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Collège des Mages, Valyria, an 1066, mois 10

Le Rêve de Caraxes était terminé depuis un mois à présent et les faits qui s’étaient déroulés durant les célébrations restaient vifs, comme s’ils avaient été marqués au fer rouge dans la mémoire collective. Durant de nombreuses semaine les noms glorieux de ceux qui s’étaient distingués étaient passés sur toutes les lèvres, du Nord comme au Sud de la Péninsule, parmi le peuple comme parmi les nobles de la société. Il y avait eu ceux qui étaient rentrés d’une chasse périlleuse avec des trophées. Celles qui avaient participé à une chasse au trésor ou encore ceux qui s’étaient affrontés dans l’âpre bataille de Caraxes. Une liesse durant les premières heures de leur retour avant que dans les jours qui suivirent avant que la légèreté ne disparaisse au profit d’accusations. Si tout avait été accusé, un groupe en particulier avait attiré l’attention : les mages.

La nouvelle de l’ouverture d’une enquête avait ébranlé le Collège. Une ambiance étrange était alors née, régnant durant plusieurs jours avant que l’Archimage Valineon et Grande Inquisitrice pour le Conseil des Cinq n’accomplisse la rude mission d’interroger ses pairs. Créant ainsi encore plus d’agitation dans les rangs des confrères et consœurs de Mealys. Il ne lui avait pas été rare d’entendre certains parler des événements survenus lors du Rêve de Caraxes et spéculer sur leur origine mais les murmures avaient aussi résonné dans les couloirs du grand bâtiment du Quadran Sud. Tous s’étaient plus ou moins dévisagés, consciemment ou non, et tout cela été venu gripper les rouages parfaitement graissés du Collège. Déambuler dans les rues de la capitale s’était révélé moins agréable qu’à l’accoutumée sous les regards suspicieux ou les invectives et ce jusqu’à ce qu’un nom se révèle, un mage du Quatrième. Un mage talentueux au regard de son origine pauvre du Quadran Est et des habilités dont il avait fallu faire preuve pour dérégler le rituel tenu à Mhysa Faer.

Toute cette suspicion s’était arrêtée à sa mort mais de nombreuses questions restaient en suspens. Pour quelles raisons venir ainsi perturber des cérémonies sacrés ? Comment cela avait-il été monté pour que cela réussisse ? Mais surtout, y avait-il des complices et combien ? De nombreux valyriens se contentaient de la mort du jeune mage, du fait que l’enquête était désormais close. Après tout il fallait passer à autre chose, continuer à travailler, apprendre et former… mais il faudrait surtout rester vigilent sur les prochains rituels qui les mettraient à contribution.

Le Collège était un grand bâtiment qui était fonctionnel une fois les premiers jours de perdition définitivement éloignés tant il y avait de pièces, de couloirs. Les tours du bâtiment offraient une vue sur la ville tandis que les jardins permettaient d’obtenir des instants de paix bien loin des foules de la capitale. Après avoir scruté la cour principale, baignée de soleil, à la recherche d’un visage qu’elle appréciait de tout son cœur, Mealys l’avait traversée pour prendre le chemin qui la mènerait à la tour ouest du bâtiment. La tour était calme, les apprentis-mages étudiaient tandis que les mages vaquaient pour la plupart à leurs habituelles occupations ou bien à recopier leurs recherches au scriptorium. Parfait. Il s’agissait du moment idéal pour grimper au sommet et profiter d’un peu de solitude mais pour l’alchimiste ce calme lui était nécessaire pour discuter en toute sérénité, sans craindre la moindre interférence d’un confrère demandant son avis ou d’un novice nécessitant un pensum pour lui apprendre les valeurs du Collège. Alors que la mage montait les marches, elle laissait son esprit voguer vers l’apaisement tandis qu’elle se laissait écouter le bruit de ses sandales sur la pierre taillée.

Il ne lui fallut guère beaucoup de temps avant que la dernière marche soit gravie et que ses yeux d’un violet zinzolin ne se posent sur une Saerelys qui regardait par la grande fenêtre ce qu’il se passait au loin. Sans le moindre mot, un fin sourire venant étirer ses lèvres, Mealys plongea sa main dans son sac pour en sortir deux prunes purpurines et un morceau de tissus dont elle se servit pour retirer la fine couche de pruine qui recouvrait les deux fruits. Elle s’avança puis posant délicatement l’une des prunes devant la jeune femme, l’alchimiste mordit dans la seconde avant de venir s’accouder sur le rebord de la fenêtre. La prune était rafraîchissante, sucrée et sûre à la fois. Il s’agissait probablement d’un des fruits préférés de Mealys qui aimait tout autant les manger ainsi ou bien lorsqu’elle était havies par les flammes

-Le vois-tu aujourd’hui ? demanda-t-elle alors que ses yeux suivaient les mouvements des différents dragons qui volaient haut dans le ciel dégagé.



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Collège des Mages & An 1066, mois 10.

Tout de noir vêtue, sa longue chevelure bouclée déliée,  Saerelys se trouvait assise là, silencieuse. Instinctivement, ses fines phalanges se perdaient dans ses nombreuses boucles d’argent. Sans doute une personne peu informée à son sujet l’aurait cru prise d’une certaine mélancolie Il n’en était pourtant rien. Inquiète, la novice l’avait été. Comment les choses auraient-elles pu être différentes ? A la joie d’avoir été désignée Appelée de Caraxes depuis quelques jours maintenant, s’était mêlé un réel affolement. Hors de cause, la jeune femme l’avait rapidement été, quant aux événements qui s’étaient produits durant le Rêve des Mers. Il en avait été de même pour les Mages qui s’étaient trouvés dans son entourage, sur le navire qui avait été le leur durant la bataille navale. Un autre coupable avait été trouvé. Un jeune homme. Un jeune homme qui n’était pas beaucoup plus âgé qu’elle. Un jeune homme qui avait étudié les mêmes grimoires et suivi les mêmes cours de dialectique et de scolastique qu’elle. S’ils ne s’étaient jamais rencontrés, le choc était bien réel. L’un des leurs avait été traîné devant la justice de leur péninsule et n’en avait point réchappé.


Saerelys avait longuement songé à tout cela. Kaerys lui avait pourtant conseillé d’oublier ce qu’il s’était produit et de se réjouir pour son propre sort. L’oubli. Sans doute était-ce la meilleure chose à faire, en de telles circonstances. Hélas, ce n’était point là une flétrissure que s’autorisait son esprit. Aussi avait-elle préféré s’isoler une heure ou deux dans l’une des tours du Collège. Rares étaient les novices qui s’aventuraient jusqu’ici. Le nombre de marches en devait en décourager plus d’un. Dès lors, la Riahenor avait tout le loisir de se laisser aller à une certaine langueur, alors que ses mains se posaient sur rebord de la fenêtre. Ses phalanges se refermèrent alors sur une fine épingle à cheveux, en métal rubéfié, rendu presque noir. Fine comme un stylet, la partie centrale était comme ornée de plumes, gravées dans le métal. La parure s’achevait par une petite sphère, sur laquelle était posé un oiseau. Un cormoran, lui avait dit Aedar. Un souvenir de cet oiseau, qui avait trouvé refuge sur le haut de son crâne, à l’instigation de Caraxes, avaient dit les Prêtres.


Jetant un dernier regard en direction de la fenêtre contre laquelle elle se trouvait appuyée, Saerelys s’en détourna finalement. Son épingle à cheveux en main, la jeune femme la glissa dans sa chevelure, donna ainsi forme à un chignon fort simple. Ceci fait, la novice reprit son observation. Le vol des dragons trompait son ennui, ses ternes pensées également. La journée était belle. Ce faisant, de nombreuses créatures parcouraient le ciel. Comment ne pas comprendre que les yeux des voyageurs s’embuaient de larmes, à la vue de créations aussi magnifiques que celles-ci ? De l’œuvre d’Aegarax, les dragons étaient le pinacle. Il y avait cependant un dragon que Saerelys recherchait et appréciait plus que les autres. Aedar prenait souvent la clef des cieux, bien qu’Aelys soit davantage encore adepte d’une telle solution. Aussi, lorsque le temps le lui permettait, Saerelys se mettait en quête du dragon de son jumeau. Ainsi, elle avait tout le loisir d’imaginer, par avance, le moment où ils se rejoindraient pour voler à nouveau ensemble.


« Hélas non. Il m’a semblé plusieurs fois les apercevoir, mais je crains m’être trompée. Saerelys haussa les épaules, tout sourire. Je les reverrai cependant bien assez tôt de près. Le regard de la jeune femme se posa sur le fruit qui lui était dédié. Merci pour cette attention. Elle est fort bienvenue, tant l’ascension jusqu’ici peut être longue. »


Se saisissant de la prune, Saerelys y croqua délicatement. Le fruit rubicond avait un goût fort sucré. Après en avoir pris deux bouchées, l’attention de la novice se reporta sur Mealys. Bien des questions lui brûlaient les lèvres, à la Riahenor. Des questions qui avaient déjà trouvé leur réponse, pour ce qui était de d’autres personnes. Le Rêve de Caraxes avait été porteur de bien des troubles pour tout ceux et toutes celles qui pratiquaient la Magie. Il avait du en être de même pour la femme dont elle avait été sous la férule. Deux questions fort simples quittèrent cependant les lèvres de la novice.


« Comment te portes-tu, Mealys ? Peut-être me recherchais-tu ? » s’enquit doucement la jeune femme.


Les tours du Collège était fort hautes. Aussi, bien des Mages ne s’y rendaient que pour une bonne raison. A moins qu’ils ne soient en quête de solitude. Tout en poursuivant sa collation, Saerelys guettait la réponse de celle qui fut sa mentor. Il lui semblait que cela faisait une éternité qu’elles ne s’étaient pas vues. Dans les faits, la réalité était bien différente. L’empressement qui avait rythmé la vie du Collège avant, pendant et après le Rêve de Caraxes donnait cependant une telle impression. Il s’était passé tant de choses en si peu de temps… Saerelys avait presque des vertiges, à cette pensée.


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Collège des Mages, Valyria, an 1066, mois 10

L’alchimiste s’était rendue en différents endroits dans lesquels elle savait que la jeune femme qu’elle cherchait pouvait se rendre pour se ressourcer et il n’en restait plus qu’un où elle pouvait se trouver : la tour ouest du Collège. Si les différentes tours offraient de part leur position, une vue des plus dégagées sur la ville, celle-ci permettait d’observer un horizon moins composé de bâtiments construits par la main des Hommes mais surtout d’observer les dragons qui avaient l’habitude de voler dans les environs des demeures de leurs dragonniers. Il n’était donc pas rare d’y retrouver la jeune Riahenor qui laissait son regard parcourir les silhouettes d’écailles, à la recherche de ceux appartenant à sa famille mais surtout celui de son jumeau. Immédiatement Mealys repensa à la première fois que son regard s’était posé sur la jeune enfant de l’époque, éplorée par la séparation avec son dragon, en colère. Le chemin avait été tortueux et long mais pas un seul instant ce cheminement n’avait été stoppé, pas un seul instant la jeune dynaste n’avait abandonné malgré les difficultés.

Lorsqu’elle arriva enfin au sommet de la tour, elle découvrit une Saerelys de dos et vêtue d’une tenue dont le tissus entièrement noir faisait ressortir la couleur de ses cheveux, telle la lune au zénith de la nuit la plus noire. Chevelure que la jeune femme avait décidé de coiffer en un chignon simple à l’aide d’une épingle à cheveux. La jeune mage du Troisième Cercle avait une prestance innée et Mealys, fière de ce chemin parcouru par cette apprentie qui méritait cette réussite, ne doutait pas un seul instant qu’elle accomplirait de grands projets qui sauraient lui attirer les nombreuses faveurs des dieux. L’Appelée de Caraxes. La vélosienne retint un sourire amusé à cette pensée bien qu’elle était déçue de n’avoir pu assister à la bataille navale.

Lui confiant une prune, Mealys lui demanda si elle apercevait le dragon d’Aedar et tout en dégustant son fruit elle écouta la réponse que Saerelys lui apportait. Un petit rire s’échappa de la bouche de l’alchimiste alors que la jeune femme lui révélait avoir cru apercevoir son frère sur le dos de son dragon mais qu’il lui semblait s’être trompée.
- Par Tessarion, ne me dis pas que notre Appelée de Caraxes a la vue qui baisse… Si jeune et pourtant à la vue aussi mauvaise que celle du vieux Yraegel de l’Amphithéâtre ! s’exclama-t-elle avant de lui adresser un clin d’œil.
Oui, que de chemin parcouru ces dernières années, une telle plaisanterie n’aurait pu être prononcée sans essuyer les réactions de cette tornade de chevelure argentée. Mealys mordit à nouveau dans sa prune, morceau qu’elle commença à mâcher tandis que Saerelys la questionnait avant de s’empresser d’avaler sa bouchée afin de pouvoir lui répondre.

- Je me portes bien merci mais ce serait plutôt à moi de te le demander au vu de ce qu’il s’est passé durant la cérémonie. Mais en effet, je te cherchais car j’ai quelque chose à te transmettre, j’espère que son contenu te fera grand plaisir. Malgré les récents événements le Collège souhaitait réagir à ce que tu as fait, répondit-elle avant de plonger une main dans son sac et d’en ressortir un petit rouleau de parchemin scellé qu’elle lui tendit ensuite.

Avec patience elle attendit que Saerelys brise le sceau apposé sur le rouleau puis qu’elle commence à lire les premières lignes avant de prendre à nouveau la parole. Ils ont été particulièrement impressionnés par tes méthodes utilisées pendant la bataille. C’était peu de le dire. Ses actions lors du Grand Effondrement avaient su lui attirer la reconnaissance des membres les plus imminents du Collège et ce qu’elle avait fait lors du Rêve de Caraxes, qu’elle ait été désignée par le dieu comme son appelée avait permis à sa réputation de grandir. L’intelligence de Saerelys était indéniable et seules de grands projets lui tendaient les bras si elle poursuivait dans cette voie. Alors ?


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Collège des Mages & An 1066, mois 10.
Durant la guerre, cette scène n’avait pas la même saveur. Saerelys avait tôt fait de le remarquer. Durant les combats contre la Harpie, seuls les dragons les plus âgés, les plus jeunes ou encore ceux appartenant aux femmes bien nées de la société voguaient dans les cieux. Comme il lui avait été plaisant de voir ceux des membres de sa famille les rejoindre, après leur retour ! Alors, Saerelys guettait. Guettait les dragons de sa famille et de ses proches. Hélas, si la tour était fort haute, sa cime semblant se perdre dans la toison nuageuse par mauvais temps, les dragons volaient souvent plus haut ou plus loin. Ce faisant, les discerner avec certitude était un exercice complexe.


« Comment oses-tu ?! s’esclaffa Saerelys, tout sourire. Je n’ai pas pris ma longue-vue, aujourd'hui, comme tu peux le constater. Tu ne te montrerai pas plus douée que moi, sans un tel instrument ! Dans les cieux, il n’y a rien qui ressemble le plus à un dragon qu’un autre dragon ! »


A une certaine distance, sans une longue-vue ou une toute autre lunette, il devenait impossible de discerner avec certitude la couleur des écailles d’un dragon. Tout comme il était impossible de connaître la taille réelle des dragons en question. L’attitude rieuse de la jeune femme laissa cependant bientôt place à une mine plus grave. Le Rêve de Caraxes avait plongé le Collège dans une sorte de brouillard pluvieux. Les rires s’étaient faits plus discrets et même les plus jeunes n’avaient pas eu de mal à comprendre que les choses ne tournaient plus très rond. Les bruissements de toges et de tablier et les murmures avaient remplacé les éclats de voix dans les couloirs. Quant aux Mages, les novices les plus observateurs avaient tôt fait de remarquer qu’ils ne portaient qu’un masque. Un masque de normalité, alors que la Grande Inquisitrice se trouvait dans leur demeure à tous.


« Je me porte pour le mieux. Du moins, je le pense. La novice haussa doucement les épaules. Je manque sans doute d’un peu de repos mais je n’ai pas à me plaindre de blessures, contrairement à d’autres. Il me tarde de pouvoir retourner à Mhysa Faer. avoua Saerelys. J’y ai laissé des patients et j’aimerai m’assurer de leur bonne santé. »


A bien des égards, Saerelys s’était sentie responsable de son équipage. Sans leur sang froid, leur navire aurait touché le fond bien plus tôt. A cette pensée, la novice réprima un frisson. Il n’en restait pas moins que de nombreuses personnes avaient fini gravement brûlées, quand elles n’avaient pas été blessées en d’autres circonstances. Les Mages présents à bord avaient fait en sorte d’apaiser leurs maux. Leur état de fatigue, du en partie au fait qu’ils avaient du dompter les flammes qui dévoraient leur embarcation, les avait cependant empêché de faire plus. La jeune femme s’était cependant fait la promesse d’aller leur rendre visite, dès qu’elle en aurait l’occasion. Cela lui permettrait également de déposer une offrande dans le Temple de Caraxes situé à Mhysa Faer.


« Réagir à ce que j’ai fait ? » répéta Saerelys, fronçant les sourcils.


Intriguée, Saerelys se saisit du parchemin que lui tendait Mealys. Non loin du sceau de cire, une écriture familière tracée à la plume, esquissant son prénom et son nom, s’écoulait. L’espace de quelques instants, la novice le fit tourner entre ses doigts. Hésitait-elle à l’ouvrir ? Le Magister, les Archimages et les Mages avaient eu fort à faire, avec l’enquête de Jaenera Valineon. Ses appréhensions quant au contenu de la lettre n’avaient pourtant pas lieu d’être, au vu du regard encourageant que Mealys lui offrait. Aussi, Saerelys finit par briser le sceau, déroulant la feuille avant de la porter à sa connaissance.


« Impressionnés… Saerelys poussa un soupir, délaissant le parchemin quelques instants afin de reprendre le fruit qu’elle avait délaissé jusqu’alors. Impressionnés… Mon deuxième sort a été un échec cuisant. La brume ne se manipule pas aussi bien que le feu. A moins que ce ne soit l’eau salée, qui ait rendu ma maîtrise et celle des autres Mages m’entourant à ce moment moins précise ? Saerelys haussa les épaules. Je ne saurais le dire. Pour le reste, ce n’était que peu de choses. Je n’ai fait qu’étouffer des flammes, ni plus, ni moins. Quant aux ardoises, Alynera Vaekaron y a été pour beaucoup. Il me fallait autant de personnes de Sang Pur que de navires. Je n’avais jamais jeté ce sort sur des personnes d’une autre nature et je ne pouvais prendre un tel risque au vu des circonstances. Je n’ai fait que diriger les autres. Ils méritent tout autant ces félicitations que moi. »


Saerelys esquissa un pauvre sourire. Dans cette histoire, elle avait surtout était une tête pensante, comme on l’attendait d’elle. Elle avait entendu ces murmures, alors que son nom était proclamé par le Prêtre de Caraxes pour participer à la Bataille Navale. A cet instant, novices et Mages s’étaient tournés dans sa direction, la congratulant, l’encourageant également. Cela faisait bien des années qu’aucun membre du Collège n’avait été désigné ainsi. On attendait d’elle qu’elle veille à la bonne gestion  et à la bonne direction des forces magiques de leur équipage, ce que la novice avait fait. La jeune femme n’avait fait que remplir une mission qui lui avait été donné. Remerciait-on un garde pour avoir veillé sur la porte qui lui était attribuée ?



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Collège des Mages, Valyria, an 1066, mois 10

Si elle aimait l’astre de Gaelithox et la lumière qu’il pouvait générer selon le moment de la journée ou encore le lieu, Mealys aimait tout autant lorsque les nuages étaient si bas qu’il était presque possible de tendre le bras pour les toucher. Observer cet ensemble cotonneux d’un blanc éclatant ou d’un gris sombre permettait de laisser au repos son esprit constamment mis à contribution sur la recherche et l’étude, de lui permettre de voguer sereinement vers un havre sans la moindre sollicitation. Détachant son regard du lointain dans lequel évoluaient des dragons, elle posa les yeux sur la jeune Riahenor. Si elle les savait nombreuses, combien de fois cependant Saerelys était-elle montée au sommet de cette tour pour observer le domaine de Meraxes, cherchant inlassablement la silhouette réconfortante des dragons appartenant à sa famille ? Qu’avait-elle exactement ressenti après quatre années de guerre, de pouvoir contempler les créatures qui avaient manqué à l’appel pour avoir mené leur dragonnier au combat ? Si Mealys ignorait avec exactitude la force des sentiments de la jeune femme lors de ce moment de grâce, elle ne pouvait qu’imaginer l’émotion ressentie. L’inquiétude et la nostalgie qui s’étaient vues remplacées par la joie de savoir ses proches réunis, de savoir son jumeau parfaitement sain et sauf, de découvrir lors du Triomphe à quel point la violence de la guerre avait pu marquer ces visages tant aimés. L’alchimiste chassa ces questionnements de ses pensées lorsque Saerelys lui avoua ne pas être en mesure de proprement reconnaître les dragons à cette distance et elle ne manqua pas l’occasion de se moquer d’elle, avec douceur et malice.

Malgré les récents événements, il ne fallait jamais cesser d’aller de l’avant et cela commençait par apprendre à nouveau à vivre avec légèreté, à rire. Yraegel était un vieil acteur de l’Amphithéâtre de Valyria et malgré le fait qu’il soit plongé dans la plus obscures des nuits en pleine journée depuis plus de quinze ans, cela ne l’empêchait pas de déclamer ses tirades avec efficacité ou de chasser les enfants des rues venus tester ses limites. Comparer ainsi Saerelys à se vieux bougre était plus une plaisanterie, cachant un compliment si l’on savait où regarder, que d’une pure moquerie. Jamais Mealys n’avait cherché à vexer la jeune femme, à la pousser à bout. Tirer le meilleur de la jeune enfant à force de patience et de douceur, sur fond de rigueur, telle avait été la recette pour lui faire trouver d’elle-même cette force et cette ambition. La réaction de cette dernière eu le don d’étirer on ne peut plus ce sourire qu’elle arborait déjà, satisfaite de son coup et de la répartie qu’elle essuyait.

- Me mettrais-tu au défi de reconnaître le plus d’enfants d’Aegarax, jeune fille ? rétorqua-t-elle en haussa légèrement un sourcil avant de balayer cet instant de légèreté d’un mouvement de la main.

Si la politesse voulait que l’on demande au nouvel arrivant comment il se portait, la mage ne souhaitait que l’on se préoccupe d’elle car sa propre préoccupation se tenait à quelques centimètres d’elle alors qu’elle se préparait à fouiller dans sa sacoche. Je me porte pour le mieux. Du moins, je le pense. Mealys l’espérait tout autant ce qu’il s’était passé durant le Rêve de Caraxes avait causé de nombreux dégâts et en avait éprouvés plus d’un comme ces marins ibbéens ramenés au port. Avec attention elle écouta la jeune femme lui répondre et hocha la tête, la sensibilité et l’altruisme de Saerelys avaient beau être des qualités pouvant se transformer en défauts fatals, il s’agissait tout de même de qualités qui faisait grandir la Riahenor et la mèneraient sur de grands chemins. Elle lui tendit alors le parchemin qui justifiait sa présence dans la tour puis attendit patiemment que la jeune mage l’ouvre. Détournant le regard, Mealys s’accouda à l’encadrement de la fenêtre et observa ses mains jointes, restant tout de même à l’écoute des réactions de celle qui fut son apprentie.

- Tu as bien lu les lignes qui t'ont été écrites Saerelys et quand bien même ton deuxième sort ait été un échec, tu as fait preuve d’esprit et de force quand d’autres auraient pu se montrer incapables de diriger un équipage si hétéroclite. Il a été demandé à chaque capitaine de diriger leur équipage pour emporter la victoire et qui s’est montré suffisamment, capable au point de retenir l’attention de Caraxes ? A ses derniers mots, Mealys lui coula un regard. Tu as attiré les regards, vois en cela l’occasion de montrer les raisons pour lesquelles tu mérite cette attention.



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Collège des Mages & An 1066, mois 10.
Il avait fallut bien des efforts à Saerelys pour trouver la force de monter en haut de cette tour, au commencement. Des mois durant, la simple vision d’un dragon lui avait causé une profonde peine. Une profonde peine mêlée à cette intense mélancolie que la jeune fille ressentait de part l’absence de sa famille. Dès lors, ses sentiments à l’égard de son poste d’observatoire avaient été plus que partagés. Avant de devenir son refuge par excellence, au point que Mealys venait naturellement l’y chercher, cet endroit avait été comme une fenêtre sur ce monde qu’elle avait quitté. Une fenêtre close, définitivement close, qu’elle ne pouvait rouvrir malgré tous ses efforts et qui ne laissait filtrer qu’une image lointaine de son ancienne vie.


« Un défi que je remporterai trop aisément ne serait guère intéressant, tu en conviendras. » ironisa Saerelys, tout sourire.


Aux propos de Mealys, Saerelys se montra attentive. Profondément attentive. La jeune femme côtoyait sa mentor depuis neuf années à présent. Neuf années qui lui avaient permis de voir plus clair dans les mots de la Mage et dans ses réactions. Aussi croyait-elle les mots qui lui parvenaient. Ils n’étaient, dans les faits, pas responsables de l’étau qui lui enserrait le cœur, des pensées qui lui tourmentaient l’esprit. Ces regards. Elle en garderait le souvenir encore longtemps. De cela, aucun grimoire n’avait pu l’entretenir avant que la novice n’y soit confrontée. Ces regards emplis d’appréhension. De doute à son égard. Car il y avait là, dans l’assistance, bien des Mages plus âgés, plus expérimentés qu’elle ne pouvait l’être. La jeune Riahenor aurait même pu se retrouver sous la férule de certains d’entre eux, en d’autres circonstances. Et pourtant, elle s’était retrouvée à leur tête, les Prêtres de Caraxes en ayant décidé ainsi.


Saerelys retint difficilement un soupir empli de langueur. Elle ne savait dire ce qu’il lui avait été le plus douloureux. Cette défiance sourde ressentie par ses confrères et consœurs plus âgés, ou cette crainte qu’elle avait cru lire dans les yeux de leur équipage. A croire que, durant un bref instant, ces hommes les avaient cru responsables de la tempête qui avait menacé de les engloutir. Une telle chose était pourtant impossible. Il y aurait fallu bien plus de quelques Mages pour soulever les flots et l’air de la sorte. Mais comment pouvaient-ils le savoir ? De la Magie, ces hommes ne connaissaient que les racontars et les histoires que les mères contaient à leurs enfants pour les effrayer lorsqu’ils causaient du tumulte. Si la jeune femme voulu s’en ouvrir à Mealys, les mots de cette dernière la rattrapèrent avant cela. Des regards. Oui, bien des regards avaient été posés sur elle. Des regards puissants au point d’en rubéfier son âme, de la marquer comme au fer rouge. Des regards qu’elle ne pouvait oublier et qui ne l’oublieraient pas, pour de bien âpres raisons.  


« Je sais tes mots mesurés, Mealys. Sans doute le sont-ils bien plus que ceux, dithyrambiques, présents dans cette lettre. Saerelys détourna son regard du parchemin. Aussi ne puis-je qu’y porter attention et les croire. » se contenta de répondre Saerelys, alors qu’elle achevait de dévorer le fruit qui lui était destiné.


Délaissant le noyau de la prune, la jeune femme avisa son sac qui se trouvait posé contre le mur tout proche. Une occasion de montrer les raisons pour lesquelles elle méritait cette attention. De réelles raisons. Des raisons qui ne seraient pas mises à mal par une vision apeurée, déformée, de ce qu’était la Magie. Ne demandait-elle pas que cela ? De faire ses preuves, de mériter son entrée au Cercle suivant malgré son jeune âge ? Plongeant ses mains dans son sac, Saerelys en sortit un petit linge. Le déplia délicatement, la novice finit par se retrouver avec un pot en terre cuite, tenant tout juste au creux de sa main. Dans une terre arrosée avec délicatesse et précaution, un brin de muguet avait pris racines. Ou tout du moins, sa propriétaire l’y avait replanté avec un grand soin. Dans l’opération, la novice avait perdu un autre brin. Fort heureusement, les pierres ne mourraient pas. Tout juste arrêteraient-elles de grandir, si la novice n’avait pas fait erreur.


« Une nouvelle raison de briller. répéta, Saerelys, songeuse. Que penses-tu de cela, en ce cas ? »


Sans dire un mot de plus, la jeune femme déposa le petit pot sur le rebord de la fenêtre. A la lumière, le brin de muguet, presque translucide bien que coloré, s’était paré de multiples reflets. Un brin de muguet à la tige verte et aux clochettes rosâtres. De loin, sans doute aurait-il semblé bien banal. Il n’en était rien. Aux yeux de la novice, il représentait là un travail d’une année entière. Une année entière pour en arriver à ce moment. Celui où elle osait enfin dévoiler l’un de ses travaux, s’étant toujours retenue de le faire jusqu’à présent, par crainte d’un manque d’aboutissement. Son regard améthyste emplit d’espoir, la jeune femme scrutait alors les réactions de son ancienne mentor. La nouvelle dépositaire de son secret.



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Collège des Mages, Valyria, an 1066, mois 10

Chaque être vivant avait ses qualités comme ses défauts, faisant d’eux des êtres uniques suivant les principes offerts par les Quatorze et traçant leur propre voie afin de les honorer. Si la modestie était une qualité à n’en point douter, elle pouvait rapidement se révéler être un défaut venant farouchement brider des capacité réelles. Mealys connaissait depuis de longues années la jeune femme qui se tenait près d’elle, lui portant un amour tendre, elle n’aimait cependant pas la voir rester si mesurée alors qu’elle accomplissait des actes de magie importants que bons nombre de ses camarades faisaient soit différemment soit ne réussissaient tout simplement pas. La lettre rédigée par le conseil du Collège n’était qu’un juste retour des choses pour toutes ces années d’apprentissages qui avaient mené Saerelys sur une pente qu’elle ne pouvait que gravir, une reconnaissance méritée qui saurait sans le moindre doute enorgueillir ce père si fermé qu’était Maegon Riahenor. O qu’il ne devait être guère aisé de vivre ses premières années de vie auprès de cet homme qui dégageait tant de dureté quand au contraire son épouse se montrait chaleureuse et encourageante. Mais après tout c’était cet étonnant mélange qui avait modelé les prémices de la jeune femme qu’était Saerelys à ce jour.

La réponse de la jeune mage aux paroles de son aînée reflétait cette modestie qui faisait d’elle une personne attentionnée dont les connaissances acquises au fur et à mesure de son apprentissage lui permettait de prétendre à plus que ce qu’elle possédait. La native de Velos réprima un soupir et se contenta de lui adresser un léger sourire. Elle ne contestait plus et c’était un point qui avait longuement mis à l’épreuve la patience de Mealys. Regrettait-elle ces affrontements qu’elles avaient pu avoir ? Si à l’époque instruire la jeune enfant s’était révélé être une étape aussi éprouvante qu’un passage au cercle supérieur, pour rien au monde elle ne souhaiterait ne pas avoir vécu ces moments : car si la dynaste avait été forgée par ces instants, l’insulaire l’avait été tout autant.

- Ce sera donc ta décision de partager cette fierté auprès de tous les tiens, de n’en faire part qu’à quelques-uns ou tout simplement de garder le silence, ajouta-elle alors que Saerelys terminait sa prune.

La jeune femme récupéra son sac qu’elle avait précédemment posé contre le mur, elle y plongea ses mains puis en ressortit un petit linge qui couvrait ce qu’elle semblait vouloir montrer. Les yeux de Mealys l’observèrent déplier délicatement le linge jusqu’à ce que les mains de la dynaste ne finissent par entièrement découvrir un petit pot fait en terre cuite, si petit qu’il tenait sans peine dans le creux de sa main. A première vue il s’agissait d’un muguet se nourrissant de cette terre d’aspect humide. Relevant momentanément les yeux vers Saerelys en haussant un sourcil lorsque cette dernière reprit la parole et lui demanda son avis, la Naehrys dû à nouveau reposer son regard sur la plante lorsque son apprentie vint déposer le pot sur le rebord de la fenêtre. A cet instant les mots que la jeune femme venait de prononcer frappèrent la mage alors que le muguet venait de se parer de multiples reflets grâce à la lumière naturelle du soleil. Intriguée, Mealys se rapprocha et se baissa jusqu’à ce que son visage arrive à la hauteur de l’objet.

Le brin de muguet était presque translucide, comme s’il avait pu être fait du plus fin des verres, une technique qui requérait un talent digne de Tessarion mais aussi une recherche folle de procédés emplis de difficultés. La tige était aussi verte que ce que l’on pouvait trouver dans les jardins mais les clochettes avaient un aspect rosâtre qui contrastait avec le blanc pur du modèle naturel. Il ne faisait aucun doute qu’il avait fallut de nombreux mois d’études et de travail afin de parvenir à ce résultat. Les hypothèses étaient quant à elles nombreuses pour tenter de déterminer quels avaient été les procédés pour que cette plante puisse exister. L’imagination était un terrain fertile et la magie était un outil qui permettait de donner vie à toutes idées qui pouvaient germer, de cela Saerelys Riahenor n’en manquait pas.

- C’est… intéressant et surprenant à la fois, finit-elle par déclarer. Il s'agit d'un simulacre de plante et à l'aspect de pierres précieuses. Je suppose que tu as programmé un sortilège de repousse si un des brins viendrait à tomber... Elle la regarda momentanément du coin de l'oeil avant de se concentrer à nouveau sur l'objet qui nécessitait son attention. Tu es partie sur la base d'un simple brin de muguet et tu t'es servie des propriétés d'un minerais pour obtenir ce résultat, est-ce bien cela ? Aurais-tu utilisé une rune ou un sortilège pour permettre un tel transfert ?


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Be proud of yourself.Mealys Naerhys et Saerelys Riahenor.

Collège des Mages & An 1066, mois 10.

Sans même s’en rendre compte, Saerelys s’était mordu l’intérieur d’une joue, alors que Mealys manipulait sa création. Non pas que la jeune femme puisse craindre que sa mentor puisse briser la plante. Sa réaction importait bien plus que ses gestes. Une réaction que la novice guetta avec une appréhension certaine. C’était la première fois qu’elle osait présenter le fruit de ce long travail à quelqu’un d’autre qu’un membre de sa famille. Encore que, tous et toutes n’étaient pas au courant, au Palais. Certains de ses cousins s’étaient montrés davantage taquins qu’intéressés, ne comprenant guère pourquoi elle passait tant de temps les mains dans la terre et l’humus qu’elle rapportait elle-même pour favoriser la croissance de ses plantes. Si leur apparence était bien différente de celle qui serait attendue pour des végétaux classiques, ses créations n’en restaient pas moins dépendantes de la terre jusqu’au moment de la cueillette.


Au goût de sang qui imprégnait désormais sa langue, la jeune femme retint une grimace, se rendant compte du comportement qui était le sien par la même occasion. Partager une fierté… Saerelys avait déjà plusieurs fois essayé. Non pas que sa Dynastie ne se serait pas montrée réceptive à ses travaux. La novice elle-même se refusait à présenter ses créations, ne les trouvant pas encore assez abouties. Sans doute était-ce là un point commun qu’elle partageait avec sa chère Aelys. Cette petite création ne représentait que peu de chose. Il ne s’agissait pas réellement de Sang Magie à proprement parler, qui plus est. Aussi beau pouvait être ce brin de muguet, aussi belles pouvaient être ses autres plantes, cela ne suffisait pas. Cela ne suffirait pas. Aedar n’était pas le seul à porter l’héritage de leur Dynastie. Toute leur fratrie se partageait ce poids, dans des domaines différents. Et comme Saerelys pouvait se sentir démunie, en se sachant seule Mage de son lignage…


« Ce… Saerelys secoua doucement la tête, faisant voleter l’une de ses mèches bouclées, retrouvant ses esprits. Ce n’est pas un simulacre de plante, avec tout le respect que je te dois, Mealys. Ceci est une plante. Une réelle plante. appuya la jeune femme, en se frictionnant les mans quelques instants, détournant le regard. Elle se nourrit de la lumière du soleil, de l’humidité du sol et des nutriments que l’humus peut lui apporter. Je l’ai planté il y a un peu plus d’un an, avec d’autres graines. Toutes n’ont pas germé, ou ne sont pas arrivées à maturité, c’est un fait que je ne peux te cacher. Mais ce muguet est bien une plante comme les autres, pour peu qu’il reste en terre. Au-delà de son apparence actuelle, la plus grande différence entre ce brin et un brin plus banal serait qu’il ne fane pas une fois cueilli. »


Du moins, s’il était arrivé à maturité. Les plus jeunes spécimens que Saerelys avait pu prélever pour les étudier s’étaient effrités avant de tomber en poussière en assez peu de temps. Les plantes plus âgées semblaient ne pas souffrir d’un tel comportement, une fois cueillies. La jeune femme préférait cependant les laisser en terre aussi longtemps que possible, afin de les fortifier. Qui sait à quoi ses plantes pourraient bien ressembler, d’ici une année ? C’était là la prochaine étape de son projet. Étudier ses plantes et les laisser poursuivre leur développement. Une fois qu’elle aurait mieux saisi leur développement, sans doute pourrait-elle faire des essais avec de nouvelles plantes ? Avec de nouveaux matériaux également ?


« J’ai pu prélever les fleurs de d’autres spécimens, pour les étudier. Si elles sont coupées avant la maturité de la plante, elles repousseront sur le brin. Les fleurs prélevées se sont cependant montrées assez fragiles, raison pour laquelle je préfère laisser la pousse se faire entièrement avant toute cueillette. La pousse de ces plantes est un peu plus longue que pour un végétal identique mais qui ne serait pas entré en contact avec de la Magie. Il existe sans doute une manière d’accélérer le processus, je suis d’ores et déjà à l’œuvre, à ce sujet. »


Pour les plantes basiques, attendre six mois ou une année de plus, cela ne représentait que peu de choses. Preuve en était, Saerelys n’avait pas eu de grandes difficultés à faire preuve de patience, pour ses premières expérimentations. Qu’en serait-il pour des végétaux plus complexes, à la croissance plus longue par nature ? Si le jeu en valait la chandelle, la jeune femme se pencherait davantage sur la question à l’avenir. Peut-être même qu’un tel processus serait réplicable pour d’autres plantes ? Ce projet faisait partie des premiers que la jeune Dynaste osait poursuivre. Elle en nourrissait bien d’autres, au plus profond de son être. Renforcer certaines plantes médicinales, en suivant des concepts proches, peut-être ? L’idée méritait réflexion…


« Au commencement, rien ne différenciait cette plante d’une autre. Dans les faits, leurs graines sont identiques. La jeune femme se tut quelques instants. Du moins, jusqu’à mon intervention. La jeune femme se détourna de Mealys quelques instants, sortant un feuillet plié en quatre de sa sacoche. Je pense que la base de ma création est plus proche de la transformation que des runes. Délicatement, Saerelys déplia son morceau de parchemin, laissant voir un certain nombre de représentations schématiques. Tout a commencé avec quelques graines de muguet. Je m’étais assurée de leur qualité en plantant certaines d’entre elles sans intervenir. La jeune femme baissa quelque peu la voix, comme si elle craignait d’être écoutée. J’ai utilisé un peu de mon sang pour lier les graines restantes avec quelques petites perles que j’avais acquises dans ce but. Il m’a fallut plusieurs essais pour parvenir à des graines modifiées capables de germer et de pousser sans aide directe, mais j’y suis parvenue, comme tu peux le constater. »


De pousser sans son aide, comme toute plante se devait de le faire. Une manière de ne pas user de trop de sa Magie, de ne pas attiser de trop le feu présent dans ses veines. Le processus en était rendu peu fatiguant, peu énergivore également. En contrepartie, la croissance en était rallongée, mais cette réciproque était plus qu’acceptable aux yeux de la novice. Il n’y avait pas là de meilleure manière de respecter cette promesse qu’elle avait arrachée à son jumeau, lorsque son nouveau Destin lui avait été imposé.



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Collège des Mages, Valyria, an 1066, mois 10

L’esprit de Mealys fonctionnait à plein régime comme le four d’un artisan, cherchant inlassablement la réponse correspondant le mieux à ce que ses yeux zinzolins observaient. Si l’alchimie et l’incantation runique se révélaient être des hypothèse tout à fait séduisantes, il n’en restait pas moins que la sang-magie avait pu être à l’œuvre afin de parvenir à ce résultat précis. Malgré son état de réflexion, la mage sentait le poids du regard de Saerelys et ne pouvait ainsi qu’effleurer l’appréhension qui pouvait être la sienne alors qu’elle attendait que la Naehrys lui fasse par son avis sur sa création.

Alors qu’elle prenait la parole, la native de Velos quitta momentanément la plante du regard afin d’observer la réaction de la jeune femme et lorsqu’elle eut terminé, elle examina à nouveau la création de son apprentie. Lorsque cette dernière pris la parole, Mealys fronça légèrement les sourcils avant de se reprendre et de conserver un visage neutre : si elle était ouverte, elle savait tout autant ménager son effet. Entendait-elle bien ? Saerelys l’avait-elle bien induite en erreur ? Elle ne souhaitait faire durer l’appréhension de la jeune femme, elle lui aurait adressé un sourire empli de fierté. Malgré son apparence, il s’agissait donc bien d’une plante dont la durée de vie ne cessait pas une fois cueillie. Le principe en lui-même était intéressant, nombreuses seraient les nobles dames à vouloir une fleur qui ne fane point, une plante d’aspect unique, mais la réponse était encore incomplète. Sans prononcer un mot, la mage continua d’écouter la jeune dynaste tout examinant de plus près le terreau, le touchant de ses doigts pour constater de sa texture ou en rapprochant son nez afin de déterminer ce qui l’en composait. Cette fois elle ne pu retenir un sourire amusé : pas d’odeur de soufre.

Mealys coula un regard vers une Saerelys qui semblait ne pas tenir en place mais conserva le silence, laissant la jeune femme s’exprimer pleinement sans être interrompue. Il était important de la laisser présenter son œuvre avant réagir et de lui fournir des pistes qui sauraient améliorer un travail d’ores et déjà doté d’une grande qualité. Le processus était donc parti de simples graines identiques jusqu’à ce que la Riahenor n’intervienne sur le travail fourni par la Nature. Lorsque la dynaste déplia un morceau de parchemin, Mealys détourna son attention de la plante afin d’observer le contenu qui lui était présenté. Plusieurs schémas avaient été tracés, représentant aussi bien le plante lors de différentes étapes que des résultats finaux plus ou moins réussis. Saerelys avait testé la qualité de ses graines en les plantant au préalable avant d’user de son sang pour lier les graines avec des perles. Il n’était donc pas étonnant qu’une année lui ait été nécessaire pour parvenir à ce résultat et ce sans que son intervention ne soit nécessaire.

- De la cendre volcanique. Ton terreau a une excellente base mais la cendre d’une Flamme constituera un engrais encore plus efficace et accélèrera le processus de pousse. C’est une ressource encore peu exploitée alors que ses propriétés sont des plus époustouflantes.

Dit-elle en rendant son œuvre à Saerelys. Peut-être était-ce ses effets lorsqu’elle était respirée qui faisait qu’elle n’était que peu exploitée, ce qui était une perte lorsque l’on regardait par le prisme du rendement agraire. Si la jeune mage souhaitait appliquer le conseil donné, Mealys ne manquerait de lui conseiller d’envoyer un esclave récolter cet engrais précieux.

- C’est un beau travail que tu viens de me présenter Saerelys. Il est rafraîchissant de voir se procédé être utilisé pour en faire un tel résultat, nombreux sont les mages à posséder la puissance nécessaire mais bien peu sont ceux qui émettraient une telle idée. Nul doute que Tessarion et Tyraxes t’observent avec attention, bravo ! poursuivit-elle avant de venir lui caresser la joue. Mais dis-moi aurais-tu d’autres projets en cours, qui mériteraient tout autant l'attention des archimages ?


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Collège des Mages & An 1066, mois 10.

Cette plante n’était que la première d’une longue série de projet. Introduire de la Magie dans un réceptacle, quel qu’il soit, était une chose. L’induire dans la Nature même d’un objet, d’un végétal dans ce cas ou encore dans du verre, en était une autre. Saerelys devait avouer qu’elle était agréablement surprise des résultats qu’elle produisait. Cette plante était la preuve que l’un de ses procédés fonctionnait. Pour ce qui était du verre, Garaevon et elle-même en étaient encore aux essais. Les premières runes usitées avaient cependant montré un effet certain, bien qu’il ne soit pas encore celui pleinement attendu. Il faudrait que la jeune femme se penche sur cette énigme dans les jours suivants. Garaevon avait accepté de lui offrir son aide et la novice ne pouvait lui faire perdre son temps.


Bien sûr, il était épuisant de courir ainsi plusieurs lièvres à la fois. Aedar l’avait déjà retrouvée assoupie sur son bureau, sa tête dans ses bras plus d’une fois. Il en avait déjà été de même pour Rhaelys, qui ne montrait pas autant de douceur que leur aîné pour ce qui était de la sortir de ce sommeil impromptu. Se rapprochait-elle de son but ? La novice devait avouer qu’elle n’en avait pas la moindre idée. Il lui semblait avoir compris le processus qui permettait à sa Magie de se développer, en partie du moins, indépendamment de sa personne. Au-delà d’apaiser ses peurs les plus profondes, Saerelys y voyait là une réelle opportunité. Elle pourrait laisser un héritage derrière elle, si les Dieux le voulaient. Des plantes miroitantes, d’autres qui contiendraient davantage de substances à même d’apaiser des douleurs ou des maux divers, des verres et des coupes qui assureraient davantage de sérénité aux siens et d’autres choses encore, peut-être ! Son sang en crépitait par avance !


« De la cendre volcanique… répéta Saerelys, visiblement songeuse. Il est vrai que je n’y avais pas pensé jusqu’à présent. Cela ne pourrait que les renforcer. Il est vrai que certains de mes spécimens sont plus frêles que d’autres. Je n’ai pas osé à nouveau modifier les plantes qui sont sorties de terre par la Magie. La transformation en elle-même est déjà fortement énergivore pour les graines. Elles ne comportent qu’une énergie limitée, dans laquelle je ne peux pas puiser plus que de raison. »


Délicatement, Saerelys récupéra sa création. Sans perdre de temps, la jeune femme l’enveloppa à nouveau dans l’étoffe, s’assurant qu’aucune clochette, aucune feuille, ne dépasse du petit paquet. Ceci fait, la novice remisa la plante dans sa sacoche, ainsi que le parchemin décrivant sommairement son procédé. Il fallait que cet échantillon reste en bon état. Il lui servirait à comparer l’évolution entre les plantes restées dans le sol, et celles qui étaient rempotées. Rien ne pouvait être laissé au hasard. Si la cendre volcanique venait à entrer dans l’équation, il lui faudrait également mettre de côté d’autres spécimens, pour en comparer l’évolution. Fort heureusement, tout comme son homologue purement végétal, le muguet avait une tendance quelque peu invasive. Qui plus est, elle maîtrisait davantage le processus, désormais. Prévoir une nouvelle récolte était de l’ordre du possible.


« Les pierres fines ou précieuses ne sont pas une finalité en soi. Saerelys haussa doucement les épaules. Bien que ces plantes dépassent bon nombre de mes espérances, elles pourront attirer les convoitises et sans doute serait-il préférable d’en restreindre le nombre pour mieux les préserver. La jeune femme se tut. Mon souhait le plus profond, sur un processus semblable ou tout du moins qui s’en rapprocherait, serait de concevoir des plantes plus puissantes, à même de purger certains maux. Imagine donc ! En mangeant une prune, tu pourrais soigner la rage de dent qui t’empoisonne l’existence depuis des lustres. Ou encore calmer un ulcère en ingérant une bouillie de blé ou des tremblements intenses en ne buvant qu’un vin particulier. Je pourrai peut-être même adapter le processus aux enfants ? Peut-être ? Si Tessarion le veut ? Ils sont si fragiles et ne supportent pas les traitements que nous pouvons infliger aux corps plus âgés pour les purger d’un mal. Peut-être pourrais-je apaiser leurs maux d’enfants en leur donnant une sucrerie ou en leur faisant boire un simple bouillon, un jour prochain ? »


Des plantes qu’elle pourrait offrir au plus grand nombre. La Magie n’était pas un don égoïste, que chacun cultivait pour son propre bénéfice. Son coût était bien trop important pour n’avoir qu’une utilisation personnelle. Une seule personne ne valait pas de perdre son esprit, sa personnalité et toutes les choses qui pouvaient être liées à une pareille chose. Il fallait voir au-delà de ses propres inspirations. Donner un réel sens à cette malédiction que tous et toutes portaient dans leurs cœurs à partir du moment où ils franchissaient le seuil du Collège. Riahenys était une femme aux multiples facettes. Grande d’âme, courageuse, impressionnante mais également maternelle. La jeune femme laissait la force et le courage à Aedar et Aelys. Le Collège lui avait appris à préférer l’ombre au soleil, tout comme Gaelor. Alors se contenterait-elle de cet aspect maternel et maternant.


« Mais avant de songer au traitement, il faudrait pouvoir déterminer au mieux et au plus vite le mal dont souffre une personne. Le regard mauve de Saerelys se posa sur la ville, en contrebas, avant que la jeune femme ne le reporte sur la Naehrys. Je ne travaille pas seule sur ce projet. Aussi ne puis-je que te décrire sommairement, Mealys. Nos résultats ne sont pas encore suffisants pour qu’il soit acceptable d’en parler de trop. Il faudra que tu me jures de garder ces secrets. Que cela soit ces plantes dont je te parle, ou de cette création que je partage avec un autre. Je me plais à croire que nos Archimages sont des hommes et des femmes d’honneur. Il n’en va pas de même pour tous ceux et celles qui peuplent ce lieu. Saerelys se tut à nouveau, cherchant ses mots. L’idée est née dans mon esprit, au commencement. Il me fallait cependant des mains expérimentées pour lui donner forme. L’un de mes amis étudia mon projet avant de me proposer son aide. Nous souhaiterions créer un objet à même de détecter certains maux lorsqu’il entre en contact avec une personne souffrant d’un mal potentiel. En fonction des réactions de l’objet, décidées durant sa création selon une liste établie et liées à des runes, il serait possible de se rendre compte d’une maladie ou d’une infection assez aisément et, de fait, de lui donner au plus vite une réponse efficace. »


L’empoisonnement était un mal fort fréquent dans leur péninsule. Le temps était un fait à toujours prendre en compte, dans une telle situation. Il ne fallait parfois que quelques minutes pour qu’une personne glisse entre les bras de Balerion. Il en allait de même pour certaines maladies, certaines infections. Celles du sang, notamment. Si les soigner par des méthodes médicales habituelles relevait souvent de l’impossible, un sort pouvait se charger de cela. Encore fallait-il se rendre compte de l’infection en question. Tout cela n’en était encore qu’à l’état de prototype, cependant. Mieux valait ne pas surestimer leurs possibilités de réussites. Elle n’était qu’une novice du Troisième Cercle, après tout.


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Collège des Mages, Valyria, an 1066, mois 10

La fierté que ressentait Mealys en cet instant avait fait naître une douce chaleur dans sa poitrine : Saerelys avait tant progressé au fil des années et son esprit était désormais si aiguisé. L’alchimiste ne pouvait qu’éprouver un tel sentiment à l’égard de la jeune femme, après tout leur premières entrevues ne s’était guère révélées être de tout repos et n’avait pu laisser entrevoir à la native de Velos une quelconque réussite. Elle n’avait cependant jamais abandonné la mission qui lui incombait et le résultat se tenait entre ses mains, scintillant comme une pierre précieuse tout en restant une plante.

Elle ne pouvait donc qu’imaginer les longues heures écoulées à réfléchir à un procédé, comprendre les sentiments liés aux échecs comme aux réussites, la recherche de la perfection. Saerelys travaillait-elle sur d’autres projets ? Si tel était le cas, ces travaux pouvaient la mener sur une voie lumineuse d’ores et déjà ouverte par ses actions durant ces six derniers mois. Terminant d’examiner la plante, Mealys la tendit à la jeune dynaste tout en lui prodiguant un conseil qu’elle saurait sans le moindre doute mettre en application. La cendre avait de nombreuses vertus et se retrouvait parfois sous-exploitée dans certains domaines.

- En effet et en cela, la cendre volcanique saura te fournir l’énergie supplémentaire nécessaire à la croissance et la force de tes plantes.

Une fois que Saerelys eu reprit le pot, Mealys se détourna pour venir à nouveau s’accouder sur le rebord de la fenêtre, perdant son regard zinzolin sur l’horizon, lui laissant ainsi tout le loisir d’envelopper soigneusement la plante et de la ranger dans sa sacoche. Lorsque la jeune femme reprit la parole, la mage tourna légèrement la tête dans sa direction avant de pleinement se retourner et de s’adosser contre le rebord, prête à de nouveau l’écouter attentivement. Si les plantes créées n’étaient effectivement pas intrinsèquement des pierres précieuses, il n’en restait pas moins que pour des yeux non avertis cela était tout comme et la convoitise serait sans le moindre doute attisée. Mealys hocha la tête : restreindre le nombre pour les préserver et par extension pour mieux les contrôler était une décision des plus sages. La suite aiguisa la curiosité et l’esprit travailleur de l’alchimiste. Transcender les lois édictées par la nature était un projet ambitieux qui effleurait régulièrement l’esprit de la Naehrys sans toutefois sauter le pas, faire du plomb un métaux précieux restait cependant une idée parfaitement séduisante… Mais l’intérêt de conférer à des plantes ou encore des fruits des fonctions autres que la nutrition était bien plus grand et tourner vers ce peuple qui nécessitait tant de soins de la part de ceux qui étaient capables de leur en fournir.

- C’est-là une vision des plus généreuses et importantes qui puisse exister, cela serait d’un tel bienfait pour bon nombre d’âme en ce monde. Si tu as besoin d’un esprit supplémentaire sur la question, je serais ravie de t'assister !

La suite des paroles de Saerelys eut le don d’aiguiser un peu plus l’intérêt de l’alchimiste qui plissa légèrement les yeux. Pour certains maux, il n’était guère aisé de déterminer leur nature et ce même si les effets pouvaient être caractéristiques tant certains étaient similaires, pouvant ainsi causer des erreurs jugement se révélant fatales. Il y avait donc bien un autre projet sur lequel travaillait la jeune Riahenor, qui pouvait se révéler être d’envergure s’il était mené à bien et elle n’était pas seule à travailler dessus. C’était une bonne chose car si la solitude se révélait nécessaire pour laisser libre cours à la concentration et à l’imagination, le partage se révélait être important afin de soulager cet esprit fort sollicité. L’objectif était des plus intéressants mais il était périlleux de mener un tel projet car s’il y avait bien des maux qui devaient être détectés et tout autant rester dans le secret, c’était ceux causés par les poisons. Un léger sourire vint étirer les lèvres de Mealys.

- Aurais-tu oublié que les alchimistes ne distillent pas que des potions et des baumes de soin ? demanda-t-elle en haussant un sourcil, avant de balayer ses propres mots d’un geste de la main. C’est un projet périlleux que tu tiens-là Saerelys, cela peut t’attirer de nombreux ennemis tout comme t’attirer de nombreuses faveurs. Quoi qu’il en soit, tout ce dont tu me feras part ne sera partagé, cela restera entre toi et moi… et ton mystérieux ami, ajouta-t-elle.




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Collège des Mages & An 1066, mois 10.

Il semblait parfois à Saerelys que son passage au Troisième Cercle remontait à une éternité. Depuis cette période, la guerre s’était poursuivie, puis achevée. Et à présent, le Triomphe était lui-même un événement appartenant au passé, tout comme le dernier Rêve de Caraxes. A cela, il fallait également ajouter le Grand Effondrement, bien que la jeune femme était encore prise de tremblements en y songeant. Il s’agissait d’un événement qu’elle préférait perdre dans les brumes de son esprit. L’y perdre et ne jamais plus le retrouver. Avait-elle progressé, depuis cette période ? Sans aucun doute. Était-ce suffisant ? La novice ne pouvait s’empêcher dans douter. Son sang lui permettait de faire des merveilles, selon certains et certaines. Peut-être n’avait-elle pas encore découvert la Merveille, celle qui lui permettrait de quitter son rang actuel ? Celle qui lui ferait oublier, émonder toutes les autres ?

« Je ne sais si une seule personne suffira pour une pareille œuvre. concéda Saerelys. Je ne ferais qu’ouvrir une voie, en semer les premières graines pour les voir pousser de manière sans doute bien peu conventionnelle. Tout du moins, si mes plantes ne subissent pas les effets d’un quelconque gélif, qu’il soit naturel ou non. La jeune femme se laissa aller à un rire. Je crains que si cela fonctionne, cela sera à mes successeurs de combattre le frimas des pensées adverses pour imposer mes premières méthodes. Je n’aurai alors plus qu’un mérite, celle d’avoir eu l’idée d’origine en première. Est-ce que cela suffira pour ancrer mon nom dans l’histoire ? Seuls les Dieux peuvent le savoir. »

En prononçant ces derniers mots, la novice avait comme balayé ses derniers propos d’un mouvement de main. Sa lignée avait déjà inscrit son nom dans le marbre, dans les pensées et dans l’Histoire. Bien peu de lignages pouvaient se vanter d’un tel fait. Encore fallait le rappeler, et la Magie était la seule arme dont Saerelys disposait. Il fallait qu’elle leur montre, à tous et à toutes, que sa Dynastie ne se contentait pas de radoter sur leur glorieux passé comme des vieillards quinteux. Il fallait leur rappeler que sa lignée avait survécu à bien des période de trouble, que ni le gélif ni le grésil ne pouvaient blesser leurs Dragons. En cela, Saerelys restait la digne fille de son père. Un fait bien trop souvent oublié également. Elle pouvait être bien plus qu’un simple objet d’intérêt, qu’une simple outre de sang, qu’une simple épine de conifère dans le pied de certaines autres personnes.


« Je ne pourrais l’oublier. Sans doute pourrais-tu créer un poison efficace à l’aide d’une simple décoction à base de sève de conifère. répondit sobrement Saerelys. Après tout, un médecin peut également faire présent de la Mort comme de la Vie. La jeune femme se contenta de hausser les épaules, après avoir prononcé ces quelques mots. Bien des Mages se plaignent du fait que ma Magie n’est pas assez risquée. Que je ne pousse point assez loin mes études, mes sorts. Que je pourrais faire plus. Que je me dois de faire plus. La novice avait appuyé sur le quatrième mot. Mon ami ainsi que moi-même sommes conscients des risques que nous prenons. Que tout cela pourrait nous apporter la gloire comme bien des maux. Nous poursuivons cependant. Peut-être est-ce une manière de forger un monde meilleur ? L’Histoire ne se souvient que peu des gens prudents. Elle ne garde en mémoire que ceux et celles ayant eu les destins les plus flamboyants. »

Maekar le Téméraire. Elaena la Téméraire. D’autres surnoms évoquaient ce fait. Bien sûr, il existait bien d’autres épiclèses. Mais aucun d’entre eux n’inspiraient plus l’admiration que ceux se rapprochant d’une idée de courage, de bravoure. Comment aimerait-elle être nommée en agissant de la sorte pour Valyria, pour la gloire des siens ? Saerelys n’en avait pas la moindre idée, à dire vrai. Si les descendantes de Riahenys pouvaient se vanter d’un certain nombre de glorieux titres, elle-même n’avait jamais songé à en réclamer un. Après tout, de telles choses ne se quémandaient pas. Elles se méritaient et leur ampleur était identique au sentiment exercé pour les obtenir.

« Des verres… lâcha finalement Saerelys. Mon ami restera anonyme. Je lui ai promis protection, s’il acceptait de me venir en aide. Je le protégerai de ma propre main s’il le faut, mais il en sera ainsi. Si quelqu’un doit souffrir de ce projet, je serais la seule à en porter le fardeau. La jeune femme leva les yeux vers le ciel. Tout cela n’est encore qu’à l’état de tests assez peu avancés. Il convient d’affiner notre technique, avant de songer à lui donner les effets que nous souhaitons. Pour le moment, il ne s’agit que de verres joliment façonnés et agrémentés de détails que le commun des Mortels ne peut saisir. Je dois encore préciser mes propres sortilèges. Pour le moment, il semblerait que je ne sois parvenue qu’à leur faire changer de couleur selon l’humeur de la personne qui prendrait en main l’un d’entre eux. La novice haussa les épaules. Au moins, cela saura amuser certaines personnes, si nous ne parvenons pas à notre but. »

Pour le moment, il ne s’agissait que d’un projet fort innocent. Il n’y avait que sur le papier qu’il pouvait se révéler être un danger pour les desseins de certaines personnes. Aussi, Saerelys faisait en sorte de ne pas en parler de trop. Au-delà de la crainte de voir une telle idée lui échapper pour être appliquée par un autre, il ne fallait pas éveiller l’attention de certaines personnes dès à présent. Leur projet en serait irrémédiablement mis en danger, pour le simple fait d’exister sans même fonctionner.


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Be proud of yourselfMealys Naehrys et Saerelys Riahenor

Collège des Mages, Valyria, an 1066, mois 10

Tout un chacun naissait dans une brume épaisse que la Lecture de Flamme permettait éclaircir quelque peu, c’était alors au fil des années qui s’écoulait que cet environnement d’incertitudes se dissipait pour laisser apparaître un chemin pavé de briques qu’il suffisait d’emprunter tout en évitant les embûches. Nombreuses étaient les possibilités et infinies étaient les conséquences que les décisions prises pouvaient apporter, qu’elles fussent positives ou négatives. C’était l’acharnement à travers les échecs, le sentiment d’accomplissement à travers les réussites qui forgeaient autant les esprits que les cœurs et qui menaient chaque valyrien, chaque valyrienne dans ce présent qu’ils vivaient. Voir Saerelys ainsi utiliser ses capacités, poursuivre ce chemin qu’elle s’était créé, procurait un véritable sentiment de fierté chez Mealys qui pouvait envier Vaelya Riahenor d’avoir donné vie et élever cette jeune femme. L’érudition et l’ingéniosité de la dynaste n’étaient pas inexistantes, bien au contraire, et ce qu’elle lui avait montré n’en était qu’une preuve de plus. Comment éprouver autre chose que cette fierté de maître envers son apprenti ? Tout n’avait pas été des plus aisés durant leurs premières rencontres mais pour rien au monde Mealys ne regrettait d’avoir été choisie pour former la jeune dynaste pour son entrée au Collège.

La suite de leur conversation se révéla être tout aussi intéressante que la première partie et venait attiser la curiosité de l’alchimiste. L’idée même d’altérer les bienfaits d’un aliment pour s’en servir comme d’un remède était des plus intéressantes et laisser présager non seulement des mois de travaux mais aussi une quantité de magie suffisamment importante pour parvenir au résultat final. Un travail que Saerelys ne pouvait faire seule, autant avec l’air d’yeux mauves que d’une paire d’yeux pers. Modifier les fonctions de produits n’était pas une occupation étrangère pour la native de Velos qui se proposa naturellement pour aider la jeune femme, peu importait la décision que prendrait Saerelys, Mealys ferait toujours en sorte d’être disponible pour elle et de lui apporter tout ce dont elle aurait besoin. Un léger rire s’échappa de la gorge de la Naehrys à l’évocation de l’objet sur lequel la Riahenor semblait travailler avec un ami à elle, son esprit comprenant l’utilisation d’un verre dans cette expérience menée.

Les poisons étaient légion en ce monde pour peu que l’on sache où les trouver et comment les exploiter : mastication, ingrédient supplémentaire dans un plat, fine poudre dangereusement volatile ou trop lourd pour n’être qu’inhalée par la victime elle-même, liquide tiré d’une plante ou des crocs d’un reptile dont il était possible de se servir pour nettoyer une lame, ou encore sous une forme permettant d’en libérer les effets dévastateurs en contact avec de l’eau. Une matière dangereuse pour laquelle la mage prenait de nombreuses précautions pour ne pas y être exposée. Le fait que Saerelys cherche un moyen pour que les nobles de cette contrée puissent être averti de la présence de poison était quelque peu ironique, sans toutefois vexer l’alchimiste qui préférait en sourire que d’en prendre ombrage.

- Je comprends parfaitement que tu veuilles protéger ton verrier, votre travail sera une véritable crevasse sur le chemin de ceux souhaitant régler leurs problèmes par le poison et si ta famille et moi-même pouvons te protéger, très peu de lieux sont véritablement sûrs, répondit-elle avant de se taper dans les mains et de s’asseoir en tailleur sur le sol de pierre. Qu’as-tu utilisé jusqu’à présent pour obtenir ces résultats ? T’es-tu contentée de sortilèges ou est-ce que tu as apposé des runes ? … Des runes de piège se déclenchent lorsqu’une personne marche dessus ou entre dans le périmètre d’action, peut-être qu’en trouvant le moyen d’y lier la propriété majeure composant tout poison pourrait être la solution recherchée… déclara-t-elle tout d’abord avant que sa réflexion ne prenne le pas sur les questions qu'elle devait poser à Saerelys pour qu'elle-même trouve ses réponses, tandis que ses doigts s’agitaient harmonieusement sur son genou.

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Collège des Mages & An 1066, mois 10.

Suivant Mealys du regard alors que la Mage s’installait sur le sol, Saerelys ne tarda pas à faire de même. S’installant en tailleur, la jeune femme prit le soin de réarranger sa robe, masquant ainsi ses jambes. Ceci fait, la novice appuya ses coudes sur ses genoux, ses mains ne tardant pas à trouver ses joues. L’espace de quelques instants son regard fut comme perdu dans le vague. La Riahenor n’avait que trop conscience des risques qu’elle prenait. Garaevon également. Tout était dans la manière de présenter leur projet. Si bien des gens verraient d’un mauvais œil un récipient qui détecterait le poison dans un liquide, les choses seraient bien différentes s’ils arguaient que leur but était de déterminer si un sang avait été empoisonné par de la rouille ou par une quelconque maladie. Dès lors, sa réelle utilité, ou tout du moins l’une de ses utilités, ne serait connue que d’un petit nombre de personnes. Après tout, il n’y avait pas de secret mieux caché que celui qui se trouvait en pleine lumière.


« Qui se méfierait de moi, une simple femme du Sud ? Bonne à engendrer, à perpétuer une Dynastie pluriséculaire, à rester dans l’ombre d’un frère chéri ? Qui n’a jamais pris le moindre risque au cours de son existence ? commenta finalement Saerelys, sortant de ses pensées, une pointe d’amertume dans la voix. Qui se méfierait d’un verrier bien sous tous rapports, ayant foulé davantage la poussière que les cieux ? Nos traditions nous rendent presque insoupçonnables. N’est-il pas là, le réel poison ? Celui des apparences ? Je ne sais combien de temps cette protection durera, mais j’ai plus d’un tour dans ma manche. En disant ces mots, la jeune femme avait laissé échapper un fin filet de brume de l’une de ses mains, qui ne tarda pas à se changer en oiseau. Ma jeunesse ne me permet pas d’avoir une aussi bonne vue que la tienne de ce que peut être le futur. Un bel écran de fumée saura cependant nous éviter bien des coups durs, j’en ai la certitude. »


D’un mouvement de main, Saerelys brisa l’illusion qu’elle venait de créer. Ces vieillards quinteux en oubliaient parfois même de qui elle était la fille. Si la novice empruntait bien des traits de sa mère, que cela soit de physique ou de caractère, tous oubliaient l’identité de son auguste père. Pensaient-ils réellement que jamais Maegon ne lui avait accordé d’attention ? Qu’il n’avait pas fait en sorte de forger son destin, à sa manière ? Qu’ils continuent à nier la vérité ainsi. La novice ne les détromperait pas. Sans même le savoir, c’était ces mêmes personnes qui lui avaient forgée son armure sans même qu’elle ait eu la politesse de leur demander protection.


« Les runes ont l’avantage de persister dans le temps. Elles sont également moins énergivores, ce qui permettrait au récipient d’avoir une forme active et une forme passive. Qui plus est, il semblerait que la structure quelque peu instable du verre en fusion empêche les sorts de s’y mêler convenablement. J’ai donc rapidement abandonné l’idée. Les runes ont cependant un inconvénient. Je n’ai certes pas la méthode de bien des Mages plus âgés. Cependant, il semblerait qu’il faille énormément de pratique pour tracer des runes dans un verre sans pour autant en changer leur sens avec une rayure involontaire. C’est pour cette raison que les récipients ne font que changer de couleur pour des raisons indépendantes de ma volonté. La différence entre deux runes est parfois si minime qu’une rayure de trop cause de tels effets. J’ai cependant obtenu un résultat encourageant d’une autre manière. Ou tout du moins, le début d’un résultat qui pourrait l’être. Graver des runes dans du bois est moins aléatoire, semble-t-il. J’ai donc pu inscrire une glyphe de ma création sur le gobelet. L’un de mes cousins s’étant blessé à l’entraînement, charge m’a été donnée de l’ausculter. Mon but était alors de m’assurer que son sang n’était pas la cible d’une quelconque infection avec les coupures qu’il avait reçu plus tôt dans la journée. Si le sang est infecté, le récipient se met à chauffer. S’il ne l’est pas, il reste froid. Ce n’est pas aussi précis qu’avec du verre coloré mais mon cousin se portant bien et le bois étant resté froid, j’ai bon espoir de trouver quelque chose en suivant cette voie. »


Ce n’était qu’un petit pas, bien sûr. Mais il s’agissait toujours d’un pas de plus. Qui plus est, mieux valait présenter leur projet sous une forme bien plus innocente. Quel mal y avait-il à vouloir stopper une septicémie ? A vouloir vérifier qu’on soignait bien la bonne maladie ? Qu’une femme portait peut-être la vie ? Aucun. Il ne s’agissait-là que de nobles causes, ni plus ni moins. La Riahenor n’était pas née de la dernière pluie. Au contraire. Si sa propre Dynastie avait survécu tant de temps, il y avait une raison à cela.



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Collège des Mages, Valyria, an 1066, mois 10

Enfant d’une famille originaire du Centre de Valyria, Mealys avait grandit selon les coutumes particulières de cette partie de la péninsule valyrienne où se mêlaient les visions du Sud comme du Nord selon les noms qui s’opposaient afin de prendre le contrôle d’Oros et de Rhyos tout en conservant la particularité de ses premières années vécues sur l’île aux Cèdres avant de rejoindre le Collège des Mages. Affranchie de toute pensée linéaire pouvant la freiner, elle se sentait bien plus libre en temps que mage qu’en tant que simple enfant insulaire. Une chance comme un boulet à sa cheville car si la magie avait de grandes possibilités d’utilisation, les conséquences restaient nombreuses et dangereuses. Réfléchissant au projet mentionné par Saerelys et à ses expériences menées pour trouver la bonne voie, Mealys l’observa du coin de l’œil s’installer à son tour sur le sol de pierre de la tour. Elle haussa légèrement un sourcil. Si les coutumes du Sud de la péninsule étaient loin de lui être inconnues, elle n’aimait pas entendre cette pointe d’amertume dans la voix de Saerelys et ce, même si elle prononçait ces mots afin d’en faire un moyen pouvant la servir pour le projet qu’elle menait.

- Même si cela est un fait indéniable et qui te servirait à n’en point douter, je n’aime pas entendre cela venant de toi... Si pour beaucoup une jeune dynaste pratiquant la magie peut provoquer plus de sourires et de curiosité que de pure méfiance, n’oublies jamais que rencontreras toujours beaucoup perspicaces que toi et ils sauront retourner contre toi ce qui fait de toi une bonne âme. Crois-tu que tous les enfants des rues les plus pauvres sont parfaitement innocents même s’ils peuvent agir, poussés par une volonté louable ? réagit-elle d’une voix douce sans décrocher un seul instant son regard du visage de Saerelys. Tout ce qu’elle souhaitait c’était bien que la jeune femme puisse mener à bien son projet sans rencontrer le moindre problème extérieur car aussi jeune mage du troisième cercle pouvait-elle être, Mealys tenait encore beaucoup à cette petite fille à laquelle elle avait enseigné pour la préparer à son entrée au Collège. Un temps qui semblait bien loin désormais. Cherchant à recentrer leur discussion sur le projet de la jeune Riahenor, l’alchimiste chercha à savoir comment elle était parvenue à ses résultats actuels afin de pouvoir lui apporter des indications selon les réponses obtenues.

Elle écouta alors attentivement la réponse de la jeune femme. Les runes une fois qu’elles étaient gravées offraient une durabilité sans équivoque et nécessitaient moins d’énergie que pour l’application d’un sort mais comme le faisait remarquer Saerelys cela semblait se compliquer lorsqu’elles se retrouvaient sur une matière en fusion tel que le verre. S’il fallait bien en désigner un au sein du Collège, la maîtrise des runes était un art complexe : il suffisait d’une seule variation dans le dessin pour que le sens et le pouvoir s’en dégageant ne change plus ou radicalement. Ce qui pouvait en effet poser certains problème à la jeune femme et son associé. L’alternative que présenta Saerelys était tout à fait intéressante et représentait un atout parfaitement exploitable une fois le procédé affiné pour en tirer le plus de bénéfices possibles.

- Les runes, à quel moment de la fabrication du récipient les apposaient-tu ? Peut-être qu’à la toute fin, avant que cela ne soit mis à refroidir, cela pourrait fonctionner ? Sinon les occulter au sein d’une décoration une fois le récipient prêt pourrait aussi être une solution. Mais oui, ton essais auprès de ton cousin est vraiment intéressante et pourrait sauver bien des vies... je crois donc pouvoir dire sans me tromper que tes ancêtres seraient fiers de toi, Saerelys !


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Collège des Mages & An 1066, mois 10.

Aelys et ses œuvres. Elle et sa Magie. A croire que même Rhaelys finirait par suivre ce destin, lorsqu’elle serait plus âgée. Saerelys ne savait pas s’il en allait de même pour Mère et Grand-Mère. Leur rang, ou ancien rang, de matriarche faisaient qu’elles agissaient différemment. Aussi, à de rares exceptions, les descendantes de Riahenys ne combattaient guère dans la lumière. Les ombres protectrices étaient en cela leur terrain de jeu préféré. Toujours absentes mais présentes à la fois, dans les endroits où leurs présences étaient le plus souvent inattendues. Aedar était le soleil. Elle était la lune, un astre discret par excellence. Prendre le rôle de son jumeau, ne serait-ce qu’en partie, reviendrait pour elle à se brûler, à jouer sur un terrain qu’elle ne connaissait que trop peu et à priver son double d’une alliée. Aussi se complaisait-elle dans cette situation. Qu’on la prenne de haut, qu’on la dédaigne quelque peu pour son manque d’initiative, cela n’avait que peu d’importance. Au contraire, cela n’était qu’une écaille de plus dans l’armure qu’elle s’était forgée, au fil du temps. Et s’il fallait qu’elle leur fasse payer cet affront… La jeune femme saurait quand le moment serait venu.


« Qu’ils sourient, qu’ils se moquent. Je ne compte pas les détromper. Saerelys esquissa un sourire à son tour. Qu’ils oublient que, fut un temps, j’étais moi aussi un dragon. Que même les lézards peuvent leur causer bien du tort et que tous ne peuvent pas être écrasés sous la semelle d’une botte. La jeune femme se tut quelques instants. Je connais sans doute mieux ces enfants dont tu parles que tu ne le penses. Peut-être même suis-je plus proches d’eux que tu ne peux l’imaginer. Ou peut-être pas. »


Saerelys avait haussé les épaules en prononçant ces derniers mots. Ambitieuse, la jeune femme l’avait toujours été. C’était là une chose qu’on avait gravé dans son esprit, durant ses jeunes années. Si elle avait développé une réelle humilité depuis son arrivée au Collège, elle n’en restait pas moins une digne représentante de sa famille. Aussi, ses ambitions étaient restées des années dissimulées même aux yeux de ses proches. Dans certains cas, elle avait aussi veillé à ménager, à amoindrir ses efforts. En faire trop, quand bien même elle en avait les compétences et le pouvoir, était un risque pour elle. Sans doute aurait-elle pu obtenir son passage au Troisième Cercle plus tôt, ne pas le manquer de peu la première fois. Mieux valait paraître un peu plus mauvaise afin de conserver son habituel bouclier que de s’en retrouver dépossédée. Elle aurait tout le temps de montrer l’étendue de ses compétences lorsque cela en vaudrait la peine.


« Pour le moment, mon ami préfère me voir éloignée de son atelier lorsque le verre est instable, bien que les appliquer à distance durant le processus a été dans mes idées à une période. avoua Saerelys. Il ne craint que trop que je puisse me blesser de la sorte et je le remercie de sa prévenance. Je ne reçois le récipient qu’une fois qu’il est façonné et que sa température a bien baissée. Tout en prononçant ces mots, la jeune femme avait comme mimé certains des gestes qu’elle effectuait dans ces situations. Je ne touche jamais le verre directement. Je préfère faire léviter mes outils, afin de ne pas risquer de me blesser. Cela rend mes runes moins précises, il est vrai. Je manque sans doute encore de pratique lorsque ce ne sont pas mes mains qui tiennent mes instruments. Je n’ai que quelques instants pour tracer les runes. Le verre est ensuite laissé à refroidir. Pour ce qui est de la peinture, c’est une idée, en effet. Je crains cependant que le procédé ne soit trop fragile ou que la rune ne s’abîme trop aisément. Saerelys se frotta le menton quelques instants. Mais je ne suis pas une experte en la matière. Il me faudrait proposer l’idée à mon associé. Après tout, certaines techniques doivent bien permettre de protéger de possibles décors peints. »


Ce n’était pas sans raison que la jeune femme avait demandé le secours d’une tierce personne pour l’aider dans son projet. Garaevon apportait avec lui les techniques propres à sa formation et elle, la Magie nécessaire à leur projet. Qui plus est, la Guilde des Verriers était une alliée de longue date des Civilistes. Cette alliance n’en était qu’une preuve de plus.


« Je ne doute pas que si mes ancêtres étaient les seuls à juger de mes capacités, je serais déjà Archimage voire Magister. plaisanta Saerelys. Hélas, les morts et leurs avis ne comptent que peu dans le cas présent. Je ne suis qu’une novice parmi tant d’autres qui doit encore faire ses preuves. Je connais bien des novices plus talentueux que moi, qui plus est. Je leur souhaite davantage de succès encore. Après tout, n’était-je pas destinée à être une Dame-Dragon, il y a encore dix ans de cela ? »


Les études n’étaient que peu claires, à ce sujet. Saerelys avait fait en sorte de se renseigner sur ses réelles capacités. Étaient-elles moindres que celles des personnes qui auraient eu la chance de ne pas subir le sort qui avait été le sien ?  Souffrirait-elle toute sa vie durant de quelques retards ? La Riahenor n’avait pas trouvé de réponse claire à ces interrogations. Les auteurs se contredisaient, émettaient des doutes, des hypothèses mais sans pouvoir les vérifier. Dès lors, il était impossible d’en tirer une quelconque sorte de conclusion.


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Collège des Mages, Valyria, an 1066, mois 10

La confiance était un élément qui se construisait à mesure que les années s’écoulaient. Elle fluctuait au fil des réussites comme des échecs et combinée à une volonté de réussir, elle pouvait devenir une solide armure mais comme toute chose forgée elle pouvait s’éroder au fil du temps ou des déconvenues. Connaissant la jeune femme assise non loin d’elle, Mealys connaissait la confiance que Saerelys plaçait en elle-même et ses capacités, elle n’aimait cependant pas l’entendre rappeler ce qui composait les esprits des valyriens du sud de la péninsule pour s’en servir comme d’un charme lui permettant de détourner l’attention. Si cela pouvait être un stratagème efficace lui permettant ainsi d’en obtenir une certaine latitude pour ses actions, trompant ainsi une partie de Valyria, il n’en restait pas moins qu’une telle manœuvre serait dans le futur percée à jour si elle ne s’essoufflait pas bien avant. Pour autant, bien qu’elle ne pût être guère rassurée quant aux conséquences, Mealys faisait confiance à l’esprit de Saerelys qui avait su s’aiguiser au fil du temps et qu’elle saurait prendre les bonnes décisions au moment le plus opportun pour elle ainsi que pour ce verrier avec lequel elle s’était liée pour son projet.

- Pardonne-moi je ne veux pas te faire douter d’eux. Promets-moi d’être prudente, je m’en voudrais s’il venait à t’arriver quoi que ce soit et je ne tiens pas à m’expliquer auprès des tiens lorsqu’ils apprendront que tu t’étais confiée à moi, réagit-elle avant de se pincer les lèvres et de tendre le bras pour venir prendre la main de la jeune femme dans la sienne. Je suis fière la jeune mage que tu es devenue et les dieux m’en sont témoins, si tu poursuis sur cette voie tu seras récompensée ! ajouta-t-elle en lui adressant un léger sourire avant de relâcher sa main.

L’ambition était une qualité qu’il ne fallait pas brider tout en la suivant avec prudence, un mélange qui fallait équilibrer à chaque instant et que Saerelys semblait réussir pour le moment. Se muant à nouveau dans le silence et l’écoute qui la caractérisait, Mealys laissa la jeune dynaste continuer à s’exprimer sans l’interrompre. Le verrier avait lequel elle travaillait semblait être d’une nature sérieuse de son art et soucieuse de ne pas porter atteinte à l’intégrité de sa collaboratrice à cause d’un accident. Appliquer les runes à distance pouvait être une bonne idée si la surface voulue était stable, ce qui n’était pas le cas du verre en fusion, de ce fait l’alchimiste comprenait que la Riahenor n’ait pas approfondi son idée. La native de Velos hocha par la suite la tête, satisfaite que sa proposition soit entendue.

- C’est en conversant que l’on peut obtenir cette étincelle qui change la formule. Je suis certaine que tous les deux vous saurez trouver cette solution qui rendra votre travail efficace ! Ta génération et les suivantes sont prometteuses, ce sera vous qui ferez de la péninsule un lieu encore plus rayonnant qu’aujourd’hui. Pour peu qu’une voix extérieure ne cherche à vous ralentir… Poussant un profond soupir, Mealys se releva et de revint à la fenêtre pour observer ce qu’il se passait en contre-bas, une ombre soucieuse passant sur son visage. J’ignore ce qu’il se dit encore dans les rues de Valyria mais ce qu’il s’est passé lors du Rêve de Caraxes a réveillé bien des suspicions à notre sujet et ce, même si un nom a été livré pour apaiser les esprits... A-t-on déjà essayé de s’en prendre à toi ?


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Collège des Mages & An 1066, mois 10.

Pour toute réponse, Saerelys esquissa un sourire avant de hocher la tête. Prudente, la jeune femme avait toujours du l’être. Ses réels amis au Collège se comptaient sur les doigts d’une main, peut-être deux. Si cela n’empêchait pas la Riahenor d’être proche de d’autres personnes, elle avait toujours pris le soin de n’accorder sa confiance qu’aux personnes qui lui semblaient le mériter. Bien sûr, son séjour au Premier Cercle n’avait pas été sans heurts. Déjà à cette époque, certains étaient plus intéressés par son sang, que des personnes considéraient même comme miraculeux, que par l’enfant qu’elle était encore à bien des égards. Mais enfant, la novice ne l’était plus. Quant à son sang, elle ne l’offrait que chèrement, si toutefois elle souhaitait l’offrir.


« Je serais prudente, Mealys. Ne l’ai-je pas toujours été, à bien des égards ? Un nouveau sourire avait accompagné cette question rhétorique. Je suivrai cette voie mais j’ai encore besoin de quelqu’un pour me tenir la main, de temps en temps. »


Doucement, Saerelys avait serré la main de sa mentor avant que cette dernière ne rompe le contact. Oui, malgré tous ses efforts, malgré ses propres capacités, la novice ne savait que trop bien qu’il lui faudrait encore du temps avant de réellement pouvoir voler de ses propres ailes. Ses premiers moments au Quatrième Cercle seraient sans doute ambivalents. Comment pratiquer la Magie par soi-même après avoir été habituée au contrôle d’autrui pendant tant d’années ? Il faudrait faire la transition petit à petit. Pas à pas. Malgré son envie de progresser encore et toujours dans les Cercles suivants, la Riahenor devait avouer qu’elle appréciait ces moments où, dans les faits, elle n’était encore personne.


« Cela ne fait que peu de temps que nous pratiquons de tels essais. affirma Saerelys, appuyant ses propos d’un hochement de tête. Dans les faits, nous sommes déjà très heureux d’avoir obtenu des résultats aussi bénins que le fait de faire changer un objet de couleur selon nos envies. Le reste appartient à l’avenir. Pour le moment, du moins. »


Il était vrai que cette découverte avait eu le don de les amuser, Garaevon et elle-même. C’était la première fois que les runes fonctionnaient, bien que leur effet soit quelque peu inattendu par rapport à l’idée première. Gardant cette pensée à l’esprit, Saerelys rejoignit Mealys, s’accoudant à nouveau à la balustrade. La novice ne prononça pas le moindre mot, écoutant ceux qui s’échappaient des lèvres de sa mentor. Alors, son sourire s’effaça petit à petit, pour disparaître tout à fait. Désormais, c’était une mine fermée, grave, que la Dynaste affichait.


« … Il se dit bien des choses, je le crains. Un soupir s’échappa des lèvres de la jeune femme. Si certains ne nous voyaient pas d’un bon œil ou comme des sortes de parias, je crains que leur vision ne s’est pas améliorée depuis ce Rêve, hélas. L’espace de quelques instants, Saerelys tapota la balustrade du bout de ses phalanges. Rien ne m’est arrivé, cependant. Si je suis Mage tout comme toi et comme bien d’autres, mon statut d’Appelée de Caraxes semble suffire à certains pour détourner les foudres qu’ils pourraient nourrir à l’égard du Collège. »


Saerelys savait que tous n’avaient pas cette chance. Les violences restaient rares, cependant. La défiance la remplaçait. La perte de certains mécènes s’était faite sentir par certains Mages. Du moins, c’était là ce que la novice avait pu remarquer pour sa part. A cela s’ajoutait sans doute des contraintes que la jeune femme n’imaginait que difficilement. Une chose était sûre, cependant. Le Conseil ne laisserait point passer cela. Et ce, qu’importe les noms prestigieux qui pouvaient tenir un siège d’archimage ou faire leur noviciat en ces murs.


« … Et toi ? A-t-on tenté de lever la main sur toi ou sur un autre novice que tu pourrais connaître ? »


Qu’importe la manière. Priver un Mage ou un représentant d’un autre Cercle de ses ressources revenait à le priver de son statut au Collège. De le priver de ses recherches, d’une possible ascension. Quant au fait de s’en prendre physiquement à une personne qui ne pouvait même pas faire usage de ses dons pour se défendre… L’idée était tout aussi écœurante. Le Collège avait fait une erreur. Là n’était pas la question. La Magie avait été détournée, bien que le coupable n’était sans aucun doute pas le bon. Du moins, la Dynaste en doutait. Tout s’était trop bien enchaîné pour cela. Pour autant, étaient-ils tous coupables ? Du Premier Cercle jusqu’au dernier ?



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Collège des Mages & An 1067, fin du mois 1.

Abasourdie.


Saerelys était tout simplement abasourdie. Quelle épreuve cela avait été, de conserver une mine humble alors que la nouvelle lui était annoncée. De s’incliner comme on l’attendait d’elle, de remercier le Magister pour ce présent qui lui était fait. De quitter la pièce en promettant de poursuivre ses efforts. D’adresser un sourire au novice qui entrait dans la pièce après elle, sans doute pour une quelconque corvée. Comme si rien ne s’était passé. Cette nouvelle tant attendue. Cette nouvelle pour laquelle elle avait tant prié. La Riahenor ne parvenait même pas à formuler à nouveau les mots qu’elle venait d’entendre. Car il s’était passé bien des choses en un mois à peine. Tout avait changé. Absolument tout.


Cette joie, qu’elle avait imaginé indicible, n’avait plus qu’un goût de cendre.


Devait-elle retourner dans sa chambre ? Était-ce encore sa chambre, dans les faits ? Saerelys fut contrainte de s’arrêter, prenant appui contre un mur. Durant quelques instants, la jeune femme ferma les yeux, croisant les bras en-dessous de sa poitrine. Naturellement, sa main gauche frôla son coude droit. Une fine cicatrice zébrée sa chair pâle, dernière trace de ce coup qui lui avait été porté alors qu’elle tentait d’apaiser les flammes qui menaçaient de tout dévorer dans le Point du Peuple. Depuis longtemps, la douleur s’en était allée grâce aux bons soins des Mages et de sa propre famille. Les phalanges de Saerelys dansèrent sur la fine cicatrice. Elle se souviendrait à jamais de ce jour.


Rouvrant les yeux, la jeune femme porta ses mains à ses tempes. Elle ne devrait pas être là. Non. Elle y avait songé tant de fois. Elle devait retrouver Kaerys, Aemond et Daeron. Ainsi que Mealys. Puis, Aedar, Aelys, Gaelor et Rhaelys. Mère et Père aussi. Grand-Mère, Tante Jaella et tous les autres, aussi. Perdue dans ses conjonctures, Saerelys finit par saisir le poignet d’un esclave qui passait non loin. Ce ne fut qu’au moment où la jeune femme remarqua la surprise, mêlée à une peur certaine, dans le regard du serviteur que la Riahenor retrouva une partie de ses esprits.


« Si tu sais où se trouve la Mage Mealys Naehrys, mène-moi à elle. ordonna Saerelys, qui venait de faire son choix. Ou trouve quelqu’un qui sera apte à exécuter cette tâche. »


Trop heureux de s’en tirer à bon compte, le pauvre hère prit la main de la Dynaste dans la sienne, la guidant dans ces couloirs qu’elle connaissait pourtant si bien. Bientôt, la jeune femme fut laissée seule devant la porte des appartements de Mealys. Remerciant l’esclave d’un hochement de tête, Saerelys frappa ensuite à la porte. Nauséeuse. Elle se sentait nauséeuse à présent. Comme si son esprit reprenait sa juste place, poussant son cœur et son estomac sur son passage. Alors que la porte s’ouvrait, la jeune femme se faufila dans l’entrebâillement, manquant de frapper son épaule contre le battant de la porte au passage. Tout ce qu’elle voulait, à cet instant, c’était de se dissimuler aux yeux de tous. Que personne ne puisse apprendre cette nouvelle.


« Mealys… bredouilla la jeune femme alors qu’elle se trouvait devant sa mentor, fébrile, tremblante comme une feuille. Le… Le savais-tu ? »


Savait-elle que le Magister et les Archimages avaient pris leur décision à son égard ? Savait-elle tout cela ? Tout se bousculait à nouveau dans la tête de la jeune femme, qui tomba contre la porte, son dos glissant jusqu’à ce qu’elle se retrouve sur le sol, assise. Savait-elle… Savait-elle pour cette nouvelle ? Le mariage. Saerelys aurait du se réjouir pour cette simple raison. Elle aurait pu se marier. Retourner vivre auprès des siens. Ceindre à nouveau ce rang qui était le sien. Aelys aurait pu se fiancer avec Gaelor. Oh oui, que cela aurait été beau. Et pourtant, l’Appelée de Caraxes, la descendante de Riahenys, celle qui avait combattu les flammes durant le Rêve de Vermax, était terrorisée. Terrorisée par ce Quatrième Cercle qu’elle venait de franchir alors qu’au-dehors se trouvait un incendie qu’elle ne pouvait point contrôler.  



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