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Quand la famille n’est pas que de sang.Vaelya Riahenor et Saerelys Riahenor.

Palais Riahenor & An 1066, mois 8.

Les pieds dans le bassin présent dans l’atrium, Saerelys fredonnait, agitant légèrement ses jambes. Une chaude journée de plus s’annonçait, semblait-il. Une chaude journée sans la moindre ombre à l’horizon. Aussi, son esprit ne pouvait que s’en montrer apaisé. Une petite planche de bois posée sur ses genoux, la jeune femme lisait quelques missives, reçues le matin même. Précieusement gardées en son absence par Galreon, qui les lui avaient remise dès son arrivée en Palais, la novice s’était naturellement installée dans l’un des discrets atriums de sa demeure. Ici ne serait-elle pas dérangée par la danse incessante des serviteurs, des servantes et des esclaves. Seuls Galreon, connu et reconnu pour sa fidélité envers les siens, et quelques membres de sa famille, avaient connaissance de son exacte position. Taegon était également présent, en retrait, derrière elle.

Procédurier, Saerelys l’avait entendu s’approcher, alors qu’elle tenait entre ses mains un petit paquet de tissu. Alors, la jeune femme avait relevé la tête, intriguée de le voir à ses côtés, de le voir briser cette harmonie qui s’était crée autour d’elle. Nul fiel ne se dégageait de son regard, cependant. Juste de l’étonnement, avec une pointe de tentation de l’interroger quant à sa présence. Tout d’abord sans un mot, l’homme avait tendu la main dans sa direction, demandant finalement à ouvrir le paquet à sa place. Alors, la jeune femme avait légèrement froncé les sourcils, resserrant tout d’abord ses doigts sur ce présent qui était devenu, en quelques instants, l’objet de toutes les convoitises.

« Je me dois de l’ouvrir pour toi. rappela l’homme. Les ordres sont clairs, jeune Dame.
- Taegon, ce paquet… Il provient d’un des enfants de l’orphelinat. Penses-tu réellement qu’il oserait s’en prendre à moi ? Il n’a que six ou sept ans. Tu le connais aussi bien que moi. Le pauvre petit avait une fort mauvaise fièvre. Il m’est reconnaissant de l’avoir aidé, voilà tout. Regarde donc son écriture. Les traits de la jeune femme s’adoucirent. Peut-être même est-ce sa première lettre.
- Prudence est mère de sûreté, jeune Dame. »

Voyait-il en cette demande un simple caprice ? Était-ce donc une erreur, à ses yeux, de vouloir profiter seule, pour elle-même, de cet instant de tendresse ? Retenant un soupir, Saerelys déposa finalement le petit paquet dans la main qui lui était tendue. Le présent provenait d’une personne inconnue. Là était le réel problème. S’il avait s’agit d’un paquet de Mealys, les choses auraient été bien différentes. La jeune femme ne pouvait point en vouloir à Taegon, ne point lui porter de l’exécration. L’homme ne tarda pas à défaire la ficelle qui retenait le tissu en place, y découvrant ce qui ressemblait à un bracelet de petites perles de terre cuite. Se redressant légèrement, le visage de Saerelys s’éclaira à la vision de cette découverte.

Se saisissant du bout des doigts de l’objet, pour le moins inoffensif, la novice le laissa couler dans sa paume quelques instants. Il s’agissait d’un bracelet composé d’un petit cordon de cuir, sur lequel plusieurs perles de terre cuite, tantôt gravées de chevrons et de lignes, tantôt laissées lisses. Que Taegon la considère comme un lézard naïf, une jeune fille qui en était encore à ses premières idylles, à ses premiers béguins. Saerelys n’en avait cure. Tant et si bien que ce fut avec ce  bracelet au poignet que la Riahenor se présenta devant la chambre de sa mère, les bras chargés de quelques parchemins, sa main droite tenant une poignée de lettres.

« Mère, c’est moi, Saerelys. La jeune femme se faufila dans l’entrebâillement de la porte. Je t’ai ramené les parchemins que tu souhaitais étudier. Un messager nous a également apporté quelques nouvelles de nos cousins de Tyria. Ces lettres t’étaient destinées et se trouvaient sur ton bureau, quand je suis allée chercher les parchemins. Je me suis dit que tu aurais aimé les lire les plus tôt possible. »

Baissant la tête, Saerelys chercha du regard la base de la porte, la refermant finalement d’un simple mouvement du talon. Ceci fait, la jeune femme se rapprocha du lit, un grand sourire aux lèvres. Mère se portait bien mieux, désormais. Son rétablissement ne faisait plus de doute, et si elle gardait encore le lit par moment, les Dieux, dans leur grande mansuétude, lui permettaient de se déplacer dans leur demeure à l’aide d’une paire de béquilles, ou d’une canne, dans les meilleurs jours. Ainsi, leurs prières, leur idolâtrie avaient été récompensées de la meilleure des manières. Mère ne se laissait plus languir, contre son gré, dans cette pièce alors que la vie se devait de se poursuivre au dehors.

« Comment te portes-tu ? s’enquit doucement Saerelys, tout en déposant parchemins et lettres sur le meuble le plus proche. Je t’aurai bien proposé de me rejoindre dans l’un des nos atriums pour que nous puissions travailler dans des conditions plus agréables, mais il me fut impossible de savoir la teneur de ton état journalier après mon retour du Collège. La jeune femme se tourna dans la direction de sa mère. Mais rien ne nous empêchera d’aller faire quelques pas dans le Palais, si tu le désires. A moins que tu ne préfères quitter notre demeure ? »

La vie reprenait son cours et Saerelys ne pouvait qu’être rassurée, soulagée, de savoir que sa mère se portait pour le mieux. Que ce wyrm, aussi vorace et hargneux fut-il, n’avait pas eu raison de la ténacité et de la vitalité maternelles. Comme Riahenys devait être fière de sa descendante. Car de ce combat, elle n’avait pas démérité. Un acte d’alliance de folie et de témérité, peut-être ? De courage, surtout. Telle était la vision de Saerelys à ce sujet. Enlacer sa mère de toutes ses forces ne suffiraient sans doute pas à lui montrer l’ampleur de sa fierté, à ce sujet.

« Tu seras sans doute heureuse d’apprendre que notre petit protégé fiévreux se porte désormais pour le mieux. J’ai reçu de ses nouvelles, aujourd’hui. Il est totalement rétabli, selon les dires du personnel de l’orphelinat. Je m’assurerai personnellement que leurs récits sont véridiques, je puis te le promettre. »

Saerelys n’avait guère le temps de s’embéguiner. Sa conquête du Quatrième Cercle passait aussi par ces services qu’elle rendait aux siens et à autrui. Qui plus est, l’art de la guérison était l’une de ses passions. Une passion toute fraternelle, dans une telle situation. Car ces enfants n’avaient guère qu’eux pour veiller sur eux. Certains avaient l’âge de Gaelor, ou encore celui de Rhaelys. Le transfert affectif n’en devenait que plus simple, plus évident encore.


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Quand la famille n’est pas que de sangVaelya Riahenor et Saerelys Riahenor.

Palais Riahenor, an 1066, mois 8

Les yeux lilas de Vaelya fixaient avec attention les gestes du mage dont les mains expertes massaient avec délicatesse et forces mêlées la jambe de la dynaste. Trois mois. Durant trois longs mois elle avait dû tenir le lit, restant prostrée et épuisée dans ses appartements tandis que jours après jours le mage venait lui prodiguer les soins nécessaires à son bon rétablissement et veillait à ce que sa santé ne chute, par la faute d’une quelconque insidieuse infection. Elle se raidit légèrement alors que les paumes passaient sur cette large cicatrice qui resteraient ainsi le vestige de sa bravoure et de son entêtement, puis un rictus déforma sa bouche alors que le mage insistait sur cette partie de sa cuisse. Elle ne doutait pas un seul instant de l’impartialité dont il faisait preuve mais cette insistance, bien que nécessaire, n’était-elle pas la preuve sous-jacente qu’il prenait un malin plaisir à la voir ressentir la douleur ? Une vaste question qu’elle se posait bien malgré elle alors qu’elle ne cessait d’observer silencieusement le mage.

Peu à peu les gestes se firent plus légers jusqu’à ce qu’ils finissent par se stopper. Un soupire quitta la bouche de Vaelya alors que le mage se relevait. « Les exercices que je te donne semblent porter leurs fruits, il faut que tu les poursuives, ma dame » déclara-t-il alors qu’il la laissait rabattre sa tunique sur sa jambe pour aller retirer la mixture de ses mains. Tandis que Vaelya se levait pour effectuer plusieurs pas afin de réveiller cette jambe, une voix retentit de l’autre côté de la porte avant que cette dernière ne s’ouvre sur une Sarelerys les bras chargés de parchemins et de lettres. Le visage de la matriarche s’illumina.

- Saerelys ! Merci.

A mesure que son état s’était amélioré, Vaelya avait pu bénéficier des visites de ses enfants et se délecter ainsi du son de leur voix, de leur visage mais surtout de toutes ces petites histoires qu’ils avaient pu lui raconter. A présent ce fut avec plus de force encore que ses sentiments s’exprimaient dans son cœur. Sourire aux lèvres elle se rapprocha de son aînée, cet air qui se figea momentanément alors qu’elle réalisait qu’elle ne faisait pas attention. Son regard se porta quelques instants sur cette canne qu’elle avait laissé non loin du lit puis ses yeux se portèrent à nouveau sur sa fille. Lorsqu’elle arriva à sa hauteur, Saerelys avait repris la parole et avait à présent les mains libres. Vaelya attendit qu’elle se retourne puis elle prit délicatement son visage entre ses mains puis vint déposer un baiser sur son front.

- C’est une bonne journée je puis te l’assurer. Et toi, comment te portes-tu ? répondit-elle avant que la jeune femme ne lui fasse part d’une nouvelle à laquelle elle ne se serait pas attendue en premier lieu. Ses sourcils se haussèrent sous l'effet de la surprise. Le petit Jaemar ? C’est une merveilleuse nouvelle que tu me portes ! Quelques temps plus tôt, une fièvre s’était emparée du garçonnet nécessitant ainsi des soins particuliers et il s’agissait-là autant d’un réellement soulagement de le savoir en parfaite santé qu’une certaine fierté que les soins prodigués aient été efficaces. Il était important que l'orphelinat reste un lieu sûr pour toutes ces âmes innocentes et celles qui requéraient de l'aide, pareille information démontrait ainsi que même en l'absence de Vaelya tout se déroulait pour le mieux. Elle se pinça les lèvres quelques instants puis elle prit une grande inspiration alors qu'elle prenait sa décision. Allons à l’orphelinat ! déclara-t-elle. Elle avait besoin de sortir et ce lieu dans lequel elle avait toujours mis sont énergie était la parfaite destination.



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Quand la famille n’est pas que de sang.Vaelya Riahenor et Saerelys Riahenor.

Palais Riahenor & An 1066, mois 8.

Saerelys laissa échapper un rire alors que sa mère lui déposait un baiser sur le front. Il n'y avait guère qu'ici, non loin d'elle, à l'abri des regards, qu'elle n'était que Saerelys. Juste cela, loin de son rang de novice. Loin de son rang de Dynaste. Loin de ce futur rang qui serait le sien. Loin de ces futurs rangs, car, dans les faits, elle ne serait jamais à un cristal à une unique facette. Elle se devait d'être bien plus. De telles rencontres, de telles retrouvailles, ne pouvaient qu'être une bulle d'air, un instant hors du temps pour n'être qu'une fille. N'être juste que cela. Pour quelques instants, pour quelques secondes, à l'insu de tous si ce n'est des Dieux eux-mêmes.

« Chaude journée, bonne journée ! répondit simplement Saerelys, tout sourire. D'autant plus bonne lorsqu'il me fut rapporté que ce petit se portait mieux ! Il est vaillant. Le moment venu, je ne doute pas que les Dieux sauront lui tracer la voie qu'il mérite. La jeune femme se tut, agitant son poignet. Regarde donc cela ! Il a voulu me remercier à sa manière. »

Un bracelet de perles d'argile, inégalement durcies dans les flammes d'une cheminée ou d'un brasero. Inégalement noircies, au point que sur certaines, les motifs tracés à l'ade d'un stylet ou d'un tesson de céramique n'étaient même pas visibles. Saerelys ne pouvait les discerner qu'en laissant l'une de ses phalanges glisser sur les perles. Un présent qui serait sans doute ridicule aux yeux de bien des personnes. Un petit présent comme Saerelys en recevait parfois, ne demandant nul paiement pour les soins qu'elles donnaient aux nécessiteux. Alors lui laissait-on parfois quelques rubans, un peu de nourriture, quelques esquisses tracées dans la glaise ou encore sur les murs mêmes de la petite salle qu'elle occupait. Des traces que la jeune femme n'avait jamais eu à coeur d'effacer. Que seul le temps faisait disparaître.

« Veux-tu que je nous fasse apprêter un palanquin ? s'enquit doucement Saerelys. Cela ne prendra que peu de temps, nous pourrons partir rapidement. Je ne voudrais pas mettre à mal tes efforts et ceux du Mage pour te remettre sur pieds ! »

Une remarque qui aurait pu sembler innocente, anodine même. Hélas, Saerelys ne connaissait que trop bien les conséquences de la morsure que sa mère avait reçu de ce wyrm. Son mentor occasionnel  n'avait pas manqué de lui en faire le récit, afin qu'elle puisse veiller sur sa mère au mieux lorsqu'il était absent. Les étirements et les entraînements quotidiens de la matriarche n'avaient pas pu lui échapper, qui plus est. Il lui était même arrivé, de temps à autre, de l'accompagner dans ses promenades, lui servant parfois d'appui en plus de cette canne qu'elle emportait partout désormais. Une canne fort simple, pour la Dynaste que sa mère était. Une canne davantage médicale que d'apparat, il ne fallait point s'y tromper. Sans doute l'objet pourrait-il être remplacé par la suite par quelque chose de plus agréable à l'oeil ?

La jeune femme chassa ces pensées de son esprit. Là n'était pas l'important. Il ne fallait pas que sa mère présume de ses forces. Son état s'était grandement amélioré, personne ne pouvait le nier. Et si Saerelys appréciait le fait de se mêler à la foule, d'aller à la rencontre de ces personnes qu'elle cotoyait de part ses activités bienveillantes, la jeune femme ne pouvait point mettre sa mère en danger. Il ne s'agissait pas là d'une décision envisageable pour la guérisseuse qu'elle espérait devenir un jour prochain. La route restait tout de même d'une certaine longueur, pour rejoindre leur autre demeure. Si la chaleur ne serait pas un problème, de même que leur protection de part la présence de quelques gardes à leur service, l'ancienne blessure de sa mère ne pouvait pas ne pas être prise en ligne de compte.




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Quand la famille n’est pas que de sangVaelya Riahenor et Saerelys Riahenor.

Palais Riahenor, an 1066, mois 8
Elle boitait mais sa jambe n’était pas aussi raide et douloureuse qu’elle pouvait l’être certains jours alors elle pourrait pleinement savourer cette journée. Vaelya avait encore des parchemins à étudier sur les dragons, si l’inquiétude s’était évaporée au fil des semaines pour ne laisser qu’aléatoirement des cauchemars venir la hanter il y avait des questions qui restaient sans réponses. L’arrivée de Saerelys avec ces parchemins tant souhaités eut pour effet de lui aire ressentir une pointe de satisfaction mêlée à sa joie de pouvoir observer le doux visage de son aînée. Ce serait définitivement une bonne journée. Telle fut la pensée qui se diffusa dans son esprit alors qu’elle s’approchait de sa fille d’un pas quelque peu trop pressé.

- Je n’en doute pas et nous le guiderons… oh !

Commença-t-elle avant de s’exclamer lorsque ses yeux se posèrent sur le bracelet que Saerelys lui montrait. Les perles d’argiles avaient été inégalement durcies au cœur des flammes par une main encore bien novice, même sans être un maître du domaine de la verrerie il suffisait d’un coup d’œil pour remarquer lorsque l’expérience avait conçu un verre ou bien une mosaïque. Les perles étaient aussi inégalement noircies tandis que les traits tracés censés ajouter une touche décorative étaient à peines visibles lorsque l’œil était capable de les distinguer. Si beaucoup y aurait vu une œuvre ratée, Vaelya y voyait une tentative qui venait du cœur et le jeune Jaemar ne pouvait qu’être félicité pour cela, encouragé sur cette voie. Un sourire s’était étiré sur les lèvres de la matriarche alors même qu’une idée s’était glissée dans son esprit durant l’observation du petit bracelet.

- C’est une attention très louable qui se doit d’être récompensée, dit-elle enfin avant de déclarer vouloir se rendre à l’orphelinat. Il le fallait. Aussi bien pour elle, afin quitter le palais, mais aussi pour les orphelins et tous ceux qui s’occupaient d’eux, cela faisait bien trop longtemps qu’elle ne s’y était pas rendue. Saerelys fit une proposition à laquelle Vaelya fut tentée de répondre par la négative mais il lui suffit d’un regard en direction du mage qui avait cessé de sécher ses mains dans un linge propre, pour se décider à accepter ce qui lui était proposé.

- Ce sera plus sage en effet.

Répondit-elle en se voulant assuré avant d’adresser un hochement de tête à la jeune mage et de se détourner momentanément d’elle avant d’aller prendre ce canne d’usage purement médical qu’il lui était si utile pour l’aide à se mouvoir. Un léger soupir quitta ses lèvres. Le palanquin était un moyen de transport bienvenu en ces conditions, elle ne pouvait pas se permettre de saper de nombreuses longues semaines de soins pour une détermination mal venue. Si la température ambiante n’était guère un souci pour elle, Vaelya redoutait en revanche de se retrouver incapable de continuer à avancer tant elle ne pouvait restait debout un long moment.

- Merci pour tout, dit-elle à l’attention du mage avant de revenir auprès de Saerelys et de glisser son bras sous le sien. Allons-y ! reprit-elles avant qu’elles ne quittent la chambre dont la Riahenor connaissait les moindres détails par cœur suite à ses trois longs mois d’alitement. Leur chemin croisa celui de Galreon à qui elles demandèrent qu’un palanquin soit apprêté sur le champ et le temps qu’elles puissent accéder à l’entrée du palais la litière était prêtre, entourée par quatre porteurs et les gardes qui se chargeraient de leur sécurité pour ce voyage. Avec prudence, Vaelya s’y installa et attendit que Saerelys fasse de même.


- Une idée m’est venue en regardant le bracelet… parmi toutes les possibilités de cadeaux, Jaemar a choisis la verrerie. Pour moi ce n’est pas anodin alors pour le récompenser je songe le mettre sous la supervision temporaire d’un maître-verrier, il pourrait être formé sur cet art qui semble lui plaire !



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Quand la famille n’est pas que de sang.Vaelya Riahenor et Saerelys Riahenor.

Palais Riahenor & An 1066, mois 8.

Ce petit bracelet d’argile détonnait, par rapport au reste de son apparence. Si Saerelys avait gardé du Collège le fait de se vêtir plutôt simplement, malgré le sang qui coulait dans ses veines, elle n’en avait pas moins conscience de son rang. Aussi si elle évitait bien volontiers les riches parures, qui ne faisaient qu’alourdir sa fine et petite silhouette, les étoffes dans lesquelles étaient taillés ses vêtements étaient tissées avec une grande finesse. Et que dire de ce dragon d’ancien valyrien qui reposait autour de son cou ? Dès lors, ces perles d’argile n’en devenaient que plus visibles. Trop sans doute. Si Père s’était trouvé devant elle, jamais la novice ne se serait présentée ainsi, préférant cacher ce présent qui lui avait été fait.


« Aedar m’en voudra peut-être de lier ainsi le dragon dont il m’a fait la propriétaire et ce bracelet, mais je me devais d’y faire honneur ! Le sourire de la jeune femme s’était teinté d’un amusement certain. Je ne pensais pas avoir laissé un tel souvenir à ce petit. Avec toute cette fièvre que ce pauvre enfant avait contracté, ce fait est pour le moins étonnant, bien qu’il ne peut que me flatter. »


Saerelys avait déjà officié auprès de bien des personnes. Hommes comme femmes. Personnes âgées comme très jeunes enfants. Depuis qu’elle s’était intéressée aux arcanes magiques de la guérison, seul un seul de ses patients avait rejoins l’antre de Balerion. Un jeune patient dont le sort était, hélas, d’ores et déjà scellé lorsqu’ils étaient arrivés à son chevet. Il y a de cela quelques mois, jamais il n’avait été question de le soigner, juste d’apaiser ses souffrances jusque dans ses derniers instants. Aussi avait-elle déjà vu ces fièvres si intenses qu’elles en faisaient perdre mots et notions de l’espace et du temps à ceux qui en étaient victimes. Tessarion avait veillé sur Jaemar. La novice n’avait que peu de toutes à ce sujet. Si elle l’ausculterait dès que possible, la jeune femme n’avait que peu de doutes quant au fait que ses troubles et ses maux avaient déjà été oubliés par le petit.


« Tout ira bien, Mère. commença Saerelys, compatissante. Tu pourras bientôt remarcher sans aide, j’en suis sûre. Laisse-toi du temps. Il guérit bien des blessures. La jeune femme se tut, son sourire s’agrandissant légèrement. A moins que tu ne veuilles me fuir, peut-être ? Si tel est le cas, mieux vaut m’en faire part de suite, cela nous évitera bien des peines ! »


Saerelys n’avait pu retenir un rire, en prononçant ces mots. La tempérance de sa mère au sujet de ses propres forces était là une chose rassurante, aux yeux de sa fille. Aussi se permettait-elle d’apaiser cette atmosphère, qui aurait été particulièrement lourde dans d’autres circonstances. Les baumes, les soins et les arts magiques de son mentor ne laissaient entrevoir que le meilleur pour la suite. Un fait dont sa mère semblait avoir conscience, au vu des mots qu’elle adressait au Mage qui se trouvait toujours là. La novice lui adressa par ailleurs un sourire, ainsi qu’un léger signe de la main avant qu’il ne quitte la pièce et que sa mère ne glisse son bras au niveau du sien. C’est donc résolue que Saerelys quitta les lieux à son tour, prenant le soin de calquer sa cadence de marche sur celle de sa mère, afin de ne pas la mettre à la peine.  


Il n’avait guère fallu beaucoup de temps à Galreon pour leur apprêter ce qui deviendrait leur moyen de transport. Plusieurs hommes en armes se trouvaient également là. Saerelys ne manqua pas d’un remarquer Taegon, parmi eux. Une présence qui ne l’étonna nullement, malgré les événements précédents. N’adressant qu’un regard au garde, la novice s’installa à son tour dans le palanquin. Alors que leur petit convoi se mettait en marche, la jeune femme replia légèrement ses jambes contre sa poitrine, profitant des rideaux en partie clos pour observer à sa guise le bracelet qu’elle portait désormais. Une observation que ne cessa qu’au moment où sa mère reprit la parole.


« La verrerie ou la poterie. commenta Saerelys, en frôlant les perles qui roulaient sur son poignet. Je dois t’avouer que la matière utilisée ici me laisse encore perplexe, malgré la bonne volonté dont ce petit a fait preuve. La jeune femme se tut quelques instants. Je compte ausculter Jaemar, lorsque cela me sera possible. Peut-être pourrions-nous discuter avec lui à cette occasion, qu’en dis-tu ? Je ne doute pas un seul instant que ton idée saura l’intriguer. Et si tel est le cas, nous trouverons sans mal un maître-potier ou un maître-verrier pour lui apprendre les rudiments du métier ! »


Prendre soin de ces enfants dont personne ne semblait avoir voulu ne s’arrêtait pas au fait de leur offrir un toit et de la nourriture. Si certains et certaines d’entre eux étaient adoptés par des familles en mal d’enfants, ce n’était pas le cas de toutes ces pauvres âmes. Aussi fallait-il prendre en charge leur avenir de la meilleure des manières possibles et leur donner la chance que leur naissance n’avait pas pu leur offrir. Riahenys n’était-elle pas la mère de bien des Valyriens, à certains égards ? Il en allait de leur mission de prendre soin de ces personnes, les faisant tantôt entrer dans leurs demeures, dans celles de leurs alliés ou leur offrant les bases d’une nouvelle vie.




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Quand la famille n’est pas que de sangVaelya Riahenor et Saerelys Riahenor.

Palais Riahenor, an 1066, mois 8
Pouvoir se lever. Pouvoir se déplacer. Ces deux gestes acquis au cours de la tendre enfance étaient devenus comme innés, si usuels que cela faisait partie de cette vaste tapisserie ouvragée qui représentait Vaelya. De son histoire, ses capacités jusqu’à la moindre qualité ou défaut qui faisaient la femme qu’elle était à ce jour. Ainsi en cette période emplie de douleur, de fatigue, de soins, de cauchemars, ces deux gestes simples étaient désormais un véritable plaisir. Lorsque c’était un bon jour comme celui-ci, elle les savourait d’autant plus, la douleur était présente mais elle restait ténue et ne se réveillait que lorsque la période d’effort devenait trop longue et sa canne lui permettait de ménager cette jambe.

Par-dessus tout, ce qui faisait plaisir à la dynaste était cette énième visite de son aînée qui lui avait apporté les missives demandées. Cela lui faisait un bien fou de pouvoir s’occuper l’esprit en reprenant certaines tâches dans son habituelle gestion du palais, de pouvoir répondre à ces missives qui lui étaient adressées tant par ses cousins que par les partenaires de leur famille. Mais pour le moment ce travail de finances et de relations serait mis en suspens.

La nouvelle que lui apportait Saerelys lui fit chaud au cœur. L’orphelinat existait depuis de nombreuses années et dès la toute première fois où Vaelya y avait posé le pied, elle avait toujours donné du cœur à l’ouvrage. Elle savait se montrer féroce lorsque l’on s’en prenait aux siens mais elle avait toujours été d’une nature douce, ambitieuse et protectrice, il n’était donc pas incongru qu’elle puisse s’occuper avec talent de l’orphelinat. Beaucoup pouvaient éprouver un certain dédain pour tous ces enfants sans la moindre famille pourtant ces orphelins pouvaient être l’avenir de Valyria s’ils étaient guidés. Des diamants bruts qui ne demandaient qu’à être polis. Jaemar était sans le moindre doute un de ces enfants à qui l’on devait donner des opportunités.

Ce fut ce que l’esprit de Vaelya lui amena alors qu’elle examinait du regard le bracelet de perles d’argile au poignet de Saerelys. Elle écouta. Oui peut-être que le pendentif et le bracelet étaient trop éloignés du fait de leur valeur matérielle mais le point commun qu’y voyait la matriarche était la sincérité de ceux qui les avaient offerts : Aedar par amour et Jaemar par cette innocente enfantine animée par la gratitude, teintée d’admiration. Un sourire étira les lèvres de Vaelya.

- Tu ne serais point fiancée à Aedar que l’on pourrait croire que ce petit cherche à plaire à sa future promise, plaisanta-t-elle avant qu’elle ne choisisse d’emprunter la voix de la sagesse en suivant la proposition de Saerelys de faire apprêter un palanquin pour leur trajet vers l’orphelinat. Après elles ignoraient totalement quelle serait la durée de leur visite, il fallait alors se ménager. Son aînée tâcha de la rassurer sur le temps qui serait bénéfique pour la dynaste dans sa guérison, cette dernière hocha la tête avant qu’un petit rire ne s’échappe de sa gorge en entendant la remarque que sa jeune mage lui fit. Si j’avais voulu te fuir, je l’aurais fait depuis bien longtemps, jeune fille !

Aussi bien polie que reconnaissante, Vaelya remercia le mage pour tous les soins qu’il lui avait prodigué durant ces trois derniers mois et elles quittèrent ensemble la pièce. Une fois l’ordre donné à Galreon ne fallut que le temps du trajet jusqu’à la sortie du palais pour que le palanquin soit prêt, porteurs et gardes compris. Chacune leur tour elles s’installèrent à l’intérieur et peu après le convoi se mit en marche. Tandis que Saerelys repliait légèrement ses jambes contre sa poitrine, Vaelya examina quelques instants sa canne très peu ouvragée avant de prendre la parole et d’exposer l’idée qui lui était venue en tête quelques instants plus tôt.

- Je te concède qu’il est difficile de le déterminer, nous lui demanderons lorsque tu l’auscultera. Ce n’est pas un hasard s’il est allé voir un artisan. Discuter avec Jaemar permettra de savoir ce qui le passionne et si le placer sous la tutelle d’un maître-artisan pour lui apprendre le métier de son choix, je pense que ce serait une pratique à étendre au reste de l’orphelinat. Peu importe leur ascendance, ces enfants peuvent être le futur de Valyria si nous en prenons soin.


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Quand la famille n’est pas que de sang.Vaelya Riahenor et Saerelys Riahenor.

Palais Riahenor & An 1066, mois 8.

Aux mots de sa mère, Saerelys ne put retenir un rire. Un rire doux, léger. Presque éthéré. Cette marque d’attention, toute enfantine puisse-t-elle être, l’avait faite vibrer, comme le fracas d’une lame sur un bouclier. Aedar devait la partager avec bien d’autres personnes. Au quotidien, comme dans les moments les plus sacrés de la vie valyrienne. Si nul orage n’était né entre eux pour cela, leur lien était bien trop fort, latent, pour que ces quelques escapades et ses travaux puissent les ébranler, la novice savait que son promis la taquinerait à ce sujet. Il y avait-il une autre personne qu’elle aimait de toutes les fibres de son Être, comme lui ? Telle serait sa question, badine, amusée.  Alors, Saerelys ne pourrait que jubiler de le voir ainsi faussement accablé. Une scène qui se dessinait si précisément dans son esprit que la jeune femme en riait par avance !


« Aedar ne manquera pas de remarquer le présent de son rival, en ce cas. commenta la jeune femme, tout sourire. Car je compte arborer encore quelques temps ce présent ! A moins que cela ne le pousse à me couvrir de d’autres attentions ? Saerelys ne put retenir un rire. Hélas, jamais je ne pourrai porter d’autres parures. Cela me ferait bien trop mal au cœur de songer au fait que la Magie pourrait les dégrader. »


Son dragon d’acier valyrien était là une exception. Il était si solide, déjà composé de Magie de part sa création, pour que Saerelys ne s’inquiète en rien de son sort. ‘’ Il sera ton Dragon. Il veillera sur toi quand je ne pourrai point le faire, ma sœur. Promets-moi de le porter en toutes circonstances. ‘’ Alors, Saerelys avait accepté bien volontiers, esquissant son plus beau sourire. C’était là leur première réelle discussion depuis son départ pour le Collège, à l’abri des regards. Aussi en gardait-elle le plus doux des souvenirs. Un souvenir que la jeune femme chassa cependant bien vite. Un sourire malicieux étira alors ses lèvres. Sur terre, jamais sa mère n’aurait pu la fuir. Dans les airs, la chose aurait été bien différente, cependant.


« Alors je me serais fait un devoir de te retrouver, Mère. Nous avons bien trop d’années à rattraper pour que je ne puisse te concéder le moindre instant de fuite ! » répliqua la novice, tout en conservant son sourire.


La Magie de la guérison était bien éloignée d’une quelconque forme de nescience. Il s’agissait d’un art à part entière, d’une pratique basée sur l’observation, sur la compréhension du fonctionnement des corps de ces Mortels qu’ils étaient. La Magie n’était là que pour activer des processus, des réactions qui permettaient ensuite d’activer la guérison, de l’accélérer. Un art que Saerelys appréciait mettre en pratique. Un art qu’elle avait mené à son terme pour Jaemar. Une réussite de plus que la novice avait exécuté sous les yeux mêmes de son mentor, qui n’avait pu que faire montre de son approbation en la voyant agir. Tel était le paiement qu’elle avait reçu en prenant soin de ce pauvre petit. La reconnaissance de cet enfant et celle de l’un de ses pairs. Deux choses qui valaient bien plus que quelques pièces sonnantes et trébuchantes.


« J’espère que nos deux présences ne le rendront pas muet, en ce cas. Remarqua la novice, rendue songeuse par cette réflexion. Je me demande bien qui a pu lui apporter une telle aide. Ce petit a bien plus de ressources que nous pouvions l’imaginer jusqu’alors ! Qu’il soit aller demander de l’aide lui-même ou en demandant à l’un de nos protégés plus âgés, nous ne pouvons que louer sa pugnacité ! »


Saerelys avait encore à l’esprit cette timidité maladive qui avait marqué l’enfance de Gaelor. Bien des enfants étaient dans un pareil cas. Et pourtant, Jaemar avait pris son courage à deux mains pour lui faire ce présent. Un fait que la jeune femme ne pouvait que reconnaître. Mère avait en cela bien raison. Si ces petits n’avaient pas été baignés dans les flammes comme elle, ses frères et ses sœurs, tous et toutes méritaient de pouvoir atteindre un destin à la hauteur de leurs espérances. Il suffisait d’ouvrir les yeux plus largement pour s’en rendre compte. Laissant à nouveau la pointe de ses phalanges glisser sur les perles de terre cuite, la jeune femme hocha délicatement, à nouveau plongée dans ses pensées.


« Nous verrons cela en temps venu, Mère. Je partage cependant ton point de vue. Notre institution ne doit pas être une solution sur le court terme. Nous devons pousser cette initiative plus loin, de manière plus significative. Ne plus nous limiter seulement à des soldats ou à des serviteurs. Il y a bien d’autres manières de mettre tous ces talents à contribution. »


Une légère secousse fit comprendre à la novice que leur petit convoi était désormais arrêté. Écartant d’une main les étoffes qui les environnaient, la jeune femme remarqua qu’elles étaient arrivées à destination. Quittant souplement le palanquin, Saerelys esquissa un nouveau sourire, aidant sa mère à quitter leur moyen de locomotion à l’aide de l’un de leurs gardes, reconnaissable à son nez camard. Ceci fait, la novice enroula son bras autour de celui de sa mère, aussi bien par affection, que pour la soutenir alors que le reste de son corps était maintenu par la canne. Leur arrivée fit grand bruit, causant un certain désordre dans l’orphelinat. Si les Riahenor prévenaient souvent de leur venue, il leur arrivait de laisser de côté ce protocole, prenant ainsi sur le fait d’éventuels contrevenants.


« Du calme Lysaïs, nous ne sommes ici qu’en visite. déclara Saerelys, apaisant d’un mouvement de main une servante aux yeux pers.
- Bien sûr, Dames Riahenor ! Ve… Veuillez me suivre ! Je m’excuses, notre supérieur n’est pas présent. D’urgentes affaires le retiennent dans le centre de la ville. Je peux le faire ramener, si vous le souhaitez.
- Cela ne sera pas nécessaire. Nous souhaiterions voir le petit Jaemar, pour nous assurer de sa bonne santé. Peux-tu nous indiquer où il se trouve ? »


La jeune femme esquissa un fin sourire, s’excusant une dernière fois pour son supérieur, cherchant l’approbation de Vaelya aux propos de sa fille. Des affaires d’importance devaient le retenir à l’extérieur. Que cela ne tienne, il serait prévenue de leur visite par Lysaïs, ou par une autre personne. Et que dire de leurs autres pensionnaires ? Elles seraient bien assez vite entourées de la plupart d’entre eux ! Il ne suffirait que de quelques minutes pour cela ! Mais pour le moment, seul Jaemar comptait. Cela n’empêcha pas la novice d’ébouriffer amicalement la chevelure de paille qu’une enfant arborait, enfant qui prit un malin plaisir à se glisser dans son ombre, alors que sa mère et elle suivaient Lysaïs jusqu’à l’endroit où se trouvait son jeune patient.  





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Quand la famille n’est pas que de sangVaelya Riahenor et Saerelys Riahenor.

Palais Riahenor, an 1066, mois 8

L’attention du jeune Jaemar était des plus touchantes mais sous cette apparente innocence cela révélait une certaine intelligence dont Vaelya ne doutait qu’il soit doté. Il y avait tant de manière d’exprimer sa reconnaissance. Offrir des fleurs, faire porter une lettre auraient été certes communs mais tout aussi efficaces que la solution finalement choisie. Fabriquer un bracelet de perles était un cadeau intriguant car non seulement il y avait pensé mais par-dessus tout cela pouvait induire qu’il pouvait autant avoir prit en pitié un artisan qu’il pouvait tout simplement en connaître un. La curiosité de Vaelya venait le moindre doute d’être piquée et elle comptait bien obtenir la réponse auprès du jeune garçon, le plus à même de répondre à ses questions ou celles de Saerelys. Au rire de sa fille, la dynaste en esquissa un. C’était si plaisant de pouvoir définitivement quitter sa chambre quand bon lui semblerait, de partager de nouveau des moments avec son apprentie-mage sans que l’odeur des baumes et autres mixtures médicinales n’envahissent ses narines durant de nombreuses et interminables heures. Cette légèreté dont faisait preuve Saerelys était ce que Vaelya adorait voir chez ses enfants et que cela se perpétue auprès de leurs cousins. Les liens entre les membres de leur dynaste était d’une grande importance, autant pour leur propre bien que pour montrer leur force. Un poing était bien plus puissant qu’une main ouverte. La matriarche se contenta d’approuver d’un signe de tête avant que la suite des paroles de Saerelys ne lui arrache un petit rire France.


- Je l’espère !


Elles quittèrent les quartiers de la matriarche et bien rapidement elles rejoignirent l’entrée du palais où les attendait le cortège qui les mèneraient jusqu’à l’orphelinat. Ce ne fut que lorsqu’il se fut mit en branle que Vaelya partagea l’idée qui lui était venu à l’esprit. S’occuper des orphelins, les soigner, les instruire, était une tâche importante qu’elle la dynaste s’était toujours attelée à occuper et si certains d’entre eux étaient aujourd’hui encore auprès des Riahenor, il était certain que cela pouvait être d’entre mieux exploité que de les réserver à des postes de serviteurs ou de soldats auprès d’eux. Aussi bien pour les orphelins eux-mêmes, que pour les Riahenor. Les enfants étaient le futur du peuple valyrien et il fallait leur confier des clés qui leur permettraient de grandir, de montrer un exemple de réussite, la méritocratie de l’armée ne devait pas s’y cantonner.


- Tout à fait et quand bien même le présent qu’il t’as offert partait d’une intention pure, il doit être dignement récompensé pour cela. Courage, volonté et intelligence sont des qualités dignes qui se doivent d’être louées afin qu’elles ne puissent être rejetée plus tard.


Discuter ainsi faisait grand bien à Vaelya qui n’eût guère le temps de songer à la longueur du trajet qu’elles effectuaient actuellement et la pénibilité qui aurait été la sienne si elle avait insisté pour qu’elles se déplacent par leurs propres moyens. Une petite secousse ébranla le palanquin alors qu’il se stoppait définitivement, signalant ainsi aux deux dynastes qu’elles venaient d’arriver à leur destination. Vaelya laissa à Saerelys de mettre pied à terre en première avant qu’avec précaution elle ne la suive, grandement aidée par cette dernière et l’intervention d’un garde. Une fois qu’elle se stabilisa avec l’aide de sa canne, la matriarche laissa son aînée enrouler son bras autours du sien puis toutes deux entrèrent dans l’orphelinat.

Trois mois c’était bien trop long lorsque l’on avait pour habitude de s’y rendre régulièrement et ce certain désordre provoqué par leur arrivée impromptue eu don de lui arracher un petit sourire. Laissant Saerelys converser avec la servante Lysaïs, Vaelya se contenta d’observer ce qui s’offrait à elle, jauger les salutations solennelles qui leur étaient adressées, adressant de chaleureux sourires aux enfants qui venaient observer ce qu’il se tramait puis lorsque son regard se porta à nouveau sur la servante, cette dernière semblait chercher une réponse de sa part.


-Nous devons effectivement voir comment se porte le jeune Jaemar.


Confirma-t-elle avant que la servante n’opine et ne les mènent jusqu’à l’endroit où devait se trouver l’enfant qui les intéressaient. Une petite fille ne tarda pas à se présenter auprès d’elle et alors que Saerelys lui ébouriffait amicalement la chevelure, Vaelya les observa du coin de l’œil avec un demi-sourire qui étirait ses lèvres et lorsque la petite vint se mettre derrière elles, la matriarche posa à nouveau ses yeux devant elle. Avant que le poids de son regard n’alerte sa fille. Leur procession se poursuivit jusqu’à ce qu’elles arrivent à l’entrée d’un des dortoirs, où de nombreux enfants jouaient seuls ou à plusieurs.


- Jaemar ? Jaemar, viens je te pries !appela-t'elle d’une voix suffisamment forte pour que l’on puisse l’entendre.



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Entre Mère rire. En entendant cette douce mélodie qui s’était faite si rare, ces derniers temps, Saerelys esquissa un doux sourire. La vie reprenait son cours. Petit à petit, certes, mais elle reprenait ce chemin qui était le sien. Quel beau cadeau que voilà. Il lui semblait être revenue à cette époque où elle reprenait le chemin du Palais, des réjouissances qui animaient leur si belle Cité malgré la guerre, alors qu’elle venait d’entrer au Troisième Cercle. Dès lors devait-elle jongler entre sa tunique de novice et ses robes de noble jeune femme. Être aux côtés de sa mère pour en apprendre davantage sur ses responsabilités rejoignait ce dernier point. N’était-elle pas amenée à lui ressembler, après tout ?


« Je ne doute pas du fait que Jaemar saura se faire la place qu’il mérite au soleil, le moment venu. remarqua Saerelys, alors qu’elle songeait à nouveau à la conversation qu’elle avait eu précédemment avec sa mère. Bien que je suis certaine qu’il n’est pas le seule. N’est-ce pas, mon enfant ? »


Tout sourire, la jeune femme glissa une œillade à l’enfant qui s’évertuait à la suivre comme son ombre. Alors, les joues de la petite fille rosirent légèrement. Alors, doucement, Saerelys lui tendit sa main libre, prenant la sienne. Elles restèrent ainsi plusieurs minutes, jusqu’à temps que la jeune femme dusse délaisser sa nouvelle protégée pour entrer dans le dortoir où Jaemar se trouvait. Saerelys ne remarqua pas immédiatement son jeune patient, ne le voyant s’approcher d’elles qu’au moment où sa mère l’appela. Tournant la tête, faisait virevolter sa chevelure léonine au passage, la novice finit par remarquer l’enfant. Dans les faits, plusieurs d’entre eux s’étaient détournés de leurs jeux, alors que la voix de sa mère s’était faite entendre. Les choses n’avaient guère pris un tour étonnant. Vaelya était une figure connue en ces lieux, le timbre et la douceur de ses paroles également. Sans doute se seraient-ils approchés en plus grand nombre, si Jaemar n’avait pas fait rapidement part de sa présence.


« Bonjour Jaemar. commença doucement Saerelys, alors que l’enfant se présentait à elles, la tête basse. Comment te portes-tu, depuis ma dernière visite ? J’ai eu beaucoup de plaisir à te lire, ce matin. Aussi voulais-je m’assurer de mes yeux de tes propos. Souffres-tu encore de bouffées de chaleur ? As-tu retrouvé l’appétit ?
- Bonjour, Dame Vaelya et Dame Saerelys. Je… Je vais mieux. Je pense. J’espère.
- Je m’en assurerai par moi-même, si tu le veux bien. Ton état m’a fortement inquiétée mais je vois que tu as déjà repris de tes couleurs, ce qui est très bon signe ! Saerelys esquissa un sourire. Ma mère et moi-même aimerions nous entretenir avec toi. N’est-ce pas, Mère ? »


En prononçant ces quelques mots, la jeune femme avait jeté un regard dans la direction de la matriarche, l’invitant ainsi à expliquer la raison de leur venue en ces lieux. Elle-même ne venait que trop peu souvent en ces lieux. Ses apprentissages au Collège ne lui laissaient parfois que peu de temps pour d’autres activités. Aussi, Saerelys avait bien conscience que les mots de sa mère auraient bien plus de poids que les siens. Ici comme auprès des affidés de leur lignage. Si Jaemar lui vouait une reconnaissance certaine pour l’avoir sauvé de cette fièvre que la novice aurait pu qualifier de palustre, il n’y avait pas dans son regard cette même étincelle pour elle, que pour sa mère. Un fait qui ne blessait pourtant pas la jeune Riahenor. Les choses étaient ainsi faites et elle avait encore beaucoup à faire avant d’atteindre pareil niveau.


« Que dirais-tu de délaisser tes camarades quelques instants et de venir prendre une collation avec nous ? La jeune femme se tut, se baissant légèrement avant de reprendre, plus bas. J’aimerai te remercier pour le présent que tu m’as fais à sa juste valeur. Il me plaît beaucoup, tu sais ? »


Se redressant, Saerelys remarqua que quelques autres enfants s’étaient tout de même approchés, à la suite de Jaemar. Filles comme garçons. Ils étaient peu nombreux, cependant. Les autres préféraient les observer depuis leurs places, quand leurs jeux n’avaient pas déjà repris. Amusée de cette situation, la jeune femme retint difficilement un rire. Il leur faudrait revenir ici, un fois qu’elles se seraient occupées du cas de Jaemar. Et quand bien même cela n’aurait pas été dans leurs idées, la novice ne doutait pas du fait qu’elles n’auraient guère été oubliées et que certains de ces petits seraient venus à leur rencontre, qu’importe l’endroit où elles se seraient trouvées dans l’orphelinat.


« Il semblerait que tu sois fortement demandée, Mère. Peut-être devrais-je te laisser avec tes admirateurs ? Tu dois avoir beaucoup de choses à leur conter !
- C’est vrai que t’as vu des Wyrms, Dame Vaelya ? demanda alors une enfant. Les grands nous ont dit que tu t’étais battue contre eux ! T’as eu peur ?
- N’importe quoi, elle ne peut pas avoir peur ! répliqua Jaemar, avec une certaine véhémence. C’est pas possible ! »


Les nouvelles allaient décidément bien vite. Un fait dont Saerelys n’était guère étonnée. Parmi leurs serviteurs et leurs gardes, une petite partie avait été élevée ici et y avaient gardé des frères et ses sœurs, ou tout simplement une forme de reconnaissance pour ce qui avait été leur première demeure. Lysaïs faisait partie de ce nombre. Le bouche à oreille avait fait le reste et dès lors, le récit du Grand Effondrement avait du faire partie de ces histoires que les plus jeunes se transmettaient désormais, en les déformant au passage. Alors, la novice dévisagea sa mère, s’attendant à une réaction de sa part. Ne connaissant que trop bien la réalité de ses sentiments à ce sujet.





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Après tout ce qu’elle venait d’endurer durant ces trois derniers mois, qu’elle puisse posséder encore la capacité de rire surprit Vaelya qui porta une main devant sa bouche, comme si elle venait d’être propulsée des années en arrière et qu’elle venait de commettre un impair. Pourtant si elle regardait son aînée du coin de l’œil pour observer sa réaction, elle ne ressentait pas la moindre gêne mais elle se sentait plutôt habitée par un sentiment chaleureux. Elle n’osait l’avouer à haute voix, même s’il s’agissait de son enfant et qu’elle lui vouait une confiance sans failles, mais pouvoir rire à nouveau faisait un bien fou et elle avait sans sensation de pouvoir revenir pleinement cette vie qui était la sienne avec le Grand Effondrement. Enfin son esprit avançait pleinement à travers l’instant présent et se dirigeait vers l’avenir enfouissant profondément jusqu’à la nuit tombée le souvenir du wyrms s’attelant à déchirer tissus après tissus, fibre musculaire après fibre, sa jambe. Elle retira sa main, un grand sourire étirant désormais ses lèvres alors qu’elle écoutait la réponse de Saerelys sur la question que représentait le jeune Jaemar dans leur esprit désireux de le récompenser et d’offrir des chances aux orphelins.

- Il me tarde d’observer son plein potentiel !

Répondit-elle d’une voix déterminée avant d’observer la petite fille qui s’évertuait à les suivre telle une ombre dans leur pas et lorsque Vaelya vit Saerelys tendre la main à l’enfant qui s’en empara, son grand sourire se mua en un sourire à la fois touché et amusé par cette scène emplie de tendresse. Saerelys était d’une bonté et d’une sensibilité sans pareille, une fierté parmi les nombreuses autres que la dynaste éprouvait pour chacun de ses enfants et qui ne cessait de se renforcer à chaque année qui s’écoulait. Si elle ne pressait aucun des jumeaux, il lui tardait de célébrer leur union dans le faste qu’ils méritaient et qui serait à la hauteur du nom qui était le leur, qu’ils goûtent à ce sentiment si particulier de fonder leur propre famille. Un jour peut-être elle aurait le plaisir de voir grandir ses petit-enfants, mais chaque chose en son temps. Un demi-sourire amusé étirant cette fois ses traits, elle poursuivit son chemin jusqu’à ce qu’elles arrivent dans une grande pièce servant de dortoir, où de nombreux enfants s’affairaient à différentes activités.

Sans la moindre trace d’impatience dans sa voix, Vaelya appela le jeune garçon d’une voix suffisamment forte afin qu’elle puisse être entendue parmi ces éclats de voix enfantines. Plusieurs enfants se détournèrent de leurs jeux pour commencer à s’approcher mais leur cheminement fut stoppé par l’apparition du jeune Jaemar sur lequel la matriarche posa son regard. Il semblait effectivement aller bien mieux et cela faisait réellement plaisir à voir. Vaelya salua les enfants proches d’elle puis s’approcha du garçonnet auquel Saerelys s’adressait à lui avec douceur.

- C’est exact, j’ai été impressionnée par ce bracelet que tu as fabriqué et j’aimerais que tu nous explique comment tu y es parvenu, répondit-elle en venant lui caresser la joue avec tendresse alors qu’il la regardait avec curiosité.

Elle stoppa son geste lorsque Saerelys reprit la parole à sa suite avant de se détourner pour s’occuper des enfants qui s’étaient approchés d’elles et de Jaemar. Ces enfants avaient toujours touché Vaelya, éveiller sa bienveillance et ce désir de les protéger, les dieux les avaient éprouvés si jeunes qu’il lui fallait toujours s’atteler à rendre leur vie plus douce et s’occuper d’eux comme s’ils faisaient partie de sa propre famille. L’un après l’autre elle prit des nouvelles des enfants qui venaient se présenter à elle. Oui, cela faisait du bien de reprendre cette vie qui avait été mise en suspens.

Son attention fut attirée par la voix de Saerelys. Des choses à conter aux enfants ? Elle fronça légèrement les sourcils, elle n’était guère venue pour s’épancher sur cette périlleuse mésaventure qu’elle avait vécue, elle entrouvrît la bouche, s’apprêtant à répondre à son aînée lorsque la voix d’une enfant l’interrompit. Elle ne pourrait donc fuir devant ses souvenirs alors même que les enfants attendaient à présent une réponse de sa part. Vaelya pris une profonde inspiration puis scruta un à un les enfants alors que Jaemar venait à sa rescousse en clamant qu’elle ne pouvait avoir eu peur face aux wyrms. Serrant les mâchoires, elle se mit ensuite à la hauteur des enfants puis elle soupira légèrement avant de se lancer.

- Oui j’étais au cœur de Fosse-Dragon ce jour-là. J’y ai vu les dragons se battre avec hargne contre les wyrms, certains de ces monstres voulaient même manger les dragonneaux. Il fallait que je les en empêche alors j’ai essayé de détourner leur attention pour que le sénateur Bellarys puisse sauver les petits. Mais alors que j’éloignai le wyrms, une pluie de flèches s'est abattue, l’une d’entre elle s’est plantée non loin de moi et le wyrms en a profité pour m’attaquer… Ma dragonne m’a été d’une précieuse aide pour m'en débarrasser, expliqua-t-elle d’une voix douce même si l’émotion faisait vibrer sa voix sur certains mots. La dynaste était encore hantée par des cauchemars lesquels, dans les premiers temps, lui avaient fait craindre la venue du sommeil, et pourtant elle n’aurait pas cru pouvoir conter si aisément ce moment du Grand Effondrement.

- Sur le moment je n’ai pas eu peur, notre fondatrice Riahenys m’avait bénie de sa force et de sa détermination. Les wyrms représentent une menace mais vous êtes en sécurité ici, poursuivit-elle en leur adressant un sourire rassurant. Ainsi conclu-t-elle en répondant finalement à la question qui lui avait été adressée en premier lieu.

Sur le moment ses craintes avaient été rendues muettes par l'horreur et la détermination mais lorsqu'elle avait repris conscience cela avait été tout autre chose. Silencieuse elle observa les enfants attendant leur réaction, observant ces visages à la fois intrigués par ses paroles que réticents à faire la rencontre avec une wyrms.

- Est-ce vrai que le wyrms t'as fais mal, Dame Vaelya ? demanda un petit garçon.
- C'est le cas, à la jambe. Mais cela va bien mieux à présent, preuve en est avec ma visite aujourd'hui ! répondit-elle en arborant un sourire rassurant. Nul besoin se faisait pour les enfants de savoir à quel point sa capacité à se déplacer était encore liée aux caprices de sa jambe. Si vous me le permettez, je vous emprunte Jaemar quelques instants et je reviens vous voir ! annonça-t-elle avant de se relever prudemment et de se retourner vers Saerelys. Allons-y.



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Palais Riahenor & An 1066, mois 8.

Alors que Mère expliquait à Jaemar l’autre raison de leur venue, Saerelys vit le regard du garçon se poser sur elle. Son regard lui sembla s’illuminer, alors qu’il remarquait qu’elle portait son présent à son poignet. Saerelys retint de justesse un rire attendri, à cette vision. Les enfants avaient cette douceur rare, alliée à une grande naïveté, qui ne pouvait que la toucher. Cet endroit était un monde où les troubles de l’extérieur ne semblaient avoir que peu d’impact, peu d’importance. Là où le Collège pouvait être un lieu oppressant, où nombre de ses faits et gestes étaient épiés, ici, elle n’était que Saerelys. Une âme douce qui pouvait s’exprimer sans crainte, qui serait appréciée pour cela. Alors, la novice observait avec une joie certaine, bien que contenue, quelques enfants approcher sa mère, au point de l’entourer après quelques minutes. Comme elle avait rêvé de revoir cette scène, alors qu’elles étaient toutes les deux en convalescence.


La jeune femme dut cependant se retenir d’intervenir, alors que sa mère pliait les genoux, se mettant ainsi à la hauteur de leurs plus jeunes protégés. Tout juste la novice se permit de poser sa main derrière l’épaule de sa mère, espérant ainsi la retenir si elle était prise d’une quelconque faiblesse. Une ombre passa sur le visage de Saerelys, alors que sa mère faisait le récit de ce qu’elle avait vécu, ce jour-là. Un récit qu’elle avait déjà entendu à de nombreuses reprises, de différentes manières. Grand-Mère avait été la première personne à lui expliquer la raison de l’absence de sa fille. Une version lacunaire, issu de témoins du Grand Effondrement, qui avait été précisée par Mealys, Kaerys et d’autres personnes encore. L’exact vécu de sa mère, la novice ne l’avait connu que plus tardivement. Une pensée qui lui causait encore bien des frissons. Qui causait encore bien des cauchemars à sa pauvre mère, que même les breuvages du Mage ne pouvait encore entièrement effacer…


« Ne vous en faites pas, les enfants. Dame Vaelya pourra venir vous voir plus souvent, à présent. Saerelys esquissa un sourire, aidant discrètement sa mère à se redresser dans un même temps. Vous devez cependant me promettre de ne pas la faire courir en tous sens. Le Mage qui s’occupe d’elle m’en voudrait, dans le cas contraire. La jeune femme se tut, faussement songeuse, tapotant sur sa joue du bout de ses doigts. Peut-être même que j’accepterai de vous faire un tour de Magie ou deux, dans ce cas. »


Ses derniers mots furent accueillis avec un certain tumulte. Rhaelys avait toujours été grandement intriguée par la Magie, réclamant quelques uns de ses sorts dès qu’elle en avait l’occasion. La plupart du temps, son aînée se trouvait bien obligée de refuser, pour mieux accepter plus tard, lorsque ses forces étaient dans un meilleur jour. Saerelys dut cependant rapidement se détourner de cette scène, qui ravissait pourtant son cœur. Mère avait raison. Elles avaient encore fort à faire. En quittant la pièce en compaqgnie de Jaemar, les deux femmes se retrouvèrent rapidement en compagnie de Lysaïs, qui les guida dans une pièce confortablement agencée, dédiée en temps normal à l’accueil des personnes qui souhaitaient se joindre à leur initiative. Sur une table basse, rafraîchissements et fruits, confis ou non, avaient été déposés. Lysaïs s’effaça cependant rapidement, laissant les deux Riahenor en compagnie de leur protégé, fermant la porte derrière elle.


« Je t’en prie, installes-toi. proposa doucement Saerelys à Jaemar, lui indiquant l’une des banquettes, s’installant par la même occasion sur l’autre. Je devrai t’ausculter avant que tu ne retournes jouer avec tes camarades, cela ne prendra que peu de temps. Avant cela, ma mère et moi voulions te poser quelques questions. L’enfant baissa la tête. Oh, ne te torture pas les sangs ainsi. C’est pour une bonne raison que nous sommes là. Une très bonne raison, même ! N’est-ce pas, Mère ? »


En disant ces mots, Saerelys avait adressé un sourire à la matriarche. La jeune femme avait conscience de ne pas être assez souvent en ces lieux pour être une figure entièrement rassurante pour leurs protégés. Jaemar serait sans doute plus à son aise pour leur parler, si c’était sa mère qui initiait la conversation et posait les premières questions. La novice détourna finalement son regard, ôtant délicatement le bracelet de perles de terre cuite qu’elle avait toujours autour de son poignet. Ceci fait, la Riahenor le déposa sur la table, le faisant délicatement glisser jusqu’à l’enfant, l’accompagnant d’un nouveau sourire. Il ne fallait pas que ce petit songe qu’elle refusait ce présent, qui lui avait fait chaud en cœur lorsqu’elle l’avait reçu.





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Il était évident qu’après un tel évènement et trois longs mois d’absence, qu’une telle question allait être posée à Vaelya. Depuis de nombreuses années lorsque le temps était à ses côtés, elle se rendait régulièrement à l’orphelinat que cela soit pour mettre en place les décisions prises ou plus simplement pour rendre visite aux enfants. Elle s’était occupée d’eux, cherchant à améliorer leurs conditions de vie à l’orphelinat et avait récompensé plusieurs d’entre eux en les intégrant dans la garde des Riahenor. Une preuve aussi bien de l’attention sincère qu’elle leur avait toujours porté qu’un moyen de garantir cette loyauté et reconnaissance forgées par les années. Des liens ne pouvaient que se créer et soulever ainsi des inquiétudes lorsque ce genre d'évènement pouvait se produire.

Se trouver au milieu de tous ces enfants n’était pas un moment dénué de la moindre émotion et ce moment actait définitivement ce retour dans la vie valyrienne que la dynaste avait longuement attendu. Bien qu’elle pût être présente pour un sujet des plus sérieux comme ce dont elle devait entretenir le Jaemar, elle ne pouvait empêcher l’allégresse d’envahir la moindre parcelle de son corps comme de son âme alors qu’elle saluait tous les enfants qui se présentaient à elle et qu’elle leur accordait tous ces gestes emplis de tendresse.

Ressasser les souvenirs marqués par les dents acérées des wyrms avait été tout autant une épreuve que la douleur qu’elle avait pu ressentir dans les premiers temps suivant le Grand Effondrement. Il avait fallu du temps avant que Vaelya ne trouve les mots et la force d’exprimer avec exactitude son vécu. Nombreux avaient été ceux qui l’avaient cru morte ou aux portes de l’antre de Balerion, les siens n’avaient pas fait figure d’exception alors que durant plusieurs jours les mages s’étaient attelés à sauver sa vie et sa jambe, n’autorisant aucune visite. Il n’était donc guère étonnant que de nombreuses rumeurs aient pu circuler dans tout Valyria jusqu’à parvenir aux oreilles des orphelins. Beaucoup de choses à leur conter. La remarque de Saerelys avait indéniablement attiré son attention et ne l’avait pas laissée de marbre car la matriarche n’était point venue en ces lieux pour faire remonter une fois de plus à la surface de ces souvenirs, cet épisode douloureux. Elle n’avait que peu de temps pour tenter de détourner l’attention mais la question posée par l’enfant avait définitivement tué dans l’œuf sa volonté de fuir ce récit. Plusieurs secondes s’écoulèrent avant que Vaelya ne concède à fournir ces réponses tant attendues, se mettant précautionneusement à hauteur de ses jeunes interlocuteurs.

Alors que les mots étaient prononcés, traduisant ainsi ses souvenirs, l’étonnement naquit dans une partie de l’esprit de Vaelya car elle ne se serait pas crue capable de pouvoir parler avec une telle fluidité. Les enfants autours d’elle l’écoutait avec une attention qui lui faisait chaud au cœur et la main de Saerelys derrière son épaule lui donnait imperceptiblement ce supplément de volonté qui lui faisait du bien. A présent les enfants savaient et ne pouvaient plus être influencés par des langues peu informées ou peu scrupuleuses, et s’ils risqueraient tout de même de craindre que les wyrms puissent à nouveau apparaître, instinctivement elle chercha à les rassurer. La voix de Saerelys la fit sourire alors que dans le même temps elle l’aidait à se relever et la dynaste ne pu retenir un rire alors que son aînée demanda aux enfants de lui promettre d’être sages, qu'elle leur ferait la démonstration de ses connaissances en magie.

- Ainsi vous constaterez que Saerelys est une grande apprentie-mage, ajouta-t-elle avec un léger sourire aux lèvres tandis qu’elle posait sur sa fille un regard empli de cette fierté qu’elle lui avait déjà partagé.

Les enfants étaient plus qu’heureux de l’annonce faite par Saerelys et il était certain qu’ils attendraient leur retour avec impatience. Alors qu’elles s’étaient toutes deux détournées des enfants qui les entouraient, Vaelya tendit sa main libre au jeune Jaemar qui sembla ravit de ce geste alors qu’il venait s’en saisir pour la presser avec sa force d’enfant. Ensemble, ils quittèrent la grande pièce emplie de vie pour suivre Lysaïs qui les guida vers une autre pièce. Celle-ci était confortablement agencée et Vaelya avisa les rafraîchissements et les fruits qui avaient été disposés à leur attention. Lorsque la matriarche capta le regard de la jeune femme, elle lui adressa un hochement de tête approbateur, cette dernière en fit de même avant de laisser les deux Riahenor et l’enfant. Ce dernier, alors que Saerelys lui proposait de s’installer, entraîna Vaelya dans son sillage avant même qu’elle n’ait relâché sa main. Amusée, Vaelya le suivit et s’installa à son côté.

En effet ! répondit-elle alors qu’elle posait sa canne à côté d’elle avant de prendre deux coupes. Elle en tendit une à Jaemar. Tu es un garçon intelligent et plein de ressources, et nous aimerions te récompenser pour cela. Alors dis-moi, quel est ton petit secret ? Qui es-tu allé voir pour fabriquer les bracelet ?


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Quand la famille n’est pas que de sang.Vaelya Riahenor et Saerelys Riahenor.

Palais Riahenor & An 1066, mois 8.


Les joues de Saerelys rosirent légèrement, alors que sa mère appuyait ses propos. Une réaction que la jeune femme tenta de dissimuler, tant bien que mal, en faisant mine de réarranger sa chevelure. Il n’était pas rare que la novice reçoive de tels compliments de la part de sa mère. Malgré ce fait, fort était de constater que de tels propos lui faisaient toujours un effet certain. Si d’autres personnes lui avaient déjà servi de tels discours, leur teneur était totalement différente lorsque la matriarche se prêtait à de telles pensées. Il ne s’agissait pas là de la flatter, Saerelys en avait conscience. Ces mots, teintés d’un amour maternel qui n’était plus à prouver, n’étaient point le reflet d’une quelconque flatterie, mais une sorte de vérité. Aussi avaient-ils une valeur toute particulière pour la novice qu’elle était.


Jaemar ne semblait pas partager le sentiment de légèreté qui les animaient, sa mère et elle. Craignait-il une certaine forme de punition, s’il avouait le procédé dont il avait usé afin de parvenir à son but ? Au vu de la mine qu’il affichait, la tête toujours baissée et le regard fuyant, Saerelys ne pouvait qu’accorder un certain crédit à cette hypothèse. La novice doutait cependant que le présent qu’elle avait reçu était le résultat d’un quelconque larcin. Il s’agissait d’un objet modelé de manière malhabile, et si l’argile avait du être cuite, peut-être l’avait-elle été par des flammes ronflantes, ou encore en étant enterrées dans un sol meuble à proximité d’un feu d’une importance moindre. Un présent fabriqué par des mains jeunes, peu habituées à un tel travail. Pour le moment, du moins.


« Quelle grise mine que voilà. remarqua doucement Saerelys. N’aies aucune crainte. En ces lieux, ta parole est libre et tout cela restera entre toi et nous. Nous ne souhaitons qu’une chose, comprendre comment tu es arrivé à un tel résultat sans que ton acte ne soit remarqué. La jeune femme esquissa un sourire. A moins que tu ne sois aussi Mage que je ne peux l’être et que tu ne sois doté des mêmes capacités que moi pour passer inaperçu ? »


Les encouragements de sa mère et ses propres mots semblèrent avoir un certain effet sur leur protégé. Si ses yeux restés baissés, un fin sourire était né sur ses lèvres. Une pointe de gêne y était pourtant perceptible. Jaemar semblait cependant plus ouvert à la discussion, désormais. Délicatement, il avait récupéré sa création, l’observant quelques instants, jouant avec certaines des perles d’argile cuite. Perdu dans ses pensées, cherchant ses mots, leur protégé failli prendre plusieurs fois la parole, se ravisant à chaque fois. Une question émergea finalement, bien que prononcée avec appréhension.


« On aura pas de problèmes ? On voulait pas faire de bêtises et ils m’ont aidé parce que je l’ai demandé… J’étais trop timide pour demander de l’aide tout seul.
- Raconte-nous donc cette histoire. proposa la novice, après avoir échangé un nouveau regard avec sa mère. A qui as-tu demandé de l’aide ? A des enfants plus âgés ? Aux personnes qui s’occupent de vous ?
- Non, pas à Lysaïs ou aux autres. répondit le garçon, en secouant la tête. Les apprentis, ils reviennent ici souvent, quand ils ont le droit. Puis, ils ont encore des amis ici, alors… Alors ils m’ont aidé. J’ai jeté les premières billes dans le feu que Lysaïs allume dans la cheminée, quand il faut faire la cuisine. Mais elles étaient pas jolies, pas du tout même. Jaemar secoua légèrement la tête, visiblement désolé. J’en avais d’autres, mais je voulais pas qu’elles soient toutes toute noires, ces perles. J’arrivai même pas à les voir dans les cendres. Puis j’avais pas beaucoup d’argile non plus. C’était que plein de petits morceaux. Mais promis, je l’ai pas volée ! assura l’orphelin. Je l’ai récupéré quand les apprentis venaient. C’était que des restes et j’ai tout mélangé… Quand leurs amis ont vu ce que je faisais, ils en ont parlé à l’un des apprentis. C’est lui qui les a fait cuire correctement pour moi. Et en échange, je devais juste apporter un papier à une fille. Puis les autres, ils m’ont ramené de la ficelle, après l’une de leurs promenades, aussi. »


Jaemar s’était tut, son récit achevé. Ses doigts s’étaient refermés sur les perles d’argile, les faisant rouler entre ses phalanges. Son visage affichait désormais une mine penaude. Jaemar n’était point comme Rhaelys. Le sang de cette dernière lui garantissait en effet une grande résistance aux flammes et à la chaleur. Dès lors, s’approcher d’une cheminée n’était en rien un danger pour elle, ce qui n’était pas le cas pour la majorité de leurs protégés. Saerelys n’avait pu que hausser les sourcils, à la mention de la manière dont les premières perles avaient été cuites. Fort était de constater que Jaemar s’était pourtant montré prudent, prenant garde à ramasser les petites billes une fois le feu réduit à l’état de cendres. Dans le cas contraire, elle aurait sans doute eu à faire avec un certain nombre de brûlures.


« … Mais on a rien fait de mal, Dame Vaela, Dame Mage ? On voulait pas être méchants. Ils voulaient juste m’aider… Puis ce papier, je l’ai même pas lu ! C’est promis ! J’ai pas envie qu’ils se fassent gronder à cause de moi... »


Réaliser un bracelet de quelques perles avait du prendre un certain temps, au vu du processus qu’il avait nécessité. A cette pensée, Saerelys avait baissé les yeux, les posant sur les perles d’argile. Ce présent semblait avoir causé bien des difficultés à Jaemar. Bien des déboires également, à en juger son comportement actuel, alors même qu’il n’avait rien fait de répréhensible. Tout juste pouvaient-elles lui reprocher l’usage d’une cheminée déjà allumée. Peut-être également le fait d’avoir couvert certains de ses camarades lors d’une de leurs sorties, ces dernières ayant été limitées après le Grand Effondrement, pour des raisons évidentes. Elle-même avait sans doute commis pire trouble, dans ses jeunes années, lorsque parents, oncles, tantes et cousins avaient le dos tourné.




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Palais Riahenor, an 1066, mois 8

Elle était une femme dont l’amour maternel qu’elle portait à ses enfants n’était guère à prouver, elle s’était attelée à leur donner la meilleure éducation possible autant pour leur propre bien que pour ce statut qui était le leur en tant que dynaste. Elle avait été celle qui les avaient poussés à tisser des liens avec leur cousins pour qu’ils s’ouvrent et permettent cette cohésion qui était si chère à ses yeux. Saerelys détenait cette place particulière dans son cœur, elle était sa première fille, un cadeau des dieux lorsqu’étaient non pas un seul enfant comme elle avait pu le penser à l’époque mais bien deux. La séparation avait été pénible mais le chemin parcouru avait forgé son aînée et si Vaelya lui exprimait régulièrement la fierté qu’elle éprouvait, il ne s’agissait pas le moins du monde de flatterie mais bien de l’expression d’une pensée nourrie par la plus pure vérité basée sur des faits. Le sang vint rosir les joues de Saerelys et cela ne manqua pas de faire apparaître l’ombre d’un sourire amusé sur le visage de la matriarche alors que sa fille tentait de cacher cette réaction en réarrangeant sa chevelure, il semblait donc qu’elle ne s’habituait guère à cela. C’était pour le mieux : s’accoutumer aux compliments, aussi sincères pouvaient-ils être, était le début de la paresse.

Ce semblant de légèreté prodigué par les deux Riahenor ne semblait pas faire naître le meilleur des effets chez Jaemar dont les sentiments négatifs pouvaient se lire sur ce visage fermé. Cette tête baissée, ce regard fuyant, elle avait pu le voir sur chacun de ses enfants et elle ne doutait pas que le jeune garçon craignait de devoir subir leur courroux s’il s’avérait que le bracelet était le résultat d’un vol et non de sa propre création. La réponse leur viendrait en temps voulu mais il fallait tout d’abord convaincre l’orphelin de leur parler, chacune leur elles s’attelèrent à le rassurer et si la tête restait baissée, un fin sourire étirait à présent ses lèvres. Vaelya lui caressa gentiment la tête avant qu’il ne s’empare délicatement du bracelet présenté par Saerelys, se mettant à l’examiner tandis qu’à plusieurs reprises il tenta de prendre la parole. Patiente, la matriarche lui laissa tout le temps nécessaire jusqu’à ce qu’enfin il ne vienne s’exprimer pleinement et elle lança un regard à sa fille. Cette dernière se chargea alors de lui poser les questions.

Vaelya écouta attentivement le récit, l’expression de son visage fluctuant selon la curiosité ou l’approbation qui pouvaient se succéder. Ainsi donc il avait bien cherché à fabriquer lui-même le bracelet en usant des ressources à sa disposition. Les yeux de Vaelya accrochèrent momentanément ceux de sa fille avant qu’ils ne viennent se poser à nouveau sur le jeune Jaemar. Le vol n’avait point fait partie de son œuvre et cela était pour le mieux, la récompense dont elle souhaitait lui faire part n’en serait que d’autant plus gratifiante. A la mention des apprentis la dynaste pencha légèrement la tête sur le côté sans toutefois prononcer la moindre remarque. L’aide était donc venue à la suite d’une tentative manquant cruellement de réussite mais cette main avait réclamé en échange l’aide du jeune orphelin. Rares étaient les choses qui ne possédaient le moindre coût ou la moindre contrepartie et la création du bracelet ne semblait pas avoir échappé à cette règle.

Une fois son récit terminé Jaemar se mura dans un certain mutisme, faisant rouler entre ses doigts les perles d’argiles qui émettaient de fins tintements lorsqu’elles venaient s’entrechoquer lorsqu’il passait à la suivante. Vaelya poussa un léger soupir lorsqu’il reprit la parole. Elle fin prendre les mains du garçon entre les siennes puis vint déposer un baiser sur chacune d’entre elles, ensuite elle les pressa avec tendresse. Elle l’observa un instant avant de s’éclaircir la voix, captant par la suite l’attention de Jaemar.

- Tu n’as rien fait de mal et je pense que tu as été très courageux de t’approcher aussi près d’un brasier pour tes billes, ce n’est pas donné à tout le monde de le faire. Est-ce que tu voudrais apprendre la poterie ou la verrerie ? Comme ça après tout apprentissage tu pourras fabriquer beaucoup de bracelets ! Un grand sourire ponctua ses paroles. Mais dis-moi, je suis curieuse, qui est cet apprenti et cette fille ?


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Palais Riahenor & An 1066, mois 8.


Restée muette alors que sa mère s’adressait à l’enfant, Saerelys n’en avait pas moins observé  avec attention la scène qui se jouait là. Sa mère avait été son modèle, avant qu’elle ne quitte leur Palais pour le Collège. Dans son enfance, elle avait toujours eu à cœur de l’imiter, de la suivre dans ses déplacements, de boire ses paroles lorsqu’elles étaient prononcées. Il lui semblait être revenue à cette douce époque, qui lui semblait si lointaine désormais, où la Magie ne faisait guère partie de son existence. Le Collège avait changé bien des choses, son avenir en premier lieu. Elle devrait jouer sur deux tableaux, celui de la Magie et celui de sa lignée. A nouveau passer du temps en compagnie de sa mère, l’observer et la mimer, afin de pouvoir la seconder comme il y a de cela des années.


« Dame ma Mère parle fort justement. remarqua finalement Saerelys. Tu as bien fait de demander de l’aide, Jaemar. Nous aurions été fort attristées d’apprendre que tu t’étais brûlé en souhaitant me remercier. La jeune femme esquissa un sourire, comme pour rendre sa précédente remontrance plus douce. Ces apprentis que tu as rencontré sont certains de nos pensionnaires les plus âgés, comme tu le sais. Je pense pouvoir affirmer, Mère pourra me corriger si je fais erreur, que l’un de leurs mentors pourra te prendre sous son aile, lorsque tu en auras l’âge et si tu le désires. Tu as déjà une certaine dextérité, pour une personne de ton âge. Tessarion ne pourrait que prendre ombrage de nos actes, si nous ne t’aidions pas à mettre en valeur les dons qu’elle t’a offert au moment de ta venue au monde !
- Ce serait dans longtemps ? s’enquit le garçon, son regard passant de Vaelya à Saerelys.
- Cela arrivera plus rapidement que tu ne le penses, sans doute. La jeune femme laissa échapper un léger rire. Il te faudra te montrer attentif dans tes apprentissages ici. Un bon apprenti est un apprenti qui sait lire, écrire et compter convenablement. »


Jaemar sembla pensif durant quelques instants, avant de hocher vivement la tête. Dans peu de temps, un apprentissage serait envisageable. Saerelys elle-même était entrée au Collège durant sa douzième année passée en ce bas monde. Et que dire de ces novices, dédiés aux Dieux, qui débutaient leur mission autour de leur dixième année ? Jaemar devrait cependant faire ses preuves d’une autre manière. Ce n’était qu’après cela, qu’il disposerait du droit de suivre cette voie qui semblait l’intriguer et pour laquelle il possédait quelques prédispositions. A l’orphelinat comme ailleurs à Valyria, toute chose voulue devait se mériter. L’enfant ne manquait cependant point de ressources. Aussi, Saerelys ne doutait pas qu’avec un but précis en tête, ses efforts n’en seraient que plus grands encore.


Les autres mots de l’enfant semblaient avoir éveillé un certain trouble, auprès de sa mère. La novice ne savait que penser de cela. Les apprentis en question n’étaient que des adolescents. Aussi n’était-elle que peu étonnée d’apprendre que certains d’entre eux soient sous le coup de quelques béguins. Il en allait de même au Collège, bien que les mots échangés pouvaient prendre des forces bien plus diverses. Les seules limites de la Magie étaient l’imagination des novices et des Mages et leurs forces physiques et mentales. Saerelys chassa ses pensées de son esprit. Pouvait-il y avoir autre chose ? A l’orphelinat, de telles choses finissaient toujours par se savoir, surtout pour ce qui était des affaires de cœur.


« C’était Rhyas. Il est apprenti potier. C’est lui qui a écrit le mot. Je l’ai pas lu, je sais le faire mais il m’a dit de pas traîner et de vite l’apporter à Rhaena. Elle est toujours ici et elle aide parfois Lysaïs à s’occuper des tout petits. L’enfant se tut, observant ses pieds. Je… Je crois qu’ils s’aiment bien. Ils sont toujours ensemble quand Rhyas vient nous voir. L’enfant se tut, relevant la tête, implorant. J’ai fait quelque chose de mal ? Ils ont fait une bêtise ensemble ? »


L’inquiétude de Jaemar était touchante. Avait-il fait quelque chose de mal ? La décision ne revenait pas à la novice. Les relations n’étaient pas proscrites, à l’orphelinat. Dans les faits, il arrivait même assez fréquemment que deux orphelins, une fois prêts à quitter leur foyer, finissent par vivre ensemble. Rhyas et Rhaena étaient des jeunes gens. Peut-être souhaitaient-ils suivre cette voie, une fois que Rhyas aurait achevé sa formation ? Il s’agissait-là d’une possibilité. Le doute était cependant permis, pour bien des raisons. Il leur faudrait sans doute mener leur propre enquête, pour s’assurer qu’il ne s’agissait-là bien là que d’une amourette entre adolescents.




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Quand la famille n’est pas que de sangVaelya Riahenor et Saerelys Riahenor.

Palais Riahenor, an 1066, mois 8

Se trouver face à un enfant baissant la tête comme Jaemar pouvait le faire était un fait loin d'être inconnu pour Vaelya dont la plus jeune enfant n'était âgée que de neuf ans. Cela faisait naître des sentiments contraires en la dynaste qui ne détestait pas cela, bien au contraire : elle appréciait ce qu'elle ressentait même si elle n'aimait jamais voir un enfant dans un tel état. Elle devait être subtile et ferme à la fois pour lui faire ouvrir les yeux et lui montrer que son entreprise n'était pas répréhensible, qu'elle était même encouragée dans un environnement sûr où le jeune garçon serait guidé par un artisan expérimenté qui saurait lui transmettre son savoir. Aider ces enfants était important, c'était pour cette raison qu'elle était capable de mettre autant d'énergie dans la gestion, l'embellissement et le développement de l'orphelinat. Il fallait alors toujours rivaliser d'imagination pour accroître l'aura de cette organisation qu'elle avait appris à gérer d'une main de maître et la formation de certains leur permettrait non seulement de ne pas tomber dans des travers où une issue des plus terribles pourrait les attendre mais cela leur permettrait de faire rayonner le nom des Riahenor dans toute la capitale.

Avec tendresse elle était venue prendre les mains de Jaemar entre les siennes, il fallait qu'il comprenne qu'elle n'était pas venue pour le disputer mais bien pour le récompenser. Lorsqu'elle lui fit part de cette proposition de devenir l'apprenti d'un potier, Vaelya cru voir danser une flamme au fond des yeux du jeune garçon. Là. C'était cette étincelle qu'elle souhaitait voir, cette étincelle qu'elle aimait lire dans les yeux de ses propres enfants. Un nouveau sourire vint étirer les lèvres de la matriarche avant qu'elle ne vienne déposer un nouveau baiser sur les mains de l'orphelin tandis que Saerelys prenait à son tour la parole. Bien que concentrée sur Jaemar, Vaelya écouta les paroles de sa fille qui venait appuyer ses paroles et une fois de plus elle ne pouvait qu'éprouver une profonde et sincère fierté de voir la jeune femme qu'était devenue Saerelys. A la question du jeune garçon la matriarche hocha la tête tandis que son aînée s'attelait à lui répondre : une telle perspective arriverait bien sûr dans de brefs délais. Il sembla pensif durant plusieurs instants mais les enfants de cet âge ne restaient jamais bien longtemps campés sur leurs positions et il hocha vivement la tête pour leur signifier que tout avait bien été compris. Vaelya soupira de soulagement et vint déposer un baiser sur son front. A présent, il restait à en savoir plus sur cette histoire de mot.

Il n’était guère interdit de répondre aux influences de Meleys car la proximité et l’âge étaient des facteurs qu’il n’était possible de contrôler. Mais s’il y avait bien un point que Vaelya craignait c’était que de jeunes âmes se retrouvent au beau milieu d’affaires et qu’ils paient les pots cassés. Fort heureusement il ne s’agissait que d’histoires innocentes mais transposé à l’échiquier politique que représentait le nom Riahenor, un tel messager pouvait se révéler dangereux si les mauvaises personnes l’utilisaient. Rhyas l’apprenti potier était donc celui qui avait écrit le mot à l’attention de Rhaena et ils semblaient être sous l’influence de Meleys. Vaelya senti une certaine vague de soulagement l’envahir alors que ses mains raffermissaient leur prise sur celles de Jaemar.

- Tu n’as pas mal agit, tu as voulu aider un camarade et c’est une valeur que j’encourage ici. Nul ne peut facilement résister aux influences des dieux. Tu ne dois cependant jamais oublier que tu dois toujours connaître celui qui de te donne un mot et celui qui doit le recevoir, sait-on jamais ils pourraient comploter contre toi …et vouloir de jeter dans le bassin de la fontaine !

Vaelya relâcha les mains du jeune garçon puis vint lui ébouriffer les cheveux, lui adressant un léger rire sans jamais abandonner son sourire. Là était la façade mais l’inquiétude était pourtant bien présente. Comment dire à un enfant vivant si proche du peuple de se méfier de tous ? Comment lui dire que transmettre ce genre de mots sans en connaître les raisons ou le contenu pouvait avoir de fâcheuses conséquences pour les trois parties ? Sentant son sourire se crisper, la dynaste vint prendre Jaemar dans ses bras puis elle jeta un coup d’œil à son aînée. Elle l’avait élevée pour faire d’elle une dynaste, Saerelys avait ensuite grandit et aiguisé son regard et son esprit par elle-même alors bien que les années aient pu amoindrir le savoir de Vaelya sur sa fille, elle avait cependant l’intime conviction que ses propres conclusions ne pouvaient être diamétralement opposées aux siennes.

- Allez, va retrouver les autres. Nous nous chargeons de te trouver le meilleur potier pour que tu puisses devenir plus grand que lui ! dit-elle en le relâchant. Elle le laissa saluer Saerelys puis se relevant, elle le regarda partir avec un rictus de douleur déformant sa bouche. Cette innocence pourrait causer bien des problèmes, nous avons eu de la chance aujourd’hui mais demain il pourrait s’agir d’un homme de l’ombre d’Arlaeron ou de Maerion…



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Palais Riahenor & An 1066, mois 8.


Comme la scène qui se jouait là lui semblait familière. Avant d’être des Dynastes, Saerelys ainsi que ses frères et sœurs n’avaient été que des enfants. Des enfants auxquels les Dieux avaient donné innocence et candeur. Deux caractères qu’ils avaient finalement perdu, à force de conseils et d’exemples. A force de remontrances également. Ils étaient des dragons dans un monde de serpents et de vipères. Les premiers trompaient par leurs paroles et leur apparence inoffensive. Les secondes ne cachaient que peu leurs intentions, comptant sur leur venin et leurs autres armes pour blesser. Ou tuer de bien des manières. Leur nom était à la fois une protection et une dague aiguisée dont ils devaient se méfier. Jaemar apprenait désormais une leçon semblable. De Riahenor, il n’avait point le nom. Il en avait cependant l’entourage, ainsi que la protection et le patronage.


« Dame Vaelya a raison, Jaemar. Vous êtes tous et toutes les membres d’une grande famille. Qu’importe la couleur de vos cheveux, celle de vos yeux ou vos origines. Vous êtes ici en votre foyer et vous vous devez de veiller les uns sur les autres. Tu n’as fait que répondre aux principes que nous faisons en sorte de vous inculquer. La jeune femme esquissa un sourire. Cependant, comme tous les frères et sœurs, sans doute êtes vous coutumiers de quelques plaisanteries. Je te sais intelligent. La novice cligna d’un œil, malicieuse. Aussi, je suis certaine que tu sauras éviter de tels désagréments à l’avenir. »


Alors que sa mère prenait leur protégé dans ses bras, leurs regards se croisèrent. De l’inquiétude. Voilà ce que Saerelys lisait dans les prunelles de sa mère. Aussi hocha-t-elle la tête, comprenant par avance que leur entrevue n’était point achevée. Cette idée se confirma, alors que la matriarche renvoyait Jaemar. Alors que ce dernier quittait la pièce, la novice esquissa un sourire, saluant l’enfant d’un petit signe de la main. Se sachant désormais seule, la jeune femme laissa échapper un soupir. L’espace de quelques instants, son attention se porta sur la petite table toute proche, où elle préleva quelques grains de raisin. Portant l’un d’entre eux à ses lèvres, Saerelys écouta avec attention les paroles de sa mère. Ce ne fut qu’une fois quelques grains de raisin dévorés que la jeune Dynaste se permis d’émettre à son tour son avis.


« Tes craintes et tes doutes trouvent bien sûr un écho dans mon âme, Mère. Saerelys joua quelques instants avec un autre grain de raisin, finissant par porter à ses lèvres puis par le croquer. Cet endroit est l’un de nos sanctuaires. Nous ne pouvons souffrir du fait que d’autres y voient un potentiel champ de bataille. Au-delà de nous, cela reviendrait à s’en prendre à ces pauvres petits, qui ont déjà connu un début d’existence pour le moins abrupte. La novice poussa un nouveau soupir, reprenant sur un ton plus bas encore. Hélas, tu sais aussi bien que moi que cela ne les arrêtera en rien, si leurs desseins les poussent à de telles extrémités. »


Son appétit était comme coupé à cette simple idée. Aussi, la novice reposa délicatement les autres grains de raisin dans la coupe dont ils provenaient. Des années durant, Saerelys s’était crue à l’abri de tout cela. A l’abri de toutes ces machinations, protégée par l’enceinte ombragée du Collège. L’attention que certains Mages pouvaient porter à son égard n’était en rien exempt d’intérêt. Cependant, elle en restait quelque peu préservée, son champ d’action restant limité aux couloirs et aux salles du Collège. Elle n’était qu’une femme. Sans doute ne voyait-on d’elle qu’un fil sur lequel tirer, afin d’atteindre d’autres membres de sa famille, plus aptes à exaucer les rêves et les désirs de certains.


« Que préconises-tu, Mère ? Devrions-nous nous assurer de la bonne foi de Rhyas et Rhaena ? A moins que nous ne décidions de renforcer notre présence en ces lieux, de manière à ne point éveiller les soupçons, mais de raffermir notre surveillance ? »


Une fois de plus ne s’agissait-il que d’une confidence, à peine murmurée. Une décision devait être prise. De cela, Saerelys avait parfaitement conscience. Elle n’avait cependant point toutes les connaissances nécessaires pour cela. Qui plus est, sa mère restait celle qui, d’entre elles-deux, connaissait le mieux cet endroit et ses occupants. Dès lors, sa fille ne proposait que quelques idées. Quelques fils sur lesquels la matriarche pourrait tirer afin de tisser une nouvelle toile. Une présence… Il leur fallait plus que Lysaïs et le reste du personnel habituel de l’orphelinat. Un Riahenor. Voilà ce qu’il leur fallait. L’une des têtes de l’Hydre qu’ils formaient.





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Quand la famille n’est pas que de sangVaelya Riahenor et Saerelys Riahenor.

Palais Riahenor, an 1066, mois 8

L’innocence était un trait de trait caractère qui se faisait rare à mesure que les années s’écoulaient, que l’on sortait peu à peu de l’enfance et que l’on s’ouvrait au monde. Peut-être était-ce devenu bien trop rare pour que Vaelya ne puisse totalement le jeune Jaemar sans le moindre avertissement. Il avait voulu bien faire mais le monde était bien plus dur qu’il ne pouvait encore le croire à son âge, peuplé d’homme et de femmes plus intéressés que doté de pure bonté, et à l’avenir il se devrait d’être des plus vigilants : autant pour son propre bien que pour le nom des Riahenor sous la protection duquel il vivait. Vaelya se devait donc de le mettre en garde sans toutefois venir balayer cette innocence qu’elle avait tant pu voir dans les yeux de ses enfants et venir s’éteindre peu à peu. Nombreux seraient ceux qui pourraient profiter du manque d’expérience du jeune garçon et elle devrait se montrer vigilante.

Saerelys vint appuyer ses propos avec justesse et la dynaste ne pu que hocher la tête, en parfait accord avec les paroles de son aînée. Cet orphelinat était le résultat de l’énergie que la matriarche avait mise depuis toutes ces années, seule comme avec l’aide de sa fille, et peu importait d’où venaient les enfants, chacun méritait un traitement égal et une éducation de qualité. L’entraide était un des nombreux principes que les Riahenor cherchaient à inculquer auprès des orphelins et si Jaemar répondait positivement à cela, il devait encore aiguiser son esprit observateur. Vaelya vint prendre le jeune garçon dans ses bras sans manquer d’adresser un regard à sa fille. L’inquiétude était présente malgré la douceur qu’elle avait pu adresser à Jaemar, tant les conséquences d’être l’intermédiaire de communications pouvait avoir de nombreuses conséquences qu’il ne pouvait encore s’imaginer.

Maîtresse d’elle-même, Vaelya attendit que le jeune garçon sorte avant de se relever et de faire part de son inquiétude à sa fille qui l’écouta tout en dégustant quelques grains de raisins. Lorsque Saerelys répondit aux pensées exprimées, la matriarche ne pu réprimer un soupir de soulagement, rassurée de savoir que son inquiétude n’était pas sans fondement. En effet, si nombreux étaient ceux qui se réjouiraient de trouver toute opportunité afin d’atteindre les dynastes, il restait encore une partie d’entre eux qui ne s’arrêteraient pas à l’âge de ce moyen de pression. Vaelya se pinça les lèvres tandis que son esprit visualisait ces enfants qu’elle avait vu grandir, servir le réseau tentaculaire des Maerion. Elle secoua la tête, elle ne pouvait décemment pas se laisser de tels scénarios se produire ni venir polluer ses intentions envers les enfants et l’orphelinat.

- Si Arrax recommanderait la plus de grande des prudence en nous encourageant à nous assurer de leur bonne foi, mon instinct me dit d’écouter Tyraxes et de me montrer raisonnable. Douter de leur sincérité pourrait affecter nos liens avec eux mais aussi avec les autres. En effet, raffermir notre prise sur l’orphelinat est ce qu’il y a de mieux à faire et une présence plus régulière est nécessaire non seulement pour les enfants mais aussi pour montrer aux autres familles qu’elles ne sont point en terres conquises.

Il était tout à fait certain que cela était nécessaire pour tout le monde en ces lieux ainsi qu’au palais mais il restait encore la question de savoir qui serait le plus à même de l’aider en tout temps à l’orphelinat. En effet, si Saerelys était une aide précieuse sur laquelle Vaelya savait qu’elle pouvait compter, elle ne pouvait cependant pas être aussi présente que souhaité tant le Collège devait être prioritaire dans son esprit et ses actions. La matriarche vint prendre à son tour plusieurs grains de raisin qu’elle mangea un à un tandis qu’elle laissait son esprit réfléchir à la question. Il y avait un nom que Tyraxes lui murmurait à l’oreille mais il fallait rassembler les possibilités, écarter les moins utiles…

- Je pense savoir de quelle manière mais il faut que je vous parle. Toi, Aelys et tes frères. Vaelya se rapprocha de Saerelys, venant poser sa main sur son visage, caressant sa joue de son pouce. Je sais que tu as fort à faire avec le Collège mais j’aimerais que tu sois présente, je crains que Gaelor seul ne puisse l’amener à m’écouter. Il est grand temps que nous coordonnions nos faits et gestes pour que tout cela puisse rayonner de la meilleure des manières sur notre nom.


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Quand la famille n’est pas que de sang.Vaelya Riahenor et Saerelys Riahenor.

Palais Riahenor & An 1066, mois 8.


Mère se montrait mesurée dans ses réactions. Dans ses idées également. Dans un premier temps, Saerelys hocha à nouveau la tête, conservant son masque d’inquiétude. Se montre raisonnables. Sans doute était-ce la meilleure des choses à faire. Il y avait en effet fort à parier que le parchemin incriminé n’était, dans les faits, qu’une ode à Meleys. Cet endroit se devait de rester un havre de paix. Un havre de paix loin des bruissements du Sénat, loin du brouillard de la politique également. Une image qui devait persister, au moins pour les apparences. Au moins pour les plus jeunes qui n’avaient connu que quelques automnes. L’enfance était une période douce et d’une courtesse effarante. Une période pendant laquelle les plus âgés se devaient d’user de cette feuille blanche, y traçant à la plume recommandations et conseils pour les années à venir. Pour toutes ces raisons, elles se devaient de s’assurer que ce monde à échelle réduite survive et reste pareil à lui-même malgré les récents événements.


« Tu te montres bien plus avisée que moi, Mère. Saerelys esquissa un sourire. Sans doute me serais-je montrée plus empressée que toi pour résoudre une telle situation. Je te rejoins cependant sur ce que tu avances. Meleys a toujours fait tourner bien des têtes. Sans doute sommes-nous devant une pareille affaire. Lysaïs pourra sans mal témoigner de la bonne foi de nos deux protégés, si nos doutes venaient à se prolonger à leur sujet. Le Grand Effondrement nous aura éloigné de cet endroit, c’est là un fait indéniable. Notre absence a pu être remarquée, mais nous sommes désormais en mesure de la faire oublier. »


Maerion et Arlaeron avaient été touchés aussi durement qu’eux par la catastrophe. Chacun avait du panser ses blessures. De prendre du repos également. Il était cependant hors de question de leur laisser l’opportunité de faire main basse sur ce qu’ils avaient construit. Et ce, qu’importe le domaine dont il était question, de leurs vendanges à leurs protégés de chairs et de sang. Des questions persistaient cependant dans l’esprit de la novice. Étaient-elles suffisamment remises pour cela ? Sa Magie n’était plus sujette à de grandes faiblesses, c’était là un fait avéré. Quant à ses contusions et à ses minimes blessures, elles faisaient d’ores et déjà partie d’un passé que la novice préférait oublier.


Les inquiétudes de la jeune femme étaient toutes tournées vers sa mère, dans les faits. Saerelys n’avait guère le savoir d’un Mestre ou d’un Magister en la matière. La blessure que sa mère avait reçu ne pouvait que lui faire du mauvais sang. L’orphelinat n’était pas le meilleur endroit pour trouver du repos. Leurs protégés étaient accoutumés à la présence de la matriarche des Riahenor. Aussi se permettaient-ils de quémander son attention dès qu’ils en avaient l’occasion. Alors que sa mère reprenait la parole, Saerelys sortait de ses pensées. Leur parler ? A eux-quatre ? La décision à prendre ne pouvait qu’être d’importance.


« Je serais là, Mère. La jeune femme avait délicatement déposé sa main sur celle de la matriarche. Le Collège a été ma famille durant près de neuf ans. A présent, je me dois d’être présente pour toi. Pour Aedar, Aelys, Gaelor et Rhaenys également. Pour nos cousins et nos cousines qui m’ont tant manqué. Tu as ma parole, Mère. Je suis revenue et je resterai parmi vous. »


Comme les jours lui avaient parfois semblé nuageux au Collège, lorsque Saerelys se trouvait loin des siens. Son humeur avait été bien pluvieuse également. Le Troisième Cercle avait été en cela un réel rayon de soleil. Son apprentissage avait été une grande source de réjouissances, loin s’en faut. Malgré cela, son cœur avait toujours ressenti cette absence lancinante. Il y avait tant de choses à rattraper. Tant de choses à apprendre du monde extérieur, par rapport à celui qu’elle avait laissé derrière elle, il y a de cela neuf ans. C’était donc sans la moindre hésitation que la novice formulait cette promesse. Elle serait là.





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Quand la famille n’est pas que de sangVaelya Riahenor et Saerelys Riahenor.

Palais Riahenor, an 1066, mois 8

Prudence était mère sureté, en particulier dans ce monde qui était le leur et jamais les Riahenor ne devaient oublier l’histoire qui était la leur. Ils étaient des dynastes, des descendants de la première femme élue d’Arrax au côté de deux hommes. Leurs ancêtres avaient fondé puis dirigé Valyria avant que des parvenus ne commettent un meurtre, qu’ils ne viennent renverser cet ordre établi. A ce jour chaque Riahenor se devait être aussi vigilent qu’il ne devait travailler avec ardeur pour le prestige de ce nom qui était le leur et qu’ils portaient avec une fierté sans commune mesure.

Si Vaelya pouvait légitimement se montrer inquiète que les moyens de communication entre les jeunes orphelins touchés par le regard de Meleys puissent être détournés afin de nuire à sa famille, elle devait cependant se montrer raisonnable. Si elle commençait à montrer qu’elle doutait de la sincérité des deux jeunes gens, elle risquait de prendre la confiance que chacun de ces enfants lui portaient.  Non seulement il s’agirait-là d’un crève-cœur pour elle après toutes ces années à développer et entretenir l’orphelinat, toute cette énergie dépensée pour que ces importants mécanismes pour fonctionner sans accrocs, mais il s’agirait de la perte d’un avantage certain sur toutes ces familles qui souhaitaient voir les dynastes perdre définitivement de leur superbe.

Saerelys hocha la tête aux paroles de la matriarche qui ferma les yeux quelques instants, rassurée que sur ce point elles n’étaient pas en désaccord. L’orphelinat devait rester un lieu d’accueil paisible pour les orphelins de la ville et non pas un terrain où la suspicion devait régner. Lorsque son aînée pris la parole, Vaelya l’écouta avec attention, hochant la tête par intermittence pour montrer son accord avec ce qu’elle disait. Lysaïs était une femme en qui elles avaient confiance et Saerelys avait parfaitement raison lorsqu’elle disait qu’elle saurait témoigner de la bonne foi des deux jeunes gens. Lorsqu’elle aborda le Grand Effondrement qui avait ainsi causé l’absence des Riahenor à l’orphelinat durant plusieurs mois, Vaelya resserra la prise de sa main sur sa canne.

Nombreux avaient été ceux impactés par le Grand Effondrement, qui avaient vu des proches être emportés dans l’antre de Balerion ou être sévèrement blessés lorsqu’eux-même l’étaient. Et nul n’avait été épargné, faisait partie du peuple ou étant dynaste, tous ceux qui s’étaient trouvés sur la Place des Esclaves ou qui s’étaient rendus à la Fosse-Draconique avaient connu le même traitement. Mais pour autant il ne fallait pas que Vaelya ne reste absente plus longtemps de la vie valyrienne, de l’orphelinat, elle devait se montrer forte pour les siens aux yeux de la société. Elle devait donc s’adresser à ses enfants dans les plus brefs délais, ensemble ils devaient agir autant pour leur bien personnel que pour leur nom. Il était d’une grande importance que leur nom résonne dans les rues de la capitale et soit pendu sur toutes les lèvres. La matriarche l’annonça alors à son aînée qu’elle sembla tirer de profondes pensées.

- Merci Saerelys, j’ai toujours su que je pouvais compter sur toi. Je suis fière que tu sois mon enfant, dit-elle en se rapprochant de sa fille. Elle vint lui caresser la joue quelques instants avant de venir replacer une mèche de cheveux derrière l’oreille de son aînée. Il est grand temps de leur montrer que Riahenor n’est pas un nom qui est inscrit sur le papier qui peuvent se permettre de tourner en dérision ou d’oublier… Non, il fallait que chacun se souviennent que les dynastes n’étaient point présents pour faire de la figuration et de se contenter d’un prestige qui se ternissait à mesure que les générations se succédaient. Il fallait qu’ils se souviennent qui avait été élu par le Dieu des dieux. Une douleur dans sa jambe arracha un rictus à Vaelya qui s’empressa d’adresser à Saerelys un sourire rassurant, ne souhaitant pas qu’elle s’inquiète. Rentrons, je commence à manquer d’énergie, dit-elle avant de prendre le bras de sa fille, prête à rentrer au palais pour se reposer.




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