Depuis toujours, les informations s'échangent sur Glaeron, la grande place principale de la capitale valyrienne. Secrets politiques, complots dynastiques et autres informations commerciales sans prix, tout se trouve et tout se monnaye sur cette immense esplanade aux coins de laquelle se trouve des estrades où l'on vient débattre de politique ou de philosophie, haranguer la foule ou vendre des invitations à l'amphithéâtre. Et souvent, en fin de journée, on vient également se presser devant l'estrade où les crieurs - dont c'est le métier à plein temps - proclament à qui veut bien l'entendre les dernières rumeurs et informations avérées qui traversent la capitale. Souvent, l'exercice qui dure entre dix et vingt minutes est attendu par les tranches de la population qui ont besoin d'être au courant de ce qu'il se passe en ville et ailleurs.

Les bourgeois et les négociants les moins riches se déplacent en personne, souvent. Les plus grands du monde valyrien préfèrent y envoyer serviteurs ou esclaves, et les chargent de leur colporter les nouvelles. Ce soir, le crieur est un homme rondouillard au front dégarni et aux bajoues légèrement pendantes. Nous sommes bien loin de la mosaïque représentant les héros valyriens de jadis au temple d'Arrax. Qu'importe. L'homme parle d'une voix puissante et la foule de quelques centaines de badauds présents se tait rapidement pour ne pas perdre goutte de ce qu'il s'est passé depuis la dernière déclamation.

Une fois qu'il a terminé, l'orateur placarde la liste des informations sur un tableau de bois prévu à cet effet.