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Les embruns du crime d'aimer Haute-tension les pieds dans l'haut

La cabane du Vieux Pierraryx, Mois 5, 1066

Tu nous as déçu Pierraryx.
Personne ne peut nous décevoir.
Non personne.
Les Ombres te condamnent aujourd'hui à la sentence suprême, celle de la trahison. Nous savons pour ton client.
Vilain, vilain garçon.
Devant le jugement suprême des Ombres, moi le Juste, te condamne à la mort. Elle ne sera longue et douloureuse car...
J'ai un dragon !
...
Quoi ?

Jaekar soupira et jeta un regard noir à Valys. L'air jovial du contrebandier avait le don pour lui donner un air d'autant plus exaspérant qu'il semblait vouloir ruiner la moindre de ses sorties. Chaque occasion de laisser un message derrière, de créer une identité derrière ses actes voyait un nouveau jeu de mots, une blague ou encore un acte mal place de Valys. Pire encore, l'homme avait son impact. Avec un soupir, le jeune homme fit signe à son ami qui tenait fermement leur victime. Pierraryx se vit la tête rejetée en arrière et seule un sanglot étouffé s'échappa de ses lèvres lorsque Jaekar lui planta sa dague en pleine gorge. Essuyant la lame sur les vêtements du pauvre hère, il jeta un regard sur la vieille cabane.

Bâtie au cœur des Taudis, elle surmontait un petit lac crée par l'effondrement plusieurs dizaines d'années plutôt de canalisations. Un petit entrepôt cachait plusieurs centaines de talents en or de marchandises volées ou cachées aux douaniers. Quelques barques à fond plat s'y trouvaient, bien que leur équipage soient de repos pour la nuit. Jaekar pensa au gâchis que représentait cette mort. Pierraryx avait été un bon contrebandier, formé par Valys dans leur jeunesse. Seule sa cupidité l'avait perdu en refusant de payer rubis sur ongle le prélèvement que Jaeker demandait sur ses clients occasionnels. Il avait cru être assez discret pour cela. Sa gorge tranchée en témoignait autrement.

Tu sais, Jaekar, que je n'ai rien contre un peu de théâtre de temps en temps. dit Valys en attrapant une pomme dans une corbeille pour y croquer avec appétit. J'en ai même fait mon métier ! Mais lorsque tu laisses des corps derrière toi, assures toi aussi de laisser des oreilles pour écouter tes âneries.

Jaekar voulut répliquer avant de se rendre compte de la vérité énoncée par son mentor. Il ne servait à rien de mettre en scène son idée de Conclave des Ombres et leur exécuteur le Juste si personne ne pouvait le rapporter. Avec une moue, il jeta un regard désolé vers la cadavre avant de hausser les épaules et attraper l'outre de vin posée sur la table. Le lézard, ou dragon d'après Valys, installé à côté, sursauta et détala pour s'installer à la fenêtre, malgré sa taille imposante. Une seule gorgée suffit à enivrer les sens de Jaekar qui ferma les yeux et laissa le liquide rouler sur sa langue. Par les Dieux, les Andals étaient de véritables maîtres du vin.

Un croassement mi-feulement mi-grognement du lézard de Valys le sortit aussitôt de ses pensées. La bête regardait dehors, sa collerette relevée pour indiquer un possible danger. Echangeant un regard avec Valys, Jaekar lui fit signe de récupérer son compagnon et se cacher dans l'ombre. Une dague en main, le contrebandier s'exécuta, laissant Jaekar se glisser derrière la porte, encore grande ouverte, de la cabane. Le vieux Pierraryx n'ayant pas de famille depuis près de vingt ans, il ne pouvait s'agir que du mystérieux client qui lui avait valu sa mort. Quelle douce ironie que fut que le premier regard du nouveau venu soit le corps du dit Pierraryx. Avant même de pouvoir réagir à la longue flaque de sang qui s'étendait sous le cadavre, une lame se glissa le long de sa gorge et Jaekar l'empoigna fermement pour bloquer sa main droite. Sa jambe heurta l'arrière des genoux de sa victime pour la forcer à s'abaisser. Ouvrant la bouche pour la menacer, il eut une pleine bouffée de l'odeur de la nouvelle venue. Une odeur qu'il ne pouvait pas manquer de connaître, une bouffée de désir aussi intense que le vin qu'il venait de boire. Collant sa bouche contre l'oreille de sa prisonnière, il laissa son haleine fruitée transmettre quelques doux mots :

Ne serait-ce pas la plus belle femme de Tolos qui se présente à genoux devant moi ? Que viennent faire les embruns épicés de la muse de la plus belle des îles ici-bas, les pieds dans l'eau ? Je suis certain que je t'ai manqué, Rhaenys.


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Les embruns du crime d’aimerRhaenys Haeron et Jakar Veltheon

Cabane de Pierraryx, Mois 5, 1066
Après les longues négociations qui avaient été nécessaires pour parvenir à un accord de paix entre l’Empire Ghis et Valyria, il avait été plus qu’une obligation de reprendre le commerce. Il fallait que le monde reprenne le chemin qui lui avait toujours été dessiné et pour la native de Tolos cela passait rencontrer le moindre contrebandier, le moindre marin, susceptible d’accepter sa proposition et de lui être loyal. Loyauté à géométrie variable selon les propositions apportées, cela allait de soi.

Le contrebandier Pierraryx. Telle était ainsi la raison pour laquelle Rhaenys s'aventurait dans les bas fond de la capitale valyrienne, une raison qui coûterai de l'or mais qui était un investissement sur le long si ce roublard ne se bornait pas à vouloir en tirer plus que ce qu'elle consentait. L'introduction clandestine de marchandises était un marché parallèle aussi vieux que la naissance du commerce, dès lors que des taxes étaient fixés. L'attrait de l'exception, du danger, pouvait en faire vibrer plus d'un tandis que pour la native de Tolos il s'agissait d'un gage d'expérience et de fourberie bienvenues dont elle pourrait se servir pour ses propres intérêts.

Nichée au cœur du Taudis, la cabane de Pierraryx surmontait un simulacre de lac qu'un effondrement avait plus que probablement créé et les odeurs qui se dégageaient de l'endroit n'étaient pas des plus amènes. Il fallait qu'elle soit des plus déterminées accepter une entrevue dans un tel lieu. Lorsqu'elle fut assez proche du repère du contrebandier, Rhaenys remarqua que la porte d'entrée de sa cabane était grande ouverte, l'attendait-il de pied ferme à l'intérieur, souhaitant l'accueillir de manière fantasque ? Ou bien y avait-il anguille sous roche et un traquenard lui était réservé ? Elle n'était capable de faire la moindre lecture de flamme pour déterminer ce qui l’attendait à l’intérieur.

Ralentissant son pas tandis que ses yeux étaient aux aguets, elle entra dans la cabane. Mal éclairée, la pièce principale offrait de trop nombreux points d’ombre dont quiconque pouvait user pour occulter sa présence et… finissant leur inspection des lieux, les yeux de Rhaenys se posèrent sur une longue flaque de sang et remontèrent jusqu’au cadavre du contrebandier. Mais elle ne pu cependant pas éprouver la moindre colère face à la perte d’un bon élément que la porte se referma derrière elle lorsqu’on l’attaqua par derrière. Vil choix mais peu étonnant au regard des lieux dans lesquels elle se trouvait. Elle sentit le froid d’une lame venir glisser le long de sa gorge avant qu’on ne l’empoigne fermement de manière qu’elle ne puisse user de sa main droite. On vint ensuite affaiblir son équilibre en heurtant l’arrière de ses genoux afin qu’elle s’abaisse. Une position de faiblesse dont profita son assaillant pour venir coller sa bouche auprès de son oreille.

Cette voix, elle la connaissait pour l’avoir entendue à de nombreuses reprises malgré son jeune âge. Un frisson parcouru le dos de Rhaenys alors que le nom de Jaekar Veltheon résonnait dans son esprit avec le souvenir du souhait du père de ce dernier de les marier. Un bâtard à la fois valyrien et andal. Elle prit une inspiration alors que sa main libre elle venait au contact de cette main qui tenait la dague, elle tourna ensuite légèrement la tête afin de pouvoir mieux observer ce jeune homme à ce charme et ce magnétisme qu’elle était la première à lui reconnaître. Elle se pinça les lèvres tout en haussant un sourcil, la situation ne s'y prêtait pas et pourtant il voulait jouer avec elle.

- Je constate que tes yeux sont toujours aiguisés et que tu restes un poète aux mots doux... mais tu sembles toujours aussi prompt aimer les femmes à genoux, quel dommage. Ôte cette lame de ma gorge ou ta langue connaîtra le goût de tes propres bourses ! A ces mots elle affirma la prise de sa main sur celle de Jaekar alors qu'elle détournait le regard pour poser à nouveau ses yeux sur le cadavre.Le vieux Pierraryx ne t'as pas obéit et maintenant il est auprès de Balérion. Quel gâchis.


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Les embruns du crime d'aimer Haute-tension les pieds dans l'haut

La cabane du Vieux Pierraryx, Mois 5, 1066

Rhaenys Haeron. Quel nom. Jaekar ne pouvait pas en croire ses yeux de la retrouver ici. L'idée que la marchande use des contrebandiers dès que l'envie lui prenait était naturelle mais le jeune homme ne pensait pas que la belle femme de Tolos se salissait les mains elle même. Soit l'affaire était d'importance, soit il l'avait sous-estimée. Jaekar misait sur la deuxième option. La séduisante et audacieuse Rhaenys dissimulait bien son jeu et il avait mis longtemps à apprécier son caractère pincé. Il n'avait jamais ressenti le camouflet qu'elle l'eut rejetée, pour le fat qui lui servait de frère, et savait que son charme opérerait un jour ou l'autre.

J'aime les femmes agenouillées seulement de leur plein gré et pour écorcher leurs coudes avec. Ou qu'elles goûtent elle-même à mes bourses comme tu le dis si bien. Diantre j'espère que ton doux époux n'éprouve pas quelque dégoût devant un tel langage. répondit Jaekar avec un sourire tout en repoussant délicatement la marchande de Tolos.

Il jeta un rapide coup d'œil aux courbes sensuelles de Rhaenys. Il avait toujours apprécié celle qu'il avait courtisé sur ordre de son père. De la douce ironie de son prénom vis à vis de la famille rivale de la sienne jusqu'à son caractère, Rhaenys ne manquait pas de piquant. Même son physique lui plaisait. Elle donnait envie de perdre sa main dans son épaisse chevelure noire et se noyer dans son regard de saphir. Seules les plus grosses pierres précieuses de Westeros pouvaient entre en compétition avec ses yeux. Avec un soupir, Jaekar recula et dépassa la prisonnière, désormais libre. Il s'assit prestement sur la table et lui indiqua le tabouret bancal, propriété d'un trépassé désormais.

Tu peux t'asseoir sur mes genoux si tu préfères. ajouta Jaekar en haussant les épauleS. D'un geste du menton, il fit signe à Valys de sortir de l'ombre. Voici Valys, un ami proche. Ne fais pas attention à ces airs de bonhomie : il a un dragon. Pour toute réponse, la créature pitoyable penchée sur la fenêtre cracha en direction de Rhaenys en hérissant sa collerette. Son maître se contenta de croiser les bras sur sa poitrine. Pierraryx ne voulait pas rendre de compte à ceux que je sers. Je suis donc venu lui rappeler le coût de déloyauté. Or il s'avère que tu es l'origine même de ses cachotteries. Je veux savoir ce que tu lui voulais. Tu es une femme d'affaire et de bon sens, bien qu'un peu trop dure concernant ta sexualité. On saura trouver un... terrain d'entente je suis sûr. Jaekar lui décocha son sourire le plus éclatant en ébouriffant sa propre crinière de jais.


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Les embruns du crime d’aimerRhaenys Haeron et Jakar Veltheon

Cabane de Pierraryx, Mois 5, 1066
Ce rendez-vous devait signer le commencement d'une affaire qui ne pouvait traîner tant les ghiscaris pouvaient d'un jour à l'autre décider de reprendre les hostilités à l'encontre de Valyria, d'à nouveau assaillir la péninsule avec une force nouvelle : l'envie de laver leur honneur. Au grand dam de Rhaenys l'homme qui devait mettre son expérience à son service avait la gorge tranchée par la main armée d'un puissant employeur, main qui n'était d'ailleurs pas des plus inconnues pour la jeune matriarche qui aurait pu s'y retrouver mariée si elle n'avait pas eu de frère aîné. Cette bouche collée à son oreille n'aurait guère été désagréable dans un autre contexte mais dans une telle position de faiblesse, à la merci de l'enfant de Valerion Qoheris, il n'était pas admissible de se laisser endormir par les paroles doucereuses. Répliquer était d'une logique implacable, elle n'était pas femme à se laisser faire de la sorte et ce serait trahir la mémoire de sa mère que ne rien dire ou faire. Elle fut repoussée délicatement et pu retrouver l'usage de son bras droit tandis qu'elle se relevait et tâchait de rendre une meilleure allure à sa tenue malmenée.

En lieu et place des mots, elle fit claquer sa langue contre son palais pour toute réponse aux propos du jeune homme déclarés peu avant qu'il ne la relâche. Il aimait lui lancer des piques et semblait se délecter des réactions que cela pouvait faire naître chez elle, probablement un plaisir pervers pour lui depuis qu'elle s'était unie à un autre. Elle le regarda la dépasser pour aller s'installer sur la table avant qu'il ne lui indiquer le tabouret, qu'elle avisa d'un oeil peu amène. En tous les cas il valait mieux pour elle qu'aucun impair ne soit commis non seulement pour ne pas user de la patience dont il pouvait faire preuve mais aussi pour éviter d'être présentée plus en détail à l'homme qui se tenait qui se tenait dans l'ombre. Un dragon ? Rhaenys plissa légèrement les yeux. Jaekar ne pouvait avoir abusé des vapeurs d'alcool pour le travail qui venait d'être le sien. Il ne devait probablement pas chercher à se moquer d'elle mais elle entendit la créature en question donner sa propre réponse à la question, amenant la matriarche à se tourner un instant vers la provenance du bruit, découvrant de fait qu'il ne s'agissait que d'un lézard. Soit. Peut-être que le Veltheon devenait aussi dérangé que tous ceux qui vivaient dans le Sud depuis plusieurs générations.

La suite des propos de Jaekar retinrent l'attention de la Haeron : ainsi donc les projets d'infidélité de Pierraryx lui avaient coûté la vie et à présent elle se devait de trouver un autre contrebandier ayant la même expér... Par les dieux. Ce mélange bâtard valyrien et andal que représentait Jaekar était d'une sorcellerie innommable, cette manière qu'il avait d'être aussi charmeur qu'horripilant était un réel mystère qui mettait à l'épreuve Rhaenys un peu plus à chacune de leurs rencontres. Une telle désinvolture tandis qu'il ébouriffait sa chevelure brune en lui adressant un grand sourire était tout bonnement déroutante alors même qu'un corps  gisait toujours dans la même pièce.

- Je me passerai du tabouret et de tes genoux, Jaekar et je tiens à te remercier de m'avoir présenté ton ami et son dragon, commença-t-elle à répondre alors qu'elle se rapprochait peu à peu de lui. Effectivement nous allons devoir trouver un terrain d'entente. Cet homme que tu as tué pour son envie de changer d'employeur, son expérience devait me servir pour que je puisse me constituer une compagnie à même de répondre aux invectives des marins ghiscaris. Une simple mesure de prévention mise à mal par ta lame et ton beau visage juvénile.


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Les embruns du crime d'aimer Haute-tension les pieds dans l'haut

La cabane du Vieux Pierraryx, Mois 5, 1066

Jaekar regarda approcher Rhaenys de ce pas qu'elle avait souple et sensuel. Ses hanches, épaissies par sa grossesse passée, n'en étaient que plus agréable à regarder balancer d'un côté puis de l'autre. La vue était appréciable et surtout, Jaekar le faisait en sécurité. Il ne craignait pas Rhaenys. Elle pouvait se montrer dangereuse, sans limite et parfois possessive mais le jeune homme doutait qu'elle soit une tueuse. A moins que Tolos ne l'ait changée à ce point, il aurait été surpris de voir dégainer une pique à cheveux pour lui enfoncer en pleine gorge. Auquel Valys s'occuperait tout aussi rapidement.

Malgré tout Jaekar ne souhaitait pas mourir ce jour là. La vie qu'il avait été bien trop belle et tant d'amour couvait encore en lui. Il mourrait vieux, saoul et après avoir honorer toutes les jeunes femmes de Valyria de sa génération, celle d'au dessus et d'en dessous ! Tel était l'oracle qu'il s'était donné et s'accaparait à honorer. Peut être ses retrouvailles avec Rhaenys, malgré leur sinistre connaissance commune, était une nouvelle épreuve de Meleys pour juger de son meilleur étalon. Ou alors ce n'était que l'œuvre du destin et des affaires. Valerion serait ravi d'apprendre les égarements malencontreux de Rhaenys. Malgré tout, c'était à Jaekar, en son rôle de Juste, de trancher ce noeud gordien.

A défaut d'un glaive, Jaekar avait un esprit vif et une langue aussi habile qu'acérée. Ainsi, Rhaenys voulait retrouver le goût du sang ghiscari sur ses lèvres, pour parler franchement. De ce que Jaekar venait de comprendre, elle cherchait un groupe d'aventuriers pour se protéger des navires de la Harpie. Le jeune homme ne se doutait pas un seul instant que cette protection serait tout aussi agressive et que les ghiscari ne seraient pas les seuls victimes de ce fléau des mers. Un sourire doux naquit sur ses lèvres alors qu'il couvait Rhaenys d'un regard tendre, presque amoureux.

Rhaenys... Rhaenys... Rhaenys... répéta-t-il en claquant de la langue à chaque fois qu'il prononçait son prénom. Les contrebandiers ne sont pas des pirates sanguinaires, ni des mercenaires. Si tu recherches vraiment à te défendre des ghiscaris, tu peux recruter des gros bras sur les quais comme tu le désires. Soit tu me mens sur la véritable raison de ta venue... Soit tu veux des criminels endurcis pour détrousser tes ennemis. Dans le premier cas, je serai très... fâché expliqua le jeune homme en mimant une fessée destinée à la belle croupe de Rhaenys. Et dans le deuxième, je suis déçu. Tu ne crois pas que j'en ai assez fait avec cet accident il y'a quatre ans ? Tu crois vraiment que je ne suis pas capable de t'aider ? Pourquoi ne pas être venu à moi ? soupira enfin Jaekar avec une moue éloquente.

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Les embruns du crime d’aimerRhaenys Haeron et Jakar Veltheon

Cabane de Pierraryx, Mois 5, 1066
Rhaenys s’avançait, ses pas dévoraient la distance qui la séparait d’un Jaekar installé sur la table comme s’il était le maître des lieux. Une liberté prise parfaitement déroutante mais qui couplée à se geste dans ses cheveux, se sourire qui était aussi attirant que la marée qui ne cessait de revenir caresser les digues de Tolos. Si elle ne le connaissait pas elle aurait presque pu croire qu’il usait de magie comme tous ces secoués du sud. Pas un seul instant elle ne vit le moindre doute dans son regard, soit il ne savait pas ce qu’elle pouvait lui faire et qu’il portait une grande confiance en son ami à lézard pour le venger soit son intelligence lui dictait qu’elle ne lui ferait quoi que ce soit. L’esprit de la Haeron penchait pour la seconde option, il était perspicace.

Elle lui expliqua alors la raison de sa venue, animée par la détermination et elle sachant se montrer aussi redoutable que bon nombre d’hommes mais elle n’était pas dénuée d’esprit, s’il fallait bien éviter un faux pas en particulier face à Jaekar c’était bien le mensonge. Quelles étaient les limites de sa patience ? Finirait-il un jour par se lasser qu’elle le repousse ? Elle le laissa répondre alors qu’un doux sourire venait d’étirer les lèvres de ce visage au charme si particulier. Prenant une profonde inspiration elle ne rompit pas le contact visuel avec le jeune homme qui claqua sa langue à chaque fois qu’il prononçait son nom. Elle lui prêta une oreille attentive jusqu’à ce qu’il ait légèreté de mimer ce qu’il lui ferait s’il était mécontent, elle le foudroya du regard avant de lever les yeux au ciel tandis qu’il reprenait la parole. Lorsqu’il eut terminé de lui poser ses questions il poussa un soupir en arborant une moue expressif.

- Certes mais les pirates et les mercenaires n’ont pas nécessairement connaissance de toutes les failles de contrôle qu’un contrebandier, lui, connait. Ces mêmes failles qui ne pourraient qu’être trop bien exploitées par des ghiscaris vengeurs… Navrée de te décevoir mais je ne t’ai pas menti et quand bien même j’ai pu faire une erreur de calcul, tu me connais suffisamment pour savoir que cela ne se reproduira pas.

Elle ne le reconnaissait qu’à demi-mot. Approcher uniquement Pierraryx sans s’assurer que toutes les strates de sa loyauté ne seraient pas un frein à leur accord avait été une erreur et si elle avait été au fait de son lien avec Jaekar, elle l’aurait retiré de l’échiquier sans tarder. A présent elle se retrouvait face à celui qui avait tant cru pouvoir obtenir sa main et elle n’était guère venue jusque dans les entrailles de la capitale pour en repartir bredouille. Elle savait qu’elle devait faire des concessions pour atteindre son but mais le ferait-elle avec le Veltheon ?

- Cet accident…

Les navires ghiscaris chargés d’esclaves qui s’étaient soustrait à l’arraisonnement initié par les navires valyriens de Velos, finissant par être détruits par les récifs de l’Île aux Cèdres. Oui il en avait assez fait avec cet événement, jamais Rhaenys ne pourrait le lui retirer et elle ne pourrait douter de ses capacités. Jaekar avait cette fougue et cette dextérité martiale qui pouvaient être si utiles pour la matriarche, un point qui se révélait à la fois pénible à s’avouer aussi bien qu’il se révélait intéressant. Leur passif pourrait-il garantir cette aide ? Une question à laquelle il fallait trouver une réponse dans les plus brefs délais à présents avec ce poids qui pesait sur les épaules de Jaekar : celui de Valerion Qoheris.

- Tu as des qualités que je ne saurais nier. Dans cette affaire tu aurais cet or dûment mérité, tu pourrais transmettre ton savoir et recevoir de nouvelles connaissances. En fonction du succès de cette opération tu aurais aussi bien ma reconnaissance que celle si précieuse des sénateurs, te permettant de créer ta gloire. Pourtant, je me demande à quel point ta loyauté envers ton père te lie les mains dans tes choix et si tu n’y verrais pas là l’occasion manquée de la dernière fois ?


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Les embruns du crime d'aimer Haute-tension les pieds dans l'haut

La cabane du Vieux Pierraryx, Mois 5, 1066

Ses mots s'égrenaient, ainsi que les gestes, et pourtant Jaekar ne perdait pas une miette du spectacle du visage de Rhaenys. Au delà de sa beauté, magnifiée par l'âge, il aimait voir cet éternel air de résignation dans son regard, son exaspération à peine camouflée et exagérée à son égard ainsi que ses grands yeux dans lesquels on se noyait. Il fallait dire que Jaekar se noyait dans nombre de regards et d'amphore. Malgré tout, seule une poignée de ses dames pouvait se dire aimer, de cet polyamour propre à la culture valyrienne, du bâtard de Valerion Qoherys.

Le crime de Pierraryx était terrible pour la hiérarchie qu'incarnait et servait à la fois Jaekar. Son emprise, ou plutôt le détournement lent mais inévitable, du réseau des Maerion demandait une loyauté à toute épreuve et surtout de rendre des compte. Le soi-disant Juste ne demandait pas qu'on le serve exclusivement. Il voulait la paix dans le milieu souterrain de Valyria et surtout savoir ce qui s'y tramait. Il devrait un jour penser à un règlement, à des maîtres de jour et de nuit qui ne rendraient compte qu'à lui et qui pourrait se reposer sur des gros bras pour faire respecte sa loi. Jaekar nota cette idée dans un coin de son esprit alors qu'il écoutait Rhaenys.

La native de Tolos avait fait bien plus qu'une erreur de calcule en accordant une visite en personne à Pierraryx. De l'aveu de Jaekar, n'importe qui aurait pu s'en prendre à cette belle inconnue au cœur de la Vallée des Taudis. Pire encore, elle était compromise avec un traître. N'eut été son attachement pour la jeune femme, et son dégoût à faire couler le sang inutilement, et cette conversation aurait pu s'achever avant même d'avoir commencé, ou alors se dérouler en d'autres auspices, moins agréables. Au lieu d'un ami, Rhaenys aurait pu trouver un ennemi aussi mortel que violent à son égard. Jaekar tut ce dernier point alors qu'il répondit à la belle.

N'oublies pas qu'avant d'être un Qoherys, ma famille est Veltheon. Des marchands, qui tout comme toi, ne trouvent pas toujours leur intérêt à remplir les coffres de la République. Jaekar s'étira. Valerion, et son damné père avant lui, n'étaient pas connus pour faire dans la dentelle comme l'avait démontré sa naissance par ailleurs. Je connais les failles, les contrôles et comment les vaincre... ou les renforcer.

D'un bond félin, Jaekar se reçut sur les pieds et approcha à grands pas de Rhaenys. Il ne faisait guère qu'une dizaine de centimètres de plus qu'elle, aussi il se nourrit de son regard cynique et déjà fatigué à trente ans. Cette force qu'elle possédait, ce charme que nulle autre ne pouvait donner d'un seul regard. L'innocence de Daenyra nourrissait sa part romantique, la sensualité de Daenerys son appétit sexuel, mais seule Rhaenys pouvait réveiller son instinct d'homme ; aussi primaire que viril. C'était un désir intense, presque violent, de posséder et clamer aussi bien les lèvres, le corps que l'esprit de Rhaenys. Posséder ou être possédé. Telle était l'issue de leur relation à ses yeux.

Mon père... se fait vieux. Il ne me laisse que pour tout héritage qu'un nom et une tripotée de cousins à devoir éliminer ou acheter, à moins qu'il n'arrive à offrir un héritier à sa future épouse. Je suis un Veltheon autant qu'un Qoherys, Rhaenys. Mais surtout je veux faire mon propre nom. A moins que tu veuilles planter une dague dans le coeur de ton époux, je ne chercherai pas à t'épouser si cela t'inquiète. Jaekar s'approcha de Rhaenys, dominant, ses boucles frôlant celles de son interlocutrice. Son souffle chaud caressa les lèvres de la femme alors qu'il se penchait en avant. Nommes ta récompense, et je suis tien.


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Les embruns du crime d’aimerRhaenys Haeron et Jakar Veltheon

Cabane de Pierraryx, Mois 5, 1066
Les erreurs qu’elle avait commises auraient pu lui être fatales mais Vermax et Tyraxes soient louées, elle n’était pas étendue sans vie sur le sol mais bien debout et les déesses ne lui avaient pas fait croiser la route de n’importe quel homme, ce n'était autre que Jaekar Veltheon. Dans ce malheur que représentait le manque de discrétion du vieux contrebandier Pierraryx, elle pouvait s’estimer chanceuse. Elle pouvait sentir sur elle le poids du regard du jeune homme qui la détaillait du regard à la moindre parole prononcée, devant se délecter des réactions parfois inconscientes des traits de son visages. Dans sa détermination, elle avait fauté et elle reconnaissait qu’elle aurait pu tomber uniquement non pas sur cet ami, ou n’importe quel autre mot permettant de qualifier ce lien particulier. Elle aurait pu avoir affaire à ce Valys, par exemple, qui n’aurait probablement pas été aussi enclin de laisser donner ses explications quant à sa présence en ces lieux si peu adaptés pour une femme de la noblesse valyrienne. Ainsi les Haeron auraient perdu de leur lustre avec la mort de leur matriarche et l’accession au plein pouvoir de son frère aîné.

Oui. Elle devait garder à l’esprit qu’il n’était pas que le fils d’une Lumière de la Sagesse mais bien l’enfant d’une famille de marchands qui tout comme elle aimaient remplir leurs propres coffres sans toujours le faire pour ceux de la République. Il obtenait un nouveau point dans cette malheureuse partie où la stratégie de Rhaenys perdait de son intelligence à son grand dam. Ce qu’il lui annonça par la suite fit naître la satisfaction dans son esprit, il détenait le même savoir qu’elle avait trouvé chez le contrebandier, comment vaincre les failles ou les renforcer. D’un bond gracieux que sa jeunesse lui permettait il quitta sa position sur la table pour venir à sa rencontre, il n’était pas beaucoup plus grand qu’elle, et séparés par la distance précédente ou cette promiscuité il faisait définitivement parti de cercle d’hommes charismatiques dont les membres étaient peu nombreux.

Valerion Qoherys était vieillissant comme le précisait Jaekar et il laissait ce dernier avec une multitude d’obstacles pour asseoir sa position dans l’héritage familial, un chemin pavé de rouge qui semblait donc lui être destiné. Être à la fois Qoherys et Veltheon un poids lourd sur des épaules aussi jeunes. Elle senti apparaitre sur son visage l’ombre d’un sourire alors qu’il lui révélait vouloir faire son propre nom, une opportunité non négligeable. Si elle était mise devant le fait accompli, devant se questionner sur ce qu’elle pouvait faire pour obtenir ce qu’elle voulait, lui l’était tout autant : quel chemin voulait-il emprunter pour sa propre gloire, la reconnaissance de ceux le méprisant pour sa bâtardise andale ? Il continua à se rapprocher d’elle avec cette aura dominante qui se dégageait de lui en cet instant.

Rhaenys prit une inspiration et sa respiration se bloqua quelques instants alors que les boucles du Veltheon venaient imperceptiblement adresser une caresse à ses cheveux. Cette proximité entre eux était d’une infâme tentation alors que le sujet qu’ils abordaient était des plus sérieux, des plus importants. Le souffle du jeune homme venait à la rencontre des lèvres de la Haeron, telle une brise d’été, alors qu’il se penchait en avant pour mieux envahir cet espace qui lui appartenait. Nommer quelle serait la récompense et il serait sien ? Les lèvres de la jeune femme s’entrouvrirent légèrement alors qu’elle expulsait doucement l’air qu’elle avait bloqué dans ses poumons. Elle ne voulait pas céder à ce qu’il désirait et ce qu’il faisait naître entre elle mais elle ne connaissait pas de limites pour atteindre ses objectifs, lorsqu’il le fallait elle mettait en œuvre tous les moyens à sa disposition.

- Permets-moi de bâtir cette flotte dont j’ai besoin et tu te feras ton propre nom. Montre-moi que tu es l’élément indispensable dont j’ai besoin et je concèderai à me rendre à une de ces parties fines qui font la réputation de Valyria, répondit-elle enfin plongeant ses yeux clairs dans ceux de Jaekar.


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Les embruns du crime d'aimer Haute-tension les pieds dans l'haut

La cabane du Vieux Pierraryx, Mois 5, 1066

Jaekar était charmeur, prêchant par la beauté du monde, fautant par ses accès de colère et attachant pour ses airs maladroits. Bien des gens jugeaient cette aune et pensaient connaître le jeune homme. Cela était vrai en grande partie. Malgré tout une composante essentielle manquait dans cette analyse. L'ambition de Jaekar se couplait à sa recherche d'une place dans la société. Il était fier de son identité, peut être trop fier, mais le bâtard Andal ne rêvait que d'une chose : qu'on oublie se sobriquer pour être respecter pour une autre raison. Son père l'avait poussé dans une direction, une voie jonchée de cadavre et de sang qui invitait à la violence. Jaekar rêvait plutôt d'un monde où sa ruse serait applaudie plutôt que crainte et où l'on vanterait son intelligence.

Pour cela, il devait se rapprocher de sa famille, la chair de son père en particulier. Les Qoherys n'avaient jamais été qu'un simple outil aussi bien pour Valerion que son fils. Jaekar considérait avoir hériter de l'adresse commerciale et du charme des Veltheon. Il les connaissaient mal, et une grande partie avait été éradiqué durant la guerre, malgré tout il ressentait une attache à leur égard. Leur fortune, et leur diaspora au travers de toute la République, servait également ses intérêts.

Une ombre passa dans le regard de Jaekar. Rhaenys le décevait. Il savait qu'elle donnait de grandes concessions par son offre et malgré tout, elle croyait pouvoir l'appâter par son simple appétit sexuel. Jaekar ne cherchait pas à obtenir l'affection de la marchande par le chantage ou encore en venant à elle. Il ne désirait une femme que lorsqu'elle se donnait à lui de plein gré, sans arrière pensée et pour le simple amour de Meleys. Aussi vite qu'elle était apparue, sa colère passa et il se pencha en avant. Sa main droite se leva pour caresser du dos de sa main la joue de Rhaenys alors qu'il soupirait doucement. Avec un geste tendre, trop tendre, il secoua la tête.

Rhaenys... murmura Jaekar dans un souffle que Valys ne pouvait entendre. Tu vaux bien plus qu'une partie fine. De plus, jamais je ne souhaiterai te partager et encore moins dans une orgie. Tu connais mon attirance pour toi. Son visage se durcit et il retira sa main. Nous parlons affaire maintenant. Mon oncle Raevor est entièrement dévoué à mon grand-père et presque impotent. On dit que sa fille Henys a été faite héritière et a été retirée du temple de Melys où elle était novice. Or... Raevor est armateur avec une dizaine de navires son actif, sans compter, son implication dans le commerce de l'île aux Cèdres notamment dans les chantiers naval. Ne demandes pas de te montrer à quel point je te suis indispensable. Je le suis. Nommes ton véritable prix. Je veux quelque chose de concret, pas de promesses.


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Les embruns du crime d’aimerRhaenys Haeron et Jakar Veltheon

Cabane de Pierraryx, Mois 5, 1066

Elle ne pu s’empêcher de hausser un sourcil. Elle venait de lui proposer cette chose qu’il attendait, cette chose contre laquelle elle luttait, et il refusait ? C’était là parfaitement déroutant et intéressant à la fois car non seulement cela l’empêchait d’être de celle dont la vertu était aussi minuscule qu’un grain de sable mais elle venait d’obtenir l’aveux de Jaekar qu’il ne souhaiterait jamais la partager avec quiconque, en particulier durant une orgie. Des mots tout à fait flatteurs qu’elle acceptait tels qu’ils étaient : sincères. Cette caresse qu’il lui adressait, même si elle faisait accélérer les battements de son cœur, était un geste bien trop tendre en cette situation des plus particulières. Il finit par retirer sa main alors que son visage s’était durcit.

Rhaenys avait tenté de jouer des sentiments de Jaekar à son encontre et il semblait qu’en sa présence elle faisait plus preuve de maladresse que de son habituelle habileté. Elle n’aurait pas dû tomber dans le piège de la facilité, il avait beau être attirée par elle, il restait un homme intelligent et d’action. De simples promesses, aussi facilement brisables par un esprit à la recherche de ses intérêts et de la grandeur des siens, ne pouvaient être acceptées en l’état. Elle plissa légèrement les yeux lorsqu’il lui parla l’armateur Raevor Veltheon, ainsi donc fidèle à Mohaerys Veltheon le père de Valerion et grand-père que Jaekar mais trop vieux. Et son héritière avait été rappelée du temple. Une dizaine de navires et son implication pour le commerce de l’Ile aux Cèdres étaient trop importants pour être mis de côté.

- Je te sais indispensable, je me devais de l’entendre… Pour ce qui est de ton oncle, tu es mon meilleur ambassadeur auprès de lui et de son héritière, je suppose que tu sauras faire le nécessaire auprès d’eux.

Elle regarda chaque détail de son visage, se perdant momentanément dans cette contemplation inappropriée avant qu’elle ne prenne une grande inspiration, le parfum du Veltheon venant envahir ses narines de ces senteurs frugales et douces malgré l’odeur du sang dans la pièce. Elle devait se concentrer et ne pas s’humilier plus que de raison en se laissant assaillir de la sorte par la force de l’attraction de Jaekar, de la curiosité qui l’animait à chaque fois que ses yeux se posaient sur lui. Elle expulsa doucement cet air précédemment emmagasiné dans ses poumons avant d'aborder l'offre qu'elle avait à lui faire pour s'attacher ses services.

- 3 000 pièces d’or comme acompte. Trouve les hommes dont j’ai besoin, tu dispose des compétences pour les convaincre aisément, assure-toi de leur loyauté envers toi et mon nom. Tu dirigeras ces hommes et mon cousin sera à tes côtés pour s’assurer que tout se déroule comme prévu. 3 000 autres pièces d’or t’attendent si ton travail me satisfait. C'est un prix plus que généreux pour commencer à te faire ton propre nom, telle est ma proposition Jaekar.



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Les embruns du crime d'aimer Haute-tension les pieds dans l'haut

La cabane du Vieux Pierraryx, Mois 5, 1066

Jaekar sourit. Il appréciait qu'on le juge à sa propre valeur et non pas à celle de son père ou encore de son héritage Andal. Rhaenys avait toujours su lui faire connaître ce sentiment de fausse humilité et d'identité. Il aurait souhaité revoir la marchande sous d'autres auspices et avec une conversation différent. Malgré tout, Jaekar devait s'avouer une chose : la réelle valeur de leur relation atypique. Seule une rencontre au fin fond des taudis de la ville pour discuter d'affaires criminelles autour d'un cadavre refroidissant pouvait démontrer la force des liens entre deux personnes. A vrai dire, il n'aurait jamais cru que cela concernerait la douce, l'infâme, la belle et froide Rhaenys Haeron, amour de jeunesse refusé. Les dieux avaient une certaine ironie que Jaekar appréciait toujours.

Il savait déjà comment il pourrait approcher son oncle, et surtout sa jeune héritière. Jaekar avait décidé de se montrer comme le véritable héritier à la fois de Valerion et Mohaerys auprès de sa famille. Or, la douce, tendre et probablement délurée par ses années au temple, Henys était jeune. Il saurait les convaincre de s'intéresser à ses propres affaires, voir lui confier un certain contrôle sur les leurs. Valerion avait finement joué la dessus en prenant sa nièce par alliance comme pupille, et probable future épouse. Jaekar aurait préféré être fiancé directement à Nhaelys. Son père le rejetait par cet acteur et le jeune homme gardait un goût de cendre dans la bouche, le poussant à travailler parfois pour ses propres intérêts, comme maintenant.

Je devrai probablement me rendre moi même à Velos pour rencontrer mon oncle et ma cousine.

Jaekar détailla attentivement le visage de Rhaenys pour observer la moindre réaction chez elle. Il avaient pensé à un ordre de sa part, ou une requête, alors qu'il était sur place. Seul le silence lui répondit alors que son imagination s'embrassait. Son âme se noya dans l'iris de Rhaenys. Il observa l'angle volontaire et délicat de sa mâchoire, escalada de son regard ce haut front hautain avant de glisser le long de la pente de son nez pour embrasser ses lèvres volontaires. Un frémissement parcourut sa main alors qu'il voulait plaquer sa bouche contre celle de Rhaenys, agripper sa nuque et perdre ses doigts dans cette épaisse chevelure d'ébène qu'il rêvait de posséder. Inconscient de l'échange de regard tacite, Jaekar finit par revenir à lui lorsque Valys se racla bruyamment la gorge et toussa pour le rappeler à l'ordre.

Trois mille pièces d'or. Ce prix me va parfaitement, en particulier si je dirige moi même les opérations. Je recruterai grâce à Valys, il connaît nombre d'équipages et de marins aussi féroces que loyaux, tant que le salaire tombe. La promesse de ces pièces suffira à s'équiper d'une belle flotille propre à terrifier tes ennemis, de l'intérieur comme de l'extérieur. Jaekar hocha la tête, appréciateur. L'offre était généreuse. Je pense que tu fais une meilleure affaire que ce que tu aurais pu avoir avec ce pauvre Pierraryx... Enfin nous avons un accord, très chère Rhaenys. Maintenant que nous ne parlons plus affaire, peut être pourrions nous rencontrer dans un endroit plus propice à la... conversation ?


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Les embruns du crime d’aimerRhaenys Haeron et Jakar Veltheon

Cabane de Pierraryx, Mois 5, 1066
Meleys savait flatter les cœurs et les désirs tout comme elle était à même de se montrer d’une vilénie sans commune mesure. Rhaenys avait beau éprouver un certain amour pour son frère, probablement plus de l’ordre d’une tendresse cachée sous son air pincé, mais il n’y avait aucune passion faisant battre son cœur, nul sentiment pouvant venir fissurer sa muraille de détermination. Alors que Jaekar… Pourquoi avait-il fallu que la déesse lui fasse emprunter le même chemin que lui ? N’avait-elle pas été suffisamment claire dans sa réponse en épousant son propre frère, Gaemor ? Les voies des dieux pouvaient être si impénétrables que cela créait ainsi cette situation dans laquelle la Haeron se trouvait depuis plusieurs minutes à présent.

Malgré la surprise de cette rencontre s’en suivant de faux pas, Rhaenys su prendre une décision. Elle connaissait les capacités du Veltheon et il était certain qu’elle faisait une meilleure mise sur celui-ci que sur le vieux contrebandier dont le corps se raidissait peu à peu. Le jeune homme avait un réseau qui ne pouvait être que bénéfique à la native de Tolos pour qui avoir des contacts sur l’Île aux Cèdres résonnait de l’exact même tintement que les pièces d’or tombant dans ses coffres. Une douce musique qu’elle obtiendrait grâce à lui et elle s’assurerait du bon déroulement de l’affaire par le biais de son cousin. Elle pouvait voir à travers ses yeux tout son esprit s’activer pour mettre en lumière différentes stratégies à mettre en œuvre pour convaincre cet oncle et cette cousine qui occupaient cette île si chère aux yeux de Rhaenys, cela aurait presque pu lui arracher un sourire empli de satisfaction.

Au lieu de cela, elle se contenta de le toiser avec détermination alors qu’il lui répondait qu’il devrait probablement se rendre lui-même à Vélos. S’il attendait son assentiment, Rhaenys ne le lui donnerait point : elle le voulait à Vélos et elle se doutait qu’il savait pertinemment qu’y aller était la meilleure solution. Mais une fois de plus Meleys osait la mettre à l’épreuve. Gaemor ne la détaillait pas comme Jaekar le faisait à cet instant tout comme elle n’éprouvait pas envers son frère cette folle envie de venir glisser ses doigts dans ces boucles rebelles, de vouloir sentir ces mains consumer son corps avec cette jeune ardeur qui était propre au Veltheon… Par les dieux, il fallait qu’il cesse de mettre ses nerfs à rude épreuve et qu’il lui donne sa réponse. Trois mille pièces d’or au départ, une position de leader des opérations et trois mille nouvelles pièces d’or si ce qu’il accomplissait la satisfaisait, c’était une offre plus que généreuse qui ne prêtait pas à la discussion. Il acceptait ou refusait.

Tyraxes se manifesta en la personne de Valys lorsque l’homme se râcla la gorge puis toussa pour attirer l’attention de son jeune acolyte. Rhaenys ne pu retenir un fin soupir de soulagement alors que Jaekar reprenait le contrôle de ses pensées et donnait enfin la réponse qu’elle attendait. Elle adressa un coup d’œil à l’homme au « dragon » alors qu’elle écoutait le Veltheon lui expliquait quels genres d’hommes il connaissait puis elle acquiesça, des marins féroces étaient ce dont elle avait besoin et il n’était nullement nécessaire de s’équiper d’une multitude de navires pour accomplir son dessein. La petite remarque qu’il lui fit, lui arracha l’ombre d’un sourire alors qu’elle reportait son attention sur le jeune homme. Nous pourrions, en effet. Ce n’est pas que ta compagnie m’insupporte mais l’odeur du sang commence sérieusement à m’insupporter. Qu’elle répondit en indiquant le corps du vieux contrebandier. Un lieu plus accueillant serait propice à la conversation. Dois-je te guider ou as-tu propre idée en tête ?


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La cabane du Vieux Pierraryx, Mois 5, 1066

Jaekar n'attendait rien de moins de la part de Rhaenys. Cet échange de regard insensé, celui de deux amants qui auraient pu être mais n'avaient été. Une étincelle de désir remonta le long de sa colonne vertébrale avant d'amorcer son inévitable redescente vers son bas vente où elle explosa en une vague de chaleur prompte à dresser un fanion sur son chemin. Troublé par cette image, Jaekar sentit sa gorge se resserrer. Pris à son propre jeu de séduction, il ouvrit la bouche pour répondre mais se tut. Il savait que répondre directement à Rhaenys serait une erreur et sûrement un bafouillement incompréhensible de mots.

Il se contenta de l'observer de bas en haut comme s'il jugeait de la valeur de la suite de leur rencontre. Jaekar l'imaginait aussi aisément dans son lit que contre un mur, bien qu'une simple conversation sous haute tension sexuelle soit le plus probable. Il se demandait parfois s'il ne fallait pas venir à l'assaut même des lèvres de Rhaenys pour enfin ouvrir un peu cette femme au caractère si pincé. Le regard passionné, mais non pas lubrique, du jeune homme finit par accepter le fait qu'il devait répondre. L'offre de Rhaenys valait bien de se mettre dans un pétrin.

Je laisse toujours l'honneur aux dames de choisir le lieu le plus propice pour discuter. Je dois avouer que ce bon vieux Pierraryx commence à sentir. Valys, tu sais ce qui te reste à faire.

Le vieux contrebandier, et mentor de Jaekar, hocha la tête. Il reviendrait plus tard dans la nuit avec quelques membres de sa troupe de théâtre, et de contrebande, bouter le feu à la cabane et au corps du peu regretté Pierraryx. Ensuite il ferait passer le mot que feu le contrebandier avait trahi le Juste et qu'il avait payé le prix. Les gros bras qui l'accompagneraient souligneraient dans les lugubres lumières des taudis leurs muscles pour faire passer le message. Malgré tout, Valys n'en avait pas terminé et il claqua de la langue. Son "dragon" siffla en retour et vint grimper le long de ses jambes à toute vitesse pour se poser sur ses épaules. Comprenant le signal, Jaekar leva les yeux au ciel et prit congé de Rhaenys sans dire mot. Tournant le dos à la jeune femme, il murmura entre ses lèvres :

Qu'est ce que tu veux ? On a crée ce signal pour le moindre signe de danger.
Cette femme est un danger. répondit Valys sur le même ton, toute bonhommie envolée. Cette mission qu'elle te confie va au-delà des prérogatives que ton père nous a donné. Elle pourrait te trahir, et ruiner tout nos efforts en une seule fois.
Tu ne connais pas Rhaenys. Elle est peut être sans limite mais elle a un cœur et je sais où il va. Laisse moi gérer cette affaire, ainsi que ces grands yeux.
Ton père n'appréciera pas cette affaire, encore moins pour un petit cul du Nord.
Ta gueule Valys. Mon père n'en saura rien, car tu sauras te taire n'est ce pas ? Je suis le Juste. Je choisi.

Jaekar se retourna vers Rhaenys et lui accorda un sourire éclatant. Ce n'était pas seulement la beauté ou l'offre de la femme qu'il voulait. C'était la posséder toute entière. Marchant d'un pas vif, il lui tendit le bras, comme tout galant de la surface et lui indiqua la route.

Après toi, doux avatar de Meleys.


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Cabane de Pierraryx, Mois 5, 1066
Non. Définitivement Gaemor ne la regardait pas ainsi et plus les secondes s’écoulaient, plus la tentation de goûter à ce fruit défendu commençait à atteindre son paroxysme. Bien heureusement pour la jeune femme, le comparse de Jaekar n’avait pas hésité à leur rappeler sa présence dans les mêmes lieux qu’eux. Une intervention tout à fait bienvenue pour apaiser cette tension qui régnait. Malgré tout l’esprit de Rhaenys ne s’était pourtant refermé au Veltheon pour devenir perméable à sa proposition, lui qui lui proposait qu’ils se rendent en un lieu quelque plus propice à la conversation et moins sordide. Il semblait qu’en acceptant de quitter les lieux en sa compagnie, elle venait de lui ôter le moindre mot de la bouche et ce fut un résultat particulièrement satisfaisant à observer alors que lui-même continuait à la toiser sous toutes les coutures.

- Je vois.

Répondit-elle simplement avant de jeter un nouveau coup d’œil au contrebandier qui semblait avoir à nouveau envie d’exprimer ses pensées. Claquant sa langue contre palais, un sifflement lui répondit avant qu’elle ne puisse apercevoir une forme grimper le long de la jambe de Valys puis s’installer sur son épaule. Elle avait beau laisser volontiers la magie et les dragons aux valyriens du sud, il n’en restait pas moins qu’elle savait faire la différence entre un lézard et un dragon et cela commençait déjà par la taille. Ainsi donc le « dragon » n’était qu’une version miniature de la créature à écailles soufflant un feu dévastateur. Avant même qu’elle ne puisse regarder Jaekar pour lui adresser un regard inquisiteur, ce dernier s’éloigna d’elle pour s’approcher de son comparse, la laissant ainsi seule durant plusieurs secondes.

La teneur de cet entretien entre les deux les hommes ne lui parvenait nullement et croisant les bras sur sa poitrine, elle se contenta d’observer et d’attendre qu’ils en aient terminé. Jaekar l’avait prévenue à propos de Valys, qu’elle ne devait pas se fier à cette apparente simplicité, certes à cet avertissement avait été jointe la raison qu’il possédait un dragon mais tout de même… Le Veltheon finit enfin par se retourner et il lui offrit ce grand sourire qui lui allait si bien, qui le rendait si charmant. Elle haussa un sourcil alors qu’il revenait vers elle à grands pas avant qu’il ne lui offre son bras. Prenant une inspiration elle glissa son bras sous celui de Jaekar puis l’entraîna hors de cette cabane, quitter les bas quartiers de la ville au plus vite serait un des plus grands soulagements.

- Je suppose que ce Valys éprouve autant de confiance envers moi que j’en n’ai envers lui. Si elle pouvait faire confiance à Jaekar pour accomplir le travail qu’elle lui demandait, il n’en allait pas de même pour le contrebandier qui n’était qu’exclusivement loyal envers le Veltheon. Il lui faudrait obtenir des informations sur cet homme et cela commencerait par l'homme à son bras. Comment as-tu rencontré ton contrebandier à "dragon" ? demanda-t-elle alors qu’elle leur faisait prendre la direction du quadrant sud.


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La cabane du Vieux Pierraryx, Mois 5, 1066

Suivant les pas de Rhaenys, Jaekar se fit pensif. Le cours de la soirée prenait une direction des plus surprenantes, bien qu'agréable. Le jeune homme avait prévu de mettre en œuvre rapidement l'exécution de Pierraryx avant de se glisser à nouveau dans les ombres. L'arrivée de Rhaenys, ses plans au moment même où il exécutait ses basses œuvres… Jaekar ne savait pas si il devenait céder à la paranoïa propre aux criminels ou plutôt en louer les dieux. Il retirait de cette affaire bien plus que son père n'aurait pu lui en offrir en demandant à envoyer le contrebandier rejoindre le royaume de Ballerion.

Jaekar sourit et tourna la tête vers Rhaenys lorsqu'elle aborda le sujet de Valys. Effectivement, les deux personnages ne risquaient pas de s'apprécier. Aux antipodes et avec des loyautés très différentes, ils représentaient l'un pour l'autre tout ce qu'ils détestaient. Le jeune homme savait que Valys ne trahirait pas la nature du marché entre Rhaenys et lui, ni même leur rencontre fortuite. Malgré tout, le contrebandier vieillissant veillerait au grain sur les affaires qu'ils mèneraient ensemble. Si Rhaenys avait la bonne idée de le trahir, même Jaekar ne pourrait la sauver de l'ire du dragonnier autoproclamé. Il crut bon de la prévenir en serrant légèrement sa main sur son poignet.

Je ne peux que comprendre pourquoi il ne t'apprécie pas. Le fait de ne pas te connaître personnellement y joue bien évidemment pour beaucoup. Ne lui tournes jamais le dos et ne t'avises pas de nous trahir. Ce ne sera pas moins sur tes talons mais Valys.

Le regard de Jaekar pour Rhaenys se fit dur. Il ne plaisantait que rarement en affaires, en particulier quand celles-ci prenaient une tournure criminelle. Les enjeux prenaient souvent des mesures grandiloquentes et il se devait de les sécuriser. Cela ne l'empêchait pas d'avoir de rares amis parmi la flopée de connaissances dont il usait à sa guise. Certains étaient jeunes et innocentes, à l'image de Maerion Tergaryon, d'autres au contraire faisaient plusieurs fois son âge et l'avaient entraîné dans les coulisses les plus sombres et sanglants de Valyria.

Valys faisait parti de cette dernière catégorie, comme Jaekar l'expliqua doucement et d'une voix posée à Rhaenys. Il omit volontairement l'histoire personnelle de son ami, tablant seulement sur sa légende de dragonnier et de sa troupe de spectacle. De la même façon, Jaekar oublia de préciser que c'était son père qui lui avait présenté Valys en lui ordonnant de passer près de six mois dans les bas fonds avec lui. Il expliqua plus simplement que Valys était son unique mentor des arcanes criminelles, contrebande en tête, et presque un père de substitution. Puis il était devenu un ami et son bras droit. Jaekar se tut à partir de cet instant là, refusant d'en dévoiler trop à Rhaenys. A nouveau pensif, il ralentit légèrement avant de se tourner vers la marchande.

Où donc me traînes tu ?


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Cabane de Pierraryx, Mois 5, 1066
Rhaenys ne savait réellement combien de temps durerait cette association entre elle et Jaekar avant que le père de ce dernier ne l’apprenne. Il lui avait révélé vouloir graver son propre nom dans le marbre de Valyria et en cela elle pouvait estimer que si Valerion savait, ce serait par le biais de ses vicieux informateurs. Il fallait donc qu'elle sache à qui elle avait affaire en travaillant avec le demi valyrien et elle ne cacha pas son absence de confiance envers Valys.

Lorsqu’elle senti la main du Veltheon se serrer sur son poignet alors même qu’elle venait à peine d’émettre sa question, elle fronça légèrement les sourcils en posant ses yeux sur cette dite-main. Un geste qui trahissait les pensées du jeune homme en cet instant, son sourire s’effaçant à mesure que sa réponse se formait dans son esprit. Elle releva les yeux vers lui alors qu’il prononçait cet avertissement qui était né dans ce geste, ce lien particulier que les dieux avaient tissé pour eux, ses mâchoires se serrèrent légèrement avant qu’elle ne finisse par hocher la tête face à ce regard sérieux et dur à la fois.

- Je ne tiens pas à découvrir ce qui fait de lui un contrebandier expérimenté, je n’oublierais pas tes mots.

Après tout si elle n’avait eu affaire qu’à lui et au cadavre de Pierraryx, elle n’aurait plus été de ce monde, son erreur lui aurait été parfaitement fatale. Elle ne comptait donc découvrir ce dont était capable Valys que par le biais des mots et nullement en cherchant à le provoquer. Elle n’avait que peu de limites pour obtenir ce qu’elle voulait, certes, mais elle n’était pas idiote au point de se laisser aller provoquer qui que ce soit sans s’assurer du moindre secours. Et concernant Jaekar… il était cet outil qui lui permettrait d’obtenir et tenir cette compagnie qui serait si utile une fois l’Île aux Cèdres obtenue, la trahison n’était étonnement pas une option.

Jaekar se lança ensuite un peu plus en détail sur l’homme qu’était Valys, cet ami qui l’avait entraîné dans la partie sombre et sanglante de Valyria. Le ton calme et posé du jeune homme détonait avec le sérieux de ses mots, un étonnant mélange qui bénéficiait de l’attention de Rhaenys. Une douce voix qui se concentrait sur cette légende bâtie dans le quadrant Est, ce dragonnier et sa troupe de spectacle. Les valyriens du sud devaient avoir l’esprit rendu bien trop fou par Syrax pour à ce point ne parler que de dragons même lorsqu’il ne s’agissait que d’un simple lézard un peu trop teigneux. Un homme à l’apparente simplicité, peut-être quelque peu excentrique, qui n’était là que pour cacher sa violence qu'il faisait régner sur son territoire. Le mentor de Jaekar, une sorte de père. Le Veltheon finit par se retourner pleinement vers elle, la questionnant sur leur destination.

- Il me faut oublier l’odeur du sang et de la Vallée des Taudis, nous allons aux Thermes. Cependant, je ne voudrais pas te retenir si tu as de quelconques affaires urgentes à régler, répondit-elle avant de relâcher son bras. Elle le regarda encore un instant avant de pousser un léger soupir et de poursuivre sa route vers les thermes et ses bains privés, déterminée à réellement ôter la moindre trace de son passage dans les bas fond de la ville.


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La cabane du Vieux Pierraryx, Mois 5, 1066

Jaekar était satisfait de voir que Rhaenys était à même de prendre au sérieux ces conseils. Il ne voulait pas que ces plans se confrontent à ceux de la marchande et tant qu'elle resterait loin de Valys, et des bas fonds, tout irait bien. Sinon le contrebandier se lancerait sur la piste de la native de Tolos pour un bouquet final sanglant. Jaekar ne put s'empêche de se demander qui de Valys ou Rhaenys tuerait l'autre en premier. Il y'avait tant d'inconnues dans une équation pareille qu'il devait bien avouer être tenté de prendre des paris sur le sujet. Malgré tout, on ne plaisantait pas avec la mort.

Le reste de la conversation plut d'autant plus au jeune homme. Détaillant de haut en bas Rhaenys, il sourit d'un air complice. Profiter de la promiscuité des thermes privés, en tête à tête avec celle qui la lui faisait tourner était une excellente façon de terminer cette journée. Jaekar était à l'aise avec son corps, entretenu par le sport et par son orgueil personnel. Il n'arborait pas encore les nombreuses cicatrices propres à un accident futur, mais il avait quelques histoires sur les rares déjà présentes.

Plus encore, il voulait admirer Rhaenys dans son plus simple appareil. Il pouvait deviner son corps aux courbes opulentes et Jaekar sentait presque son corps déjà réagir à cette idée. Rhaenys n'avait pas voulu être son époux mais peut être souhaiterait le voir comme autre chose qu'un simple partenaire d'affaire. Généralement, Jaekar ne mélangeait pas les affaires et les offrande à Melleys. Pour Rhaenys, ne serait-ce que pour être son amant, il était prêt à sacrifier de telles valeurs. Parfois, les sentiments étaient plus forts que la raison. Or partager la couche de Rhaenys ne pouvait que les rapprocher, n'est ce pas ?

Je suis tout à toi. Je pourrai même frotter ta nuque délicate pour te détendre de cette terrible expérience si tu le souhaites.


FIN


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