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La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur
feat. Maera Bellarys

Quadrant Ouest, Palais Bellarys, An 1066 Mois 8

La main leste arrangeait les boucles çà et là qui retombaient sur ses épaules menues. Elle en replaçait dans son chignon soigneusement travaillé, ou bien leur rendait leur liberté pour se muer dans sa démarche gracieuse. Derrière elle, la servante observait d’un œil attentif, voire quelque peu inquiet, le manège de sa maîtresse. Cette dernière ne négligeait rien de son apparence, appréciant toutes les lumières de regards séduits ou désireux. Aelys aimait jouer de ses charmes, n’ignorant point qu’elle incarnait à de nombreux égards l’héritage de beauté des Riahenor. Aussi ne laissait-elle rien aux griffes du hasard et l’exercice des servantes s’en retrouvaient périlleux chaque jour pour que la Dame Dragon se satisfasse du reflet que lui renvoyait le miroir. Au terme de nombreuses retouches appliquées par la jeune fille, elle consentit à la congédier d’un sourire satisfait. « Tu peux te retirer. Ce sera tout. Pense à préparer mes affaires, je pars bientôt chez les Bellarys. » La domestique s’inclina respectueusement avant de quitter les lieux, laissant Aelys auréolée de toutes ses vanités. Elle piocha parmi tous les bocaux qui se trouvaient devant elle pour se munir d’un onguent aux fragrances de rose et d’huiles précieuses. Le pot recélait une crème épaisse dont elle s’imprégna les mains, la peau et les ongles. Dans son esprit, la voix de sa mère lui rappelait combien il était essentiel qu’elle prenne soin de ce qui était la source de ses dons. Du bout de ses doigts graciles, elle savait tracer, créer, modeler à partir de nombreuses matières dont elle s’appropriait les propriétés au renfort d’expérience et de pratique.

Son attention fut attirée du coin de l'œil par un mouvement dans le miroir. Le reflet lui renvoyait l’image d’une petite tête timide qui se glissait par l’entrebâillement de la porte. Un sourire teinté d’affection s’échoua sur ses douces lèvres. « Que me vaut l’honneur de la visite d’une petite souris ici ? » Aelys se retourna, attestant bientôt de l’empourprement du visage de Rhaelys noyée sous de chaudes larmes. La jeune femme se redressa promptement et vint s’agenouiller devant cette petite sœur qui s’approchait piteusement dans la chambre. « Ma petite fleur, que t’arrive-t-il ? » La cadette des Riahenor guettait les moindres malheurs de la petite fille. Le départ de Saerelys pour le Collège des Mages l’avait incitée à plus de sagesse et d’attention pour cette frêle benjamine. Au fil des années, ses instincts protecteurs n’avaient fait que se décupler et Aelys avait pris grandement à cœur de prendre soin de Rhaelys durant la période de convalescence de sa mère et de son aînée après la tragédie du Grand Effondrement. « Tu vas me détester… » La main d’Aelys caressa la joue de l’enfant d’une tendresse toute maternelle. « Allons, il n’y a rien que tu pourrais faire qui me ferait te haïr. » tenta-t-elle de la rassurer. Le regard de la petite fille s’exprima à sa place en se posant sur ses mains. Progressivement, ses doigts s’ouvrirent pour dévoiler là les morceaux épars de ce qui fut autrefois une créature aux allures de guivre. La sculpture d’argile s’alliait à une autre figurine représentant un opinicus dont Aelys lui avait fait cadeau après les avoir modelés de ses propres mains. Ils étaient des présents destinés à ce qu’elle s’en serve pour jouer et s’amuser. Après tout, cette benjamine souffrait d’un grand écart d’âge avec ses aînés et en dépit de leurs efforts, ils ne pouvaient pas partager tous ses jeux. Il n’était certes guère plaisant de voir les fruits de son ouvrage être réduits à la poussière, mais le visage ravagé de chagrin de Rhaelys suffisait à éveiller toutes ses indulgences. « Voyons, Rhaelys. Quelle idée de te plonger dans une telle affliction pour quelques bouts d’argile. » Le soulagement qui s’inscrivit sur les traits de l’enfant fut une récompense assez belle pour qu’elle poursuive sur cette même lancée. « Tu n’as point de chagrin à avoir. Je t’en ferai d’autres. Des plus beaux encore, je te le promets ! » Cette fois, un sourire illumina le visage encore rond et gourmand de la dernière des Riahenor. Autrefois, Aelys se serait perdue en veine remontrances pour l’enjoindre à plus de soin et de prudence. A présent, les années avaient tassé son impétuosité et son caractère véhément. Elle réalisait qu’elle remportait plus de rançon à quelques douceurs. « J’en prendrai grand soin, je le jure ! » Les bras d’Aelys s’ouvrirent pour serrer cette créature encore si chétive contre son cœur. Etrangement, elle lui vouait toutes ses patiences, toutes ses tendresses et toutes ses protections. Quiconque oserait s’approcher des ailes encore délicates de Rhaelys recevrait les foudres ardentes de ses colères.


***


La Dame Riahenor franchit les portes du palais des Bellarys avec cette même admiration malgré la course des années. Le faste et la richesse qui en découlaient égalaient la demeure des siens, mais la jeune femme se révélait sensible à quelques différences dans l’architecture, à une décoration qui marquait ses dissemblances et à une atmosphère autre que celle dont elle était familière. Il lui était plaisant de fouler ces lieux de son pas leste tandis qu’elle délaissait son manteau auprès de serviteurs alertes. « Je viens ici voir Dame Maera. » annonça-t-elle bien que la requête demeure la même à chaque visite. Une amitié forte régnait entre les deux Dames de ces grandes maisons valyriennes. Aelys, une fois encore, pouvait se targuer d’avoir engagé son amie sur des chemins tumultueux et l’avoir mêlée à quelques bêtises de son crue. Le temps semblait les avoir assagies, bien que l’authenticité de l’affection qu’elles se vouaient l’une à l’autre flamboyait comme au premier jour. Dès qu’elle fut introduite après de son amie, la Dame Riahenor se précipita vers elle, tendant ses mains pour qu’elle les attrape. « Ma chère Maera, comme il m’est plaisant de te voir ! » Ne dissimulant point sa tendresse, elle gratifia sa joue d’un léger baiser. « Pardonne-moi de mon retard. Hélas, quelques drames inattendus m’ont retenu à l’heure de mon départ. » Par chance, Rhaelys avait été rapide à consoler bien qu’il fut difficile de la convaincre de ne pas venir avec elle malgré son insistance. « Et si le cœur t’en dit, peut-être parviendrons-nous à terminer ce portrait commencé il y a bien longtemps ! » En effet, Aelys ne boudait pas l’expression de son art et ne rechignait pas à en faire profiter toute la société de ses amis chers. Ce n’était pas la première fois qu’elle s’essayait à peindre son amie, mais il lui importait d’inscrire son visage sur la toile à toutes les modulations de ses âges.




Maera Bellarys
Maera Bellarys
Dame-Dragon

La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur
feat. Aelys Riahenor

Quadrant Ouest, Palais Bellarys, An 1066 Mois 8

Aujourd’hui serait une belle journée, Maera en était convaincue. Elle avait planifié passer un moment avec sa douce amie et avait bien prévenu qu’elle ne serait pas disponible pour quoi que ce soit d’autre. Elle avait été prise à répondre à bien des questions dernièrement et personne, pas même son père, n’allait pouvoir se permettre de l’importuner sur quoi que ce soit d’autre pour les prochaines heures.
Aelys et elle avaient toujours été proche une de l’autre et avaint, pourrait-on dire, tout partager. Elle avait toujours été affidée dans les plans de la jeune dynaste et vice-versa.
En Maera, était allumée une flamme similaire à celle qui brûlait en son frère Aeganon et qui la poussait vers des aventures avec intrépidité. Cela avait toujours contrasté avec le tempérament plus posé de l’ancien couple héritier. Aelys avait donc toujours été une bonne camarade de mésaventures et si elles étaient toujours ressorties en un morceau de leurs pérépéties, elles étaient souvent revenues avec bien des égratignures.
Il y avait notamment eu cette fois où Aelys avait tenté d’apprendre à Maera le vol à dos de dragon. Tenter était le bon mot et l’essaie n’avait pas été couronné de succès, pas plus qu’il n’avait duré longtemps. Si la Bellarys n’avait eu que quelques coupures superficielle venant des magnifiques, mais tranchantes, écailles de Salya, elle était passée à une griffe de blessures bien plus sérieuses.

Le temps avait passé depuis et les jeunes femmes étaient bien plus raisonnables maintenant. Maera attendait son amie, divers papiers à la main. Son regard parcourait en diagonale les écrits, se disant qu’avec un peu de chance son cerveau imprimerait de lui-même quelques informations sur les taux d’échanges des divers épices et leurs taux d’imposition actuels. Soudain, une voix nouvelle perça, plus loin dans la demeure. Devinant l’arrivée de son invitée, Maera se leva. Sa main passa sur son vêtement, époussetant le tissu zinzolin de la tenue dont elle avait décidé de se parer aujourd’hui et qui s’accordait à merveille avec son regard.

C’est avec un enchantement non feint qu’elle accueillie la jeune Riahenor.
« Aelys, tu sais que le plaisir est entièrement partagé. » Maera attrapa les mains de sa chère amie dans les siennes. Comme il était bon de l’avoir près d’elle, même après tout ce temps, prête à partager avec elle ses joies comme ses moments difficiles.
« Est-ce Rhaelys qui t’a encore fait des misères ? Comme tu as de la chance d’avoir une petite sœur, j’aurais tant aimé en avoir une moi-même. »
Mais la vie lui avait plutôt donné un jumeau, une grande sœur et de merveilleux grands-frères. Maera aimait profondément chaque membre de sa fratrie. Elle avait eu la chance de grandir sous l’amour et de regard bienveillant de tout ses ainés. Elle avait été choyée et câlinée, mais n’avait jamais pu elle-même jouer ce rôle. Il y avait, bien sûr, eu son neveu. Un rayon de soleil qui s’était éteint bien trop tôt. À présent, si la jeune dame voulait de nouveau porter son regard et ses intentions bienveillantes sur un petit être, il ne lui restait plus que le choix d’en enfanter un elle-même.

« C’est vrai qu’il y a un moment maintenant que nous n’avons pas prit le temps de nous asseoir ensemble et continué ce portrait. » Le temps passait à une vitesse folle. Depuis la mort de Taeganon, tout c’était enchaîner si vite que Maera arrivait à peine à reprendre son souffle entre deux marées d’obligation déferlant vers elle au rythme des exigences paternelles. Si Maera ne se noyait pas déjà, ce ne serait pas bien long. Elle avait toujours apprécié posée pour les toiles de son amie et en d’autres circonstances la journée aurait été parfaite pour une telle activité. Seulement, voilà que sans pouvoir en saisir véritablement la raison, la demoiselle se tentait tout à coup essoufflée. Le poids des derniers temps lui pesait tout à coup un peu plus lourd et elle sentait les derniers grains de sable de sa jeunesse s’effriter dans le sablier du temps.

« Oh, Aelys, comme toutes nos aventures me manque. » Bientôt, elle serait une épouse, une Dame respectable. Elle allait devoir embrasser toute entière la vie qu’on lui avait dessinée. Être auprès de Daemor, envers et contre toutes les adversités qu’ils allaient devoir traversé, tout comme Aenerya l’avait été tout au long de sa vie.

« Déjà 5 mois et toujours rien ? Je ne devrais pas être surpris. Tu as été une déception toute ta vie, pourquoi est-ce qu’il en serait autrement maintenant que tu as la chance de faire quelque chose d’important pour cette famille. »
Les mots de son père résonnaient lourdement dans ses souvenirs, bousculant au passage ses pensées. Même avant tout cela, le désir d’échapper à ce père si contrôlant avait été présent et mutaient à présent en une nécessité.
« Tu sais quoi ? Aujourd’hui je n’ai pas envie d’être raisonnable. La tempérance sera pour une autre foix. S’il te plait, ma chère amie, amène moi vivre une derière aventure. »
Avant qu’il ne soit trop tard, avant qu’elle ne soit entièrement emporté dans l’océan des responsabilités et que revenir vers la surface lui soit impossible.

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La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur
feat. Maera Bellarys

Quadrant Ouest, Palais Bellarys, An 1066 Mois 8

Aelys ne se lassait guère du spectacle offert par le palais des Bellarys. Son émerveillement s’affichait comme au premier jour, ses yeux ne cessant de lorgner chaque recoin qui charmait son regard. Des œuvres grandioses, des moulures soignées, une architecture travaillée, des détails soignés… Rien n’échappait à son regard acéré. Et souvent, il lui brûlait de rentrer chez elle pour retranscrire à l’identique ce que son œil esthète captait. La splendeur du palais Riahenor n’avait rien à envier à celui des Bellarys, mais elle en connaissait à présent tous les recoins et ses fusains n’avaient rien épargné de ce qui plaisait à ses pupilles. Aussi trouvait-elle un nouveau terrain de jeux ici, dès lors qu’elle se retrouvait en la compagnie tendre et agréable de son amie Maera. Auréolée d’une fraîcheur toute empruntée à une jeunesse à peine éclose, elle enchantait les lieux par sa beauté, ne dépareillant point au cœur de la demeure Bellarys. Aelys lui portait toutes ses affections, ayant partagé de nombreux jeux avec elle et d’innombrables bêtises qui leur avaient valu blâmes et punitions. Les années avaient réussi à endormir leur ardeur et leur indiscipline, toutefois, cela n’avait point entamé leur amitié. Si elles apparaissaient telles de parfaites jeunes femmes du monde dans la société valyrienne, elles ne perdaient rien de la complicité malicieuse qui les liait.

« Oh la pauvre petite, je ne peux pas lui reprocher grand-chose ! » dit Aelys tandis qu’elle justifiait son retard et qu’elle admettait que Rhaelys en était la cause. « A l’heure où je partais, elle est arrivée en pleurs dans ma chambre. J’ai cru à une catastrophe, mais il se trouvait qu’elle avait simplement brisé deux statuettes que je lui avais sculptées pour ses jeux. Même si je n’étais pas ravie, il n’y avait pas matière à se mettre dans un tel état. » La Riahenor demeurait plus amusée par son récit que véritablement désabusée. Au contraire, elle souriait tout en racontant cela à son amie. « Il m’a alors fallu la consoler durant un moment. Je ne l’échangerais pour rien au monde, mais elle fait parfois des tragédies dont je me passerais bien ! » Aelys débordait d’un amour sincère pour sa benjamine, cherchant à prendre soin d’elle du mieux qu’elle le pouvait, autant par devoir que par affection. Ses attentions s’étaient déployées après le Grand Effondrement qui lui avait arraché une mère durant de longues semaines. Tous les enfants Riahenor s’étaient attelés à la tâche de divertir et de rassurer l’enfant encore bien jeune pour être privée de son parent. Evidemment, les obligations de Gaelor et Aelys étant moins nombreuses que leurs aînés, ils avaient passé un temps conséquent en compagnie de leur sœur.

Aelys évoqua ce tableau toujours en progression de Maera. Elle ne comptait plus les croquis, dessins, esquisses ou peintures qui représentaient la belle Bellarys au cours des années. Dès lors qu’elles étaient ensembles et qu’elles profitaient d’une simple conversation, l’artiste des Riahenor ne pouvait s’empêcher de produire quelque chose. Quant à ce portrait, il revêtait plus d’importance encore car il était une sorte de cadeau pour Maera en vue de son mariage avec son frère Daemor. Avec les derniers événements, voilà un moment qu’elle n’y avait plus touché, mais cette réunion était sûrement la bienvenue. Toutefois, il ne sentit pas chez son amie le même entrain que le sien.

Au contraire, voilà qu’elle la sentait tout à coup nostalgique de leurs aventures passées. Dans son regard brillait la flamme froide d’une mélancolie qu’Aelys ne comprenait pas. Se pouvait-il que sa prochaine union la propulse dans un tel état ? Tandis qu’elles se dirigeaient vers un petit salon, Aelys observait subrepticement Maera. Les impulsions de la Bellarys ne tardèrent pas à s’approprier le chemin de sa bouche. Avec une ardeur presque désespérée, elle lui réclamait de l’extirper une dernière fois de cette réalité raisonnable. Une dernière aventure… avant quoi ? Aelys fut désemparée un instant. « Maera, tout va bien ? » s’enquit-elle, bien que les choses soient sûrement faciles à comprendre. Une tempérance propre à une femme du monde… à une femme mariée. Maera s’arrachait à présent aux bras de l’enfance pour plonger entièrement dans celui de femme et d’épouse.

Sa main d’Aelys vint chercher celle de son amie, un sourire mutin aux lèvres. « Alors je crois bien que nous ne pourrons pas sortir ainsi. » Connaissant déjà le chemin, elle guida Maera jusque dans ses appartements et au concours silencieux de quelques domestiques fiables, elles troquèrent leurs vêtements précieux pour des atours plus humbles. Ne manquèrent plus que les capes pour finaliser leur apparence. Discrètement, elles prirent le chemin des passages empruntés uniquement par les domestiques pour les conduire à l’extérieur du palais Bellarys et les propulser dans Valyria. « Où souhaites-tu que nous allions, Maera ? Nous pourrions nous glisser dans le grand bazar ou aller contempler quelques spectacles dans les rues. Et si les murs de Valyria ne te conviennent pas, nos dragons pourront nous porter où tu le souhaites ! »




Maera Bellarys
Maera Bellarys
Dame-Dragon

La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur
feat. Aelys Riahenor

Quadrant Ouest, Palais Bellarys, An 1066 Mois 8

Les Riahenor étaient des êtres exceptionnels parmi les gens d’exceptions de Valyria. Tous les membres de cette glorieuse famille avaient autour d’eux comme une aura qui rappelait aux autres leur place dans la société. Aelys n’était pas en reste. Malgré son jeune âge, on savait qu’elle serait appelée à avoir une grande destinée. Maera n’était pas plus vieille, mais voilà que d’ici l’automne, la fraîcheur de sa jeunesse serait emprisonnée dans un voile de responsabilité qui se tissait de plus en plus vite autour d’elle.

« Mais oui, ne t’en fais pas, tout va bien. »
Voyant la frayeur dans les yeux de son amie, la jeune Bellarys se reprit.
« Tous ses préparatifs me montent à la tête, je crois simplement qu’un peu de temps pour moi, avec toi et loin de tout cela, me ferait le plus grand bien. »

La vie avait semblé être en pause suite au Grand Effondrement, mais à présent, elle reprenait à vitesse Grand V. L’esprit de Maera avait été plongé dans un brouillard depuis l’annonce officiel de ses fiançailles et il peinait à en sortir. Avoir son jumeau à ses côtés durant un moment, aussi court fut-il, lui avait été bénéfique. Même si elle redoutait le temps des vendanges qui sonnerait fort probablement la fin de son célibat, elle savait qu’il ne manquerait son mariage pour rien au monde et qu’aucun des Magisters du Collège ne pourrait le retenir. Se rappelant qu’elle ne lui avait pas écrit depuis qu’il avait repris les cours, elle se jura de prendre plume et parchemins dès son retour pour lui faire part des diverses avancées au sein de la maisonnée.

La jeune Bellarys fut entraîner dans ses propres appartements par son amie de toujours. Aelys devait sans doute connaître le chemin menant à sa chambre dans chacune des demeures où elle pouvait résider. Maera n’eut rien à dire, son amie s’occupa de tout et bien vite apparurent devant elles, de nouvelles robe, plus simple et adaptée à la situation. Une fois drapées convenablement, les deux jeunes femmes purent quitter la demeure Bellarys sans attirer davantage l’attention. Après avoir navigué dans quelques couloirs sinueux dans un bruissement de tissus étouffé, elles se retrouvèrent dans la rue. Les jeunes nobles recouvrirent leur chevelure blonde dans la cape, dissimulant parfaitement aux yeux de tous leur ascendance dans divers tissus passant entre les tons de blé et de citrouille. Revêtu de tels atours, personnes n’aurait pu se douter de leur identité. Elles étaient autant méconnaissables que si elles avaient porté un masque.

Au moment de choisir leur destination, un frisson parcourut Maera. Non pas qu’elle eut froid, le temps était loin d’être pluvieux, pas même nuageux, mais la perspective de cette journée, seule avec son amie, où personne ne viendrait la déranger, la rendait toute chose. Les faires sortir en douce avait été chose aisée, maintenant il n’en tenait qu’à elles de déterminer ce qu’elles feraient de ses quelques heures loin des responsabilités. À l’évocation des dragons, Maera blêmit sans le vouloir. Non pas qu’elle n’aimait ou avait peur des majestueuses créatures qui faisaient leur renommée, mais à bien des occasions les deux jeunes demoiselles avaient été faires des folies à dos de dragons et la petite Bellarys conservait encore une ou deux cicatrices démontrant que ces expéditions n’étaient pas les plus tranquilles. Peut-être valait-il mieux quelque chose qui ne mettrait pas encore plus à mal ses petits nerfs déjà bien fragilisés par tout ce qu’elle avait à gérer dernièrement.

« Allons vers le Grand Bazar ! » Confirma-t-elle rapidement. « Je suis sûre qu’il y aura là-bas de quoi nous divertir un moment. »

Joignant le geste à la parole, Maera commença à marcher dans la direction convenue. Elle marchait précautionneusement, prenant soin de ne pas mettre le pied sur une des immondices qui jonchait le sol auprès de quelques feuilles qu’un Mestre avait dû perdre en passant d’un pas rapide avant-elles.
Malgré les petits contretemps, le soleil était encore bien haut dans le ciel. Les jeunes femmes avaient encore bien du temps devant elles avant que le crépuscule ne les somme de rentrer dans leurs demeures.  


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La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur
feat. Maera Bellarys

Quadrant Ouest, Palais Bellarys, An 1066 Mois 8

Aelys n’était guère experte dans l’art d’éprouver les émotions et les sentiments d’autrui. Son caractère était forgé à-même le feu, s’embrasant de toute part, éructant tel un volcan capricieux. Il n’était pas rare que son âme s’exprime avant sa pensée. Les années passées et les nombreuses remontrances dont elle avait fait l’objet avaient su dompter sa langue farouche, mais il lui était encore difficile de maîtriser ses impulsivités. Aussi n’était-elle que peu célèbre pour son sens de l’observation ou la finesse de ses analyses. La complétant toute entière, Gaelor était cette autre moitié qui vibrait de toutes ces forces qu’elle ne possédait pas et inversement. Il était ce fin stratège qui réfléchissait par le regard et agissait dans le silence. Un esprit sagace au service de la dynastie Riahenor et d’une sœur bien trop prompte à se laisser gouverner par ses sentiments. Ils étaient aussi différents qu’ils étaient complémentaires. La part d’un même être, comme une âme qui aurait été scindée en deux pour créer deux créatures distinctes mais profondément semblables.

Cependant et en dépit de cette nature survoltée, Aelys arrivait parfois à cerner les tourments qui pouvaient assombrir l’humeur de ceux que son cœur chérissait. Un privilège qui n’était accordé qu’aux plus proches d’elle. Sa famille, ses amis tendres, sa dragonne… Elle n’avait su aiguiser son œil pour quelconques inconnus. Aussi était-elle parvenue à guetter la lourdeur qui pesait dans le regard de son amie Maera. Une froide mélancolie que la fille Riahenor n’était pas encore capable d’interpréter pleinement. Cela pouvait-il détenir un lien avec sa prochaine union avec son frère Daemor ? D’autres malheurs venaient-ils maltraiter son âme pour ternir l’éclat de son expression ? S’il n’était point dans son caractère de posséder la finesse nécessaire pour déterminer pleinement ce qui pouvait la chagriner ainsi, Aelys détenait l’avantage (une notion qui pourrait varier en fonction de l’interlocuteur) d’une parole franche et décomplexée. Bien sûr, l’amitié profonde que se vouaient dans deux Dames Dragons ne souffrait aucune pudeur, affermie avec les années et d’innombrables aventures. Aussi Aelys s’enquit-elle rapidement de l’humeur de la douce Bellarys.

La réponse de Maera se voulut rassurante, accusant là de lourds préparatifs pour le mariage qui monopolisaient tout son temps et toute son attention. La fatigue se faisait vivement ressentir et un besoin urgent de s’évader de cette atmosphère. D’ailleurs, ce fut la soudaine doléance de son amie qui réclama d’elle son secours et une escapade. Une dernière escapade, comme si son destin allait être prochainement scellé.

Il était vrai que les deux jeunes filles avaient multiplié les inconvenances au cours de leur prime jeunesse. La terrible Riahenor était souvent à accuser de ces nombreux méfaits, n’ayant guère un tempérament à demeurer sagement assise ou à converser pour apprendre les futurs rudiments qu’une Dame se devait d’apprendre. Aussi s’étaient-elles régulièrement retrouvées dans des situations improbables ou lancées dans des aventures malencontreuses. Quand Gaelor n’était pas la pauvre victime de ses idées impertinentes, Maera était toujours une candidate enthousiaste et motivée. Ce jour ne dérogeait pas à la règle et une flamme sauvage éclatait déjà dans les pupilles d’Aelys.

N’ayant aucun mal à enclencher les réflexes qui manquaient de s’être enfuis avec la guerre, Aelys les drapa chacune d’atours qui les rendraient moins reconnaissables au regard du peuple de Valyria. Des vêtements humbles et des capes pour achever de les dérober à des contemplations intéressées. Elles prenaient déjà le chemin de la sortie du palais Bellarys par les voies empruntées par les domestiques quand Maera arrêta son choix sur le Grand Bazar. « Alors en route vers le Bazar ! Ne nous voudrions manquer cela pour rien au monde ! » Leurs pas arpentaient à présent les rues la grande cité, quittant progressivement le quadrant ouest et ses somptueuses demeures pour s’enfoncer à l’est. Ces lieux n’étaient pas les plus recommandables pour de nobles dames, amas de taudis et d’habitations vétustes. Mais en journée, cette partie de la ville était dotée d’un marché incroyable qui connaissait une animation sans pareil. De plus, les denrées y étaient nombreuses et le ventre d’Aelys se délectait d’avance de ce qu’elles pourraient y dénicher.

Son bras étroitement entrelacé avec celui de Maera, elle vivait ce vent de liberté avec délectation. Bien que ses obligations soient autrement différentes, Aelys vivait moins ces escapades qu’autrefois. La guerre y avait été pour beaucoup, étant celle dont on avait dû réclamer plus de sagesse et de docilité. Cette aventure ne serait point un mal, encore moins pour nourrir son esprit de nouvelles couleurs qui fructifieraient son imagination et son art pour de prochaines créations. « Te rappelles-tu la première fois que nous avons trouvé notre chemin vers ce marché ? Nous étions si jeunes et nous avions marché si longtemps que nous avions cru avoir quitté Valyria. » rit Aelys, se moquant de la légèreté de l’enfance.

L’effervescence de la foule les informa bientôt qu’elles arrivaient au Grand Bazar. Un concert de son, de couleurs, d’odeurs et de saveurs. Sa prise se raffermit sur le bras de son amie de peur de la perdre dans cette foule compacte qui s’entrechoquait. Des odeurs de viande grillée affluèrent aux narines de la Riahenor qui soupira de délectation. « Comme cela sent bon ! N’as-tu pas faim ? Nous pourrions prendre quelques brochettes de viande là-bas. Oh regarde ces fruits secs ici ! Ils ont l’air délicieux ! » Débordante d’enthousiasme, son doigt pointait en de multiples directions toutes les merveilles qui lui mettaient l’eau à la bouche. Certes, cela n’était sûrement pas comparable aux somptueux festins de leurs palais respectifs, mais ceux-ci détenaient un goût de liberté…



Maera Bellarys
Maera Bellarys
Dame-Dragon

La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur
feat. Aelys Riahenor

Quadrant Ouest, Palais Bellarys, An 1066 Mois 8

Le bras étroitement enlacé à celui de son amie, Maera accéléra le pas, se laissant guider par la jeune Dynaste parmi la foule de plus en plus dense à mesure qu’elles avançaient vers l’Est, quittant la richesse et la protection de leur habitation. Si elle se souvenait de leur première escapade vers ce marché ? « Eh comment ! » Sourit-elle. En même temps, vu l’âge des demoiselles, cela ne faisait pas une éternité non plus. Malgré tout, il semblait à Maera qu’effectivement une éternité, c’était écoulé depuis. Avec la mort de sa sœur, puis de son neveu, sans compter sur la guerre et le changement de cap de ses fiançailles, la Bellarys aurait juré avoir prit des siècles en quelques années à peine. Le sourire qui illuminait son visage, par contre, était le même que jadis, alors que petites filles, elles couraient dans ces mêmes rues.

Jaegor avait d’abord vu d’un bon œil l’amitié naissante entre sa plus jeune fille et la petite Aelys. Un lien avec les puissants Dynastes ne se refusait pas. Il devait alors avoir bien des plans en tête, mais aucune raison de croire à une quelconque corruption. Avant qu’elles ne commencent à se fréquenter, Maera avait le tempérament calme et avenant dont on s’attendait d’une demoiselle, bien que déjà un peu prompte à la désobéissance, aussi, le Patriarche Bellarys n’avait alors rien eu à craindre de les laisser se promener en ville, entre bonnes gardes bien entendu. Il n’avait pourtant fallu qu’un instant de distraction à la vive Aelys pour qu’elle n’entraîne sa jeune amie dans un détour et qu’elles échappent ainsi à leur surveillance. Terrifiées, mais exaltées, elles avaient marché sans réellement savoir dans quelle direction elles allaient durant ce qui leur avait semblé des jours. N’était-ce pas Daemor d’ailleurs qui les avaient retrouvé cette journée-là ? Maera n’avait plus repensé à cet incident depuis un moment, mais à présent qu’il revenait à son esprit, elle revoyait le visage surpris de son grand frère alors qu’il tombait par hasard sur les deux enfants épuisées et perdues. Il avait alors fait ce qu’aurait fait tout bon grand frère, il avait tenté de les ramener discrètement en leur demeure. Ce fut un échec.

Malgré tout, cette aventure et le sermon interminable qu’elle avait reçu, n’avaient que renforcer son esprit aventureux et son amitié pour la Riahenor. Lorsqu’elle repensait à cette histoire, elle ne pensait plus au châtiment, mais au bonheur ressentit lors de cette évasion. Le même sourire que jadis recourbait le coin de ses lèvres alors qu’à peine arrivé aux portes du Grand Bazar et déjà qu’Aelys s’extasiait des mets et odeurs. « Tu es incorrigible » ria-t-elle, avant que son ventre ne lui rappelle qu’elle mourait effectivement de faim. La vue tout comme l’odeur des brochettes la fit saliver d’anticipation. « Bien, prenons des brochettes ainsi que quelques-uns de ces petits gâteaux au miel » ajouta-t-elle avec envie alors qu’elles passaient à côté de l’étalage débordant de confiseries dorés.

Les demoiselles grignotaient la viande grillée en parcourant les divers étalages comme l’aurait fait tout toutes Valyriennes. Même si leur rang leur aurait valu un traitement plus favorable, l’anonymat était plus rafraîchissant que la surveillance étroite qu’elles auraient dû supporter. « Regarde ces broches » indiqua-t-elle à sa comparse, en pointant un des accessoires pour cheveux simplement ouvragé et garnis de pierreries scintillantes, trônant parmi un étal comportant divers objets « qu’en penserais-tu pour le mariage ? Quelque chose dans ce style et avec lequel je pourrais relever mes cheveux. » Sa seule main libre venant à présent se perdre dans les quelques boucles blondes qui tentait de s’échapper de sa capuche alors qu’elle évoquait la célébration prochaine. Maera tentait d’avoir l’air détaché alors que pourtant, l’évocation seule de ce jour suffisait à la faire frissonner. Sa plus chère amie savait mieux que quiconque – à l’exception peut-être de son amant – révélé au grand jour sa beauté et ses conseils étaient les bienvenues. Aeganon avait raison. Pour le grand jour, elle ne devrait omettre aucun détail et avec un peu de chance son fiancé verrait enfin en elle une partenaire désirable plutôt qu’une petite sœur.  


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feat. Maera Bellarys

Quadrant Ouest, Palais Bellarys, An 1066 Mois 8

Aelys ne cédait point ses affections à n’importe qui. Si, dès sa naissance, un caractère enflammé et passionné lui était attribué, elle n’en demeurait pas moins sélective dans ses relations, plus encore lorsqu’il lui fallait décerner son amitié. Cependant, Maera faisait partie de ceux et de celles qui pouvaient se targuer de recevoir les tendresses de la jeune Riahenor. Si son affection n’était pas facilement acquise, elle n’en demeurait pas moins inconditionnelle dès lors qu’elle était offerte. Sans condition. Sans contrepartie. Aelys s’érigeait en une amie fidèle, protectrice et affectueuse en dépit de quelques sentiments tempétueux. L’amitié entre les deux dynastes s’inscrivait à présent dans le temps, puisque de nombreuses années s’étaient écoulées depuis leur première rencontre, tissant une relation sincère et merveilleuse. Deux âmes parfaitement conjuguées qui savaient se comprendre sans même prononcer un mot, en dépit de toutes les maladresses d’Aelys à lire les pensées et les sentiments d’autrui. Leurs souvenirs partagés les ramenaient à des jours tendres et heureux où rires et bêtises se mêlaient dans un ballet d’insouciance et d’irrévérence. Si Gaelor n’était pas toujours prêt à suivre son aînée dans ses dangereuses expéditions et ses jeux imprudents, Maera s’avérait être une camarade de choix pour exécuter toutes les fantaisies de son esprit indomptable et prolifique. Une nature sauvage qui ne savait se satisfaire du territoire qui lui était offert entre les murs d’un palais. Il lui fallait explorer au-delà des limites qui lui étaient fixées, s’élancer sur des routes escarpées et partir en des lieux lointains.

Des désobéissances qui leur avaient toujours valu de sévères punitions et de longues semaines à ne pas pouvoir se voir. Ainsi se lançaient-elles dans des correspondances désespérées où chacune se languissait de l’absence de l’autre. Avec les années, le temps avait su modeler leur caractère et les rendre plus sages. Ou bien l’esprit plus obéissant de Maera était-il parvenu à avoir de l’influence sur l’incandescente Riahenor ? Aujourd’hui, devoir et diligence prenaient leur pas sur leurs existences. Si Aelys semblait encore pouvoir jouir d’un certain répit, il n’en était pas de même pour la Bellarys dont le destin serait bientôt uni à celui de son frère Daemor. Les lois de la naissance lui avaient toujours destiné Aaeganon comme époux désigné, mais les fils noueux du sort s’en étaient mêlés. Les Quatorze avaient eu d’autres desseins, éloignant Naema d’un hymen avec Agaenon pour la projeter dans les bras de Daemor. Une décision qui pesait grandement sur le cœur de la belle dynaste, battant pour son autre frère. S’il était entendu qu’Aelys ne pourrait jamais tirer Naema des oblgations qui lui imposait son nom, elle pouvait toujours adoucir ses tourments.

Aussi s’étaient-elles extirpées du palais des Bellarys pour gagner l’effervescence du Grand Bazar. Une place grouillante de vie où senteurs exquises, couleurs éclatantes et saveurs exotiques se mêlaient dans une chorégraphie somptueuse et entraînante. Aelys se sentait gagnée par cet endroit si particulier et toutes ses effusions. Extasiée devant des mets qui ne réclamaient que d’être goûtés, la noble s’approcha des échoppes, proposant à son amie de se régaler de ces denrées. « Les gâteaux au miel sont un véritable ravissement pour les papilles ! Je reconnais là tes goûts sûrs. » Empochant là leur butin de brochettes et de confiseries luisantes, elles se repurent tout en contemplant les étalages qui jalonnaient leur passage.

Naema s’arrêta bientôt tout prêt d’un marchand vendant là broches précieuses et autres bijoux. Son attention fut attirée par majestueuses parures qui sauraient lui rendre justice. « Ce sont de beaux ouvrages ! » s’extasia Aelys. Elle lécha ses doigts enduits de miel pour en retirer tout le sucre et partit à la conquête d’une des broches. Sans s’embarrasser outre mesure, elle dégagea légèrement la capuche de son amie pour s’ingénier à un tisser une rapide coiffure afin d’attester de la finesse du bijou. La Riahenor ne s’avoua pas tout de suite convaincue. « Essayons une autre ! » Elle reposa la broche et ses doigts parcourent les autres créations présentées. Elle en essaya plusieurs sans qu’aucune ne trouve sa préférence. « Je pourrais t’en créer une ! » proposa Aelys, enthousiaste à cette idée fulgurante. « Nous pourrions décider du symbole ensemble et je dessinerai le modèle sur lequel l’orfèvre devra se fier pour son ouvrage. Oh Naema, laisse-moi te faire ce doux présent ! » Ses suppliques singeaient presque celles d’une enfant, mais Aelys cachait peu sa nature à ceux qu’elle chérissait. Elle agrippa la capuche de Naema pour l’ajuster correctement sur sa tête et caressa avec affection les quelques boucles qui s’échappaient çà et là. « Je suis persuadée que Daemor ne saurait détourner les yeux de toi lorsqu’il verra la somptueuse mariée que tu seras. »




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