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Maegon Riahenor
Maegon Riahenor
Seigneur-Dragon

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t1444-maegon-riahenor-fea
La trahison ne réussit jamais, car, autrement, on lui donne un autre nom Là où l'écueil de la popularité mérite récompense.

Mois 10 de l'an 1067, Loge Privée des Riahenor

La vie avait repris son cours. Comme il était doux et enivrant de voir les danses et les couleurs réapparaître dans les rues. Les sourires des citoyens de Valyria ramenaient la mémoire à des jours plus heureux et surtout un avenir radieux. Là où, à la nuit tombée, se dressaient des postes de guet, on retrouvait à nouveau l'amuseur de rues. Ici l'étal du marchand retrouvait son abondance d'autrefois. Les catins et les tavernes connaissaient une richesse inégalée et l'on disait même que l'exotique Sabbha la Noire était plus devenue plus riche que les Arlaeron et que ces bâtards égrenaient volontiers les rues de la ville.

L'amphithéâtre jouissait également d'une prospérité nouvelle. Les drames valyriens y côtoyaient les comédies Rhoynars et les prêches sauvages de certains prêtres. Quelques mois plus tôt, peu de citoyens s'y pressaient. Ni l'envie ni le temps de profiter de cet endroit en plein jour. Effectivement, le quidam ne pouvait s'émerveiller des jeux d'ombres et lumière du maquillage, du doute quant à l'identité de la femme de Figaeryx - ce valet coquin, ce serviteur virevoltant, mais aussi nigaud maladroit. En d'autres termes, la fête battait son plein à Valryia jusqu'à ses recoins autrefois délaissés.

Maegon Riahenor était fier d'avoir été la pierre angulaire avec ses frères et soeurs dynastes de cette liberté retrouvée. Depuis six mois, il se voulait présent. Tous pouvaient le voir presque chaque semaine à la cour draconique, à la fosse des dragons, au bazar ou plus simplement à l'amphithéâtre. Sa loge privée, toujours gardée par un ou deux membres de sa maisonnée regorgeait de serviteurs et il n'était pas rare de le voir tenir un conseil avec ses alliés de l'ancienne faction bleue ou courtiser de nouveaux soutiens. Ce soir là ne faisait pas défaut alors que la foule commençait à s'agglutiner dans les gradins. Maegon trônait déjà sur son siège curule, vêtu d'une toge aux couleurs de la dynastie. Arrachant distraitement quelques grains de raisin de sa grappe, il releva la tête en entendant les pas feutrés derrière lui. D'un geste de la main, il fit signe à ses serviteurs qui s'empressèrent de baisser le carré de tissus au dessus de la loge, plongeant le dynaste et son invité dans la pénombre.

"Sombre temps que voilà n'est-ce pas ?"

Avec un sourire torve, Maegon se tourna vers le nouveau venu et lui fit signe de prendre place. La réunion des deux hommes se devait être discrète, si ce n'était pas secrète. Leur envergure et leur popularité étaient pour ainsi dire polarisées. Or les mages savaient l'explosivité d'une telle rencontre. Maegon ne doutait pas que de fidèles et vicieux agents de la République - ou d'autres partis - ne manquaient d'essayer de deviner le visage qui se cachait dans les ombres à ses côtés. Malgré tout, ils pouvaient bien essayer de deviner. Maegon ne recevait à l'amphithéâtre que ses soutiens les moins importants - ou ceux qu'il voulait garder oubliés. C'était notoriété publique. Or la pergola de soie faisant pencher la balance pour la seconde hypothèse.

"J'espère que tu me pardonneras pour le temps entre notre dernière rencontre et celle-ci. Les récents évènements m'ont forcé à faire du ménage parmi mes affaires courantes. Un regrettable accident, très regrettable..." Maegon se tourna pour observer le peuple, ce cher et doux peuple qu'il haïssait autant qu'il l'aimait : "Ce qui est arrivé ce jour est d'une tristesse sans nom. Je me dois de m'excuser pour les mots durs que certains ont pu mal interpréter. Les traîtres ne doivent pas être tous châtiés. Certains parmi vous n'étaient que d'innocentes victimes collatérales, simplement dévouées à leur cause. Les véritables rats se cachent bien plus que l'État-Major. Toi tu ne portes que le nom désormais maltraité de ton père."

Avec une certaine délicatesse, Maegon se pencha en avant : "As-tu déjà entendu le drame de Lucerys Oeil d'Argent ? Evidemment. Ce n'est qu'une question rhétorique et tu en étais... proche. Je crois que nous devons nous soutenir. Toi dans ta réputation écorchée par ce tragique évènement, moi... car je vois en toi un certain potentiel brut digne de ton père. Je pense que tes mains méritent plus que l'or et les outils des marchands. Au contraire, je pense que la trahison devrait parfois porter un autre nom et être récompensée." Se tournant à nouveau vers l'inconnu, le dynaste se fit soudainement flegmatique :

"Qu'en penses-tu ? Je vois que tu veux servir à nouveau. Je te demande simplement une réponse en trois lettres. Accepterais-tu de revenir à la lumière en tant que capitaine de ma garde Vagar ?"



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La trahison ne réussit jamais, car, autrement, on lui donne un autre nom !feat Maegon Riahenor

10ème Mois de l'An 1067, à Valyria, loge privée des Riahenor

Le Réveil de la Triarchie fut un jour qui aurait pu basculer dans le chaos. Heureusement, les différents protagonistes, ayant pris part à cette journée, avaient bien conscience de l'importance de ne pas provoquer de catastrophe. Mais il n'aurait pas fallu grand-chose pour que la situation s'envenime et qu'au lieu d'entendre la vie reprendre son cours, ça soit les bruits d'une guerre civile. Nul doute que ce jour là, les Quatorze avaient regardé avec beaucoup d'attention le jeu dangereux auquel s'adonnaient leurs enfants. Des décisions importantes avaient été prises. La fin du couvre-feu, la fin des factions, le départ de la IVème Armée de la capitale. Oui, les politiciens n'avaient pas chômé. Malheureusement, le Légat de la Ière Armée attendait toujours son procès alors que six longs mois étaient passés. Pourquoi attendre autant de temps ? Il avait bien du mal à le savoir. C'était exagéré. Il avait la profonde conviction que si l'on ne statuait pas sur son sort, c'est parce que l'on voulait le punir. Une façon pour l’État-Major de passer ses nerfs sur leur faute. Ils avaient perdu du crédit avec cette histoire de couvre-feu. Ils avaient failli perdre bien plus, mais finalement, les choses se sont calmées.

Vagar n'avait plus son commandement pour le moment. Le jugement allait se faire, mais il ne savait pas encore à quelle sauce il allait être mangé. Loin de se décourager, l'homme ne sombra pas dans l'alcoolisme à errer dans les rues de la ville, jurant contre les Dieux que ce que l'on lui faisait vivre était injuste. C'était ainsi ! Il avait sorti pas mal de vérités ou du moins de pensées profondes et ça n'avait pas plu aux nobles. De son point de vue, il était certain que sans son intervention, il n'y aurait pas eu que Maerys Qohraenos qui aurait reçu des projectiles de la foule. On pouvait vouloir lui faire porter le chapeau, il avait agi pour de bonnes raisons, quoique puisse en penser certains. Du coup, il patientait. On lui avait bien expliqué qu'il n'avait pas le droit de parler aux soldats de la Ière, mais malgré tout, il parlait à sa tante. Elle, continuait d'officier au sein de l'élite des forces de Valyria et de le côtoyer pour les affaires familiales.

Sa routine avait changé. Désormais, il se donnait du temps pour ne pas perdre la main en s'entraînant à l'épée, à la lance ou encore au couteau. Ensuite, il avait demandé à son père de pouvoir aller sur certains chantiers pour travailler la matière. Tradition de la famille, chaque fils Nohtigar devait savoir travailler le bois ou la pierre. Pour le coup, c'était le bois qu'avait choisi le troisième fils de la famille. Cela lui permettait de se concentrer sur un projet de ses débuts jusqu'à son achèvement. Il avait oublié à quel point il aimait ça. Ça le changeait des réunions et des supervisions d'entraînement, des planifications de patrouille et des enquêtes. Le Patriarche lui avait bien proposé un travail qui soit plus en adéquation avec son statut, mais ce dernier avait refusé. Du coup, il arpentait les entrepôts familiaux ainsi que certains chantiers pour apporter son aide là où elle était nécessaire.

Un jour, alors qu'il arrivait à la demeure familiale, un serviteur lui apprit qu'il avait reçu un pli. Il parcourut la missive et fut assez étonné d'y voir la calligraphie soignée de Maegon Riahenor. L'homme avait été son Légat alors qu'il servait dans la IIIème Armée durant la guerre contre Ghis. Il ne l'avait pas revu depuis ce jour où les Dynastes firent leur sortie de groupe. Que pouvait-il bien lui vouloir ? Le mot ne le précisait pas. Il lui était simplement indiqué qu'il devait se rendre à l'Amphithéâtre le soir même. Voilà un lieu qu'il n'avait plus fréquenté depuis belle lurette. Son devoir de Légat ne lui avait pas permis ce genre de loisir durant les quelques mois de tensions qui avaient régné à Valyria. Il demanda à son père si ce dernier avait tenté d'entrer en contact avec le Dynaste pour le procès ou autre chose et ce dernier lui jura que non. Il était tout aussi étonné bien qu'il tempéra en disant qu'il souhaitait peut-être savoir comment se portait l'un de ses anciens officiers. Ce dont doutait, un peu, Vagar. Il n'était pas proche du Riahenor. Il aurait sans doute préféré l'être davantage de sa soeur-épouse.

Soit, piqué par la curiosité et parce qu'il était toujours de bon ton de répondre à une invitation, il passa le reste du temps à se préparer. Une fois qu'il fut correctement lavé, habillé et sustenté, il fut l'heure de se rendre à son rendez-vous. Arrivé sur place, on le conduit directement à la loge privée de Maegon. Là, il l'entend lui poser une question.

« Moins sombre quand même qu'il y a quelques mois. »

Le commerce reprenait, chaque corps de métier devait souffler et avait la possibilité d'utiliser son argent dans les lieux prévus à cet effet sans craindre de se faire prendre par la patrouille parce qu'ils n'avaient pas respecté le couvre-feu. Se retournant vers lui pour l'accueillir, Maegon fait signe à Vagar qu'il prenne place près de lui. L'homme s'exécute et attend. Il attend de découvrir pourquoi il a été appelé ce soir et pourquoi ici. Voulait-il se montrer en public pour assurer un peu d'intimité ? Il se dit qu'en attendant patiemment, il aurait la réponse aux questions qu'il se posait. En bon animal politique, Maegon devait apprécier s'écouter parler. Cela tombait bien, Vagar n'était pas bavard. Du coup, il attendit que le Riahenor lance la suite. Il s'excusa de ne pas avoir cherché à le contacter plus tôt. Le Nohtigar ne s'en formalisa pas. Le Dynaste ne lui devait rien et ils n'étaient pas proches. Qu'il le fasse un mois plus tôt ou ce soir, quelle importance ? De plus, il tente d'expliquer ce qu'il avait voulu dire ce fameux jour qui a failli faire basculer la République dans l'horreur. Une nouvelle fois, pourquoi lui expliquer à lui ?

« Tu as dit ce que tu pensais devoir dire. Je ne me suis nullement senti offensé. Je suis un soldat, il me faut bien plus que des mots pour m'atteindre. »

L'homme continua de parler et Vagar sentait qu'il n'allait pas tarder à découvrir ce qu'il lui voulait vraiment. Il souhaitait qu'il le soutienne tandis qu'il ferait de même pour lui ? Que voulait-il dire par là ? Était-ce une entrevue pour lui faire comprendre qu'il lui apporterait son soutien lors du procès ? Parce qu'en l'état, c'était la seule manière, pour Vagar, de lui venir en aide. Le Dynaste semblait croire que les outils n'étaient pas dignes d'un homme de son talent, mais lui trouvait que c'était plutôt une noble occupation. Tout comme il devait être noble pour Maegon de venir se ressourcer ici en regardant une pièce et en faisant de la politique. Et là, le couperet tomba... Devenir Capitaine de sa garde ? Lui avait-il vraiment demandé ça ? Ainsi, cet entretien n'avait rien à voir avec le procès ? Il lui demandait une réponse en trois lettres, il allait être déçu.

« Serais-tu au courant de choses que j'ignore par rapport à mon procès Maegon ? Me tends-tu la main parce que mon sort est déjà scellé et que je peux dire adieu à mon poste de Légat de la Ière Armée ? »

Ce poste, il le méritait amplement ! Il avait servi honorablement, et même dans les derniers jours avant le Réveil de la Triarchie. Après tout, il avait risqué sa vie dans les terres de l'Empire Ghiscari pour s'assurer que la Harpie ne soit pas en mesure d'agir tout de suite contre Valyria. Cette mission était secrète, mais il avait quand même servi aux côtés du fils bâtard de la Lumière de Sagesse Cellaeron. Il avait également risqué sa vie pour répondre à l'appel d'une ancienne Lumière de Sagesse, Arraxios Maerion, pour enquêter sur ce qu'il y avait dans les tréfonds du sous-sol de la capitale. Bon sang, il avait servi sans rien demander en retour, il ne pouvait se voir simplement proposer un poste de capitaine d'une garde quelconque. Quand bien même, c'était celle d'un Dynaste ! Les dieux, se moquaient-ils de lui ? Vagar serra les dents, mais ne dit rien.

Maegon Riahenor
Maegon Riahenor
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Mois 10 de l'an 1067, Loge Privée des Riahenor

Le passage de Maegon à la tête de la Troisième Armée avait été rapide. Guère plus que quelques mois, dont une majeure partie se déroula au coeur de la tourmente de Tolos. L'époque lui semblait bien lointaine désormais. Il revoyait parfois dans son sommeil les corps décharnés des sang-purs abandonnés dans la rue, il se disait même que les chiens y prenaient goût. Le souvenir famélique du siège ne l'empêchait certainement pas de dormir. Le dynaste n'y voyait là qu'un vague rappel de l'horreur de la guerre. Il se rappelait également de la simplicité certaine dans les relations avec ses subordonnés et les ordres. L'autorité conférée par un titre avait quelque chose de presque enivrant. Malgré tout, il n'y avait là aucun honneur, ce n'était qu'un service rendu à la patrie. Or, quand on était dynaste, rien ne valait que de mériter son autorité naturelle.

Pourtant, Maegon appréciait la conversation simplement quantique de l'ancien Légat. Un homme de valeur, il n'en doutait pas. S'il ne s'était jamais immiscé dans les cercles privés du dynaste lors de son ascension dans l'armée, Vagar faisait parler de lui. Parfois en bien, parfois en mal, il n'en restait pas moins un atout. Maegon y voyait là un outil, une possibilité de pouvoir compter sur une certaine morale qui lui manquait. Tous le jugeaient à l'aulne de ses propos et de ses actes - sans se soucier du contexte. Certes, il avait autrefois humilié, voir poussé à une tentative de suicide, ses cousins et membres de la famille. Certes, il n'avait versé aucune larme lors de la mort de sa petite dernière. Les gens de basse extraction ne pouvaient comprendre l'humiliation et la douleur de voir des branches secondaires se gausser de la légitimé salique. Et nul ne pouvait savoir à quel point Maegon rayonnait de fierté devant les succès de Saerelys. Un sacrifice qui en valait la peine. Même Vaelyra aurait acclamer les choix de son époux si elle n'était pas aveuglé par cet amour maternel aussi fat que nécessaire.

Pour en revenir à Vagar, il représentait aux yeux du dynaste une certaine pureté et légitimité qui lui manquait. Un officier droit dans ses bottes, fidèle et méritant ne pouvait que lui accorder de l'imperium précieux dans le jeu politique. Maegon avait longuement tergiverser à ce sujet. Le Légat n'était pas un homme que l'on achetait et, pour avoir été son supérieur, il connaissait les limites de sa foi envers la République. La rigidité patriote de l'homme pouvait se révéler un frein. Il n'avait aucun attrait pour la gloire et l'or. Désormais qu'il n'avait rien à perdre et tout à gagner, Maegon espérait pouvoir le draper de sa casaque. Les évènements récents ne l'enchantaient guère mais il connaissait l'amour du peuple et de la Iere pour le Légat déchu. Encore une fois, une valeur s'ajoutait à la qualité de l'homme.

"Te sentirais tu insulter par mon offre Vagar ? Le monde t'a tourné le dos ces derniers mois. La plupart des politiciens te voient comme un traître et certains comme les Tergaryon appellent à l'hallali pour te servir en pâture au dragon affamé de leur cause." Maegon nota les mâchoires serrées de l'ancien militaire et sourit intérieurement. "Les mots t'atteignent plus que tu ne veuilles le faire croire, soldat. Et pourtant, tu te méprends sur ma volonté. Je cherche au contraire à t'offrir un soutien dans ton procès. Ne croies pas que ma voix ne comptera pour rien."

Maegon se pencha en avant et sa main enserra le poignet de Vagar pour capter son regard. Avec un sourire torve, le dynaste reprit : "Les promesses creuses ne sont pas de mon ressort ; je ne suis une Lumière de Sagesse gonflée de vent et de pâtisseries. Tes chances de récupérer ton statut au sein de la Iere sont très minces et ton futur en tant que soldat nébuleux. Deviens capitaine de ma garde et les gens verront que Maegon Riahenor, aussi inflexible qu'exigeant, te fais suffisamment confiance pour mettre sa vie entre tes mains. Je parlerai en ta faveur lors de ton procès. Si nous réussissons, nous gagnerons à avoir un homme de talent et fidèle à la République à la tête de la Iere Armée. Dans le cas contraire, je t'offre une porte de sortie honorable, bien mieux que devenir charpentier ou un nouveau Tyvaros dans la mer des mercenaires. Soyons honnête Vagar, je gagnerai autant que toi à voir ton nom et ta réputation liée à la mienne que toi à me servir. Qu'en penses-tu, Légat ?"


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La trahison ne réussit jamais, car, autrement, on lui donne un autre nom !feat Maegon Riahenor

10ème Mois de l'An 1067, à Valyria, loge privée des Riahenor

Les différentes classes sociales se rapprochaient au gré des événements. Malgré tout et peu importe la crise, les Dynastes et autres membres de la haute noblesse comme les Tergaryon n'avaient de cesse de regarder de haut les autres Valyriens qu'ils pensaient moins bien nés qu'eux. Pourtant, un homme n'était qu'un homme. Ils mangeaient, discutaient, baisaient ou se rendaient aux toilettes comme le plus simple citoyen. Et jusqu'à preuve du contraire, leur merde ne sentait pas la rose et ne se couvrait pas d'or. Du coup, cela amusait parfois et agaçait souvent Vagar de voir des hommes se penser supérieur parce que le sort avait décidé de les placer dans les bonnes familles à la naissance. Il n'avait aucun complexe d'infériorité. Il ne se sentait pas moins qu'un autre peu importe d'où il venait. Pour lui, il fallait faire ses preuves autrement que par son nom de famille pour être quelqu'un. Il fallait avoir prouvé qu'en partant de rien, on avait accompli beaucoup.

L'homme se trouvait face à l'un de ceux qui descendaient des trois familles qui avaient bâti ce pays. Si pour le coup, cela méritait du respect, ce respect devait être plutôt dû aux Fondateurs qu'à leurs descendants. Vaekar, Lyseon et Riahenys étaient les véritables architectes, ils avaient ouvert la voie pour qu'un nouveau peuple trouve sa terre promise. Les enfants des enfants de ces trois personnages n'avaient qu'un nom prestigieux et peu d'actes à la hauteur de ces faits pour pouvoir se gausser de tant d'importance. En vrai, pour Vagar, ils ne faisaient que profiter du travail de leurs ancêtres. Ils exigeaient le respect que les Fondateurs méritaient alors que les descendants n'eussent pas forcément fait grand-chose pour le mériter si ce n'est porter leurs noms. Il en était de même de Maegon Riahenor. Certes, Kheldar Nohtigar, le Patriarche Nohtigar, respectait les descendants des Fondateurs. Malheureusement, il n'avait pas su transmettre ce respect à son dernier-né. Lui, ne voyait la valeur d'un homme qu'à ses accomplissements. Et qu'avait accompli Maegon ? Rien qui ne lui soit donné par son prestigieux nom.

Alors bien sûr qu'il se sentait insulté quand il faisait semblant de lui tendre la main en lui proposant d'être le responsable de sa sécurité. Il était le Légat de la Ière Armée ! L'armée la plus puissante et la mieux entraînée de toutes, celle qui devait s'assurer de la protection de la capitale de la plus puissante République en Essos, mais pas seulement... Elle assurait également la sécurité des Lumières, du Sénat et de tous les citoyens qui croyaient fermement aux symboles représentés par le Collège des Mages ou encore les Temples des Quatorze.

« Qui ne se sentirait pas insulté par une telle proposition quand l'on sait les responsabilités qui ont été les miennes jusqu'à présent ? »

Il tourna la tête et dirigea son regard vers la scène. Il continua d'écouter ce que disait son interlocuteur tout en focalisant ses yeux sur la demoiselle qui était en train de lire son texte. Elle aurait pu être pas mal si seulement elle avait eu plus de formes. Cette pauvre petite était trop maigre, ce n'était pas très séduisant.

« La plupart des politiciens me voient comme le bouc émissaire tout désigné alors que le vrai responsable de ce fiasco fait partie de leur cercle ! »

Un soupçon de colère pointait dans ses paroles, mais il se contenait encore pour le moment. Aeganon Bellarys avait commis la plus énorme boulette de sa carrière en instaurant ce couvre-feu pour cacher le fait qu'il n'avait pas réussi à sauver son mentor. Tentant de cacher comme il le pouvait son incompétence derrière sa naissance et l'importance qu'il se donnait. Ils étaient tous comme ça. Il n'y avait qu'à regarder Laedor Arlaeron ou encore Maekar quoique ce dernier ait quelques faits d'armes à son actif. Maegon Tergaryon, par contre, ne pouvait pas en dire autant. Ils pouvaient le juger et le blâmer pour ce qu'il avait fait. Ils ne savaient pas de quoi ils parlaient. Là où ils ne voyaient que la désobéissance à un ordre direct, Vagar y voyait un acte bon sens voire même d'empathie.

« Je me doute que ta voix compte Maegon... Seulement, j'ai l'impression que tu souhaites me vendre cette aide par un marché qui ne satisferait que toi. Tel que je vois les choses, tu m'offriras ton aide qu'en contrepartie de mon asservissement à ta cause. Alors que cette aide devrait être déjà acquise parce que j'ai essayé de sauver ce que tu défends au quotidien. »

Il était le chef de file des bleus, ces gens ne souhaitaient pas la guerre et aucun changement notable du fonctionnement de la République. Pour le coup, son coup de force à sortir alors que l'on lui avait dit de ne pas le faire avait été pour préserver ce fonctionnement, protéger le peuple contre lui-même ainsi que les prêtres et les institutions. Il avait agi pour le bien du plus grand nombre et se faisait jugé par ceux qui étaient minoritaires, mais qui détenaient tous les pouvoirs. Maegon se pencha vers lui et attrapa le poignet de Vagar dans sa main. Le militaire n'était pas un grand partisan des contacts lorsqu'ils n'étaient pas effectués par des mains plus douces et plus expertes que celles du Dynaste qui se trouvait devant lui. Mais il prit sur lui et continua d'écouter celui qui se proposait de l'aider. Ce qu'il lui dit n'était pas pour lui plaire, mais il lui expliquait ce qu'apparemment, il estimait que le Légat avait besoin d'entendre. La vérité dans ce qu'elle avait de plus vrai et de plus abrupt. Cela piquait le cœur de Vagar comme cent coups de poignards. Mais malgré tout, il ne broncha pas, il resta maître de ses émotions et ne cilla pas en gardant ses yeux bien accrochés dans ceux froids et calculateurs du Sénateur.

Pour la première fois, l'homme se demandait si la politique familiale de ne pas faire de politique n'était pas la pire décision qui avait été prise au sein du conseil de famille. Parce que cela les empêchait de jouer un rôle plus important au sein de la République. Ils avaient beau peser dans le monde de la construction et des taxes portuaires, ils n'étaient pas ceux qui édictaient les lois. Retirant sa main, Vagar répondit :

« Je ne me suis jamais sauvé devant l'adversité peu importe l'ennemi que j'avais à affronter. Ton offre est louable, mais tant qu'il me reste un soupçon d'espoir, je continuerai de croire que je peux sauver ma tête ! Je ne vais pas partir perdant et accepter ton offre directement. Si tu es bien là pour me venir en aide, tu accepteras que je me batte jusqu'au bout pour ensuite réfléchir à ton offre si jamais c'est la seule porte de sortie honorable qui m'est offerte. »

Mais il pensa alors qu'il disait ces mots, que l'offre n'était que temporaire et que s'il ne la saisissait pas de suite, il ne pourrait la réclamer par après. Que Maegon pourrait le vivre comme un camouflet et lui retirer son soutien lors du procès tout en s'assurant que sa chute continue. Malheureusement, Vagar était Vagar... C'était un chevalier blanc dans un monde où la trahison et les accords passés en sous-mains étaient, maîtres.

Maegon Riahenor
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Mois 10 de l'an 1067, Loge Privée des Riahenor

Voir Vagar s'attacher à son passé et espérer s'en sortir réchauffa le coeur du dynaste. Il était doux de voir un tel idéalisme dans le monde brutal de la politique. Maegon avait depuis longtemps laissé mourir ces valeurs honorables, s’il n’en avait jamais eu. Seule la grandeur de son nom, entachée par ses ancêtres et leurs terribles adversaires, comptait. Pourtant, la naïveté candide de l'ancien Légat remuer quelques restes poussiéreux du jeune homme qu'il aurait pu être. La flamme de l'idéal, l'aveuglement au nom de la poetia était un dangereux allié qui pouvait s'avérer précieux. Maegon soupira légèrement avant de répondre:

"Je comprends Vagar. Je suis un idéaliste aussi, qui n'a pas besoin d'un idéal, mais si cet idéal se présente, je sais le reconnaître et le comprendre. Aussi pardonne-moi mon réalisme, je ne compte pas t'insulter plus que nécessaire."

La hargne du Légat intriguait Maegon. Il ne se rappelait pas de l'officier sous cet angle. Il avait toujours trouvé Vagar flegmatique, voir quelque peu arrogant sans le vouloir. Son détachement martial agaçait aisément, en particulier les nobles habitués à voir les autres se prosterner devant eux. Maegon y voyait là l'occasion d'aiguiller un peu plus la bête hargneuse qui se cachait derrière l'homme et de tester à quelque point il tenait à son poste.

"L'injustice dont tu souffres ne se justifie pas. L'iniquité d'un des nôtres, c'est l'iniquité envers nous tous."

Maegon n'avait aucune information concernant le procès à venir de Vagar. Il ne pouvait même pas le régaler des anecdotes ou même des bruits de couloir le concernant. L'évènement était aussi attendu que discret. Le dynaste craignait même que l'armée ne se décide à juger en huis clos son coupable. Si cela devait arriver, il était prêt, mais le risque était de le voir arriver trop tard. À quoi bon s'élever contre l'injustice et la rupture des accords tacites en marche depuis des millénaires si la victime en question était déjà morte ? Maegon n'était pas sûr de voir de la valeur chez Vagar en tant que martyr.

"Tes mots frappent aussi durement que juste. Tu te trompes cependant: je ne compte pas t'asservir à ma cause. Tu es de cette race plus noble et loyale que le plus puritain des militaires." Bien que la plupart d'entre eux s'apparentent plus à des chiens bien dressés et aussi aveugles qu'obéissant, Maegon pensait que Vagar s'élevait au-dessus de la masse baveuse et bruyante. "Je n'hésite pas à frapper ou corrompre pour le bien commun. Je préfère pourtant éviter ce mal nécessaire, et tu es une de ces sentinelles vertueuses qui séparent l'homme des Ghiscari."

Vagar avait prouvé sa valeur, mais aussi son inclination à jouer les héros naïfs, lors de la Marche contre le Drivo. Maegon considérait que son intervention avait retardé assez un dénouement malheureux pour que lui et les autres dynastes puissent désamorcer la situation. S'ils n'avaient pas obtenu ce qu'ils souhaitaient alors, Maegon se satisfaisait d'avoir évité une guerre civile. Pourtant, lorsque l'ancien légat retira sa main, le dynaste se sentit aussi fier qu'agacé de le voir lui résister.

"Si tu refuses mon offre comme une récompense, accepte-la comme ce qui t'es dû, sans limite de temps. Peu importe les décisions que tu prendras dans le futur."

Il servait parfois à rien de lutter contre des caractères aussi obtus que celui du Légat. Ils faisaient des conseillers aussi importants qu'agaçants. Or Maegon désirait une telle compagnie en la personne de Vagar. Le besoin de soutien criant du Légat le laissait de marbre et pourtant, le dynaste était enclin à lui fournir. Parfois, il était nécessaire de prendre des petits paris, sans jamais entacher son nom.

"Je me dresse sur la barricade avec ma voix comme seul moyen d'action. Mon devoir est de défendre la République. Il me peine de te voir seul gardien de sa vertu avec les pieds au sol et le glaive à la main. Mon devoir est de descendre me battre à tes côtés. Considère mon aide comme acquise, acceptes-tu ?" Avant que Vagar ne puisse répondre, Maegon leva une main intimant au silence. "Réfléchis bien. Si nous échouons, mon offre tiendra toujours. Saches seulement que si tu l'acceptes alors, je te demanderai d'oublier ton passé de Légat et d'offrir aux Rihaenor le même dévouement. Si nous réussissons à laver ton honneur et restituer la place qui est tienne, je te demande seulement de continuer à servir les Possessions, sans rien échange.."


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