Lettre scellée du sceau des Vaelgaris
Adressée à la Grande Prêtresse Maesella Nohgaris
Temple de la Douzième Flamme, Cité de Valyria
Ô Grande Prêtresse de Vermax,
Nous avons quotidiennement prié Vermax pour ton prompt rétablissement, et cette nouvelle est en effet douce mélodie à mes oreilles, moi qui n’ai dû garder le lit qu’une courte semaine. Quelle consolation de te savoir, ou du moins de t’imaginer, bien portante ! Les séquelles que tu porteras de cette funeste aventure qui fut la nôtre sont autant de marques d’honneur, que t’envieront les inconscients aux rêves de gloire démesurés. Toi comme moi savons en effet dorénavant ce qu’il en coûte de s’approcher trop de la vérité des dieux…
Mais cette vérité, nous devons nous efforcer de la connaître, j’en suis persuadée. Après tout, pourquoi Caraxès nous aurait-il placées dans pareilles circonstances, si l’enjeu n’était pas pour le moins colossal ? Il est de notre responsabilité, de notre devoir même envers Valyria, de percevoir le message divin dont nous avons été témoins.
J’interrogerai moi aussi les flammes, afin de mieux comprendre ce que nous n’avons fait qu’entrapercevoir. Toutefois, comme tu l’exprimes toi-même, je crains que la seule divination par le feu ne soit insuffisante ; après tout, Caraxès n’est-il pas le dieu des profondeurs marines ? Son mystérieux message requiert sans doute davantage que nos habituelles méthodes pyrotechniques. Je me mets donc dès à présent en quête du meilleur moyen de percer le voile qui nous sépare de ce possible futur - car, après tout, si ce n’est ni notre passé, ni notre présent, cela ne peut être que notre avenir que le Dieu, dans sa générosité, nous a laissé entrevoir.
Cet avenir est sombre, mais suivant tes sages recommandations, je ne perds pas espoir. Il ne fait aucun doute qu’en alliant nos forces, et en explorant hors des sentiers battus, nous trouverons les réponses à nos questionnements. Après tout, les Quatorze doivent avoir leurs raisons : pourquoi nous envoyer pareilles visions d’horreur, si ce n’est pour mieux nous permettre de les éviter ?
La riche bibliothèque du Vaelgamon me sera sans doute d’une grande aide pour effectuer les recherches susmentionnées, mais je ne puis exclure un retour dans notre capitale : si tel devait être le cas, je te rendrai évidemment visite au temple de Vermax, ne fût-ce que pour observer par moi-même ton complet rétablissement.
En attendant de te revoir en pleine santé, reçois, ô Grande Prêtresse de Vermax, l’expression de mes meilleurs sentiments.
Saelyra Vaelgaris
Dame du Vaelgamon
Mage du Cinquième Cercle
Cité de Gelios, Donjon du Vaelgamon
An 1066, début du mois 11