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Voix de l'Ombre
Voix de l'Ombre
Admin

La Controverse de ValyriaAlyrea Lyseon & Herya Valgaris
face au Magister

Le Collège des Mages, Quadrant Ouest - An 1066, mois 12

De tous les bâtiments qui étaient calmes la nuit à Valyria, l’imposant Collège des Mages comptait sans doute parmi les plus placides. Une fois la nuit tombée, le calme était presque absolu dans ce grand ensemble qui abritait la majorité des mages et des novices de Valyria. Construit en forme de demi-cercle autour d’une vaste esplanade ponctuées des statues des mages les plus légendaires, il avait connu moult aménagements depuis sa construction, des siècles auparavant. Il y avait peu de bâtiments encore utilisés dans leurs fonctions initiales qui étaient aussi vieux que le Collège. Il était protégé par de puissants sortilèges de sang-magie et de science-magie pour le prémunir contre les infiltrations et les actes de mages et de sorciers hostiles.

Peu de mages avaient jamais eu l’occasion de se rendre dans le Scriptorium. Si la pièce avait jadis était utilisée comme atelier d’écriture pour les premiers parchemins enchantés et les grimoires de jadis, elle servait désormais de salle où se réunissaient les archimages sous la présidence du Magister pour discuter entre eux de problématiques les plus pressantes concernant les mages. Il s’agissait la plupart du temps d’éléments au comportement dangereux pour les mages ou Valyria. Parfois des querelles ou des controverses académiques étaient portées à l’attention de cette assemblée mais il s’agissait rarement de problèmes aussi sérieux que celui qui était traité ce soir. L’ensemble des archimages était présent ainsi que le Magister Talaegar Perzygon. Toutefois, beaucoup lorgnaient du côté du siège de Jaenera Valineon. La femme au regard impitoyablement dur avait l’oreille des Cinq et tout le monde dans cette pièce savait à quel point elle aurait un avis prépondérant. Si Talaegar restait le chef de cette assemblée, il ne fallait guère oublier la lutte de pouvoir qui les opposait. Jaenera, de ce côté, était bien plus influente que le Magister à l’extérieur de ces murs. Mais cette réunion était tenue au Collège et en ces lieux, il était tout-puissant et éminemment respecté.

Dans un rare témoignage d’intelligence collective entre institutions valyriennes, le Collège des Mages avait travaillé main dans la main avec le Conseil des Cinq et le Sénat. La désormais célèbre expédition de Sothoryos avait causé bien des remous chez les mages par ses découvertes et ses conséquences diplomatiques. Tous avaient été positivement impressionnés par les récits contés par Alyrea Lyseon et Herya Valgaris. Les trouvailles étaient d’autant plus impressionnantes : des trophées d’une vouivre gigantesque, la Pierre de Vie, des récits intrigants d’une cité de pierre noire, et une civilisation disparue ainsi que la rencontre avec l’un de ses représentants. Pourtant, la curiosité des mages et leur satisfaction sur ces découvertes avaient été occultés par les conséquences concernant Ghis. Il n’était pas possible pour les mages de faire comme si de rien n’était et couvrir les leurs. La République demandait une enquête et il avait été accordé au Collège de procéder à la sienne et de juger les siens. Absent notable, Lornaelon Haeron, grièvement blessé dont la santé n’était toujours pas rétablie.

Les deux femmes maîtrisant la magie et ayant participé à l’expédition furent donc convoquées dans le Scriptorium. Là les attendaient le Magister et ses archimages. Ils se tenaient chacun debout derrière un pupitre surélevé taillé dans une colonne soutenant la voûte du toit. Ils étaient répartis tout autour de cette pièce circulaire. Face à la porte se trouvait la chaire du Magister, trônant de toute sa hauteur. La raison qui faisait que cet interrogatoire avait lieu en pleine nuit était que les Cinq avaient exigés que cela soit fait de manière simultanée avec les auditions qui avaient lieu à cette heure à Drivo. Lorsque les deux jeunes mages entrèrent, elles furent menés jusqu’au centre de la pièce par un orbe lumineux puis les portes se refermèrent d’elles-mêmes. Talaegar Perzygon prit ensuite la parole.

« Alyrea Lyseon et Herya Valgaris. Vous êtes convoquées devant cette assemblée pour répondre de votre implication dans les événements malheureux ayant conduit au saccage de Zamettar et la mort de plusieurs dizaines de personnes. Vous avez déjà fourni un rapport détaillé sur vos découvertes mais pour le bien de cette assemblé et de notre façon de procéder, je vous demande de recommencer. Notre but ce soir est de déterminer si vous avez eu un rôle déterminant dans ce qui s’est passé et si vous avez outrepassé vos obligations de mage quant à l’expédition.   »

Lissant sa barbe blanche d’un geste machinal, le vieil homme posait sur les deux femmes des yeux plutôt compatissant, presque attendris. Il savait qu’il avait deux éléments prometteurs devant lui et qu’elles étaient à cette place car elles avaient justement eu le courage de se lancer dans une expédition pour leur bénéfice à tous. Jaenera, de son côté, gardait le silence mais son expression peu amène laissait entendre qu’elle ne goûtait pas vraiment de se trouver là. Toutefois, elle semblait parfaitement attentive à tout ce qui se passait chez les deux mages.

« Vous avez utilisé de nombreux sorts durant cette expédition, mais vous ne semblez guère différentes. Nous y reviendrons. Racontez-nous d’abord votre point de vue sur la question et pourquoi vous pensez être présentes aujourd’hui devant nous.   »



Herya Valgaris
Herya Valgaris
Mage

La Controverse de ValyriaAlyrea Lyseon & Herya Valgaris face au Magister

Le Collège des Mages, Quadrant Ouest - An 1066, mois 12

Les choses avaient pris une tournure des plus étranges suite au combat contre la vouivre et à leur rencontre avec l'ancien. D'une part, ils avaient triomphé, et d'une autre part, un phénomène étrange était intervenu suite à cela. Herya avait beau être une mage expérimentée, elle n'avait néanmoins pas la force nécessaire pour encaisser une utilisation aussi importante de magie. Elle aurait dû s'effondrer et mettre des jours à s'en remettre partiellement. Mais à la place, la mage ne s'était pas sentie bien depuis au moins... une décennie. Toute la fatigue et l'enivrement dont elle souffrait s'étaient soudainement évaporés. En revanche, cet état n'était rien comparé au silence soudain dans sa tête. La Voix s'était presque tue. Parfois, elle hurlait quelques bribes de remontrances au loin, mais ce n'était plus rien comparé à avant. Herya en avait pleuré de joie et de soulagement. Elle avait trouvé ce qu'elle était venue chercher à Sothoryos : un moyen d'éradiquer le parasite de son esprit.

Leur retour à la jetée où mouillait l'embarcation avait été d'une facilité déconcertante... si l'on omettait la présence Ghiscari. La mage n'avait aucune idée de la manière dont les choses s'étaient déroulées, mais il avait fallu fuir, laissant leurs compagnons aux mains de l'Empereur. Il était clair qu'un incident avait eu lieu en leur absence mais les raisons de ce changement soudain étaient très floues. À leur retour à dos de dragon sur la terre-mère, on leur avait expliqué que les colonies de Zamettar avaient été attaquées et que c'est sans doute cela qui avait provoqué une telle réplique. Désormais, il faudrait très certainement répondre de cela, et Valyria ne s'était pas faite attendre : Herya Valgaris avait été convoquée au Scriptorium.

L'occasion était particulière, grave dans les faits. Il était rare d'être appelé à se rendre au Scriptorium et ce n'était pas une bonne chose. Même si la mage savait qu'Alyrea et elles n'étaient en rien responsables des évènements survenus durant leur absence, cela ne l'empêchait pas de sentir une pression sur sa poitrine. Qui sait ce qui les attendaient. Elle s'était vêtue de manière sobre, sans bijoux ni quelconque objet pouvant s'apparenter de près ou de loin à un signe ostentatoire. Le coeur tambourinant dans sa cage thoracique, Herya s'engagea vers ce qui s'apparentaient à un jugement.

-"Écoute......... moi........" - la Voix luttait et la mage grimaça.

Tandis qu'elle suivait religieusement l'orbe lumineux, elle fut prise d'une vague anxieuse. Voir l'ensemble des archimages, Jaenera Valineon et le magister Talaegar Perzygon se tenir face à elles, attendant que des comptes soient rendus était une scène exceptionnelle mais grave. La Valgaris s'inclina et jeta un oeil à sa voisine dont la prestance n'était plus à démontrer.

- "Échec !" - hurla la Voix soudainement, provoquant à Herya un léger soubressaut, avant de plonger dans le silence.

Elle écouta attentivement le magister et prépara mentalement sa réponse. Elle n'avait malheureusement que peu d'informations à fournir, si ce n'est l'hostilité dont avait déjà fait preuve l'Empire de Ghis avant même le début de leur expédition. Droite et tendue face à l'assemblée, Herya prit une inspiration.

- "Chère assemblée, merci de nous recevoir. Je ne suis pas certaine de pouvoir vous apporter plus d'informations que ce que nous vous avons déjà fait part à notre retour, néanmoins, je suis prête à recommencer." - le visage impassible, la tisserande commença son court récit. "Après notre bataille contre la vouivre et l'action de la Pierre de Vie, nous nous sommes mis en marche pour retourner à notre embarcation. Je ne pense pas que nous soyons partis très longtemps, néanmoins, au vue de la réaction de la Pierre, j'émets encore quelques doutes à ce sujet. À notre arrivée sur la jetée, où nous avions laissés les navires et nos compagnons d'expédition, nous avons constaté avec stupéfaction que l'Empire Ghis avait pris possession de la côte et de notre flotte. Leurs pavillons avaient remplacés les nôtres, aussi bien sur terre que sur mer... Il me semble avoir entendu de la bouche de l'un de leurs capitaines que nous avions outrepassé certaines lois, mais il ne m'en vient pas à l'esprit." - elle se racla la gorge, assemblant aussi nettement que possible ses souvenirs - "Nous avons été pris en chasse par certains de leurs soldats lorsqu'ils se sont aperçus de notre présence, et nous n'avons pas eu le choix de répliquer. Que les dieux soient loués, nous avions les dragons." - à nouveau, elle remua sa mémoire ébranlée par l'effet de la pierre de vie - "En revanche, à notre arrivée à Sothoryos, nous avons eu affaire à un blocus ghiscari qui ne souhaitait pas que notre armée s'empare des lieux. Nos émissaires sont parvenus à négocier une entente temporaire. L'armée nous accompagnant devait rester à bord tandis que nous partions en expédition en nombre réduit, ce que nous avons respecté. Ce qui s'est passé durant notre expédition reste néanmoins un mystère pour moi."

La nuit ne faisait que commencer et elle promettait d'être longue.



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La Controverse de Valyria Alyrea Lyseon et Herya Valgaris face au Magister

Le Collège des Mages, Quadrant Ouest - An 1066, mois 12

Alyrea Lyseon, comme la plupart des dynastes, avait une haute opinion d’elle-même et n’aimait guère à rendre des comptes. Elle appréciait d’autant moins quand elle devait le faire tout en n’ayant, de son point de vue, strictement rien à se reprocher, et commençait à être passablement agacée de devoir sans cesse rattraper les bévues de militaires stupides. Parce que, selon elle, toute cette affaire qui prenait une ampleur bien trop grande à son goût était en réalité bien plus simple que ce que d’aucun s’échinait à vouloir faire croire. A vrai dire, elle osait espérer que le Magister et les archimages avaient bel et bien les neurones suffisamment connectés pour ne pas se laisser prendre à l’écran de fumée que voulaient tisser les hautes sphères politiques de Valyria. Elle avait trop goûté aux intrigues, et plus encore sa famille, pour ne pas entrevoir une manœuvre qui n’était pas pour lui plaire. Pas du tout. La presque quadragénaire n’était pas assez naïve pour ne pas se douter que cette convocation n’entrait pas dans les stricts contours de la gouvernance du Collège. Non, Valyria voulait un coupable, et vu ce qui s’était passé pour clore l’affaire du Rêve de Caraxès, elle n’avait aucune envie de payer les pots cassés. Alors, méthodiquement, elle avait passé en revue l’ensemble des éléments, et couché sur le parchemin l’ensemble de ses souvenirs, tout en pointant les incohérences et paradoxes, et en développant ses propres hypothèses.

En soit, le constat était limpide : Ghis les avait empêchés de remonter le fleuve avec leurs troupes et les avait déroutés avec deux personnages de leur expédition comme otages complémentaires à Zamettar. Au cours de l’expédition jusqu’à Yéen, ils n’avaient pas eu maille à partir avec les ghiscaris. En revenant, ces derniers avaient capturés le reste des matelots – enfin ceux qu’elle n’avait pas tué et qui avaient survécus aux crocodiles géants … - et accusaient la troupe valyrienne d’exactions. Par conséquent, le cœur de la situation n’était pas de leur fait, puisque l’incident ayant déclenché leurs récriminations avait eu lieu à Zamettar. Ce qui signifiait donc que le légat n’avait pas tenu ses troupes. Ou qu’on l’avait « aidé » à ne pas le faire. C’était un mouvement classique du Vieil Empire, et elle avait suffisamment discuté, sous couverture, avec des officiels ghiscaris durant sa longue mission d’infiltration à Meereen pour le savoir : la stratégie était l’une des plus vieilles du monde. D’abord, séparer une expédition en plusieurs groupes, et isoler le plus dangereux. Puis, provoquer une rixe, et profiter de sa position pour se débarrasser du danger le plus conséquent, avant de se retourner vers les groupes plus petits et leur faire porter le chapeau. Comme ils n’avaient pas été témoins, du reste, de ce qu’il s’était réellement passé à Zamettar, l’opportunité était trop belle. Mais la magicienne refusait de payer pour d’autres.

D’autant plus qu’in fine, l’expédition avait été ordonnée par le Sénat, et dimensionnée par ce dernier. C’était donc aux politiques avant tout de se demander si envoyer une telle troupe dans un territoire en partie colonisé était judicieux. Et leurs objectifs avaient été remplis. De surcroît, ils auraient pu être beaucoup moins arrangeants qu’ils ne l’avaient été, et ce dès le début. Non, ils avaient fait leur maximum, et avaient même rapporté un artefact à la puissance exceptionnelle. Pas question donc de transformer cette victoire en échec. Encore moins d’être jugés par ceux qui restaient confortablement au Collège et ne connaissaient plus guère les risques du terrain. En fait, autant être honnête : son orgueil démesuré, à l’image du nom qu’elle portait, ne souffrait tout simplement guère cette convocation aux allures de tribunal. Toute de noir vêtue, comme à son habitude, dans une longue robe ajustée aux voilages de dentelle, la manipulatrice runique se composa une expression particulièrement impavide et entra aux côtés de la jeune Valgaris dans le Scriptorium, relevant dans sa tête, et avec un rien d’ironie, le soin laissé au spectaculaire. Entre l’appel de nuit, les pupitres surélevées, et elles-mêmes debout face à cette assemblée en demi-cercle, tout y était. Le dos droit, le menton haut, la Lyseon fixa sans ciller le Magister, et toisa les archimages, y compris Valineon, de ses yeux luisants. Puis elle écouta l’introduction de cette séance, et laissa Herya répondre, étant donné qu’elle avait participé aux deux expéditions à Sothoryos. Sinon, évidemment, par primauté de cercle, elle aurait pris la parole en premier. Une fois que la jeune femme se fut exprimée, Alyrea laissa un silence, désireuse de ne pas laisser leurs interlocuteurs mener entièrement l’échange. Elle fit lentement le tour de l’ensemble des archimages, de droite à gauche, avant de s’arrêter sur le Magister. Lentement, elle salua :

« Magister. Archimages. »

Formel.

« A la question, pourquoi sommes-nous présentes aujourd’hui devant vous, il me semble que vous y avait répondu largement. Cette expédition, dimensionnée par le Sénat, et avec l’appui du Collège, a rencontré une issue inattendue, et des heurts ont éclaté alors que nous étions absentes, Herya Valgarys et moi-même, ainsi que les autres membres du corps expéditionnaires, de Zamettar. Vous enquêtez donc. »

Logique.

« Quant à mon point de vue, je viens de l’exposer, quoiqu’il s’agit davantage en réalité de faits que de mon opinion.

Lorsque l’expédition entière s’est approchée du rivage de Sothoryos, nous avons été empêché d’accoster par les forces ghiscaries présentes sur place. Une délégation a été envoyée, et un accord conclu, pour laisser les troupes du légat Valralys et lui-même à Zamettar. Je n’ai pas participé aux pourparlers, et ne peut donc rapporter que leurs résultats apparents.

Ensuite, nous avons pu partir pour Yéen, que nous avons atteinte. Là, nous avons été confrontés au gardien des lieux, une vouivre, dont nous avons rapporté des preuves de l’existence – j’ai personnellement remis le croc que j’ai pris sur son cadavre à l’archimage alchimiste ici présent pour étude, qui pourra donc témoigner de ce fait. »


Précis.

« Ayant perdu connaissance pendant le combat, je ne peux pas témoigner de sa fin, ni des raisons de notre réveil tardif. Je diffère sur ce point du témoignage d’Herya Valgarys, car à mon sens, l’état de décomposition avancée de la vouivre à notre réveil, comme la survie du mage Lornaelon Haeron, en dépit des blessures extrêmement lourdes reçues avant – et que j’ai examiné brièvement au début de la bataille – m’ont amené à penser que, pour une raison non rationnelle, un certain laps de temps s’est écoulé. Compte tenu de nos propres états, puisque les incisions que je me suis infligée en faisant usage de ma magie étaient refermées, et de mon étude sommaire de l’artefact ramené, j’émets l’hypothèse d’une action de ce dernier sur la trame de la réalité à Yéen, mais ne peut en avoir la certitude sans étude plus avancée. »

Hypothétique.

« La seule certitude possible est qu’à notre retour, nos vaisseaux de transport étaient sous le joug ghiscari, et que leurs officiels accusaient nos troupes d’avoir attenté à l’accord passé. Pendant notre absence, donc. »

Conclusif.

« Je tiens là encore à préciser que nous avons été attaqués sans pouvoir parlementer ou connaître plus avant d’une situation indépendante de notre fait, puisque nous n’étions pas sur les lieux au moment du déclenchement originel de l’altercation ayant conduit à cet état de fait.

Les monteurs de dragons ont appelé leurs créatures pour que nous puissions nous enfuir. Herya Valgarys et moi-même avons fait le choix de ne pas utiliser notre magie, afin de ne pas aggraver la situation, tout en préservant nos vies, puisqu’il nous a semblé critique que nos découvertes ainsi qu’un rapport du contexte parvienne à Valyria. »


Fin.

« Je vous remercie de votre attention. Le rapport circonstancié de mon témoignage écrit est à votre disposition également pour corroborer ce que je viens d’énoncer. »

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La Controverse de ValyriaAlyrea Lyseon & Herya Valgaris
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Le Collège des Mages, Quadrant Ouest - An 1066, mois 12

A l'issue du témoignage des deux femmes, les archimages se concertèrent de quelques regards croisés. Ils devaient également converser entre eux par un dispositif magique de télépathie élaboré par Jaenera Valineon. Si tel était le cas, c'était encore une fois la preuve de son indispensable rôle au sein de du Collège. Même ainsi, alors qu'ils siégeaient tous en tant qu'un tout unique et théoriquement indivisible, on pouvait sentir les dissensions au sein du conseil des mages. Les réformateurs et les conservateurs s'affronteraient là aussi ce soir. Le risque étant que leur querelle ne prenne le pas sur la question nocturne et qu'Herya ainsi qu'Alyrea ne soient que des dégâts collatéraux dans les magouilles politiques... mais pas de la République.

Toutefois, même s'il devait veiller aux agissements de Jaenera, le Magister était un homme bon. Il était sincèrement préoccupé par le sort de ces deux jeunes mages et souhaitait connaître leur lecture de cette affaire dans laquelle on essayait d'entraîner les mages qui auraient alors fait office de coupables idéaux, encore une fois. Jaenera n'avait remarqué aucune duplicité dans le témoignage des deux jeunes femmes qui avaient, par ailleurs, fait honneur à leur enseignement en ces murs et à leur pays en ramenant un artefact de grande valeur. Le problème ne venait pas des mages car ils étaient à des lieues de l'affrontement incriminé par Ghis. Talaegar reprit la parole, plus apaisé.

« Vous vous êtes toutes deux brillamment comportées. Vous avez honneur à toute notre caste. C'est pitié que Valyria si mal ainsi ses enfants les plus précieux... mais c'est ainsi.  »

Jaenera leva les yeux au ciel dans un déploiement de mépris et d'exaspération. Tous savaient qu'elle avait un point de vue sensiblement différent sur la question.

« Nous avons longuement étudié la Pierre de Vie depuis que vous nous l'avez amenée. En groupe, seuls, avec nos assistants... la conclusion reste la même. Il s'agit visiblement d'une émeraude pure enchantée à l'aide d'un très puissant sortilège de sang-magie. Les incantations et son fonctionnement sont au-delà de nos connaissances actuelles mais ton intuition est la bonne, Alyrea. La Pierre semble avoir une capacité d'altération du temps. Quant à son don de vie... elle donne autant qu'elle reprend. Ce qui laisse rêveur quand on imagine combien les créatures que vous avez rencontrées semblent anciennes. »

Les archimages acquiescèrent tous d'un même mouvement. Si la politique était une chose qui les divisaient, la recherche de la connaissance les unissait toujours, et bien plus fortement encore. Même Jaenera s'adouçissait à cette perspective.

« Nous convaincrons la République du bien-fondé d'une nouvelle expédition sur ces lieux. Et cette fois, nous en prendrons possession pour de bon. Nous verrons pour installer un contingent de mages sur place. Quelques pyromanciens devraient tenir à distance les créatures locales... Ghiscaris inclus. Mais passons à un sujet que je souhaite aborder avec vous tous, ce soir. »

Tout le monde se jeta des regards intrigués. Cette information-là, le Magister ne l'avait partagée avec personne. Jaenera s'agita nerveusement sur son siège, se demandant ce que le vieux bougre avait encore imaginé. Le vieil homme, qui passait pour l'un des mages les plus sages et puissants du monde, dessina dans l'air ce qui semblait être une rune basique qu'Alyrea reconnût comme une simple incantation pour révéler un objet caché. Des parchemins apparurent devant chaque archimge. Chaussant une paire de loupe sur son nez aquilin et fripé, le Magister se racla la gorge avant de continuer.

« Si notre magie dépend du sang et de la qualité de ce dernier, nous savons qu'elle est également liée à la force du corps et de l'esprit qui l'invoque. En étant exposées à la Pierre de Vie, vous avez gagné une formidable chance. La Pierre a visiblement effacé les dix dernières années de prix prélevés sur vos corps et vos esprits par la pratique de notre magie. Herya Valgaris, nous t'invitons à entrer dans le Cinquième Cercle du Collège des Mages de Valyria. Tes travaux avec la guilde des tisserands sont intéressants mais nous pensons que la Pierre t'offre une opportunité exceptionnelle. Souhaites-tu rejoindre ce nouveau cercle et commencer une nouvelle vie de spécialiste de la Divination au sein du Collège ? »

Le vieil homme se tourna ensuite vers Alyrea.

« Tu as agi avec vaillance et puissance, Alyrea. Tu fais un excellent élément pour notre pays et ce Collège. Nous avons convenu que, lorsque le temps viendra, tu seras la candidate la plus probable pour devenir archimage de l'Incantation Runique. »

Ce fut alors qu'un mage assistant du Magister se faufila discrètement jusqu'à lui. Il lui murmura quelque chose à l'oreille puis repartît sans demander son reste. Le Magister se pencha par-dessus son parchemin, scrutant du regard les deux mages.

« Les noms de Iason Valralys et d'Adhara vous disent-ils quelque chose ? »


Herya Valgaris
Herya Valgaris
Mage

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Le Collège des Mages, Quadrant Ouest - An 1066, mois 12

Herya écouta attentivement sa voisine qui avait une éloquence sans nul autre pareil. La jeune femme n'avait pas grandi dans un milieu favorisant cette manière de s'exprimer et même si elle s'améliorait de jour en jour, elle n'atteindrait sans doute jamais le niveau d'Alyrea. Après tout, une femme issue du peuple le restait toute sa vie, en dépit de son évolution sociale. Ses oreilles se portèrent de nouveau sur le discours du Magister et peu à peu, les muscles de la Valgaris se détendirent. À première vue, les dieux avaient été avec elles ce soir. Il loua l'expédition, mais également la découverte de la Pierre de Vie. Lorsqu'il ajouta "Ce qui laisse rêveur quand on imagine combien les créatures que vous avez rencontrées semblent anciennes.", la jeune femme ne put s'empêcher de froncer les sourcils. Tout ce qu'ils avaient vécu à Sothoryos ne laissait en rien rêveur.

Les souvenirs de la cité jonchée de corps décomposés depuis longtemps, ou peut-être depuis peu, à en juger les pouvoirs de la Pierre de Vie, avaient provoqués cauchemars et insomnies durant des semaines après le retour de la première expédition. Herya avait eu en bouche le goût de la mort pendant des jours. Cette simple pensée la fit frémir. Le Magister était sans doute un peu loin de la réalité, mais la mage fit le choix de se taire.

L'annonce d'une troisième expédition la ramena quelque peu à la réalité. Malgré les dangers encourus et les bêtises commises par certaines personnes, la perspective de continuer à en apprendre plus sur la Pierre de Vie mais également de potentiellement élucider le mystère des centaines de mort raviva la flamme aventurière d'Herya. Mais cette flamme prit une autre tournure. Le Magister lui proposa d'entrer au sein du Cinquième Cercle. Enfin, sa vie prenait une nouvelle direction. Des années de travail acharné, de recherches et d'expérimentation prenaient enfin un sens. Il était évident que la réussite de l'expédition - tout du moins sur le principe - avait été un accélérateur majeur, mais elle ne devait cette ascension qu'à elle et elle seule.

Elle s'inclina respectueusement face à l'assemblée et plus particulièrement face au Magister.

- "Cher Magister, chers Archimages, je tiens en grande estime cette proposition. Rejoindre le Cinquième Cercle est un honneur qu'il me serait impossible de refuser. Par ailleurs, pouvoir aider à la compréhension de la Pierre de Vie tout en menant à bien mes travaux sont une perspective des plus captivantes."

Son coeur tambourinait dans sa cage thoracique. Elle, la fille des tisserands à peine importants au sein de la guilde, grimpait les échelons. Le destin sembla lui sourire. En peu de temps, elle s'était associée avec la Lumière, elle était revenue vivante et victorieuse d'expédition, s'était vraisemblablement débarrassée de la Voix et était parvenue au Cinquième Cercle. Quelle serait la prochaine étape ? Déjà, sans doute, faudrait-il régler cette union avec Yraenar qui traînait depuis bien trop longtemps, et tenter de redresser le marché familial. Il faudrait aussi songer à s'entretenir avec Baelor au sujet du commerce, et négocier de nouveaux financements pour ses projets, et peut-être même s'associer à son oncle, ou encore...

Son esprit s'emballa autant que son coeur et elle en eut presque le vertige.

- "Je....... suis..... toujours là !" - hurla la Voix, résolue à se battre jusqu'au bout.

Mais l'heure n'était pas aux projets. Il fallait d'abord mener cet interrogatoire à son terme, et après, seulement après, les Valgaris pourraient célébrer l'ascension de leur soeur. Lorsque le Magister mentionna Iason Valralys et Adhara après des deux femmes, le lien entre les évènements et leurs camarades laissés aux mains des ghiscaris ne tarda pas à se dessiner.

- "Eh bien oui, nous avions décidé, d'un commun accord, de les laisser à bord du navire afin de garantir notre bonne foi auprès de l'Empire Ghis. Iason Valralys, de par son statut, nous semblait être tout à fait à même de parlementer au besoin il me semble. " - elle se tourna vers Alyrea - "Peut-être sauras-tu confirmer ou bien apporter quelques précisions à mes propos ?"



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La Controverse de Valyria Alyrea Lyseon et Herya Valgaris face au Magister

Le Collège des Mages, Quadrant Ouest - An 1066, mois 12

Alyrea accueillit les conclusions du Magister avec un sourire poli, qui ne disait rien de ses propres pensées, bien qu’elle ne résistât pas au plaisir de coulisser un regard où perçait une lueur difficilement définissable envers Jaenera Valineon. Elles étaient de la même génération de mages, et il était évident qu’une dynaste ne pouvait qu’éprouver une jalousie toute naturelle à avoir été supplantée dans la course aux honneurs magiques. Bien entendu, sa chasteté forcenée pour un homme qui, si les rumeurs étaient vraies, mettrait bientôt de côté son épouse pour sa nièce et son siège au Sénat lui faisait éprouver un mépris évident, car enfin, ce n’était pas digne d’une valyrienne que d’arborer un deuil pour un amour mort avec autant de fracas. Certes, elle aurait pu éprouver de la compassion, compte tenu de sa propre situation, et c’était sans doute le cas. Mais elle avait sacrifié aux apparences et manœuvré avec plus d’élégance. Et puis, in fine, Alyrea n’avait jamais été tendre avec ses rivales et rivaux, se tenant en trop haute estime pour ne pas se complaire dans une forme de dédain larvé envers ceux ne parvenant pas à se qualifier pour son amitié. De surcroît, elle n’appréciait que modérément la campagne agressive de la Valineon pour faire valoir ses idées, préférant un peu plus de subtilité. Mais enfin, la question n’était pas là, et son visage exprimait toujours de la neutralité. Ce dernier se teinta néanmoins de curiosité quand furent exprimées les hypothèses du Collège de la Pierre de Vie. La perspective d’étudier à nouveau l’artefact alléchait la mage, qui soupesa l’envie de demander à le faire. Plus tard, sans doute. Mais elle était certaine qu’avec quelques runes mélangées, et de nouveaux réactifs … Oui, elle avait déjà en tête un tracé pour tenter de …

Ses pensées furent interrompues brusquement quand le Magister déclara vouloir nommer sa comparse du soir au Cinquième Cercle. D’un geste discret du menton, elle marqua son approbation. Son sang était peut-être mêlé, et ses origines bien éloignées des siennes, mais elle avait du talent, et l’âge était correct, un peu jeune pour certains, mais cela pouvait être acceptable. Quant à elle-même … A vrai dire, elle ne retint qu’une chose : il était temps d’accélérer le départ de l’archimage des runes. Son siège lui appartiendrait, lui appartenait. Le Magister n’avait fait que souligner l’évidence : elle était la candidate la plus logique pour cette position, et la lorgnait depuis plusieurs années. Il faudrait simplement qu’elle continue à mettre en avant ses créations et attire davantage de soutiens, internes comme externes tout en trouvant un moyen d’accélérer les choses, si elle le pouvait. Son ambition n’avait que peu de bornes, et la modération n’avait jamais été un mot qu’on lui associait, bien qu’elle aimât prendre son temps. Patience et minutie ne rimaient pas forcément avec attentisme. Comme il était attendu d’elle, elle remercia l’assemblée d’un simple :

« Lorsque ce temps viendra, j’espère me montrer digne de cet honneur, Magister, Archimages. En attendant, je continuerai à apporter ma contribution au Collège, et suis également prête à mettre mes connaissances des runes au service de la compréhension de la Pierre de Vie. »

Alors qu’elle finissait de parler, l’arrivée d’un intrus dans le cénacle la fit hausser un sourcil. Etrange. Ces réunions requéraient le huit-clos, à moins qu’un événement de grande importance ne vienne le troubler. Que pouvait-il bien se passer ? La réponse vint en une seule question, et Alyrea se retint pour ne pas éclater de rire. Aucune coïncidence possible, d’autant qu’elle avait déjà amplement disserté sur la question lors de sa première déposition. Manifestement, Valyria avait trouvé ses coupables. Ou en tout cas, de potentiels coupables.  Ou finalement, des personnes qu’elle pourrait charger à loisir et éviter ainsi que le couperet ne tombe sur les deux mages. Si la Lyseon avait raisonnablement confiance dans l’antique puissance de son nom pour la protéger, et savait que la plupart de ses comparses d’expédition étaient hors d’atteinte, il n’en allait pas de même pour Herya, et elle n’avait aucune de plonger avec la jeune mage, par association. Alors qu’un légat issu de rien, et une étrangère … Si elle n’avait pas été assez explicite au début, elle allait l’être davantage là. Hochant la tête à l’invitation d’Herya, Alyrea reprit la parole :

« Comme je l’ai mentionné dans mon propos liminaire précédent, lors de l’arrivée de la seconde expédition à Sothoryos, nous avons été accueillis par des forces ghiscaries. Le légat de la première armée, Iason Valralys était à la tête de nos troupes, en vertu de son rang. Il avait également participé à la première expédition et menait donc naturellement la seconde. Quant à la mercenaire qui l’accompagnait et faisait office de garde du corps, son nom était bien Adhara Nahram. Originaire de la Rhoyne, d’après ses traits physiques. Parlant le ghiscari avec fluidité, j’ai pensé qu’elle ferait office d’interprète pour le légat, et que c’était pour cela qu’il l’avait choisie. Sinon, Lornaelon Haeron ou moi-même aurions pu l’accompagner, comme vous savez que nous maîtrisons parfaitement cette langue. »

Et pour cause, puisqu’ils avaient passé une année entière au sein du Vieil Empire en tant qu’espions pour la République et le Collège. Bien entendu, ce qu’elle révélait avait un dessein évident. Elle continua :

« Le commandant Barlaris, décédé durant notre expédition, les a accompagnés pour parlementer avec les ghiscaris. Il a semblé à tous qu’envoyer nos deux principaux commandants militaires était un gage de bonne volonté. Quant à la mercenaire, comme je l’ai dit, j’ai conclu qu’elle devait avoir été requise par le légat pour servir d’interprète.

Lorsqu’ils sont revenus des pourparlers, proposition a été faite de laisser le légat et sa garde du corps avec le reste de nos troupes. Il semblait que ce soit la seule condition qui satisfasse les ghiscaris. Je ne cache avoir pensé que le légat serait le seul à même de tenir ses troupes dans ces conditions, aussi cela m’a semblé cohérent. Qu’il garde à ses côtés son interprète, là encore, était relativement logique. »


Restait donc à conclure :

« Ce fut notre dernier contact avec ces deux individus. A titre personnel, je n’avais aucune connaissance d’Adhara Nahram auparavant, et si j’ai entendu, comme tout un chacun, la nomination d’Iason Valralys comme légat, je n’avais pas de relations avec ce dernier. »


Voix de l'Ombre
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La Controverse de ValyriaAlyrea Lyseon & Herya Valgaris
face au Magister

Le Collège des Mages, Quadrant Ouest - An 1066, mois 12

Le silence retomba sur la salle d’audience où Alyrea et Herya étaient questionnée par le Collège des Mages. Si la soirée prenait un tour définitivement intéressant ailleurs, les choses étaient encore floues chez les mages, et le Magister le savait. De la tour du Conseil et des salles du Sénat, deux noms revenaient avec insistance. Ceux du légat disparu et de cette interprète. Comme ils n’étaient liés à aucune grande famille, ils étaient sans protection et les élites politiques valyriennes s’accordaient à dire que sacrifier ces deux individus pour éviter une guerre – ou tout du moins la retarder – était un bien maigre prix à payer.

Le Magister se contenta des retours flous des deux mages. Visiblement, aucune des deux ne souhaitait mettre en accusation leurs compagnons disparus. C’était frustrant de ne pas avoir une accusation en bonne et due forme qui aurait contenté la République, mais Talaegar y voyait la sagesse de cette jeune génération de mages. Après tout, pourquoi contenter la République lorsque celle-ci se retournait contre ses enfants ? En réponse à leur mise en accusation, les mages répondraient par une vague confirmation de soupçon envers Iason et Adhara, sans aller plus loin.

« Bien, nous vous remercions. Nous transmettrons ces informations corroborant notre impossibilité à disculper de tout soupçon ces deux individus. »

L’ambiance restait pesante car ils étaient nombreux à savoir que cette nouvelle attaque des institutions de la République allait encore crisper le débat au sein du Collège. Déjà, Jaenera fulminait de cette décision. Il ne fallait pas être grand clerc pour imaginer ce qui allait suivre. Sous peu, l’archimage de la domination mentale reprendrait sa campagne contre le vieux statut quo qui permettait à Talaegar d’exercer comme il l’entendait. De plus en plus de mages allaient être forcés de se placer sur un échiquier interne alors que justement, le Magister voulait préserver la concorde entre les mages pour permettre à ces derniers de toujours présenter un front uni à leurs adversaires.

Pourtant, que pouvait-il faire alors que les vues de Jaenera séduisaient les jeunes mages, dont certains prometteurs ?

D’ici la prochaine crise, le Collège devait continuer ses travaux sur la Pierre de Vie. En son for intérieur, le vieux mage craignait qu’elle ne s’activât au cœur de Valyria pour piller la force vitale de son peuple. Pourtant, il n’avait aucune connaissance des lieux et la seule chose qu’il pouvait faire, c’était continuer de l’analyser avec des experts, avec ceux qui avaient d’ores et déjà étaient mis en contact avec son étrange pouvoir. Inverser le temps, voilà qui était saugrenu tant cela semblait impossible. On murmurait certaines choses sur des rituels très noirs, aux confins des connaissances de la magie valyriennes, mais rien d’aussi radical. La Pierre réagissait comme un contenant qu’elle redistribuait de manière égale. Les descriptions faites par les aventuriers de Sothoryos démontraient même des facultés diverses. Il était possible de contrôler ce pouvoir avec une certaine finesse, mais ces connaissances étaient peut-être perdues pour l’éternité.

Ou bien, les réponses à toutes ces questions se trouvaient effectivement à Sothoryos, de l’autre côté de la Mer d’Eté. Talaegar remercia toute l’assistance, les archimages comme les deux accusées, et les pria de sortir.

Ce soir, il souhaitait rester seul pour envisager le futur avec sérénité.



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