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Affaires de familleVaelya, Aelys et Saerelys Riahenor.

Palais Riahenor, an 1066, mois 8

Avec la précieuse aide de Galreon et de plusieurs esclaves, le bureau de Vaelya avait été aménagé afin de pouvoir accueillir librement plusieurs invités en même temps et tout avait été fait pour rendre les lieux encore plus agréables qu’à l’accoutumée. Le soleil serait bientôt à son zénith et Vaelya avait demandé que leur collation frugale leur soit apportée dans son office avec une cruche de cette boisson dont elle avait découvert la saveur si particulière que rendait l’association de la menthe au sureau. Un breuvage sucré et frais qui saurait les désaltérer et accompagner décemment le poisson qui leur serait servi.

- Gaelor, j’attends bien évidemment tes réflexions sur les sujets que nous aborderons avec tes sœurs, commença Vaelya alors qu’elle rassemblait différentes lettres de leurs cousins ainsi que des missives comptables. Pourras-tu nous faire le contre-rendu de notre entrevue ? Il est nécessaire que nous en gardions une trace.

Vaelya avait souhaité que tous ses enfants participent à cette entrevue mais Aedar en sa qualité d’héritier de leur famille se devait de remplir de nombreuses obligations auprès du patriarche. Ainsi seuls Saerelys, Aelys et Gaelor seraient présents pour échanger sur les meilleures manœuvres à entreprendre pour le rayonnement de leur dynastie. Avec la prudence qui était devenue sienne depuis qu’il lui était possible d’à nouveau marcher, avec l’aide d’une canne s’entendait, elle se retourna vers son fils et tendit la main pour venir lui caresser la joue avec douceur. Un sourire tendre, teinté de fierté, étira ses lèvres. Il n’était pas le plus extraverti de ses enfants mais l’esprit qu’il avait pu développer jusqu’alors était des plus impressionnants et la matriarche ne pourrait jamais émettre le moindre doute quant à sa capacité à émettre des idées, ni le blâmer si dans la pratique cela pouvait se révéler être des échecs.

Alors qu’elle stoppait son geste et retirait sa main, Vaelya hocha la tête à la réponse de son fils. A présent, tout était prêt et ses filles devraient arriver d’un instant à l’autre. Alors qu’elle se retournait vers son bureau pour prendre les différents documents, des bruits de pas ne tardèrent pas à se faire entendre dans le couloir. Les retrouvailles avec chacun d’entre eux durant sa convalescence avaient été fortes en émotions et si elle chérissait le moindre de ces souvenirs, il était aujourd’hui plus que temps de se dédier à l’instant présent et à l’avenir. Ensemble ils définiraient les moyens utilisés pour s’ancrer plus en profondeur dans les esprits valyriens.

- Les filles, entrez ! lança-t-elle avant que n’apparaissent successivement le visage de Saerelys puis celui d’Aelys. Elle les accueillit comme elle avait l’habitude de la faire, avec joie et amour non dissimulés, et d’un geste de la main leur désigna les confortables banquettes.

- Je vous en prie, installez-vous. J’ai demandé à ce que l’on nous porte de quoi nous restaurer, déclara-t-elle avant que de nouveaux bruits de pas ne se fasse entendre et qu’un ballet de serviteur ne vienne animer l’office de la dynaste. Rapidement les effluves des épices servant à révéler le goût du poisson se diffusèrent dans la pièce, le plateau fut déposé sur une table, accompagné de légumes ainsi que plusieurs carafes de cette boisson qu’elle avait demandé de préparer. Vaelya s’installa sur sa banquette tandis que des coupes étaient servies et servies à chacun des Riahenor présents dans le bureau de la matriarche.

- Je vous remercie d’être présents. Si je vous ai demandés c’est parce qu’à la suite de ces trois mois quelque peu particuliers, nous devons nous replonger dans la politique valyrienne et cela commence par ce que notre nom évoque. S’il est toutefois indéniable que les actions de Saerelys et les miennes ont été remarquées lors du Grand Effondrement, nous ne pourrons éternellement nous en contenter. Il faut que nous en tirions parti afin d’attirer ces regards sur des éléments plus… durables, commença-t-elle avant de boire une gorgée de sa coupe.




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Affaires de famille
feat. Vaelya et Saerelys Riahenor

Palais Riahenor, an 1066, mois 8

Ses doigts se plantaient avec délectation dans l’argile, le façonnaient, le modelaient, le sculptaient. Son esprit laissait éclater toutes les facéties de sa créativité et voguait sur des territoires inconnus. Depuis que les temps de paix étaient revenus à Valyria, Aelys ne boudait plus son plaisir de se consacrer pleinement à ses activités artistiques, jonglant entre le dessin, la peinture et la sculpture sur argile ou de marbre. Toutefois, elle trouvait un contentement inégalité à manipuler la matière fraîche et docile de la terre glaise. Cet art requérait une exigence que personne n’aurait cru que la deuxième Dame des Riahenor était capable de donner. C’était pourtant au travers de cette pratique rigoureuse que la jeune femme vivait ses plus grandes passions. Cela n’incluait hélas pas qu’elle soit entièrement fière de ses œuvres, la plupart redevenant poussière. Un perfectionnisme qui avivait tous ses besoins d’excellence et la poussait à recommencer, encore et encore, jusqu’à ce qu’elle soit satisfaite.

Tout en modelant à sa guise, Aelys songeait à ses nombreuses créations s’amoncelaient dans ses ateliers. Il ne pourrait toujours être question d’en faire des présents pour sa famille ou des amis. Sa soif de reconnaissance réclamait que son labeur soit visible d’une autre manière. Aussi songeait-elle dans les creux secrets de son esprit à ce qu’elle ne propulse ses œuvres sur le marché de l’art. Son nom seul ne saurait la faire briller, mais un éventuel pseudonyme masculin pourrait lui conférer ses premières lettres de noblesse et une notoriété acquise avant qu’elle ne révèle la gloire des Riahenor au travers de ses créations. Cependant, cela ne pouvait être l’unique contribution qu’elle apportait à l’image ternie de leur glorieuse dynastie. Souvent, ses heures créatives se mettaient au service de diverses solutions pour amener des moyens de prospérer maintenant que la guerre n’était plus et que l’allégresse de la victoire enflait encore les rues de Valyria. Son cerveau se mettait en branle pour tisser des stratagèmes, mais elle devait bien admettre qu’elle n’était pas l’esprit le plus sagace de cette lignée. Aussi songeait-elle discrètement de son côté, et lorsqu’il lui semblait qu’une idée n’était pas trop mauvaise ou trop audacieuse, elle la présentait d’abord à Gaelor qui se faisait premier censeur. Son intelligence était vive et pleine de ressources, aussi identifiait-il vite lorsqu’une solution avait du potentiel ou lorsque l’enjeu était trop risqué.

Surtout, n’oublie pas l’entrevue avec mère aujourd’hui.

La voix de Gaelor résonna subitement dans son esprit et la arracha un sursaut. Il était vrai que, plus tôt dans la matinée, ce dernier était venu lui rappeler ses obligations, sachant combien son esprit pouvait se perdre dès lors qu’elle était dans son atelier. Sautant de son tabouret, elle observa la place du soleil dans le ciel, astre presque à son zénith. Aussi pressa-t-elle le pas, nettoyant maladroitement ses mains sur son tablier qu’elle arracha et jeta au sol avant de quitter les lieux. D’une marche accélérée, elle parcourut les longs et fastueux couloirs du Palais Riahenor jusqu’à retrouver la silhouette de sa sœur Saerelys devant le bureau de leur mère. Un sourire enjoliva ses lèvres tandis qu’elle venait déposer un léger baiser sur sa joue, le souffle encore court de sa précipitation. « Toujours à l’heure, Sae. » constata-t-elle. Moquerie innocente et tendre avant de constater qu’elle n’était parvenue à enlever en rien l’argile qui souillait ses mains et formait maintenant des craquelures sur sa peau pâle. Une légère grimace marqua ses traits avant que Vaelya ne les invite à rentrer. Saerelys prit les devants, suivie de près par sa cadette qui offrit un chaud et tendre sourire à sa mère avant de prendre place sur une banquette comme leur désigna la Dame du Palais Riahenor. Cernant la présence de Gaelor dans la pièce, Aelys ne manqua pas de lui jeter une œillade mutine.

« Quelle excellente idée, mère. Je meurs de faim ! » s’enthousiasma Aelys à la mention des mets qui allaient leur être apportés. Plongée dans ses créations, elle ne s’en était guère rendu compte, mais le temps avait creusé son appétit. Finalement, les serviteurs entrèrent et disposèrent les plats savoureux et aux fragrances subtiles. Cette profusion délicate ne fit qu’attiser sa faim. Les mains toujours couvertes de glaise sèche, Aelys attrapa sa coupe remplie d’un liquide frais et aux effluves sucrées. Sa mère, en l’absence de Maegon et Aedar, s’impliquait grandement dans les affaires liées au prestige de la maison Riahenor. Aussi ne fit-elle aucun détour pour annoncer les enjeux de cette réunion familiale. Un léger voile passa dans le regard de la jeune femme à la mention du Grand Effondrement. Son regard s’attarda sur la canne qui servait d’appui à sa mère malgré ses longs mois de convalescence et les soins attentifs qui lui avaient été prodigués. Outre l’angoisse qui lui avait déchiré le cœur à l’idée d’avoir pu perdre un membre de sa famille, Aelys nourrissait encore le regret et la colère de ne point avoir été présente. Comme le mentionnait Vaelya, sa mère et sa sœur avaient pu se distinguer au-delà de toutes espérances. Des feux qui ne lui étaient pas dédiés, recluse au Palais à l’heure de la catastrophe. Cependant, cela ne devait pas l’empêcher de mener sa propre croisade et d’apporter sa pierre à l’édifice.

Arguant que sa mère leur laissait à présent la parole, Aelys se permit de premières idées qui lui venaient tout naturellement et auxquelles elle avait déjà réfléchi par le passé. « La fin de la guerre et les décisions de père n’ont laissé qu’une piètre image des Riahenor au regard de Valyria… Toutefois, le Grand Effondrement nous offre l’opportunité de prouver que nous ne restons pas indifférents à la misère de moins chanceux que nous. » Aelys n’effaçait pas la souffrance qui s’était inscrite dans sa famille suite à la catastrophe, toutefois, ils pouvaient bénir les Dieux que la vie de tous les Riahenor ait été épargnée, comme à la guerre contre l’Empire de Ghis. « Sans doute pourrions-nous apporter notre aide et notre soutien ? Que soit pour la reconstruction de la Place, ou pour les nombreux blessés qui portent de dures séquelles. » Aelys marqua une pause avant d’enchaîner sur ce qui lui tenait à cœur dans le propos qu’elle tenait. « Je pourrai m’en charger et m’afficher auprès des bonnes œuvres… Ce n’est rien qu’une femme ne peut faire diligemment, n’est-ce pas ? » D’autres idées fourmillaient dans son esprit, avide de partir en quête d’aventures, mais elle se mordit la langue pour s’interrompre. Si la jeune femme n’était pas devenue plus sage dans ses idées, elle avait appris l’art de savoir les présenter autrement.




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Affaires de famille.Vaelya et Aelys Riahenor.

Palais Riahenor & An 1066, mois 8.


Dès la fin de ses enseignements quotidiens, Saerelys avait quitté l’enceinte du Collège avec un empressement certain. Un empressement qui n’avait pu qu’amuser Kaerys, en plus de l’étonner. Le ciel avait encore sa couleur cérulée, si clair qu’elle annonçait une belle journée. Une belle journée qu’elle-même comptait passer dans l’un des jardins de Valyria. Une proposition que la jeune femme avait même formulée à son amie. Amie qui avait poliment déclinée une telle offre, bien que regrettant de ne point pouvoir l’accepter. Un regret qui semblait partagé, au vu de l’étincelle qui s’était installée dans le regard presque pers de sa camarade. Une mission d’importance l’attendait. Kaerys ne la laissa partir qu’en l’échange d’une promesse qu’elles se retrouveraient vite, que tout cela n’était que partie remise. Une promesse que l’autre novice accepta bien volontiers d’honorer, en un autre jour.


Une promesse qui lui coûta cependant quelques précieuses minutes. Aussi, l’empressement de la jeune femme était pour le moins manifeste, alors qu’elle se passait un peu d’eau sur le visage, ne profitant guère de la fraîcheur du liquide hyalin sur sa peau rendue poussiéreuse par son seul trajet. Sa tenue ne pouvait attendre, sa tunique sombre de novice n’étant guère digne de son rang, entre ces murs, bien que confortable. L’idée de se plonger dans un bain agrémenté de quelques plantes halophiles ne lui manquait pas, cependant, alors que la Riahenor choisissait une robe taillée dans une étoffe bleutée pour nouvelles écailles. Hélas, Saerelys n’avait guère le temps pour cela. Délaissant sa sacoche dans sa chambre, passant un rapide coup de peigne dans sa chevelure légèrement bouclée pour en ôter la poussière et le sable qui s’y étaient accumulés. Tout cela s’était passé à une vitesse telle que la jeune femme avait l’impression de sentir son sang brasiller, éveillé par toute cette agitation. Un fait que la novice préféra juguler. Son potentiel lui serait utile en d’autres circonstances.


C’est donc le souffle court que Saerelys parvint devant le bureau de sa mère. Juste une poignée de minutes. Voilà ce qu’il lui restait pour reprendre son souffle, retrouver contenance également. N’était-elle pas la fiancée de l’héritier de ces lieux ? Une héritière à sa manière, de part leur naissance commune ? Telle était la raison de la rapidité de ses gestes pour se vêtir convenablement. Depuis son entrée au Troisième Cercle, telle était son existence, à la fois novice et dame de haut rang. Fort heureusement, le rouge qui lui était monté aux joues de part toute cette précipitation s’était évanoui, au moment où Aelys fit son apparition. Alors, Saerelys accueillit sa cadette avec un large sourire, laissant échapper un léger rire alors qu’elle écrasait un léger baiser sur sa joue.


« Il m’a fallut prendre bien des raccourcis pour cela, Aelys. avoua l’aînée, une pointe de gêne dans la voix. Le principal est que nous soyons là toutes les deux. La jeune femme se saisit délicatement de la main de sa sœur, l’observant. Il semblerait que nous ayons été toutes les deux tirées de nos occupations ! »


Le sourire de la jeune femme s’était fait mutin, alors qu’elle tenait toujours dans sa main les phalanges de sa sœur. Des traces d’argile s’étaient comme imprégnées dans la peau d’albâtre de sa cadette. Il n’y avait cependant nulle taquinerie dans la voix de la novice. Il lui avait été possible de se rendre compte des talents artistiques de sa cadette, alors même qu’elle se trouvait au Collège. Ce petit portrait de Rhaelys, que Saerelys avait conservé si précieusement, faisait partie de ses créations. Et que dire de ce dragon, que leur petite sœur lui avait confiée, afin de s’assurer qu’elle reviendrait bien en leur foyer ? Toutes ces petites pièces portaient l’empreinte, des fragments d’âme, de sa sœur cadette. Des fragments qu’elle avait chéri plus que tout au monde, alors que la novice se trouvait loin des siens. Aussi, cette petite couche de terre n’était en rien source de moquerie. Bien au contraire.


Lorsque leur mère leur intima d’entrer, Saerelys s’exécuta bien volontiers, suivi de près par Aelys. Adressant un sourire et un léger signe de la main à la matriarche, la novice prit volontiers place sur l’une des banquettes laissées à leur disposition. Remarquant Gaelor non loin, son aînée lui adressa un sourire, devenu compatissant. Ce dernier lui répondit par la semblable, non sans avoir adressé un signe de la tête à leur mère, montrant ainsi qu’il se plierait à ses demandes. Ainsi, tous et toutes étaient présents. Du moins, si on exceptait l’absence d’Aedar. Un fait pour lequel la jeune femme ne pouvait qu’éprouver une infime tristesse, ne comprenant que trop bien les raisons de son absence. Sa peine s’arrêtait donc là, sans se changer en colère. Ils se retrouveraient bien assez tôt. Les Dieux ne pouvaient les tenir séparés bien longtemps.


Piochant du bout des doigts dans l’un des plats qui se trouvait à sa portée, Saerelys prit le temps de déguster une bouchée de poisson avant de reporter son attention sur les autres membres de son lignage. Dès lors ne restait-il plus aucune trace d’amusement sur son visage. Une mine impassible, songeuse, avait remplacé cette étincelle moqueuse qui animait alors son regard et ses traits. C’était donc cela, la nature de cette rencontre d’importance. Le Grand Effondrement. Les Riahenor. Leur passé. Leur présent. Leur avenir également. Et dire que tout cela rendait déjà son esprit bourdonnant. Un bourdonnement que la novice ne fit cesser qu’en prenant une grande inspiration, remerciant par la même occasion la fille de Galreon qui se trouvait derrière elle, lui tendant une petite coupe d’eau claire afin qu’elle puisse étancher sa soif.


« Tu parles justement, Mère. déclara, posément, Saerelys. Fort justement, même. La jeune femme se leva, esquissant quelques pas, songeuse. Nous ne pouvons nous contenter de fondations de sable. Nous ne ferons que nous enfoncer dans les méandres d’un lointain passé, si nous agissons de la sorte. Saerelys redressa la tête, glissant l’une de ses mèches derrière son oreille. Nous devons penser à l’avenir. A notre avenir. »


En prononçant ces quelques mots, la jeune femme avait hoché la tête, appuyant ainsi ses propos. Un tel problème lui était déjà venu à l’esprit. Au Collège, cela lui embrumait parfois l’esprit, alors qu’elle cherchait le sommeil. Car elle-même était souvent qualifié d’espoir. Une Mage parmi les Riahenor. La première depuis des générations. Dès lors, les choses se devaient de changer.   Les plantes savaient s’adapter à des climats arides, ou au contraire, glaciaux. Sans quoi, leur survie était indubitablement menacée. Il leur fallait agir de même. Profiter de cette mise en lumière pour croître à nouveau. Pour devenir autre chose à partir du même terreau dans lequel les premières fleurs de leur lignage avaient éclos.


« Je partage ton point de vue, ma sœur. laissa finalement échapper Aelys. Riahenys n’aurait laissé passé un tel affront. La jeune femme se tut, prenant alors conscience de ses propres paroles. Riahenys… reprit la novice. Riahenys est la mère de Valyria. Ses enfants ne devraient pas mourir de faim par la faute de ses descendants... »

La fin de la phrase de Saerelys était morte dans un soupir. Le Sénat lui avait toujours semblé être une place bruyante, parfois plus proche de l’Arène que d’une salle où le destin de leur nation devait se jouer. Aussi ne s’était-elle intéressée que tardivement à ce fait évoqué par sa cadette. Tant d’efforts réduits à néant. Père ne se trompait pourtant que peu. Alors pourquoi remettait-elle ainsi sa parole en doute ? Sa décision ? Avait-elle bien fait d’évoquer les choses ainsi, devant les siens ? Après tout, elle n’était que la fiancée de l’héritier, non pas l’héritière de son lignage…


« Veuillez m’excuser. Mes mots ont dépassé ma pensée. avoua finalement Saerelys, retrouvant le sourire. User de mes dons pour le plus grand nombre ne devrait pas être de l’ordre de l’impossible, si cela peut t’être d’un quelconque secours, Aelys. Hélas, je crains que ma tanière à l’orphelinat ne suffise pas. Nos cousins pourraient témoigner du fait que les patients sont plus nombreux qu’avant la catastrophe. Certains ont même bien trop attendus pour consulter un guérisseur, la faute à mes faiblesses. La jeune femme prit son menton entre son pouce et son index, les yeux clos. Il y a sans doute autre chose que nous pouvons faire, cependant… La jeune femme perdit son masque de marbre, laissant ses prunelles améthystes se poser sur les siens, sa main quittant son menton pour s’abattre dans sa paume. Je pense même avoir une autre idée pour mettre tes savoirs en valeur, Petite Sœur. Si Mère et Gaelor veulent bien écouter les élucubrations d’une novice du Troisième Cercle ! »


Son esprit bourdonnait à nouveau, tandis que son sang s’échauffait légèrement. Saerelys ne connaissait que trop bien ces sensations. Elles étaient la preuve que son esprit se mettait en mouvement, que ses rouages étaient encore bien huilés. Un bourdonnement délicat, presque entêtant, bien loin de ces crises dont elle était parfois la victime. Il ne lui restait plus qu’à ajuster les pièces de ce casse-tête pour en tirer les meilleures conclusions. Les meilleures solutions également.





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Affaires de familleVaelya, Aelys et Saerelys Riahenor.

Palais Riahenor, an 1066, mois 8

Si le silence pouvait régner à l’extérieur de la pièce, il fut rapidement brisé par des bruits de pas et si elle cru entendre un souffle court de l’autre côté de la porte, Vaelya n’en tint pas compte, bien trop concentrée sur la réponse que lui donnait Gaelor. Peu loquace et réservé, il était un bon garçon pour lequel elle éprouvait une profonde affection et elle était fière de l’avoir à ses côtés. Elle hocha la tête lorsqu’il lui confirma qu’il écrirait un compte-rendu de l’entrevue et d’autre bruits de pas se firent entendre alors Vaelya invita ses deux filles à entrer. Elle les accueillit chaleureusement et les invita à prendre place sur les différentes banquettes installées spécialement pour cette occasion.

Les plats furent apportés par les serviteurs de la famille et il ne fallut pas bien longtemps pour que les Riahenor se servent. S’avançant pour prendre un peu de poisson, nota l’état dans lequel les mains de sa cadette se trouvaient, ses yeux passèrent des mains aux plats qui ne demandaient qu’à être dégustés puis revinrent se poser ensuite sur le visage d’Aelys. Vaelya mit sa pincée de poisson dans la bouche, qu’elle mâcha rapidement, puis elle interpella un des serviteurs avant qu’ils ne quittent la pièce pour les laisser seul.

- Apporte un bol d’eau chaude pour Aelys et une pièce de tissus je te pries. Je ne voudrais pas que nous mangions ces mets accompagnés de glaise…

Elle quitta des yeux le serviteur pour adresser un regard appuyé à sa plus jeune des deux filles présentes. Par les dieux, comment était-il possible d’être si talentueuse mais d’être à tel point tête en l’air ? Elle adressa un regard à Saerelys. Cette dernière avait revêtu une robe réalisée dans une étoffe bleutée des plus ravissantes. Elle tenait son rôle d’aînée à merveille et montrait un exemple trop peu suivi, au grand dam de Vaelya.

-Ta sœur au moins a le mérite d’être apprêtée quand bien même ses obligations lui sont contraignantes, ajouta-t-elle avant que d’un geste de la main elle ne balaye les éventuelles justifications ou indignations. Elle ne pouvait laisser passer un tel faux pas et elle ne voulait pas le sujet de l’avenir de leur nom ne soit repoussé par une dispute.

Une fois assurée de bénéficier de l’attention de tous, elle prit la parole. Il était certain que les actions de Saerelys et les siennes durant les épreuves du Grand Effondrement avait su rehausser le prestige de leur nom mais la matriarche n’était pas dupe : tout ce qui avait un commencement, avait une fin. Cela serait une terrible erreur de se reposer sur ces actions qui finiraient par être noyées par de multitudes informations dans l’esprits de tous les habitants de la capitale. Non. Fallait tirer parti de cela, profiter que le nom Riahenor soit encore présent dans les esprits pour attirer les regards là où il le fallait. Et si Vaelya et Saerelys se devaient de mettre en œuvre cela, chacun des leurs devait participer à cette œuvre. La matriarche se tut, laissant ainsi la parole à ses enfants, et prit une gorgée de sa boisson.

Aelys fut la première à prendre la parole et l’écouta avec attention. Vaelya s’était toujours évertuée à ce tous ses enfants reçoivent la même éducation, qu’ils puissent être dignes d’eux-mêmes et de leur famille, cela n’avait pas toujours été une tâche aisée mais la matriarche était certaine d’avoir pu inculquer toutes les valeurs qu’elle souhaitait que ses enfants aient. Si la relation entre elle et Aelys s’était améliorée au fil des années, bien qu’ayant été tempêtueuse, il n’en ressortait pas moins que ce que la jeune femme avait en horreur était que l’on dise ce qu’elle devait faire.  Alors qu’Aelys se proposa pour d’apporter aide comme soutien à la reconstruction de la Place ou encore concernant ceux qui portaient encore à ce jour de dures séquelles, Vaelya se contenta de hocher la tête d’un geste maîtrisé bien qu’elle était on ne peut plus fière d’entendre une telle proposition venant de celle qui ne rappelait que trop bien Riahenys.

Ancêtre que mentionna par la suite Saerelys lorsqu’elle prit la parole. Les yeux de Vaelya suivirent les mouvements de son aînée alors que cette dernière faisait les cent pas, yeux qui se plissèrent légèrement aux paroles de l’apprentie-mage. Des faux pas avaient été commis mais tout pouvait être corrigé, avoir pu gagner du temps pour Aelys et Gaelor auprès de Maegon était un grand pas qui les avaient peu à peu menés jusqu’ici. Buvant une nouvelle gorgée de sa boisson, la dynaste laissa Saerelys s’excuser et poursuivre sa réflexion qui était des plus intéressantes.

-  Ta faiblesse n’a pas touché les autres mages et soigneurs, ce n’est pas de ton fait si ces pauvres gens ont trop attendu. Mais je t’en pries, poursuis !


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Affaires de famille
feat. Vaelya et Saerelys Riahenor

Palais Riahenor, an 1066, mois 8

Du sérieux dont l’attitude de Vaelya Riahenor nimba la pièce et leur petite assemblée, Aelys n’en boudait pas son plaisir. Dès lors que la guerre avait frappé aux portes de Valyria, la jeune femme avait pu éprouver la satisfaction d’être impliquée dans les affaires familiales et d’apporter son tribut à cette éclatante dynastie qui aspirait à raviver les braises d’un prestige déchu. Bien que les temps aient été durs, la cadette de la famille s’en était trouvé l’orgueil gonflé de nouvelles responsabilités. A présent qu’un quotidien plus clément auréolé des bienfaits de la paix prenait sa place au sein de la cité, Aelys aspirait à conserver les mêmes privilèges et à acquérir une importance semblable, si ce n’était plus grande, auprès des siens. Cette confiance ne lui avait pas été immédiatement acquise. Il avait fallu qu’elle se démène pour dompter les flammes de sa personnalité et prouver qu’elle était encline à plus de tempérance que lors de ses jeunes années. Si le besoin d’action tendait toutes les fibres de son être, elle n’en possédait pas moins un esprit agile et régulièrement cultivée par la compagnie du sagace Gaelor. Aussi vivait-elle avec fierté d’être intronisée dans les réunions familiales autour du devenir des Riahenor et des meilleures stratégies à adopter.

Un gage de maturité qui manqua d’être ébranlé par les paroles de sa mère dès lors qu’elle avisa les mains nivales souillées de glaise d’Aelys. Interrompue en pleine création artistique, elle n’avait eu le temps de se nettoyer correctement avant de paraître à la bonne société des siens. Son égo aurait pu ne point être tant pourfendu sur la comparaison avec sa sœur Saerelys n’avait pas été évoquée. L’enflammée jeune femme dut se mordre la langue pour ne pas répliquer quelques paroles emportées à l’égard de sa mère. Si Saerelys parvenait à faire meilleure figure que sa cadette, il n’en était pas moins vrai qu’elle avait été pressée par la même hâte pour arriver jusqu’ici. Sa toilette s’affichait plus présentable, mais ses mèches éparses et la poussière qui la couvrait çà et là témoignaient d’un manquement égal à leurs obligations. Néanmoins, consciente qu’une telle rébellion n’augurait rien de bon au départ de cette entrevue, elle se martela l’âme pour ne point qu’elle explose. Si la marque du mécontentement creusait les traits fins et délicats de ce visage tout juste sorti de l’adolescence, sa bouche ne laissa couler aucune parole traîtresse. Dès lors qu’un esclave paru, un bol d’eau chaude inclinée vers elle, elle se lava les mains avec déférence, refreinant les élans jaloux de son cœur à l’égard de sa sœur. Joyau inespéré des Riahenor. Héritière prodigue à la magie pulsant jusqu’au bout de ses doigts.

Toutefois, les émotions chez Aelys possédaient ce don complexe de ne jamais tourmenter son âme bien longtemps. Dès lors qu’un sentiment la dévastait, un autre pouvait le remplaçait aussitôt dans un ballet impétueux et étourdissant. Si bien que lorsque Vaelya amena sans détour l’enjeu de cette réunion aux oreilles de ses enfants, la Dame Dragon y vit l’opportunité de se distinguer en premier. Ses tripes tressaillaient du besoin d’exposer ses idées et de voir luire dans le regard des siens –sa mère plus encore– la fierté d’une parole bien construite et éclairée. Aelys, tout en exprimant ses idées d’une voix claire et posée, guettait les moindres réactions de celle qui lui avait donné la vie, prête à s’abreuver d’une once de fierté ou d’un assentiment affiché. Ce fut presque avec déception qu’elle l’observa hocher simplement la tête et ne rien ajouter à son discours, non sans avoir pris en grande considération ses propos. Son regard s’égara un instant vers Gaelor qui lui accorda un sourire encourageant, ravivant doucement la flamme de son cœur. Ainsi, ce fut d’un esprit plus apaisé qu’elle écouta Saerelys prendre la parole à son tour. L’occasion pour elle de se désaltérer la gorge à la dégustation d’un délicieux breuvage floral. Il s’en trouvait si rafraichissement que quelques gouttes se déposaient, tel l’aiguail, sur les bords de sa coupe.

Aelys afficha une mine fort sérieuse et grave à l’écoute des paroles de sa sœur. Il était possible d’y lire, pour l’œil aiguisé et aguerri, toute l’admiration muette d’une cadette pour son aînée. Elle venait presque à trouver ses propres mots bien piteux face à la sagesse qui agitait la langue de Saerelys. Néanmoins, la satisfaction de savoir qu’elle partageait son point de vue et abondait en son sens reput son âme de satisfaction. Le fil des réflexions de sa sœur finit par attiser complètement sa curiosité. « Ta puissance est grande, ma chère sœur. Mais n’aie aucune crainte à te décharger d’une part de ce lourd fardeau sur nous… sur moi. » affirma-t-elle d’un ton très impliqué. Certes, Saerelys était un atout de choix pour cette famille au nom obscurci par le temps et des décisions peu judicieuses, mais ses dons ne pouvaient être seuls au service du rayonnement des Riahenor. La gloire qu’ils s’employaient à faire renaître de ses cendres devait éclore au renfort d’un effort commun. Une part plus égoïste d’Aelys s’accrochait également à la volonté de ne pas lui en laisser gagner tous les mérites. La rumeur qui voguerait sur les lèvres du peuple de Valyria ne pouvait pas contenir uniquement le nom de son aînée. Elle souhaitait que les mêmes lumières se posent sur son être et qu’elle puisse lire une égale fierté dans les yeux de ses parents à son égard. Aussi ne pouvait-elle laisser le hasard décider des prochaines actions à suivre pour eux et s’anima-t-elle à la perspective de pouvoir contribuer au renfort de ses propres capacités. « Parle, Saerelys. Quelle est cette idée qui te vient ? » La curiosité l’agrippait dans ses filets en même temps que Vaelya enjoignait également sa fille à parler pour exposer clairement ses fomentations. Autant qu’elle s’impatientait de connaître les plans de sa sœur, elle craignait qu’une de ses illuminations ne soient semblables aux siennes. Se pourrait-il qu’elles puissent avoir formulé la même volonté ? Une fois encore, elle s’inquiétait de se voir voler les gloires d’une bonne idée qui n’aurait pas été exprimée à temps.




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Affaires de famille.Vaelya et Aelys Riahenor.

Palais Riahenor & An 1066, mois 8.


Bien que toujours plongée dans ses réflexions, Saerelys adressa un regard peiné en direction de sa cadette. Elle-même n’avait que peu de mérite, pour ce qui était de son apparence. Car, dans les faits, la novice aurait du revenir bien plus tôt en sa demeure. Les Dieux en avaient cependant décidé autrement, ne lui laissant que le temps de délaisser robe de novice et tablier avant de rejoindre le reste de sa parentèle. Aelys n’y pouvait que peu de choses, si ses Arts étaient aussi salissants et si elle si plongeait si aisément, au point d’en oublier ses autres obligations. La jeune femme se nota cependant d’aller toucher deux mots à sa cadette, aussi bien pour la rassurer, que pour la conseiller. Saerelys ne connaissait que trop bien cette flamme qui luisait dans le regard de sa cadette. Il lui faudrait agir dès qu’elle en aurait l’occasion.


Une lueur qui laissa cependant rapidement place à une chandelle d’une lueur moins intense, dans les prunelles violines de sa cadette. Une chandelle intéressée, cependant. Ainsi, les mots de la novice semblaient avoir suffi à apaiser la sourde colère de sa sœur. Saerelys prendrait le temps de s’en réjouir plus tard. Bien trop d’affaires d’importance requerraient son attention pour le moment. Leur attention. Dès lors, sa mine ne pouvait pas être plus sérieuse, stoïque. Ses paroles précédentes semblaient lui avoir été pardonnées, semblaient s’être envolées. De même que son état de faiblesse. Une douleur sourdre prenait cependant en étau le cœur de la novice. Une douleur, une pression que la jeune Riahenor ne connaissait que trop bien, ne l’expérimentant que trop souvent à son goût.


Ces personnes… Contrairement à son père, elle avait vu leurs faiblesses, les bienfaits de cet Édit, proposé au sortir de la guerre. Elle avait rencontré ces soldats blessés, amputés de certains de leurs membres. A la demande d’Aeganon Bellarys, mais aussi de part sa propre volonté, Saerelys avait pris soin d’eux, avait écouté leurs requêtes, leurs complaintes. Leurs espoirs également. Dès lors n’avait-elle pas pu se sentir plus utile qu’en ces instants. Elle avait apaisé bien des douleurs, certaines physiques, d’autres l’étant beaucoup moins. Elle se doutait que le Sénateur y avait vu une manière d’amplifier son propre prestige. Bien que cloîtrée dans le Collège durant bien des années, la novice n’était pas naïve à ce point. Ces actes avaient cependant eu une retombée positive sur sa propre personne. Ces hommes étaient venus à sa rencontre en d’autres circonstances, requérant à nouveau son aide, pour eux ou pour d’autres. Sa propre convalescence avait, de fait, causé bien des troubles qu’elle n’avait pu entièrement apaiser malgré ses efforts…


« Tes mots trouvent écho en mon esprit, Mère. Je ne pensais pas qu’ils agiraient de la sorte, ne s’en remettant qu’à moi pour apaiser leurs maux. Si j’en suis flattée, cela ne peut que faire naître une certaine inquiétude en mon cœur également. Malgré mes efforts, je ne saurais être à leur chevet autant que cela serait nécessaire. Le regard sombre de Saerelys se posa alors sur sa cadette. Je ne doute pas du fait que te salir les mains n’est point une chose qui t’effraie. Sans doute l’as-tu déjà fait pour prendre soin de nos dragons, lorsque ceux-ci nous revenaient blessés. Dans les faits, Valyriens et Dragons sont assez proches. Les Dieux l’ont voulu ainsi, pour des raisons évidentes. Si tes oreilles se montrent attentives à mes enseignements, peut-être pourrais-tu devenir la paire de mains qu’il me manque si fréquemment pour prendre soin de ces malheureux, il est vrai.
- Peut-être pourrais-je vous apporter un soutien logistique si vous le jugez nécessaire ? proposa finalement Gaelor, relevant la tête du support qu’il utilisait pour maintenir son feuillet en place. Une manière de faire différente pourrait sans doute changer bien des choses et vous rendre toutes les deux plus efficaces.
- Si fait, mon frère. approuva Saerelys, tapota sur sa joue du bout de ses doigts. Toute l’aide qui pourrait nous être apportée serait plus que profitable. Tes mots nous seraient d’une grande utilité également. J’ai conscience de tes grandes connaissances à ce sujet. Nous ne pouvons nous contenter d’actes, pour nous faire remarquer. Il nous faut les inscrire sur d’autres supports, si tu veux mon avis.
- Je ne suis guère accoutumé aux douces rumeurs dont tu sembles faire l’allusion, Sae. Mais pour vous trois, peut-être pourrais-je faire un effort… » avoua le jeune homme, visiblement songeur, les joues quelque peu rosies également.


Saerelys esquissa un doux sourire en voyant la mine affichée par son plus jeune frère. Quel doux dragon que voilà. Comme il pouvait être regrettable qu’il ne se rende point compte des réelles capacités de son esprit. Il leur faudrait travailler cela. Tous ensemble. Si leurs alliés étaient nombreux à l’extérieur de leur demeure, le Sang restait une donnée primordiale. Dès lors ne pouvaient-ils pas demander des appuis parmi leur clientèle avant d’être capables de leur donner des directives cohérentes à suivre. Détournant finalement son regard de son cadet, la novice le reporta sur sa sœur. Cette idée mûrissait déjà depuis quelques temps dans son esprit. Sans doute Gaelor avait-il joué un rôle dans sa naissance. Après tout, d’eux deux, il avait été celui qui avait le plus côtoyé Aelys.


« Ma sœur, Tessarion s’est penchée sur ton berceau, lors de ton Épreuve du Feu. Saerelys s’était approchée de sa cadette, prenant ses mains dans les siennes. Personne ne peut le nier, à part toi. Un sourire amusé étirait les lèvres de la novice. Nous ne pouvons ignorer les armes que les Dieux nous ont offertes à la naissance. Bien au contraire. Que dirais-tu d’user de tes Arts pour montrer à tous et à toute la gloire qui fut la nôtre ? Qui est la nôtre ou qui la deviendra par la suite ? Nous sommes des Dragons, nous nous devons de tutoyer le firmament. Nous sommes faits pour cela et nous ne pouvons l’ignorer plus longtemps. Je crains que tu ne dois délaisser la féminité de ton nom pour le moment. Valyria n’est guère un monde pour nous, les femmes. Saerelys se tut, s’éloignant légèrement. Imaginez donc cette scène, où notre chère Aelys se devra de retrouver la lumière, après avoir exercé ses dons dans l’ombre ? La surprise n’est-elle pas une arme fort efficace ? Qu’en penses-tu, ma sœur ? Et toi, Mère ? Que dirais-tu de cette idée ? Gaelor, tu m’as déjà entendu parler de cette idée. Aussi je ne peux que penser déjà connaître ton avis sur la question. »


Saerelys s’en retourna sur la banquette qui avait été la sienne, prenant ainsi quelques instants de repos. Son esprit était fourmillant, bourdonnant. Cela en devenait presque fatiguant. Il ne fallait cependant point qu’elle cède à l’appel d’un repos mérité de part les enseignements qu’elle avait suivi plus tôt dans la journée. Non. Il y avait encore fort à faire et seuls leurs esprits liés pourraient leur permettre d’atteindre leurs buts. Pour le moment, du moins, n’étaient-ils que quatre. Le moment venu, Aedar, Père et Grand-Mère seraient sans aucun doute mis dans la confidence, pour des raisons évidentes. Et que dire de leurs cousins. Leur famille se devait de se montrer unie. Leur Dynastie s’était montrée féconde. Une arme dont ils se devaient de se servir.


« Mère, as-tu reçu quelques nouvelles de nos cousins ? s’enquit finalement Saerelys, sortant de ses pensées. Penses-tu qu’ils pourraient nous être d’un certain soutien ? »


La jeune femme se rendait bien compte que sa pensée était parasitée par d’autres préoccupations. Que, de fait, ses propos n’étaient sans doute pas assez clairs, alors qu’elle les présentait aux siens. Elle avait l’impression d’avoir devant elle une céramique brisée, dont certains morceaux se trouvaient devant elle, alors que d’autres se trouvaient en possession de sa mère et de sa fratrie. Ne restait alors plus qu’à les réunir, les assembler de la manière la plus agréable et la plus fonctionnelle qui soit. Le tout, en tentant de faire oublier les cassures qui parcouraient leur récipient. Alors, ils auraient atteint leurs objectifs.





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Affaires de familleVaelya, Aelys et Saerelys Riahenor.

Palais Riahenor, an 1066, mois 8

Elle se montrait probablement trop dure envers cette enfant, pointant son manque de concentration qui avait mené à cette vision de main salies par la glaise de ses sculptures alors même que l’aînée qui s’était attelée à rendre son apparence plus en accord avec l’entretien auquel elle devait participer conservait encore les traces de son parcours au sein de la ville. Elle aimait ses filles autant l’une que l’autre mais quand bien même elle avait pu être trompée par l’habitude consciencieuse de Saerelys, il n’en restait pas moins que la rigueur aussi bien de l’esprit que de l’apparence devait être suivie en tout temps et peu importait le visage auquel elle devait être présentée. Elle ne manqua pas constater les effets que sa remarque provoquait chez sa cadette, de part ces traits marqués par le mécontentement ou encore ces flammes qui brillaient dans son regard. Si d’un geste de la main Vaelya chercha à couper à la moindre réplique qu’elle savait pouvant être des plus enflammées, elle pu cependant constater qu’Aelys se faisait elle-même violence pour ne rien répliquer. Cela permis ainsi à l’esclave de lui apporter un bol d’eau chaude en tout quiétude.

A présent elles allaient toutes trois, en compagnie de Gaelor, pouvoir se concentrer sur ce qui importait le plus : le présent de leur famille et l’avenir qui en découlerait. Il était important pour Vaelya tout en étant d’une logique implacable que s’il était possible de tirer profit de la notoriété acquise durant le Grand Effondrement, il était cependant impossible de se contenter d’attendre que l’attention se tarisse avant d’agir. Il fallait prendre des directions dès à présent et travailler en étroite collaboration : l’union faisait leur force et il fallait continuer sur cette voix. Ils ne formaient une simple grande famille mais dynaste forte d’une longue histoire. Présentant la raison de leur présence à ses filles, Vaelya leur laissa rapidement la parole car cela ne devait constituer une conversation à sens unique mais bien un véritable échange dont elles sortiraient toutes grandies. Un premier point éveilla l’attention et la fierté de la matriarche lorsqu’Aelys se proposa d’elle-même de s’affichait auprès des bonnes œuvres tandis que Saerelys appuyait s’exprimait avec brio mais le fait qu’elle se considère comme responsable du nombre accru de patient de part sa faiblesse induite par sa bravoure lors du Grand Effondrement, cela fit un pincement au cœur de Vaelya. Elle n’aimait guère entendre ce genre de discours.

Vaelya exprima son sentiment avec une douceur mêlée d’une pointe de fermeté avant d’enjoindre son aînée à exprimer ses pensées. Buvant une nouvelle gorgée elle écouta alors les paroles de Saerelys. L’esprit pouvait se révéler d’une complexité incommensurable et le comportement des patients le soulignait parfaitement car si la confiance qu’ils portaient en la seule mage des Riahenor était des plus flatteuses, ne faisant ainsi qu’accroître la fierté de la dynaste envers sa fille, ils posaient là de nombreuses attentes auxquelles elle n’avait pu répondre seule. La proposition qu’elle formula fut des plus intelligentes et la matriarche ne pu qu’approuver une telle idée. Aelys n’éprouvait pas de peur à l’idée que ses mains soient salies, usées, et elle s’était proposée d’aider, de représenter leur famille dans Valyria. De ce fait, aider sa sœur à prendre soin des patients dont elle s’occupait était un point qu’elle ne pouvait qu’encourager. Lorsque sa voix retentie de derrière son support d’écrire, Vaelya posa les yeux sur Gaelor tandis qu’un sourire étirait ses lèvres. Une telle vision d’entente entre ses chers enfants flattait son cœur. Parfait. Elle reporta son regard sur son aînée qui poursuivit.

Pieuse, la matriarche des Riahenor pensait sincèrement que malgré les épreuves, ses enfants avaient été bénis des dieux. Tessarion avait effectivement porté son attention sur Aelys en lui donnant cette faculté de façonner et dessiner, cette dernière s’était aussi précédemment penchée en compagnie de trois autres dieux au-dessus du berceau de Saerelys et d’Aedar -elle ne pouvait en être plus fière- tandis que plusieurs années plus tard Tyraxes avait gratifié Gaelor de ses nombreux atours… La réflexion de Vaelya se stoppa net. Avait-elle bien entendu ? Elle avait réussi à gagner du temps auprès de son frère-époux qui lui avait confié vouloir placer Aelys auprès d’Echya Odenis, lui suggérant qu’il était préférable de laisser à leur fille l’opportunité des parcourir les rues occupées par les artisans afin qu’elle puisse découvrir les méthodes qui lui seraient importantes pour qu’elle atteigne cette perfection qui lui serait si bénéfique. Les paroles de Saerelys trouvaient plus qu’un écho en Vaelya qui remercia silencieusement les dieux qu’elle ait exprimé une telle proposition, Aelys se montrerait bien plus ouverte.

- Il s’agit là d’une merveilleuse idée que je ne peux qu’encourager. D’ailleurs je suis prête à faire venir des artistes de Tyria afin qu’ils te forment et de permettent d’entrer dans ce cercle fermé qui t’ouvriras de nombreuses portes. Bien que Daegor ait généreusement donné son accord pour t'accueillir et couvrir tes dépenses pour te former sur place, répondit-elle après que son aînée lui eut demandé de partager son avis.

Il allait de soi que si Aelys acceptait d’exercer son art dans la lumière tout cachant son identité, Vaelya ne la laisserait aucunement sans la moindre protection. Lui vint en tête une stratégie qu’elle ne pouvait se permettre de communiquer à ses enfants… Lorsque la voix de Saerelys l’appela, la matriarche détourna son regard de sa cadette pour observer son aînée. Leurs cousins, il était temps d’en parler.

- Il me faut vous prévenir que notre bon cousin Oesdar est encore loin d’être remis de cette longue infection qui l’afflige. J’ai dont longuement échangé avec Aenessa et sa mère et je les aie convaincues du bien fondé d’ouvrir un orphelinat à Gelios, cela va ainsi nous permettre d’exporter les méthodes appliquées ici-même.  Pour ce qui est de nos cousins du nord… Gaelor ! Elle tourna vers son fils ses prunelles lilas. J’ai demandé à Aeranys et Ranhelya de créer des liens privilégiés avec les marchands rhoynars, cela nous sera bénéfique sur le plan politique et tout autant sur les biens et savoirs qui seront achetés ou échangé. Je souhaite que tu te rendes autant de fois que possible à Draconys pour les aider et Aelys pourra t’accompagner à chaque fois qu’elle le pourra.



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Affaires de famille
feat. Vaelya et Saerelys Riahenor

Palais Riahenor, an 1066, mois 8

Aelys était toujours une jeune fille fougueuse, bien que les années aient tassé ses flammes, et sa langue demeurait bien pendue, mais elle n’en savait pas moins garder le silence lorsqu’il le fallait. Plus encore quand elle portait un intérêt tout particulier au propos de son interlocuteur. Pour l’heure, ce fameux interlocuteur prenait la forme de sa sœur aînée sous les oreilles attentives d’une mère et d’un frère. Cette réunion purement Riahenor dénotait l’absence de Maegon et Aedar. Ces derniers, autrement occupés avec les affaires du Sénat, ne pouvaient se trouver en ces lieux. Toutefois, il y avait fort à parier que Vaelya offrirait un rapport détaillé à son époux de cet entretien dès son retour, ainsi qu’à son fils, si cela n’était pas déjà fait par Saerelys, ou encore Aelys. A la première qu’il croiserait, très certainement. Quant à Rhaelys, inutile d’énoncer qu’elle était encore trop jeune pour participer. D’où un orgueilleusement tout particulier à participer à cette entrevue, Gaelor et elle, depuis quelques années maintenant. Ils prouvaient par leur présence une maturité suffisante et affirmaient la confiance que leurs parents leur vouaient. Du moins, à quelques détails près…

Scrutant le visage de Saerelys, la flamboyante Aelys calmait son impatience en guettant des indices dans ses traits si sérieux et profonds. La cadette avait déjà émis l’idée de participer aux efforts qui suivaient le Grand Effondrement. Nombreux étaient les nobles qui apportaient leurs soutiens financiers, matériels, ou les deux, pour aider les lieux de soins, permettre la reconstruction de la place et des bâtiments anéantis. Aelys trouvait fort judicieux que le nom des Riahenor soit associé à cette générosité tant attendue de la part des gens de pouvoir, surtout après une décision de Maegor qui leur avait grandement coûté quant à leur image. D’une certaine manière, son aînée abondait dans son sens et elle n’en était pas peu fière. Seulement, son résonnement allait encore plus loin, attisant toutes ses curiosités. Finalement, sous l’incitation de leur mère, la mage entama ses paroles. S’adressant d’abord à Vaelya, elle vint ensuite vers sa sœur. Aelys ne put que hocher la tête pour affirmer ses propos. « Bien sûr, je ne crains aucunement de me salir les mains. » N’en déplaise à sa mère, d’ailleurs… Mais pour une fois, ce ne serait pas de l’argile. « Et je saurai apporter mon assistance où il la faudra. » Gaelor s’exprima à sa suite, braquant l’attention de cette assemblée principalement féminine sur lui. Les yeux luisants d’admiration et de contentement, sa sauvage sœur l’observa ajouter ses mots réfléchis et sages à la conversation. Son regard se fit plus intense en avisant ses joues rosirent, intimidé et flatté à la fois. Si seulement Gaelor pouvait se voir avec les yeux de sa sœur… il comprendrait alors toute la vélocité et la finesse de son esprit. Un dragon sage qui remportait ses victoires par l’intelligence et la tactique.

A regret, ses prunelles s’arrachèrent à la contemplation de son jeune frère pour s’accrocher de nouveau à la silhouette de Saerelys qui se mouvait en même temps qu’elle parlait, comme si ses réflexions se nourrissaient de ses pas. C’était bien à elle qu’elle s’adressait tandis qu’elle vantait ses talents artistiques. Un sourire flatté naquit sur ses lèvres, consciente de la bénédiction de Tessarion, bien qu’elle ne se juge point génie en la matière. Bien trop d’œuvres effacées de la surface de Valyria témoignaient d’un talent qui n’avait pas toujours été à l’œuvre. Attentive, elle n’essaya pas d’intervenir tant qu’elle n’avait pas fini son discours. Bien au contraire, sa poitrine exultait d’excitation à la perspective d’user de ses dons pour apporter un tribut précieux au prestige de sa famille. « Je suis prête à endurer tous les noms tant que nous serons certain que la lumière s’abattra sur le nom des Riahenor. » s’enjoua Aelys tandis que Saerelys évoquait un pseudonyme masculin pour commencer. Bien que la jeune artiste enrage des raisons de cette décision, elle les comprenait parfaitement et s’y plierait avec déférence. Elle n’en était que plus impatiente de découvrir les visages interdits de ceux qui auraient cru à cette supercherie. « C’est une idée excellente en tous points ! Et je mentirai si je disais qu’une semblable esquisse ne s’était pas formée dans mon esprit ces derniers temps… » Sa mère s’exprima à son tour pour partager son assentiment, trouvant l’idée merveilleuse. Aelys, tentant de cacher au moins les flammes de son joie, réprima un geste visant à taper dans ses mains d’excitation. La pression demeurait grande, car il faudrait se montrer à la hauteur de la tâche, mais elle ne craignait point le labeur et attendait beaucoup de l’enseignement qui serait prodigué par les artistes de Tyria. « Peut-être pourraient-ils venir directement ici ? Je crains que les nombreuses incursions à Tyria ne puissent éveiller les soupçons. Tâchons de nous montrer prudents autant que possible. N’est-ce pas ? » Toutefois, quelques visites chez ses cousins n’étaient pas à exclure et permettraient de conserver un œil dans leurs affaires.

« Nos cousins, bien sûr ! Qu’en est-il de notre branche à Draconys ? Les matériaux travaillés dans ces territoires sont d’une qualité certaine et apporteraient une grande qualité à mes œuvres. Il faudra réclamer leur concours. » S’accordant quelques réflexions supplémentaires, Aelys en profita pour se rafraîchir le palais d’une gorgée de vin parfumé. « Il me tarde de me mettre à l’ouvrage et de proposer de premières œuvres… En attendant que des artistes viennent, je vous proposerai de premiers croquis. Il est important de savoir ce que nous voulons représenter, et de quelle manière. Vos avis seront précieux. » poursuivit Aelys, parfaitement dans son élément. Ses mains la démangeaient déjà et s’activaient autour de sa coupe. « Sans éveiller les soupçons, il faudra montrer notre intérêt pour ces œuvres, augmenter ainsi les enchères… » Son expression se fit plus songeuse. Cette intention serait-elle assez discrète pour que personne ne se doute de rien ? « Qu’en sera-t-il si une apparition publique est réclamée ? Trouverons-nous quelqu’un pour se substituer à moi tant que je demeurerai dans l’anonymat masculin ? »




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Affaires de famille.Vaelya et Aelys Riahenor.

Palais Riahenor & An 1066, mois 8.


Saerelys avait besoin d’aide. Elle en avait parfaitement conscience. Certaines de ses connaissances du Collège lui avaient également proposé leur secours. Secours qu’elle avait accepté, qui plus est. Sa tanière n’était cependant pas assez grande pour contenir plusieurs personnes, et plusieurs patients. Il leur avait alors fallu profiter de la cour adjacente, tendant des toiles sur la cime des murs, afin de créer plusieurs espaces de soin. Quelques soldats avaient apporté leur soutien et leur force. La jeune femme avait eu la bonne surprise de reconnaître parmi eux quelques uns de ses anciens patients. Désormais, plusieurs unités de soin pouvaient fonctionner de concert, et si cela n’était pas suffisant, ils faisaient de leur mieux avec les ressources qui étaient à leur portée. L’aide d’Aelys serait très appréciée, la novice n’en doutait pas. Savoir sa cadette à ses côtés n’était pas uniquement réconfortant. Sa rigueur et son côté perfectionniste seraient d’un grand secours pour prendre soin de leurs patients. Les gestes médicaux les plus simples lui viendraient petit à petit, à force de conseils et de pratique.


« Je ferai en sorte de t’apprendre à nettoyer et panser certaines plaies, si cela te convient. proposa alors Saerelys à sa sœur. A faire une attelle également, bien qu’il te faudra sans doute le secours d’une autre personne dans ce cas. Ces gestes sont assez simples, je ne doute pas que tu sauras rapidement les exécuter sans ma présence. Tu devrais reconnaître certains de ces gestes. Nous usons des mêmes pour prendre soin de nos dragons et de leurs petits, le cas échéant. »


Aelys apprenait vite, une fois son esprit et son attention captés par le domaine en question. L’idée lui plaisant, Saerelys ne doutait pas de la bonne volonté qu’elle mettrait dans les gestes qui lui seraient appris. Qui plus est, de telles connaissances pouvaient se révéler fort utiles, en certaines circonstances. La novice ne doutait pas que sa cadette en ferait bon usage. La jeune femme remarqua alors l’étincelle qui brûlait dans le regard mauve de sa cadette. Riahenys pouvait être fière de sa descendance et des idées qui étaient les leurs pour rendre grandeur et lumière au nom qui était le leur. Le sacrifice provisoire d’un nom n’était pas un prix si lourd à payer. Aelys serait une étoile de plus dans leur ciel, si Tessarion le voulait, lorsque le moment serait venu.


« Remercions donc Tyraxes pour nous avoir inspiré à tous et à toutes une telle pensée ! Quant à ta prudence, ma sœur, elle te fait honneur. Saerelys tapota l’une de ses joues de la pointe de ses phalanges. Grand-Mère connaît bien des artistes également. Je suis certaine qu’elle serait fort à son aise de savoir certains d’entre eux à demeure, parmi nous. J’ai également quelques connaissances au sein du clergé de Tessarion, ma sœur. Il ne te suffira que d’un mot pour que je te les présente. Certaines de ces personnes ont un sens artistiques qui saura te plaire et t’intriguer, j’en ai la certitude. Qui plus est, cela sera une bonne occasion de remercier la Déesse pour les dons qu’elle t’a légué. »


Un sourire avait accompagné cette dernière tirade. Saerelys connaissait les disciples de Tessarion pour leurs dons de guérison, pour des raisons évidentes. Il n’en restait pas moins que ces Prêtres, Prêtresses et novices pouvaient également avoir une appétence certaine pour les arts. La possibilité de rencontrer l’une des leurs, Dynaste qui plus est, ne pourrait que les intriguer. Saerelys en avait la certitude. Il en avait été ainsi pour elle, après tout. Les Riahenor se devaient de s’afficher dans les temples. Leur sang remontait aux origines mythiques de Valyria, alors que les Dieux s’étaient adressés aux bergers qu’ils étaient encore. Dès lors, ils se devaient de renouveler la confiance que leurs Divinités avaient placés dans les trois Fondateurs, plus encore au vu des temps troublés qu’ils traversaient.


« Tessarion ne semble pouvoir se pencher sur Aelys et ce pauvre Oesdar. remarqua Saerelys, poussant un soupir par la même occasion. Je pourrai me rendre à son chevet, si tu juges cela nécessaire, Mère. Mes connaissances ne seront sans doute pas suffisantes, mais cela me permettra de me rendre compte de la réalité de son état. Aelys ou Gaelor pourraient m’accompagner, qui plus est. Cela fait fort longtemps que nous n’avons pas voyagé ensemble, tous les trois. »


Une autre vérité se cachait, derrière ce voyage qui semblait anodin. Il leur fallait montrer l’image d’une fratrie soudée. Saerelys ne doutait pas que son frère et sa sœur songeraient à cela, à présent qu’elle avait formulé son idée. Leur mère avait fait des efforts titanesques pour réunir leur famille et apaiser les tensions entre les différentes branches de leur lignage. Un travail tel ne pouvait être détruit par l’un des leurs. Par l’un de ses enfants. Leurs cousins, qu’ils soient de Gelios, de Tyria ou de Draconys, devaient se sentir intégrés dans leur Dynastie et dans ses affaires. Ces dernières ne s’en porteraient que mieux, à l’avenir.


Le regard mauve sombre de la novice se posa sur son plus jeune frère, alors qu’il était hélé par leur mère. Ce dernier rédigeait toujours avec une attention certaine les informations d’importance qui se devaient d’être conservées. Un léger sursaut accompagna donc le moment où la matriarche s’adressa à lui. Gaelor reposa sa plume, passant une main dans sa chevelure d’argent, un sourire gêné aux lèvres. Saerelys avait conscience des bonnes volontés de son frère. Elle avait cessé de compter le nombre de fois où il avait demandé à lui parler, afin de lui proposer quelques idées ou d’intercéder en sa faveur auprès d’Aedar, quand il n’osait lui adresser la parole. Un dernier point qui s’était fait peu à peu plus rare, à la réflexion faite. Une pensée pour le moins rassurante, aux yeux de l’aînée de leur fratrie. Gaelor prenait confiance en lui, petit à petit.


« Es-tu sûre de ta décision, Mère ? s’enquit alors Gaelor, toujours sous le coup d’une certaine gêne. Aedar ou l’un de nos cousins serait sans doute un meilleur choix. Ils me semblent que certains d’entre eux ont déjà quelques amitiés à Draconys, qui plus est.
- Draconys est une ville magnifique, Gaelor. Je suis sûre que tu trouveras de l’intérêt dans son architecture et dans tous les savoirs qui s’y trouvent ! Qui plus est, je suis certaine qu’Aelys aura besoin de ton avis pour ce qui est des matériaux qui lui seront présentés, par moments. La jeune femme se tourna vers ses cadets, tous sourires. A vous deux, rien ne peut vous arriver, vous en conviendrez. »


Mhysa Faer n’avait pas réussi à séparer Aelys de Gaelor. Tous deux formaient une bonne équipe. Un duo équilibré. Un duo qui ne demandait qu’à faire ses preuves, qui plus est. Dès lors, Saerelys ne pouvait qu’allait dans le sens de sa mère. Draconys était un lieu parfait, pour cela. Leurs réactions étaient cependant aux antipodes les unes de l’autre. Là où Aelys se réjouissait déjà de ces défis qui s’annonçaient à elle, Gaelor se montrait plus mesuré. L’équilibre était donc toujours présent entre eux. La novice ne doutait pas qu’ils sauraient se pousser mutuellement plus loin, ou se retenir de faire certaines erreurs, le cas échéant.


« Je pourrai te procurer certains extraits d’ouvrages du Collège, si tu juges que cela nourrirait ton imaginaire. reprit Saerelys aux propos de sa sœur, tout en choisissant avec attention un fruit parmi ceux qui se trouvaient là. Nous devrons jouer avec prudence, pour que cette idée ne soit pas ébruitée. Qui plus est, certaines personnes connaissent déjà ta manière de travailler les matières et les textures, Aelys. Il nous faudra les tromper à ce sujet, autant de temps que cela sera nécessaire. Les apparitions publiques sont également un sujet épineux, en effet. Songeuse, la novice porta la datte au miel à ses lèvres, en croquant un morceau. Il est vrai qu’un artiste que ne se montre pas recueille difficilement des mécènes. Nous devrons donc faire apparaître ton double masculin de temps à autre, pour ménager le mystère que nous comptons mettre en place tout en obtenant ce que nous désirons. La jeune femme se tut, mastiquant quelques instants sa datte. Il nous faut quelqu’un de sûr. Une personne qui ne prendra pas ombrage de ton talent et de cette renommée qui sera, dans les faits, la tienne. »


Saerelys laissa sa phrase en suspens, croquant une dernière fois dans sa datte. Une personne sûre. Elle en connaissait un certain nombre, dans les faits. Hélas, il fallait déjà mettre l’entièreté de leur famille de côté, pour des raisons évidentes. Bien des personnes auraient vite fait de découvrir Aelys derrière l’un de ses cousins. La jeune femme était l’une des seules à avoir la fibre artistique, dans leur lignage proche. Il y avait bien sûr l’un de leurs cousins qui pratiquait l’art de la musique, avant la guerre. Hélas, il n’avait plus touché à sa lyre et à ses autres instruments depuis son retour. Ou tout du moins n’y avait-il plus touché qu’en de très rares occasions. Une telle couverture ne pourrait tenir bien longtemps. Non, il fallait trouver quelqu’un d’autre.





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Affaires de familleVaelya, Aelys et Saerelys Riahenor.

Palais Riahenor, an 1066, mois 8

Chaque valyriens étaient dotés de qualités et de défauts avec lesquels ils se devaient de composer tout au long de leur existence, un mélange parfois explosifs lorsque de forts caractères se confrontaient. Le plus doux d'entre eux était tout de même doté d'une flamme qui ne demandait qu'à être nourrie et l'un d'entre se trouvait en cette pièce-même, silencieux, relatant par écrit ce que les trois autres dynastes abordaient. Elevée dans les traditions du sud de la péninsule, Vaelya tirait sa fierté dans de nombreuses activités dont la réussite dépendait de son implication mais en particulier dans les résultats de l'éducation qu'elle avait dispensé à chacun de ses enfants. Le moment tension qui avait pu être créé par la rigueur recherchée par la matriarche et l'esprit dissipée qui assaillait sa cadette, avait été bien rapidement effacé par les sujets abordés. Il était important pour chacune d'entre elles en compagnie de Gaelor, d'aborder les différentes méthodes à adopter pour que le lourd héritage de leur nom perdure et retrouve de sa superbe.

Alors qu'elle observait ses filles discuter de la manière dont Aelys pouvait apporter son aide, se montrer aux yeux de tous sous son meilleur jour, Vaelya dégustait silencieusement les différents mets préparés et elle stoppa lorsqu'Aelys prit de nouveau la parole dans cet échange des plus constructifs. Qu'il fût bon de la voir si passionnée et prête à prendre part à différentes activités pour que le nom Riahenor puisse briller. Bien que ne manqua pas de ressentir une sincère fierté à ces paroles, la matriarche retint un rire léger lorsque sa cadette avoua que l'idée énoncée par Saerelys avait pu déjà germer dans esprit... Ce n'était pas inattendu. Quand elle lui demanda s'il était possible que les artistes se déplace de Tyria jusqu'au palais, les traits de Vaelya se figèrent un moment sous le coup de la réflexion dans laquelle elle fut plongée.

- Si cela te rassure, alors je leur demanderais de venir ici, finit-elle par répondre.

Si telle était la condition pour qu'Aelys devienne une grande artiste alors c'était une occasion à saisir sans partage, ainsi elle s'assurerait du bon déroulement des enseignements tenus en lieu et place de confier cette importante surveillance à son cousin Daegor. Et si jusqu'à présent il y avait une certaine note de légèreté dans cet échange des plus sérieux, Vaelya sentait les traits de son visage se durcir à la mention de leur cousin de Gelios. Oesdar. Cet homme représentait un rocher sur le chemin de la roue qu'était la dynastie Riahenor, elle n'était que d'autant plus forte lorsque tous ses membres se montrait respect et loyauté mais Oesdar était tout le contraire : dépensier à outrance, insultant, alcoolique. Et pourtant Balerion ne semblait toujours pas vouloir de lui dans son antre. Comment en vouloir à la déité elle-même de refuser un tel résidu de vices ? Elle haussa un sourcil en dardant son regard sur Saerelys lorsqu'elle s'exprima sur cette question épineuse.

Il était d'une importance capitale pour la branche principale de montrer aux autres membres de la dynastie qu'ils étaient présents, veillaient aux intérêts de tous et qu'ils s'assuraient de la loyauté de tout un chacun. Pour les plus jeunes de leurs cousins, Vaelya ne voyait aucune raison d'empêcher les enfants de se rendre dans les différentes cités mais était-il bien avisé de les envoyer eux alors même qu'elle avait eu des difficultés avec certains de leurs parents ? Mais elle les avait élevés pour qu'ils agissent dans l'intérêt de leur famille, avait fait en sorte qu'ils soient proches de leurs cousins, car l'unité était bien plus dévastatrice qu'une poignée d'individus déterminés. Ainsi, une partie de la matriarche avait la conviction que Saerelys savait que la protection de l'unité de leur famille passait par le soulagement des souffrances d'Oesdar.

- Si c'est ce que tu souhaites, soit. Je ne t'en empêcherais pas, peut-être que ta visite en compagnie de ton frère et de ta soeur saura apporter la paix que méritent Aenessa et Aeranys...

Elle laissa sa phrase en suspens, son aînée avait l'esprit suffisamment aiguisé pour comprendre le sous-entendu exprimé : si elle ne pouvait pas demander un tel acte à l'un de ses enfants, ils devaient eux-même prendre la décision et quoi qu'il advienne elle les protégerait des conséquences. Elle aurait pu continuer à nourrir de la rancune envers Oesdar si toutefois Aelys et Gaelor n’avaient pas pris successivement la parole, provoquant tout d’abord réflexion chez Vaelya avant que son instinct maternel ne prenne le dessus. Il fallait se montrer vigilantes car les artistes à mesure que leur talent était reconnu, courraient les soirées de plus en plus fastes et plus les nobles et riches marchands seraient demandeurs, plus il faudrait utiliser cette doublure à laquelle Saerelys fit finalement référence mais pour cela il fallait une personne digne de confiance et cela ne courrait pas les rues. Mais rapidement l’attention de Vaelya s’était portée sur les mots de Gaelor. Elle avait tout fait pour qu’il apprenne à s’ouvrir aux autres, qu’il puisse entretenir des liens en dehors de sa fratrie, elle le savait réservé mais elle avait su observer cet esprit tourné vers l’analyse et l’érudition. Elle avait vu les réussites là où son frère-époux n’avait vu que les échecs. Elle comprenait la prudence de Gaelor mais elle était certaine de la proposition qu’elle lui faisait.

- Oui j’en suis certaine Gaelor. Ton frère a des qualités différentes des tiennes et c’est toi qui es fait pour accomplir cette tâche. Apporte ton aide mais tu n’es pas obligé d’être sur le devant de la scène, vois cela comme une opportunité d’échange avec des hommes et des femmes issus d’un horizon différent du notre et qui peuvent t’apporter beaucoup ! expliqua-t-elle alors qu’elle s’était levée pour venir jusqu’à lui, posant sa main sur son épaule. Je reviens sur le sujet d’Aelys et d’un représentant, Saerelys, aurais-tu d’ores et déjà des noms en tête ? Et d’ailleurs, je pense aussi qu’il est grand temps que nous participions plus activement aux festivités organisées, le Rêve de Caraxes serait une bonne opportunité de nous montrer aux yeux de nos pairs.


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Affaires de famille
feat. Vaelya et Saerelys Riahenor

Palais Riahenor, an 1066, mois 8

Le nom des Riahenor était un gage de pouvoir, de force et d’immuabilité. Cette dynastie séculaire brillait par son ancienneté et la noblesse de son sang pur et fécond. Les dragons y étaient féroces, les descendants implacables et certains d’eux étaient dotés de capacités extraordinaires. La magie qui pulsait dans les veines de Saerelys était la preuve incontestée de cette valeur authentique dont ils pouvaient se targuer et qui les faisaient marcher la tête haute vers un avenir glorieux. Si les récentes tempêtes du destin avaient pu entacher ne serait-ce qu’un peu leur réputation, les Riahenor œuvraient communément à leur renommée et à conserver leur position au sein des groupes de pouvoir valyrien. Aelys, presque qu’aucune autre, vibrait d’apporter sa pierre à l’édifice et de porter les couleurs de sa célèbre maison.

Bien qu’elle modérait son caractère au sein de ce conciliabule important, toutes les fibres de son être s’embrasaient d’enthousiasme et d’orgueil à participer à une telle réunion. L’impact de la guerre contre les Ghis et les années passées lui avaient frayé peu à peu un chemin vers les affaires de la famille. Il avait aussi y voir une confiance qui était née de cette fougue qui avait su être domptée avec les efforts combinés de Vaelya et de la vieillesse qui touchait sa jeune âme. A présent, elle nourrissait une immense fierté à participer à cet échange et à ce que ses qualités soient reconnues.

La jeune Riahenor n’était pas nécessairement d’un esprit aussi sagace que ses aînés ou que Gaelor qui se démarquait par une intelligence aiguisée. Sa force, elle la puisait dans l’action et dans son intrépidité parfois inconsciente. Mais elle se savait d’ores et déjà une femme d’action. Elle laissait plus volontiers la stratégie aux autres membres de sa famille et était résolue à apporter son tribut par ses agissements ou ses capacités. Son don pour les arts n’était plus à attester. Aelys était ravie de savoir que ce savoir-faire tout droit hérité de Tessarion saurait œuvrer à la gloire des Riahenor. Une qualité dont elle avait hérité elle seule. Aussi, outre toute l’assistance qu’elle pourrait apporter auprès des blessés du Grand Effondrement, elle pourrait embellir l’image de sa dynastie par ses créations.

Un sourire éclaira doucement son visage au compliment de Saerelys. La jeune fille était presque comme un chat qui ronronne à la moindre caresse et celle-ci plaisait particulièrement à son égo. « Je saurais démontrer toute ma gratitude à Tessarion, ma sœur. Sois-en certaine. » Cette divinité ne saurait regretter de s’être penchée sur son berceau tant d’années auparavant.

La conversation se poursuivit, s’orientant vers les branches annexes de la famille Riahenor. Celles de leurs cousins qui, bien qu’ils soient proches, attiraient aussi un intérêt plus important aux yeux de la dynastie principale. Si le motif se voulait familial à nombre de leurs visites, il n’était jamais oublié de rappeler quelle était leur allégeance… « Nous t’accompagnerons, Sae. C’est un voyage que nous pouvons faire à trois. » Progressivement, le flambeau héritait aux enfants Riahenor qui, les uns après les autres, prenaient plus d’importance dans les plans familiaux. Aelys vivait comme un privilège que cette mission soit échue à eux trois, Aedar étant fortement occupé auprès de leur père Maegon et des aspirations qu’il nourrissait pour lui.

Un merveilleux sourire para les lèvres d’Aelys tandis que Saerelys affirmait avec certitude à Gaelor qu’il était tout désigné pour accompagner sa sœur à Draconys, sous l’idée de leur mère. Là où rodait l’ombre de la jeune femme, celle de son frère n’était jamais loin derrière. Du moins, autant qu’elle pouvait s’accaparer sa compagnie. L’idée de partager un tel voyage l’enchantait et l’exaltait déjà d’impatience. Son regard accrocha celui de Gaelor qui ne manqua point de rougir légèrement avant que leur gêne ne s’évapore pour plus de tendresse. Les conseils de son cadet s’avéreraient effectivement infinis précieux pour cette sœur qui estimait tant son esprit fin et intelligent.

Toutefois, des questions subsistaient quant à l’anonymat des œuvres d’Aelys. Les interrogations qu’elle souleva firent écho aux autres remarques de Saerelys. En effet, il lui faudrait prendre garde à ce que son style ne puisse être identifié et le subterfuge révélé. La célébrité devrait les cueillir avant pour qu’elle puisse sortir du travestissement de ses créations et apposer le nom des Riahenor dessus. « Je crains qu’il ne nous faille réfléchir très sérieusement à l’identité de celui qui prendra la paternité de mes œuvres pour un temps. Il le faudra proche de nous, mais je n’ai pas le souvenir d’un cousin possédant un don remarqué et remarquable concernant les arts. Peut-être dans les plus jeunes de nos cousins ? » A l’exemple de son aînée, Aelys était toute à ses réflexions, buvant pensivement dans sa coupe comme si le breuvage pourrait apporter les réponses à ses interrogations.

Vaelya apporta de nouveaux sujets de pensées concernant le prochaine Rêve de Caraxes. Aelys manqua de frissonner légèrement, ne détenant que peu de plaisir à être proche des eaux. Aussi fort qu’elle aimait le feu, elle méprisait l’eau. « Nous pourrions apporter des tributs conséquents en offrande à Caraxes ? Peut-être pourrais-je trouver le temps de créer une sculpture en son honneur. A moins que nous offririons quelque chose de plus symbolique… Comme des ressources à ceux qui prennent la mer ou des vêtements en remplacement de ceux qu’ils rapiècent en l’honneur de Caraxes. » suggéra Aelys, proposant les premières idées qui fleurissaient dans son esprit.





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Affaires de famille.Vaelya et Aelys Riahenor.

Palais Riahenor & An 1066, mois 8.

Saerelys avait toujours pris plaisir à prendre soin d’autrui. En cela, la Magie de la guérison lui correspondait tout à fait. Il y avait cependant une chose que bien des personnes oubliaient, au sujet de cet Art magique. Au sujet de ce type de Magie, tout comme au sujet des personnes qui maîtrisaient les secrets des soins. Si une personne savait soigner, blesser était également dans ses cordes. Aussi, la novice ne faisait pas exception à la règle. Ces possibilités n’étaient pas réellement cachées, dans les faits. Il fallait bien enseigner la règle des dosages avec rigueur aux novices qui se destinaient à ce domaine magique. Dès lors, un dosage plus élevé était si simple à mettre en place. Trop simple. Et ce, que cela soit involontairement ou non.


La jeune Dynaste n’était pas sourdre. Encore moins idiote. Aussi, les mots prononcés par sa mère ne pouvaient qu’être lourds de sens. Elle savait que leur cousin Oesdar s’était opposé à leur propre branche, durant la guerre contre Ghis. Comme d’autres, il avait tenté de profiter de l’absence de son père, pensant qu’il n’y aurait aucune représailles avec sa mère au pouvoir. Les choses avaient été bien différentes, un fait auquel il ne semblait point s’attendre. Les Dieux les avaient vengé également, l’homme étant désormais atteint d’un mal que Saerelys ne pouvait connaître. La goutte s’installait petit à petit entre ses articulations, rendant douloureuse leur utilisation au quotidien. La maladie était chronique par définition et irait en s’aggravant dans le temps, si son oncle ne se ménageait pas. La Magie pouvait apaiser ses douleurs, de même que sa maladie en général. Si un tel traitement pouvait être lourd sur un enfant, sur un adulte, les choses étaient bien différentes et tout à fait envisageables.


« Nous en reparlerons, Mère, si tu le permets. Saerelys esquissa un sourire qu’elle voulait confiant. Si le Collège me permet bien des choses, je crains qu’un voyage pour me rendre auprès de notre cousin ne soit pas à l’ordre du jour. Cela m’éloignerait bien trop de la capitale et le Troisième Cercle est encore trop restrictif pour me permettre une telle chose. La novice se tut quelques instants, reportant son attention sur Aelys. Néanmoins, si nos emplois du temps venaient à concorder, je me ferais une joie de vous accompagner. »


Il lui fallait réfléchir à tout cela. C’était là un réel cas de conscience. Il devait y avoir une autre solution. Il y avait toujours une autre solution. Une solution qu’elle trouverait, d’une manière ou d’une autre. Il le fallait. Saerelys fut cependant tirée de ses pensées, alors que sa mère s’adressait désormais à Gaelor. Si son frère cadet se montrait toujours hésitant, la présence d’Aelys serait à même de le rassurer et de le pousser dans la bonne direction. Si les liens qu’ils partageaient n’étaient pas de la même nature que ceux qu’Aedar et elle-même avaient tissé, la novice ne pouvait nier le fait qu’ils étaient touchants. Draconys serait un terrain de jeu parfait pour eux-deux et pour les préparer à leur rôle futur. Les Dynasties avaient vécu bien trop longtemps dans les souvenirs d’un passé glorieux. Ce passé n’était pas une finalité. Il n’était qu’une base pour un futur qui se devait d’être tout aussi brillant, si ce n’est plus encore.


« … Il est vrai qu’il faut de tout pour faire un monde, vous devez avoir raison… Gaelor glissa une œillade à Aelys, malgré le sang qui rougissait ses joues. Cela ne coûte rien d’essayer, je suppose.
- Alors, nous tenons notre accord ! remarqua Saerelys, tout sourire. Je suis certaine que cela vous sera profitable à tous les deux. Vous avez tous les deux une grande curiosité et Draconys est sans doute la meilleure Cité qui soit pour l’assouvir. »


Alors que Mère et Aelys échangeaient au sujet d’un prête-nom efficace, Saerelys s’était à nouveau plongée dans ses pensées. Il était vrai qu’Aelys était la seule dans leur lignage à avoir été gratifiée par Tessarion de dons artistiques. L’un de leurs cousins avaient bien sûr des dons musicaux, mais avait passé une grande partie de son existence à Valyria. Dès lors, plus d’une personne pourrait s’étonner de le voir développer de telles compétences du jour au lendemain. Un tel voile ne manquerait pas de se déchirer à la première question un peu poussée. Non, il fallait trouver quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui leur restait proche et qui ne trouverait aucune raison de trahir un tel secret.


« Hélas, il semblerait que Tessarion n’ait que deux envoyés de notre sang. Une artiste des peintures et de l’argile et un musicien. Notre cousin ne joue plus rarement cependant et je doute qu’il soit un habile choix. Cela ne ferait que soulever des questions auprès de certaines personnes, à mon sens. Saerelys croisa ses bras sur sa poitrine. L’un de nos protégés ne pourrait pas convenir pour jouer un tel rôle ? A moins que jouer sur le mystère ne soit la meilleure des solutions ? Après tout, rien n’est mieux caché que ce qui reste en pleine lumière, dans certains cas. »


Présentement, la novice ne voyait pas de meilleure solution que celle-ci. Choisir l’un de leurs orphelins avait plusieurs avantages, le premier étant que cette personne n’attirerait pas les soupçons. Sans doute y avait-il d’autres solutions auxquelles la jeune femme n’avait pas songé. Il fallait dire qu’elle n’avait pas poussé davantage cette idée, avant de la proposer au reste de sa famille. En se laissant quelques temps de réflexion, un homme de paille convainquant pourrait sans aucun doute être dressé. Quant à son autre solution… Saerelys devait avouer qu’elle l’affectionnait grandement. Il faudrait cependant dresser tout un tas de stratagèmes pour que leur secret ne soit pas éventé.


« Le Collège m’a fait part de sa décision de me placer dans le cortège des novices pour accompagner les Mages confirmés lors de leurs sorts, durant le Rêve. avoua alors Saerelys. Je ne sais si cela nous sera utile pour ce dont il est question ici, mais cela nous permettra de placer au moins l’un d’entre nous au plus proche de la cérémonie à coup sûr. La jeune femme se tut quelques instants. Nous pourrions aussi proposer à nos cousins s’occupant de nos possessions à Gelios de se joindre à nous ? Si les réjouissances ne passeront pas par cette ville il me semble, le clergé de Caraxes y reste puissant, de part sa position maritime. Mais il est vrai que nous rendre à la Flamme de Caraxes serait un bon début. La novice reporta son attention sur sa cadette. Nous y montrer ne pourrait que nous être profitable, plus encore s’il est question d’y emmener des offrandes pour les marins. Ils seront nombreux à quitter Valyria, après le Rêve. Ils auront besoin de tout ce qu’il nous est possible de leur offrir. »




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Affaires de familleVaelya, Aelys et Saerelys Riahenor.

Palais Riahenor, an 1066, mois 8

La discussion s’était révélée être des plus intéressantes même si elle n’avait pas débuté de la meilleure des manières, il n’en restait pas moins que la mère était satisfaites des paroles prononcées par ses filles, de leur implication tout comme celle de Gaelor qui avait su faire d’intéressantes suggestions. Dans ce palais il existait des talents qu’il ne fallait pas gâcher, autant pour leur propre bien que pour la grandeur de ce nom qui n’avait plus la même superbe qu’à une certaine époque. Il était donc important que soit acceptées les propositions faites, ainsi la somme de ce travail abattu façonnerait un présent sans comme mesure pour Maegon qui exploiterait le résultat final pour leur bien à toutes et à tous.

Garder l’unité au sein d’une famille telle que la leur n’était pas chose aisée et lorsque Maegon avait rejoint l’armée, Vaelya avait dû faire face à quelques réfractaires auxquels elle avait fait connaître les conséquences d’un oubli qui n’aurait jamais dû exister : elle était la sœur du patriarche. La question épineuse que constituait Oesdar existait encore, alimentée par le souffle pénible de ce cousin qui n’avait que trop terni leur nom, qui s’était opposé à elle, et même Balerion semblait bien peu enclin à l’accueillir en son antre. Comment lui en vouloir tant les tares qui faisaient d’Oesdar l’homme qu’il était, était bien trop présentes ? La maladie le rongeait depuis des mois et si elle ne l’emportait pas sous peu, semblait être d’une lenteur qui les ferait souffrir sur de nombreuses années.

- Nous verrons ça plus tard, en effet. Je ne voudrais pas contrevenir aux règles édictées par le Collège, répondit-elle avec douceur avant de prendre une nouvelle gorgée de sa boisson, laissant la conversation se poursuivre.

Lorsque Gaelor pris à nouveau la parole, Vaelya l’observa et un sourire vint étirer ses lèvres lorsqu’elle remarqua le sang venir rougir ses joues alors que venait de remarquer l’œillade qu’il adressait à Aelys. Nul doute ne pouvait être émis quand au fait que ses deux enfants sauraient constituer une paire des plus efficaces et chacun d’entre saurait obtenir le meilleur de l’autre. Mais par-dessus tout, il était grand tant que ce qu’elle et Maegon envisageaient soit plus qu’un projet, ô qu’elle pouvait s’enthousiasmer à l’idée d’organiser un banquet en l’honneur de leurs fiançailles. Mais se concentrer trop longuement sur cette question était des secondes de perdues à discuter du meilleur prête-nom avec Aelys.

Il était certain qu’une proximité avec leur famille leur permettrait une assurance plus grande de contrôle en cas de besoin. Un de leur cousins était un musicien et il était le seul avec sa cadette à avoir été béni de Tessarion mais pour autant il ne jouait pas assidûment pour être cette garantie recherchée. Lorsque Saerelys mentionna une seconde idée, Vaelya hocha la tête. Voilà donc une perspective qui lui plaisait bien plus et lui assurait un réel lien de proximité qui ne saurait être perturbé par un quelconque membre de leur famille, même si la dynaste était proche de nombre de ses cousins.

- Il serait plus sûr que l’identité soit celle de l’un de mes protégés à l’orphelinat, respect et loyauté sont d’ores et déjà des qualités chez eux mais si nous lui garantissons logis, nourriture et habillement cela renforcerait ces sentiments tout en montrant aux autres qu’un bon comportement et un bon travail sont grassement récompensés.

Répondit-elle avant de terminer sur un sujet qui lui semblait tout aussi important : la vie publique à Valyria. Il était grand temps chaque membre de leur famille participe avec assiduité aux dîners organisés par des alliés, des clients mais aussi qu’ils montrent cette fibre religieuse qui était la leur en se présentant au prochain Rêve, celui de Caraxes.

- Nous pourrions en effet apporter des offrandes au Grand Temple de Caraxes. J’en parlerais avec votre père mais je pense que nous avons l’opportunité de nous placer pour faire partie des participants aux épreuves du Rêve. Aelys, je te laisse réunir les offrandes qui selon toi sauront plaire au dieu des mers, Gaelor tu pourras l’aider si tu le souhaite et Saerelys je te laisse le soin de faire parvenir un parchemin à l’attention de nos cousin de Gelios. Préparons-nous comme il se doit, les festivités du Rêve de Caraxes sont toujours divertissantes !



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