Posant sa plume non loin de son encrier, Maesella poussa un soupir. L’un de ces soupirs profonds, emprunt d’une pointe d’anxiété. D’une petite pointe de tension qu’elle ne se serait pas permise de laisser échapper si elle s’était trouvée en public. En cet après-midi, la Fille de Vermax profitait d’une accalmie dans son emploi du temps, somme toute fort chargé. A la joie, bien que devant la garder discrète pour conserver les apparences, que la Grande Prêtresse avait ressenti en apprenant que son cousin était parvenu à son but, se mêlait bien des problèmes. Les plus importants concernaient bien sûr les marchands et autres interprètes d’origine Andale qui pouvaient se trouver en ces murs. Si la Nohgaris ne voulait entendre parler de guerre pour bien des raisons, l’affolement de ces personnes ne pouvaient point l’y aider.
Tout cela en moins de deux mois, alors qu’elle pouvait enfin reprendre possession de ses quartiers en son Temple. Le repos avait été de bien courte durée. Sa première tâche avait été de recevoir les responsables des différents domaines du Temple. A cela avait-il fallu ajouter le fait qu’un certain nombre de novices, ou de jeunes Prêtres et Prêtresses, n’attendaient que son accord pour partir découvrir Valyria. Ces informations entendues et ces décisions prises, la Fille Aînée de Vermax n’avait pas pris le temps de reprendre son souffle cependant. C’était à cet exact moment que les interprètes Andals étaient venus à sa rencontre. Les apaiser avait été une lutte de longue haleine. Les murs du Temple restait cependant leur demeure. Dès lors, leur protection était toute trouvée. Personne ne s’en prenait à ses protégés sans en subir les amères conséquences.
Pour ce qui était des commerçants Andals, Maesella n’avait pas été surprise d’apprendre que certains avaient préféré plier bagages après avoir appris la mort de leur ambassadeur. D’autres étaient cependant restés, leurs affaires étant bien trop pressantes pour les déléguer d’une quelconque manière. Son retour avait au moins eu l’effet d’apaiser un certain nombre de tensions. Pour combien de temps ? Seule Vermax pouvait le savoir… La Grande Prêtresse interrogerait les flammes à ce sujet, lorsqu’elle en aurait l’occasion. D’un geste lent, la Nohgaris se saisit du feuillet qui se trouvait devant elle, le reluisant avant de le plier et de le cacheter. Ceci fait, la Fille de Vermax rangea le feuillet au sceau de cire dans l’un des tiroirs de son bureau. Alors qu’elle refermait le tiroir, quelqu’un frappa à la porte.
« Entre donc, la porte est ouverte. » répondit simplement la Nohgaris.
A la suite de ces mots, Criston entra dans la pièce. L’accalmie était terminée. Alors que Maesella observait son interprète et ami approcher, elle ne tarda pas à remarquer une petite boule de plumes sombres, que l’homme gardait contre lui. Un corbeau. A moins qu’il ne s’agisse d’une corneille ? Non, l’oiseau était déjà bien trop grand pour que cela puisse être envisageable. Relevant la tête en direction du Andal, la Fille Aînée de Vermax l’interrogea du regard. Si Criston avait une certaine affection pour les chiens ou les chevaux, elle devait avouer que le voir en compagnie d’un corbeau était une première.
« Quelle est donc cette lubie ? s’étonna la Grande Prêtresse, visiblement intriguée. Où as-tu trouvé cet animal ?
- Des novices me l’ont confié. répondit simplement l’homme, qui commençait à s’agiter. D’après leurs dires, ils l’ont trouvé dans un appartement déserté par une famille andale. Il devait appartenir à leur Mestre, sans doute. Ils emportent toujours plusieurs de ces oiseaux avec eux.
- Puis-je le voir ? »
Criston hocha la tête, avant de s’approcher. Dans ses bras, la petite créature s’agitait de plus en plus. Maesella ne se laissa cependant pas atteindre par cette première impression. Tendant l’une de ses mains, la Grande Prêtresse réussit à caresser la tête du corbeau, malgré le coup de bec que ce dernier tenta de lui donner. La Fille de Vermax ôta donc sa main, afin de ne pas réellement devenir la cible de la petite créature. Mieux valait l’éloigner d’elle, afin qu’il puisse se calmer. Ce fut chose faite lorsque Criston s’installa sur une chaise présente devant son bureau.
« Il nous faudra trouver une solution pour cette petite bête. commenta Maesella, à voix haute. Je crains que son propriétaire légitime ne puisse revenir le récupérer pour le moment, si toutefois il s’est rendu compte de sa perte.
- C’est fort probable. A qui pourrions-nous le confier ? A un Prêtre d’Aegarax, peut-être ?
- L’idée mérite réflexion. Mieux vaut le conserver au plus près de nom. Il reste possible que nous recevions une lettre du Mestre qui l’a laissé derrière lui. Je crains que cette petite chose ne soit plus complexe encore à récupérer pour lui, s’il est confié à un autre Temple.
- Je m’en remettrai à ton avis, en ce cas. Nous pourrions le confier à un autre Mestre, en attendant que tu prennes ta décision ? Il en reste encore quelques uns dans l’enceinte du Temple, si je ne fais pas erreur. proposa l’homme.
- Faisons ainsi. Si les Mestres ne peuvent s’en charger, fais-moi prévenir. Je trouverai un Prêtre ou une Prêtresse de confiance pour se charger de cette tâche. »
La question de l’oiseau étant close, il leur fallait parler d’affaires plus importantes. Criston était l’un de ses plus anciens interprètes. Un interprète qui tenait, depuis bien des années désormais, la place d’un ami également. Un ami qui avait grand besoin d’aide, de garanties, pour lui et sa famille. Aussi était-il grand temps d’en discuter. A bien des égards, Criston était désormais plus proche d’un Fils de Vermax que du jeune Andal qui était arrivé au Temple il y a de cela plusieurs décennies. Ils devaient discuter, malgré la présence de cet invité à plumes pour le moins inattendu.
( Gif de andromedagifs. )
- Tirage pour le corbeau:
1 à 40 : Le corbeau reste calme dans les mains de Criston. Il ne réagit pas plus que cela quand Maesella s’approche. La Grande Prêtresse peut le caresser, tout va bien.41 à 85 : Le corbeau s’ébroue et montre son mécontentement quand Maesella s’approche. Criston arrive cependant à le calmer. (Prendre le deuxième lancer en compte si ce résultat sort.)
86 à 100 : Rien ne va, Criston n’arrive pas à calmer le corbeau et lorsque Maesella s’approche, l’oiseau lui croasse dessus et tente de la pincer. (Prendre le deuxième lancer en compte si ce résultat sort.)
Est-ce que Maesella arrive à caresser le corbeau ou pas ?1 à 40 : Le corbeau se laisse finalement faire, contre toute attente. Maesella peut le caresser, ce qu’elle fait.
41 à 85 : Le corbeau se laisse faire, mais reste tendu. Il tente de pincer Maesella au passage, sans y parvenir cependant.86 à 100 : Le corbeau s’envole avec perte et fracas, montrant de réels signes d’agressivité, mieux vaut le laisser se calmer un peu avant de tenter une nouvelle approche. Il pince Maesella au passage.