Vaerys est le premier fils de la branche cadette de la famille Lyseon, fils d’Araehys Lyseon et neveu de Gaemon Lyseon, chef de la famille à la naissance de Vaerys. En tant que neveu du chef de famille, Vaerys n’était guère appelé à prendre la tête d’une des familles les plus prestigieuses de la péninsule de par son histoire remontant aux origines de Valyria. C’était sans compter sur la guerre contre Ghis qui emporta Gaemon Lyseon, laissant sa femme et son très jeune fils seuls.

Au sortir de la guerre, la famille se réunit. Un siège au Sénat, qui plus est celui d’une des plus illustres familles de Valyria, ne pouvait revenir à une femme, quand bien même cette femme serait-elle une Lyseon de naissance comme de mariage, quand bien même celle-ci n’exercerait-elle qu’une forme de régence. La réalité était celle-ci : Aella, veuve de Gaemon, n’avait pas l’influence nécessaire pour imposer son fils encore si jeune et bien trop vulnérable. Etait-elle prête à mettre en danger la vie de ce fils qu’elle chérissait tant ? Ignorait-elle tout de sa famille ? Pensait-elle réellement que ce si jeune enfant échapperait à l’ambition des Lyseon ?

L’alternative ne fut pas bien longue à être proposée tant elle était évidente. La lignée de Gaemon n’avait qu’une femme et un bébé à proposer, et face à elles se présentait Vaerys, fils du regretté Araehys et vaillant soldat qui n’avait pas démérité sur le champ de bataille et avait honoré le nom comme la réputation des Lyseon. La famille ne voulait pas d’une femme et d’un enfant dont on ignorait encore s’il survivrait jusqu’à sa troisième année. Non. La famille voulait un guerrier, un homme capable de redonner aux Lyseon le pouvoir et la richesse qu’ils avaient perdu au profit d’autres familles.

C’est ainsi que Vaerys, 34 ans, permettait à la branche cadette de la famille de prendre le pouvoir. Que de fierté pour ce jeune homme fougueux, qui s’était illustré depuis son très jeune âge par sa férocité et son caractère Lyseonien comme le murmuraient ceux qui le fréquentaient.

Reste que sa position de pouvoir ne satisfait pas tous les membres de sa famille, certains estimant que le fils de Gaemon était le seul légitime à guider la famille vers la gloire, si jeune fut-il. Après tout, n’était-ce pas ainsi que l’on conservait un semblant d’ordre ? En respectant les règles de la société ? Après tout, n’était-ce pas à Gaemon de désigner son héritier, et n’était-il pas évident qu’il aurait désigné son fils ? Vaerys aurait pu être un régent, quelques années, mais il était à présent un usurpateur… Une accusation que l’intéressé n’était pas prêt de laisser passer. Après tout, ne disait-on pas qu’il valait mieux la mort que la haine d’un Lyseon ?

Tiraillé entre ses convictions et son allégeance forcée à Echya Odenys, Vaerys rejoint la faction des Rouges lorsque Valyria est ébranlée par l'assassinat de Lucerys Arlaeron. Toutefois, le sort finit par se retourner contre lui lorsque sa cousine Alyrea manœuvre avec ses consœurs Alynera Vaekaron et Vaelyra Riahenor pour qu'elles intercèdent en faveur des Lyseon auprès des temples valyriens. Ceux-ci acceptent de racheter l'immense dette de Vaerys envers Echya et de proposer des termes plus magnanimes pour le remboursement.

En échange, Vaerys doit quitter le pouvoir et abandonner tout rôle dans la dynastie. Il en a conçu une sérieuse aigreur mais n'a pas dit son dernier mot.

Jaelyx est la soeur-épouse du défunt Gaemon Lyseon, tombé durant la guerre contre Ghis. Leur fils unique n'étant alors un bambin de quelques mois, il a été écarté de la succession en raison de son trop jeune âge et du besoin d'une présence masculine forte pour guider la famille.

Gaemon et Jaelyx ont longtemps essayé d'avoir des enfants pour pérenniser la lignée principale issue de leur père Aerys. Malheureusement, cela s'est révélé plus difficile que prévu, la déesse de la fertilité Meleys ayant visiblement décidé de ne pas soutenir Jaelyx dans cette ambition. Une fois que Gaemon eût engendré quelques bâtards chez des cousines distantes pour s'assurer que le problème ne venait pas de lui, la pression sur Jaelyx a été encore plus forte.

Lorsqu'elle a enfin finit par mettre au monde cet enfant tant attendu, cela a été le dénouement de beaucoup d'angoisses et d'inquiétudes permanentes. Il n'en reste que son enfant, le petit Rhaelor Lyseon, n'était âgé que de quelques mois lorsque son père est mort. Rapidement, les membres importants de la famille ont décidé d'écarter cet enfant de la succession. Cela aurait signifié confier la régence à sa mère durant plus de quinze ans et c'était là une vision intolérable pour une vieille famille du Sud, attachées aux valeurs de domination patriarcale sur les affaires.

Moulée dans ces valeurs et ces traditions depuis son tout jeune âge, consciente de la faiblesse de sa position et de son corps après une grossesse si difficile, Jaelyx n'a rien dit, acceptant l'affront fait à son fils. Toutefois, elle a constaté la rapidité avec laquelle le nouveau seigneur Lyseon, Vaeyrs, a alors placé la noble dynastie dans une position terrible. Ruinée, la famille Lyseon a dû se placer comme cliente d'une roturière richissime, Echya Odenys, et cela a encore entâché un peu plus son prestige.

Maintenant que Vaerys a été repoussé en échange de la prise en charge de sa dette par les temples, Jaelyx compte bien faire en sorte que l'on écoute ce qu'elle a à dire et, le moment venu, défendra les droits de son fils à présider à la destinée des Lyseon.

Dynaste dans le plus pur style de son ascendance, il n'a jamais été question pour Jaelyx de faire un choix. On ne lui a de toute manière jamais demandé. Si elle avait dû choisir une faction, elle aurait été Rouge, par tradition familiale.

Doyenne d'une dynastie, voilà une place écrasante ! Pourtant, Daela la porte comme un étendard avec une fierté jamais démentie. Elle s'efforce d'être la boussole morale de sa famille, essayant de guider les énergies vers un idéal dynastique tel qu'elle l'imagine être.

Elle n'aurait jamais pensé obtenir un jour une telle influence sur sa famille, mais les différents coups du destin ont joué leur part dans cette configuration. Daela n'est pas aveugle aux problèmes que rencontrent sa famille. Elle n'appréciait guère Vaerys mais devait bien se rendre à l'évidence qu'il était le plus adéquat. Elle juge cependant très sévèrement ses errements et la façon dont il a ruiné les Lyseon. Il lui incombe désormais de sortir du bois et de participer à la gouvernance de sa famille en s'assurant qu'elle retrouve rapidement la place qui est sienne : celle d'une dynastie, issue de l'un des trois Fondateurs.

Pour cela, Daela sait que sa tâche sera ardue. Il y a différentes ambitions et camps au sein des Lyseon, et le monde extérieur les regarde avec délectation, attendant le moment où l'honorable édifice de la gloire de leurs aînés s'effondrera sous le poids de ses contradictions. Elle doit impérativement user de son aura de doyenne pour convaincre les membres les plus éminents de sa famille de collaborer tous ensemble dans une direction commune qu'elle se verrait bien fixer. Elle sait sa responsabilité énorme car un échec pourrait bien signifier la fin des Lyseon. La disparition d'une dynastie aurait très certainement les pires conséquences sur Valyria, peut-être même que cela amènerait la fin du monde.

Consciente du poids des âges et de l'Histoire, Daela compte s'efforcer de guider son fils vers un futur radieux où il pourra gagner en influence et en confiance en lui. Tant qu'il est à sa place, elle peut ainsi espérer diriger dans l'ombre, influant chacune de ces décisions. C'est bien plus que ce qu'elle aurait pu jadis imaginer comme fille d'une branche cadette s'éloignant un peu plus de la principale à chaque génération.

Il lui restera ensuite à s'assurer que tous œuvrent pour le bien de la famille afin que jamais un Vaerys ne puisse de nouveau agir comme il l'a fait.

Aemon ne s'était jamais imaginé finir à la tête de la dynastie, cela est pour sûr.  A la tête de l'une des branches cadettes des Lyseon, jusqu'à peu il vivait avec ses deux filles dans une modeste demeure rattaché au domaine de la branche principale. Toutefois, un concours inattendu de circonstance l'a forcé à déménager et endosser le rôle écrasant de régent des Lyseon au nom de son jeune neveu Rhaelor.

Bien plus porté sur la débauche et les honneurs à Meleys, Aemon doit désormais s'efforcer de faire bonne figure. Désintéressé par la politique et les magouilles aristocratiques, il doit se faire violence pour revenir à de meilleures dispositions de ce côté. Sa mère Daela, sa soeur Alyrea et sa cousine Jaelyx ont toutes des plans le concernant et souhaitent faire avancer leurs propres agendas. Par la barbe d'Arrax, Aemon ne se laissera pas dicter sa conduite par le sexe faible !

S'il n'est guère enivré par le goût du pouvoir, Aemon n'en est pas moins un homme à peu près responsable. Le terrible avertissement adressé aux Lyseon par l'abdication de Vaerys à son profit a ébranlé la famille au plus haut point. Vaerys n'est guère apprécié dans la dynastie, mais il n'en restait pas moins leur régent. Le fait que les Riahenor et les Vaekaron se soient portés à l'assistance des Lyseon en échange de la certitude que Vaerys serait retiré des affaires est une marque d'opprobre terrible et Aemon garde en lui suffisamment d'orgueil pour souhaiter faire effacer ce moment terriblement honteux.

Encore novice en politique, il constate à quel point les femmes fortes de sa famille tournent autour de lui, tels des vautours auprès d'une charogne. Il sait qu'une terrible lutte d'influence l'attend, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des Lyseon. Lui qui préfère de loin partager son temps entre les orgies et les banquets, il ne s'attend à aucune facilité dans ce conflit annoncé. Il n'a aucune idée des courants de pouvoirs qui traversent la capitale, ni qui sont les alliés des Lyseon ou ceux qui ne sont que des opportunistes. Il doit pourtant s'en tenir à une ligne directrice : celle que les dynasties sont plus fortes ensemble et qu'elles doivent retrouver une place spéciale dans les affaires de Valyria.

S'il veut retrouver du pouvoir, Aemon doit également se marier. Il doit terminer le deuil de sa soeur Aela, disparue dans le Grand Effondrement, et trouver une consort pour le soutenir et lui donner de nouveaux enfants. S'il n'est pas le candidat idéal pour sauver les Lyseon, ni même le meilleur, il a conscience d'être le seul à avoir été choisi. Pour cela, il devra repousser ses propres limites car il porte l'héritage de Lyseon le Fondateur.

Pistes d'évolution

Parmi les noms connus de Valyria, rares sont ceux qui résonnent avec autant de majesté que celui des Lyseon, qui font tous remonter leur ascendance à cet éponyme célèbre qui reçut, avec Vaekar et Riahenys, la bénédiction d’Arrax en rencontrant la progéniture d’Aegarax et en la domptant, avant de fonder la civilisation valyrienne. Certes, l’aura de la glorieuse lignée a pâli, depuis le coup d’Etat contre la Triarchie par les Dragons Verts. Mais sur le sang versé, les Lyseon se sont relevé, et ont continué à marquer l’histoire de Valyria, leur héritage dont ils ne sauraient s’éloigner. Ils ont offert nombre de glorieux généraux et Seigneurs-dragons, et leurs prouesses militaires ne sont plus à décrire. Plusieurs lignées de prêtres de Vaghar, l’auguste dieu de la guerre, viennent également de leurs rangs. L’argent se fait rare, mais la grandeur demeure, à moins que tous ne s’y raccrochent parce qu’il ne leur reste que leur nom pour briller.

Parmi les nombreux Lyseon à arpenter Valyria, plusieurs branches cadettes se disputent la proximité avec la branche aînée – quoique cette dernière soit sujette à caution depuis la guerre contre Ghis. Certaines se sont complus dans leur statut de clients de la branche principale et ont vécu sur les miettes restantes de la fortune familiale depuis longtemps asséchée. D’autres ont été plus proactifs, et avec plus ou moins de succès. Parmi ces derniers, on trouve la branche fondée par Valarr Lyseon, qui réussit à gagner au bras de fer durant son service militaire dans des circonstances qui nécessitent au moins trois heures de récit savamment agrémentées d’alcool fort pour être contées à leur juste valeur, une mine de fer qui se révéla particulièrement rentable, surtout grâce aux connexions familiales avec l’armée et à l’augmentation des besoins. Bien que modestes comparés aux revenus d’autres familles, ces subsides sont parvenus à rendre la famille relativement prospère, et font la fierté de ce modeste cadet qui revendique discrètement ne pas être uniquement un des innombrables Lyseon arpentant le Palais familial.

Ayant épousé sa cousine Daela Lyseon, issue d’une autre branche cadette, Valarr se révéla un époux fougueux et fut récompensé de son empressement par la naissance d’un fils, Aemon Lyseon, digne héritier de son paternel et chevaucheur de dragon doué, quoique porté à égale proportion sur la ripaille et la ribaude. Après ce dernier vint une fille, Alyrea Lyseon, que les dieux, à sa surprise, décidèrent de destiner au Collège de Magie, avec des augures favorables, en la marquant d’une chevelure atypique qui donna quelques doutes à l’heureux géniteur sur sa paternité. Ainsi fut fait, car la volonté des Quatorze ne saurait être défiée par ceux qui, les premiers, avaient été comblés de leur faveur. Ensuite naquit encore une fille, deux ans plus tard, baptisée Aela Lyseon, à la beauté aussi formidable que celle de sa mère et enviée par de nombreux prétendants avides. Puis, le couple parut considérer que le devoir familial était accompli, et que trois enfants suffisaient largement à leur bonheur, ou plutôt au manque d’enthousiasme pour une nouvelle grossesse de Daela, qui après trois enfantements en quatre ans, estimait avoir amplement fait son devoir.

Au seuil de l’âge adulte, la question du mariage d’Aemon se posa. La logique aurait voulu que l’aînée des deux sœurs, Alyrea, s’y emploie. Son cœur pris ailleurs, et n’éprouvant aucun attrait pour son frère, tout en ayant recueilli habilement les soupirs de sa cadette lors de ses visites, cette dernière se pâmant devant la belle allure martiale de l’héritier – et apparemment aveugle aux tâches de vinasse sur sa si belle toge – joua les entremetteuses entre les deux, avant, l’union consommée avant l’heure et surtout avant le rêve de Meleys de sa cadette , de se draper dans sa dignité d’offensée et d’accepter « pour l’honneur de la famille » de s’effacer. Ses parents furent donc fâchés envers les trompés, et la rouée s’en sortit aisément. Le mariage entre Aemon et Aela put donc avoir lieu, mais ne produisit que deux filles, Haelena Lyseon et Daera Lyseon, à la grande fureur d’Aemon.

La guerre contre Ghis priva la famille de son patriarche, Valarr, qui périt courageusement sur le champ de bataille aux côtés de son cousin Gaemon, de la branche principale. Le Grand Effondrement emporta la belle Aela, privant ses deux filles de leur mère, et son mari d’une épouse à même de produire le fils tant désiré. Désormais chef de famille, ce dernier tente tant bien que mal de rentrer dans un costume mal taillé pour lui, et s’est mis à lorgner davantage sur le ventre de sa sœur que sur ses conseils pour maintenir la modeste fortune familiale. Et Alyrea, qui sent le danger, alors même qu’elle avançait prudemment en secret pour conclure enfin son propre projet matrimonial, cherche une remplaçante suffisamment malléable pour la jeter dans les bras d’Aemon …

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