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The hydra's birth
Lornaelon & Alyrea & Mealys




Lornaelon était un homme de savoir et de curiosité avant tout, c'était la raison pour laquelle il était si acharné et zélé à l'idée de découvrir les secrets des arcanes, les uns après les autres, sans que sa motivation ne flanche, ne serait-ce qu'un instant. Après tout, la seule existence de ces secrets n'appelait-elle pas à la découverte de ces derniers ? Des défis n'existaient-ils pas pour être relevés ? Alors oui il aurait pu jeter son dévolu sur des domaines plus complexes et insidieuse, comme les runes ou l'alchimie, mais ses dispositions avaient dirigé le jeune Haeron vers un domaine plus...médical. Il n'avait jamais été déçu de cette évolution car cette prédisposition lui avait toujours semblé évidente, même dés les premières années dans le Collège, il lui avait simplement fallu un peu de temps avant que son esprit ne décrypte toutes les utilisations possibles de cette magie.
Pendant longtemps le mage du cinquième cercle s'était contenté d'apprendre l'anatomie du corps humain, de comprendre comment celui-ci fonctionnait afin de pouvoir réparer ce qui était brisé, ou refermer les plaies ouvertes, ce qui lui demanda bien moins d'études et d'acharnement qu'il ne l'aurait cru. Réparer les plaies était venu assez naturellement au jeune homme, bien qu'il n'ait jamais cherché à s'en vanter puisqu'il n'en voyait pas l'intérêt, en revanche cet intérêt fut rapidement capté lorsque son esprit trouva un usage plus...offensif et vicieux, de ce type de magie. Cette découverte vint d'un constat très simple : s'il pouvait utiliser de la magie pour refermer une plaie, ce même usage ne permettait-il pas d'agrandir ladite plaie ? De faire coaguler le sang, à l'intérieur des veines ? Si le premier usage de la magie était de faire naître des affliction, sa connaissance du corps humaine ne pouvait-elle pas aider à en générer, à partir de rien, ou à l'aide d'un petit sacrifice de sang ?
Et ce fut à ce moment-là que le véritable Lornaelon vit le jour : froid, calculateur, zélé, impitoyable et horriblement cruel, s'il y voyait un quelconque possible gain. Il n'était pas l'un de ces guerriers barbares qui se délectait de la violence, mais il était devenu insensible face à ce spectacle de cris et de sang. Il était prêt à tout, pour décrypter les secrets des arcanes et ces actes de torture et de découverte n'étaient qu'un bien mince pris à payer.

Combien d'esclaves, hommes et femmes, passèrent sous son couteau au fil des années ? Combien de corps ou d'animaux s'affaira t-il à disséquer, autant pour satisfaire sa curiosité que pour conduire des expériences, sur des créatures vivantes ou mortes ? Pour tester certaines de ses théories et avancer un peu plus sur la voie des arcanes ?  Ce fut avec un certain amusement que le Haeron constata, avec surprise, que sous bien des aspects il était aussi doué comme briseur et tortureur que guérisseur, ce qui le conforta dans l'idée qu'il était sur la bonne voie. Après tout, on avait trop tendance à laisser reposer la victoire sur le feu-dragon ou l'acier valyrien, alors que d'autres méthodes bien plus insidieuse pouvaient exister, si on laissait la magie devenir une partie de l'équation.

Durant les derniers jours le jeune Haeron s'était confiné dans le confort très sommaire de la bibliothèque, dévorant livre après livre et enregistrant chaque précieuse information, laissant son esprit dévier vers quelques théories farfelues jusqu'à ce qu'il en perde la notion du temps. Ce fut lorsque ses yeux commencèrent à se fermer tout seul qu'il comprit et, après une courte nuit du sommeil, il décida de se détendre en changeant un peu d'exercice. Oui, certains s'entraînaient, sortaient prendre l'air ou allaient voir des amis pour passer le temps mais ce savant, lui, avait décidé de se mettre à quelques simples travaux de dissection.
Plusieurs heures durant, des novices lui amenèrent des animaux de diverses tailles et, fort heureusement, ce qu'il se passa resta entre Lornaelon et ces pauvres bêtes. Certaines en ressortir en vie et d'autres...finiraient aux ordures, là où étaient leur place. Le Haeron avait bien fait de se débarrasser de son haut, par peur de se tâcher car, tranche après tranche, test après test, son visage et ses mains se gorgèrent de ce précieux élixir de vie, jusqu'à ce que presque aucune portion de peau nue ne soit visible, sur ses mains.

Sur la table se trouvait à présent un pauvre chat de gouttière qui avait été endormi, par un élixir de son cru. Se penchant sur la table où était allongé le félin, Lornaelon ferma les yeux, posant une main sur sa douce fourrure, avant de puiser dans les puissances sous son contrôle, pour forcer l'organisme du chat à fonctionner plus efficacement. Il força ce corps à éliminer les toxines bien plus rapidement que prévu et, dans un souffle, murmura alors au pauvre félin :

« Réveille-toi. »

Comme animé d'une nouvelle vie qui lui était propre, le félin bondit sur la table et, feulant à l'attention du mage, vint se cacher dans un coin de la pièce, sans demander son reste, faisant naître un discret sourire de satisfaction sur le Haeron. Dans un geste, Lornaelon se dirigea alors vers une vasque où avait rassemblée de l'eau fraîche, pour y essuyer ses mains et, alors que ces extrémités gorgées de sang venaient plonger dans ce liquide, Lornaelon entendit quelqu'un frapper à la porter et répondit machinalement et sur un ton neutre :

« Entrez. »

Il se tourna alors vers la porte, observant le pauvre félin s'enfuir en toute hâte, par cette nouvelle ouverture. Il n'avait pas pris le temps de sentir la présence derrière la porte, il ne savait donc pas qui se présentait à lui, mais cette personne aurait une surprise assez singulière. Sans compter cette nudité partielle qui mettait en valeur sa musculature ferme malgré sa profession très peu guerrière, le liquide carmin sur son visage mettait étonnement en valeur ses yeux d'un bleu encore plus perçant que d'habitude. En plus de son apparence, l'invité qui se présenterait à lui pourrait sentir les traces de magie qui résidaient dans le laboratoire du mage, donnant une impression étrange de se situer sur le fil du rasoir, à la fine limite entre la vie et la mort : l'une des sensations préférées du guérisseur.


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The Hydra's Birthft Lornaelon et Mealys

Collège des Mages, 1066, mois 12

« Fascinant … »

Alyrea tournait les pages d’une copie de rapport militaire de la campagne contre Ghis avec intérêt, picorant les informations avec une gourmandise légèrement échevelée, qui contrastait avec sa mise ordinairement sobre et plutôt froide. Ce qui avait commencé comme une banale lecture en prenant son petit-déjeuner dans ses appartements s’était transformé en une véritable enquête, ce dont attestait le fatras de tomes divers ouverts devant elle, dans un recoin peu fréquenté de la bibliothèque, celui de l’histoire de Valyria, dans le rayonnage consacré plus spécifiquement à son histoire militaire, ainsi qu’aux stratégies diverses. Pour leur culture générale, les mages disposaient de copies d’un certain nombre d’ouvrages généralistes ou spécialisés dans des domaines qui excédaient leur champ ordinaire de compétences ou ne s’y rapportait que modestement. De son propre aveu, la Lyseon n’y avait que peu mis les pieds elle-même, probablement aussi parce qu’en la matière, elle avait eu son content d’enseignement durant ses jeunes années dans la demeure familiale, puisqu’aucun descendant de l’illustre lignée à l’ardeur militaire intacte n’aurait osé arriver à l’adolescence sans des connaissances qui, pour minimales qu’elles soient aux yeux de la dynastie, relevait pour la plupart des personnes du commun de savoirs hermétiques. En l’occurrence, et par curiosité, Alyrea avait obtenu par son frère – qui avait parfois une certaine utilité – quelques rapports officiels adressés au Sénat sur la guerre contre le Vieil Empire, qui étaient donc publics, techniquement, mais dont la connaissance n’était en réalité permise qu’au petit nombre d’initiés ayant vent de leur existence, dont faisait partie Aemon. Et ce qui avait été au départ une distraction intellectuelle amusante s’était muée en véritable creuset de réflexions. En recoupant les informations avec celles contenues dans l’imposante bibliothèque du Collège, Alyrea avait identifié une source d’inquiétude principale au cas où un conflit viendrait à ressurgir : les difficultés valyriennes à faire face à une armée véritablement professionnelle, à la discipline de fer, comme les rangs des Immaculés par exemple. Ghis ne s’appuyait pas sur des dragons ou de la magie, non, l’efficacité légendaire du Vieil Empire reposait pour beaucoup sur une armée aguerrie, capable de manœuvres d’une rare finesse, et d’un commandement expérimenté, composé pour partie de nobles, pour partie de mercenaires dont la solde dépendait des résultats obtenus, et qui n’hésitaient donc pas à conjuguer audace et main de fer pour un résultat qui couvrait une bonne partie du continent. Bien sûr, les dragons avaient prouvé leur efficacité, in fine. Pour autant, en exposant les nobles créatures et surtout leurs cavaliers, Valyria prenait le risque d’une riposte qui viendrait fatalement, si elle en croyait ces réflexions sur les imposantes découvertes ghiscaries en matière d’engin de siège et autres merveilles balistiques. Restait alors la magie, employée si parcimonieusement par Valyria, à son grand regret. Pourtant, il y avait des arguments entendables, comme la portée, ou là encore, une exposition brutale et donc peu recommandable. On pouvait travailler autour de ça, mais elle admettait qu’il n’y avait pas que du faux dans les propos du haut-commandement de l’armée. Ce qui manquait, c’était donc un moyen de créer de la confusion dans de telles formations, tout en réglant ce problème d’exposition.

Des rires étouffés vinrent interrompre soudainement sa transe pensive, et la dynaste se retourna avec une fureur contenue vers l’objet de son courroux, en l’occurrence deux jeunes mages qui étaient plus occupés à folâtrer qu’à réellement étudier. Et si elle avait, certes, fait exactement la même chose un certain nombre d’années auparavant – et que, en toute honnêteté, ça lui arrivait encore – là, tout de suite, ça l’agaçait vraiment beaucoup. Or, agacer une Lyseon en pleine étude n’était pas recommandée. Se levant, Alyrea prit garde de disparaître de leur champ de vision pour se faufiler près du duo. Inutile de préciser qu’ils sursautèrent en la voyant apparaître, sourire doucereux aux lèvres et expression légèrement sadique sur le visage, qu’un chapitrage en règle s’ensuivit, et qu’une escorte rapide pour les mettre à disposition d’une après-midi de corvée s’ensuivit. C’est en arrivant d’ailleurs aux latrines qu’elle trouva Mealys. L’avisant, la presque quadragénaire déclara :

« Toi aussi, tu viens déposer ton lot d’idiots du jour ? »

Le lot en question avait l’air passablement abattu et fut pris en charge rapidement. Avec une satisfaction un rien perverse, Alyrea observa les deux gêneurs à genoux devant une marée putride peu ragoûtante, avant d’expliquer à sa collègue alchimiste :

« Les jeunes de nos jours, occupés à piailler dans les rayonnages de bibliothèques pour trois caresses sous la robe …

A l’époque, on était beaucoup plus habiles pour ne pas se faire prendre … Quelle déchéance pour notre glorieuse institution. »


L’ironie était palpable, encore que, en soit, elle n’avait pas tout à fait tort. Redevenant sérieuse, elle demanda :

« Tu es occupée ? J’étais en train de compiler quelques données et je me disais qu’il y avait peut-être matière à … expérimenter. »

Normalement, ce seul verbe était capable de mettre en joie n’importe quel mage, et encore plus quand ladite mage était versée dans l’alchimie, spécialisation de joyeux savants fous comme il en existait peu au Collège. Une fois revenues dans la bibliothèque, Alyrea lui tendit le parchemin sur lequel elle avait résumé ses idées, puis, une fois que Mealys eut tout lu, elle s’enquit :

« Qu’en penses-tu ? Un tel défi te semble-t-il … relevable ? Au moins intellectuellement en premier lieu, le temps d’imaginer des solutions.

Le reste, nous verrons. Mais je me dis que cela pourra nous servir … à toutes fins utiles.
Et que trois mages seraient mieux que deux, surtout trois du Cinquième Cercle. Qui lorgnent sur le Sixième. »


Ce n’était un secret pour personne que Lornaelon comme Alyrea et Mealys avait évidemment des ambitions, et que le trio d’amis attendait de gravir une nouvelle marche, comme ils avaient grimpé toutes les autres, ensembles.

« Il doit être occupé à ses petits amusements, si j’en crois les mines de dégoût que les novices affichent en lui portant ses bestioles depuis ce matin. J’aurai peut-être dû envoyer mes fauteurs de trouble nettoyer son laboratoire. C’eut été une excellente expérience pour les familiariser aux règles d’hygiène sacrificielles. »

Le pire ? Là, elle ne plaisantait même pas. Se levant finalement et rangeant soigneusement ses livres en une pile ordonnée avant d’ajouter un petit mot pour ne dire de ne pas les toucher et de signer, Alyrea invita Mealys à la suivre à travers les couloirs tortueux du Collège, pour arriver finalement où elle le désirait. Ne prenant pas la peine de s’annoncer, elle se contenta de frapper et entra sans plus de cérémonie, se contentant néanmoins de couler un regard discret sur ce corps qu’elle connaissait absolument par cœur. Parfaitement insensible au décor peu ragoûtant, elle prit délicatement le menton de Lornaelon entre ses longs doigts, caressa sa joue de son majeur, effaçant une traînée de sang avant de la porter à sa bouche et de suçoter la phalange avec gourmandise :

« Encore occupé à modifier les circuits sanguins de ces pauvres bêtes ? Ce que tu es cabotin mon cher.

Trop métallisé, il ne devrait pas survivre plus de deux heures, ce petit sujet d’expérience. »


Enfin, là n’était pas la question.

« Si nous sommes venues d’interrompre, c’est parce que … j’ai eu une idée sur laquelle expérimenter. Une idée … qui pourrait beaucoup nous amuser. »

Comme à Mealys, elle tendit le parchemin regroupant ses notes et attendit silencieusement qu’il ait tout parcouru avant de lancer :

« Après tout, cela fait bien vingt ans que nous n’avons plus eu de projets communs. Autant replonger dans les méandres de notre folle jeunesse, les excès de ces derniers temps se prêtent aux expériences les plus folles … aussi folles qu’à l’époque. »

Et cette fois, le sourire était aussi dangereux que sincère, aussi pervers que singulièrement troublant.


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The Hydra's Birthft Lornaelon et Mealys

Collège des Mages, 1066, mois 12

Avec force et précision Mealys concassait le cinabre dans un mortier afin d’obtenir du minéral rouge-sang des granules rouges tirant sur l’orangé. Les minéraux dans leur ensemble était une merveille d’alchimie offerte par la Nature elle-même doté de couleurs et de fonctions bien différentes, certains se trouvaient dans des mines lorsque d’autres pouvaient être trouvés sur le flanc des Flammes. Leurs exploitation permettait ainsi d’obtenir de nombreuses couleurs tant pour les arts que pour l’usage du quotidien pour les sceaux ou encore les vêtements. Mais une question subsistait dans l’esprit de l’alchimiste : qu’adviendrait-il si les minéraux venaient à manquer ? Il n’y avait pas la garantie de les trouver dans leur totalité par-delà les frontières valyrienne. Était-il donc possible par le biais d’études des composants d’ainsi créer une copie conforme du minerai original, permettant ainsi de soulager les mines ? Mealys stoppa son mouvement pour prendre un éclat qu’elle fit rouler quelques instants entre ses doigts avant de le porter à hauteur de son visage pour mieux l’observer. Elle ne possédait pas la réponse à ses questions mais elle la trouverait, peu importe le temps que cela lui prendrait. Elle reposa l’éclat au cœur du mortier puis elle recommença à son mouvement de pression.

La tâche du concassage était physique mais après les longues minutes qui s’étaient succédé, la voyant cesser son activité à plusieurs reprises afin de reposer son bras, elle venait enfin à bout de la partie à la plus difficile. Soupirant de soulagement elle se recula en étendant le bras afin d’atteindre le fin plateau de porphyre sur lequel, une fois posé devant elle, l’alchimiste versa les grains de cinabre puis se saisissant de sa molette, elle se mit à les broyer en ajoutant peu à peu de l’eau claire. L’opération dura encore plusieurs minutes avant que les grains ne deviennent une fine poudre qui servirait ainsi aux différents artistes et verriers de la ville, une fois que tout serait terminé. Avec minutie elle rassembla la fine poudre qu’elle dispersa peu à peu dans un récipient d’eau. A l’aide d’une pièce de tissus légèrement humidifié, elle retira la couleur qui était venue tâcher ses mains puis elle prit le bol et alla le poser sur son étagère à minéraux afin de laisser décanter le contenu durant deux journées complètes. Ainsi en tout logique il ne resterait plus qu’à laisser sécher et les artistes n’auraient plus qu’à mélanger la poudre au liant de leur choix.

Alors que l’alchimiste finissait de retranscrire dans son carnet ce qui constituait les derniers éléments de son procédé, des éclats de voix commencèrent à s’entendre par-delà l’épaisse porte de bois qui lui permettait de se couper du monde extérieur. Les recherches avaient été nombreuses à la Bibliothèque du Collège et les expériences pour trouver le bon procédé l’avaient été tout autant, elle se devait donc de conserver une trace écrite afin de non seulement le partager auprès de ses confrères mais aussi pour que cela serve sa propre ambition, son désir d’accéder au Sixième Cercle. Un bruit sourd, comme si quelqu’un venait de tomber ou d’être poussé avec force contre le mur. Délaissant sa plume en la reposant dans l’encrier et se saisissant de sa sacoche, Mealys s’avançant à grandes enjambées vers la porte qu’elle ouvrit avec suffisamment de rapidité pour surprendre trois jeunes novices du Premier Cercle, qui se tenaient proches d’un quatrième qui lui avait les traits déformés par l’appréhension. Elle ignorait peut-être la cause de tout ceci mais elle n'était pas née de la dernière pluie, il ne pouvait s'agir d'un jeu amical entre novice.

- N’avez-vous donc pas des tâches qui vous attendent ? Ce cercle est fait pour tester votre mental et vous enseigner la patience, non pas à pousser un camarade à bout. Dit-elle en regardant un à un les trois apprentis avant de s’avancer pour aider le quatrième à se relever. Vas trouver Garaedor, il te donneras du Vinsonge. Tu le trouveras à son office de la cour principale. Quant à vous… Elle se détourna du jeune garçon pour s’adresser aux trois autres. Direction les latrines. Cela vous apprendra que la cohésion est nécessaire pour avancer et que tirer un camarade vers le haut est plus gratifiant et avantageux pour votre futur que de le rabaisser. Poursuivit-elle d'une voix qu'elle voulait dure, avant de leur indiquer le chemin à prendre et de les suivre jusqu’aux latrines.

Une fois arrivée sur place elle les regarda prendre le matériel nécessaire et avant qu’ils n’aient pu se mettre au travail, des bruits de pas se firent entendre et il ne fallut pas bien longtemps avant qu’elle ne voit apparaître Alyrea accompagnée de deux jeunes mages. Mealys leva les yeux au ciel, décidemment ce n’était pas une bonne journée pour les bonnes valeurs.
- En effet et les miens sont là parce que pour eux le respect et l’entraide semblent s’être arrêtés à l’entrée du Collège, répondit-elle en coulant un regard vers ses propres idiots du jour avant qu’un léger rire ne s’échappe de sa bouche à l’écoute de la raison pour laquelle sa consœur était ici. Les influences de Meleys ne connaissaient aucune frontière, aucun refus mais si le goût du risque réveillait les sens, la discrétion était de mise… ce qui n’avait pas été le cas pour les deux jeunes. Lorsqu’Alyrea reprit la parole d’un ton bien plus sérieux, le regard de Mealys se braqua sur elle avant de lever un sourcil sur le mot expérimenter. Je suis toute ouïe, ma chère… répondit-elle, sa curiosité piquée, avant qu’elle ne suive la dynaste jusqu’à la bibliothèque où elle lui tendit un parchemin couvert de notes.

Avec grande attention, la native de Velos se mit à lire les mots couchés sur le papier. L’armée ghiscarie était réputée sur tout le continent et ce n’était pas pour rien que cet empire était craint de tous. Des notes d’Alyrea, il ressortait que l’affrontement avec une armée professionnelle, parfaitement disciplinée, était une source d’inquiétude légitime. Si les seigneurs-dragons formaient une force de frappe dissuasive et efficace, les forces ennemies pouvaient rapidement s’adapter et ainsi causer de lourdes pertes que nul ne saurait ni tolérer ni pardonner. Un moyen de créer la confusion dans ces rangs était ainsi ce qui ressortait de la réflexion de l’incantatrice.
- Oui, il y a matière à réflexion dans un premier temps, après tout nous restons valyriens et aider notre peuple est nôtre rôle. Effectivement, si nous trouvons puis stabilisons un tel moyen cela doterait l’armée d’un avantage certain… Et nous ne se serions pas trop de trois en effet pour travailler dessus ! dit-elle avant qu’un léger sourire ne vienne éclairer son visage. Lornaelon Haeron. La troisième tête de ce trio qu’ils formaient depuis de nombreuses années, celui avec qui elles avaient gravit les Cercles et avec qui elle avaient pour ambition d’atteindre le suivant. Mealys replia le parchemin qu’elle rangea précautionneusement dans sa sacoche puis suivit Alyrea lorsque cette dernière fut fin prête. Ensemble elles traversèrent les différents couloirs du collège les séparant de l’office de Lornaelon.

Alyrea fut la première à entrer, sans autre cérémonie que de frapper à la porte, tandis qu’une ombre velue quittait cette pièce dans laquelle il n’avait guère dû avoir une vie paisible. Mealys observa le chat filer à toute allure dans le couloir, un membre du Collège finirait bien par le trouver, puis elle entra à la suite de son amie qui était déjà auprès d’un Lornaelon torse nu et dont le visage était tâché d’un sang qui ne lui appartenait pas – au chat probablement-. L’alchimiste se rapprocha silencieusement de ses camarades et attendit, tout comme Alyrea, la réaction de Lornaelon.



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The hydra's birth
Lornaelon & Alyrea & Mealys




Lornaelon était un homme assez singulier, au premier regard, mais sa curiosité était sa caractéristique la plus unique, parfaite pour un mage de son acabit en tout cas. Oh certes il avait rapidement compris que la maîtrise des arcanes pourrait lui donner un pouvoir que rares pouvaient se vanter d'avoir, il savait qu'il serait vu avec méfiance et crainte par ses congénères et les membres de sa famille, mais il avait une vision plus large et lointaine que le commun des mortel. Il avait toujours vu au-delà du cercle où il se trouvait, au-delà de sa propre famille et, même s'il ne le criait pas sur tous les toits, il était un homme des plus ambitieux. Cette ambition avait quelques retombées personnelles évidemment, de celles qu'il partageait avec son amante et amour, mais au fil des ans il avait compris les limites du pouvoir qu'il maniait et avait tout fait pour repousser ces limites, laissant sa curiosité sans borne mener ses recherches, les uns après les autres, pour faire de lui plus que l'un des meilleurs guérisseurs de cette grande nation.
Cependant il était aisé de se perdre dans cette recherche de pouvoir. Il était simple de perdre conscience du moment présent en regardant trop loin dans l'avenir. Lornaelon ne comptait plus les jours où il était resté enfermé dans son laboratoire, en oubliant de manger, de se laver ou même de sortir pour goûter à la caresse du soleil ne serait-ce qu'un instant, trop absorbé par ses cruciales recherches et, s'il ne regrettait aucune de ces journées, il avait aussi compris que l'aspect précieux de la vie allait bien au-delà de ses recherches. Serait-il aussi vivant qu'aujourd'hui, sans Alyrea à ses côtés ? Sans les verres de vin qu'il s'offrait de temps en temps ? Sans les banquets, fêtes et autres célébrations en l'honneur des Dieux ? Certes cela le peinait de devoir l'admettre, mais sa vie ne devait pas se résumer à son travail alors, de temps en temps, il revenait à quelques expériences plus simples et naturelles, il revenait aux origines de son pouvoir, simplement pour prendre du recul et pour souffler un instant, sans pour autant rester inactif, car son esprit avait besoin d'une constante stimulation.

Aujourd'hui était l'une de ces journées. De ce qu'il avait fait à ce pauvre félin, il n'apprendrait rien qu'il ne savait déjà, mais il y avait dans cette expérience une simplicité qui lui apportait une certaine paix d'esprit, au moins pour quelques minutes. C'était tout ce qu'il pouvait demander, jusqu'à ce que quelqu'un ne vienne perturber cette paisible concentration. Si c'était un novice il aurait envoyé ce dernier aux latrines, résistant à l'envie de faire de ce jeune parvenu le prochain sujet de ces expériences mais, lorsque ces deux visages familiers apparurent derrière la porte, un certain relâchement s'empara du Haeron. Oh certes, c'était toujours une joie de voir la Lyseon, mais la voir elle flanquée de son amie et collègue, Maelys ? Cela ne voulait dire que deux choses. Soit elles voulaient s'amuser, soit elles voulaient...s'amuser, et le jeune Haeron n'était pas sûr de savoir quoi préférer, en cet instant.
Souriant en notant la remarquer de sa belle, Lornaelon s'autorisa un sourire discret, avant de s'approcher de la vasque, à nouveau, pour y plonger son visage et nettoyer le sang qui s'y était agglutiné.

« Je passe le temps comme je peux, ma chère. C'est une distraction comme une autre. »

Le chat ne survivrait pas très longtemps, pas après cette expérience. Le mage ne savait bien mais s'en fichait royalement, car c'était pour lui plus un passe temps qu'autre chose. Souriant discrètement à Mealys pour l'accueillir silencieusement, elle qui était toujours bienvenue en toute circonstance, Lornaelon passa une serviette sur son visage pour s'essuyer, alors qu'il écoutait Alyrea dévoiler la véritablement raison de sa présence ici. Il n'était pas dupe, il savait qu'elle ne faisait jamais rien sans avoir une idée derrière la tête, tout comme lui, ce qui expliquait pourquoi le trio fonctionnait si bien ensemble d'ailleurs, car ils n'étaient pas uniquement guidés par leurs désirs mais aussi par leur ambition. Ainsi, lorsque les mots expérimenter et s'amuser furent unis dans la même phrase, Lornaelon ne put que arquer un sourcil de curiosité, une lueur d'intérêt brillant dans son regard, en laissant échapper un simple :

« Vraiment ? »

Cela devait être une expérience assez ardue pour nécessiter la présence des trois mages, de trois domaines différents, mais qui était-il pour refuser une telle offre ? Observant le parchemin qui lui fut remis, se demandant bien ce qu'il allait pouvoir y trouver, le Haeron invita ses deux convives, d'un mouvement de tête, à rejoindre la pièce annexe qui serait plus...adaptée, à leur conversation. C'était un bureau ou une salle de réflexion, flanquée de quelques étagères remplies de livres, d'un bureau, de deux sièges et d'un divan qu'il n'utilisait que rarement, lorsqu'il s'autorisa quelques courtes heures de repos, sans vouloir quitter la pièce. Silencieusement, il s'approcha du bureau et déplia le parchemin, laissa ses yeux glacés parcourir ses lignes, ouvrant une fenêtre sur la psyché de sa compagne en absorbant les réflexions qui avaient été les siennes. Elle avait analysé les forces et faiblesses de l'armée valyrienne en prévision de futures guerres qui auraient forcément lieu et, effectivement, si la force de ce pays reposait surtout sur ses dragons, il fallait trouver un moyen de dérouter les armées adversaires au moyen de méthodes...peu conventionnelles. Elle avait bien bossé sur le sujet, sur l'aspect théorique en tout cas et avait à présent besoin de ses deux compères de toujours, pour faire de cette idée une réalité. Toujours le dos tourné, Lornaelon donna alors son premier avis, d'un neutre :

« C'est une tâche colossale, que tu nous présentes-là. L'une de celles qui pourraient demander des années et des années de recherches, pour un mage expérimenté. »

Il fallait taper dans plusieurs domaines de magie, probablement, ce qui ne rendait la tâche que plus complexe, mais qui était parfaite pour le terrible trio. Ainsi, après avoir absorbé l'entièreté du parchemin, Lornaelon se retourna, un sourire amusant et confiant sur le visage, avant de s'affaler dans un des confortables sièges mis à disposition. D'un geste de la main, il invita ses deux amies et camarades de jeu à le rejoindre, attrapa une plume et un parchemin vierge au passage, avant de conclure d'un :

« Mesdames, prenez vos aises. Il est temps de laisser parler notre...folle créativité. »

Maintenant que l'idée était lancée, il n'avait guère envie de perdre de temps et voulait, dés à présent, commencer à se creuser les méninges pour rassembler les idées du trio. Ensemble, ils trouveraient forcément un moyen de donner un avantage à leur pays et, par la même occasion, à gagner en influence.

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