Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

avatar
Invité
Invité


La vie a comme un feu, flamme, fumée et cendre
Mais les brouhahas de la foule ne sauraient être plus fort que celui de mon cœur battant la chamade à cet instant. Même après toutes ces années, je n’arrive toujours pas à écarter cette peur avant de monter sur scène. J’ai même la sensation qu’elle s’est empirée avec l’âge. Plus jeune, j’étais plus insouciante, moins critique envers moi-même, je me laissais plus facilement aller… Maintenant c’est différent. Il faut dire aussi que je ne suis pas la plus douée pour ce genre de prestation. Mon domaine c’est plutôt la guérison. Certaines prêtresses sont beaucoup brillantes que moi pour ce genre de prestations. Si je suis là, c’est uniquement parce que les meilleures d’entre nous ont été demandées pour le quartier Sud, certaines pour assister aux fêtes privées de certaines grandes familles, et enfin d’autres pour la fête du temple. Il faut dire que le ministère des arts est rarement autant sollicité, avec toutes ces fêtes aux quatre coins de Valyria… De mon côté, je n’étais pas censée participer, mais je m’étais portée volontaire pour remplacer une de mes sœurs, dont le chagrin d’avoir perdu son frère pendant la guerre n’était que décuplé par les festivités. Depuis mes coulisses de fortune, je glisse un œil furtif à l’assistance. Il est là, au premier rang. Alors comme ça il est venu. Je me demandais s’il répondrait à l’invitation. Un sourire amusé se dessine sur mes lèvres alors que l’on éteint les principales torches. La pénombre commence à envahir la salle et le silence se fait. A mon tour d’entrer en piste.

Vêtue d’une robe échancrée blanche et de bijoux d’or et de cuivre, le visage voilé et les pieds nus. J’avance doucement sur scène et m’agenouille. Les tambours commencent alors à résonner doucement pendant que deux novices enflamment des braseros sur le devant de la scène et commencent à les agiter des éventails pour faire danser les flammes. Et alors que le feu ondule et que les percussions se font plus insistantes, je m’élance, prise d’une transe mystique qui n’appartiens qu’à moi et aux dieux.

Des envolées d’abord lentes, maitrisée. Le feu qui réchauffe. Flamme qui grandit. Mes mains ondoient, des volutes de fumées. Vers les cieux, je me dresse. Adages, arabesques. Un foyer paisible. Mon être se dessine, crépite, scintille.

Les pulsations s’accélèrent. Flamboyant, jaillissant. Mes hanches louvoient. Mes bras fouettent l’air. Mon dos se cambre. J’explore la scène, fait des ronds de jambes. Mon corps s’embrase, supplique, adore.  Souffre, Explosion. Un volcan.

Vite. Les tambours percutent. Un cœur qui bat. Mon corps serpente, à la lumière du feu. Dessine les ombres. Mes mains frappent. Un vol de Dragon. Mon regard, incandescent. Mes pieds martèlent. Sèment des étincelles. Des étoiles dans la nuit. Le souffle court. Le brasier ardent. Dévorant. Calcinant. Un denier éclat. Je m’effondre.

Et puis le silence… les applaudissements. On éteint les flammes, et je regagne les coulisses. Ces gestes, j’ai dû les pratiquer des dizaines, des centaines de fois peut-être aux temples et pendant les célébrations. Je pourrais les faire les yeux fermés. Je ne suis plus moi-même quand je les exécute. Je suis la flamme, la fumée, le volcan, le dragon. Je sais que beaucoup n’y voient qu’un divertissement… mais pour nous prêtresse, c’est une prière, une communion. Je me retire et me nettoie pour retirer la sueur, avant de revêtir une robe de lin blanche cintrée et un ample voile qui couvre mes épaules. Je rejoins ensuite les convives, restés pour la suite du spectacle. J’arrive dans le dos d’Aeganon, et glisse mes doigts sur ses épaules.

« Je suis contente que tu aies accepté mon invitation, J’espère que le spectacle t’a plus »

Je prends ensuite une coupe de vin qu’on me propose et m’installe dans le sofa voisin du sien. Je porte la coupe à mes lèvres avant de lui sourire

« Ça fait plaisir de te revoir après tout ce temps »

avatar
Invité
Invité

La vie a comme un feu, flamme, fumée et cendreft Haemera

Quadrant Ouest, Mois 3, Célébrations du Triomphe

Happé par les flagrances lourdes des parfums qui enveloppaient l’air ambiant, venant aussi bien des corps drapés dans tant de soieries et de pierreries qu’ils reluisaient sous les multiples bougies tremblotant autant que les valyriens enivrés de sensualité qui frémissaient de toucher les mets offerts à leur vue, carnés ou charnels, que des vapeurs d’encens et autres fumigations qui entretenaient l’atmosphère des lieux autant qu’elle chassait les flagrances moins délicates de fluides variés, en premier lieu la sueur qui perlait au front, sans que l’on sache s’il s’agissait d’une chaleur causée par les flammes multiples qui tamisaient l’endroit ou bien par les vues dignes des plus grandes tentations qui s’offraient à l’œil des invités, Aeganon s’arrêta un instant de se mouvoir, sa coupe de vin en main pour mieux observer les environs avec une rare délectation. Un bref instant, son attention manqua déjà papillonner vers les appâts rebondis d’une femme inconnue, mais dont il aurait eu hâte de faire la connaissance, précisément, en d’autres circonstances. Il se contint néanmoins, désireux de continuer son exploration visuelle, à défaut de corporelle, pour une fois. Vraiment, qu’il était doux, plaisant, délicieux de rentrer chez soi ! Enfin, chez soi … A la vérité, il n’avait eu que peu de fois les honneurs de Valyria, bien qu’il ait, par le passé, accompagné parfois son père et son frère quand leur géniteur attendait encore de trancher sur qui serait son héritier, et qu’il aimait donc se parer de ses fils pour ses voyages d’affaires vers la capitale. Autant être honnête : rapidement, le second jumeau avait été bien plus en verve en ce qui concernait les multiples fêtes auxquelles il pouvait se rendre que pour causer des partenaires commerciaux familiaux. Non pas qu’il les ignorât, au contraire même : cependant, rapidement, les discussions l’ennuyaient. Il rêvait déjà d’une autre gloire, plus personnelle sans doute, et ne se faisait guère d’illusions, finalement, sur le fait que la place tant espérée ne cessait de lui échapper pour échoir entre les mains de son jumeau. Dès ces années, il s’était étourdi de plaisirs variés, entraînant Daemor à sa suite, commençant cette lutte infinie entre eux dans la sphère publique.

A vrai dire, les parties de son existence qui ne dépendaient pas d’une manière ou d’une autre de sa relation avec son frère étaient pratiquement inexistantes. Même son succès militaire, en y pensant, était dû en partie à son désir de se couvrir de gloire par lui-même, pour être son égal, voire le dépasser. Et en matière de femmes … Il y avait eu celles courtisées parce qu’elles plaisaient à Daemor et qu’il voulait se venger pour cela en le blessant, ou en les blessant, honnêtement il ne savait pas exactement, celles séduites pour s’assurer qu’il demeurait maître de lui-même envers et contre tout, suprême vanité, et tant d’autres pour se convaincre qu’en dépit de ce lien aussi malsain que puissant, il parvenait à exister seul, alors que le seul fait de devoir l’affirmer prouvait l’inanité d’une telle résolution. Elles passaient dans son existence, et n’y laissaient que peu de traces. Ou il ne les retenait pas. En un sens, Aeganon était un amant modèle : honnête sur ses intentions, ou plutôt son manque d’intentions, jamais possessif et toujours le premier à s’effacer, bon prince, ou à partager, grand seigneur, et à en rire, veillant à laisser des souvenirs impérissables, ou du moins, point trop de mauvais rêves … Incapable de les aimer, il compensait par une forme d’attention forcée, poussé par l’angoisse qui l’étreignait de ne pas parvenir à ressentir quoi que ce soit en dehors des bras de Daemor – ce frère détesté et adoré, aux traits marqués, au torse plat, musclé, masculin … Alors, il s’employait comme un beau diable, et ne déméritait point à sa tâche pour quelques heures, avant de repartir dans le silence de la nuit ou du petit jour, son éternel sourire canaille aux lèvres et un baiser au coin de ces dernières. Mais cela ne durait pas. Cela ne durait jamais. Du moins, fort rarement, car il y avait toujours des exceptions. Celle pour qui il était venu, en dehors de la belle compagnie et du bon vin, se trouvait en être une.

Comme la plupart des autres invités, sauf ceux déjà trop saouls ou partis en galante compagnie, Aeganon se dirigea vers l’endroit où le spectacle allait commencer. La pénombre se glissa parmi eux alors que les lumières s’éteignèrent, mais ses prunelles continuaient de briller, comme deux phares dans la nuit, à la manière d’un loup attendant sa proie. Au premier rang, presque naturellement, car plusieurs présents l’avaient laissé avancer, en tant que Héros désormais béni des dieux lors du Triomphe. Et c’est ainsi qu’il fixa son regard brûlant sur la scène. Durant l’entièreté de la danse, ses yeux suivirent le moindre mouvement, remontant chaque pièce de tissu comme s’il désirait pénétrer au-delà. Le volcan brûlait en suivant le son des instruments et les pas d’Haemera, et lui-même sentait ses instincts prendre le dessus, alors qu’il se laissait pénétrer par cette transe mystique, sans jamais lâcher du regard la principale protagoniste de cette offrande à leurs divinités. Et tandis que l’air grondait de lave, de fumée, de puissance, de respect pour les Quatorze, son propre sang bouillonnait, son cœur palpitait à travers chaque ondulation qui s’offrait à sa vue, et il sentait le flot de sang affluer dans son corps, le transformant en dragon prêt à déchaîner son feu. Chaque note était une réminiscence d’une autre danse, plus ancienne, chaque jambe levée un appel à d’autres déhanchements, chaque bras qui dessinait des arabesques dans les airs une envie soudaine pour que les siens se referme sur elle et l’emportent plus loin. Déjà, jadis, quand il n’était encore qu’un jeune homme, c’étaient ces mouvements fluides, cette danse orgiaque qui l’avait séduit, y trouvant un écho à ses pulsions profondes. Il aimait regarder les danses, et plus encore celle de la Bereneon, car il avait l’impression d’y puiser du sens, et ses sens y puisaient eux de la vigueur. Peut-être était-ce cette fascination qui l’avait poussé à rester, après la première nuit, pendant davantage de temps que d’ordinaire. Et peut-être était-ce à cause de cette dernière que, brusquement, son appétit vital et vorace se réveillait.

Un sourire entier sur les lèvres, il applaudit autant que les autres, sinon davantage, ses prunelles brûlantes ne quittant pas la danseuse tandis qu’elle saluait son public, sa voix chaude s’élevant pour les vivats envers les dieux, et envers leur servante, surtout. Puis, lorsqu’elle se retira et que les uns et les autres s’égayèrent à nouveau dans la pièce, Aeganon plongea ses lèvres dans la coupe toujours à sa main et contre laquelle il avait frappé pour signifier son contentement, ajoutant l’ivresse viticole à celle des yeux, puis il s’assit dans l’un des divans, adressant quelques mots à plusieurs figures connues pour commenter les célébrations. Une main vint le tirer néanmoins de ses boniments, et il en reconnut la propriétaire immédiatement, à moins qu’il n’ait su instinctivement qu’elle viendrait le trouver. Tournant sa tête, il offrit un coup d’œil appréciateur sur sa silhouette, n’ayant jamais caché ses goûts, avant de l’observer s’installer en face de lui et prendre une coupe de vin. Levant la sienne en un toast solitaire, le Bellarys lui répondit :

« Je n’aurai manqué cela pour rien au monde. Tu as toujours su me plaire, Haemera de Tessarion. »

Le compliment n’était évidemment pas uniquement adressé à ses talents de danseuse, ce que la suite ne saurait manquer de confirmer.

« Être le témoin privilégié de tes talents et de ta conversation a rendu le temps doublement plus long. La guerre a ses charmes, mais si les dieux étaient avec nous, rien ne vaut les assurances que leurs prêtresses peuvent prodiguer. »

Un instant, son regard vagabonda vers le reste de l’assemblée. Des amuseurs de toute sorte étaient arrivés pour prendre le relais et régalait l’assistance de leurs jeux, permettant aux invités alanguis de converser avec leurs voisins ou d’entamer une discussion qui, avec un peu de chance, se terminerait dans les bras de Syrax. Observant un jongleur quelques secondes, Aeganon déclara :

« Les festivités n’ont cessé de m’impressionner. Pas toi ? Chaque soir est plus enchanteur que le premier. Je pensais pourtant qu’hier serait difficile à battre mais … l’éclat de cette nuitée promet encore davantage. Mais cela ne saurait me surprendre, puisque nous sommes sous le patronage de ta déesse. »




avatar
Invité
Invité


La vie a comme un feu, flamme, fumée et cendre
J’écoute Aeganon parler, même sa voix m’a manqué. Je n’aurais pas cru qu’un homme puisse me manquer de la sorte. A vrai dire, je n’en avais pas conscience avant de le revoir, chevauchant fièrement son dragon. Alors que le conflit faisait rage, je ne me rendais pas compte de ce manque en moi. je le subissait, sans même m’en rendre compte.  Je ris doucement alors qu’il dit que j’ai toujours su lui plaire. Une part de moi est flattée, mais une autre ne peut s’empêcher de se demander combien de femmes ont entendus ces mots de sa bouche. Mais cela m’importe peu. Aeganon n’est pas à moi, comme je ne suis pas à lui. Cela toujours été clair entre nous. Je lui souris et mordille ma lèvre inférieure.

” Tu me flatte Aeganon, mais toi mieux que quiconque sait qu’on ne me charme pas avec des mots “

Je ne relève pas remarque comme quoi la guerre aurait ses charmes. A vrai dire, je ne sais pas grand-chose des « charmes de la guerre », et j’ai de sérieux doutes sur le fait que l’on puisse en trouver. Je n’ai jamais vraiment compris l’intérêt que les hommes peuvent trouver à cet étalage de violence. Je comprends qu’on puisse vouloir se défendre, que l'on puisse vouloir réparer la mort tragique d’un proche. Mais de là à y prendre du plaisir et trouver cela séduisant… Je dois avouer que cela me dépasse. Mais la vie est ainsi faite, et je dois me rendre à l’évidence que ça fait parti de l’instinct des hommes, et qu’Aeganon ne fait pas exception.

Je porte ma coupe à mes lèvres, savourant délicatement le vin qu’elle contient. C’est une des rares technique de négoce que je tiens de mon père. “toujours avoir une coupe, mais ne jamais la vider, car une coupe vide ne le reste jamais bien longtemp” ou encore “l’ivresse est mauvaise compagne, en particulier lorsqu’elle a été invité”. même mes années au temple n’ont pas sû me faire oublier cette sagesse. Sagesse que j’applique aujourd’hui plus que jamais. je n’ai pas besoin de vin ce soir. L’ivresse elle même flotte dans l’air et imbibe tout. Une ivresse à laquelle je ne m’offre qu’en de rares occasion...  Je détourne mon regard d’Aeganon, continuant d’observer le spectacle autour de moi, ignorant cette ivresse qui m’entoure

” J’ai rarement vu Valyria aussi resplendissante c’est vrai. Notre peuple sait célébrer ses héros victorieux et les dieux qui ont veillé sur eux “

Je le regarde à nouveau, et détaille son visage. j’ai connu Aeganon enfant. Quand il est parti, c’était encore un adolescent, et maintenant le voilà homme, et plus beau que jamais. je regarde sa mâchoire, son cou, ses lèvres. Comme pour me réapproprier son visage. d’aucun dirait qu’il s’agit du même que celui de Daemor, et d’aucun aurait tort. Chaque fibre de son visage rayonne d’un éclat différent de celui de son frère, ni plus beau, ni moins beau. Un rayonnement bien à lui. La lune au soleil de Daemor… Je regarde ses yeux, brillant d’alcool et de la lumière du brasero qui s’y reflète. Seuls ces yeux n’ont pas changé avec le temps. Des yeux dans lesquels tants d’autres ont dû se perdre.

Ô Dieux, qu’il serait cruel que ce regard change…

Ce regard n’est pas enivrant…

Oh non...

Il est l’ivresse même…

Je laisse glisser mes doigts sur son épaule, sans le quitter des yeux une seul seconde.

”Mais pour être tout à fait honnête, le simple reflet d’une flamme dans ton regard éclipse toutes ces merveilles... “

je prend nonchalamment une nouvelle gorgée de vin, et reporte à nouveau mon regard sur la scène où de nouveaux artistes ont pris place, comme si je n’avais rien dit. Je soupèse ma coupe, déjà à moitiée vide…
avatar
Invité
Invité

La vie a comme un feu, flamme, fumée et cendreft Haemera

Quadrant Ouest, Mois 3, Célébrations du Triomphe

« Tant mieux. Je suis un homme d’actes, et non de mots, après tout. »

Les lèvres d’Aeganon s’étirèrent en un sourire provocant, sa langue passant avec une certaine lenteur sur ses canines, comme un fauve à l’affût, avant de claquer contre son palais, en écho aux flèches embrasées que les yeux du valyrien décochait déjà à sa compagne de conversation. La situation ne prêtait à aucune confusion. Les fêtes y poussaient, la chaleur et l’alcool aidaient, et même les murmures entêtants de la foule s’y prêtaient, alors que tous les invités se confondaient derrière eux, autour d’eux, passant et repassant à mesure que les plaisirs défilaient, que les partenaires de boisson, de jeux, d’amour s’échangeaient. Le Bellarys n’avait jamais été insensible à ces atmosphères de débauche qui enrageaient ses sens bien peu enclins à la prudence. Dès sa tumultueuse jeunesse, il avait écumé les festins et autres célébrations, s’y taillant une réputation guère usurpée de convive exceptionnel par son endurance, que ce soit dans la capacité à engloutir litres de vins fins et victuailles variées ou dans celle de rendre hommage aux dieux de cette manière si propre à leur culture. Aujourd’hui, pis, il en jouissait comme le vainqueur réclamant son tribut, et n’avait point dormi depuis de nombreuses nuits. Pourquoi, quand tant de délices étaient à sa portée, quand il pouvait tout oublier dans les rires et les râles ? Cependant, ce soir-là faisait presque exception, parce qu’il n’était pas venu uniquement pour la fête, mais pour une des invitées, et c’était suffisamment rare pour le souligner. Et maintenant qu’elle se trouvait face à lui et qu’il humait à travers son parfum la flagrance de ses dix-sept ans, de sa fierté de jeune homme qui s’était muée en veulerie de seigneur-dragon fait et sûr de lui, il contemplait le chemin parcouru, et les méandres dans lesquels il était encore prêt à se perdre.

A quoi cela servirait-il de le nier ? Dès qu’il avait posé ses yeux sur Haemera, ce soir-là, il l’avait désiré. Aeganon aimait posséder ce qu’il appréciait, pour marquer de sa présence, pour montrer sa reconnaissance. Maintenant qu’elle se trouvait face à lui dans sa robe et ses voilages, il n’éprouvait aucune honte à détailler ses appâts avec un sourire appréciateur, ses yeux chauds la caressant presque de leur douceur inquisitrice. Et tandis que la prêtresse laissait traîner ses mains sur son épaule, une langue de feu se mit à le parcourir. Ses paroles flattaient son orgueil, son sourire excitait ses sens, son souvenir embrumait ses pensées. Reposant brutalement sa coupe de vin, il emprisonna les doigts vagabonds de son autre main, attirant la jeune femme à lui tout en se levant. Sa dextre libérée, il en profita pour lui subtiliser sa propre coupe, tandis que son souffle glissait sur la joue de la Bereneon, remontait son cou, pour finir par se loger au creux de son oreille, contre laquelle il murmura :

« Alors laisse-toi consumer. »

Laisse-moi te consumer, semblait-il vouloir dire, alors qu’il l’entraînait d’une main ferme vers le centre de la pièce, là où quelques danseurs s’étaient regroupés. D’un signe de main, Aeganon fit signe à l’une des hétaires jouant de suivre son mouvement et il plaqua la prêtresse contre lui, sa jambe entre les siennes, effleurant le creux des robes et le plein du corps, avant de commencer à la faire tourner entre ses bras. Au moins pouvait-il remercier son éducation pour cela : ses parents n’avaient pas lésiné pour faire de leurs fils aînés des artistes décents, comme il convenait à tout noble de Valyria, d’aussi basses naissances soient-ils. Camelots ou pas, sang vicié par la Rhoyne ou non, ils étaient les héritiers d’une glorieuse tradition, et se devaient d’en assumer les conséquences. Le paraître était tout. Et quand le cadet avait compris quels avantages il y avait à exceller dans certaines disciplines, il s’était complu à surpasser son jumeau, comme toujours, tout en attisant le regard des conquêtes qui lui ferait oublier qu’il n’était, et ne serait jamais, qu’un second choix. Pour la seule personne qu’il aimerait, comme pour toutes celles qu’il n’aimerait pas, parce qu’il aurait fallu être folle pour imaginer attacher un dragon aussi farouche. Cela l’avait rendu populaire, en un sens : bon camarade, il savait s’effacer avec grâce, affectant la nonchalance et l’amusement. Peut-être était-cela qui avait, à l’époque, rendu Haemera unique, presque, dans sa longue frénésie de femmes. Il avait l’impression de ne pas être le premier ou le seul mais … il sentait qu’elle éprouvait une affection particulière à son égard, et cela lui procurait un plaisir secret et certain. A l’heure où il sentait un fossé se creuser avec Daemor, il cherchait désespérément à trouver le réconfort que la quête éperdue de désir seule ne suffisait pas à offrir. Il était donc naturel de se tourner vers celle qui avait su, un temps, s’attacher le bouillonnant Bellarys. L’heure, curieusement, était à la nostalgie.

Aeganon pressait la prêtresse, ondoyant autour d’elle comme un serpent autour de sa proie, caressant ses côtes, épousant parfois ses rondeurs, ses mains ne quittant jamais le lait de sa peau, son souffle caressant sans cesse son cou, son visage, son dos, alors qu’il s’était positionné derrière elle et faisait jouer ses doigts en musique pour descendre lentement sur ses flancs, y dessinant de nouvelles notes de musique d’une toute autre gamme, bien plus enivrante. Les danses valyriennes étaient réputées pour leur sensualité, et celle-ci ne dérogerait pas à la règle. A vrai dire, le Seigneur-dragon prenait même un malin plaisir à en exagérer le stupre, rendant leur vision pire qu’une fresque licencieuse, de celles qu’on trouvait dans un certain nombre de demeures valyriennes. Leurs corps se frôlaient, se heurtaient, et les toges n’étaient que de minces remparts contre l’expression du désir brûlant, absolu, explicite qui animait l’homme.

« Ses lèvres sur les miennes offrent une prière informulée,
Qui traversent mon échine comme des éclairs dans la nuit,
Ses yeux reflètent les étoiles des cieux, la lumière des dieux … »


La voix du jeune homme murmurait à sa compagne une version légèrement transformée d’une prière commune à sa déesse, dont il échangeait certaines paroles pour mieux en apprécier le double sens. Sous ses airs de brute, savamment cultivés, Aeganon demeurait un homme cultivé, qui n’avait, en matière de jeux d’amour, que peu de scrupules à utiliser sa verve pour des vers raffinés, mais dont le contenu n’avait généralement de délicat que l’apparence. Sa main, aventureuse, se posa sur le ventre d’Haemera, et il continua à souffler contre son cou :

« Mon corps s’ouvre, empli de sa bénédiction, mon esprit ailleurs,
Plus seulement contenu dans la chair, mais ramené à la vie. »


Cette fois, il prit soin de la ramener face à lui et, se penchant légèrement, Aeganon murmura de sa voix rauque :

« Ai-je bien appris mes leçons de jadis, prêtresse ? »

Les mots ne suffisaient pas. Mais peut-être que les bonnes paroles, accompagnés des bonnes … preuves de dévotion ?



avatar
Invité
Invité


La vie a comme un feu, flamme, fumée et cendre
Les mots d’Aeganon ne sonnent pas comme une invitation, mais comme un ordre. Jamais message divin ne m'avait paru aussi clair. d’un petit rire, je retourne m’allonger dans mon sofa avant de le regarder, avec un air de malice. je prends une gorgée de vin, humant le nectar qui imbibe mes lèvres. je fais glisser ma main le long de mes hanches et de mon ventre, avant de dire à demi mots.

”Alors vient me calciner”

il n’en fallait pas plus, que cette petite étincelle, pour que le foyer se change en incendie. Je laisse entraîner par la frénésie d’Aeganon, victime consentante et complice coupable alors que je sens ses mains parcourir mon corps. Je sens la chaleur de ses mains sur ma peau, de son souffle dans mon cou. Plus rien n’existe autour de moi. Je n’entend rien, rien que la musique formée par les battements de nos cœur, le frottement de nos corps, le bruissement de cette si fine barrière de lin qui nous sépare. je ne vois rien, rien que son visage, sa mâchoire, sa crinière, et cette mèche blanche, cette lueur qui le couronne.

rien que lui, lui et le feu.

Moi même, je ne suis plus sûre d’exister, consumée par son brasier. Je me sens flamme, quand il est dragon. Je me sens incandescente quand il est brasier. Je me laisse guider, emportée par cette flamme sacrée qui consume tout sur son passage. En cet instant plus rien n’a d’importance. alors que les pas viennent naturellement, dans cette communion brûlante, avec les Dieux, avec lui. Je le laisse mener cette danse enflammée, aiguisant son égo de soldat, son égo d’homme. Je tournoie, virevolte entre ses mains, enivrée par son contact. mon dos s’arque sous ses doigts. Je laisse mes mains le parcourir, caresser son torse, ses épaules, sa chute de rein, tandis que le venin coule dans mes veines. l’oraison des instruments m’emporte, alors que sa lumière me montre un chemin d’une délicieuse ardeur. à chaque pas, chaque arabesque, chaque battement de cœur,  je sens l’overdose s’approcher un peu plus, mais rien au monde ne pourrait me tirer de cette escalade sensuelle.

alors que le bruits de tambours des lyres s’éloignent, j’entend sa voix, cette prière résonnant dans ma tête comme si elles étaient mes propres pensées. je pose mes lèvres sur les siennes pour le faire taire, le mordant légèrement au passage. le goût de fer sur mes lèvres éveillant mes sens comme aucune drogue ne le pourrait jamais. Oui, c’est l’effet qu’il a sur moi, une addiction, une dépendance. je le regarde, en adoration, soupirant ses quelques mots

”Laissons les Dieux en juger.”

Prenant sa main dans les miennes, j’y dépose un baisé avant de la guider dans mes cheveux, contre ma nuque, sur mon col, à la naissance de ma poitrine. Alors qu’un nouveau morceau reprend, je m’éloigne de lui, luttant contre cette force magnétique qui nous relie l’un à l’autre. Je reprends seule les mouvements langoureux des danses réservées aux dieux et à ceux qui les honorent. Alors que je m’élance seule dans cette arène, mes hanches ondoient au rythme des percussions, comme une volute de fumée. Mon être entier le cherche et l’invite, mais ne s’offrira pas si facilement. un feu liquide coule dans mes veines, et m’anime de toute son ardeur. Un feu que rien ne peut éteindre.

A chacun de mes mouvements, je regarde le Bellarys, fier, triomphant, mais pas encore vainqueur. En moi coule le sang de la puissante valyria, et sommeil un Dragon. Tout héros qu’il soit, s’il a bien retenu ses leçons, il sait que la faveur des Dieux, et de leurs prêtresse, ne s’offre pas…

Elle se conquiert.

avatar
Invité
Invité

La vie a comme un feu, flamme, fumée et cendreft Haemera

Quadrant Ouest, Mois 3, Célébrations du Triomphe

Les yeux étrécis par le désir, consumés d’un feu ardent qui semblait croître en intensité à chaque minute, Aeganon laissa Haemera guider sa main sur tout son être, dont il avait encore un souvenir précis, mais qu’il avait hâte de raviver après ces années de guerre. Il sentait la douceur de sa lourde chevelure sous ses doigts, leur ondulement qui appelait à celui des corps, leur flagrance agréable qui lui susurrait des images d’antan, et de plaisirs délicieux. Il parcourut sa nuque, qu’il aimait tant presser pour l’amener à l’embrasser, pour qu’elle ne quitte plus le creux de ses mains, et celui de ses reins. Il explora son col, s’amusant en reconnaissant l’aspérité d’un grain de beauté, et se plut à songer à ses lèvres à la place de ses phalanges, pour y apposer ses offrandes, ainsi que sa marque, afin que le rouge du feu l’honore plus intimement encore qu’à travers ses lectures de flammes et autres dévotions. Il effleura la naissance de sa poitrine, et tandis qu’elle se dérobait, vile tentatrice et sublime séductrice, il parcourut le reste du chemin dans le secret de sa mémoire. En quatre ans, est-ce que la prêtresse avait changé ? Sa peau avait-elle une autre saveur que celle, sucrée et enivrante, dont il se souvenait ? Y avait-il d’autres marques qui avaient fleuri sur son derme, pour qu’il se complaise à les explorer, les aviver, les cartographier, les aimer ? Le goût de ses cuisses était-il toujours aussi exquis ? Et ses courbes épousaient-elles toujours aussi bien la forme de ses lèvres quand il les ravirait enfin ? Aurait-il autant de jouissance à la faire basculer entre ses bras pour l’aider à se lover dans ceux des dieux, tandis que sa bouche lui murmurerait des prières à même la peau, à même l’envie, à même le don de Meleys ? Qu’il parcourerait ce dernier, que son souffle n’aurait plus d’autre horizon qu’Haemera, sa chaleur, son désir, et qu’il s’abreuverait à sa source. Peut-être n’y aurait-il que cela, ce soir. Peut-être que ce serait le prélude à d’autres découvertes. Il s’en moquait. Son désir, à cet instant, était entièrement focalisé sur celui de la prêtresse, sur son besoin de se perdre contre elle, de l’entendre soupirer sous ses baisers. Il voulait défier les dieux, presque, pour que seul son prénom sorte de la bouche de l’élue de Tessarion durant cette nuit de libations, qu’elle ne pense qu’à lui, et non à son devoir, et à ceux qu’ils étaient censés honorer. Il ne pensait qu’à tout lui offrir, pour des motifs suprêmement égoïstes, et s’en moquait absolument. Cette prédiction vide n’avait fait que le conforter dans sa volonté de tracer son chemin seul, et de forger son destin à la force de son poignet. Il les conchiait, ces divinités muettes, qui n’en avaient que pour d’autres. Il était son maître, et à cet instant, ce dernier brûlait de prendre maîtresse, de la posséder, et de la sentir se consumer par lui, pour lui, autour de lui. Il l’observait, ondoyer au rythme de la musique ensorcelante, et devait mobiliser toutes les fibres de son corps et tous les recoins de sa conscience pour résister à l’urgence impérieuse que de marcher vers elle, de glisser ses mains contre ses hanches, de plonger ses lèvres dans son cou pour le dévorer fiévreusement, de l’aimer à même le sol, devant tous les invités, d’adorer Meleys et Syrax ici et maintenant, sans soucis des conséquences, avec l’unique et ultime volonté que d’enfin obtenir satisfaction pour ce besoin qui l’envahissait, à savoir se consumer pour la prêtresse.

Son regard ne la quittait pas. Un sourire pervers étira ses lèvres, et il appela une des danseuses à lui, avant de glisser quelques mots à son oreille. Elle acquiesça, et commença à danser à son tour, suivant le rythme impulsé par Haemera, sans rejoindre le centre de la piste. Aeganon se leva à son tour, la rejoignant, et entreprit d’épouser sa cambrure de ses doigts, de ses bras, de son corps tout entier. La femme traça les recoins de son visage, sa dextre s’emmêla dans sa barbe soigneusement taillée tandis que sa jambe s’enroulait autour d’une des siennes. Puis sa main descendit plus bas, et elle s’abaissa alors qu’un éclat de tambourin résonnait, en un arc gracieux. Le Bellarys traça son dos, accentuant l’osé de leurs postures, alors que ses reins épousaient la mélodie, se mouvant en cadence. Et jamais, il ne lâchait Haemera de ses yeux, espérant fouetter encore davantage des yeux. Autour d’eux, il vit des couples se joindre à leur sulfureuse expression, et la porter plus loin encore. Rien de tout ceci, de son côté. Aucun baiser ne fut échangé, rien que, en un sens, la libation artistique à la déesse de l’amour. Ils érigeaient des figures à la sensualité évidente, parfois à l’érotisme délibéré, et même à l’explicite consommé, et pourtant, aucun de leurs corps ne se touchait absolument. Ils se mouvaient avec suavité, au gré de l’harmonie dictée par la prêtresse, l’accompagnant dans ses danses, tandis qu’Aeganon l’enveloppait sans cesse de son regard caressant. Chaque main perdue sur la peau de la danseuse semblait vouloir parcourir sa cousine éloignée. Chaque souffle mêlé, dans une distance si proche, et qui ne se rompait pas, malgré la tentation, paraissait mourir, car il n’était pas partagé avec la bouche désirée.

Puis, enfin, le Sénateur n’y tint plus. Il abandonna sa danseuse – non sans lui avoir glissé quelques pièces, et se dirigea d’un pas lent vers Haemera, au centre de la scène. Et quand elle se fut arrêtée de danser, le jeune homme mit un genou à terre, avant de clamer :

« Qu’il soit dit que même les Seigneurs-Dragons savent quand les dieux ont offert leurs faveurs à d’autres qu’eux.

Et qu’ils sont trop aveuglés par l’éclat de cette beauté révélée pour se plaire dans la noirceur de leur orgueil. »


Tacle subtile aux imbus, aux grands noms qui ne voyaient qu’eux. Doucement, il approcha sa tête, et embrassa la jambe nue de la danseuse, avant de remonter sur le haut de la cuisse. Le voilage l’entourant lui fouetta le visage, et il finit par s’éloigner, comme à regret, avant de murmurer :

« Et maintenant que les dieux ont jugé … Ce qui importe, c’est ce que tu désires, Haemera de Tessarion, et si ton désir est aussi puissant que le mien, car les Quatorze m’en soient témoins, tu es encore plus belle que dans mes souvenirs, et je veux être tien, pour ces célébrations.

Les dieux n’auront pas de dévot plus empressé à leur plaire que moi. Plus attentif à les satisfaire. A leur dédier soupirs et émois. »





avatar
Invité
Invité


La vie a comme un feu, flamme, fumée et cendre
Je sens tout mon corps pulser, vibrer au son de la musique, mue par la dilection, par cet amour profond pour le divin qui caractérise notre caste. prisonnière volontaire d’une transe mystique, d’une pantomine licencieuse qui symbolise notre alliance avec la Déesse. Mais même dans les vapeurs de l'idolâtrie et de l’ivresse, mon regard est entièrement voué à Aeganon. Et je ne manque pas une seconde du spectacle d’hybris qu’il offre avec sa danseuse. Prise à mon propre jeu, à mon propre caprice, je le sens m'embéguiner, s’insinuer en moi comme un poison, alors que les souvenirs de son odeur, de son corps ont enflammé tout mon être. Nulle agapée dans ce que je ressens. Il possède déjà chaque once de mon corps, et je ne souhaite rien d’autre que le posséder en retour. Et chaque seconde passée loin de lui est une torture après avoir gouté à sa peaux. Jusqu’à ce que, dans sa grande mansuétude, il me libère de cette tentation en posant le genoux a terre. Mais dans le fond, nous savons tous les deux qu’il est le vainqueur de cette joute. Un sourire taquin se dessine sur mes lèvres. Oui, il a fusté le piège que je lui ai tendu, et avec brio.

”Je vois que tu n’as pas perdu de ta superbe, Sénateur Bellarys. La guerre n’a pas assouvis ton appétit de conquête ”

Alors qu’il se redresse, je le revois encore, jeune adolescent fougueux. direct. Il n’y a pas eu d’idylle entre nous, pas de marivaudage. mais une passion, une passion comme rarement j’avais pu la ressentir. Il n’a jamais été le type d’homme pour qui on chante l’hyménée. Mais le feu qui l’anime n’en est pas moins ardent. Alors qu’il se dresse à nouveau face à moi, je lui susurre à l’oreille.

”Tu as gagné cette bataille, ne me voit pas vaincue, je ne m'offre pas si facilement”

Sans sommation, je portes mes lèvres sur les siennes, m'alimentant à la chaleurs d'un voluptueux baiser.  Je l'enlace, et ma main se glisse sous la toge, caressant son torse, sentant les pulsations de son cœur sous mes doigts, sous mes ongles. Déposant un baisé dans son cou, je lui prends la main. D'un pas lancinant, presque dansant, je l'éloigne de la foule orgiaque, de la boisson, et de la musique. D'un delicat geste de la main, j'ecarte un voile blanc et un vaporeux, et pénètre dans une petit pièces. La lumière tamisée du braseros éclaire voiles et teintures, tandis que les volutes de fumée dégagent un subtil et harmonieux parfum d'encens, de lavandes et de jasmin. Au centre de cette pièce trône un sofa de velours pourpre, dont le soyeux à lui seul est une invitation à l'épectase. Sur une table de bois richement ouvragée, une carafe de verre ornée d’un dragon renferme l’inébriant nectar épicé des meilleurs crus du vignoble Bereneon. La musique de la fête s'est tue, remplacée par celle non moins envoûtante jouée dans l'antichambre de l'alcôve.

Sans un regard a Aeganon, je décroche la broche d'argent qui retient mon voile, et détache mes cheveux, en laissant au sénateur le temps et le loisir d'observer à sa guise mes courbes, de languir, et de me convoiter.

Je m'approche de la table et remplit les deux coupes, et en tend une à Aeganon. Je me glisse ensuite derrière lui, caressant son cou et ses épaules tout en portant le vin à mes lèvres. lui susurre nonchalamment à l'oreille

”Mais il me semble t’avoir déjà dit qu’il faut plus que des mots pour me conquérir...”

Je m'assois ensuite sur le sofa, sensuelle, accorte, le port droit et altier. Je remonte subtilement ma robe, dévoilant ma cuisse par son échancrure

”A genoux soldat... ”

avatar
Invité
Invité

La vie a comme un feu, flamme, fumée et cendreft Haemera

Quadrant Ouest, Mois 3, Célébrations du Triomphe

« Est-ce appétit de conquête, ou retour au foyer du soldat ? »

Le regard ardent, Aeganon enveloppait Haemera de son désir, certes, mais également d’une touche de tendresse comme il en offrait peu, en ce monde. Le sentiment ne lui était pas ordinaire. Il était un homme de passion, de fougue, parfois de brutalité ou encore de langueur joueuse et impitoyable, de ruses retorses pour pousser les jeux de l’amour et du hasard aux plus douces extrémités, jusqu’à ce que les corps crient grâce, que les yeux se révulsent, que les langues se délient pour chanter la mélopée de l’abandon absolu, et qu’enfin, il touche du doigt, de la langue, de sa peau, de sa virilité l’acmée, la plus belle, celle offerte, provoquée, celle irrésistible, dûment réprimée et qui enfin explosait, cette vague impossible à arrêter qui brûlait, submergeait, emportait tout sur son passage, comme la lave du volcan avalant le paysage, pour que rien ne subsiste, brièvement, que lui-même, son corps donnant du plaisir et son prénom susurré ou crié, pour qu’il s’imagine être le seul, au moins un instant, lui qui devait partager son unique amour depuis tellement longtemps, qui allait continuer. Quelle vengeance exquise alors que de voler des secondes où il était le centre du monde d’une autre personne, avant de n’être à nouveau qu’une ombre de passage. Pourtant, au-delà de ces promesses, aisément perceptibles dans ses yeux luisants comme dans le désir évident que trahissait sa vêture, et qu’il ne cherchait pas à dissimuler, il ne tentait pas non plus de cacher les sentiments plus doux qui l’animaient, présentement. Il voulait renouer avec la prêtresse car, au-delà de l’envie de la posséder à nouveau, du plaisir ressenti à explorer les terres de sa jeunesse en Sénateur glorieux, il y avait aussi la délicatesse des retrouvailles avec une amie, une amante, une aimée, ces trois mots si précieux, lorsqu’ils se fondaient ensemble pour forger cette relation si particulière, dans le cortège des femmes qu’il avait aimé, qu’il aimait, qu’il aimerait. Il était là pour elle. Entièrement pour elle. Avec tout ce que cela signifiait : Aeganon était là pour Haemera toute entière, pas seulement sa sensualité ou le plaisir qu’il prendrait à lui en offrir. Il voulait aussi retrouver son âme, en se fondant dans sa chair. En un sens, il était là pour honorer dignement les dieux, dans le sens le plus valyrien qui soit, et en même temps, en se rapprochant probablement davantage de Meleys que de Syrax, ce qui était suffisamment rare pour être souligné.

Ses lèvres s’étirèrent en un sourire prédateur quand elle lui affirma ne pas être vaincue. Le sourire fut vite effacé par la sensation des lippes de la prêtresse sur les siennes, cependant, alors qu’une main aventureuse se glissait sur son torse. Ses bras se refermèrent sur la jeune femme, l’enserrant momentanément dans sa prise d’acier, pour lui rendre son baiser avec fougue, son souffle cherchant à goûter Haemera, entièrement, à retrouver sa flagrance si particulière sur sa langue, qui explorait avec férocité tout ce qu’elle était en mesure de dévorer. Sa faim se réveillait. Et elle l’abandonnait, tandis qu’il la suivait de son regard carnassier, et que ses jambes firent mouvement à sa suite. Au diable le reste de la fête. De toute façon, il n’était pas venu pour en profiter. Sans un mot, il l’observa enlever son voile, détacher ses cheveux, traçant leur courbure de ses yeux, caressant les boucles qui se perdaient dans son cou, sur l’épaule, dans le dos, sur le début de rondeur de la poitrine, s’y lovant comme il désirait y enrouler ses doigts, sa bouche, son corps entier, pour y apposer sa marque. La féline le taquinait, avant de s’asseoir et de remonter sa robe, là encore suivie dans son mouvement par l’œillade d’Aeganon, qui étreignait de ses pupilles enflammées la peau dévoilée, imprimant chaque centimètre dans sa rétine, se demandant si après tant d’années, son goût avait changé. Il y arriverait. Le jeu avait commencé, et il avait mené la partie où il le désirait. Il l’avait déjà dit : pour obtenir ce qu’il désirait, il était prêt à tout. Il n’avait aucun honneur, aucun orgueil en la matière. L’avilissement était joyeux. Il voulait le stupre, et noyer tout ce qu’il était aux yeux du monde pour ne conserver, au fond de son cœur, que ce qu’il était réellement, essentiellement, existentiellement : un damné, condamné à errer sur les rives de l’amour et à ne jamais pouvoir accoster, maudit pour n’être attiré que par un seul rivage, destiné à s’amarrer à tant de ponts, y jouir de plaisirs vains, puis repartir comme un voleur, souffrant de ne pas être l’unique comme de ne pas être l’officiel. Il était une maîtresse mauvaise et briseuse de ménage, une ombre jalouse et cruelle. Il gardait cette noirceur, l’exorcisant en se plongeant toujours plus profondément dans le stupre. Et cette pensée l’excitait douloureusement, fouettant sa fougue naturelle comme sa nature profonde et perverse. D’un pas lent, il s’approcha d’Haemera, avant de s’agenouiller avec une lenteur délibérée. Sa main, du bout du majeur, traça lentement la courbe de sa jambe, depuis le mollet jusqu’au genou, remontant le tibia avec langueur, titillant la peau. Le mouvement était lent, et son regard ne déviait pas de celui de la prêtresse comme son sourire.

« On dit que le plaisir met à genoux, et que se mettre à genoux mène au plaisir. »

Avec une langueur délibérée, Aeganon se pencha, soufflant sur la chair fine du mollet, pareillement, avant d’y apposer sa bouche. Puis il entreprit de remonter, centimètre par centimètre, aidé de sa main qui caressait ce qu’il avait embrassé, et ce qu’il continuait à agacer de ses lèvres, parfois de ses dents, quand il arrivait à un pli plus sensible, éteignant les frissons de sa langue, pour mieux les provoquer à nouveau par une inclinaison particulière, par un passage légèrement appuyé d’une canine. Il progressait, lèvre à peau, creusant son sillon dans la chair délicieuse. Arrivé au genou, il fit passer la jambe sur son épaule, pour explorer à loisir le pli sensible derrière ce dernier, suçotant la carnation pure pour transformer sa pâleur valyrienne en une rougeur ardente, élevant cette dernière à la chaleur qu’il ressentait, et qu’il désirait atteindre, pour la rapprocher des dieux. Puis, il consentit à reprendre son chemin, et se détacha de sa position, reprenant ses tendres admonestations sur la cuisse, mordillant, suçant, goûtant allègrement, imprimant sa senteur dans son esprit et son goût sur ses papilles. Bientôt, la robe l’arrêta. Alors, il passa au-dessus, remontant le flanc, jusqu’au cou, allant toujours plus haut. Sa main gauche, elle, continuait de caresser le haut de la jambe, avant de se faufiler, hardie, sous la robe, grimpant doucement, s’arrêtant à la lisière interdite, traçant des cercles concentriques au même rythme que sa montée vers l’oreille d’Haemera qu’il atteignit, et à laquelle il murmura :

« Brûler Borrash n’aura jamais été aussi satisfaisant que de faire ton siège. Prendre Meereen n’aura jamais été aussi doux que de te donner l’assaut. Diriger des hommes n’aura jamais aussi enivrant que de me faire diriger par toi. »

Ses dents mordillèrent très délicatement le lobe, alors qu’il exsudait de sa voix sourde :

« Désires-tu tenter une sortie ? Ou dois-je continuer à saper les fondations de cette citadelle ? »

Sa main, sous la robe, caressa le pli de l’aine.

« Qu’est-ce que cela fait, que de conquérir son conquérant ? »





avatar
Invité
Invité


La vie a comme un feu, flamme, fumée et cendre

Mon regard se plonge dans celui d’Aeganon, rougeoyant, flamboyant. Son regard a toujours été animé d’un feu qui lui est propre. Le genre de feu auquel n’importe qui pourrait se brûler s’il n’y prêtait pas attention : Il vous réchauffe, vous fait vous sentir importante, désirable, aimée, et laisse de terribles cicatrices au cœur et à l’âme si on n'y prend pas garde. Mais pour quiconque sait maîtriser ce feu, la brûlure n’en est que plus enivrante, et le délice plus enchanteur. Ce regard, c’est un regard de dragon, animé par cette chaleur, cet incendie, qui convoite, qui conquiert, et qui brûle tout sur son passage.  

Son regard disparaît, alors qu’il descend le long de ma jambe. mais le feu ne disparaît pas pour autant, il prend juste une autre forme, marquant au fer rouge ma peau à chaque baisé, signant son forfait a chaque baisé. je ferme les yeux, savourant chaque morsure de ce brasier, chaque seconde de cette fièvre qui m'étreint. alors qu’il quitte ma cuisse pour rejoindre mon épaule, je sent mon cou s’offrir à lui. Je détache une première broche de ma robe. le tissu glisse doucement, dévoilant mon épaule et un sein. Ma main rejoint sa nuque, et mes doigts explorent les boucles de sa chevelure. Je m'enivre de son odeur, qui se mêlent avec celles des parfums et des huiles que j’ai choisis pour ce moment. Alors qu’il redescend, je lève les yeux au ciel. Tandis qu’il remonte petit à petit, je sens mes muscles se tendre, pris d’une exquise excitation, anticipant l’acte dont l’attente est d’autant plus savoureuse qu’elle est douloureuse.

Je sent, à chacun de ses baisés, cette chaleur sacrée monter en moi, comme une vague, un courant intense qui m’emporte. Chaque caresse de ses lèvres comme autant de prières qui me rapproche du divin. Ô Grande Tessarion, Maîtresse des arts et des Guérisons, toi qui nous couvre de tes bienfaits. Entends la supplique de ta fervente servante, dans cette étreinte bénie par laquelle nous honorons ton être. Toi qui apaise les âmes, toi qui soulage les maux du corps. Par ce feu qui me ronge, je t’offre mon corps alanguie. Par mes râles, je t’offre ma voix. Par l’extase, je t’offre mon coeur et me rapproche de ta sainte présence. Je t’accueille en moi, comme tu m’accueille en ton temple, afin que nous ne soyons qu’une et une seule dans la volupté.  

Aeganon se redresse, mais j’entend à peine ses mots. je n’entend que la musique, telles les paroles de la déesse. Je la sent en moi, et toutes les fibres de mon corps lui appartiennent, ainsi qu'à Aeganon. Me suis-je qu’une place forte de plus à prendre. peut-être, après tout. Mais en cet instant, je suis la Citadelle des Dieux, je suis les 14 flammes de Valyria faites femme. En guise de réponse, je me mord la lèvre et l’aide à retirer sa tunique, avant de retirer la dernière broche qui tenait ma robe. Maintenant que les murailles sont tombées, je fais glisser mes mains sur son corps, me délectant du contact de ses épaules, de son dos, de son torse, de son ventre, de ses fesses, de sa virilité, marquant à mon tour de ma morsure son cou et sa poitrine. puis je m’allonge, offerte dans toute ma superbe, dans toute la superbe de la déesse.

avatar
Invité
Invité

La vie a comme un feu, flamme, fumée et cendreft Haemera

Quadrant Ouest, Mois 3, Célébrations du Triomphe

Au loin, les clameurs du banquet retentissaient, et au son des tambourins et autres instruments de musique se liait celui des musiciens dont la mélopée enveloppait la demeure. Les flagrances, lourdes, d’encens et autres fumigations diverses se percevaient partout, et les râles de certains invités également. Pour autant, Aeganon, s’il se délectait de ces ambiances de stupre nocturne qui étaient depuis longtemps le terreau le plus délicieux de son existence, ne se laissait bercer que d’une oreille distraite par ces manifestations qui, ordinairement, auraient contribué à exciter ses envies. Il n’en avait pas besoin. Entièrement concentré sur Haemera, sur le plaisir si particulier de revenir à une ancienne passion et de retrouver, après cette longue guerre, la joie des amours simples et des souvenirs de sa jeunesse, il jouissait de cette liberté retrouvée, de cette impression de revenir à ses dix-sept ans, avec la fougue attenante et l’indolence de la jeunesse. Cela lui rappelait des temps heureux, où tout était plus simple. Des temps où il pouvait envisager d’aimer toute sa vie dans l’ombre son frère, tout en partageant ses nuits avec des maîtresses variées lorsque Daemor rejoindrait sa bientôt sœur-épouse, pour oublier, pour se venger, et pour apprécier lui aussi cette existence qui, s’il ignorait où elle le mènerait, regorgeait d’opportunités. Oui, c’était le temps de tous les possibles, des rêves, des douleurs secrètes aussi. Tant avait changé. L’héritier adoré sombrait, miné par les deuils et les doutes. Et le cadet délaissé prenait sa revanche, éclatante, accédant au rang qui lui avait été dénié auparavant. Pourtant, il demeurait, au plus profond de son cœur, le regret de ces années, où il pouvait encore imaginer que rien ne viendrait bouleverser sa passion destructrice, et où il arrivait encore à nouer autre chose que des liaisons utilitaires. C’était le temps où il se souvenait de ses amantes non pour ce qu’elles lui apportaient, mais pour ce qu’il aimait chez elles. En ce sens, renouer avec Haemera, c’était renouer avec un Aeganon moins cynique, plus optimiste … plus beau, en un sens, que ce qu’il était désormais. Haemera le ramenait à ce passé, à cette image de lui-même d’un homme qui demandait à être aimé pour lui-même, et non pour ce qu’il représentait, et à aimer sincèrement, tout heureux de jouir des plaisirs du présent, et non de calculer ce qu’ils lui rapporteraient dans le futur.

Ces festivités, qui l’amenaient au pinacle, étaient donc paradoxalement l’occasion de redevenir celui qu’il avait été. Cette pensée l’amusa. Et il s’employa donc à redevenir ce jeune amant d’antan, qui couvait des yeux sa conquête comme la huitième merveille du monde, s’engageant à la satisfaire sans penser à son propre plaisir. Les soupirs obtenus lui suffisaient. Ses gestes se firent plus tendres, moins immédiatement passionnés. Des baisers dans le cou de la prêtresse tracèrent un fin sillon, tandis qu’il descendait sur la peau, révérant chaque aspérité, redécouvrant les sinuosités et les méandres, se laissant gagner par l’émerveillement joyeux de la découverte de l’autre, jouant avec ses mains autant qu’avec ses lèvres pour taquiner les sens de son amante, prenant son temps pour écouter son corps offert et son âme s’élevant vers Meleys. Quand sa bouche se perdit définitivement dans ses replis les plus intimes, il laissa ses doigts parcourir sa peau, se perdre dans d’autres recoins secrets, effleurant pour demander un accès, se retirant ou continuant suivant les inflexions d’Haemera. Et il resta ainsi, se perdant dans l’ivresse du plaisir offert, dans ce présent divin qu’il plaçait sur l’autel de Meleys, mais avant tout sur celui de la Bereneon. Insatiable, il dévorait autant qu’il butinait, alternant le rythme et les tendres admonestations, susurrant des mots d’amour qui n’appartenaient qu’à la nuit et aux souvenirs entremêlés.

Leurs corps finirent par se mêler tout à fait, dans un enchevêtrement éperdu. L’envie de se fondre en un était devenue trop insupportable. Au pinacle de son désir, Aeganon continuait à réfréner ses propres pulsions, cherchant dévotement à égarer sa maîtresse dans les méandres les plus profonds du royaume de Meleys. Jamais ses mains ne restaient inactives, comme sa langue. Mais ses gestes demeuraient d’une réelle douceur, contrastant avec la callosité de ses paumes guerrières, avec la rudesse de sa barbe et de son allure générale. Amant attentif, le Bellarys l’avait toujours été, et le fait était connu. Pour autant, rares étaient celles qui avaient obtenu autant d’attention de lui, autant de délicatesse, et peut-être, aussi étrange que le terme puisse être le concernant, autant d’amour. Ce n’était pas celui, brûlant et incandescent, absolu et tyrannique, qu’il éprouvait pour Daemor. Ce n’était pas l’amour que chantait les aèdes. C’était autre chose, une affection sincère, un élan doux. Ce n’en était pas moins réel et puissant. Dans ses yeux, comme pour témoigner, luisait un sentiment différent de l’envie tyrannique, de cette aspiration profonde à conquérir. Il y avait cette lueur chaude qui enveloppait, qui donnait l’impression d’être unique à ses yeux. C’était le cas. Haemera était unique, comme chaque femme qu’il étreignait. Mais il ne s’astreignait pas à le démontrer à chacune avec autant de vigueur et de détermination. La différence était là.

Quand les cieux de Meleys s’ouvrirent à eux, le plaisir partagé expira sous la forme de prénoms aspirés. Et il fallut se séparer, retomber doucement sur les coussins, pour reprendre goût à l’air des royaumes mortels. La tête encore engourdie par le plaisir, Aeganon laissa sa main parcourir distraitement le ventre d’Haemera, y traçant des arabesques diverses et ésotériques. Puis il murmura, davantage pour lui-même que pour elle :

« Ainsi l’on revient au pays. »

Au pays, au passé, à Valyria, à sa jeunesse. Un instant, il hésita à repartir, à profiter du reste des festivités, avec d’autres charmantes créatures. Un instinct supérieur l’en empêcha. Ses lèvres agrippèrent celles d’Haemera, et il murmura contre ces dernières, ses doigts venant prendre en coupe le visage de la jeune femme :

« Souffre ma présence toute cette nuit. Que je me souvienne de ce que j’ai été, pour envisager ce que je dois être. »

Rappelle-moi d’où je viens. Et construits mon futur. C’étaient ces mots qui résonnaient tandis que ses gestes redevenaient plus caressants, et qu’il n’entendait rien céder à la nuit. Pour encore quelques heures, il en serait le maître, avec une maîtresse divine à ses côtés. Ce serait cela, son Triomphe.


Contenu sponsorisé