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Les Dieux ne pouvaient être partout, alors, ils ont crée la Mère.Vaelya Riahenor et Saerelys Riahenor.

Palais Riahenor & An 1057, mois 9.

Cela faisait un mois. Un mois que tout cela s’était produit. Laissant ses doigts glisser le long de son dos, Saerelys ne put retenir un frisson. Il lui semblait que sa chair était encore bouillante, à cet endroit. Et pourtant, elle était la seule à ressentir cela. Ni Aedar, ni Aelys, ni Gaelor n’avaient remarqué ce fait, malgré le temps qu’ils passaient ensemble. Si tous trois avaient reçu la consigne de la laisser se reposer, ce fait n’était désormais plus d’actualité. Elle allait mieux, selon les Mages. Selon Mealys, qui lui rendait visite bien trop souvent à son goût, elle avait retrouvé des couleurs. Qu’est-ce que cette Mage pouvait savoir de cette douleur qui était la sienne ? Pouvait-elle ne serait-ce que l’imaginer ? Non, c’était impossible. Ce n’était pas quelques couleurs qui lui faudrait pour retrouver ce qu’elle avait perdu. Il lui faudrait un miracle…

Assise devant son miroir, la mine morne, Saerelys s’effrayait presque. Grand-Mère avait rehaussé son teint avec ces poudres dont elle avait le secret. Grand-Mère venait ici une fois par jour, la forçant à se préparer, à s’apprêter comme auparavant, quand Mère n’avait pas le temps de venir par elle-même. C’était de là, qu’elle tenait ses couleurs. Aussi fausses que sa douleur pouvait être réelle. Aussi fausses que pouvaient être réelles ces brûlures qui parcouraient encore son dos par moments. Ce n’était pas elle, que Saerelys voyait dans la surface miroitante. Non. Ce n’était pas elle. Elle n’était qu’une image déformée de celle qu’elle avait été. Déformée et affaiblie. Blessée au plus profond des ses chairs. Une créature qui n’avait même pas pu se tenir sur ses deux jambes pendant plusieurs semaines.

« Père doit avoir honte de moi. » murmura la jeune fille, un voile de larmes masquant ses prunelles mauves.

A ces mots, les poings de Saerelys se serrèrent. Tout le monde devait avoir honte d’elle, au Palais. Peut-être même était-ce le cas d’Aedar ? Et de Mère ? Peut-être même qu’Aelys ne la voyait plus comme sa grande sœur ? Qu’elle n’était plus digne de l’être ? Pourquoi avait-il fallu que cela tombe sur elle ? Se redressant comme elle le pouvait sur son siège, la jeune fille grimaça sans pouvoir se retenir. Des larmes, elle en avait. Elle en avait même de trop. Mais elles ne pouvaient point couler. Ni ici, ni ailleurs. Alors, Saerelys resta là, la tête baissée, les poings serrés, contenant ses larmes.

Et pourtant, une larme perla. Une seule et unique larme. Une goutte d’eau qui glissa du coin de son œil gauche, pour se perdre sur sa joue rougie par une légère couche de maquillage, dans laquelle elle laissa une fine trace. Une larme que Saerelys ne chercha pas à retenir. L’aurait-elle pu ?  La Magie était si belle, pourtant. Ne pouvait-elle pas s’en réjouir, comme cela avait été le cas pour les membres de sa famille lorsque Père leur avait annoncé, qu’elle, sa propre fille, son aînée, allait devenir Mage ? Crispant ses poings, ses doigts blanchissant au passage, la jeune fille se laissa, quelques instants à peine, aller au chagrin. Un rictus déforma son visage, mais aucun son ne quitta ses lèvres. Elle voulait juste voler. Voler avec Aedar, voler avec Aelys. Guider Aelys, qui avait fait preuve d’imprudence lors de son premier vol. Accompagner Gaelor, aussi. Si son frère n’avait jamais craint son dragon, le premier vol était un instant si particulier…

Et il avait Rhaelys. Une toute petite fille. Un bébé. Elle n’était qu’un bébé. Un tout petit bébé qui ne se souviendrait jamais d’elle. Qui ne connaîtrait que son nom. Rien de plus. Elle ne serait qu’une ombre, pour elle. Un vague souvenir que sa fratrie évoquerait en son absence, de même que leurs cousins et leurs cousines. Elle ne serait que cela. L’éternelle absente. L’éternelle dernière. La seule qui resterait au sol alors que les autres voleraient. Comment pouvait-elle se dire descendante de Riahenys dans une telle situation ? L’était-elle encore, dans les faits ?

C’est alors qu’on frappa à la porte. Doucement. Quelques petits coups qui brisèrent le silence. D’un seul mouvement, Saerelys se redressa, grimaçant à nouveau, ses douleurs s’étant réveillées dans l’ensemble de son dos. Se relevant, encore tremblante, la jeune fille se rendit précautionneusement jusqu’à la porte. Dans son esprit, le temps n’était plus au doute mais à la crainte. Elle ne savait pas qui se trouvait là, juste derrière l’huis. Mère devait venir la chercher, il est vrai. Pour qu’elle l’accompagne de certaines de ses tâches. L’espace de quelques instants, la jeune fille espéra de tout cœur qu’il ne s’agissait pas là de Père. Elle n’était pas de taille à affronter sa fureur…

Déglutissant difficilement, Saerelys ouvrit finalement la porte. Une lueur de soulagement brilla quelques secondes dans son regard, lorsqu’elle se rendit compte de qui se trouvait là. Mère. C’était bien Mère. Mère était là, sur le pas de la porte. Alors, la jeune fille releva la tête, tentant de sourire. Tentative qui se solda par un échec. Elle avait trop mal pour cela. Moins que le mois dernier, il est vrai. Mais la douleur était toujours là, tantôt vive, tantôt latente. Si elle ouvrit la bouche, aucun mot n’en sortit dans un premier temps, au point que la jeune fille dut s’y reprendre à plusieurs fois pour formuler une phrase pourtant simple.

« Bonjour Mère. J’espère ne pas t’avoir fait attendre. »

Oh oui, elle l’espérait de tout cœur. Père n’était pas un homme avec qui on pouvait se permettre d’être en retard. Pour ce qui était de Mère, Saerelys ne voulait pas être en retard. Pas alors qu’il ne lui restait que si peu de temps. Mealys tenait son avenir entre ses mains, étant la seule à pouvoir annoncer à ses parents quand elle serait apte à se rendre au Collège. Une échéance que la jeune fille ne voulait que repousser. Repousser encore et toujours. La repousser autant que possible.  Juste pour pouvoir serrer encore les siens dans ses bras. Juste pour retrouver le goût à la vie. Pour rire à nouveau. Pour ne plus souffrir de ce feu qui lui rongeait les chairs, les nerfs et les veines.

« … Je… Je suis… Je suis désolée... » bredouilla Saerelys.

Tels furent les seuls mots qui s’échappèrent de la bouche de l’enfant qu’elle était redevenue en instant, alors que des larmes, plus nombreuses qu’auparavant, roulaient sur ses joues. Saerelys était désolée. Désolée pour ce possible retard. Désolée pour cette honte qui se lisait sur son visage, maintenant qu’elle ne parvenait plus à contenir sa peine. Désolée de ne point être présentable comme on l’attendait d’elle. D’avoir réduit à néant les efforts de Grand-Mère pour lui rendre un semblant de vie à l’aide ses artifices. Désolée d’être si faible. Désolée de montrer ses pleurs à cette mère qui était la sienne. A cette mère qui avait perdu un enfant. A cette mère qui avait, elle aussi, souffert.

Désolée, en cet instant, de ne point être digne.



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Les Dieux ne pouvaient être partout, alors, ils ont créé la Mère.Vaelya Riahenor et Saerelys Riahenor.

Palais Riahenor & An 1057, mois 9.
Ces dernières semaines avaient été éprouvantes et Vaelya tâchait de s'occuper l'esprit en accomplissant ses tâches habituelles, en aidant son frère-époux ou en s'occupant de ses enfants, afin de faire bonne figure aux yeux de tous et de se montrer forte auprès de Maegon mais il s’agissait d’un rôle qui lui paraissait bien difficile à tenir. Durant des années il lui avait été si aisé de montrer douceur et bienveillance, d’être une femme digne de son rang et de ses ancêtres mais durant ce mois qui venait de s’écouler il en allait autrement, comme si pour la première fois l’obscurité était venue entacher sa vie. En effet deux êtres qui faisaient partie de cette immense tapisserie Riahenor avait vu leur fil être coupé ou perdre de sa splendeur.

Il y avait tout d'abord cette pauvre enfant, sa chair et son sang qu’elle n’avait pu nommer, dont le souffle de vie l'avait quitté à peine s’était-elle saisie du tout premier à la fois pénible et salvateur. Quelle affreuse douleur de perdre un enfant, les dieux l’avaient pourtant flattée de six beaux enfants et pourtant ils étaient revenus sur leur propre décision en rappelant la plus jeune à leur côté. Seul le souvenir de la douleur, de la fatigue et de sa gorge en feu lui restait de ce dramatique moment qu’elle priait pour qu’il ne se reproduise pas. Ensuite il y avait l’état de Saerelys, sa fille aînée qu’elle aimait tant et dont elle était fière quoi que pouvait dire la dureté de Maegon, qui était inquiétant. Cela lui avait fendu le cœur de la voir si prostrée durant tant jours, si seule, ne s’alimentant que trop peu. Il s’agissait-là d’une image à laquelle Vaelya n’aimait pas assister mais dès qu’elle le pouvait elle rendait visite, cherchant à retrouver ce sourire qu’elle appréciait tant chez elle. C’était si éloignait de ce qu’elle connaissait.

Tête haute, le visage calme mais dont les yeux trahissaient l’inquiétude qui l’habitait, Vaelya traversait les différents couloirs du palais afin de rejoindre cette enfant qui lui manquait. Elle devait la rejoindre afin que Saerelys vienne l’aider à trier une partie de la bibliothèque avant gagner les jardins. Mealys lui avait fait part du rétablissement de la jeune Riahenor et si cela soulageait la mère, cette dernière ne pouvait s’empêcher de se questionner sur l’apaisement de l’esprit de sa fille et si elle-même ne pouvait mettre en avant le fait qu’elle s’était relevée de cette perte, elle ne laisserait pas son enfant s’éloigner de son giron sans lui demander de vive voix comme elle se portait. Elle arriva enfin devant cette porte qui la séparait de sa chair, elle serra son poing puis frappa quelques coups légers sur ce bois ouvragé avant d’attendre qu’elle ne lui ouvre.

Quelques secondes s’écoulèrent avant que la porte ne s’ouvre enfin sur une jeune fille qu’elle ne connaissait que trop bien mais dont le visage trahissait l’épreuve traversée depuis ce dernier mois. Vaelya se retint de se mordiller la lèvre d’inquiétude et adressa à sa fille un sourire chaleureux alors que cette dernière ouvrit la bouche, prête à parler, mais aucun son n’en provint. Les secondes défilèrent rapidement avant qu’elle ne prenne la parole en lui signifiant qu’elle espérait ne pas avoir fait attendre sa mère.

- Saerelys…
Dit-elle d’un ton rassurant dont elle aurait cru ne pas trouver les ressources pour le lui adresser. Probablement une petite victoire. Malheureusement Vaelya pu rapidement voir un changement dans les yeux de son enfant et instinctivement elle s’avança vers elle, prête à la soutenir. Soudain elle s’excusa avec difficulté avant que toute sa détresse ne puisse se lire sur son visage. Le rôle d’une mère ne s’arrêtait jamais et ce fut cette responsabilité, cet amour qu’elle vouait pour chacun de ses enfants, qui poussa Vaelya à entraîner sa fille à l’intérieur et la prendre avec force entre ses bras.
- Ma chérie, je t’assure que tu ne m’as pas fait attendre. Je t’en pries ne t’excuse pas pour cela, lui dit-elle avant de venir prendre le visage de Saerelys entre ses mains, caressant ses joues de ses pouces. Tout va bien, d’accord ? Allons parle-moi.





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Les Dieux ne pouvaient être partout, alors, ils ont crée la Mère.Vaelya Riahenor et Saerelys Riahenor.

Palais Riahenor & An 1057, mois 9.

Cela aurait du être une bonne journée. Cela aurait du. Cela aurait pu. L’une de ces journées que Saerelys comptait avec la plus fine des précisions, tant elles lui étaient précieuses. Car bientôt, tout cela ne serait plus qu’un souvenir. Un lointain souvenir. Ces murs, ces pièces, ces couloirs si familiers. Ces personnes qu’elle chérissait tant. Le vol des dragons au-dessus du Palais. Toutes ces pensées lui arrachaient le cœur. Du haut de ses douze ans, Saerelys restait une enfant. Une enfant qui peinait à comprendre ce qui lui arrivait, ce qui lui arriverait, malgré l’intelligence qui était la sienne. L’enfant qu’elle était, la petite fille qu’elle avait été à une autre époque, qu’elle était encore d’une certaine manière, ne demandait qu’à rester.

A rester et à vivre ici, parmi les siens. A suivre Père jusqu’à Mantarys lorsqu’il s’y rendait. A suivre Mère dans ses pérégrinations, dans ces fêtes, dans tout ce qui faisait la vie de Valyria. A suivre Aedar dans les cieux. A rire avec Aelys. A consoler Gaelor. Et Rhaelys… Que dire d’elle si ce n’est qu’elle ne la connaîtrait jamais ? Saerelys ne voulait pas partir. Son corps, comme son âme, lui hurlaient de rester. Comme elle aurait préféré rester dans l’ignorance, que jamais ses précepteurs ne se rendent compte de ses compétences. Les Dieux n’auraient pu lui en vouloir de ne pas suivre sa destinée, étant donné qu’elle n’avait pas la moindre idée de cette dernière…

C’est alors que la main de sa Mère se renferma sur la sienne et qu’elle l’entraîna dans sa chambre. Semblable à une poupée de chiffon, Saerelys se laissa faire. Si Père avait vent de son comportement, il en aurait honte. Honte d’elle. Honte de cette fille, sa fille, qui laissait ses larmes lui échapper. Honte de cette fille qui ne parvenait pas à se faire à ce destin qui était le sien. Celui de la première Mage que les Riahenor connaissaient dans leur lignée depuis des générations. Mais au-delà de ce rôle, qu’elle trouvait bien trop grand pour elle, Saerelys restait une enfant. Une enfant qui avait trouvé refuge dans les bras de sa mère, comme un dragonneau apeuré l’aurait fait avec les ailes de la dragonne qui lui avait donné vie.

Un refuge sûr. Le seul qu’elle connaissait désormais alors que cette horrible échéance approchait de plus en plus. Mère voulait qu’elle parle. Mais il y avait tant de choses à dire. Des choses qui n’avaient sans doute aucun réel sens. Ne devrait-elle pas se sentir fière de tout cela ? D’avoir été choisie par les Dieux-mêmes pour avoir un autre destin ? Père et Grand-Mère pensaient cela. Quant à Mère, la jeune fille n’avait jamais réellement su. Fière, Mère devait l’être. Mais quelque chose de plus sombre semblait teinter cette fierté. La douleur, peut-être…

« Mère… commença Saerelys, d’une voix blanche, coupée par ses sanglots. Mère, j’ai si peur. réussit-elle finalement à bredouiller. Peur que vous m’oubliez tous ici. Peur ne plus être chez moi nulle part. Et si… La jeune fille ravala ses larmes comme elle le put. Et si nous nous étions trompés ? Et si je n’avais rien à faire là-bas ? Et si… Et si tout cela était inutile ? Suis-je réellement obligée de partir si tôt ? »

Toutes ces questions se bousculaient dans son esprit, le rendant bourdonnant. Et pourtant, Saerelys connaissait certaines des réponses à ces interrogations. Voulait-elle les entendre pour autant ? Se rendre à nouveau compte de la dure réalité, de ce destin qui l’attendait envers et contre tout ? Un destin auquel elle ne pourrait échapper, comme c’était le cas pour tous les Mortels qu’ils étaient. A cet instant, tout cela n’avait aucune espèce d’importance. Saerelys n’avait besoin que d’une chose. D’être rassurée, consolée. De l’étreinte d’une mère.

« Je… Je n’ai jamais vous faire honte, à Père et à toi. murmura la jeune fille, la voix cassée. Jamais, au grand jamais. Mais j’ai si peur, Mère. Si peur. Les Dieux auraient-ils pu se tromper sur mon compte ? Est-ce cela qu’ils veulent voir de moi ? Je ne ressemble pas à une future novice, encore moins à une future Mage... »

Saerelys baissa les yeux. Non, elle n’avait pas l’étoffe d’une Mage. Loin de là. Elle doutait même du sang qui était le sien. Ou plutôt, elle doutait d’en être réellement digne. De leur glorieuse ancêtre, elle n’avait que la chevelure et les yeux. Elle n’avait hérité ni de son courage, ni de sa force ou de sa prestance… Saerelys n’était plus qu’un lézard et non plus un dragon. Un dragon sans ailes ne pouvait pas être qualifié autrement...



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Les Dieux ne pouvaient être partout, alors, ils ont créé la Mère.Vaelya Riahenor et Saerelys Riahenor.

Palais Riahenor & An 1057, mois 9.

Il devait s’agir d’un moment mère-fille que Vaelya souhaitait de tout cœur partager avec Saerelys avant que cette dernière ne quitte le palais pour rejoindre le Collège et y débuter sa formation de mage. Malgré les difficultés de ce dernier mois écoulé, il leur fallait passer un peu de temps toutes les deux et qu’elles puissent retrouver cette proximité qui les unissaient tant. Mais le visage qu’arborait sa fille rappela à Vaelya que la séparation serait bien trop longue à son goût, de cette responsabilité qui venait affaisser les épaules de Saerelys elle qui serait la première mage Riahenor depuis des générations.

Des excuses et une détresse incommensurable. Tels furent les mots et la vision qui furent offerts à Vaelya par la jeune femme. Guidée par un pur instinct maternel et non pas désir de cacher aux yeux de tous cet instant de fragilité naturelle qui assaillait sa fille, elle l’entraîna à l’intérieur de ses appartements. Elle la prit ensuite dans ses bras, l’étreignant avec la force d’une mère qui s’apprêtait à voir son aînée partir. Il était difficile de ne pas céder à la tristesse mais elle s’attela à garder son sang-froid afin de pouvoir décemment être l’épaule sur laquelle se reposait Saerelys. Elle lui caressa doucement le visage puis elle l’invita à se confier. En ces lieux où elles étaient seules, la future sera mage pourrait se confier.

Les sanglots de sa fille saignaient le cœur de Vaelya qui avait toujours fait en sorte de rendre heureux ses enfants, elle détestait voir sa fille aînée en proie à un si grand désarroi. Elle se figea lorsque le mot peur franchit les fines lèvres de Saerelys et la suite de ses paroles lui porta un nouveau coup. Une erreur avait été faite donc faite lorsque Maelys avait annoncé qu’elle allait mieux, l’esprit avait clairement été sous-estimé au grand regret de Vaelya qui restait figée à ces mots qui étaient si durs à entendre. La peur était un sentiment qu’il était tout bonnement naturel de ressentir par moment mais elle était parfois irrationnelle. Les paupières de Vaelya se fermèrent un instant avant d’inspirer puis expirer calmement, moyen qu’elle utilisait pour reprendre contenance et se concentrer quand elle en avait besoin, puis elle rouvrit les yeux et darda son regard sur sa fille.

- Quoi que l’on puisse dire, il est naturel d’avoir peur. Il ne faut cependant pas se laisser submerger par ce sentiment et au contraire il faut s’en servir pour se surpasser. Les Dieux se plaisent à tous nous mettre à l’épreuve, ils ne se trompent pas et nous seuls sommes les responsables de nos victoires et de nos échecs. L’apprentissage est toujours la clé de la réussite.

Si les victoires permettaient de se rassurer sur les capacités, sur le parcours mené, les échecs pouvaient aider à grandir et en cela Vaelya ne voulait pas que Saerelys redoute de ne pas toujours réussir ce qu’elle entreprenait. Elle vint déposer un baiser sur le front de son enfant et d’une légère pression de ses mains sur son visage elle chercha lui faire relever les yeux vers elle.

- Je te connais Saerelys, je sais ce dont tu es capable et je sais que tu as ta place au Collège.  Peu importe le nombre d’années que tu y étudieras tu seras toujours ici chez toi, tu es une Riahenor jamais nous ne t’oublierons. Entends bien ceci, je ne te laisserais pas partir sans obtenir la garantie que tu m’écriras aussi souvent que possible parce que ne va pas croire que ta petite sœur Rhaelys grandira sans entendre relater ton parcours !





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Les Dieux ne pouvaient être partout, alors, ils ont crée la Mère.Vaelya Riahenor et Saerelys Riahenor.

Palais Riahenor & An 1057, mois 9.

Depuis sa plus tendre enfance, Saerelys avait toujours souhaité donner satisfaction aux siens. Que cela soit ses parents, plus encore Père, si difficile à convaincre, ses précepteurs ou même sa fratrie. Du haut de ses douze ans, la jeune fille savait déjà ce qui l’attendait. Du moins, le pensait-elle jusqu’à très récemment. Il y a encore quelques mois, elle était une Dame Dragon, l’ombre de sa mère, l’aidant, apprenant d’elle du mieux possible. On la trouvait également souvent aux côtés de son jumeau, les enseignements que Père lui donnait ne réussissant jamais à les séparer réellement. Elle se devait de guider Aelys, de pousser Gaelor de temps en temps. Et dans quelques années, en grandissant, son rôle ne se serait fait que de plus en plus important. Grand-Mère pouvait se montrer dithyrambique, à ce sujet.

Auparavant, Saerelys préférait en rire, sous cape bien sûr. Mais à présent que cet avenir tout tracé s’était effacé, il ne lui restait plus que de l’amertume, de la douleur et des larmes. Tout était si simple, il y a encore un mois. Tout était si clair. Et à présent, tout s’était effondré. Disparu, évaporé, réduit en cendres. Le noviciat au Collège prenait des années, Mealys ne lui avait rien caché à ce sujet. De longues, très longues années. Et si le Collège se trouvait à Valyria même, la jeune fille savait qu’elle ne reviendrait pas parmi les siens avant un long, très long moment. Voilà que ce Destin qui lui avait tout donné, se jouait d’elle désormais… Si de nombreuses personnes pouvaient se réjouir d’entrer au Collège, la future novice voyait d’avantage cela comme une sorte de punition. Qu’avait-elle fait dans sa vie précédente pour mériter de souffrir de l’erreur d’autrui au sujet de son destin ?

« Personne ne peut remettre en cause la volonté des Dieux, et je ne serais pas de ceux qui pensent le contraire… répéta Saerelys, sur le ton de l’habitude. Mais fallait-il que cet homme se trompe, ce jour-là, en lisant mon Destin ? Quel est ce tour qui m’est joué, maintenant que je dois rejoindre son ordre ? Est-ce également leur volonté ou juste la faute d’un Mortel qui n’a pas su faire son devoir ? »

Pourquoi elle ? Telle était la question qui lui rongeait l’esprit. Était-ce aussi cela, le Destin ? Rejoindre le Collège lui aurait sans doute semblé plus attrayant si depuis son enfance, où lui avait soufflé cette idée. Mais dans son cas, cette destinée, sa destinée, lui semblait bien lugubre et grise. Mealys ne parviendrait pas à lui montrer les choses sous un jour différent. Sa place était ici, avec Aedar. Ils étaient nés ensemble. Personne ne pouvait les séparer. Personne. Les Dieux n’avaient jamais voulu cela, raison pour laquelle ils les avaient fait naître ensemble. Et pourtant, c’était ce même Destin qui la poussait petit à petit vers la porte de sa propre demeure, alors que ses ailes lui avaient été coupées à vif. Ce n’était pas là une simple épreuve. C’était une torture…

« Mon sang dit que j’ai ma place parmi les novices, en effet. reconnut Saerelys, amère, relevant légèrement la tête après le baiser qu’elle reçu. Mealys aussi, le dit. Mes précepteurs aussi, le pensent. La jeune fille poussa un soupir. Mais dans tout cela, personne ne se soucie de mon avis. Ne pouvons-nous pas attendre encore un peu ? Suis-je obligée de partir dès que Mealys me pensera prête, même si cela se produit dans un mois ou deux ? Beaucoup de novices entrent à quatorze ans au Collège sans que cela ne pose de souci à quiconque… »

Les larmes avaient cessé de couler, bien que la voix de la jeune fille était encore cassée. Pour le moment du moins. Avec ces flammes qui lui léchaient les nerfs, Saerelys doutait de pouvoir les retenir la prochaine fois qu’elles souhaiteraient se montrer. Sa franchise l’étonna, à dire vrai. Devant Père, un tel affront ne lui aurait valu qu’une gifle, ou pire encore. Grand-Mère se serait contentée de dire qu’en certaines situations, avoir le choix était impossible et que cette mauvaise posture dans laquelle elle se trouvait était l’une d’elles, qu’elle devrait donc s’y faire. Quant à Aedar, il aurait peut-être monté un quelconque plan, trouvé une quelconque idée, afin de la sortir de son trouble. Car lorsqu’elle était au plus mal, il l’était aussi, et inversement.

« … Tout me manquera ici. avoua la jeune fille, jetant un regard en direction de sa chambre. Je t’écrirai avec plaisir. Le plus souvent possible. Juste pour me sentir chez moi quelques instants, en lisant à nouveau tes mots. Vos mots à tous. Cela ne vaudra jamais ta voix ou celle d’Aedar, mais je devrai m’y faire, je suppose… Rhaelys devra se contenter de cela. J’aimerai tellement faire plus pour elle… Elle ne saura même pas à quoi je ressemble. Ce n’est qu’un bébé. »

Et si c’était elle, qui finissait par tout oublier ? La gorge de Saerelys se serra à cette pensée. La Magie pouvait causer bien des déboires aux personnes qui en faisaient l’usage. Et c’était là la vie qu’elle se devrait de mener, envers et contre tout. Craindre de se retrouver avec l’esprit altéré à cause d’un sort plus puissant que la normale, de se blesser physiquement ou de faire du mal à autrui. Telle était la responsabilité que les Dieux avaient placé sur ses épaules, jugeant que tout cela y trouverait une bonne place. Mais c’était voûtée que la jeune fille avançait. Être une Riahenor passait par le sang, un caractère inné. La Magie était différente sur ce point semblait-il. Et, au fond d’elle-même, Saerelys n’était pas certaine de vouloir explorer ce monde.



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Les Dieux ne pouvaient être partout, alors, ils ont créé la Mère.Vaelya Riahenor et Saerelys Riahenor.
 
Palais Riahenor & An 1057, mois 9.
 
La peur était un sentiment parfaitement naturel qui, bien que Vaelya souhaitait en protéger ses enfants, permettait de se tenir en état d’alerte, de se sentir vivant en toute circonstance. Alors que Saerelys en ressente, la mère ne souhaitait pas la faire réprimer par des mots mais bien aider à prendre le dessus. Et pour la pieuse femme qu’elle était, la parole des Dieux traçait le chemin de tout un chacun, elle n’était immuable que si elle était pleinement suivie telle le Destin qu’elle représentait. Preuve en était par le fait que Vaelya avait élevé son aînée en suivant l’héritage laissé par leur ancêtre alors que dès son Epreuve du Feu, les Dieux destinaient Saerelys à un Destin empli de magie, à entrer au Collège des mages. Dans tous les cas Vaelya savait que sa fille honorerait leurs déités et ferait la fierté de sa dynastie.
 
- Peut-être était-ce depuis le début leur volonté et que le mage n’a su distinguer ta destinée de celle de ton jumeau. Peut-être que leur Parole n'était pas aussi claire… J’ignore pour quelle raison une telle erreur s’est produite. 

Un aveu du brouillard qui assaillait Vaelya. Saerelys faisait preuve d’une habilité comme il avait rarement été observé chez les Riahenor et lorsque ses précepteurs en avaient leur en avait fait part, à Maegon et elle, le doute s’était installé dans leur esprit. Un Destin brillant pour leurs jumeaux mais la mauvaise Lecture avait été faite ? Si tel était le cas, une part d’elle souhaitait interroger ce mage sur la question car pour son erreur sa fille se retrouvait dans cette situation d’urgence et d’incommensurables attentes. Saerelys souleva un point tout à fait pertinent auquel Vaelya répondit par un soupir. Il était vrai que dans tout cela ses sentiments n’étaient pas pris en compte ou décemment écoutés, elle faisait preuve d’un grand potentiel et tout semblait s’être précipité en l’espace d’un seul mois. La question était là : pourquoi les Dieux avaient-ils soudainement décidé de lui retirer son enfant, de précipiter cette parole qu'ils avaient émise douze années auparavant ? La franchise dont faisait preuve la jeune enfant gonflait la fierté de la femme qui l’avait élevée, elle n’en attendait pas moins même si elle savait que face à d’autres qu’elle les réactions n'auraient pas été des plus apaisantes.

Elle était si jeune. Vaelya voulait le meilleur pour son enfant, elle voulait qu'elle voit grand pour son propre destin et leur famille mais, cela devait-il signifier une séparation aussi tôt ? Elle détourna un instant le regard. A cause de cette erreur de Lecture, Saerelys n'avait plus son dragon, cette moitié que Vaelya avait aimé voir avec sa fille autours autours du palais, elle souffrait de cette séparation et elle ne pourrait emprunter l'exacte voie qu'avait tracé Riahenys et tant d'autres femmes de leur antique dynastie. Durant des années elles ne pourraient se voir, manquant chacune tant d'étapes si importantes... Elle prit une profonde inspiration avant de reprendre la parole.

- J’aimerai que cela se déroule autrement et que tu y entres le plus tard possible. Cela te soulagerait si je demande à Mealys de ne pas précipiter les choses, quoi que ton père puisse lui demander ? Promets-moi en revanche que peu importe le moment où tu devras partir, il faudra se fier au jugement Mealys d’accord ? Une Riahenor au Collège ce n’est pas rien.  

Elle ne souhaitait sincèrement l’épanouissement de ses enfants, faire tout son possible pour les protéger et si elle devait intercéder du mage pour voir disparaître cette tristesse du visage de Saerelys, elle le ferait sans la moindre hésitation. Elle vint lui prendre la main et la serra tendrement.
 
- Chacun d'entre nous se plaira à te décrire auprès d'elle, ainsi quand tu nous reviendra elle saura qui tu es, j'en suis certaine ! dit-elle avant de relâcher sa main et de passer un bras derrière son épaule. Oublions la bibliothèque, as-tu envie de faire quelque chose en particulier ? Voir tes cousins ? Passer un peu de temps avec Rhaelys ? Voler ? Dis-moi ce que tu as envie de faire et nous le ferons ensemble, ma chérie.
 
 
 
 
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Les Dieux ne pouvaient être partout, alors, ils ont crée la Mère.Vaelya Riahenor et Saerelys Riahenor.

Palais Riahenor & An 1057, mois 9.

Saerelys se contenta de hocher la tête, aux derniers mots de sa mère. Elle aussi, avait retourné ce problème en tous sens. Son esprit était ainsi formé. Chaque question devait trouver sa réponse. Sans quoi, il n’y avait pas réellement de questions fondées. Le fait était qu’actuellement, aucune des solutions formées dans son esprit n’était réellement satisfaisantes, aux yeux de la jeune fille. Était-ce son sang qui s’était troublé ? A moins qu’on ait prit une deuxième fois le sang de son frère, au lieu du sien, à la fin de leur Baptême ? L’erreur était humaine, bien sûr. Mais pourquoi avait-elle fallut que cela tombe sur elle ? Qu’avait-elle fait dans sa vie précédente pour mériter pareil sort ? Si certaines lignées rêvaient sans doute de donner des Mages au Collège, cela n’avait jamais été dans ses projets, en aucune manière, en aucune sorte. Elle n’avait jamais aspiré à s’élever de la sorte. Son sang seul lui offrait une destinée enviable. Une destinée qui s’était emmêlée d’une bien mauvaise manière. Par moments, il arrivait même à Saerelys de songer qu’elle serait incapable de tisser convenablement son avenir, avec ces fils qui n’avaient que peu de sens à ses yeux.

« Je l’ignore tout autant. Et pourtant, j’ai cherché à savoir. Même Mealys ne sait pas comment une telle chose a pu se produire. Si ce n’est l’erreur d’un mortel, comme cela arrive parfois. avoua la jeune fille, penaude. Si je sais d’où je viens, j’ignore quelle est la direction que j’emprunte réellement. Peut-être prendrais-je du retard sur les autres dès mon arrivée, à cause de cela. »

Peut-être aurait-elle préféré rester dans l’ignorance ? La question ne se posait pas pour Saerelys. Les Dieux auraient-ils pu lui en vouloir de ne pas suivre une destinée dont elle n’avait pas conscience ? Bien des Êtres devaient être dans ce cas. Bénis soient ceux qui ne savent rien. Saerelys avait la tête trop pleine, l’esprit bourdonnant. A force de penser à tout cela, d’en peser le pour et le contre, d’en cauchemarder, elle en oubliait parfois de se nourrir, en perdait la notion du temps. Des Mages, elle ne savait que ce que tout Valyrien se devait de savoir. C’est-à-dire bien peu de choses, dans les faits. Mealys avait eu l’occasion de lui démontrer le contraire plusieurs fois. Mais quelques mois, ce n’était en aucun cas suffisant pour être à la hauteur d’enfants prédestinés au Collège dès leur naissance.

« Tu… Tu ferais cela ? Vraiment ? »

Les larmes avaient cessé de couler, le regard de la jeune fille s’emplissant d’espoir. Juste quelques mois. Elle ne demandait que cela. De ne pas avoir à quitter ce Palais du jour au lendemain, comme cela pouvait encore se passer. Pas avec ces deuils qu’elle portait encore, qu’elle porterait encore un moment. Du temps. C’était là tout ce qu’elle désirait. Du temps. La certitude qu’elle ne partirait pas comme une étrangère, comme une voleuse, de sa propre demeure.

« Je te le promet ! Tu as ma parole ! » s’exclama Saerelys, serrant sa mère dans ses bras.

Son départ ne faisait que peu de doutes, la jeune fille ne pouvait qu’en avoir conscience, alors qu’elle serrait la main de sa mère dans la sienne. Mais le simple fait d’avoir gagné un délai, une assurance qu’elle ne serait pas chassée de ces murs par la force des choses suffisait à la rassurer pour le moment. Qui plus est, sans Dragon, que lui restait-il si ce n’était le Collège ? Saerelys se retint de déglutir. Si elle échouait là-bas aussi, elle ne serait rien de plus qu’un lézard, comme le disait Grand-Mère. Un vulgaire lézard qui n’aurait sans doute plus aucune réelle place en ces lieux, qu’importe la situation. Son propre sang ne suffirait pas à la protéger de l’ire de Père, à ce sujet…

« … J’aimerai la voir, alors. Voir Rhaelys. avoua finalement Saerelys. Je ne sais pas si elle se souviendra de moi par ma présence, elle est si petite, mais… Mais je suppose qu’entendre ma voix ne serait-ce qu’une fois de plus pourrait lui être bénéfique, peut-être. »

Au commencement, Saerelys n’avait même pas pu la tenir dans ses bras, tellement elle s’était sentie faible. Tellement le feu qui la rongeait était intense, même pour elle, une descendante de Riahenys. Sans doute s’en voulait-elle de cette faiblesse. Plus encore en gardant à l’esprit qu’elle devrait bientôt disparaître. Juste lui dire quelques mots. Ce n’était pas grand-chose, peut-être même Rhaelys les oublierait-elle immédiatement après les avoir entendu. Mais la jeune fille avait été là pour Aelys et Gaelor. Comment pouvait-elle faire une différence pour Rhaelys, alors qu’elles étaient si semblables ? N’étaient-elles pas nées accompagnées, toutes les deux ? Comme il était attristant de savoir que sa petite sœur grandirait sans son double...



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Les Dieux ne pouvaient être partout, alors, ils ont créé la Mère.Vaelya Riahenor et Saerelys Riahenor.
 
Palais Riahenor & An 1057, mois 9.

Vaelya n’aimait pas laisser sa fille sans la moindre réponse mais il en était malheureusement ainsi, ni l’autre ni l’autre n’était à même de savoir pour quelle raison une telle erreur avait pu se produire.  Une erreur indigne qui avait été induite par un prêtre manquant grandement de discernement et qui causait une peine immense à l’aînée des filles Riahenor. Si Vaelya était de nature douce, nul ne pouvait causer du tort aux siens impunément… mais l’heure n’était pas à penser à cela. Il fallait venir en aide à Saerelys, la soutenir et lui ôter cette tristesse qui l’assaillait.


A mesure que les secondes s’écoulaient, laissant Saerelys en proie à des émotions que Vaelya aurait voulu lui épargner, une idée s’implanta dans l’esprit de cette dernière. Elle savait quelle serait la réaction de son époux s’il apprenait ce qu’elle comptait faire mais peu importait l’important était le bien-être de sa fille et cela passait par repousser son entrée au Collège. Une triple entente entre elle, son enfant et Mealys et ainsi toutes les parties seraient contentée, ce que Maegon ne savait pas ne pouvait lui causer du tort… seulement une impatience et une colère que la Riahenor tâcherai de calmer. Elle émit alors sa proposition aux oreilles de son aînée tout en lui demandant sa coopération en échange, qu’elle se plie à la décision de la mage. La réaction de Saerelys fit naître un grand sourire sur le visage de sa mère, faisant monter une pointe de fierté dans son cœur. Voilà ce qu’elle voulait, ce qu’elle recherchait depuis qu’elle s’était elle-même rendu compte de l’état psychique dans lequel se trouvait sa chair et son sang.

-  Oui je le ferais.

Une confirmation qu’elle lui donna avec ce timbre de voix empli de l’amour qu’elle lui portait depuis l’instant où elle l’avait mise au monde. Les larmes n’étaient plus qu’un lointain souvenir en cet instant, il n’y a plus de tristesse alors que Saerelys lui promettait qu’elle accepterait la décision de la mage Mealys. Vaelya se laissa volontiers prendre dans les bras de sa fille, profitant de chaque seconde que durait ce geste de tendresse entre une mère et son enfant. Rassurer et encourager c’était ainsi qu’elle voulait être en cet instant, montrer qu’elle était présente et qu’elle ferait tout pour l’aider. Ainsi, une fois que leur étreinte pris fin, elle proposa de faire ce que Saerelys souhaitait, peu importait son choix, elles feraient ensemble ce qu’elle déciderait.

Le choix se porta sur la toute jeune Rhaelys et Vaelya hocha la tête, validant la décision de son aînée qu’elle entraîna ensuite hors de sa chambre pour se diriger vers la pièce qui avait été aménagée pour le nourrisson qu’était la dernière-née des Riahenor. Désormais animée d’une joie à laquelle elle n’avait pu réellement se laisser aller, elle remercia silencieusement Saerelys avant de ralentir le pas et d’ouvrir délicatement la porte ouvragée. Lançant un dernier regard à son aînée, Vaelya entra la première avant de la laisser entrer et de refermer la porte derrière elle. La matriarche s’approcha ensuite du berceau dans lequel se trouvait une Rhaelys qui commençait à s’agiter.

-  Je suis là mon cœur, dit-elle avant de prendre délicatement l’enfant dans ses bras, commençant à la bercer pour l’apaiser. Un petit être si doux qu’elle se devait de protéger… D’un mouvement de la tête Vaelya invita Saerelys à prendre place sur le siège placé à côté du berceau, ainsi elle serait plus à son aise.

- Rhaelys je te présente quelqu’un d’important. Voici ta grande sœur Saerelys ! annonça-t-elle avec douceur avant de confier sa fille à son aînée puis elle alla s’installer sur un autre siège pour mieux profiter de cette vue qui s’offrait à elle, une scène unique qui ne pourrait se reproduire.


 
 

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