Words are only painted fire; a look is the fire itself
« Je ne comprends toujours pas pourquoi tu ne souhaites pas les attacher comme il se doit, mais c’est fait, te voilà coiffée, Dame Elaena. »
M’examinant d’un air distrait, j’appréciais le reflet du soleil sur les fils d’argent qui avaient été utilisés pour nouer quelques tresses dans mes cheveux et y fixer quelques fleurs blanches dont la couleur se détachait très légèrement de mes cheveux argentés. Caelia, celle qui durant de longues années avait été ma nourrice, continuait à être à mes côtés et je trouvais amusant qu’elle cherche à me coiffer dans les grandes dames de la cour draconique alors que je n’étais qu’une jeune fille. Où était donc la fête ? Où était donc la spontanéité ? Se coiffer durant des heures pour finir avec une coiffure si sophistiquée que l’on ose à peine bouger, encore moins danser. Ce n’était pas mon genre. La fête ne tarderait pas à débuter, déjà tout était prêt pour accueillir les nombreux convives rassemblés pour célébrer l’anniversaire de la plus jeune petite fille de l’archonte de la ville, et fille du sénateur Vaegon Tergaryon.
Non pas que l’idée ne soit venue de Daenyra, qui n’était pas particulièrement friande de ce genre de gigantesques assemblées. Je lui avais promis de faire diversion pour celle-ci, lui permettant de retrouver rapidement le calme de ses appartements et fuir l’attention de tous. La fête promettait d’être grandiose, elles l’étaient souvent à Oros, dont la richesse éblouissait nombre d’invités de marque venus de toute la péninsule lors des fêtes qui s’y tenaient. J’avais bien l’intention de faire diversion, cela servirait les intérêts de Daenyra autant que les miens. Cela faisait à présent de longues semaines que Maekar était revenu de son année de pratique militaire, et peut-être avions échangé tout au plus quelques phrases cordiales. J’avais bien essayé de lui parler, de confirmer auprès de lui les sentiments qu’il m’avait semblé voir poindre en son cœur avant son départ. Pourtant, rien. Il eut été plus simple pour moi d’arracher une réddition aux ghiscaris qu’une parole tendre à mon frère. J’avais bien sûr tout tenté pour nous réserver des instants d’intimité, pour qu’il se sente plus… libre, de confirmer ou d’infirmer ce qu’il avait commencé à montrer par le chaste baiser échangé un an plus tôt. Ma piètre tentative d’entraînement à l’épée s’était soldée par un échec. Un échec cuisant. Un échec humiliant. Il avait été affreusement clair, il n’y avait rien à attendre, rien à espérer de lui.
Je m’étais montrée idéaliste et stupide, j’en avais à présent la preuve criante. S’il ne m’avait pas fallu assister ma mère tout l’après-midi après mon tête à tête avec Maekar, sans doute aurais-je pleuré. Au lieu de cela je m’étais jetée à corps perdu dans des réflexions toutes plus vaines les unes que les autres. Fallait-il ainsi placer Aenorys Tyfaeron à côté de Dame Syliae ? Ce n’était un secret pour personne que la dame avait rompu tout lien avec Tyfaeron après un outrage dont personne ne connaissait le déroulé mais dont tous savaient qu’il s’était produit lors de la dernière fête – entendez orgie – du seigneur Cellaeron. Des heures ainsi, à se creuser la tête pour organiser quelque chose qui de toute façon finirait en joyeux désordre. J’avais fini par me retirer dans mes appartements, prenant plus de temps que nécessaire pour me préparer, profitant surtout de cette occasion pour faire le vide. Le bassin intérieur qui avait été creusé à même le marbre et se trouvait au centre de ma salle de bain avait toujours été un lieu d’ultime détente. Je laissais les servantes le remplir d’une eau bouillante, agrémentant le tout d’herbes aromatiques et fleurs aux vertus médicinales reconnues. Le tout donnait à la pièce entière une ambiance mystique, remplie de fumée et d’odeurs enchanteresse, elle s’ouvrait sur le jardin par une terrasse ensoleillée. Du bain, je pouvais contempler le ciel, ou le plafond orné de mosaïques représentant toutes les œuvres de la déesse Tessarion.
Fermant les yeux après presque une heure passée dans une eau à présent seulement tiède, je ne parvenais pas à me décider à en sortir pour affronter le monde. Pourtant, je fus prise d’un élan soudain de rage et de détermination. Appelant d’un geste les demoiselles assignées à mon service, je les laissais m’entourer d’un linge blanc et m’aider à sortir du bassin par les quelques marches qui rejoignais le niveau du sol. Je n’avais pas à me cacher ! Je n’avais pas à chercher l’ombre plutôt que la lumière ! Qu’avais-je faire d’autre qu’aimer ? Qu’être sincère et vraie ? Qu’être en vie ! N’était-ce pas cela, la vie ? Aimer ? Désirer ? Appeler de ses feux ce qui rend l’existence plus douce ? Petit à petit, la tristesse et la honte laissaient place à une envie de défi, une terrible envie de vivre, comme pour me prouver à moi-même que j’étais un être indépendant et que je n’avais certainement pas besoin de Maekar pour être !
La fête avait attiré le gratin de la noblesse valyrienne du centre ainsi que nombreux des alliés de mon père venus du Sud comme du Nord. C’était un mélange typique de nos terres du centre, capables d’unir ce qui est irrémédiablement opposé. Il y aurait de nombreuses personnes avec qui passer une soirée agréable, et peut-être même de nombreux jeunes hommes plus sensibles à ma personne que l’était celui que mon cœur appelait. Oui. C’était décidé. Je profiterai de cette soirée en bonne valyrienne et jamais plus je ne me morfondrais de mon sort. Puisque mon frère n’était guère intéressé, je trouverais d’autres cœurs à prendre et d’autres corps à réchauffer, je comptais bien tant m’amuser que tous en auraient le tournis.
« Et bien ? Que fais-tu ? Cela fait déjà plus d’une heure que la fête a commencé, les invités commencent à se demander si nous n’avons pas inventé cette seconde fille dont nous souhaitons l’anniversaire ce soir… »
Je la taquinais avec un sourire malicieux, mais je ne doutais pas que ses réticences soient fortes. Elle n’avait pas voulu de cette fête. Elle savait que son énergie toute entière serait avalée par le simple fait de saluer tant de monde. Je ne pouvais me l’expliquer, mais il semblait que tout rassemblement de grande importance avait pour effet de l’affaiblir.
« Ton moral me semble bien meilleur que plus tôt… Tu caches quelque chose. »
« Je ne cache rien du tout, tu es la seule à te cacher ici. Aller viens ! »
Daenyra restait pourtant immobile, assise devant la petite coiffeuse sur laquelle avaient été disposé un miroir et quelques accessoires de coiffure et de beauté. Je m’approchais d’elle, m’agenouillant à ses côtés pour la forcer à me regarder dans les yeux. Déposant ma main sur la sienne, j’y déposais ensuite un baiser.
« De simples salutations mondaines, je te promets que tu pourras repartir. »
« Tu promets ? »
Je tendais mon auriculaire vers elle et elle l’attrapait avec le sien en un geste réflexe que nous ne faisions pas pour la première fois, loin de là.
« Qu’Arrax survienne et me jette au plus profond de la Mer d’Eté si je mens ! »
Elle riait, pour la première fois depuis mon entrée dans la pièce ma petite sœur de 12 ans baissait enfin les armes et acceptait de se détendre.
« Je viens. Promets-moi juste de ne rien faire d’irréfléchi ce soir… Et de parler à Maekar ! »
« Notre frère et moi-même n’avons plus rien à nous dire… »
J’attrapais son bras d’un air joyeux et la forçais à se lever.
« … Et je ne suis jamais irréfléchie. »
Elle levait les yeux au ciel mais finit par sourire et se décider à me suivre hors de cette chambre où elle s’était réfugiée.
« Tu es une apparition, Elaena Tergaryon. Meleys elle-même. »
Le jeune homme qui m’accompagnait pour cette danse avait un cœur tendre et des élans romantiques sans doute trop débordants pour moi. Je le remerciais d’un rire flatté, et à la fin de la danse le laissait baiser ma main. Si cela pouvait lui faire plaisir, ma foi, cela ne me coûtait pas grand-chose. Entendais-je cette petite voix intérieure me soufflant de cesser de boire et de rejoindre mes appartements ? Oui. J’en prenais mon parti et décidais de me rapprocher des musiciens, il faudrait parler plus fort, petite voix !
Reculant pour éviter un couple visiblement très heureux de s’enfoncer dans les méandres de la pénombre du jardin, mon dos heurtait quelque chose qui s’apparentait à un autre corps humain. Je me retournais pour tomber sur un visage non seulement connu mais ami.
« Daemor ! »
D’un geste sans doute trop enthousiaste, trop spontané, trop démonstratif, je l’enlaçais d’un bras, l’autre tenant une coupe bien remplie.
« Oh Aeganon ! »
A son tour je l’enlaçais avec joie. Combien de temps ne les avais-je pas vu ? Sans doute un an, avant qu’ils ne quittent la région pour rejoindre les armées et leur service militaire, au même titre que…
« ... Mon frère. »
Point d’embrassade, un simple sourire à la crispation bien dissimulée serait bien suffisant. Je me tournais presque instantanément vers les frères, leur adressait un sourire chaleureux.
« Tant de temps depuis notre dernière rencontre ! Ainsi donc vous voilà des soldats aguerris ! »
M’examinant d’un air distrait, j’appréciais le reflet du soleil sur les fils d’argent qui avaient été utilisés pour nouer quelques tresses dans mes cheveux et y fixer quelques fleurs blanches dont la couleur se détachait très légèrement de mes cheveux argentés. Caelia, celle qui durant de longues années avait été ma nourrice, continuait à être à mes côtés et je trouvais amusant qu’elle cherche à me coiffer dans les grandes dames de la cour draconique alors que je n’étais qu’une jeune fille. Où était donc la fête ? Où était donc la spontanéité ? Se coiffer durant des heures pour finir avec une coiffure si sophistiquée que l’on ose à peine bouger, encore moins danser. Ce n’était pas mon genre. La fête ne tarderait pas à débuter, déjà tout était prêt pour accueillir les nombreux convives rassemblés pour célébrer l’anniversaire de la plus jeune petite fille de l’archonte de la ville, et fille du sénateur Vaegon Tergaryon.
Non pas que l’idée ne soit venue de Daenyra, qui n’était pas particulièrement friande de ce genre de gigantesques assemblées. Je lui avais promis de faire diversion pour celle-ci, lui permettant de retrouver rapidement le calme de ses appartements et fuir l’attention de tous. La fête promettait d’être grandiose, elles l’étaient souvent à Oros, dont la richesse éblouissait nombre d’invités de marque venus de toute la péninsule lors des fêtes qui s’y tenaient. J’avais bien l’intention de faire diversion, cela servirait les intérêts de Daenyra autant que les miens. Cela faisait à présent de longues semaines que Maekar était revenu de son année de pratique militaire, et peut-être avions échangé tout au plus quelques phrases cordiales. J’avais bien essayé de lui parler, de confirmer auprès de lui les sentiments qu’il m’avait semblé voir poindre en son cœur avant son départ. Pourtant, rien. Il eut été plus simple pour moi d’arracher une réddition aux ghiscaris qu’une parole tendre à mon frère. J’avais bien sûr tout tenté pour nous réserver des instants d’intimité, pour qu’il se sente plus… libre, de confirmer ou d’infirmer ce qu’il avait commencé à montrer par le chaste baiser échangé un an plus tôt. Ma piètre tentative d’entraînement à l’épée s’était soldée par un échec. Un échec cuisant. Un échec humiliant. Il avait été affreusement clair, il n’y avait rien à attendre, rien à espérer de lui.
Je m’étais montrée idéaliste et stupide, j’en avais à présent la preuve criante. S’il ne m’avait pas fallu assister ma mère tout l’après-midi après mon tête à tête avec Maekar, sans doute aurais-je pleuré. Au lieu de cela je m’étais jetée à corps perdu dans des réflexions toutes plus vaines les unes que les autres. Fallait-il ainsi placer Aenorys Tyfaeron à côté de Dame Syliae ? Ce n’était un secret pour personne que la dame avait rompu tout lien avec Tyfaeron après un outrage dont personne ne connaissait le déroulé mais dont tous savaient qu’il s’était produit lors de la dernière fête – entendez orgie – du seigneur Cellaeron. Des heures ainsi, à se creuser la tête pour organiser quelque chose qui de toute façon finirait en joyeux désordre. J’avais fini par me retirer dans mes appartements, prenant plus de temps que nécessaire pour me préparer, profitant surtout de cette occasion pour faire le vide. Le bassin intérieur qui avait été creusé à même le marbre et se trouvait au centre de ma salle de bain avait toujours été un lieu d’ultime détente. Je laissais les servantes le remplir d’une eau bouillante, agrémentant le tout d’herbes aromatiques et fleurs aux vertus médicinales reconnues. Le tout donnait à la pièce entière une ambiance mystique, remplie de fumée et d’odeurs enchanteresse, elle s’ouvrait sur le jardin par une terrasse ensoleillée. Du bain, je pouvais contempler le ciel, ou le plafond orné de mosaïques représentant toutes les œuvres de la déesse Tessarion.
Fermant les yeux après presque une heure passée dans une eau à présent seulement tiède, je ne parvenais pas à me décider à en sortir pour affronter le monde. Pourtant, je fus prise d’un élan soudain de rage et de détermination. Appelant d’un geste les demoiselles assignées à mon service, je les laissais m’entourer d’un linge blanc et m’aider à sortir du bassin par les quelques marches qui rejoignais le niveau du sol. Je n’avais pas à me cacher ! Je n’avais pas à chercher l’ombre plutôt que la lumière ! Qu’avais-je faire d’autre qu’aimer ? Qu’être sincère et vraie ? Qu’être en vie ! N’était-ce pas cela, la vie ? Aimer ? Désirer ? Appeler de ses feux ce qui rend l’existence plus douce ? Petit à petit, la tristesse et la honte laissaient place à une envie de défi, une terrible envie de vivre, comme pour me prouver à moi-même que j’étais un être indépendant et que je n’avais certainement pas besoin de Maekar pour être !
La fête avait attiré le gratin de la noblesse valyrienne du centre ainsi que nombreux des alliés de mon père venus du Sud comme du Nord. C’était un mélange typique de nos terres du centre, capables d’unir ce qui est irrémédiablement opposé. Il y aurait de nombreuses personnes avec qui passer une soirée agréable, et peut-être même de nombreux jeunes hommes plus sensibles à ma personne que l’était celui que mon cœur appelait. Oui. C’était décidé. Je profiterai de cette soirée en bonne valyrienne et jamais plus je ne me morfondrais de mon sort. Puisque mon frère n’était guère intéressé, je trouverais d’autres cœurs à prendre et d’autres corps à réchauffer, je comptais bien tant m’amuser que tous en auraient le tournis.
« Et bien ? Que fais-tu ? Cela fait déjà plus d’une heure que la fête a commencé, les invités commencent à se demander si nous n’avons pas inventé cette seconde fille dont nous souhaitons l’anniversaire ce soir… »
Je la taquinais avec un sourire malicieux, mais je ne doutais pas que ses réticences soient fortes. Elle n’avait pas voulu de cette fête. Elle savait que son énergie toute entière serait avalée par le simple fait de saluer tant de monde. Je ne pouvais me l’expliquer, mais il semblait que tout rassemblement de grande importance avait pour effet de l’affaiblir.
« Ton moral me semble bien meilleur que plus tôt… Tu caches quelque chose. »
« Je ne cache rien du tout, tu es la seule à te cacher ici. Aller viens ! »
Daenyra restait pourtant immobile, assise devant la petite coiffeuse sur laquelle avaient été disposé un miroir et quelques accessoires de coiffure et de beauté. Je m’approchais d’elle, m’agenouillant à ses côtés pour la forcer à me regarder dans les yeux. Déposant ma main sur la sienne, j’y déposais ensuite un baiser.
« De simples salutations mondaines, je te promets que tu pourras repartir. »
« Tu promets ? »
Je tendais mon auriculaire vers elle et elle l’attrapait avec le sien en un geste réflexe que nous ne faisions pas pour la première fois, loin de là.
« Qu’Arrax survienne et me jette au plus profond de la Mer d’Eté si je mens ! »
Elle riait, pour la première fois depuis mon entrée dans la pièce ma petite sœur de 12 ans baissait enfin les armes et acceptait de se détendre.
« Je viens. Promets-moi juste de ne rien faire d’irréfléchi ce soir… Et de parler à Maekar ! »
« Notre frère et moi-même n’avons plus rien à nous dire… »
J’attrapais son bras d’un air joyeux et la forçais à se lever.
« … Et je ne suis jamais irréfléchie. »
Elle levait les yeux au ciel mais finit par sourire et se décider à me suivre hors de cette chambre où elle s’était réfugiée.
***
Comme il était plaisant de constater que je n’avais rien perdu de ma capacité à danser sans répit depuis la dernière fête. Il aurait été présomptueux de dire que j’étais le centre de l’attention de cette danse mais… c’était bien le cas. J’avais quinze ans, vêtue d’une légère robe dorée, je dansais dans un tourbillon de soie et de boucles argentées qui se déposaient délicatement sur mes épaules et ondulaient jusqu’au creux de mes reins. J’aimais le sentiment d’être admirée, courtisée. Peut-être aurais-je du être plus modeste et chaste, alors même que je n’avais pas encore réalisé le rituel du rêve de Meleys. Pourtant je me moquais de tout. La fête battait déjà son plein depuis quelques heures. J’avais aperçu Maekar au loin, mais m’étais donné pour règle de ne pas lui accorder d’importance. Après tout il y avait tant d’autres jeunes hommes demandeurs de mon attention ! « Tu es une apparition, Elaena Tergaryon. Meleys elle-même. »
Le jeune homme qui m’accompagnait pour cette danse avait un cœur tendre et des élans romantiques sans doute trop débordants pour moi. Je le remerciais d’un rire flatté, et à la fin de la danse le laissait baiser ma main. Si cela pouvait lui faire plaisir, ma foi, cela ne me coûtait pas grand-chose. Entendais-je cette petite voix intérieure me soufflant de cesser de boire et de rejoindre mes appartements ? Oui. J’en prenais mon parti et décidais de me rapprocher des musiciens, il faudrait parler plus fort, petite voix !
Reculant pour éviter un couple visiblement très heureux de s’enfoncer dans les méandres de la pénombre du jardin, mon dos heurtait quelque chose qui s’apparentait à un autre corps humain. Je me retournais pour tomber sur un visage non seulement connu mais ami.
« Daemor ! »
D’un geste sans doute trop enthousiaste, trop spontané, trop démonstratif, je l’enlaçais d’un bras, l’autre tenant une coupe bien remplie.
« Oh Aeganon ! »
A son tour je l’enlaçais avec joie. Combien de temps ne les avais-je pas vu ? Sans doute un an, avant qu’ils ne quittent la région pour rejoindre les armées et leur service militaire, au même titre que…
« ... Mon frère. »
Point d’embrassade, un simple sourire à la crispation bien dissimulée serait bien suffisant. Je me tournais presque instantanément vers les frères, leur adressait un sourire chaleureux.
« Tant de temps depuis notre dernière rencontre ! Ainsi donc vous voilà des soldats aguerris ! »