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Qui dort dîneRhaenys Haeron et Iason Valralys

Siège de Tolos, an 1062 mois 11, quinzième jour
Un homme et une femme se tenaient debout, stoïques, face à un amoncellement de bois de leurs propres réserves sur lequel reposaient deux formes de taille différente, enveloppés dans un linceul d'un vert émeraude. En cette heure crépusculaire la partie choisie pour la cérémonie privée était calme, un point de soulagement pour la brune dont la force de caractère ne tolèrerait aucune interruption. Cet instant était le sien et celui de son frère, nul étranger à leur famille ne serait toléré.

Douleur. Abasourdissement. Telles étaient les deux émotions que Rhaenys Haeron ressentait en ces longues et pénibles secondes alors que ses yeux clairs étaient fixés sur les deux formes. Ceux dont le souffle de vie les avait quittés n'étaient pas des inconnus, loin de là, il s'agissait de ses propres enfants. Les deux plus jeunes qui n'avaient pu survivre à cette famine qui sévissait dans toute la ville depuis que la guerre était déclarée et que la cité de Tolos était la proie d'un siège. Deux mois s'étaient écoulés avant que le dernier navire de pêche de puisse rentrer au port pour confier ses maigres récoltes. Peu à peu les morts étaient survenues et ce fut au cours de ce troisième mois que Balérion emporta avec lui les deux plus jeunes Haeron.

Un léger soupir s'échappa de la bouche de Rhaenys alors que cette dernière s'éloignait de son frère-époux afin de s'approcher de leurs enfants et malgré un visage fermé, ce fut d'une main quelque peu tremblante qu'elle découvrit en partie les corps. Pour les regarder une dernière fois. Leurs visages semblaient si paisibles qu'en un autre contexte que celui dans lequel elle se trouvait, il aurait été possible de croire qu'ils étaient simplement endormis mais leur allure prouvait leur tout autre destin. Pour un enfant de six ans Rhaegar aurait dû être plus en chair, ses joues étaient bien trop creusées et ses muscles beaucoup trop fins, et Jaegon... Jaegon n'aurait pas dû être aussi chétif... Aucun des deux jeunes Haeron n'aurait dû se trouver là. Ses mâchoires se serrèrent alors qu'elle adressait à ses fils une ultime caresse maternelle puis elle s'éloigna en adressant à son frère, d'un signe de tête, son ordre silencieux.

Alors que Gaemor s'approchait avec sa torche de la dépouille de leurs enfants, il fut interpellé par plusieurs voix. Sentant une pointe de colère monter en elle pour cette irrespectueuse interruption, elle tourna subitement la tête vers la direction d'où provenaient les voix. Deux hommes aux yeux creusés arrivaient vers eux et finirent par s'arrêter dangereusement près du bûcher.
-Ne faites pas ça, vous seriez égoïstes de nous en priver ! Clama l'un d'eux en essayant d'atteindre Jaegon avant que Gaemor ne l'empêche en abattant son poing dans la mâchoire de l'homme.

- Osez toucher à ces corps et je vous promet un sort pire que celui qui vous est réservé par les ghiscaris !

La voix de Rhaenys sonna comme un fouet claquant la chair mise à nue. Ils la dégoûtaient. La faim la tiraillait mais pas un seul un instant elle n’avait songer à cette extrémité qu’était de consommer la chair de ses semblables et jamais elle ne permettrait que quiconque se nourrisse de ses enfants. Le second décida tout de même de s’en prendre à Gaemor, laissant la jeune matriarche longer les remparts à la recherche d’une patrouille de soldats. Désarroi et colère animaient Rhaenys qui marchait d’un pas rapide pour trouver une aide qu’elle espérait précieuse. Ces hommes avaient beau être animés par la force du désespoir et du manque de nourriture, elle ne les laisserait pas plonger leurs viles dents dans le bras de Jaegon ou festoyer sur Rhaegar. Jamais. Son regard finit par se poser sur un soldat qui patrouillait sur les remparts.

- Soldat, je t’en pries fais régner l’ordre. Deux de nos concitoyens cherchent à…manger de la chair tolosienne ! Des mots jetés au visages du soldat qui n’étaient que le reflet de la colère qu’elle ressentait et de la dévotion qu’elle portait depuis toujours pour les siens. Peu importait son grade, il fallait qu’il fasse fuir ceux qui tentaient d’obtenir de cette viande qui semblait tant précieuse en ces temps difficiles et qu’elle puisse offrir à ses fils un dernier adieu dans les flammes.


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Qui dort dîneRhaenys Haeron et Iason Valralys

Siège de Tolos, an 1062 mois 11, quinzième jour
La jeunesse n'empêche en rien la guerre, elle est de ces simples choses dont on se débarasse chaque fois que l'on tire l'épée du fourreau et qui termine piétinée à terre à la manière d'un habit trop court. Des bribes de ce curieux habits, Iason en sent encore qui s'accrochent à lui avec par le même temps, la conscience de leur destruction. Il sait qu'il change, que la guerre fait cela. C'est devenu un instinct en lui, le comprendre, et bien sûr cela l'effraie alors comme tant d'autres de ses frères d'armes Iason espère juste que le conflit se gagnera. Vite.
Il ne peut rien espérer de plus, du moins par pour le moment. Ses pensées sont souples mais désordonnées : il n'est qu'un soldat et ne voit pour le moment pas quel coup d'éclat permettra la victoire pour eux tous. Si la vie était un conte, un miracle s'en viendrait du fait d'un seul homme. La vie n'est rien de cela, une action décisive ne suffira pas mais bien plusieurs et tout autant de victoires certainement. Il faudra mourir pour cela sans doutes.
Mort, Iason l'a déjà été déclaré une fois. Lui, d'autres aussi... Être égaré sur le champs de bataille tandis que la retraite est forcé a ce genre de conséquences. Iason a survécu, d'autres soldats de même. Hagards, épuisés, ils sont arrivé jusque Tolos pourtant, là où leurs camarades ne les attendaient plus.
Iason en tête, pour les conduire dans la future cité en siège. Une action héroïque sur le moment : sauver ses camarades, se sauver soi. Au final cela n'a fait que rajouter des bouches de plus dans Tolos condamnée à la faim.
Chaque médaille a son revers en vérité et aucune action ne devient digne de félicitation car toutes mènent à des conséquences qu'il faut combattre, accepter.
Iason apprend à réfléchir non plus en larmes ou en morts, mais en nombres et en chiffres. Il lui semble toucher du doigt quelque chose parfois le soir, paupières closes et repos sans rêve, une vérité qui n'est faite pour aucun sentiment, pour aucun mot.
Une vérité que savent sans doutes les hauts gradés déjà, alors il essaye de l'apprendre tout en sachant qu'il n'y est pas encore prêt.

Sa patrouille sur les remparts est calme, le laisse aller à ses rêveries. Il ne sait pas encore ce qu'il peut imaginer mais qu'il doit imaginer, qu'il faut cela dans un combat. D'une certaine façon, sa fuite jusqu'à Tolos avait elle-même été portée par un rêve, celui de survivre. Iason essaye d'y repenser parfois, de retrouver l'état comme second lui ayant permit de prendre les bonnes décisions, de savoir basculer entre espoir et pragmatisme, et de réussir. Il se sent comme une épée que l'on devrait affuter encore et cela est presque étrange car la plupart des jeunes gens et moins jeunes préfèrent se dire dragons plutôt qu'épées. Une autre chose qui s'effleure à peine, une autre vérité. La faim lui tord le ventre mais non l'esprit, c'est sur cela que Iason se concentre. D'autres font de même : civils ou militaires, Tolos compte des gens braves entre ses murs. Cela n'empêchera pas certains de mourir, ou peut-être eux tous si le sort leur est défavorable. Iason y pense parfois, à la longue agonie qui s'annonce si aucune solution n'est trouvée. Certains pleurent le soir en raison de cela, ils ne sont pas lâches, ils ne sont que des hommes.
Et les hommes meurent : que leur temps soit venu ou que leur temps soit haté, les hommes meurent.
Iason ne réfléchit pas à cela plus longtemps : une voix l'interpelle.
La Dame-Dragon porte les atours du chagrin, comme sortie de quelques histoires effrayantes pour venir chercher le jeune soldat.
D'abord, iason ne comprend pas : de la chair tolosienne? Il pense d'abord à un plat spécifique à la cité dont le jeune soldat n'aurait jamais entendu parler. Des pillards se sont-ils introduits dans les réserves de cette Dame?
Non.
Il ne comprend pas et comprend tout à la fois. ”Je ne laisserai pas faire cela", répond Iason avant même que l'horreur de la situation ne transperce sa conscience. Il ne sait qu'une chose : qu'il doit agir, que quelque chose de mal s'en vient et qu'il n'y a que lui pour empêcher cela. Car la ville assiégée est bien vide à sa manière, on s'y cache comme pour se cacher de la faim.
L'homme suit la femme. Il y a des éclats de voix et le bruit d'un combat à mains nues.

”Ecartez-vous!”, tonne le soldat. Deux formes sous un linceuil, deux créatures que le père en deuil tente de repousser comme un fou repousserait les charognards. La gorge de Iason est serrée, il sait que l'on ne l'écoute pas : le père, les deux hommes qu'il repousse avec tout son désespoir.
Alors Iason dégaine son épée, son poids dans sa main est devenue une habitude. On ne lui prête aucune attention en vérité, mais cela lui importe peu. Le geste vif, Iason assomme les deux hommes du pommeaux de son arme. Le père se tourne vers lui alors, comme s'il craignait du soldat qu'il soit un nouvelle ennemi.

”La paix, je suis venue t'aider ainsi que ta femme.” Il ne rengaine pas son épée, la garde à la main. ”Vos enfants? Je suis désolé... Rendez vos hommages, je vais monter la garde. Personne d'autre ne viendra.”

Des actions et des conséquences : peut-être que Iason et les autres soldats rejoignant miraculeusement Tolos à la dernière minute ont privé des bouches parmi les plus innocentes de nourritures, qui sait?
Mais si l'homme n'avait pas survécu, qui serait venu sauver leurs cadavres si plus rien ne pouvait les sauver? Actions et conséquences.
L'homme réfléchit à cela, monte la garde. C'est là tout ce qu'il peut faire...


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Qui dort dîneRhaenys Haeron et Iason Valralys

Siège de Tolos, an 1062 mois 11, quinzième jour
Il fallait que l'incident trouve sa conclusion dans les plus brefs délais, il était tout bonnement impensable de manger de la chair de ses compatriotes mais bien plus encore de ses propres enfants, une extrémité qui révélait la nature profonde : les bas instincts animaliers, l'instinct de survie qui amenaient à céder à l'anthropophagie. Alors lorsqu'elle vit ce soldat effectuant sa patrouille sur le rempart, Rhaenys voulait que cet homme lui permette de rendre un dernier adieu à ses enfants, que sa présence éloigne les charognards qui quelques mois plus tôt n'avaient été que simples citoyens sans histoires. En s'adressant à lui de la sorte, Rhaenys venait probablement de mettre à mal cet ego typique des soldats qui prenaient leurs ordres uniquement de leurs supérieurs mais peu lui importait, l'affaire était urgence et en cette période de siège il fallait aussi que la légion déployée à Tolos maintienne l'ordre sans quoi la ville serait comme offerte aux Ghiscaris.

Pendant un instant elle crut voir que le soldat ne voyait pas où elle voulait en venir mais les mots qu'il lui adresse eurent pour effet de la rassurer quelque peu et ce fut ainsi qu'elle rebroussa chemin d'un pas rapide en compagnie du soldat pour revenir à l'endroit où avait quitté Gaemor aux prises avec les deux habitants qui avaient perturbé la cérémonie. Le soldat interpella les deux hommes mais aucun des deux ne sembla l'entendre, son frère pouvait parfois être vraiment dur de la feuille lorsqu'il se concentrait dans une tâche, lorsqu'il mettait autant d'ardeur. Elle observa Gaemor repousser ses deux adversaires avant que le soldat ne tire son épée au clair et ne vienne les assommer.

-Qu'est-ce...

Commença le Haeron, définitivement prêt à défendre la dépouille de leurs enfants. La détermination familiale pouvait rapidement devenir une tare lorsque la colère aveuglait les sens. Le soldat se décida alors à désamorcer la situation en s'aidant des mots sans toutefois rengainer l'objet qui pouvait contredire ses paroles. Et pourtant ce fut bien la possibilité d'amener la cérémonie à son terme, qu'il leur permit. Un soupir quitta la gorge de Rhaenys alors qu'elle enjambait un corps inconscient pour venir rabattre le linceul sur le visage des enfants, elle se recula ensuite pour laisser suffisamment d'espace à son frère pour qu'à son tour il puisse dire adieu à ses garçons. Une fois que cela fut fait, il ramassa la torche qu'il vint déposer entre ces deux corps si jeunes.

- O Grand Balerion, reçois en ton antre brûlant Rhaegar et Jaegon Haeron. Vermax protectrice des voyageurs, puisse-tu les guider jusque dans l'au-delà !

La voix de Rhaenys se voulait puissante, assurée mais l'émotion lui nouait la gorge. A peine le dernier fut prononcé que les flammes commençaient à lécher la totalité des linceuls mais le rythme était bien trop lent, cela aurait dû être fait à la Troisième Flamme, les flammes de Matavon auraient été efficaces mais le convoquer était un risque majeur qu'elle n'avait pas voulu prendre. Elle alla murmurer à l'oreille de son frère de s'assurer de la bonne tenue de l'incinération puis elle se rapprocha du l'homme qui leur avait permis d'assurer la clôture de la cérémonie.

- Les Haeron te remercient, soldat. Permets-moi de t'inviter à la Tour de l'Epée, pour te remercier !



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Qui dort dîneRhaenys Haeron et Iason Valralys

Siège de Tolos, an 1062 mois 11, quinzième jour
La femme s'approche de lui, vêtue de sa noblesse et de son chagrin. Iason reste immobile : comme tous ici, il a perdu du poids mais sa carrure reste imposante et l'homme en est bien conscient. La femme a les yeux sombres comme lui, le deuil y rajoute une nuance. Iason n'a encore jamais perdu personne, il sait que pareille douleur peut rendre fou cependant.
La femme n'est pas folle, lui reste-t-il des enfants ou bien les deux seuls qu'elle aurait jamais ont-ils disparus dans les flammes? L'homme, son mari, continue de regarder le bûcher funéraire. On les sait du même sang lui et elle, d'infimes ressemblances se devinent.

”S'il m'est permis de terminer mon service, Dame Haeron, j'accepte l'invitation.” Les enfants ne risquent plus rien à présent, ni la faim ni la mort. Aucune dent ne se plantera dans les corps décharnés et les os tendres. Plus maintenant...
Iason salue les époux en deuil. Son épée ne peut les protéger à présent puisque certaines choses ne se combattent pas comme se combattent les fous et les soldats.
Il les laisse, retourne à sa garde. Aucun autre événement ne vient troubler les heures suivantes et Iason ne songe plus aux enfants. La cité compte déjà nombres de morts et Iason sait que demain et tous les jours suivant encore, d'autres s'y ajouteront à nouveau.
Un homme l'attend, Iason le rejoint et le salue, échange un sourire avec quand bien même aucun d'eux ne porte de joie au coeur. Ils discutent à mi-voix, Iason raconte les événements auxquels il lui a fallu prendre part.
L'autre écoute, hoche la tête puis le félicite avec chaleur de son geste. Malgré les circonstances tragiques, Iason se sent fier des remarques de son aîné, il va jusqu'à sourire encore avant d'évoquer l'invitation.
”Peut-être me faut-il y aller”, plaide-t-il. L'autre acquiesce. Iason sent les pensées dans son crâne s'étirer et s'étendre : tout à coup il lui semble voir plus loin qu'un simple soldat ne le devrait. Cela lui évoque Lyonne et la manière dont le dragon étend parfois ses ailes au soleil dans un mouvement si souple que pour un instant, celles-ci semblent comme infinies. Iason a l'impression qu'ainsi sont ses idées : qu'il doit se rendre chez le couple en deuil car ce sont là des nobles de la ville et que même s'il n'est lui qu'un simple soldat, il est important que l'armée puisse garder un visage humain auprès des puissants dans une ville assiégée.
Car sinon, c'est bien contre les soldats que la ville soumise à la faim et à la mort risque de se retourner.

On lui indique la demeure Haeron et Iason se fait annoncer. Il a pris le temps de soigner son allure, lui-même fils d'une noble famille de la capitale. Certains usages ne lui sont pas inconnus, même en guerre Iason reconnait la nécessité de les suivre.

”Merci de me recevoir, Dame Haeron. Je ne me suis pas présenté tout à l'heure, le moment n'était pas propice à cela. Mon nom est Iason Valralys et comme tu as pu le constater, je suis soldat.”

Une ombre passe sur son visage, certaines choses sont difficiles à dire que l'on soit soldat ou non. ”A propos de tout à l'heure, je me fiche de n'avoir que peu de pouvoir mais je veillerai à ce que des attaques comme celles-ci n'aient plus lieu entre les murs de votre cité. Même affamés, nous valons mieux que cela.”


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Qui dort dîneRhaenys Haeron et Iason Valralys

Siège de Tolos, an 1062 mois 11, quinzième jour
Pour celle qui nourrissait tant d’ambitions pour sa famille, voir ses enfants ainsi dévorés par les flammes alors qu’ils n’avaient encore rien aperçu du monde que l’horizon marin était un déchirement. Nul ne méritait un tel sort mais à présent elle était assurée qu’ils ne manqueraient plus de rien, que Vermax sauraient les menés jusque dans l’antre brûlant de Balerion et que leurs besoins y seraient satisfaits. Elle demanda à son époux de s’assurer que les flammes consumeraient entièrement les dépouilles de leurs fils avant qu’elle ne s’approche du soldat pour le remercier. Ce dernier dispose des traits valyriens sans pour autant arborer ces cheveux argent tant chéris dans le sud de la péninsule, il devait probablement être originaire du nord et détenir un sang mêlé. Un homme dont les yeux sombres ne trahissaient pas cette folie qui couvait chez tous ces secoués accrochés à la pureté de leur sang.

Inviter le soldat à se rendre à la Tour de l’Epée, n’était qu’un humble remerciement qu’elle pouvait lui adresser en ces temps difficiles mais qui relevait d’une importance pour elle. Montrer qu’elle n’était pas n’importe qu’elle dame noble dans cette ville ou dans cette partie de la péninsule. Montrer que malgré son air pincé et sa tendance à ne pas être de plus loyales, elle savait remercier comme il se devait un être qui le méritait et l’homme qui se tenait en face d’elle en était un. Il lui demanda s’il pouvait terminer son service et elle hocha la tête, elle ne pouvait pas se permettre d’instiller la moindre dissension parmi leurs soldats alors que l’armée de l’Empire était au dehors. Elle le laissa les saluer puis se retirer pour terminer son quart de garde, elle revint quelques instants auprès de son frère dont elle prit la main pour venir y déposer un baiser avant de s’en retourner à leur demeure.

Une fois revenue entre ces murs qui l’avaient vue grandir, affûter son esprit, elle demanda qu’on fasse préparer une boisson à base d’eau et de sirop à la menthe et au sureau, en prévision de l’arrivée du soldat. Une boisson sucrée au goût rafraîchissant et délicat qui saurait apporter une énergie à leurs organismes éprouvés, une astuce que la Grande Prêtresse de Vermax lui avait fait découvrir. Elle s’installa à une table dressée sur le balcon dédié à la pièce principale, offrant une vue sur la ville, son port et l’horizon. Son attention, bien qu’attirée à vouloir se perdre sur ce lointain si inaccessible, se porta sur la dernière lettre reçue de son cousin parti pour les Iles d’Eté et elle fut si happée par le récit relaté qu’elle ne vit pas le temps s’écouler. La voix de Daevor attira son attention.

-Ton invité, le soldat est arrivé.
- Bien. Fais-le entrer je te prie, répondit-elle avant de replier le parchemin et de se lever pour venir accueillir le soldat. Ce dernier avait pris soin de changer sa tenue, point qui était parfaitement honorable et consciencieux qui révélait là une ascendance non pas populaire mais noble. Il se présenta à elle, lui révéla ainsi cette ascendance noble qui coulait dans ses veines. Valralys.

- Ainsi donc tu viens de notre capitale… Ta sollicitude me touche, un autre que toi n’aurait pas probablement pas porté attention à ma requête ou prit soin de m’épargner des présentations en un tel moment. Un autre que lui aurait peut-être aidé les deux habitants à atteindre les dépouilles mais les dieux avaient voulu qu’elle trouve le soldat Valralys et pas un autre. Tu as un honneur aussi solide qu’un os de dragon, chose que certains ici ont oublié car ils bien trop submergés par l’instinct de survie… ou trop fragiles. Je t’en pries, prends place, poursuivit-elle en l’invitant à s’installer sur le siège qu’elle lui avait dédié. Sans plus attendre elle leur servit chacun une coupe de la boisson puis elle s’installa.
- Je n’ai que peu de contact avec les soldats de ta garnison, ils ont bien trop à penser. Peux-tu me dire ce qu’il en est dans vos rangs ?

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Siège de Tolos, an 1062 mois 11, quinzième jour

”Voilà qui est injuste”, souffle Iason. C'est à une mère en deuil que le soldat s'adresse et Iason en a pleinement conscience. Comment porter le monde lorsque des enfants n'ouvrent plus les yeux?
En contrebas, la ville ets muette, présence sombre et spectrale. Iason devine le port un peu plus loin, un instant il songe à sa maison natale et se sent seul, désemparé. ”Pourquoi parler ainsi de soldats, es-tu si cruelle? Ton deuil est immense, je ne peux en imaginer la douleur, mais tu as les tiens pour ne pas être seule. Tu as ton mari..” Et l'homme secoue la tête dans un mouvement si léger que le souffle du vent lui-même en est plus profond.

”Nous autres soldats venons ici pour vous défendre, nous souffrons et mourons loin des nôtres mais c'est pour vous défendre de la même manière que je t'ai défendu toi ou on mari également que nous sommes ici.  Je ne sais si je reverrais ma mère, je ne sais si je reverrais mon père mais les choses sont ainsi. L'honneur dont tu me trouves pourvu me vient également de mes compagnons d'armes. Quant à ceux qui se laissent aller à des actions aussi viles et basses, ils ne sont pas mes frères et ils sont monstres bien plus que soldats.”
Durs sont les mots de l'homme. Il est jeune, il s'accroche à la vie avec la férocité d'un dragon à sa manière, mais ses yeux sombres restent humbles. Iason n'oublie pas ce que cela fait de tenir la main d'un mourant, la guerre est des plus riche pour de telles leçons...

Un instant, il n'y a plus que le silence et l'odeur de menthe. L'homme ne boit pas, les rations des soldats sont maigres et l'infusion menace de lui tordre encore plus l'estomac. Il n'a jamais été un invité agréable à recevoir, peu importe la situation certaines choses ne changent jamais. La Dame Haeron -elle ne lui a pas dit son nom- le questionne soudain sur l'humeur dans les rangs. Que voit-elle des soldats, du haut de sa terrasse?

”Je ne suis qu'un soldat qui obéit aux ordres, je sais que les défenses que nous avons édifié dans la ville sont solides. Qu'il nous faut tenir.” Il est assis et son regard dessine l'horizon à nouveau de la même manière qu'il regardait le monde par delà les rues au matin, quand la femme l'avait trouvé.
Finalement, Iason parvient à boire. Le parfum est fort, pas assez pour faire croire à une illusion de repas. C'est cependant plus que ce qu'auront certains ce soir.
Iason pense à ces friandises sucrées que sa mère lui préparait parfois. Il ne le sait pas encore, aucune prémonition ne vient lui étreindre le souffle, mais jamais il ne la reverra. On peut mourir, mais on peut survivre également, en ce cas ce sont les autres qui disparaissent.
Ainsi que l'a découvert la Dame Haeron avec la mort de ses enfants.

”Sois clémente, je ne suis pas quelqu'un d'agréable. Garde espoir pour d'autres matins, tu as beaucoup perdu et tu as beaucoup souffert mais un jour le soleil t'éclairera d'une gloire nouvelle.”

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Siège de Tolos, an 1062 mois 11, quinzième jour
Voilà qui est injuste. Tels furent les premiers mots qui furent soufflés par la bouche de Iason, offrant une ébauche de réponse à Rhaenys et permettant à cette dernière de pouvoir se faire une idée de la personnalité du soldat. Intègre, protecteur et prompt à partager ses pensées mêlées à ses sentiments. Cela offrait une vision tout à fait intéressante en ces temps si exceptionnels. Alors qu’elle le détaillait du regard, scrutant cet homme comme si elle avait affaire à une curiosité venue d’une lointaine contrée. La cruauté était bien un mot qui pouvait qualifier les propos qu’elle venait de tenir mais dans son esprit il s’agissait plus d’une dureté, poussée à l’excès par cette peine qu’elle tâchait d’enfouir dans son cœur et son esprit. Elle aurait pu réagir de manière excessive face à ce qui pouvait être qualifié de manque de respect entre ses propres murs mais elle n’en fit rien, se contentant d’écouter ce que le soldat avait sur le cœur.

L’éloignement familial que connaissait tous les valyriens à leur seize ans n’était rien en comparaison d’une telle situation. Ne pouvoir voir les siens en temps de guerre, être aussi loin d’eux sans savoir s’il était possible de leur revenir en vie ou si en rentrant sur ces terres natales ils seraient encore dans le monde des vivants pour accueillir cet enfant retiré. Le cœur d’Arrax devait cependant saigner face à la vision d’une partie de ses enfants qui mourrait sous le fer ghiscari quand d’autre en arrivant au point de manger les leurs comme s’il s’agissait de n’importe quelle pièce de viande. Les soldats étaient effectivement entre les remparts de Tolos pour une bonne raison : ne pas perdre la cité portuaire. Il fallait qu’ils se donnent mutuellement de cette force d’esprit qui leur permettrait de tenir le plus longtemps possible avant qu’une opportunité ne se présente, s’ils tombaient Rhaenys savait pertinemment que les habitants de la vile les suivraient dans leur chute et le chaos ne pouvait avoir sa place à Tolos.

- Nous sommes tous des monstres à la différence près que la volonté de certains pour rester sur le droit chemin est aussi fragile qu’un filet de pêche.

Finit-elle enfin par réponse avant qu’une n’invite le soldat à prendre place à cette table dressée pour eux et qu’elle ne leur serve une coupe chacun d’une boisson au sureau et à la menthe. Il ne fallut pas bien longtemps avant que la Haeron ne reprenne la parole pour questionner Iason sur le régiment, il fallait qu’elle sache ce qu’il en était. Une première réponse lui fut apportée et si tout d’abord elle leva légèrement les yeux au ciel, elle s’empressa de hocher la tête dans le cas où il détournerait son regard de l’horizon pour la regarder. Il prit sa coupe et elle fit de même, trempant tout d’abord ses lèvres avant de boire une gorgée. Le breuvage était doux et frais, il était comme la caresse de l’eau contre la coque des navires lorsque Caraxes se reposait, cela n’était aucunement nourrissant mais cela offrait tout de même une certaine consolation, désaltérant et redonnant un peu d’énergie.

- Je ne prends pas ombrage. Tu n’es pas devant moi à faire des ronds de jambe, j’apprécie, je me demande comment ma mère a pu supporter les grandiloquentes tirades des sénateurs lors des séances et leurs mielleuses paroles dès lors que les effluves de l’alcool s’emparaient d’eux… Quoi qu’il en soit, cette gloire nouvelle dont tu me parle je m’en saisirais dès lors que les ghiscari ne seront plus aux portes de Tolos. J’ose espérer qu’Arrax saura que te récompenser toi aussi !
-Dame Rhaenys, désire-tu quelque chose ? demanda la voix de Daevor, son serviteur. Elle tourna un instant la tête vers lui avant de porter à nouveau son attention sur le soldat.
- Ça ira, Daevor. Tu peux disposer.


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Siège de Tolos, an 1062 mois 11, quinzième jour

”As-tu déjà observé des pêcheurs et leurs filets, Dame?” Il parle, cela est un défaut chez lui. Son silence en est un autre mais Iason n'est pas silencieux, pas aujourd'hui. Un soldat capable de mots tout autant que de batailles.
Solides sont les mailles d'un filet de pêcheur, ainsi les poissons ne peuvent s'échapper, ainsi la mer ne peut les dissoudre quand bien même cela demande des soins parfois, de les recoudre, d'y garder l'oeil. Que vaut la solidité sans l'importance donnée aux détails? Une autre leçon.
Une volonté fragile n'est pas à l'image des mailles d'un filet, de cela Iason est certain. Il se demande comment est la sienne, ses yeux parcourent la vue en contrebas.
Un autre que lui aurait peut-être regardé la femme à ses côtés : une Dame en deuil est une Dame à consoler.
Des monstres, songe Iason dans un énième questionnement? Il sait (il espère) qu'une ville en guerre est bien plus riche en héros qu'en monstre pourtant.

”Ta mère l'a supporté car cela était nécessaire et qu'il y avait quelque chose à y gagner. Aucune phrase n'est innocente, toutes peuvent se retourner.” Défendre le Sénat, lui qui n'y siège pas. La vie est ainsi faite : jeux de pouvoir, jeux de puissance.
Politique.
Le serviteur de la Dame s'avance; parle. La couleur du ciel est belle, Iason veut la graver dans son esprit et pouvoir s'en souvenir après, lorsque ne restera peut-être que le sang et la boue. ”Je suppose que l'intervention de ton serviteur était un moyen subtil pour me dire de ne pas te faire perdre ton temps. Après tout je ne suis qu'un simple soldat...” La mélancolie l'étreint : il y a les couleurs du ciel et le souvenir de sa propre demeure familiale. Il revoit sa mère et son regard amusé : n'ai pas peur du vide de notre maison, Iason. Pas quand je règne sur les courants d'air...
Manière subtile pour ne pas rendre la déchéance de sa famille trop amère. Si loin est la capitale, si loin est la gloire. Iason reverra-t-il seulement une de ces deux choses? Le coeur qui bat à l'intérieur de sa poitrine est une chose étrange, comme un animal sauvage d'une autre contrée. Quelque chose au fond de lui envie le confort de la tour, Iason sait que là où il doit s'en retourner, la nuit sera mauvaise. Il n'a pas peur pourtant, la tristesse sera toujours bien plus grande que n'importe quelle frayeur.

”As-tu d'autres enfants?” demande finalement le soldat. Peut-être peut-il faire quelque chose, parler à quelqu'un si cela es le cas. Peut-être peut-il s'arranger pour partager avec Rhaenys ses propres portions de soldat. Il ne sait encore combien de temps le siège durera. L'issue en sera fatale mais pour qui : eux, les ghiscaris?
Désormais, Iason semble voir une brume bien sombre descendre sur la ville. Il n'en est rien, son propre coeur commande juste aux illusions de ses yeux. Et au final, pourquoi l'empathie? Une femme qui les observe depuis sa tour, une femme qui les juge monstres, eux tous déjà. Il y a de la douleur, il y a toujours de la douleur...

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Siège de Tolos, an 1062 mois 11, quinzième jour
Une moue déforma momentanément, le soldat avait vu juste. Les filets se devaient être des plus solides avant de supporter les quantités pêchées mais aussi être capable de retenir les plus gros spécimens trouvés. Mais comme tout objet du quotidien, sa résistance dépendait de son utilisation, de son entretien et de la matière dont il avait été fabriqué pour l’artisan. Il y avait tant d’investissements futurs à faire pour reprendre cette activité marine sur laquelle elle avait fait main basse depuis plusieurs années. Plus la guerre durerait moins l’industrie pourrait reprendre de manière rapide et bénie.

- Je les aient souvent observés et si dans les jours les plus prospères un filet solide grâce au soin qui lui est apporté, un mauvais entretien et une mauvaise matière le rendent cependant fragile. Il en est de même avec cette situation, nous étions de résistants filets mais aujourd’hui nous sommes tous plus ou moins proches de cette rupture qui nous menace.

Elle reprit sa coupe puis elle bu plusieurs gorgées. Lorsque Iason reprit la parole pour lui répondre, un léger ricanement s’échappa de la gorge de Rhaenys qui reposa sa coupe devant elle avant de poser son bras sur l’accoudoir de son siège. Les ronds de jambes elle avait pu en voir un certain nombre lorsque sa mère l’avait emmenée à Valyria pour parfaire son éducation et si elle avait évolué dans cet univers avec une certaine aisance tout ne lui avait pas nécessairement plu. Être direct était bien plus efficaces dans bon nombre de cas.

- Effectivement mais tout cela peut se montrer d’un ennui…
Elle leva les yeux au ciel, cela ne lui manquait pas pour le moment. L’interruption inopinée de leur discussion par l’arrivée de son serviteur apporta une pause aussi bienvenue qu’agaçante, ainsi malgré le fait qu’elle pouvait apprécier Daevor ce fut d’un ton neutre qu’elle lui répondit ne lui accordant qu’un rapide regard avant que son attention ne soit revenue sur son interlocuteur. Elle entendit les pas légers s’éloigner et la voix du soldat ne tarda par à retentir à nouveau sur cette terrasse qui leur offrait une vue imprenable.

- Je n’userai pas d’un tel moyen détourné si ta présence m’ennuyait, répondit-elle alors que ses yeux étaient toujours rivés sur ce visage qui observait ce coucher de soleil qui s’offrait à eux dans un silence à la fois merveilleux et pesant. Elle reprit de sa coupe et tourna ensuite son regard sur le lointain si proche et pourtant si inaccessible du fait des troupes qui entouraient la ville. Plusieurs secondes s’écoulèrent sans que ni l’un ni l’autre ne prenne la parole, les laissant profiter de cet environnement paisible alors même que dans les rues en contre-bas le malheur continuait son terrible chant. La question que posa finalement le soldat surpris quelque peu la Haeron qui fronça légèrement les sourcils, où voulait-il en venir ?

- Oui, deux. Répondit-elle tout d’abord avant de pousser un léger soupir, soudainement assaillie par l’affreuse possibilité que Balérion vienne les prendre, puis elle prit une grande inspiration. J’étais sincère sur le port, nous te remercions pour ton acte et nous ne l’oublierons pas. Je m’arrange toujours pour ne pas en avoir mais j’ai une dette envers toi, Iason Valralys, et ce peu importe l’issue de cette guerre.



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Siège de Tolos, an 1062 mois 11, quinzième jour

”Bien orgueilleux sont les femmes et les hommes qui s'imaginent d'une matière telle qu'il n'y a jamais besoin d'entretenir corps, esprit et mentalité” Répond simplement Iason. L'homme murmure chaque mot avec la même douceur qu'un poignard et son orgueil à lui est autre.
Le soldat ne croit pas en l'éternité, il sait chaque chose éphémère et chaque instant prêt à être oublié.
Il y a des chemins à prendre, des décisions à faire, la mort en est une également. Je n'ai pas d'ennui en moi, songe-t-il. Juste de la tristesse.
Pourquoi?
La Dame se moque du Sénat, elle perçoit un monde différent que le soldat. Un monde dans lequel des enfants que l'on a porté meurent, et où une Cité Bien Aimée peut disparaître. Le fossé qui sépare les deux jeunes gens est grand, la terrasse ne peut le contenir. Lui, Iason, Rhaenysne le trouve pas ennuyant.

D'autres enfants habitent la tour. ”Puissent-ils survivre”, commente Iason. ”Si je peux te faire porter ne serait-ce qu'un peu de nourriture en plus, je le ferai.” L'homme ne peut promettre plus, il n'est qu'un soldat. Lorsque la femme parle à nouveau, le regard de Iason se tourne vers elle. Il y a de la violence dans les yeux sombres, quelque chose de brutal, quelque chose d'intelligent, de tapi dans l'obscurité de l'esprit mais qui est là, mais qui existe. Il ne sait ce que Rhaenys perçoit de cela, perçoit de lui en cet instant. Un autre que Iason aurait peut-être exigé un paiement immédiat, une preuve de richesse à ramener chez lui une fois le siège terminé. Un autre que lui aurait peut-être exigé que la Dame de déshabille et l'honore de ses remerciements. Peut-être.
Iason prend conscience de ce que d'autres peuvent demander et, par le même temps, de son choix à lui. ”En ce cas, le moment venu il faudra me payer ce qui m'est dû. Je ne sais quand je viendrais à toi ou ce que je réclamerai, cela dépendra des batailles auxquelles il m'a fallu survivre et des cicatrices. Comme beaucoup cependant j'ai soif de pouvoir, ce que je te demanderai sera pour ma position, mes alliances.”

Il vide la tasse d'infusion, sourit. Cela est la première fois. ”J'ose espérer que tu prendras soin de ton honnêteté de la même manière qu'un pêcheur sait entretenir ses filets, Dame Haeron. Maintenant libre à toi de t'offusquer ou de m'insulter mais peu importe les choix qui s'offrent à nous, pour toi comme pour moi, ce jour et ses implications ne seront pas oubliés.” Jeune, impétueux, Iason brûle de son propre feu. Il n'a pas conscience de toutes les horreurs qui l'ébranleront, le feront vaciller, chuter à terre. Pas encore.
Cendres et poussières.
Il n'est qu'un soldat encore capable de regarder la mort droit dans les yeux et de cracher “je te vaincrais”. Ironique, lui qui ne croit pourtant pas en son immortalité propre.
Oui, tellement ironique...
Je ne suis qu'un homme, déclare Iason à son propre coeur. Un homme capable de tordre le cou aux mythes et de survivre.
En dessous d'eux, Tolos.
Cendres et poussières.
Mort et désolation...

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Siège de Tolos, an 1062 mois 11, quinzième jour
Discuter avec ce soldat se révélait être intéressant sur la manière qu’avait son esprit de fonctionner et des opinions qu’il avait. Tant d’éléments séparaient les deux jeunes gens, en d’autres circonstances elle n’aurait guère nourri de patience envers lui mais en ce jour, la jeune femme comprenait son point de vue et ses mots aussi acérés qu’une lame parfaitement affutée. Le plus étonnant fut cette proposition mentionnée par le soldat, venait-ce du cœur ou pouvait-il s’agir d’un geste calculé ? Au vu de l’homme qu’il semblait être, il semblait que cela soit de la sincérité. Un geste honorable face à une situation aussi précaire, peut-être trop généreux car ce peu de nourriture qui lui serait porté serait une ration en moins pour un soldat et de ce fait, un défenseur de Tolos encore plus amoindri.

- Je te remercie mais cela ne sera pas nécessaire.

Elle préférait ne pas s’étendre sur le sujet des enfants, non seulement parce que la mort de ses deux plus jeunes fils la peinait mais surtout parce que le soldat lui avait seulement demandé si elle en avait d’autre. En un sens c’était un soulagement que le soldat ne soit pas réellement porté sur les longues conversations car elle n’aurait su dire si elle aurait été capable d’en tenir une sans que les points de divergence n’enflamment son sang et celui du soldat Valralys. Une situation délicate avait pu être désamorcée mais rien ne permettait de savoir si les dieux permettraient à nouveau qu’elle s’en tire.

Déclarer avoir une dette envers le soldat pouvait se révéler être des plus périlleux pour elle tant elle ne pouvait déterminer quel genre de comportement il pouvait avoir à la suite de tels mots. Elle ne ferait clairement pas le poids face à un soldat expérimenté, bien qu’amoindri par la situation actuelle, s’il exigeait d’elle son corps mais dans le même temps il suffisait qu’elle résiste suffisamment longtemps pour que ses serviteurs interviennent. Un point qu’elle préférait tout de même ne pas avoir à expérimenter, une simple question de bon sens. Il tourna la tête vers elle et Rhaenys accrocha ce regard sombre empli d’une brutalité latente et d’intelligence. Elle plissa légèrement les yeux puis écouta ce qu’il avait à répondre d’un tel aveu. Pour le pouvoir. Ainsi il ne choisissait pas l’évidence que beaucoup auraient pris, non il prévoyait pour le futur et révélait définitivement être fait d’acier valyrien. Des jours prochains que la Haeron attendait tout autant. Il termina ensuite sa boisson et un sourire étira ses lèvres avant de déclarer qu’il espérait qu’elle serait honnête, à quel point ce jour ne serait oublié de sa mémoire. Un léger rire s’échappa de la gorge de Rhaenys.

- Si je voulais t’insulter pour t’être jeté à corps perdu sur mon aveu, je ne t’aurais pas laissé terminer. Je prendrais soin de ma parole, autant qu’un maître-verrier lorsqu'il manipule le verre incandescent. Oui elle aurait pu s’offusquer des paroles prononcées par Iason Valralys mais s’il avait soif de pouvoir et que la dette de la Haeron lui permettrait d’asseoir sa position, forger ses alliances, elle pouvait tout autant semer dans son esprit les graines de la conquête, celles qui lui permettraient d’obtenir son dû. Une manœuvre qui lui nécessiterait de nombreuses alliances et pas des moindres. Avec un caractère tel que le tien, tu ne peux qu’atteindre les plus hauts sommets. Je suis certaine qu’Arrax, Tyraxes, Vermax et Vhagar sauront te bénir pour que tu puisses atteindre ce futur qui t’attends.


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Siège de Tolos, an 1062 mois 11, quinzième jour

”Le caractère ne fait pas le pouvoir, Dame, le pouvoir du sang reste le plus puissant” répond Iason.
Le soldat sait que la femme comprend : deux enfants aux cheveux bruns dans toute la fureur du monde, voilà ce qu'ils sont sur ce balcon au crépuscule. Deux orphelins de Valyria ayant encore tout à apprendre de la guerre. Un sang impur vous rend pareil à quelqu'un sans parent aucun, un sang inapte vous réduit lui à moins que rien. Cela aurait pu être pire, sait le soldat. De la même manière que la situatuation de Rhaenys aurait pu être plus tragique encore : deux enfants morts, deux enfants toujours vivants.
Un sang qui n'est pas pur, un sang qui n'est pas inapte non plus. Il pense au pouvoir, Iason. Un rêve étrange, difficile, que l'homme se sait à peine capable d'effleurer du bout des doigts. Quelque chose de sa nature l'en empêche mais les propos qu'il a tenu à la femme à ses côtés sont sincères. Comme un incendie que Iason découvre en lui quand bien même les flammes ont toujours été là. Un instant il ne dit rien, s'en retrouve incapable, écrasé sous de multiples poids.
Qui est-il, qu'aspire-t-il réellement? Des questionnements sans ivresses et l'ombre de la mort rôde en contrebas.
Le balcon les place en hauteur mais Iason ne pense soudain qu'à la chute. Un homme se moquerait de lui pour cela, avec ses traits doux et gracieux, les cheveux pareils à un soleil liquide. “Tu es trop pessimiste mon ami”, dirait-il en ayant dans la voix juste ce qu'il faut de sourire et de tristesse et, dans le même temps, toute la grâce d'une amitié.

”Pardon”, s'excuse soudain le sang-mêlé. Rhaenys est à ses côtés, elle seule. Pas l'ami à qui Iason jure fidélité. ”Mes pensées m'ont emmené fort loin je le crois. Me voilà perdu sans savoir comment retrouver mon chemin.” Il ne parle pas du camps bien sûr, mais de cet endroit si particulier où un esprit sage sait à se cacher. Un endroit en soi-même que Iason n'a pu encore trouver.
Il est loin encore de l'homme qu'il deviendra, ne sait rien de son futur ni de comment survivre en ce monde. ”Mais toi, rêves tu de pouvoir également?” Il la regarde droit dans les yeux encore une fois. Qu'y a-t-il en dehors du deuil, une vie, des aspirations? ”Sans doutes que oui car sinon u ne donnerais pas à ta dette une aussi grande importance. Tu te contenterais de ton chagrin...” Il ne cille pas, ses yeux ont la dureté de son épée. Trop brutal est ton regard, lui reproche-t-on souvent. Trop brutal est sans doutes ton être entier, Iason Valralys.
Mais comment survivre en ce monde sans en embrasser la violence? Le soldat n'a pas encore appris à sourire comme il le fera par la suite, une mimique apaisée comme le cuir tendre d'un fourreau pour cacher la lame à nue de l'épée. Oh, tout ce que Iason deviendra un jour, tout ce qu'il accomplira.
Tout ce qu'il perdra.
Et l'innocence amère qui lui voile les yeux n'est pas encore le poison dont il doit apprendre à se défaire pour survivre.
Pas encore, pas tout de suite.

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Siège de Tolos, an 1062 mois 11, quinzième jour
Le soldat parlait vrai. Le caractère ne faisait pas le pouvoir mais il s'agissait probablement de sa vision d'enfant du Sud de la péninsule qui parlait pour lui. Rhaenys savait pertinemment que le sang, sa pureté, était puissant et qu'il était pour beaucoup dans cette accession au pouvoir. Atteindre les plus hauts sommets était une convoitise que seuls les caractères les plus forts étaient à même d'atteindre. Une rude conquête que Iason Valralys se devait de garder à l'esprit, une possibilité qui pouvait être sienne s'il faisait tout pour s'en saisir. La jeune matriarche ne doutait pas un seul instant de la force de caractère dont il pouvait faire preuve tant leur fine conversation le lui laissait entendre en ce sens. Il semblait tant animé par cette flamme de passion qui ne demandait qu'à devenir un brasier en d'autres circonstances. Elle lui jeta un coup d’œil avant de porter à nouveau son regard sur ce lointain qui constituait un tableau de couleurs dont l'harmonie parfaite dénotait grandement du chaos ambiant au sein de la cité de Tolos.

- C'est pourtant avec un sang comme le nôtre que nous devons entretenir notre force d'esprit pour les surpasser et créer notre propre pouvoir...

Répliqua-t-elle d'un ton pensif. Le silence s'installa entre les deux jeunes gens, moment contemplatif qui finit par être perturbé par la voix du soldat. Rhaenys tressaillit, surprise par cette soudaineté que constituait l'intervention de Iason mais aussi par le mot utilisé. Pardon. Les yeux clairs de la jeune femme furent immédiatement attirés par le visage du jeune homme. Pour quelle raison s'excusait-il ainsi ? La Haeron fronça légèrement les sourcils tandis qu'elle détaillait ces traits songeurs puis elle se détendit légèrement lorsqu'il poursuivit. Se perdre dans les méandres de ses réflexion pouvait se faire d'une telle facilité que s'en extirper pouvait paraître difficile. Elle hocha la tête, en accord avec les paroles prononcées puis plissa légèrement les yeux lorsqu'il lui demanda si elle cherchait aussi le pouvoir. Leurs regards s'accrochaient avec force alors que le soldat tirait les conclusions de ses doutes, répondant lui-même à la question posée tout à abordant à nouveau les deux fils perdus.

Rhaenys sera légèrement les mâchoires. Jamais plus elle ne pourrait enlacer ces deux jeunes êtres, jamais elle ne pourrait les voir explorer la cité comme elle avait pu le faire dans sa jeunesse, jamais plus elle ne pourrait les nourrir de cet amour maternel et les pousser à la grandeur. Elle devait faire son deuil comme elle avait été forcée de le faire pour sa mère mais elle ne pouvait aucunement se permettre de se laisser ronger par la tristesse, il fallait qu'elle songe à ce qu'il se passerait une fois que le siège de la ville serait levé.

- Je rêve de la grandeur de mon nom, d'obtenir cette île sur laquelle mon ancêtre s'est vaillamment battue pour mettre à bas ce vile dragon. Je me languis du jour où je l'obtiendrais enfin. Elle détourna un instant le regard pour fixer l'horizon derrière lequel l'Île aux Cèdres se trouvait puis posa à nouveau les yeux sur Iason. Survis aux batailles prochaines et mon appuis ou mon or seront tiens pour obtenir ce pouvoir qui peut être à toi !


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Siège de Tolos, an 1062 mois 11, quinzième jour

”Pour eux, nous n'aurons jamais aucun pouvoir” sourit Iason d'une voix triste. ”Nous serons des amis, des alliés et des ennemis de leurs machinations, mais jamais les sangs purs ne nous traiteront en égaux.” Sa propre amertume surprend le soldat. Quelque chose est venue, du fond du coeur, aussi flou, sombre et lumineux que le reflet du ciel sur une armure de soldat.

L'horizon, la ville, le silence. Le monde semble soudain vide de tout si ce n'est de leur présence à tous les deux. Tout autour, les murailles, celle que Iason et les siens doivent tenir. Hier, un soldat était tombé du haut de ces murailles par simple négligence. En période de guerre, la mort parvenait encore à se montrer ridicule.
Rhaenys évoque une île, tel est le désir de son coeur à elle. Puisse-t-il se réaliser un jour, songe Iason.

Elle parle à nouveau, sa promesse reste la même. Le soldat tourne le regard vers la jeune femme, conscient de la brutalité de ses mots à venir. Il ne connaît pas cet entre deux, ce moment de voix et de charme avant de taper du poing. Il est jeune, Iason, n'est pas de ceux à qui l'on donne tout malgré la richesse de sa famille, son éducation.
On ne pardonne pas le sang, on ne pardonne pas la naissance. On lui préfère d'autres sangs-mêlés aux cheveux plus clairs également. Je ne suis pas amer de cela, dit-il à son ami aux cheveux blonds. L'autre n'est pas dupe, sait le poison à défaut de le comprendre. Et tout ce qu'il peut donner, c'est une amitié...

”Ton appui ou ton or?” L'homme ose sourire, insolent, malicieux. Il regarde Rhaenys avec la témérité de sa jeunesse. ”Je suis un homme avide, si je survis je prendrais les deux à la fois : ton appui ET ton or.” Mais quelque chose s'adoucit dans l'expression même du visage du soldat. ” Merci, Dame. Cela est peu et surtout affaire de machinations plus ou moins politiques mais quand même : il est agréable que quelqu'un souhaite ma survie y compris si loin de chez moi.” Encore de l'insolence.
Et Iason ne pense pas à mal : séduire une femme, l'homme le sait à peine. Alors une femme mariée...
Non, le soldat est sincère, ne cherche ni ronds de jambes, ni regards langoureux. Son coeur va aux batailles à venir en vérité. L'ombre de la guerre est de celles murmurant à son oreille que sans combat, le sang-mêlé ne saurait exister.
”Fais moi également la promesse de me faire visiter cette île lorsqu'elle sera tienne à nouveau. Tu me raconteras le combat de ton ancêtre, toi qui mène tes propres batailles invisibles au nom des victoires à venir. “ Il secoue la tête, comme gêné. ”Je demande et j'exige, désolé de cette brusquerie. Je suppose qu'ainsi sont les amitiés de soldats épuisés, comprends seulement que c'est bien la mienne que je t'offre. D'amitié.“ Peut-être est-il ridicule, peut-être est-ce seulement la fatigue. L'odeur de menthe des infusions pourtant bues s'attardent, Iason comprend qu'il l'associera désormais aux yeux sombres de la Dame Haeron, de même qu'à un rêve d'île et de vagues profondes.

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Qui dort dîneRhaenys Haeron et Iason Valralys

Siège de Tolos, an 1062 mois 11, quinzième jour
La situation d’un sang mêlé comme le leur n’était pas aussi aisée qu’il était possible de le croire car si l’armée offrait à tous les mêmes chances d’accéder à des grades élevés, le reste de la société restait tout de même grandement ancrée sur la pureté du sang. Il leur était nécessaire de mettre à rude épreuve leur esprit afin d’égaler puis surpasser les congénères, compter sur leur propre personne et leur capacité était une condition sine qua non afin. Pour les sangs purs, les mêlés n’auraient aucun pouvoir ? Une ombre de dédain passa sur le visage de Rhaenys. Si la Odenys et le Cellaeron pouvaient entendre ces paroles. Jamais ils ne seraient traités en strict égaux par toutes ces familles nobles se vantant de leur pureté, certes, mais être trop présomptueux pouvait créer des surprises.

- Tu as raison, nous ne serons jamais traités pleinement en égaux. Mais les règles sont faites pour être modelées, elles se renforcent autant qu’elles se brisent, selon la volonté des mortels. Être aussi présomptueux qu’eux fait aussi oublier que le pouvoir peut être pris par les plus audacieux et non pas que par les plus purs d'entre nous, répondit-elle enfin avant de lui souhaiter de survivre aux prochaines batailles.


La jeune femme senti une flamme s’allumer dans son regard lorsque le soldat réagissait à ses dernières paroles. Elle lui coula un nouveau regard et pu ainsi constater par elle-même ce sourire, ce regard téméraire qu’il lui adressait tout en lui répondant. Tout cela n’était que cela reflet de cette flamme qui devait l’animer en d’autres circonstances qu’une guerre. Bien sûr qu’il ne voulait pas l’un ou l’autre, qu’il désirait les deux. Un sourire étira les lèvres de Rhaenys alors que le visage de Iason Valralys s’adoucissait et qu’il poursuivait. Il voyait juste mais pour autant il acceptait les mots qu’elle venait d’avoir à son encontre. Le sort du soldat quant aux temps à venir lui importait peu comme il lui était intéressant : s’il venait à mourir elle aurait à frayer à nouveau avec un soldat pour semer dans son esprit les graines de la conquête de l’île aux Cèdres mais n’aurait pas devoir anticiper les potentielles demande pour solder cette dette qu’elle venait de déclarer. Dans le même temps s’il survivait à cette guerre, elle était curieuse de découvrir plus précisément ce qu’il avait à offrir à Valyria.

- En effet mais tu es jeune, ce serait une peine que les dieux ne guident pas te pas alors que tu as tant à offrir à notre nation et tant à vivre.

La guerre ne venait que de débuter et seuls les dieux savaient combien de temps cela durerait, bon nombre de leurs enfants périraient sous les armes ghiscaries tandis que les survivants devraient vivre avec le souvenir de ce qu’ils avaient subit et tout ce que leurs sens avaient pu mémoriser. Si les Quatorze le souhaitaient, Iason ferait partie de cette deuxième catégorie, pour le meilleur comme pour le pire. Ce que ce dernier ajouta arracha un léger rire à Rhaenys qui s’attela à le réprimer aussitôt.

- Bien sûr, commença-t-elle avant qu’il ne poursuive.

Intriguée par ses mots, elle fronça légèrement les sourcils. Avait-elle bien entendu et comprit ce qu’il lui disait ? Lui offrait-il réellement son amitié ? Cette offre ne resterait pas lettre morte et cela se révélerait être une erreur que de refuser cela. Rhaenys se pinça légèrement les lèvres puis elle répondit enfin au soldat.

- Je prends volontiers cette amitié que tu m’offre. Il n’était bien sûr pas exclu qu’il ne survivre à la guerre mais disposer d’une telle amitié se révèlerait si importante. Je te remercie d’avoir bien accepté de converser avec moi, tu seras à nouveau le bienvenue en ces murs si tu le souhaites.




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