Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

avatar
Invité
Invité

Le remords n’est qu’une rouille sur le tranchant d’un acier splendide.Ëlan Hyrzia
et Saerelys Riahenor.

Palais Riahenor & An 1066, mois 8.

Le grand jour approchait.


Un grand jour que Saerelys redoutait de plus en plus, alors que ce dernier approchait. Ses noires pensées se faisaient alors de plus en plus insidieuses, venimeuses, prenant un malin plaisir à la tourmenter de jour comme de nuit. Seule la douce et protectrice étreinte d’Aedar arrivait à les faire fuir l’espace de quelques heures, afin qu’elle puisse trouver le sommeil. Que se passerait-il, lorsqu’elle serait loin des siens ? Ces ombres tenteraient-elles de s’en prendre à eux ? Ses runes suffiraient-elles à les tenir en respect, de même que le feu de leurs dragons et la lumière de leurs auras ? Les coudes appuyés contre la rambarde du balcon sur laquelle sa chambre donnait, Saerelys ne put retenir un soupir. Comme elle aurait souhaité trouver une autre solution… Hélas, l’honneur qui lui était fait et la tâche importante qui lui incombait désormais ne lui permettaient aucun écart. Refuser ce voyage, refuser son soutien à leurs alliés, n’était en aucun cas une chose envisageable.


De légers pas se firent alors entendre. Nullement surprise, Saerelys arqua tout de même un sourcil. Ainsi, la journée était bien plus avancée que ce qu’elle n’avait pu imaginer jusqu’alors. Se retournant délicatement, la novice posa ses prunelles améthystes sur la jeune femme qui se tenait là. Armure légère, armes, air sérieux, Ëlan était pour le moins ponctuelle. Si la Dynaste avait eu de grandes difficultés à se faire à la présence d’une garde qui lui était attitrée, quand bien l’un de ses cousins en faisait désormais partie, fort était de constater que la jeune femme qui se trouvait là ne lui avait jamais fait défaut. Aussi s’approcha-t-elle d’elle, à pas lent, son lourd tablier de cuir noir masquant la grâce de ses mouvements.


« Je te remercie d’être venue à moi aussi vite, Ëlan. La jeune femme esquissa un léger sourire, malgré la faible étincelle qui luisait dans son regard. Tu n’es pas sans savoir que le Collège requiert ma présence en d’autres lieux que Valyria prochainement. Aussi me faut-il réunir les derniers ingrédients qui pourraient venir à me manquer, afin que mon voyage se passe pour le mieux. M’accompagnerais-tu auprès de certains commerçants de ma connaissance, afin que je puisse achever mes préparatifs ? »


Ëlan était attachée à sa personne depuis le Grand Effondrement. Dès lors ne pouvait-elle que la suivre comme son ombre dès que la situation le nécessitait. Et ce, de son plein gré ou à son insu. Saerelys était en effet persuadée d’avoir entraperçu la fine silhouette de sa garde attitrée alors qu’aucune demande n’avait été formulée de sa part. L’humilité du Collège avait cependant eu de nombreux effets sur la jeune Dynaste, qui préférait s’assurer que l’autre jeune femme soit réellement dans la possibilité de lui prêter main forte, et non point l’y forcer. Après tout, l’ancienne orpheline ne répondait pas qu’à ses ordres. La novice ne pouvait qu’imaginer le fait que sa propre mère faisait ses propres recommandations à la jeune femme qui veillait sur elle désormais.


Il y avait cependant autre chose, dans cette demande que Saerelys avait formulé. Ces quelques emplettes, bien d’autres auraient pu s’en charger pour elle. Son mentor en guérison aurait pu aisément lui procurer les plantes et les remèdes dont elle aurait pu avoir besoin, c’était un fait. Il lui fallait plus que cela. Il lui fallait une aide qu’elle ne pouvait trouver sans attirer les soupçons.  Ëlan était fidèle. Elle l’était comme ces autres gardes que sa famille avait élevé au fil des générations. Le Conseil avait été clair, à ce sujet. La réelle raison de leur absence ne devait pas s’ébruiter. Seules des rumeurs seraient propagées, pour expliquer ce fait. Dès lors, la jeune femme ne pouvait se tourner vers l’extérieur, pour obtenir ce qu’elle désirait. Une arme. Il lui fallait une arme. Une arme discrète, loin de ces lames en acier valyrien que sa famille pouvait posséder. Une arme qui ne laisserait point présager de sa réelle nature. Une arme qu’elle pourrait manier malgré son manque d’expérience.


« Qui plus est, je pourrais avoir besoin de ton aide et de ton expertise sur certains sujets. Il te faudra cependant me promettre de garder le silence, à ce sujet ! »


Le ton de la jeune femme s’était fait comme malicieux. Un masque qu’elle portait pourtant avec douleur et fatigue. Cette lame la protégerait elle, du moins si Tyraxes acceptait de veiller sur elle. Qui veillerait sur Rhaelys, si ces ombres reparaissaient. Que se produirait-il si ses runes n’avaient pas l’effet escompté ? Que se passerait-il en son absence, alors qu’elle était sans doute l’une des seules à connaître la réalité des choses sur ce monstre qui hantait les bas fonds de leur si belle Cité ?




( Gif de comeheremarcello. )
avatar
Invité
Invité

Le remords n’est qu’une rouille sur le tranchant d’un acier splendide.feat, Saerelys Riahenor

Palais Riahenor & An 1066, mois 8.

Saerelys me demande. J'ai pourtant l'habitude qu'elle me demande et ça ne me dérange jamais. Depuis le parc du palais duquel je m'entraîne, je me dirige jusque l'armurerie où j'y nettoie la lame de mon épée avant de la ranger dans son fourreau. Je me questionne quelques secondes sur la raison pour laquelle elle souhaite me voir avant de me mettre en marche. Je sors de l'armurerie et monte quelques marches avant de longer les quelques nombreux couloirs. Je reste planter devant la porte de la chambre de Dame Saerelys puis frappe deux petits coups. J'attends. Je n'entends rien, pas un bruit. Je fronce les sourcils, pose une main sur mon épée et ose entrer sans y avoir été autorisée. Je pousse la porte pour la refermer doucement derrière moi et aperçoit aussitôt la jeune femme de dos. Elle ne tarde pas à se retourner pour me faire face et je m'empresse aussitôt de lui adresse un bref sourire et m'incline légèrement.

« C'est tout à fait normal. Que puis-je pour toi ? » Sans attendre une seconde, elle m'explique alors ce que je sais déjà -rien qui ne me plaît vraiment en réalité- et hoche la tête. « Bien évidement, je te suivrais partout où tu me le demandera. » Il faut bien le reconnaître, la confiance qu'elle peut avoir en moi réchauffe le trou béant qui s'est creusée à l'intérieur de moi depuis bien des années maintenant. Bien que je ne vive pas grâce à Dame Saerelys elle-même, je vis grâce à sa famille qui à bien voulu me prendre sous son aile. La reconnaissance que je leur dois est, bien sûr, éternelle. « Dois-je prévoir un sac ? » Par habitude, je me déplace pour me mettre dans un coin et la gêner le moins possible. Je l'observe après avoir détailler sa chambre et je reste toujours autant étonnée par son visage si doux.

Pourquoi souhaite-elle aller d'elle-même chercher ce qui manque pour son départ ? Ne peut-elle pas envoyer quelqu'un d'autre ? Je fronce les sourcils. Jamais je n'oserais poser ces questions. Je n'en serais jamais capable. Et je n'ai pas le droit de me mêler de choses qui ne me regarde pas. Mes doigts serrent un peu plus le manche de mon épée, ma seconde venant alors rejoindre la première. Puis, me surprenant par sa suggestion d'avoir besoin de mon aide à propos de quelques sujets, je reste dubitative. Tout cela me paraît fort étrange et pourtant, je me résigne. « Je serais muette. On pourra même me torturer que je ne parlerais pas. » Mon sérieux toujours en vigueur, même face à son ton malicieux.

« Cependant… » Je me tais et baisse la tête. Je n'aurais pas dû… « Pardonne ma curiosité mais… Je ne suis qu'une garde et je n'ai pas autant de savoir que toi… En quoi puis-je t'être utile ? » Je déglutis difficilement, mes mains deviennent moites. Tête baissée, yeux relevés vers la brune, j'attends. Mais je ne sais pas vraiment à quoi m'attendre ? Qu'elle me réponde ? J'en doute. Qu'elle m'ignore ? Ceci serait plausible. Qu'elle me réprimande ? C'est aussi une possibilité.

avatar
Invité
Invité

Le remords n’est qu’une rouille sur le tranchant d’un acier splendide.Ëlan Hyrzia
et Saerelys Riahenor.

Palais Riahenor & An 1066, mois 8.

Ëlan avait toujours été irréprochable. Et ce, dans tout ce qu’il était possible d’attendre d’elle. Ponctuelle, attentive, discrète, telles étaient les qualité que toute personne de haut rang se devait d’attendre des personnes chargées de sa protection. Mère avait fait un bien bon choix, en la désignant pour veiller sur elle. La novice devait avouer qu’elle avait tout d’abord eu de mal à saisir, à accepter, l’importance d’une telle décision. N’était-ce pas une entrave à ces libertés qui étaient les siennes, de part son statut de novice ? Une entrave qui s’était cependant révélée toute relative. Certes, Ëlan la suivait comme son ombre en bien des lieux. Sa présence n’en était cependant pas oppressante pour autant et les interdits restaient peu nombreux pour la jeune Dynaste. Une précaution nécessaire et supplémentaire. Telle était la raison de la création de cette petite garde autour de la dragonne sans ailes qu’elle était devenue par la force des choses.


« Je n’en attendais pas moins de toi. confia Saerelys, son sourire toujours aux lèvres. Emporte donc un sac supplémentaire. Il s’agit-là d’une sage décision, nous pourrions en avoir besoin. La jeune femme laissa échapper un léger rire. La Fortune nous donnera bien des occasions de le remplir, bien que je ne pourrai pas emporter tout cela avec moi pour le voyage qui s’annonce. »


Discrète Ëlan. Prudente Ëlan. Loyale Ëlan. Il semblait à la novice qu’elle s’était déplacée depuis son arrivée, de manière à voir l’ensemble de la pièce depuis sa nouvelle position. Les pensées de Saerelys se confirmèrent, alors que la garde reprenait la parole. Alors, la jeune Dynaste hocha doucement la tête. Comme il était dommageable que l’autre jeune femme ne puisse point l’accompagner dans ce périple qui s’annonçait. Hélas, les ordres étaient clairs et une grande discrétion était de rigueur. Un fait qu’un groupe trop nombreux ne pourrait assurer. Dès lors, la novice ne pouvait que se préparer en conséquences.


« Arrax a conféré à tous les hommes et toutes les femmes de cette péninsule le droit de s’exprimer. Il en va de même pour toi. rappela doucement Saerelys. Qui plus est, connaître ton ordre de mission est plus que dans tes droits. Suis-moi donc, nous en parlerons en chemin. Nous avons fort à faire et mon départ n’est que trop proche. »


A son grand désarroi. Saerelys préféra cependant garder le silence, à ce sujet, se contentant de récupérer sa propre sacoche avant de quitter la pièce. Elle savait qu’Ëlan ne tarderait pas à lui emboîter le pas et à se mettre à sa hauteur. La jeune femme ne savait que faire, que comprendre, que faire de cet honneur qui lui avait été fait. Il était fort aisé de reconnaître le Collège, derrière cette nomination pour une tâche aussi importante. Elle n’en restait pas moins une novice du Troisième Cercle et ne pouvait que songer que bien d’autres personnes y auraient trouvé là une bien plus juste place. Malgré ses doutes, la jeune Dynaste reprit naturellement la parole, alors qu’elle empruntait un nouveau couloir, avec ce pas guidé par l’habitude.


« Aide et discrétion. Voilà ce dont j’ai besoin. Voilà ce que j’attends de toi. Je ne peux savoir ce qu’il t’a été confié sur mon départ prochain ou sur ses raisons. Malgré ma Magie… La jeune femme se tut quelques instants, poussant un léger soupir. Malgré ma Magie, je crains de ne point pouvoir assurer ma propre subsistance, si Vhagar venait à s’intéresser à ma destinée. La main droite de Saerelys se crispa sur la bandoulière de sa sacoche. Je n’ai jamais quitté Valyria plus de quelques jours, vois-tu. J’aurai grand besoin d’une lame ou d’un tout autre instrument de Vhagar. Hélas, je ne dispose que de connaissances moindres, sur le sujet. »


Tout du moins s’agissait-il de connaissances théoriques, mues par le besoin d’en apprendre davantage sur l’acier valyrien. La jeune femme ne recherchait cependant point une arme aussi prestigieuse. Les convoitises du monde extérieur n’en seraient que plus nombreuses. Non, il lui fallait autre chose. Quelque chose de plus banal. De plus discret également. Quelque chose qu’Ëlan pourrait très certainement lui procurer, quelque chose sur laquelle elle pouvait la conseiller également. Car Saerelys n’était pas dupe de ce jeu qui se déroulait dans le Palais. Père s’interrogeait sur cette mission qui lui avait été confiée. Bien qu’elle ne puisse rien lui en dire, mieux valait éviter d’en confier certains détails à des personnes qui ne manqueraient pas d’avertir le patriarche dès qu’elle aurait quitté leur compagnie.


« … Ma famille possède bien des armes. Hélas, aucune d’entre elle n’est adaptée à ma main, ou à l’usage que je pourrai en faire. Voilà pourquoi je cherche à en acquérir une qui me conviendrait davantage. reprit finalement la novice. Je comprendrai cependant que tu ne veuilles point te prêter à un tel jeu. Tu es donc libre de ne plus m’accompagner, si tu le juges nécessaire ou préférable. »


Ëlan ne souhaitait qu’une chose, faire ses preuves. Tout comme elle, à bien des égards. Dès lors, les risques se devaient d’être mesurés. Si cela ne serait pas aussi aisé, Saerelys trouverait une autre personne pour lui apporter son aide. Elle manquait de temps. Chaque jour qui s’écoulait la rapprochait inexorablement de ce départ à la fin attendu et craint. Les Dieux seuls savaient ce qui les attendaient, au-delà des Montagnes Peintes.




( Gif de comeheremarcello. )
Contenu sponsorisé