Le Deal du moment : -21%
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, ...
Voir le deal
39.59 €

avatar
Invité
Invité

Audaces fortuna juvat.
Vaelya Riahenor et Maesella Nohgaris.

Temple de la Douzième Flamme & An 1064, mois 5.

Vermax la Grande. Vermax la Voyageuse. Celle qui parcourait le monde. Celle qui parlait Mille Langues. Celle qui, malgré tout cela, n’avait guère qu’il seul foyer fixe. Un seul foyer dont elle était la maîtresse en son absence. Car Vermax était une Divinité prompte à disparaître, pour mieux reparaître. Maesella s’était faite au caractère de cette Déesse qu’elle servait depuis son enfance. Pour rappeler à tous sa présence même dans les moments où sa nature même l’appelait ailleurs en vaste monde, une statue de marbre blanc veiné d’or avait été installée dans l’atrium principal du Temple. Vermax n’était point casanière et, comme bien des voyageurs, aimait pouvoir s’en référer aux astres pour se diriger et retrouver son chemin, le cas échéant. Raison pour laquelle sa statue se trouvait ici, à l'extérieur.

Une statue qui ne s’était cependant jamais dégradée dans le temps. Seule l’étoffe qui lui faisait office de cape était passée d’un brun chaud à un brun passé, parfois grisonnant en certains endroits précis. Un tissu qui souffrait de la morsure du vent, des rayons ardents du soleil, ou de ceux, plus discrets, de la lune. Une étoffe qui ne tarderait pas à être remplacée, comme c’était le cas une fois par an, lorsque le Rêve de Vermax se produisait. Une cape qui était brodée par tous les Prêtres et les Prêtresses qui venaient d’achever le noviciat. Jamais Maesella ne se lassait d’observer cette œuvre. De grande taille, étant placée sur un socle qui plus est, il s’agissait-là de son repaire. D’un lieu rassurant, de cette cella dans laquelle il lui était déjà arrivé d’entendre la voix de cette Déesse qui l’avait réclamée, alors que des flammes léchaient encore sa chair, il y a de cela plus de quarante ans.

« Grande Vermax, accorde-nous ta protection pour ce jour et pour ceux à venir. Veille sur nos époux, nos frères,  nos fils, nos oncles et nos cousins partis au devant de l’ennemi. Assure-toi de leur retour parmi nous quand le moment sera venu. Que les vents s’apaisent et ne les détournent pas du chemin que tu as tracé. Que ces hordes de sauvages craignent ta présence et ta voix. Car qui ose s’en prendre aux Valyriens partis au loin s’en prend à toi, à Maîtresse des Voies et de la Voix. »

Agenouillée aux pieds mêmes de la statue, tête baissée, les mains posées sur ses genoux, Maesella se trouvait là. Alors que le soleil n’était pas encore levé, alors qu’on laissait parfois un répit salutaire aux novices, la Grande Prêtresse quittait sa propre couche, délaissant les bras de son époux, pour rejoindre l’antre de cette Déesse qui avait veillé sur ses jours depuis le premier d’entre eux. Après avoir ranimé les brasiers qui réchauffaient la cella, puis les torches qui l’éclairaient en l’attente du lever du soleil, Maesella avait fait brûler de ces écorces exotiques, créant ainsi une douce torpeur prompte à ses prières. Combien de temps était-elle restée ainsi ? Plusieurs heures sans doute. Plusieurs heures qui lui avaient semblé être une poignée de secondes.

« Grande Prêtresse ? Je te prie de m’excuser de te déranger ainsi, ne vois en moi qu’une simple messagère. Le Temple est désormais éveillé. Je pensais que tu aurais souhaité en être informée.
- Je te remercie pour ta prévoyance, Visenya. répondit simplement Maesella, qui n’avait pu que reconnaître la voix de sa nièce. N’est-ce pas Novice Ryor qui devrait être à mes côtés en ce jour ? »

En prononçant ces quelques mots, la Grande Prêtresse s’était relevée, chassant d’un simple geste les plis qui s’étaient dessinés sur l’étoffe sombre de sa robe. Descendant les quelques marches qui la séparait du sol, Maesella se retrouva rapidement aux côtés de sa nièce. Cette dernière portait la robe grise des novices, un voile d’une pareille teinte recouvrant sa chevelure argentée. Une novice qui lui adressa un sourire, bien que gardant la tête légèrement baissée. Il n’y avait guère que dans la sphère privée que Visenya pouvait s’autoriser des gestes dignes d’une nièce à son égard.

« Novice Ryor est souffrant, Grande Prêtresse. Il lui a été conseillé de garder le lit pour le moment. J’ai été désignée pour le remplacer aujourd’hui.
- Je me rendrai à son chevet dans la journée, en ce cas. Suis-moi, Novice. Nous avons fort à faire aujourd’hui. »

Sans laisser à Visenya le temps de lui répondre, Maesella quitta la cella, faisant signe aux personnes gardant la porte de la refermer derrière elle. Il n’y avait guère que les membres du clergé et les novices qui pouvaient attendre cette pièce sainte entre toutes. Le commun des Mortels pouvait s’adresser à la Déesse par une autre statue, la principale n’étant accessible à tous et à toutes que durant le Rêve de Vermax et en d’autres occasions particulières qui se comptait sur les doigts des deux mains.

La mâtinée serait longue. Le premier repas de la journée fut frugal. Maesella avait fort à faire et bien des personnes à rencontrer. Mieux valait ne point abuser de la nourriture dès à présent, de part les quelques mets qu’elle offrirait aux personnes qu’elle se devait de recevoir et qu’elle partagerait du bout des lèvres avec elles. La Grande Prêtresse garda un temps sa nièce à ses côtés, cette dernière accueillant les premiers de ses obligés, prenant en notes la teneur de ces rencontres. La jeune fille ne fut renvoyée que plus tardivement, sa tante l’envoyant effectuer un certain nombre de tâches en accord avec sa fonction au Temple.

« Dame Riahenor est arrivée, Grande Prêtresse. l’informa une servante, après s’être poliment inclinée.
- Voilà une bonne nouvelle. Fais-la entrer, mon enfant. Tu pourras disposer ensuite.
- Bien, Grande Prêtresse. »

La servante s’inclina à nouveau, quittant la pièce avec un autre serviteur qui était venu remplir à nouveau les quelques plats laissés vides et disposés là, sur le bureau. La jeune femme ne revint que quelques instants plus tard en compagnie de la Dynaste, ne quittant définitivement la pièce qu’après une nouvelle révérence. Alors, Maesella se leva à son tour, adressant un fin sourire à la matriarche des Riahenor. D’un mouvement de la main, la Grande Prêtresse indiqua l’un des sièges qui se trouvait devant le bureau.

« Sois la bienvenue dans la demeure de notre grande Vermax, Vaelya. Prends place, je t’en prie. Le voyage a du être éprouvant et je m’en voudrai de te garder debout plus longtemps. Je nous ai fait servir quelques rafraîchissements. Puissent-ils être à ton goût. As-tu fait bon voyage ? »

A ces mots, Maesella regagna sa propre place. Il y a de cela quelques temps, une lettre de la main de la Dynaste lui était parvenue. Une lettre que la Grande Prêtresse n’avait pu que prendre au sérieux et qui menait à cette entrevue. Un sujet d’importance. D’une importance telle que de simples mots sur un parchemin ne pouvaient suffire pour prendre une décision ou pour en discuter de manière convenable. Un sujet qui serait abordé par la suite, cependant. Le moment venu.  



( Gif de andromedagifs. )
avatar
Invité
Invité

Audaces fortuna juvat.
Vaelya Riahenor et Maesella Nohgaris.

Temple de la Douzième Flamme & An 1064, mois 5.

Cela avait probablement dû faire la quatre fois que Vaelya Riahenor avait lu cette missive reçue d’un de leurs cousins du centre du pays. Depuis que la guerre avait débuté, Valyria avait vu une partie de ses hommes quitter leur foyer pour combattre l’ennemi ghiscari et certaines familles étaient de fait, pour partie, dirigées par les femmes. Un rôle que la dynaste prenait particulièrement à cœur tant elle aimait épauler son frère et tant elle pouvait admirer ses ancêtres. Elle finit par relâcher le parchemin sur le bureau dans un soupir. Oesdar était le dragon noir de la famille depuis de nombreuses années et cela s’était empiré à son retour de la guerre, blessé. Pour autant elle ne se serait cependant pas attendue à ce que son cousin Daegor se refuse à lui rembourser l’or emprunté pour faire face à des récoltes qui seraient moindre. S’il croyait qu’il s’en sortirait en l’absence de Maegon, il se trompait et elle comptait bien lui en faire une démonstration personnelle même s’il aurait dû se méfier par la réussite qui auréolait la matriarche.

Ses doigts avaient tapoté le lourd bureau de bois avec rapidité et légèreté mêlées, l’esprit de Vaelya faisant état des différents à sa disposition pour faire céder la position de son cousin. Elle ne pouvait décemment pas se permettre de lui reprendre des terres qu’elle ne pourrait exploiter dans l’immédiat et sans bras supplémentaires. Elle ne pouvait pas non plus le menacer, faire usage de violence pour un tel sujet n’était pas dans sa nature et elle laissait cela bien volontiers à son frère-époux. Elle s’était finalement levée et alors qu’elle s’était éloignée de son siège pour quitter la pièce, un nom était apparu dans son esprit : Manar. Le fils aîné de Daegor et l’héritier de ses terres. Elle s’était pincée un instant les lèvres en retournant s’asseoir momentanément pour rédiger une missive à l’attention du jeune Manar Riahenor puis une seconde à l’attention de la Grande Prêtresse de Vermax. Une fois cela fait, elle avait apposé un sceau sur chacun des parchemins et enfin quitté la pièce avec les parchemins en main. Elle avait ensuite parcouru le palais afin de trouver Galreon.

- Galreon, j’ai besoin que tu fasse parvenir en mains propres ce parchemin à mon jeune cousin Manar et que deux de nos gardes accompagnent ce message, je ne souhaiterai pas qu’il se perdre ou que mon cousin ne se rende pas au palais dans les plus brefs délais. Cette seconde missive est à l’attention de Maesella Nohgaris, annonça-t-elle en confiant la missive à l’homme libre qui s’inclina respectueusement en lui certifiant que sa demande serait accomplie…

Les jours ensuite rapidement écoulés lorsque Vaelya vit enfin le visage de son jeune cousin âgé d’à peine vingt ans. S’il ne méritait pas la moindre animosité elle l’avait accueilli avec amour sans toutefois s’épancher sur de quelconques célébrations. Elle le confia aux bons soins de Galreon avant de sortir du palais où l’attendait patiemment Maehra. Elle eu quelques gestes de tendresse à l’attention de cette sœur d’écailles qu’elle aimait tant avant qu’elle ne vienne s’installer sur son dos et qu’elles ne s’envolent vers le Temple de la Douzième Flamme. Lorsqu’elles arrivèrent enfin à leur destination, Vaelya dû tout de même prendre quelques instants pour réajuster sa coiffure et ses habits avant de suivre la jeune servante qui était venue la trouver. La dynaste regarda sa dragonne s’envoler puis elle suivit la jeune femme à travers les lieux, adressant dans le même temps une silencieuse prière à la déité afin qu’elle apporte son soutien aux Riahenor partis au combat, et dû attendre d’être annoncée avant d’enfin pouvoir retrouver la grande prêtresse. Cette dernière l’accueillait avec un fin sourire qui lui allait à ravir et d’un mouvement de main elle indiqua un des sièges devant le bureau, destinés à ses invités.

- Maesella, je te remercie pour ton accueil ! dit-elle en lui rendant son sourire. J’ai fait bon voyage, cela faisait un moment que je n’étais sortie avec Maehra, un vrai plaisir. Vermax soit louée, nous n’avons eu aucune mauvaise surprise ! répondit-elle en allant s’asseoir tandis que la prêtresse regagnait sa place. Vaelya la remercia pour les rafraîchissements avant de prendre une coupe dont elle bu une première gorgée. Navrée de t’avoir demandé cet entretien si urgemment mais j’ai besoin de te parler.




avatar
Invité
Invité

Audaces fortuna juvat.
Vaelya Riahenor et Maesella Nohgaris.

Temple de la Douzième Flamme & An 1064, mois 5.

Cette entrevue serait sans doute la plus importante de la matinée.  C’était d’ailleurs pour cette raison que Maesella avait tenu qu’elle se passe à la fin de cette dernière, afin que personne ne soit en capacité de les troubler. Seule une urgence au sein du Temple même pourrait la détourner de cette conversation qui s’annonçait. Délicatement, la Nohgaris se saisit de la cruche laissée à sa disposition, versant son contenu dans les deux coupes. Au vu de l’heure de la journée, de la discussion qui s’annonçait et du fait que Vaelya devrait s’en retourner à Valyria par la suite, mieux valait éviter les boissons alcoolisées.

« Voilà qui devrait rendre ton arrivée en ces lieux plus agréables encore. déclara simplement Maesella, tout en indiquant les coupes désormais pleines. Par ailleurs, si tu souhaites prendre un quelconque repos avant de reprendre la voie des cieux, libre à toi de le faire en ces lieux. Le Temple de Vermax se fait un plaisir, et un devoir, d’accueillir en son enceinte tous les voyageurs qui pourraient en faire la demande. »

Bien que n’ayant jamais eu l’occasion de se lier à un dragon au cours de son existence, Maesella avait déjà voyagé en compagnie de telles créatures. Sa chère Maegelle avait été la première à lui offrir une pareille expérience. D’autres nobles étaient venus ensuite, l’aidant ainsi à voyager plus rapidement, plus aisément, lorsque cela se révélait nécessaire. Aussi imaginait-elle sans mal la fatigue que les Seigneurs et Dames Dragons pouvaient ressentir lorsque les vols s’éternisaient. Vermax ne pouvait pas voir le moindre inconvénient quant au fait que d’autres personnes, en plus des Êtres lui ayant dédié leurs existences, vivent en sa demeure. Plus encore lorsqu’il s’agissait d’enfants bénis par les Dieux d’un Dragon.

« Hélas, la guerre est ainsi faite. remarqua Maesella, joignant ses mains sous son menton. Le temps y est plus précieux que durant les périodes de paix. Je ne peux que t’offrir autant du mien qu’il t’en faudra, cependant. Tout comme je ne peux que t’enjoindre à venir à ma rencontre lorsque je me trouve au Foyer si la situation l’exige. »

Ouvrant l’un des tiroirs de son bureau, la Grande Prêtresse en sortit une missive au cachet de cire brisé. Vaelya était restée succincte dans ses propos, pour des raisons évidentes. Il y avait de ces affaires qu’il valait mieux régler en face à face, là où les mots d’encre laissaient toujours une trace. Une trace qui se résumait à peu de choses, dans le cas présent. Maesella avait juste appris, par le biais de cette missive, que cette rencontre concernait un dénommé Manar. Manar Riahenor. Sans doute un cousin plus ou moins lointain, comme les Nohgaris pouvaient en compter dans leur propre lignage. Un cousin assez jeune, qui plus est. S’il avait été consacré au Temple de Vermax, peut-être serait-il déjà Prêtre, ou en passe de le devenir. Un cousin qui était absent lors de cette entrevue, qui plus est.

« Le jeune Manar Riahenor ne se joindra pas à nous ? s’enquit finalement la Grande Prêtresse, laissant ses doigts lisser la lettre posée devant elle. Si je ne m’abuse, cette rencontre le concerne. Que penses-tu que le clergé de Vermax puisse faire pour lui ? »

Les Valyriens n’étaient pas semblables aux Andals, pour ce qui étaient de leurs croyances. Ils étaient plus tolérants, s’intéressaient pour certains à ces Divinités différentes des leurs. En ces autres déités, Maesella voyait fréquemment d’autres visages de ces Dieux et de ces Déesses à qui elle avait voué son existence. Là était la première différence entre les Valyriens et les Andals. La première d’une longue liste. Une autre de ces dissonances était le fait que les Valyriens devaient sembler bien peu pieux, aux yeux de leurs lointains voisins. Ces derniers vénéraient, révéraient les Sept avec une force pour le moins impressionnante. Son propre peuple était différent à ce sujet. Les Valyriens vivaient leur foi à leur manière. Les choses étaient ainsi faites, et il y avait fort à parier que certains d’entre eux vouaient leurs prières à d’autres Divinités que celles auxquelles les Quatorze Flammes étaient dévouées.

Aussi, il était déjà arrivé à Maesella d’accueillir bien plus que de simples voyageurs au sein du Temple de la Douzième Flamme. Il en avait été de même dans les autres Temples dans lesquels elle avait eu l’occasion d’officier au cours de sa vie. Certains Valyriens semblaient apprécier le fait de se retirer du monde des Mortels durant quelques jours, parfois quelques semaines, pour se ressourcer, pour prier à leur convenance selon leurs besoins. Se pouvait-il qu’il s’agisse également le cas pour ce dénommé Manar ? Une hypothèse comme une autre, il est vrai, mais qui n’expliquait en rien son absence à cette entrevue. Non, il devait y avoir autre chose.




( Gif de andromedagifs. )
avatar
Invité
Invité

Audaces fortuna juvat.Vaelya Riahenor et Maesella Nohgaris.

Temple de la Douzième Flamme & An 1064, mois 5.
Elle ne saurait dire si elle ressentait la moindre once de regret concernant les demi-vérités dont elle avait pu user avec son jeune cousin, si elle ressentait une certaine appréhension à l’idée de formule une telle requête qu’était la sienne, mais ce qui était certain c’était de la déterminait alimentait son corps en ces précieux instants qui la séparaient de sa Maehra et qui la rapprochaient inlassablement de Maesella Nohgaris.

La Grande Prêtresse de Vermax était une femme qui alimentait le respect que lui vouait Vaelya à chaque rencontre supplémentaire. Plusieurs rencontres leur avaient été nécessaires pour qu’un rapprochement entre elles deux puisse avoir lieu et si toute fois la dynaste espérait que ce lien favorise l’approbation de sa requête, son caractère ne l’amènerait nullement à forcer sa chance, à jouer de son mécénat. Elle n’était pas ainsi et c’était probablement pour cette raison que Maegon était celui qui dirigeait.

Acceptant l’invitation de la prêtresse, elle s’installa sur la chaise libre avant de la regarder verser avec minutie le contenu de la cruche laissée à leur disposition. Il ne fallut guère de temps pour que le liquide clair remplisse les deux coupes et Vaelya écouta les paroles que Maesella prononça. Un acquiescement fut en premier lieu la réponse de la dynaste. Prendre un peu de repos en ces lieux apaisants avant de rentrer au palais était une idée des plus louables qu’elle recevait comme elle était annoncée : de l’hospitalité.

- Merveilleuse proposition, me reposer avant de repartir me sera bénéfique.

Répondit-elle avant que leur conversation n’emprunte le chemin au bout duquel elle espérait que l’issue la plus positive se trouverait. Elle craignait d’avoir importuné cette femme de foi mais la réaction de cette dernière le lui infirma, ce qui fit naître chez la dynaste une pointe de soulagement. Cela signifiait que libre, son interlocutrice lui prêterait bien volontiers une oreille attentive. Vaelya la regarda joindre ses mains sous son menton avant qu’elle ne poursuivre et à mesure qu’elle lui affirmait qu’elle pouvait venir la voir à chaque fois que la situation l’exigerait, la Riahenor s’installa un peu plus confortablement sur sa chaise.

-  Et je t’en remercie sincèrement.

Lorsque Maesella ouvrit un des tiroirs de son bureau pour en ressortir la missive que Vaelya lui avait envoyé, cette dernière pris une grande inspiration, se sentant cette fois-ci assaillie par l’appréhension. Avait-elle eu tort d’avoir pu penser à un tel stratagème pour faire plier son cousin ? Les mots qui lui parvinrent aux oreilles eurent pour effet de la faire douter, sentiment qu’elle ne pouvait se permettre de ressentir tant elle pouvait imaginer la déception de son époux à ce sujet. Elle tâcha de se reprendre dans plus attendre, arborant un visage qu’elle voulait déterminé.

- En effet cette rencontre le concerne mais il est jeune et il n’a pas entendre certaines choses.

Vaelya regarda quelques instants supplémentaires sa coupe avant de s’en saisir et de boire quelques fines gorgées. Frais. Désaltérant. Revigorant. Comme la Grande Prêtresse l’avait ainsi annoncé le délicieux breuvage rendait son arrivée encore plus agréable. Un fin sourire étira ses lèvres alors que le parfum mentholé rafraîchissait sa bouche tandis que le sureau apportait une note sucrée et douce bienvenue. Elle reposa ensuite son verre alors que son esprit s’attelait à trouver les mots justes pour expliquer la situation dans laquelle elle se trouvait et la finalité qu’elle souhaitait obtenir.

- Je suis en charge des affaires des miens et je ne compte pas me laisser dépasser par un quelconque obstacle. Le père de Manar refuse de rendre de l’or qui lui a été avancé et il est on ne peut plus obstiné dans sa démarche, alors je me suis arrangée pour que son fils vienne me voir afin d'être certaine que ma solution puisse s'accomplir.  Je tiens à exprimer qu'il n’est aucunement coupable des tares de son père mais les Dieux ont fait en sorte qu'il me soit le moyen le plus efficace pour que mon cousin ploie. C’est pour cela que je viens te voir et pas un autre, je sais que sous ta tutelle tu sauras non seulement lui apporter la protection que son nom mérite mais aussi lui apprendre la réalité de la vie. La bouche soudainement sèche, Vaelya reprit sa coupe pour boire de nouvelles gorgées puis elle reprit.Il faudrait que le nécessaire soit fait et transmis afin de montrer à mon cousin qu'il est préférable pour lui de régler ses dettes pour retrouver son fils aîné, son héritier.



avatar
Invité
Invité

Audaces fortuna juvat.
Vaelya Riahenor et Maesella Nohgaris.

Temple de la Douzième Flamme & An 1064, mois 5.

Se saisissant de sa coupe, Maesella la porta à ses lèvres, dégustant une gorgée de la boisson sucrée qui s’y trouvait. Il s’agissait d’un de ces sirops sucrés, à base de menthe et de fleurs de sureau. La Grande Prêtresse avait toujours apprécié cette boisson, la trouvant même bien plus agréable que le vin, quand bien même ce dernier ait été coupé de miel. Après quelques instants, la Nohgaris reposa le petit récipient, les doigts de sa main désormais libres tapotant la peau de l’une de ses joues. Avec les guerres, les voyageurs s’étaient faits plus rares, pour des raisons évidentes. Vaelya aurait sans doute un peu de compagnie, quelques représentants de nobles familles ayant fait le déplacement pour des raisons religieuses ou encore pour rencontrer les quelques représentants de d’autres nations afin de discuter affaires. Qui de mieux placée que Vermax pour bénir de telles rencontres ? Ou mieux, pour trouver sans mal des personnes à même de servir de traducteurs, le tout dans un lieu neutre ?

« Qu’il en soit ainsi, dans ce cas. répondit Maesella, un fin sourire aux lèvres. Je veillerai à ce qu’une pièce à ta convenance te sois préparée et allouée, de même que le service d’un domestique du Temple. Quant à ta sœur d’écailles, je ne doute pas qu’elle trouvera un lieu propice au repos sur les flancs de notre volcan, et que personne ne viendra lui chercher querelle. »

Qu’il s’agisse d’hommes et de femmes, ou de d’autres dragons. Maesella avait vécu plusieurs années au sein de Valyria, et y était fréquemment revenue au cours de son noviciat, puis une fois sa formation achevée. Aussi, la Grande Prêtresse avait eu l’occasion de se rendre compte des différences qu’il pouvait exister entre le commun des dragons, et ceux avec lesquels les Dynastes pouvaient se lier. Si la dragonne de Vaelya suivait cette règle, Maesella ne doutait que peu du fait qu’elle soit à son aise sur ce volcan. La Nohgaris sortit de ses pensées, alors que Vaelya mentionnait le fait que le membre concerné de sa parentèle n’avait point la nécessité d’être présent en ces lieux. Une nouvelle qui ne put que lui faire légèrement froncer les sourcils.

« En cela, je ne peux que te croire. commença la Grande Prêtresse, dont les traits s’étaient faits plus songeurs. Poursuis, je te prie. » acheva-t-elle, un léger geste de la main accompagnant ses paroles.

Durant toute la tirade de la Dynaste, Maesella garda le silence. Seuls les légers tapotements de ses doigts sur le bois de son bureau trahissaient à quel point la Grande Prêtresse pouvait être plongée dans les méandres de son esprit. Nombreux étaient ceux et celles qui venaient prier Vermax, afin d’obtenir, ou de récupérer, une fortune perdue ou dispersée. Il arrivait également que certaines familles, qu’elles soient nobles ou bourgeoises, de faire appel au Temple de Vermax, afin d’obtenir de lui un Prêtre ou une Prêtresse à même d’apprendre à leur descendance l’importance de comptes bien tenus, ou des langues étrangères.

La situation actuelle restait cependant pour le moins inédite. Maesella ne pouvait que se rendre compte de ce fait. Si Vermax avait fait d’elle la première de ses envoyées depuis bien des années maintenant, si elle avait pu rencontrer bien des jeunes gens venus demander protection pour leur union future à la Déesse qu’elle servait, si elle avait pu prendre bien des enfants sous son aile, qu’importe la nature de leur sang, une unique initiative pouvait se rapprocher de ce que Vaelya semblait vouloir obtenir d’elle. Il était vrai que certains enfants récalcitrants pouvaient être confiés aux Temples, afin de parfaire leur éducation. Le cas de Manar restait cependant quelque peu différent, les faits parlaient d’eux-mêmes.

« Que Vermax vous assure une bonne fortune, à toi et aux tiens, Vaelya. déclara calmement Maesella. Ton époux semble avoir confié les finances de votre demeure en des mains bien sûres, pour que tu sois ici, devant moi. La Grande Prêtresse laissa échapper un soupir, s’enfonçant davantage dans son siège. Hélas, tu n’es pas la première femme que je reçois pour me faire part du fait qu’un tiers souhaite lui dérober ce qui lui revient pourtant de droit. Un fait que je ne peux que déplorer, et que la guerre ne peut qu’amplifier, et amplifiera encore à l’avenir, je le crains. »

Combien de femmes de tout âge, Maesella avait pu recevoir en ces lieux ou croiser dans les couloirs de ce Temple, venues prier Vermax de leur assurer meilleure fortune à l’avenir ? Comme les hommes pouvaient se montrer cruels, en se prenant à ces êtres qui se retrouvaient seules face à une situation qui en dépassait plus d’une. Rares étaient les régentes, les matriarches, qui avaient en possession des armes pour se défendre de tels dangers. Vaelya semblait faire partie de cette dernière catégorie. Un fait qui rassurait, autant qu’il pouvait intriguer, Maesella. Si dans les familles du Nord de Valyria, il s’agissait-là d’une chose pour le moins commune, il n’en allait pas de même dans le reste de la péninsule.

« Tu as donc pris le jeune Manar comme pupille. résuma calmement la Grande Prêtresse. Une décision prudente, s’il en est. Tu n’es pas sans savoir que le Temple de Vermax accueille quiconque pourrait en ressentir le besoin. Le besoin ou la nécessité. Jeunesse se fait parfois fort mal. Maesella se tut, portant sa coupe à ses lèvres, avant de la reposer à côté d’elle. Le clergé est parfois une situation envisageable, aux yeux de certaines familles, pour parfaire l’éducation de certains jeunes gens plus… capricieux. Si Manar est l’un d’entre eux, je saurai lui offrir une place parmi mes novices les plus sérieux. De leurs tâches habituelles, rien ne lui sera épargné. »

Les grands noms étaient communs, au sein du clergé valyrien. Ils ne faisaient cependant pas tout. S’ils pouvaient ouvrir certaines portes, il n’en restait pas moins que leur nature de serviteurs des Dieux était liée à une certaine humilité. Comme leurs autres Divinités, Vermax voyait et savait tout ce qu’elle avait à savoir au propos des hommes et des femmes qui la servaient. Une humilité que tous et toutes se devaient d’acquérir au cours de leur apprentissage. Il en irait de même pour ce dénommé Manar, si le Destin rendait sa présence effective entre les murs du Temple dont elle assurait la direction.

« Aucun mal ne lui sera fait, cependant. Tu as là ma parole. Le respect envers nos Divinité ne s’enseigne pas à l’aide d’une baguette. Plus encore au sein de la demeure de Vermax. Les mots ont bien assez de pouvoir pour ne point recourir à l’usage de la force en ces lieux qui sont les miens au nom de notre Déesse. Je ne puis savoir si l’idée qui est la tienne portera ses fruits, Vaelya. Mais si Manar se doit d’être remis sur le droit chemin, fusse-t-il à la place de son père, et que tu as besoin d’une aide extérieure pour cela, nous pouvons sans doute trouver un accord à ce sujet. »

Du haut de ses plus de quarante années de vie, Maesella s’était vue confier bien des enfants, bien des jeunes gens. Et jusqu’à présent, aucun d’entre eux n’avait eu l’occasion, ou la force, de lui causer le moindre problème. Il fallait forger le fer tant qu’il était encore chaud. Les Riahenor s’étaient montrés généreux à l’égard du clergé qui était le sien, la Grande Prêtresse ne pouvait point occulter ce fait. Une générosité qui ne pouvait qu’être mise à mal, si certains d’entre eux s’évertuaient à causer du tumulte dans leurs rangs. Tout comme elle ne pouvait point laisser dans le trouble une femme alors que cette dernière se trouvait, pour la première fois sans doute, aux rênes de sa famille.




( Gif de andromedagifs. )
avatar
Invité
Invité

Audaces fortuna juvat.Vaelya Riahenor et Maesella Nohgaris.

Temple de la Douzième Flamme & An 1064, mois 5.
La raison de la venue de Vaelya Riahenor entre les murs du temple de la Douzième Flamme franchissait enfin les lèvres de la dynaste qui ne pouvait s’empêcher d’observer avec attention la moindre réaction que ses mots pouvaient faire naître chez la Grande Prêtresse de Vermax. Ce n’était pas aisé de présenter un tel plan dans le but de forcer une main à régler sa dette. Seuls les légers tapotements des doigts de Maesella sur le bureau trahissaient sa réflexion, le cœur de Vaelya battait la chamade alors que l’appréhension faisait à nouveau son apparition dans cet organe si vital mais elle tâchait d’en montrer le moins possible. Elle se reprit sa coupe et la boisson sucrée l’apaisa quelque peu.

Elle inclina légèrement la tête en guise de remerciement lorsque la Grande Prêtresse lui souhaita bonne fortune, allant même jusqu’à adresser une nouvelle prière silencieuse à la puissante déité. Elle espérait être à la hauteur de cette tâcha qui lui incombait depuis deux longues années et faisait tout pour que cela soit un succès qui continuerait à faire briller le nom de la Dynastie des Riahenor et qui ferait la fierté de Maegon. Un tic déforma momentanément sa bouche lorsque son interlocutrice l’informa sur le fait qu’elle n’était pas la seule femme à venir lui faire part de ces fâcheux contretemps. C’était à s’en douter, Vermax était celle qui favorisait tant les échanges tant intellectuels que commerciaux. Mais combien de ces femmes venaient pour amener ce qui était un simulacre d’otage pour faire plier de manière douce un cousin ? Combien d’entre elles avec un frère-époux de la stature de Maegon, qui ne lésinait pas sur les moyens pour faire céder ?

Manar n’était pas un mauvais garçon, il avait le potentiel pour devenir un jeune homme respectable et digne de leur nom mais l’influence de son père ne l’attirait pas vers ce chemin. Il n’était pas non plus un garçon ignoble mais passer plusieurs semaines ou mois auprès de Maesella Nohgaris saurait lui apprendre la vie, les bonnes manières et la loyauté. Ce qui faisait défaut chez son père. Ce qui pouvait rassurer Vaelya en premier lieu c’était que la Grande Prêtresse ne semblait fermée à l’idée d’accueillir Manar Riahenor parmi ses novices du temple et qu’aucune des tâches habituelles ne serait épargnée au jeune cousin de la dynaste.

Vaelya avait cependant jugé bon de rappeler que le jeune homme ne devait pas payer d’une quelconque manière de l’obstination de son père, elle avait pris une décision difficile en le prenant comme pupille et songer à une telle solution pouvait la mettre en porte-à-faux vis-à-vis de ses cousins mais c’était un mal pour un bien. Elle dans l’immédiat ou Maegon à son retour de la guerre. Il ne restait plus qu’à espérer que Tyraxes puisse le raisonner et qu’il se rende à l’évidence qu’il valait mieux pour lui de rembourser ses dettes auprès de Vaelya qu’auprès de son frère-époux.

- Tu n’es pas sans connaître la réputation de mon époux. Il faut que mon cousin comprenne qu’il lui est préférable d’avoir affaire à moi aujourd’hui, qu’à mon époux demain. Elle bu une nouvelle gorgée de sa boisson puis reposa à nouveau sa coupe devant elle. En échange de ce service, que puis-je t’offrir ? Un financement plus important comme l’accueil d’un de tes prêtres pour que ma plus jeune fille puisse bénéficier des enseignements de Vermax, je suis ouverte à tout.



avatar
Invité
Invité

Audaces fortuna juvat.
Vaelya Riahenor et Maesella Nohgaris.

Temple de la Douzième Flamme & An 1064, mois 5.

Maesella avait vu de nombreuses épouses démunies, à cause de cette guerre qui durait encore et toujours. Durant son enfance, un tel fait ne l’avait que peu marquée, dans les faits. A bien des égards, les Nohgaris ressemblaient à ces familles du Nord, bien que leur sang ne pouvait qu’être des plus purs, qui accordaient autant de crédit aux hommes qu’aux femmes. Après tout, nombreuses étaient celles qui s’étaient retrouvées à sa place, à diriger le clergé d’une de leurs Divinités, en des temps lointains. Comment un homme de leur sang, quel qu’il soit, pouvait songer à leur ravir leur autorité sur leur famille, si les Dieux jugeaient que c’étaient également à ces mêmes femmes, leurs envoyées, de prendre soin des affaires familiales ?

Hélas, toutes les lignées ne voyaient pas les choses d’une telle manière. Si les Valyriennes pouvaient dompter des Dragons, leurs regards ne se posaient que trop rarement sur les livres de compte, tout comme leurs oreilles ne percevaient que rarement ces conversations d’intérêt pour le bien de leurs familles. Un rictus quelque peu amer étira sensiblement les lèvres de la Grande Prêtresse, lorsque la Riahenor réagi à ses propos. Plusieurs fois, Maesella avait côtoyé les descendants de Riahenys.

Bien qu’elle fût plus proche en termes d’âge de l’ancienne matriarche de cette Dynastie, la Nohgaris avait pu se rendre compte de l’étrange alchimie qui semblait régner entre Maegon et Vaelya Riahenor. Le premier régnait en maître sur les siens. Que dire de la seconde ? Comme bien des femmes du Sud, Vaelya était sans doute bien plus effacée que la fille de sa chère, et feue, Aera Haeron. Les choses étaient ainsi faites, et défaire une telle tapisserie prendrait sans doute des années, si ce n’est des siècles.

Et pourtant, Maesella discernait bien plus qu’une épouse effacée dans le regard de Vaelya. Elle était bien éloignée de ces femmes éplorées, venues en ces lieux aussi bien pour prier Vermax, que pour y trouver quelques conseils avisés. La Riahenor n’était pas venue en ces lieux pour trouver du réconfort, l’assurance qu’une prière serait faite en son nom et au nom de sa lignée. Si elle recherchait son aide, ce n’était en rien pour que la Grande Prêtresse lui apporte une solution. Mais pour mettre sur pieds ladite solution. Voilà un fait bien plus inédit, qui ne pouvait qu’intriguer la Nohgaris.

« La réputation de ton frère n’est plus à faire, en effet. commenta la Grande Prêtresse, appuyant ses propos d’un hochement de tête. Je ne puis qu’espérer que ton cousin se montrera attentif aux propositions qui seront les tiennes, bien que le feu d’une Dragonne puisse aussi être aussi dévastateur que celui d’un Dragon. »

Le rictus de la Grande Prêtresse s’était changé en un discret sourire. Vaelya devait sans doute avoir conscience de ce fait. Ne descendait-elle pas de Riahenys, seule femme dans le trio fondateur de leur si belle Valyria ? Et que dire d’elle-même ? Son nom n’avait pas été sa seule arme, en ces lieux. Même face à trois hommes, elle avait triomphé. Les Dieux avaient parlé ainsi, avaient tissé sa destinée en ce sens. Une destinée qu’elle avait du prendre à bras le corps, afin de pleinement la concrétiser. Si la guerre était dévastatrice à plus d’un terme, ses cendres fertiliseraient le sol pour créer quelque chose de totalement différent. Un terreau qui permettrait à de jeunes pousses de sortir de terre et de se révéler au reste du monde.

« Le clergé de Vermax ne pourrait que se montrer honorer d’enseigner les rudiments des chiffres et des nombres à l’un des tes enfants. A moins que les langues étrangères aient davantage ta préférence ? Nous sommes disposés à te faire part de notre aide qu’importe ton choix à ce sujet. J’ai ouï-dire que tes enfants étaient des élèves des plus assidus, qui plus est. »

Maesella ne passait guère l’entièreté de son existence entre ces murs. A Valyria, tout finissait par se savoir. Aussi, le destin de l’aînée des filles de Vaelya n’avait pas pu lui échapper. Rhaedor n’avait pu que lui glisser quelques mots à ce sujet. De même que les prouesses de son fils cadet. Si cette petite avait hérité de pareils traits, la Grande Prêtresse ne pouvait que voir d’un bon œil l’envoi de l’un des membres de son clergé à ses côtés.

« Je ferai en sorte de choisir la plus compétente de mes Prêtresses pour ce rôle. avoua finalement Maesella, s’étant faite plus songeuse. Quand penses-tu que le jeune Manar se joindra à nous ? Il convient de lui réserver un accueil digne du nom qu’il porte, tu en conviendras. Est-il en possession d'un dragon ? »

Et de trouver les chaperons les plus adaptés à ce jeune homme. Si ce Manar ne pouvait sans doute pas être qualifié de dragon noir, il en allait de l’équilibre de son propre monde. L’arrivée de nouveaux venus causait toujours un certain trouble. Un trouble qu’il convenait d’éviter autant que faire ce peut. Il en allait de la réputation du Temple de Vermax. Maesella ne pourrait souffrir d’un tel affront.




( Gif de andromedagifs. )
avatar
Invité
Invité

Audaces fortuna juvat.Vaelya Riahenor et Maesella Nohgaris.

Temple de la Douzième Flamme & An 1064, mois 5.


Un sourire à la fois amusé et teinté de fierté étira les lèvres de Vaelya en entendant la réponse de Maesella. Maegon était un homme dur qu’elle avait appris à connaître et à en trouver les points faibles mais devant le reste du monde son époux était une muraille de froideur capable user de tous les moyens pour faire plier ceux qui lui résistaient, leurs cousins en étaient la preuve la plus proche et la plus tangible. Une peine pour celle qui s’était toujours attelée à créer des liens solides au sein de leur illustre famille mais elle comprenait parfaitement que la loyauté et le respect devaient ne jamais être mis de côté. Son jeune cousin Manar en ferait les frais mais d’une manière bien plus douce que s’il avait eu affaire au patriarche. Mais son sourire n’était point né pour la réponse émise en premier lieu et concernant Maegon.

Vaelya souriait les derniers mots qu’eut la Grande Prêtresse de Vermax. Un homme pouvait être dévastateur mais il ne fallait cependant pas sous-estimer le feu qui crépitait chez les femmes, qu’elles aient été du Nord, du Centre ou du Sud de la péninsule. Elle avait un caractère doux avec un esprit de famille plus que prononcé mais elle était protectrice et déterminée, parfois obstinée, et en cela sa méthode mise en place pour le père de son jeune cousin pouvait porter des dégâts bien plus en profondeurs que ceux que pouvait porter son frère-époux. Maesella dans sa grande clairvoyance, avait les mots justes. Le souvenir de la fondatrice Riahenys faisait la fierté de la dynastie, autant qu’elle galvanisait les ambitions.

- Si mes enfants se doivent d’être le plus possible de fins comptables, leur apprendre des langues étrangères leur serait des plus bénéfique. Tu es bien renseignée, ce sont de très bons élèves perméable à l’apprentissage !

Elle reprit sa coupe pour la terminer puis la reposa définitivement sur le bureau devant. C’était une grande fierté d’entendre de la bouche de cette femme que l’assiduité de ses chers enfants était parvenue jusqu’au temple de la Douzième Flamme. Le nom des Riahenor, bien que représentant d’un passé révolu sur lequel certains pouvaient poser un œil dédaigneux, restait un nom inspirant le respect qui lui était dû. Envoyer Manar au sein du temple de Vermax était peut-être un risque de montrer que les dynastes pouvaient manquer l’éducation de l’un des leurs mais cela pourrait peut-être inspirer la crainte de les voir prêts à tout pour obtenir leur dû.

- Je t’en serais reconnaissante, recevoir l’enseignement d’une prêtresse de Vermax est un grand honneur.

Répondit-elle tout d’abord, sincère de ses paroles. Vouloir le meilleur pour ses enfants était un point d’honneur qu’elle s’attelait à respecter, elle ne doutait pas que Gaelor serait heureux de pouvoir accroître ses connaissances, Rhaelys était jeune mais apprendre ne serait-ce que les rudiments de certaines langues étrangères ne pourraient lui être que bénéfiques tandis que la nature quelque peu sauvage d’Aelys saurait être intriguée par les possibilités que lui offrait l’apprentissage auprès d’une représentante de Vermax. Elle s’éclaircit la gorge avant de reprendre au sujet de son jeune cousin.

- Je peux t’amener Manar d’ici sept jours si cela t’es suffisant pour lui préparer l’accueil que tu souhaites. Son dragon se nomme Taenyx, il montre ses crocs mais ne cause jamais de mal, il est relativement obéissant contrairement à son dragonnier qui peut faire des siennes malgré son bon fond.



avatar
Invité
Invité

Audaces fortuna juvat.
Vaelya Riahenor et Maesella Nohgaris.

Temple de la Douzième Flamme & An 1064, mois 5.

Si son âge était encore loin d’être qualifié de vénérable, les Dieux avaient cependant permis à Maesella de voir bien des choses. D’en apprendre de nombreuses également. Avec les ans, elle avait appris à tendre l’oreille, ou à l’offrir à quelques personnes dignes de confiance. Les Dieux surplombaient Valyria, décidant de son Destin, de leurs Destins à tous autant qu’ils pouvaient être. En cela, leurs premiers serviteurs ne pouvaient que les imiter, se tenant à une certaine distance de ceux et celles qui dirigeaient effectivement leur péninsule. Séparer le pouvoir temporel, de l’intemporel. Voilà une riche idée. Et pourtant, bien menteur celui qui pourrait affirmer que les Prêtres et Prêtresses n’avaient pas un pied dans chacun de ces mondes. Il ne s’agissait-là que d’une utopie, une rêverie. Car, même du haut des Volcans, l’écho et les fracas du monde d’en bas leur parvenaient toujours. Un écho d’une force telle qu’il était impossible de l’occulter, de ne pas y prêter la moindre attention.

« Celui qui sait s’exprimer et être compris de tous possède un grand pouvoir car nulle vérité ne pourra lui être cachée. répondit Maesella, comme un mantra. La jeunesse est le moment idéal pour se prêter à de tels apprentissages. Nombreux sont les membres du clergé de Vermax à maîtriser plusieurs langues à la fin de leur noviciat. Si tes enfants se montrent attentifs à leurs propos, je ne doute pas qu’ils seront également capables de pareilles prouesses à l’avenir, quant bien même une unique langue attirerait leur intérêt. La Grande Prêtresse se tut quelques instants. L’une de mes Prêtresses viendra vous rendre visite d’ici peu de temps. Elle pourra ainsi s’enquérir des facilités de tes enfants et déceler quel langage il leur serait favorable de maîtriser. Il me sera ensuite possible de déterminer qui entrera au service des tiens, Vaelya. Cela ne devrait prendre que peu de temps, cependant. Je gage que d’ici une semaine ou deux, tu obtiendras satisfaction. »

Visenya pourrait peut-être accompagner celle qui fut la première de ses Novices ? Le voyage lui serait profitable, à n’en pas douter. Les lèvres de Maesella se pincèrent légèrement. D’autres de ses protégés méritaient une pareille offre. Peut-être même étaient-ils plus méritants que Visenya, qui plus est. D’un geste mécanique, davantage mut par l’habitude que par une réelle volonté, la Grande Prêtresse se saisit de la plume qui reposait devant elle. La trempant dans son encrier, la Nohgaris esquissa quelques mots sur un feuillet déjà parcourut de quelques phrases. Sur le parchemin, Valyrien et langues étrangères se mêlaient sans que la Grande Prêtresse n’y trouve la moindre difficulté, la moindre chose à réécrire. Il arrivait aux membres de son clergé de changer de langue au cours d’une conversation. Un exercice auquel bien des Novices se prêtaient avec application. Après tout, seule Vermax pouvait savoir qui serait le prochain, ou la prochaine, à franchir le seuil de sa demeure.

« Un honneur sera partagé, pour celui ou celle qui rejoindra les tiens. Je ne puis qu’espérer que mon choix te semblera éclairé. J’ai moi-même formé bien des Prêtres et bien des Prêtresses que tu as pu croiser lors de ton arrivée. Aussi ne puis-je que me porter garante de leurs compétences et de leurs capacités de professeurs. »

Des Prêtres et des Prêtresses qui n’étaient que des enfants ou encore des adolescents, lorsqu’elle les avait rencontrés pour la première fois. Certains n’étaient même que des nourrissons, certaines familles trouvant préférable de confier le plus tôt possible leurs enfants aux Temples, lorsque leur destinée était clairement établie. Des nourrissons qu’elle avait tenu dans ses bras, plus jeune. Comme le temps passait vite. Car aujourd’hui, ces enfants gigotant dans leurs langes prêchaient les volontés de Vermax à qui voulait l’entendre. A qui avait besoin de l’entendre.  

« Sept jours ? répéta Maesella, dont la voix s’était faite comme plus songeuse. Cela devrait suffire, je le pense. Quant à Taenyx, je ne doute pas qu’il sera à son aise sur le Volcan de notre Grande Vermax. Nous saurons prendre soin de lui. Manar sera libre de ses mouvements à ses côtés, pour peu qu’il mène à bien les tâches qui lui seront confiées. Le reste du temps, nous verrons à ce qu’il soit toujours accompagné. Le Temple de Vermax est plus vaste qu’il n’y paraît. Il serait fâcheux que Manar ne s’y perde. »

Ou qu’il ne profite d’un moment d’inattention pour leur fausser compagnie. Un fait des plus regrettables que Maesella se devait d’éviter à tous prix. Manar serait donc logé à la même enseigne que les autres Novices et se devrait de ployer. La Grande Prêtresse avait déjà dompté créatures bien moins dociles. Sans doute ne se trouverait-elle pas devant Vaelya, dans le cas contraire. Tout juste lui faudra-t-il s’assurer que le lien entre Taenyx et son frère humain ne soit pas mis à mal. Un fin dosage à équilibrer à l’arrivée du jeune homme.

« Peut-être voudras-tu t’adresser à Vermax durant ton séjour parmi nous ? proposa finalement Maesella, lissant délicatement la plume qu’elle tenait toujours. Il est toujours temps de lui faire part de quelques mots. Nombreux furent les Riahenor à se joindre à nos troupes, si je ne fais pas erreur. Rappeler leur absence à Vermax pourrait être une chose enviable, en plus d’alléger ton cœur si ce dernier s’est fait plus lourd depuis leur départ. »

Il ne se passait pas un jour sans que Maesella recommande leurs troupes à la Grande Voyageuse. Sans qu’elle ne prie avec ferveur, parfois des heures durant, pour s’assurer du retour du plus grand nombre sans encombre. Pour demander à sa Déesse de permettre à Taedor de rencontrer son père, lui qui était né un mois à peine après le début des combats. Pour que la vie commerciale qui irriguait Valyria reprenne son cours, pour que les voyageurs ne craignent pas davantage encore pour leurs vies. Car au-delà de son titre, Maesella restait une femme. Une épouse, une tante, une cousine. Peut-être même aurait-elle pu devenir une mère, si les Dieux en avaient décidé ainsi. Aussi ne pouvait-elle que souffrir de cette situation, bien que ne la vivant pas de face.




( Gif de andromedagifs. )
avatar
Invité
Invité

Audaces fortuna juvat.Vaelya Riahenor et Maesella Nohgaris.

Temple de la Douzième Flamme & An 1064, mois 5.

La raison qui avait poussé Vaelya à se rendre au temple de la douzième flamme en aurait fait réagir plus d’un tant une telle demande qui était la sienne pouvait entre en conflit avec les principes des prêtres. Pourtant, rien n’interdisait d’user de ce genre de méthodes pour se faire obéir, seule la morale était une muraille plus ou moins difficile à franchir. Cela était donc un soulagement de savoir que la grande prêtresse de Vermax acceptait un tel marché, une telle association, car la dynaste savait pertinemment ce qui attendait son cousin si elle se contentait d’être passive à son sujet. Prendre le jeune Manar comme une sorte d’otage de marque était ainsi un mal pour un bien, la violence n’était pas la meilleure solution et si elle l’appliquait à ses serviteurs, esclaves ou libres, il en allait de même pour toute ces familles dont elle s’était attelée à forger de solides liens depuis tant d’années. Les circonstances étaient exceptionnelles, les mesures allaient de pair et elle se devait de faire honneur à son statut ainsi qu’à la confiance que lui accordait Maegon.

Converser avec Maesella se révélait donc d’un bénéfice sans commune mesure et lorsque la Riahenor quitterait le temple sur le dos de Maehra, elle aurait non seulement sa garantie d’avoir un important moyen de pression sur son cousin et en plus de cela la femme de religion lui offrait la possibilité d’accroître les compétences et le savoir de ses enfants. Recevoir les enseignements d’un représentant de Vermax était d’un honneur sans pareil. Elle senti ses lèvres s’étirer à nouveau en un sourire alors que la grande prêtresse lui annonçait la manière dont se dérouleraient les faits. Envoyer une de ses prêtresses au palais Riahenor afin de jauger quelle langue serait la plus adaptée aux enfants était une excellente idée à laquelle on ne pouvait qu’adhérer. Vaelya souhaitait le meilleur pour ses enfants et ce n’était pas en les forçant à parler une langue qui ne leur convenait que cela fonctionnerait. Une formalité qui ne prendrait que peu de temps selon son interlocutrice et la dynaste hocha la tête qui signifia son accord.

Son regard se détourna du visage de la grande prêtresse pour observer cette main qui griffonnait sur le parchemin des suites de mots en valyrien et ce qui semblait être des langues étrangères. Elle l’observa faire jusqu’à ce que cette dernière prenne la parole, déclarant que cela serait aussi un honneur pour celui ou celle qui serait envoyé auprès des enfants Riahenor. Vermax et Riahenor, une association forte à n’en point douter. Il fallait donc que les plans soient aussi limpides que l’eau alors en annonçant la venue de Manar d’ici sept jours, Vaelya estimait que cela serait d’une durée suffisante pour les deux parties pour se préparer. Ce que Maesella ne manqua pas de lui affirmer. Liberté de mouvements s’il accomplissait ses tâches, surveillance le reste du temps, cela sonnait comme une parfaite annonce aux oreilles de la matriarche avant qu’elle ne finisse par se pincer les lèvres. Il serait fâcheux qu’il se perdre au sein du Temple, certes mais au moins il y serait encore, mais cela serait terrible s’il venait à trouver le moyen de se soustraire à la moindre surveillance pour retourner chez lui, retirant ainsi à Vaelya son moyen de pression.

- Je souhaite en effet m’adresser à elle, l’absence des miens se doit d’être sous les meilleures auspices. Je te remercie de m’avoir accordé cet entretien et je suis ravie qu’il nous ait été toutes deux bénéfique. A ces mots, Vaelya se leva de son siège et s’inclina respectueusement vers la grande prêtresse. Je vais aller prier pour les Riahenor et je repartirai dans les plus brefs délais.




avatar
Invité
Invité

Audaces fortuna juvat.
Vaelya Riahenor et Maesella Nohgaris.

Temple de la Douzième Flamme & An 1064, mois 5.

Aux mots de Vaelya, Maesella hocha la tête, mue par une certaine habitude. La guerre durait. Elle durait de trop. Vermax et Vhagar devaient avoir une idée quant à sa réelle durée. Et femmes, enfants, impotents et non guerriers restaient là. Dans l’attente de nouvelles qui ne venaient pas. Aussi, la Grande Prêtresse ne s’étonnait guère de voir ces personnes pousser les portes de son Temple. Ou des autres demeures de Vermax, qui plus est. Combien de lettres avait-elle reçu à ce sujet ? Maesella en avait perdu le nombre. Mères et Pères Supérieurs lui faisaient inlassablement part de ces constats Toujours identiques. Comme les temps pouvaient êtres sombres. Même les étoiles, pourtant agencées par Vermax afin d’y créer ses propres cartes, semblaient avoir perdu de leur éclat.

« Ceux et celles qui viennent dans l’espoir que la Déesse se penche sur eux sont toujours les bienvenus. répondit Maesella, ses lèvres s’ornant d’un fin sourire. J’enverrai en ta demeure un messager, afin que tu sois prévenue de la date d’arrivée de la Fille de Vermax qui s’entretiendra avec tes en-fants. »

Calmement, la Grande Prêtresse se saisit d’une étoffe sombre, en usant afin de nettoyer la pointe de sa plume. Ceci fait, la Nohgaris la déposa non loin de son encrier, qu’elle referma délicatement. Quant à son feuillet, il disparut dans l’un de ses tiroirs, en compagnie de la lettre envoyée par Vaelya, quelques temps au-paravant. Les entretiens étaient terminés. Du moins, les entretiens officiels. D’autres, informels, l’attendait plus tard dans la journée. Prêtres, Prêtresses, Novices et étrangers en repos ici, telle était la ‘’ clientèle ‘’ qui l’attendrait d’ici la fin de la journée. Pour le moment, d’autres tâches l’attendaient, cependant. Rendre visite au Novice Ryor serait l’une d’entre elles.

« Permets-moi de t’accompagner jusqu’à l’aire sacrée, en ce cas. proposa Mae-sella, se levant à son tour. Je ferai en sorte qu’une servante te mène ensuite jusqu’un endroit où tu pourras prendre un peu de repos avant de nous quitter. Elle sera à ton service et je ne peux que t’enjoindre à lui de-mander tout ce dont tu pourrais avoir besoin. »

D’un mouvement de main, Maesella indiqua la porte à Vaelya, l’invitant à passer devant elle. Quittant la pièce en dernière, la Grande Prêtresse se saisit de l’une des chaînettes qui pendait sa ceinture, à l’extrémité de laquelle pendait une clef. Glissant cette dernière dans la serrure de la porte, un bruit métallique ne tarda pas à indiquer que la porte était désormais close. Suite à quoi, la Nohgaris se mit en marche, d’un pas lent, bien que nullement du à toutes ces années qu’elle avait déjà vécu. Il s’agissait de ce pas que les maîtres pre-naient, lorsqu’ils arpentaient leur domaine. Un pas lent, mais sûr. Un pas qui ne laissait aucun doute quant à l’identité de celle qui l’arborait. Nul empressement ne pouvait la saisir, elle, celle qui décidait de tout ou presque en ces lieux.

Au cours de leur marche, une servante rejoignit leur groupe, bien que gardant une distance respec-table, marchant toujours deux à trois pas derrière elles. Bientôt, une certaine animation se fit. Telle était la Vie qui irriguait le Temple de la Douzième Flamme. Foisonnante, colorée, venue de tous les horizons de ce monde. Si la guerre avait effrayé bien des marchands, bien des commerçants, nombreux étaient encore les voyageurs à venir chercher une oreille attentive en ces lieux. Bientôt, la nef centrale du Temple fut atteinte. Avec elle, l’aire sacrée, délimitée par ces murs de marbre, n’étant arrêtés que par le fait que cette partie était, en réalité, un vaste atrium.

« C’est ici que nos chemins se séparent, Vaelya. remarqua la Grande Prêtresse, tout en saluant d’un léger hochement de tête les deux gardes qui se trouvaient de part et d’autre de l’entrée de l’aire. Que Vermax garde les tiens et t’apporte la paix. Nous accueillerons volontiers ton cousin en ces lieux, le moment venu. »

Inclinant plus visiblement la tête, saluant ainsi la matriarche des Riahenor, Maesella s’en fut. Seule, elle ne le resta pas longtemps, cependant. Une petite forme s’était glissée à ses côtés. Remarquant les traits Yi-Tiens de la demoiselle qui se tenait désormais à sa droite, la Grande Prêtresse esquissa un sourire. Un sou-rire qui lui fut rendue par cette étrangère, qui ne l’était pas tant. A bien des égards, peut-être même cette jeune femme venue du bout du monde était plus valyrienne que bien d’autres, issues du sang de cette terre bénie des Dieux. Aucun mot ne fut échangé.

Juste un sourire.




( Gif de andromedagifs. )
Contenu sponsorisé