu harmonieux- pris de cette force qui lui était nécessaire car non seulement il devait montrer à Herya que son plan n’était pas voué à l’échec mais aussi parce qu’il avait le devoir de la protéger : après tout il l’avait entraîné dans cette affaire alors qu’elle devait avoir bien mieux à faire comme étudier comme qui sait, participer à un banquet. Garaevon se tapota les joues pour se réveiller alors que sortaient deux hommes à l’air peu amène et au teint aussi cireux que du cérumen.

- Deux vauriens pas plus dégourdis que des lémuriens Sarnori… mais que vous êtes bêtes comme les pieds d’un cul-de-jatte ! ajouta-t-il d’une voix forte en gardant son surin bien caché sous la tunique crasseuse.

Sa manœuvre sembla fonctionner lorsqu’un des deux malfrats réagit, s’approchant si rapidement du jeune volantin que ce dernier n’eût pas le temps de songer à esquiver l’attaquer. Il fut percuté de plein fouet, l’épaule de l’homme venant s’enfoncer avec force sur son ventre et lui coupant ainsi momentanément le souffle. Tout ce poids le fit partir en arrière et l’apprenti-verrier tomba lourdement sur le sol meuble, son souffle expulsé une nouvelle fois de ses poumons avant que le poids sur lui ne se retire, lui permettant aspirer à nouveau de l’air.

- Ton odeur est moins repoussante que la couleur de tes cheveux, tu n’es qu’un bélître bon à faire le pitre dans la crasse, grommela-t-il d’une voix éraillée avant que deux grosses mains ne viennent l’empoigner avec force par le col et le soulever légèrement de terre. Qui t’es, sembla-t-il vaguement entendre alors que ses yeux fixait l’autre malfrat qui était resté non loin de l’entrée de la maisonnée. Je suis votre pire cauchemar, dit-il avant d’entailler soudainement le poignet de son agresseur.




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La situation s'envenimait. Les deux hommes n'avaient pas pour objectif de se laisser faire et encore moins de laisser repartir les deux paisiblement. Herya et Garaevon avait pénétré leur royaume, leur territoire et c'était à eux deux de faire face aux conséquences d'une telle idée. L'apprenti était dans une posture terriblement fâcheuse. L'un des deux était resté près de la maisonnée mais lorsqu'il entendit son compère hurler de douleur tandis que du sang sembla s'être invité à la fête, il se précipita à son tour pour l'aider. Herya ne devait pas le laisser faire, à deux contre un, elle n'était pas sûre que Garaevon en réchappe en un seul morceau. La mage s'empressa alors de courir dans sa direction. Se précipitant vers le trio, elle manqua de tomber une première fois, se prenant les pieds dans sa robe désormais irrécupérable. Entre l'odeur dont même un bain de plusieurs jours ne saurait s'en dépêtrer, la saleté qui s'était incrustée durablement et le tissu déchiré par endroit à force de tiraillement, la jeune femme était bonne pour s'en racheter une. Elle n'osa également imaginer son accoutrement et l'état de ses cheveux actuellement. Lorsqu'ils reviendraient dans des quartiers mieux fréquentés, s'ils en réchappaient, il faudrait faire vite pour aller chercher de quoi se changer et aller aux termes.

Arrivant au niveau des malfrats, la mage posa sa sacoche plus loin pour éviter de briser le verre puis attrapa l'un deux par le col, espérant le faire chuter en arrière. Le tissus se tendit, le type émit une sorte de gargouillement assez fréquent lorsque l'on étranglait quelqu'un mais ne bougea pas d'un pouce. Herya avait beau tirer de toutes ses forces, il fallait se rendre à l'évidence : elle avait sous-estimé sa force. Immédiatement, il lâcha Garaevon et se retourna vers la jeune femme qui désormais, affichait un air terrifié sur son visage.

- "Occupe toi du blondinet, je vais m'occuper du moucheron en robe..." - fit-il à son compère tandis qu'il attrapa le poignet de la Valgaris avec une force impressionnante.

La situation était de plus en plus compliquée. Herya espérait que les dieux soient avec eux mais peut-être s'étaient-ils lassés du spectacle minable offert par les deux pitoyables héros en guenilles puantes. Sortant une dague de par-dessous sa tunique, l'homme regarda sa victime avec un sourire effroyable. Une main sur son cou et l'autre crispée sur une lame bien plus longue qu'il ne fut nécessaire, il ricana puis lentement vint trancher le tissu de si précieuse robe par endroit. La mage fut prise de panique. Elle se tortilla dans tous les sens mais il avait une emprise de plus en plus forte. La mage tenta de mettre le feu aux vêtements de son agresseur en lui envoyant une gerbe de flammes mais rien n'y fit. Entre la peur de ce qui allait arriver et l'étreinte dont il faisait preuve, il ne lui était pas possible de se concentrer. "Misérable mage... tu vois Herya, tu n'es pas capable. Il te tuera."

La Voix avait raison. Elle se sentit si misérable soudainement qu'elle eut envie d'abandonner. Mais un regard en direction de Garaevon qui se débattait comme un diable pour venger les siens lui rappela qu'elle se devait de tenir jusqu'au bout. Cette fois, la voix n'aurait pas d'emprise sur elle. Le type ne remarqua pas tout de suite qu'en étant à califourchon sur la mage représentait un danger immédiat. Et Herya s'en rendit compte à temps. Alors qu'il continuait de l'étrangler et de découper sa robe, la jeune femme balança soudainement son genou en l'air, et à juger par le cri de douleur du malfrat, elle avait vu juste. Il devint soudainement blême. Son entre-jambe devait le faire souffrir au plus haut point.

Elle se releva en vitesse et attrapa sa sacoche. Elle en tira sa dague et la pointa vers celui qui s'en prenait à l'apprenti. Tandis que le plus gaillard des deux se tordait de douleur alors qu'il appliquait ses mains sur la partie fragilisée, le second lui, malgré son poignet entaillé qui déversait des flots de sang, continuait ce qu'il savait faire de mieux : martyriser les autres.

-"Lâche-le !" - fit-elle avant de s'approcher de lui, le menaçant.

Contre toute-attente, il lâcha Garaevon et sembla même avoir peur d'Herya et sa dague. Sans doute aussi, le sang qui coulait sans cesse était-il en train de l'affaiblir. L'apprenti avait visé juste et bientôt, le malfrat finirait par tomber dans les pommes. En attendant, le blondinet était libéré de son étreinte et Herya se plaça devant lui pour qu'il puisse prendre le temps de se relever. Il était temps de déguerpir en vitesse, d'autant plus que l'émasculé reprenait des couleurs.



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Le danger. Tel était cette présence intangible que ressentait Garaevon depuis que la mage et lui avaient pénétré les ruelles de la vallée des taudis, se manifestant par cette sensation désagréable d’être constamment observés, venant hérisser les poils de sa nuque et faisant naître des picotements sur cette zone sensible. Il n’aimait pas ressentir cela mais il ne pouvait pas se permettre de reculer, il se faisait un devoir d’aller jusqu’au bout de sa mission, la sureté de la boutique de Viselyx Tarreos avait été brisée, l’intégrité de la maîtresse des lieux avait été bafouée, il ne voulait donc pas rester impassible face à une telle agression. Ce n’était peut-être qu’un objet de verre mais il en allait de la réputation du verrier et de tous ceux qui étaient sous sa protection. Peut-être que le jeune volantin qu’il était faisait preuve d’une hardiesse bien trop entêté mais il était le seul à avoir réagit dès lors qu’il avait vu l’état d’Hesella, le seul à s’être lancé à la poursuite des malfrats sans songer un seul instant aux conséquences qu’il pouvait subir s’il venait à les retrouver. Mais il y avait une variable que Shrykos avait mise en jeu : la mage Herya.

Motivé par la volonté de faire payer aux malfrats leur crime, de permettre à Herya d’être au mieux protégée lors de sa recherche dans la maisonnée, Garaevon puisait dans ses ressources, dans cette chaleur qui émanait de ses poumons alors qu’il s’égosillait pour attirer l’attention des malfrats. Poète encore peu expérimenté pourtant connaisseur de nombreuses insultes, il s’en donnait à cœur joie pour insulter ces hommes qui causaient tant de mal autours, qui osaient s’en prendre à des innocents pour satisfaire un quelconque orgueil mal placé. Après tout il s’agissait d’une occasion qui n’était pas près de se produire à nouveau. Non ? Alors que les deux hommes étaient à présent sortis de la pitoyable demeure, il était alors temps pour le jeune de s’atteler à rester hors de leur portée car plus longtemps il tiendrait, plus vite Herya pourrait ressortir et lui venir en aide. Lorsque le premier se jeta sur lui, l’apprenti-verrier tenta d’esquiver l’attaque menée mais sa manœuvre échoua, le voyant ainsi être percuté de plein fouet et tomber à terre. Durant plusieurs secondes il éprouva de la peine à retrouver son souffle alors qu’on le soulevait de terre, signe que ce n’était pas terminé.

Une fois encore il trouva les mots pour se jouer du malfrat et il trouva le courage nécessaire pour user du surin qu’il avait en main, venant ainsi entailler le poignet de son agresseur. Son cœur battait à tout rompre, menaçant de perforer sa cage thoracique, mais au moins il pouvait à nouveau sentir la boue sous ses chaussures et ça, ça n’avait pas de prix. Alors que l’homme grogna de douleur avant d’empoigner à nouveau le volantin. Surpris, Garaevon jeta un coup d’œil derrière ce dernier afin de visualiser la position du second et lorsqu’il aperçu Herya, ses yeux écarquillèrent de joie. Avait-elle trouvé l’objet de leur aventure ? Quoi qu’il en soit, elle était à présent dehors et se jetait elle aussi dans la bataille. Il fut libéré de l’emprise exercée sur lui et il s’écarta immédiatement avant que le second ne se jette sur lui.

Combattre lorsque l’on n’était pas un expert en la matière, se révélait être aussi difficile que les premières fois où il avait eu affaire à la verrerie. Ses gestes étaient alors bruts, dénués de la moindre efficacité létale, de la moindre beauté que l’ont pouvait retrouver dans les gestes des combattants les plus doués. Il sentait de que la chair était touchée mais son adversaire n’était pas en reste, les coups étaient justes et heurtaient avec force le corps de Garaevon. Il avait mal, il sentait les larmes perler au coin de yeux et si de petits cris s’échappaient de sa bouche, il ne pouvait pas abandonner ainsi. Il ignora donc totalement le temps qui avait pu s’écouler depuis le début de cette mêlée mais soudain le poids contre le lui se retira et lui permis de s’écarter rapidement, quoi qu’avec une certaine peine, alors que le dos d’Herya lui faisait à présent face. Cette fois ses yeux s’écarquillèrent d’une surprise et d’une admiration mêlées avant qu’il ne se fige en appréhendant l’allure de la robe que portait la mage. Par les dieux, c’était sa faute si elle était ainsi ! Il n’aurait pas dû l’attirer dans cette mésaventure. Réveillé par la douleur qui assaillait ses cotes, le jeune volantin attrapa la main libre de la jeune femme et il l’attira dans cette fuite qui était devenue plus que nécessaire avant que d’éventuels renforts ne viennent, les faisant ainsi courir à leur perte.

- Je suis terri...blement navré, je n’aurais pas... dû t’entraîner... là-dedans, lui dit-il, le souffle court, alors qu’il l’entraînait dans sa course folle pour retourner dans l’enceinte sûre du quartier marchand. Permets-moi de me faire pardonner... s’il te plait !




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À peine Garaevon eut-il le temps de souffler quelques instants que les deux compères durent reprendre leur course à travers les ruelles crasseuses. Le type qui avait reçu un coup de genou dans les valseuses semblait s'en remettre plus rapidement que prévu et le temps n'était plus aux excuses.

- "Garde ton souffle... pour sortir... d'ici !" - fit Herya alors que ses respirations se faisaient plus pénibles.

À mesure qu'ils avançaient, les jambes semblaient soudainement ne plus exister, les poumons semblaient s'atrophier douloureusement et leur vitesse ne faisait que réduire. Sans doute plus habitué à courir, le malfrat derrière eux gagnait de plus en plus de terrain. Plus il se rapprochait, et plus Herya pouvait l'entendre vociférer. À ce rythme là, les deux marchands ne pourraient pas s'en sortir sans en payer les pots cassés et il devenait urgent de trouver une parade. La mage fit alors volte face et dans un dernier fragment d'énergie, concentra du feu entre ses mains et tira en direction de leur poursuivant. Dans le même instant, elle pria les dieux de lui accorder une dernière faveur et... ils l'entendirent. Le feu fila à toute vitesse, rasant les murs des maisonnettes en ruine et vint s'écraser contre le type qui paniqua en voyant la boule bouillonnante foncer sur lui. Il s'écroula par terre en hurlant de douleur et Herya s'en excusa presque.

Par chance, il eut le réflexe de se rouler sur le sol en terre battue et cela eut pour effet d'étouffer le feu qui s'éteignit rapidement. Il fut alors libéré de l'emprise des flammes mais voyant la mage et son acolyte s'échapper de plus belle, il abandonna la course. Dépité et en colère, il entreprit le chemin inverse pour retrouver son compagnon qui émergeait seulement de son malaise. Quant à Garaevon et Herya, ils avaient enfin pu ralentir la cadence. Après un effort surhumain, ils quittèrent enfin la vallée des taudis et retrouvèrent le quartier marchand. Transpirant, haletant et puant atrocement, ils furent dévisagés par les passants qui ne purent s'empêcher de les fixer du regard. Herya les fusilla du regard. La mage suivit de près l'apprenti verrier qui les guida jusqu'au magasin vandalisé plus tôt dans la journée. Lorsqu'ils arrivèrent, la foule s'était dissipée depuis bien longtemps et le calme était revenu. C'était comme si le vol et l'agression n'avaient jamais eu lieu.

En arrivant enfin, son corps manqua de se dérober et la jeune femme exténuée et indisposée par sa propre odeur ne put s'empêcher de vomir. Ses poumons brûlaient et la bile remontait sans cesse tandis que ses jambes flageolaient. Tandis qu'elle remit le verre volé à Garaevon, elle attrapa un esclave qui discutait dans la rue.

- "S'il te plaît, pourrais-tu nous apporter de l'eau ?" - demanda-t-elle.

L'esclave la regarda de la tête aux pieds, eut un mouvement de recul avec l'odeur et préféra quitter la rue plutôt que de lui répondre. Herya pesta et dû s'y reprendre deux fois avec deux autres esclaves pour qu'on lui serve de l'eau. À la première rasade, son estomac ne pu s'empêcher de renvoyer à nouveau. L'odeur infâme d'urine et de matières infectes qui avaient badigeonné les tissus dans lesquels ils s'étaient emmitouflés était restée en bouche et la mage cru défaillir. Mais à la seconde puis troisième rasade d'eau, elle commença à souffler.

- "Par pitié Garaevon, ne me fais plus courir comme ça." - fit-elle en riant.

Elle se dirigea ensuite vers l'intérieur du magasin, cherchant Hesella du regard. Se tournant vers Garaevon, elle l'interrogea :

- "Souhaites-tu que je fasse venir un mage spécialisé dans les soins pour Hesella ?"


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Il fallait fuir au plus vite. Ne pas s’attarder dans de tels lieux aussi infâmes. Ils avaient ce qu’ils étaient venus chercher et il était plus que temps de retourner en un territoire où ils ne risquaient pas de trouver le baiser du fer pour le moindre regard de travers ou pour leur simple présence en tant « qu’étrangers ». Ils couraient sans s’arrêter, la main de Garaevon serrant celle d’Herya. Dieux qu’il n’aurait pas dû l’entraîner dans une telle histoire mais après tout, n’étaient-ce pas eux qu’il l’avait mise sur son chemin ? Le souffle court il s’excusa alors auprès d’elle sans toutefois ralentir le rythme instauré. Il se fit rabrouer par la jeune femme, à raison, mais il ne put avoir l’occasion de répliquer car voilà que déjà se faisait entendre derrière eux le souffle de celui que la mage avait frappé dans les roupettes. Un geste qui l’effrayait autant qu’il ne le rendait fier de savoir des femmes être aussi orgueilleuses pour porter un tel coup. Le bougre se rapprochait dangereusement et Garaevon pu voir Herya faire volte-face pour user de sa magie sans la moindre pitié. Dieux que c’était beau à voir, il ne pouvait s’en lasser.

L’homme vit ses vêtements prendre feu et dû se rouler au sol, hurlant de douleur, pour éteindre ces flammes qui risquaient de le dévorer s’il ne prenait pas garde. Un amateur avec de bons réflexes, nota le jeune volantin qui reprit sa course au côté de la jeune femme auprès de laquelle il ne ralenti pas le pas avant qu’ils n’aient pu enfin atteindre la lisière du quartier et ainsi quitter la vallée des taudis. Une course éprouvante à n’en point douter et une course qu’il ne comptait pas réitérer, la prochaine fois il irait chercher des soldats du Commandement I Fer pour faire le sale travail. Il sentait la transpiration coller ses vêtements contre son corps, si son cœur était au bord de ses lèvres à cause de cette course folle, l’odeur émanant du manteau miteux qu’il portait y était aussi pour beaucoup. Il ne prêta pas un seul instant attention aux regards qui pouvaient se porter sur eux, seul lui importait de retourner à l’atelier, seule lui importait l’intégrité d’Herya. Lorsqu’ils revinrent dans la rue où tout avait commencé, les curieux n’étaient plus dans les parages et ce n’était pas plus mal : si Garaevon aimait que l’attention se porte sur son travail, il préférait que cela reste ainsi et non sur les à-côté.

Alors qu’ils approchaient, le volantin vit du coin de l’œil la mage chanceler, comme si ses jambes se dérobaient sous elle. Elle se rapprocha alors vivement d’elle pour venir la soutenir et il ne fallut que quelques secondes avant que le contenu des tripes de sa camarade d’infortune ne se répande sur le sol, manquant de le faire agir de la même manière. Elle lui remit le trophée qu’ils avaient tant sué à retrouver avant d’attraper le premier esclave qui passait par là. Ce fut un échec et elle dû s’y reprendre à deux autres fois avant que de l’eau ne leur soit apportée. Un liquide bien salvateur à la suite d’une telle péripétie. L’eau fraîche lui brûla presque la gorge mais lui fit un bien fou tel, qu’il pu rire aux mots de la jeune femme.

- Promis je ne recommencerais pas, dit-il avant qu’il ne se dirigent vers la boutique, à l’entrée de laquelle il se débarrassa de sa loque puante. J’ai demandé à mon frère de la mener au Collège, avec un peu de chance Saerelys s’est occupée d’elle et sinon… disons qu’elle aura reçu les soins nécessaires, répondit-il avant de tousser quelques instants et de s’approcher de l’esclave qui se tenait près de l’entrée du patio menant à la demeure de son maître. Fais préparer un bain pour la mage Herya, tout de suite, et fais-nous porter de quoi nous restaurer. Demande à Saessa d’apporter des vêtements propres pour elle ! ordonna-t-il avant de finalement se tourner vers Herya. Merci pour cette aide que tu m’as apporté, je te suis redevable et j’aimerais vraiment t’inviter à un banquet pour te remercier.


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