It's a good job for someone who's always right, to be sure. But as it turns out, many people quite despise me. I would never want to ascend to power if it meant losing you.
Aedar caressait les écailles de sa dragonne. Leurs reflets grenat l'avaient toujours captivé, rappelant des braises encore brulantes malgré la cendre. Le lien entre la dragonne et son humain était fort: il semblait au jeune homme qu'il pourrait mourir d'être séparé d'elle tout comme il se sentirait dépérir de ne jamais revoir sa jumelle. Si les choses étaient, dans un sens, différentes, il y avait des points communs entre cette attache à Vaerla et la relation unique des jumeaux Riahenor. Quatre ans. Quatre qu'en dehors du spectre de son père, l'héritier de l'un des plus grandes famille de Valyria n'avait pas revu les siens. Le devoir, l'honneur du nom étaient ce qui le retenait lorsque, dans les heures les plus sombre, il lui prenait l'envie de voler vers la plus belle cité du monde pour retrouver ses cadets, enlacer sa mère et embrasser Saerelys. Mais le devoir était une chose avec laquelle Maegon Riahenor ne rigolait pas. Et l'honneur du nom encore moins. Jamais il n'aurait toléré de son fils ainé, une telle bassesse quand il pouvait s'illustrer au combat, ajouter à la splendeur de la légende qui entourait leur famille. Riahenor. Si leur nom appartenait à l'histoire de Valyria, leur influence avait considérablement diminué depuis l'époque de Riahenys et Aedar soupçonnait que cela ne soit une blessure béante, orgueilleuse sans doute, dans l'esprit de son père. Peut être qu'avec les années, il parviendrait à comprendre comment fonctionnait l'homme à qui il devait la vie, mais à l'heure actuelle, c'était les yeux emplis d'admiration, parfois de fierté, et, bien plus souvent qu'il ne l'aurait voulu, de terreur qu'il regardait le chef de famille. Il n'y avait que les lettre pour prendre conscience du temps qui passait, pour apprendre combien son frère gagnait en maturité ou combien sa Aelys causerait la mort précoce de leur parents si elle continuait sur la voie de l'impulsivité. C'était avec des mots qu'Aedar racontait un quotidien guerrier aux siens, à sa mère principalement, gardant les réflexion plus intime dans le code secret des mots qu'il avait pour Saerelys. Cette langue qui n'appartenait qu'à eux, qu'il lui permettait de lui faire comprendre combien ils lui manquaient tous, combien elle lui manquait tout particulièrement. Mais après quatre années, l'heure était au retour et s'il dissimulait le soulagement de savoir la guerre derrière lui, et la joie de retrouver, enfin, son chez-lui, il se sentait intérieurement bien léger.
Rien n'était plus plaisant que de retrouver l'architecture familière de l'endroit qui l'avait vu grandir. Si semblable, et si différent à la fois. C'était étrange, songea-t-il, la manière avec laquelle on pouvait rêver que le temps s'arrête en son absence et plus étrange encore de découvrir que ce n'était pas le cas. Il avait quitté cette maison en adolescent, en homme du point de vue des coutumes de son peuple mais un homme bien différent de celui qui revenait en ces lieux. Il avait gagné quelques centimètres et perdu les dernières rondeurs de l'enfance à mesure qu'un duvet plus dru poussait sur ses joues. Ses cheveux avait quelque peu foncés et sa musculature s'était développée, bien qu'il gardait toujours une silhouette bien fine pour un homme. Il eut presque l'impression de rêver l'étreinte de sa mère. Cela n'avait pourtant rien eut de soudain, mais il avait tant de fois imaginer cette scène dans son esprit qu'il lui semblait être encore bien loin du palais, bien loin de Valyria, bien loin d'elle. Ses bras se refermèrent sur elle tandis qu'il retrouvait la familiarité de sa présence. «
Mère. » lui répondit-il d'une voix plus grave que lorsqu'il lui avait fait ses adieux. «
Doutais-tu de mon retour ? » lui demanda-t-il avec un sourire en coin qui se voulait taquin, oubliant que cela aurait réellement pu être le cas à de nombreuses reprises. Il embrassa son front avec tendresse, heureux de la revoir, de passer un instant seul avec elle avant que le tumulte des retrouvailles familiales ne viennent briser ce moment. Cela ne voulait pas dire qu'il n'avait pas hâte de retrouver ses cadet, de voir Saerelys ou d'échanger avec son père, mais il était des choses qu'un fils ne pouvait montrer que face à sa mère, surtout lorsqu'il portait un nom aussi prestigieux que le leur, imposant une conduite à tenir en toute circonstance. Il observa d'un oeil las le serviteur de la Dame Dragon lui donner quelque chose mais ne s'y intéressa réellement que lorsqu'elle le lui présenta. Le bijou était délicat dans ses gravures et l'héritier ne douta pas qu'il lui eut couter une petite fortune. Mais, bien au delà de cet aspect, Aedar l'aima pour le symbole qu'il représentait. Elle l'avait attendu chaque jour depuis son départ, elle avait pensé à lui en dehors des heures passées à le lire et à lui écrire. Il glissa la chevalière à son doigt, appréciant la vision qu'elle offrait sur sa main et étreignit la Riahenor avec plus de force. «
Merci beaucoup ... Maman. » Le dernier mot était murmuré, presque inaudible. Ses yeux se fermèrent tandis que son visage trouvait refuge dans les ondulations blondes de sa mère. Lorsqu'il la libéra, après quelques secondes, il gardait les traces de son émotion passée dans le regard, mais tentait de retrouver le visage que son père voulait qu'il garde en permanence. «
Je crains de n'avoir que ma seule personne pour fêter mon retour. J'espère que cela te suffira ... » lui dit-il en retrouvant son éternel sourire. «
Ma présence et des histoires. » se corrigea-t-il. La brise secoua doucement les boucles blondes du jeune homme et il regarda la table soigneusement préparée par la maitresse des lieux. S'il eut une seconde d'hésitation, peinant, après quatre années, à retrouver le reflexe d'aller de lui même vers la table, il finit par servir deux coupes dont il tendit l'une d'elle à sa mère. «
Mais avant, raconte moi tout ce que tu n'as pu me dire par écrit. Je sais que je verrais Aelys et Gaelor d'ici peu, mais je les connais, ils ne me diront pas tout. » dit-il avec un nouveau sourire. Sa petite soeur avait le don d'enjoliver les choses, quand à son frère, il était l'exact opposé et si Aedar ne doutait pas qu'il soit capable de tempérer les propos d'Aelys, il pouvait aussi bien se taire. Quand à Rhaelys ... Elle était si jeune lorsqu'il était parti qu'il doutait qu'elle se souvienne vraiment de lui. Un temps d'adaptation lui serait sans doute nécessaire avant qu'elle n'agisse avec lui comme avec les autres. De sa fratrie, la seule qui n'avait de secret pour lui, tout comme il n'en avait pour elle, était sa jumelle. Mais les lettres forçaient à être concis. Avec elle aussi, il lui faudrait plusieurs heures, voir des jours, pour pallier à ses années de séparation.