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L’odeur de la Mort.Saerelys Riahenor.

Temple de Caraxes de Mhysa Faer & An 1066, fin du  mois 9.

Il fallait qu’elle les voit.


Si le vin et les autres spiritueux avaient eu raison d’elle, de même que la fatigue suivant la bataille navale, Saerelys n’avait pu occulter plus longtemps ses pensées. Une grande agitation régnait toujours, à Mhysa Faer. Certaines familles étaient déjà sur le départ, ce qui ne pouvait que causer davantage de trouble. Les rues étaient encombrées, de même que le port, où la ferveur religieuse avait laissé place à un grand brouhaha, bien des voyageurs ayant choisi la voie des flots pour s’en retourner à leur foyer. Une solution que Saerelys jugeait inenvisageable. Voler en compagnie d’Aedar était en cela la solution la plus rassurante, pour ce qui était de leur retour prochain à Valyria. Mais avant cela, il lui restait une tâche à accomplir. La plus importante, sans aucun doute. Une tâche qu’elle avait bien trop repoussée.


Enveloppée dans ses vêtements sombres de novice, la tête voilée d’une pareille manière, la Riahenor passait inaperçue. Le tumulte était en cela un bouclier fort efficace. Appelée de Caraxes. Telle serait son titre pour l’année à venir. Dès lors, les sollicitations n’avaient pu qu’être nombreuses. Se dissimuler lui permettait de souffler quelques instants, de n’être qu’une novice parmi tant d’autres l’espace d’une heure ou deux. Une situation tout aussi problématique. Aussi, les siens étaient au courant de son simulacre de disparition, Riza l’accompagnant afin d’assurer discrètement sa protection. Tout cela n’était que le résultat d’un savant équilibre. De conditions que la jeune femme avait appliqué à la lettre, à la demande de ses proches et selon ses propres principes.


Le Temple de Caraxes était une bâtisse imposante. Imposante et grouillante de vie. Les offrandes étaient encore nombreuses, pour des raisons évidentes. Elles débordaient, ici et là, dégoulinant sur les marches du parvis dans certains cas. Alors qu’elle gravissait les marches, le regard mauve de Saerelys se posa sur les portraits, laissés ici à l’attention de Caraxes et de ses émissaires. Riza lui fit un léger signe de la main, indiquant qu’elle l’attendrait, ici, dans le vestibule de la bâtisse. La novice se contenta de hocher la tête, remarquant qu’un Prêtre venait à sa rencontre. La novice lui remit bien volontiers l’offrande qu’elle avait emmené avec elle, demandant à ce qu’elle soit consacrée afin d’assurer le rétablissement des marins blessés durant la bataille navale.


L’homme semblait empressé, ce qui se comprenait aisément. Les marins qui avaient souffert du Rêve de Caraxes avaient été portés ici, Enfants de Tessarion et de Balerion s’occupant des tâches qui pouvaient découler d’une telle présence. Quant au clergé de Caraxes, il avait encore fort à faire, bien que le Rêve en lui-même soit désormais achevé. Saerelys coupa cependant tout repli au Prêtre en ôtant le voilage qui recouvrait sa chevelure d’argent et la base de son visage, dévoilant ainsi son identité. Alors, l’homme s’inclina, l’invitant à le suivre alors même que la novice n’avait pas encore fait part de la raison de sa visite.


« Que puis-je pour te rendre service, Dynaste ? Souhaites-tu t’adresser à Caraxes pour le remercier de ses grâces ?
- Cela serait la moindre des choses, il est vrai. Avant cela, je souhaiterai me rendre au chevet des membres de mon équipage qui n’ont pas eu autant de chance que moi. M’est-il possible de les rencontrer ?
- Les Enfants de Tessarion ne devraient pas s’y opposer. Je te prie de me suivre, je vais te mener jusqu’à eux. »


A l’odeur de l’eau de mer se mêlant bientôt celle du sang et des plantes, alors qu’ils s’enfonçaient dans les couloirs du Temple. Deux odeurs bien familières, pour la novice. Aussi les oublia-t-elle, portant son regard sur les fresques qui paraient les murs, saluant de temps à autre les autres personnes qu’elle pouvait rencontrer d’un mouvement de tête. Bientôt, le Prêtre s’arrêta, lui indiquant une porte de la main. Une porte laissée entrouverte, menant à une pièce étonnamment calme. Quelques gémissements s’élevaient, de temps à autre, brisant ce lugubre calme. Quant à cette odeur… Saerelys fronça quelque peu le nez, non pas par dégoût mais par intérêt, cherchant à savoir pourquoi elle lui était familière. Le mélange était cependant difficilement identifiable, la faute à un trop grand nombre d’éléments.


Alors, Saerelys entra, laissant le Prêtre s’en retourner à ses occupations. Un certain nombre de couches avaient été dressées, ici et là, afin d’accueillir autant de personnes que nécessaires. Il était aisé de remarquer que les blessés avaient été séparés selon les maux dont ils souffraient. Grands brûlés, membrés lésés, brisés, hématomes… Il y avait là bien des cas d’école, hélas. La présence de la novice sembla attirer l’attention d’une autre personne, qui l’interrogea à voix basse quant à la raison de sa présence. La jeune femme ne tarda pas à y répondre, de la même manière. Elle voulait juste se rendre utile. Remercier cet équipage et ces hommes dont elle n’avait eu que peu de nouvelles et s’assurer de leur bon rétablissement.




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L’odeur de la Mort.Saerelys Riahenor.

Temple de Caraxes de Mhysa Faer & An 1066, fin du  mois 9.

« Peux-tu bouger tes doigts ? » demanda doucement Saerelys.


L’homme assit en face d’elle se montra tout d’abord hésitant, avant de secouer négativement la tête. Maenar. Il se nommait Maenar et il avait porté ses couleurs durant la bataille navale. Lui offrant un sourire, la novice tendit l’une de ses mains, la posant délicatement sur son avant bras. Sous la chair retissée par la Magie, la jeune femme pouvait sentir la raideur des muscles. Il faudrait quelques semaines, si ce n’est quelques mois avant que l’homme ne retrouve l’entièreté de l’amplitude que son bras avait avant la blessure. La Riahenor se montrait cependant confiante. La chair ne portait plus de trace de la plaie qui se trouvait là auparavant. Maenar ne souffrait plus. Ce n’était que de l’appréhension qu’il ressentait.


« Tu as affronté la tempête avec moi, Maenar. Caraxes a été témoin de ton courage, tout comme moi. La jeune femme retira sa main, trempant un morceau de tissu dans un baume avant de l’appliquer sur la peau de son patient. Ce baume permettra à tes muscles de se détendre. Il faut cependant que tu fasses travailler ton bras, ta main et tes doigts. Tu perdras en force, dans le cas contraire et je crains que reprendre la mer soit une chose complexe pour toi dans ce cas. Saerelys reposa la petite pièce de tissu dans le pot posé à côté d’elle. Fais comme moi. »


A son tour, Saerelys tendit son bras dans la direction de son patient, la main tendue. Puis, petit à petit, la jeune femme replia chacun de ses doigts. Tout d’abord l’auriculaire. Puis l’annuaire. Le majeur. Puis l’index. Et enfin le pouce, son poing s’en retrouvant serré. Maenar fit de même, avec quelques difficultés supplémentaires cependant. Alors, la novice baissa son bras, hochant la tête. Si Maenar poursuivait ses efforts et les étirements qu’elle lui avait prescrit, il retrouverait sa dextérité semblable, ou presque, à celle qu’il avait connu avant la bataille navale.


« Me voilà rassurée. Saerelys esquissa un nouveau sourire. Je savais que tu en étais capable. Poursuis ainsi et bientôt, tu pourras à nouveau t’engager sur un navire et y effectuer tes tâches quotidiennes. J’ai d’ores et déjà prévenu le Prêtre de Tessarion qui s’occupe également de toi pour qu’il poursuive les soins en mon absence et qu’il veille à ce que tu effectues convenablement tes exercices. Il a aussi pour ordre de me prévenir si tel n’est pas le cas. Et ni toi, ni moi ne souhaitons cela. poursuivit la novice, sur un ton plus léger.
- Tu penses que je pourrais reprendre la mer, Dame Riahenor ?
- Personne ici ne s’y opposera. Pas moi plus que le Prêtre de Tessarion qui veille sur toi ou que les Prêtres de Caraxes qui passent de temps à autre te rendre visite. Tu marches, tu manges, tu bois convenablement. Il te faudra sans doute encore un peu de repos. Mis à part cela, si telle est ta volonté, les flots te tendront à nouveau les bras. »


Était-ce de l’appréhension que Saerelys avait lue dans le regard de l’homme ? Comment ne pas y songer ? Sur leur navire, ils avaient vécu une sorte d’enfer sur mer. Ces flammes, jamais la novice ne pourrait les oublier. Si la nature de son sang l’avait préservée de leur morsure, jamais la Riahenor qu’elle n’était n’avait autant craint le feu. Ces flammes, la jeune femme les maîtrisait, les faisait naître au creux de ses mains, dans sa chevelure, dans les plis de ses vêtements afin d’émerveiller ceux et celles qui observaient ses danses. Jamais Maenar n’avait vu une mer aussi furieuse. Une mer qui aurait très bien pu les dévorer, tous et toutes. Dès lors, ses craintes, si elles existaient, étaient des plus compréhensibles, bien que tues.


« Lorsque tu seras entièrement remis sur pieds, tu retourneras naturellement au port et tu n’hésitera pas à monter sur le pont du navire qui t’aura engagé. Et si les Dieux le veulent, nous nous recroiserons, Maenar. »


Alors qu’elle quittait sa chaise, Saerelys inclina doucement la tête. Maenar lui rendit cette salutation, avant de se rallonger. La novice coula un dernier regard dans sa direction, avant de regagner le couloir. Sa marche fut cependant coupée par deux membres du clergé de Balerion qui sortait d’une pièce, accompagnée de deux hommes portant un brancard, recouvert d’une étoffe sombre. Au moment où l’étrange convoi passa devant elle, la novice inclina pieusement la tête, murmurant une prière muette à l’attention de Balerion. Le petit cortège passa, disparaissant dans un autre couloir. Saerelys savait ce qu’il se passait, dans cette autre direction. On ôterait les chairs des corps à l’aide de différents procédés, de différentes décoctions diluées dans de l’eau bouillante, afin de ne conserver que les os. Des os qui seraient ensuite rendus aux eaux, broyés ou non, comme le souhaitaient bien des marins.


La jeune femme posa ses prunelles améthystes sur une porte, qui venait de se refermer. C’était de là que provenant le brancard. Là que l’on séparait vivants et mourants, en plus petit nombre. Qui nécessitait d’autres soins, d’autres attentions. Certains corps s’y trouvaient également, d’après ce que Saerelys avait pu entrevoir. Les victimes avaient été nombreuses, lors de la bataille navale. Certains hommes étaient encore portés disparu et le resteraient peut-être, bien que certains capitaines se soient proposés de scruter les eaux en quête de ces corps manquants. La mer en rejetterait d’autres, dans les jours et les semaines à venir. Cette idée fit frisonner la novice. Caraxes avait prélevé un bien lourd tribut, durant cette tempête.





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L’odeur de la Mort.Saerelys Riahenor.

Temple de Caraxes de Mhysa Faer & An 1066, fin du  mois 9.

Cette odeur…


Si Saerelys ne l’avait jamais expérimentée jusqu’alors, sans doute s’en serait-elle sentit nauséeuse. La Prêtresse de Balerion présente à ses côtés s’apprêtant à lui nouer un tissu imprégné de plantes visant à enrayer ce phénomène, la jeune femme lui fit signe que cela n’était pas nécessaire. Jamais elle n’avait vu une pareille chose. Elle l’affronterait ainsi, sans fards. N’était-ce pas ainsi que la Mort se présentait à chacun d’entre eux ? Afin de ne pas rompre le silence, bien que pesant, l’autre femme se contenta d’acquiescer, repliant l’étoffe et la déposant sur une petite table, se trouvant à côté de la couche où reposait le corps.


Un corps… Un corps que Saerelys avait demandé à voir, apprenant que l’un des membres de son équipage avait malheureusement trépassé. Les soins du clergé de Tessarion n’avait pas suffit pour sauver son âme. Auraient-ils pu être à l’origine d’un tel miracle ? Ici et là, la chair avait pris une teinte semblable à du charbon. Cet homme s’était sans doute trouvé au plus près des flammes, lorsque les éclairs avaient frappé leur embarcation. Ici et là, ses vêtements avaient fusionné avec sa chair à cause de la chaleur. Il en avait été de même pour quelques pièces de métal. Quelques bijoux ? Une pièce d’armure, peut-être ? Tout cela avait été réduit à des rigoles de métal noirci, des crevasses d’une couleur gris sale dans la peau tantôt claire et désespérément froide, tantôt noircie et cendreuse comme de l’ébène. Entre ces deux mondes ne persistait qu’une chair rosâtre, cloquée.


Combien de temps cet homme avait-il survécu à ce calvaire ? Comment y était-il parvenu ? Même la Magie n’était pas capable d’un tel miracle. Les plantes et les décoctions n’avaient pu qu’enrayer une partie de ses souffrances. Un Mage aurait pu y parvenir par d’autres moyens, bien sûr. Hélas, depuis les récents événements, ces derniers n’étaient plus en odeur de sainteté et nombreux avaient été ceux et celles qui avaient préféré quitter Mhysa Faer au plus vite, sans se retourner. Avisant la petite vasque déposée sur la petite table, Saerelys y plongea l’une de ses mains afin d’en ressortir une petite pièce d’étoffe. L’essorant, les gouttes d’eau chargée d’encens claquant à la surface du liquide présent dans le récipient, la novice appliqua le tissu sur le bras droit du défunt. La Prêtresse de Balerion avait fait de même, avec l’autre bras.


Ce n’était pas la première fois que Saerelys approchait un défunt d’aussi près. Il fallait bien agir de la sorte, pour certaines expériences. Plus encore pour pratiquer l’art de la guérison magique. Et pourtant, son regard ne pouvait s’empêcher de se poser sur les importantes brûlures, sur ce métal et ces tissus qui s’étaient mêlés à la chair de ce malheureux. Comment le feu s’était-il révélé aussi puissant pour causer de tels dommages ? A moins que cet homme ne se soit retrouvé foudroyé ? La jeune femme ne savait quelle hypothèse pouvait être la bonne. Si elle n’avait pas su qu’il s’était trouvé sur son navire, sans doute aurait-elle pu croire qu’il s’était retrouvé face à un dragon juvénile.


La toilette mortuaire s’étira, encore et encore. Saerelys trempait de temps à autre le tissu dans la petite vasque. L’encens avait le don de masquer les odeurs dégagées par le défunt. Un étrange mélange de cendres, de chairs putrides et de sel. Caraxes avait décidément prélevé de bien nombreuses âmes. Après le bras, puis le torse, la jeune femme cessa son geste. Le visage. Il fallait qu’elle s’occupe de son visage, masqué par une petite pièce de linceul. Alors qu’elle tendait sa main en direction de la pièce de tissu, celle de la Prêtresse se referma sur son poignet. Les deux femmes échangèrent alors un regard. Un pauvre sourire étira alors les lèvres de la plus âgée, qui souffla alors quelques mots :


« La Mort doit restée cachée, Dynaste. Va, il te faut retourner à la Lumière, à présent. »


Alors, Saerelys hocha doucement la tête, comprenant qu’insister n’aurait aucune utilité, aucun sens. Il était vrai que, sauf exception, les sujets humains que les Mages les plus âgés leur présentaient en guérison avaient eu aussi le visage dissimulé. Pour des raisons différentes, sans doute. A moins que certains Mages ne soient aussi superstitieux ? La novice n’aurait su dire. Toujours est-il qu’elle reposa son tissu dans la vasque, en partie vidée de son contenu à force d’utilisations. Après avoir nettoyé ses mains dans un autre récipient prévu à cet effet, la Dynaste s’inclina poliment, quittant ensuite la pièce plongée dans une atmosphère quelque peu enténébrée. La puissance de la lumière naturelle la frappa, alors qu’elle retrouvait le couloir.





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L’odeur de la Mort.Saerelys Riahenor.

Collège des Mages, Cité de Valyria & An 1066, milieu du mois 10.

Cela faisait maintenant deux semaines que les Riahenor avaient retrouvé l’enceinte rassurante de leur foyer. Malgré les troubles qui secouaient actuellement le Collège et les plus hautes instances magiques, Saerelys avait reprit le chemin de son apprentissage. Malgré cette chape de plomb qui s’était abattu sur eux en la personne de Jaenera Valineon, les novices qu’ils étaient se devaient de poursuivre, de reprendre les choses où ils les avaient laissé lorsqu’il avait été question de se rendre au Rêve de Caraxes. Saerelys n’avait pas fait exception à la règle, quand bien même son statut lui semblait légèrement différent désormais. Si son Sang Pur avait toujours attiré un certain nombre de personne, son nouveau titre semblait en faire tout autant.


« Saerelys. Kaerys avait posé sa main sur l’épaule de la jeune femme, qui sursauta. Désolée, Saerelys, je ne voulais pas te faire peur. Quelqu’un te demande devant notre dortoir.
- Quelqu’un ? Qui ça ? s’enquit la novice, intriguée.
- Une Prêtresse de Balerion, je pense. Elle s’est présentée ainsi, en tout cas. Elle m’a dit qu’elle avait quelque chose à te remettre, que c’était urgent. »


Fronçant les sourcils, Saerelys acquiesça finalement, refermant son grimoire. Alors que Kaerys s’en retournait à son propre ouvrage, la jeune femme ouvrit plus largement la porte avant de se glisser dans le couloir. La Prêtresse de Balerion évoquée par son amie se trouvait là, de dos, observant la cour par une fenêtre toute proche. Lorsque la femme se retourna, la novice la salua d’un léger mouvement de main accompagné d’un sourire. S’éloignant de la porte après l’avoir refermée, la Riahenor se posta à côté de la Prêtresse, ses prunelles améthystes se posant à leur tour sur l’extérieur.


« Je ne pensais pas te revoir un jour. avoua Saerelys, détournant son regard afin de le poser sur la Prêtresse.
- Les desseins des Dieux sont ce qu’ils sont. remarqua simplement la Fille de Balerion. Ta camarade a du t’informer de la raison de ma venue, n’est-ce pas ?
- Assez sommairement, je dois dire. Que puis-je pour toi ? »


Plongeant ses mains dans son sac, la femme en sortit un petit étui de cuir. Sans prononcer un mot, la Prêtresse tendit l’objet à la novice, qui s’en saisit, surprise. L’espace de quelques instants, Saerelys fit tourner l’objet entre ses mains. Une petite lame, semblait-il. Comme pour confirmer ses précédentes pensées, la jeune femme tira sur la garde, dévoilant une lame argentée, piquetée ici et là d’inclusions dorées. D’étranges runes avaient été gravées dans le métal. A moins qu’il ne s’agisse de glyphes ? La novice n’aurait sut dire. Portant la lame à la lumière, Saerelys observa quelques instants les ondulations lumineuses qui se formaient sur le métal. Un bien bel objet, à n’en pas douter. Un objet qui paraissait cependant bien banal, avec sa garde entourée de cuir. Même le fourreau était d’une grande simplicité. Pourtant, c’était bien la première fois que la Dynaste se retrouvait avec un tel métal entre ses mains.


« Puis-je savoir de quoi il s’agit ?
- Du fer céleste. répondit simplement la femme. L’homme dont tu t’es occupée avec moi au Temple de Caraxes l’avait dans ses effets personnels.
- C’est bien la première fois que je vois une pareille lame. Elle sort de l’ordinaire à n’en pas douter. Saerelys replongea la lame dans son fourreau, tendant le tout à la Prêtresse. As-tu besoin de moi à ce sujet ? Si tu crains que cette arme soit ensorcelée, je peux te conseiller un Mage spécialisé dans la forge ou dans les runes pour t’y aider.
- C’est là une offre généreuse, mais ce n’est pas là la raison de ma présence en ces lieux. Cette lame est inoffensive. Les Mages associés à mon Temple me l’ont assurée. Si je suis là, c’est pour te la remettre.
- … Me la remettre ? s’étonna Saerelys, alors que la Prêtresse repoussait doucement le fourreau dans sa direction.
- Cet homme n’avait pas de famille. Du moins, ses possessions n’en mentionnaient aucune et les Prêtres de Caraxes ont accrédité cette version. Ses biens ont été récupéré par le Temple de Mhysa Faer, afin de servir autrement. La Prêtresse s’était tue. Cependant, ce marin semblait tout particulièrement tenir à cette lame. Aussi m’a-t-il semblé logique de la remettre à une personne qui en ferait de même et qui avait veillé sur lui dans ses derniers instants parmi nous.
- Je ne suis pas une guerrière, je ne saurais quoi en faire. remarqua Saerelys, tout en faisant tourner le fourreau entre ses mains. Ne te serait-elle pas plus utile, à toi ou à un autre enfant de Balerion ?
- Je pense qu’il aurait aimé que tu l’aies, jeune Dynaste. Tu as pris soin de lui sans hésiter, malgré le rang qui est le tien. Je pense qu’elle te sera utile un jour ou l’autre, si tu en prends soin. »


Saerelys ne répondit pas, dans un premier temps. Où cet homme avait-il pu trouver une telle chose ? Au cours de l’un de ses voyages, peut-être ? De quels rivages d’Essos pouvait provenir une pareille dague ? Adressant un dernier regard à la Prêtresse de Balerion, la novice hocha finalement la tête, montrant qu’elle acceptait son offre. A défaut d’utiliser un pareil objet, au moins pouvait-elle en prendre soin à la place de son ancien propriétaire.





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