Mais les brouhahas de la foule ne sauraient être plus fort que celui de mon cœur battant la chamade à cet instant. Même après toutes ces années, je n’arrive toujours pas à écarter cette peur avant de monter sur scène. J’ai même la sensation qu’elle s’est empirée avec l’âge. Plus jeune, j’étais plus insouciante, moins critique envers moi-même, je me laissais plus facilement aller… Maintenant c’est différent. Il faut dire aussi que je ne suis pas la plus douée pour ce genre de prestation. Mon domaine c’est plutôt la guérison. Certaines prêtresses sont beaucoup brillantes que moi pour ce genre de prestations. Si je suis là, c’est uniquement parce que les meilleures d’entre nous ont été demandées pour le quartier Sud, certaines pour assister aux fêtes privées de certaines grandes familles, et enfin d’autres pour la fête du temple. Il faut dire que le ministère des arts est rarement autant sollicité, avec toutes ces fêtes aux quatre coins de Valyria… De mon côté, je n’étais pas censée participer, mais je m’étais portée volontaire pour remplacer une de mes sœurs, dont le chagrin d’avoir perdu son frère pendant la guerre n’était que décuplé par les festivités. Depuis mes coulisses de fortune, je glisse un œil furtif à l’assistance. Il est là, au premier rang. Alors comme ça il est venu. Je me demandais s’il répondrait à l’invitation. Un sourire amusé se dessine sur mes lèvres alors que l’on éteint les principales torches. La pénombre commence à envahir la salle et le silence se fait. A mon tour d’entrer en piste.
Vêtue d’une robe échancrée blanche et de bijoux d’or et de cuivre, le visage voilé et les pieds nus. J’avance doucement sur scène et m’agenouille. Les tambours commencent alors à résonner doucement pendant que deux novices enflamment des braseros sur le devant de la scène et commencent à les agiter des éventails pour faire danser les flammes. Et alors que le feu ondule et que les percussions se font plus insistantes, je m’élance, prise d’une transe mystique qui n’appartiens qu’à moi et aux dieux.
Des envolées d’abord lentes, maitrisée. Le feu qui réchauffe. Flamme qui grandit. Mes mains ondoient, des volutes de fumées. Vers les cieux, je me dresse. Adages, arabesques. Un foyer paisible. Mon être se dessine, crépite, scintille.
Les pulsations s’accélèrent. Flamboyant, jaillissant. Mes hanches louvoient. Mes bras fouettent l’air. Mon dos se cambre. J’explore la scène, fait des ronds de jambes. Mon corps s’embrase, supplique, adore. Souffre, Explosion. Un volcan.
Vite. Les tambours percutent. Un cœur qui bat. Mon corps serpente, à la lumière du feu. Dessine les ombres. Mes mains frappent. Un vol de Dragon. Mon regard, incandescent. Mes pieds martèlent. Sèment des étincelles. Des étoiles dans la nuit. Le souffle court. Le brasier ardent. Dévorant. Calcinant. Un denier éclat. Je m’effondre.
Et puis le silence… les applaudissements. On éteint les flammes, et je regagne les coulisses. Ces gestes, j’ai dû les pratiquer des dizaines, des centaines de fois peut-être aux temples et pendant les célébrations. Je pourrais les faire les yeux fermés. Je ne suis plus moi-même quand je les exécute. Je suis la flamme, la fumée, le volcan, le dragon. Je sais que beaucoup n’y voient qu’un divertissement… mais pour nous prêtresse, c’est une prière, une communion. Je me retire et me nettoie pour retirer la sueur, avant de revêtir une robe de lin blanche cintrée et un ample voile qui couvre mes épaules. Je rejoins ensuite les convives, restés pour la suite du spectacle. J’arrive dans le dos d’Aeganon, et glisse mes doigts sur ses épaules.
« Je suis contente que tu aies accepté mon invitation, J’espère que le spectacle t’a plus »
Je prends ensuite une coupe de vin qu’on me propose et m’installe dans le sofa voisin du sien. Je porte la coupe à mes lèvres avant de lui sourire
« Ça fait plaisir de te revoir après tout ce temps »
Vêtue d’une robe échancrée blanche et de bijoux d’or et de cuivre, le visage voilé et les pieds nus. J’avance doucement sur scène et m’agenouille. Les tambours commencent alors à résonner doucement pendant que deux novices enflamment des braseros sur le devant de la scène et commencent à les agiter des éventails pour faire danser les flammes. Et alors que le feu ondule et que les percussions se font plus insistantes, je m’élance, prise d’une transe mystique qui n’appartiens qu’à moi et aux dieux.
Des envolées d’abord lentes, maitrisée. Le feu qui réchauffe. Flamme qui grandit. Mes mains ondoient, des volutes de fumées. Vers les cieux, je me dresse. Adages, arabesques. Un foyer paisible. Mon être se dessine, crépite, scintille.
Les pulsations s’accélèrent. Flamboyant, jaillissant. Mes hanches louvoient. Mes bras fouettent l’air. Mon dos se cambre. J’explore la scène, fait des ronds de jambes. Mon corps s’embrase, supplique, adore. Souffre, Explosion. Un volcan.
Vite. Les tambours percutent. Un cœur qui bat. Mon corps serpente, à la lumière du feu. Dessine les ombres. Mes mains frappent. Un vol de Dragon. Mon regard, incandescent. Mes pieds martèlent. Sèment des étincelles. Des étoiles dans la nuit. Le souffle court. Le brasier ardent. Dévorant. Calcinant. Un denier éclat. Je m’effondre.
Et puis le silence… les applaudissements. On éteint les flammes, et je regagne les coulisses. Ces gestes, j’ai dû les pratiquer des dizaines, des centaines de fois peut-être aux temples et pendant les célébrations. Je pourrais les faire les yeux fermés. Je ne suis plus moi-même quand je les exécute. Je suis la flamme, la fumée, le volcan, le dragon. Je sais que beaucoup n’y voient qu’un divertissement… mais pour nous prêtresse, c’est une prière, une communion. Je me retire et me nettoie pour retirer la sueur, avant de revêtir une robe de lin blanche cintrée et un ample voile qui couvre mes épaules. Je rejoins ensuite les convives, restés pour la suite du spectacle. J’arrive dans le dos d’Aeganon, et glisse mes doigts sur ses épaules.
« Je suis contente que tu aies accepté mon invitation, J’espère que le spectacle t’a plus »
Je prends ensuite une coupe de vin qu’on me propose et m’installe dans le sofa voisin du sien. Je porte la coupe à mes lèvres avant de lui sourire
« Ça fait plaisir de te revoir après tout ce temps »