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Les questions les plus intéressantes restent des questionsMealys Naehrys et Jaehaegaron Maerion

Castel Maerion, Valyria, an 1066, mois 10

Le Rêve de Caraxes s’était clos quelques jours auparavant après avoir de terribles évènements durant lesquels nombreux avaient été les blessés et les morts, dont les plus connus d’entre eux n’était autre que Hugor Arryn, ambassadeur d’Andalos à Valyria. Si les scènes de liesse s’étaient succédé dans tout Valyria pour féliciter les vainqueurs de leurs épreuves, il n’avait guère fallu de temps avant que des rumeurs s’élèvent dans les rues des différentes cités. Des accusations. Voilà ce qui était jeté aux oreilles de quiconque se montrant suffisamment à l’écoute mais ce qui inquiétait le plus le Collège, outre les évènements qui avaient eu lieu, étaient ces accusations faite à l’encontre de leurs membres et il ne semblait pas être bon d’être mage lorsque l’Archimage et Inquisitrice Jaenera Valineon menait une enquête. Que s’était-il passé ? Telle était la question qui brûlait les lèvres de Mealys et de ses comparses alors que l’inquiétude pouvait leur donner des sueurs froides. La réponse devrait être trouvée dans les plus brefs délais sans quoi la native de Velos et les autres n’attireraient plus des regards nourris par la colère mais bien pire…

Castel Maerion. L’antique demeure se dressait sur les pentes montagneuses entourant Valyria, offrant sur la ville une vision unique et spectaculaire à quiconque se trouvant sur l’une des nombreuses terrasses du domaine. Le palais transpirait cette longévité dont faisaient preuve les Maerion, la puissante qui découlait de ce parcours où ils furent parmi les premiers après les Fondateurs à dresser un dragon. La richesse provenant de l’exploitation de leur mines se retrouvait dans l’architecture du bâtiment autant que dans l’entretien des jardins et cet ensemble se révélait être l’exposition de l’âme des membres de cette famille au fil des générations. Cette vue venait flatter les yeux de Mealys qui aimait toujours autant admirer tout ce qui pouvait l’être, une habitude qui ne détonait pas avec les membres de sa famille.

Equipée de sa fidèle sacoche abritant différents produits tels que des baumes, des potions et des remèdes, Mealys gravissait les marches la séparant de l’entrée principale et in fine de l’aîné d’Arraxios Maerion. Deux jours plutôt elle avait appris que le jeune seigneur-dragon avait été affecté par le surmenage dont il faisait régulièrement preuve et après avoir attendu, la mage s’était décidée à venir lui rendre visite afin de s’assurer que son état s’était amélioré. Il fallait faire preuve d’un manque flagrant d’observation pour ne pas comprendre que la lourde tâche qui incombait à Jaehaegaron pouvait lui peser et la maladie de sang qui le touchait n’était qu’un élément qui ne pouvait lui venir en aide, face à laquelle la prudence était nécessaire. Elle n’avait que trop bien vu les effets de la perte de sa promise avant qu’il ne rejoigne l’armée pour combattre Ghis. Se présentant aux gardes, la mage se laissa guider jusqu’à un salon en attendant que Jaehaegaron soit prévenu de sa présence en sa demeure.

L’intérieur du Castel Maerion était tout aussi riche en décoration et dame Vhaenyra ne volait point son titre honorifique d’Envoyée de Tessarion tant les œuvres exposées étaient agréable à observer et vantaient les talents de leurs artisans. Les yeux de Mealys balayèrent les alentours, se posant momentanément sur le balais de serviteurs et d’esclaves, jusqu’à ce que l’on revienne vers elle.
- Maître Jaehaegaron est prêt à te recevoir, mage Mealys, déclara le serviteur d’âge mûr qui venait de s’approcher d’elle.
Hochant la tête, l’alchimiste se laissa à nouveau guider à travers la palais jusqu’à une lourde de porte de bois que le serviteur poussa avant de la laisser entre et de refermer les portes derrière elle.

- J’ai bien reçu ton parchemin Jaehaegaron, comment te sens-tu à présent ? demanda-t-elle malgré les traits qu’arborait le jeune Maerion. Lui adressant un fin sourire, elle s'approcha de lui, prête à l'examiner tout en l'écoutant.



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Les questions les plus intéressantes restent des questionsMealys Naehrys et Jaehaegaron Maerion

Castel Maerion, Valyria, an 1066, mois 10

Il avait probablement échappé au pire. La faiblesse de son corps, dans les cas d’extrêmes fatigues – autant physiques, qu’émotionnelles ou intellectuelles – était peut-être ce qui avait sauvé Jaehaegaron d’une mort aussi douloureuse que ridicule, et l’avait forcé à assister, impuissant, aux festivités tournées en cauchemar du rêve de Caraxes, en qualité de simple spectateur. Le destin revêtait parfois des attrait inattendus ; cela dit, cette pensée ne saurait suffire à apaiser son nouveau lot d’angoisses avec le retour de sa famille – saine et sauve certes mais en piteux état aussi d’une certaine manière – et les conséquences de ces derniers événements. Précipitant ainsi son corps malmené vers une nouvelle crise.

Ces crises étaient rares ; du moins, jusqu’à la mort de Meleys. Et depuis la fin de la guerre, elles avaient tendance à survenir plus facilement, avec moins d’intensité peut-être, mais elles n’en étaient pas moins désagréables pour autant. Cela commençait toujours par des migraines que rien ne savait apaiser en dehors des baumes alchimiques de Mealys. Si ces céphalées continuaient en s’accentuant, battant la mesure sous ses tempes avec la vigueur d’un dragon, écrasant le centre de son crâne jusqu’à forcer l’aîné des Maerion à disparaître, recroquevillé sur son lit et malmené par des nausées, alors invariablement cela menait ensuite à d’atroces saignements de nez. Qui, évidemment, avec sa maladie, ne cessaient pas aisément à moins d’avoir la potion appropriée et d’attendre. Dans les crises les plus graves, il finissait par perdre connaissance suite à de violentes convulsions.

Autrefois, c’était Meleys qui prenait soin de lui quand cet état extrême arrivait, toujours veillés par leur mère. Aujourd’hui, en attendant l’arrivée de son médecin ou de l’alchimiste du Collège, Jaehaegaron ne pouvait plus compter que sur lui-même, malgré la cohorte de serviteurs défilant à son chevet, et c’était bien une mince affaire que de ne pas finir par s’étouffer dans son propre sang en convulsant. Il ne faisait pas confiance à ces ombres qui faisaient pourtant de leur mieux, parce que celle qui savait l’apaiser mieux que personne n’était plus. Ne restait plus que Mère. Et il s’en voulait de lui causer ainsi du souci. Il s’en voulait, aussi, de ne pas être à la hauteur des attentes de Père, qui devait le trouver bien pathétique dans ces instants où il n’était d’aucune utilité pour sa famille ; pire, où il n’était qu’un poids mort.

Ce ne fut donc guère une surprise, pour le concerné du moins, qu’une de ces horribles et tragiques crises l’amena tout droit vers un repos forcé très peu de temps après la fin du Rêve de Caraxes. Heureusement, Jaehaegaron avait encore eu sur lui la potion apaisant les saignements que lui fournissait Mealys. Un maigre lot de consolation pour qui avait perdu connaissance pendant plus d’une journée, reprenant de temps à autres brièvement ses esprits avant de replonger dans les ténèbres de son esprit, peuplé de cauchemars et d’angoisses gardés au plus profond de l’antre de ses secrets. Il avait encore dû garder le lit le jour suivant puis, le lendemain, envisageait de se relever à nouveau. Difficilement. Mais sans jamais émettre la moindre plainte. Il ne voulait de la pitié ni de la compassion de personne, encore moins attirer les remarques nasillardes de quiconque. Ignorant la raison pour laquelle les dieux lui envoyaient ces épreuves, le jeune homme tentait simplement de les surmonter, aussi laborieux que cela pouvait l’être.

Jaehaegaron reprenait doucement contenance ainsi que des couleurs sur la terrasse de ses appartements au Castel familial. Elle n’avait rien en commune mesure avec celle qui accueillait des banquets un étage plus bas ; cela dit son exposition plein Sud était un détail qu’il bénissait, ainsi que la végétation luxuriante et odorante qui l’aménageait – et dont il aimait parfois prendre soin pour se vider l’esprit et s’évader. Le jeune homme essayait de ne pas succomber à la frustration de ne rien pouvoir faire pendant sa convalescence qu’il espérait la plus courte possible. Alors il s’était allongé pour observer le ciel, rêvassant et laissant ses oreilles se promener vers les rumeurs provenant de la ville afin de ne pas trop réfléchir.

Quand on lui annonça la visite de Mealys Naehrys, qu’il avait prévenue de son état qui s’était amélioré, l’aîné Maerion esquissa un sourire presque malgré lui. Il ne saurait dire s’ils pouvaient tous deux se qualifier d’amis, au vu de leurs alliances plutôt différentes et du fait que l’alchimiste était aussi professionnelle qu’il faisait un patient plutôt avare en confessions, mais il appréciait ses consultations et leurs conversations. Peut-être parce que, d’une façon qui lui restait très obscure, l’alchimiste savait comprendre beaucoup avec peu de mots, et ne venait pas lui imposer quelques tirades philosophiques barbantes pour soi-disant soulager son deuil.

Il se redressa en maugréant, ses forces n’étant pas encore tout à fait revenues faisaient qu’il peinait encore à tenir debout pendant de longues durées. Quittant la douce chaleur irradiant sur la terrasse pour accueillir Mealys à l’intérieur, le jeune homme remit un peu d’ordre dans sa tunique et dans sa chevelure. Il était rare qu’il paraisse débraillé ou mal rasé mais, en l’occurrence, cela paraissait secondaire en comparaison de ses traits encore tirés, comme creusés par un manque d’appétit et rongés par la fatigue. Son regard clair enfoncé dans ses orbites n’en paraissait que plus mauvais.

« Bienvenue, Mealys. Je te remercie d’être venue aussi vite. », déclara-t-il d’une voix rauque en l’invitant à installer ses affaires d’auscultation sur la petite table haute habituelle qui se trouvait dans un coin de la pièce, à côté d’une banquette sommaire mais bien plus pratique pour ce genre de visite médicale.

Jaehaegaron s’y assit, un peu lourdement d’ailleurs, et dans un soupir las ; haussant un sourcil sarcastique à la question de circonstance. Eh bien, en l’occurrence, il se sentait…

« … Comme si le gros dragon de mon père s’était roulé sur moi en me confondant avec un tapis. » Il n’avait pas perdu son sens de la répartie, c’était déjà ça. A nouveau, un soupir s’échappa d’entre ses lèvres. « On m’a dit que durant ma période sans connaissance, j’ai aussi perdu beaucoup de sang par le nez. Ils ont eu bien du mal à m’administrer ta potion. » Ce qui expliquait passablement son teint pâle et ses cernes, ainsi que son sentiment de faiblesse. Il devait encore se remettre.

« Hormis cela, tu me connais, j’ai toujours de la peine à accepter le repos. » Il se força à sourire mais ses yeux brillaient d’une lueur très parlante : mêlant l’ironie de la chose, le dépit et un peu d’agacement. Jaehaegaron ne supportait pas cet état, se trouvant pathétique et indigne. Une ombre passa sur son visage, avant qu’il ne relève son regard vers la mage. « Tu vas me dire que j’ai encore eu de la chance de ne pas m’éclater la tête face contre terre, ou que j’aurais dû t’écouter en prenant plus de recul avant qu’une nouvelle crise ne survienne. Et tu aurais raison sur toute la ligne, mais je doute que ça aurait changé grand-chose vu ce à quoi j’ai dû assister sans rien pouvoir faire il y a quelques jours. »


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Les questions les plus intéressantes restent des questionsMealys Naehrys et Jaehaegaron Maerion

Castel Maerion, Valyria, an 1066, mois 10

Lorsque Mealys entra dans la pièce et que son regard se posa sur le visage de Jaehaegaron, ses yeux purent observer ces traits venant d’être caressés par les rayons du soleil. Très bien, pensa-t-elle alors que les mouvements de l’héritier Maerion se faisaient encore pénibles. Le repos était une condition inaltérable afin de retrouver des forces et si les remèdes étaient tout aussi importants, le soleil procurait des bienfaits invisibles qui trouvaient leur place dans ce processus. Elle le regarda réajuster sa tenue et malgré l’énergie dont pouvaient être imprégnés les traits du jeune homme, ils n’en restaient pas moins tirés par la fatigue et un manque d’appétit qui ne correspondait pas avec son statut de noble.

- C’est bien normal Jaehaegaron, je ne peux te laisser sans surveillance après une crise comme celle-ci, répondit-elle avant de suivre l’invitation de son hôte. Elle se dirigea vers le coin de la pièce où se trouvaient une petite table haute et une banquette fort pratiques pour ses visites. Elle sorti ensuite son matériel de sa sacoche et l’installa sur le meuble qu’elle avait pour habitude d’utiliser, tout en demandant au jeune comment il se portait. Ce dernier vint s’asseoir sur la banquette avec un manque flagrant de cette agilité qui était d’ordinaire la sienne et le soupire qu’il poussa ne put échapper à l’alchimiste qui, restant silencieuse, attendit qu’il lui réponde.

Si dans les premiers temps l’ombre d’un sourire amusé apparu sur les lèvres de la vélosienne, relativement rassurée que le sens de la répartie de Jaehaegaron ne se soit envolé, elle se les pinça cependant lorsqu’il lui donna plus de détails sur ce qu’il s’était passé quelques jours auparavant. Il fallait qu’elle améliore sa potion, qu’elle cet élément qui permettrait d’espacer drastiquement les crises et qui viendrait les calmer dans un délais bref… si toutefois il était possible de la donner sans la moindre peine. S’asseyant près de lui, Mealys le laissa continuer à s’exprimer avant commencer à examiner son visage.

- Cela ne m’a pas échappé et de ton côté, tu sais que tout un chacun doit savoir reconnaître ses limites et se reposer quand il est temps. Avoir des faiblesses, c’est ce qui rend humain.

Faisant glisser ses doigts avec légèreté sur le visage puis le cou de Jaehaegaron, Mealys recherchait la présence résiduelle d’hématomes qui auraient échappé à son regard puis elle examina les bras du jeune homme. Sous ses doigts elle sentait ce manque de vigueur qui faisait encore défaut au Maerion.

- Et non, cela n’aurait rien changé. Des forces ont été à l’œuvre durant cette cérémonie, tu n’aurais pu les braver ni risquer la colère de Caraxes, répondit-elle alors qu’elle cessait son mouvement, sentant sous ses doigts cette légère proéminence caractéristique d’une accumulation de sang dans le tissus.

Relâchant délicatement le bras de Jaehaegaron, Mealys se retourna pour prendre un petit pot de verre d’un bleu céruléen et retira le bouchon afin d’avoir pleinement accès au contenu. Elle prit ensuite de ce baume à base de plante à l’odeur chaude, acre et amère à la fois puis elle en appliqua sur l’hématome avec une prudence et une concentration mêlées : mieux valait ne pas lui faire naître une nouvelle ecchymose alors qu’elle était venue pour s’assurer de son état et le soigner.

- Je ne peux qu’imaginer ton inquiétude lorsque la tempête s’est abattue… J’ai appris que ton père avait été blessé, comment se porte-t-il ?

L’inquiétude elle l’avait ressenti alors que celle qui avait été sa protégée subissait elle aussi les effets dévastateurs de la tempête alors même que la mort l’avait probablement déjà frôlée par le biais d’une volée de flèches ou d’un assaut mené par une trirème. L’alchimiste ne pouvait donc que comprendre les sentiments qui avaient pu envahir l’esprit de Jaehaegaron, comprendre le soulagement que l’être auquel il tenait était sauf et non pas aux portes de l’antre de Balerion. Refermant le pot, elle prit ensuite une fiole qu’elle lui confia.

- Bois ceci, cela te redonnera des forces et permettra à ton corps de retrouver la stabilité dont il a besoin. D’ici demain, l’hématome aura disparu sans laisser la moindre trace.



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