Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

Voix de l'Ombre
Voix de l'Ombre
Admin

Sous l’œil du SénatNaema Vaelarys & Laedor Alaeron
face aux Dynastes

Drivo : complexe capitolin de Valyria,
Le Sénat, Valyria - An 1066, mois 12

Si Drivo continuait de vivre au rythme des intrigues et des impératifs de la branche législative, il était évident que le Sénat était bien plus calme une fois la nuit tombée. La plupart des Sénateurs sortaient se montrer et entretenir leurs réseaux dans les soirées et orgies de la capitale. Certains, les plus vieux ou les plus occupés, se retranchaient dans leurs appartements sénatoriaux ou bien se rendaient en ville dans les logements plus vastes et plus confortables qu’ils y occupaient. Bruissant d’activités et de rumeurs en journée, les vastes couloirs emplis de gloire du Sénat se retrouvaient bien calmes. Les pas résonnaient et se répercutaient le long des hautes arcades du temple de la démocratie à la Valyrienne.

Se promener dans cet auguste cadre était déroutant pour des personnes un tant soit peu habituée à fréquenter les lieux car l’ambiance changeait radicalement. Le bâtiment était bien sombre une fois le soleil couché et les multiples brasiers et lampes à huile ne pouvaient guère lutter contre l’immensité du bâtiment. Les grands chandeliers suspendus n’étaient pas allumés car on ne les manipulait que lors des séances nocturnes ou des grandes réceptions nécessitant une forte luminosité en pleine nuit. Ce soir, le Sénat et sa coupole étaient plongés dans l’obscurité… Théorique. Dans l’un des couloirs, l’une des salles où se réunissaient en journée les commissions sénatoriales restait allumée. Il y avait une discrète activité. Deux soldats de la première armée gardaient la porte et à l’intérieur, on s’activait.

Suite à l’expédition pourtant réussie et diligentée par la République qui visait à reconnaître des terres non revendiquées en Sothoryos, Valyria s’était retrouvée dans une situation délicate lorsque Ghis avait proclamé que des soldats valyriens avaient saccagé sa colonie de Zamettar dans une bataille rangée qui avait fait des dizaines de morts. Les relations déjà tendues avec le Vieil Empire s’étaient encore dégradées depuis et le risque d’un conflit était désormais dans tous les esprits. Soucieuse d’apaiser son puissant voisin et surtout de faire la lumière sur cette affaire, la République s’était mise en branle de déterminer ce qui s’était passé. Une enquête officielle avait été diligentée et un groupe de représentants du Sénat s’étaient rendus sur place pour discuter avec les soldats survivants et tenter de faire la lumière sur l’implication de Valyria dans cette affaire.

En cette douce soirée d’été, l’heure était désormais aux explications.

En trois points de la cité des dragons, le destin des femmes et de l’homme mis en cause dans l’affaire de Zamettar était désormais en balance. Les différents pouvoirs de la capitale s’étaient organisés et entendus sur la façon de procéder. Pour limiter les risques de coordination en fonction des questions posées, il avait été décidé que tous les mis en cause seraient entendus de manière simultanée. Si Rhaenys Haeron était en ce moment face aux Cinq, c’était parce que sa stature faisait qu’elle ne pouvait guère être soumise au jugement de ses pairs. Une Sénatrice devait être jugée par les Cinq directement… notamment parce qu’elle portait une responsabilité publique plus importante que les autres. Pour les autres participants, toutefois, il n’y avait pas mieux qu’une commission transpartisane pour régler le problème. Les Lumières avaient donc mis sur pied une commission d’enquête regroupant les plus compétents pour juger cette question. Le choix avait été fait de mettre en avant les Dynastes présents au Sénat et représentant chacun une faction politique. La commission était présidée par leur aîné, Maegon Riahenor, qui disposait désormais d’un vaste capitale politique et conservait encore l’aura de capitaine-général de la dernière guerre. Venait ensuite Alynera Vaekaron dont le siège était contestée mais dont personne n’aurait pu contredire sa légitimité à représenter les opinions de religieux au sein de cette commission. Pour les militaristes, c’était le redoutable Vaerys Lyseon qui siégeait avec toute la flamboyance de sa personnalité. Il y avait fort à parier qu’il s’alignerait sur sa voisine directe. Echya Odenys était l’une des personnalités sacrées de la politique valyrienne : influente, riche et expérimentée ; elle ne serait guère facile à mener en bateau. Pour fermer la boucle, Vaemor Baeriar représentait les populistes. Maegon siégeait au centre, entouré de ses collègues Dynastes tandis qu’Echya et Vaemor, les deux sénateurs issus du commun, siégeaient aux extrémités. Ils étaient installés sur une estrade derrière un long bureau droit. Face à eux, deux sièges confortables étaient destinés aux deux appelés du jour.

Naema Vaelarys et Laedor Arlaeron allaient être auditionnés par la commission pour que celle-ci tente de déterminer leur implication et leur niveau de responsabilités dans le saccage de Zamettar. Naema et Laedor furent invités à entrer une fois que la commission fut installée. Les deux nobles arrivèrent devant l’estrade et constatèrent que la séance se tenait à huis-clos. Il n’y avait personne d’autre et l’heure tardive démontrait assez bien que la République souhaitait régler cette affaire discrètement. Maegon Riahenor arrangea sa toge et se leva, toisant de son regard d’airain les deux suspects.

« Dame Naema, Seigneur Laedor. Au nom de la commission que je préside, je vous remercie de vous être présentés devant nous en cette soirée. Je suis le Sénateur Maegon Riahenor et vous connaissez également mes homologues les Sénateurs et Sénatrices Alynera Vaekaron, Vaerys Lyseon, Echya Odenys et Vaemor Baeriar. Vous vous tenez devant nous car nous avons été désignés par les Lumières de Sagesse pour faire montre de notre titre officiel de Flammes de Vérité. Nous allons déterminer votre rôle et votre implication dans les évènements survenus voici trois lunes dans la colonie ghiscarie de Zamettar et en général de la tenue de cette expédition dont vous comptiez parmi les responsables. Vous pouvez vous asseoir. »

Les membres de la commission ne s’étaient pas levés. Croisant les mains sur la table devant lui, Maegon Riahenor continua son discours.

« Vous n’êtes encore accusés de rien. La République souhaite faire la lumière cette affaire et souhaite connaître la vérité. Et la vérité, elle obtiendra. Le rapport de cette commission, ses observations et ses recommandations seront transmises aux Lumières de Sagesse. Si ces dernières considèrent que cela est nécessaire, vous pourrez être convoqués pour rencontrer l’inquisitrice du Conseil, Jaenera Valineon. En vertu des pouvoirs qui me sont concédés, je déclare cette commission d’enquête sénatoriale ouverte.   »

Dans un dernier geste aussi théâtral que protocolaire, Maegon se tourna vers chacun de ses pairs avant de revenir aux deux interrogés.

« La commission souhaite connaître votre version des faits quant à l’enchaînement de circonstances ayant mené au saccage de Zamettar. Vous pouvez désormais débuter votre plaidoirie et, si vous le souhaitez, votre déclaration d’introduction.   »



avatar
Invité
Invité

Sous l’œil du Sénat.Les Dynastes, Echya Odenys, Vaemor Baeriar, Laedor Arlaeron et Naema Vaelarys.

Drivo : complexe capitolin de Valyria,
Le Sénat, Valyria & Mois 12, an 1066.

Le solstice approchait.


En temps normal, Naema appréciait cette période. L’air était doux, l’herbe prenait une teinte bleutée sous les rayons d’une lune nitide, les nuits lui semblaient plus claires. Plus belles aussi. Un moment idéal pour passer une nuit ou deux à la belle étoile avec Hyndrill pour seule compagnie. Hélas, rien de tout cela ne se produirait, en ce soir. Allait-elle ressortir de cet endroit libre comme l’air, comme elle l’était en passant le seuil de cette porte qui venait de se refermer derrière eux ? La jeune femme n’aurait su le dire. Une partie de son âme en doutait, redoutait la décision qui serait prise en cette sombre soirée.


N’était-elle pas innocente, pourtant ? Sa lame n’avait connu aucun sang, si ce n’était le sien, alors que les Mages Herya et Alyrea avaient demandé à ce qu’elle leur cède son liquide vital. Alors que le Sénateur Maegon Riahenor énonçait la raison de leur présence en ces lieux, les mains de la jeune femme se refermèrent davantage sur la boîte de bois cubique qu’elle avait tenu à emporter avec elle. Elle inclina cependant poliment la tête à l’égard de la commission réunie en ces lieux, afin de juger de leurs propos. De leurs actes également. A bien des égards, les Flammes de la Vérité, étaient sans doute les seules personnes à pouvoir réellement brûler un Valyrien. Affectant un calme certain malgré la brume qui avait envahi son esprit, la soigneuse se dirigea vers l’un des sièges, y prenant place. Quant à la boîte, elle la garda sur ses genoux, ne souhaitant la déposer sur le sol. Feu leur capitaine ne méritait pas cela.


Lorsqu’il fut fait mention de l’Inquisitrice, Naema eut l’impression que des engelures s’étaient glissées dans chacun de ses membres. Tout mais pas cela. Encore un peu et sa voix aurait pu s’en retrouver quinteuse. Qu’Arrax lui donne suffisamment de force pour combattre de tels adversaires et sortir victorieuse d’une telle rencontre. Tâchant de conserver son calme, la jeune femme prit une légère inspiration. Elle s’était préparée. Sa jumelle avait fait le déplacement pour cette unique raison, la pressant de conseils afin qu’elle puisse mener à bien sa représentation. Représenter avant de parler. Il fallait qu’elle soit irréprochable sous tous les points, sous toutes les coutures.


Aussi, Naema se montrait en guerrière, en soldate respectable. Celle qu’elle avait été durant son service militaire, durant leur quête à Sothoryos. Bottes cirées avec précision, vêtements sombres sans la moindre trace d’écailles de dragon, casque cornu lustré bien vite déposé à ses côtés, gantelets de cuir ornés d’une tête draconique, armes laissées à l’entrée sous la bonne garde des hommes qui se trouvaient là. Elle était prête à s’exprimer. Il lui fallait le faire en première. Il fallait qu’elle s’en sorte. Seule. Pour la première fois de son existence, l’une de ses décisions donnait lieu à d’importantes conséquences.


« Dignes Flammes de la Vérité, je vous remercie de nous donner la parole. Naema se leva, déposant le coffre derrière elle, veillant à ce qu’il ne puisse chuter. Pour ma part, tout cela commença par des mots échangés avec la Sénatrice Rhaenys Haeron. Ayant conscience de ma curiosité pour les terres lointaines, elle me fit par du fait qu’une nouvelle expédition se préparait pour rejoindre Sothoryos. Comme bien d’autres personnes, les récits des précédents voyageurs en ces terres inconnues m’avait été conté à de nombreuses reprises. Aussi voulais-je me faire ma propre opinion de cette étonnante Cité. C’est pour cela qu’avec camarades et Dragons, j’embarquai sur le navire mené par le capitaine Raekar Barlaris. Ma mission première sur son navire était de m’assurer de la bonne santé de nos Frères et Sœurs de Feu. Le voyage s’est passé pour le mieux. A vrai dire, sans doute n’aurait-il pas pu mieux se produire. »


La jeune femme se tut quelques instants, son regard lilas se posant l’espace d’une poignée de secondes sur la boîte déposée derrière elle. Si seulement leur capitaine pouvait encore parler, lui aussi. Leurs récits respectifs n’auraient pu que les innocenter.


« Alors que nous nous rapprochions de Sothoryos, nous avons remarqué trois embarcations, à l’embouchure du fleuve qui devait nous mener jusqu’à la ville. Après une observation plus précise, nous acquîmes la certitude qu’il s’agissait-là de navires ghiscaris et pas des moindres. Nous devions trouver une solution. Le voyage avait été fort long et nous ne pouvions renoncer si près du but. Le capitaine Barlaris, les Dieux aient son âme, nous a alors réuni afin que nous puissions discuter de la marche à suivre. Ma première idée a été que Seigneurs et Dames Dragon étudient l’île depuis les airs, afin de trouver une autre zone praticable. Hélas, une telle solution nous aurait pris bien du temps et les chances de réussite étaient fort maigres. Aussi avons-nous finalement décidé d’entamer des négociations avec l’équipage qui se trouvait sur notre route. C’est ainsi que nous avons été séparé de deux des nôtres, envoyés en tant qu’ambassadeurs. La remontée du fleuve pouvait débuter. Naema poussa un soupir, affichant une mine désolée. Nous avons subi là un premier revers. D’immenses reptiles peuplaient ces eaux. A bien des égards, sans doute auraient-ils pu causer de réels dommages à nos dragons, s’ils avaient été dans leurs jeunes années. Bien des âmes ont été perdues, dans ce combat. La Magie et le Feu parvinrent cependant à les repousser. C’est ainsi que nous avons mis les pieds dans la cité. »


Cette cité… Naema en frissonnait parfois, lorsqu’elle y repensait. Mais elle n’était pas ici en créature sans défense. Elle les avait combattu, ces immenses sauriens. Il lui en faudrait plus pour trembler. Bien plus.


« … L’atmosphère de cette ville était… était très étrange. Même les plantes et les animaux semblaient se tenir à une distance respectable de cette dernière. Une ville morte. A vrai dire, elle ne semblait jamais avoir réellement vécu. A bien des égards, elle ressemblait à un décor vide. Un nouveau choix s’offrait cependant à nous. Nous rendre dans une vieille bâtisse surmontée d’un dôme de pierre ou risquer notre chance dans une ancienne tanière de Vouivre. Après mûre réflexion, il a été décidé d’éviter ce second lieu. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés dans cette vieille bâtisse. »


C’était aussi à ce moment précis que la jeune femme perdait certains de ses souvenirs. Malgré ses efforts, malgré ces quelques mois écoulés, rien ne parvenait à lui faire retrouver ces bribes de réalité. Le choc avait-il était trop fort ? Il n’était plus question d’y songer ou d’en discuter.


« Les Mages qui nous accompagnaient se sont montrés méfiants, à notre arrivée dans le bâtiment. A raison, sans aucun doute, car une personne s’y trouvait déjà. Nous avons conversé avec elle, bien que je ne pourrai vous la décrire… Le regard lilas de la jeune femme s’était froid et dur. Il y a ensuite eu cette lumière derrière moi. Lorsque je me suis retournée, le capitaine Barlaris avait été réduit à l’état d’ossements et de poussière. Et cela, en quelques secondes seulement. Se retournant quelques instants, la soigneuse récupéra sa boîte, l’ouvrant avant de la présenter à l’assistance. Cet homme s’est sacrifié pour l’un des nôtres, dignes Flammes de la Vérité. Il s’est sacrifié pour l’homme qui est présent à mes côtés. Voici ce qu’il reste de lui, à présent. C’est bien là la seule partie que j’ai pu ramener de sa dépouille. Je ne sais si cet homme avait de la famille. Il mérite cependant des funérailles dignes de ce nom. Ce jour-là, il a agit en soldat, en homme de mérite. »


Refermant le coffret, masquant ainsi le crâne, Naema le reposa sur son siège. Ceci fait, la jeune femme se retourna à nouveau, faisant face aux regards inquisiteurs qui étaient pointés sur elle. Ne pas se laisser impressionner. Elle ne devait pas perdre pieds. Elle avait affronté des dragons durant des années. Des Hommes, cela devait être dans ses cordes.


« Alors que j’emportai avec moi ce crâne et que la Sénatrice Haeron emportait la pierre avec elle, nous l’avions recouverte de ma cape afin de ne plus la toucher il me semble, une Vouivre nous a attaqué. Une créature impressionnante, à même de terrasser un jeune dragon ou un dragon adulte inexpérimenté. Par chance, et les Dieux en soient loués, nous avons réussi à la terrasser. Il n’est pas impossible que cette créature ait disposé d’armes naturelles particulières, car je suis tombée évanouie après l’affrontement. Naema se tut quelques instants, rassemblant ses souvenirs comme elle le pouvait. Lorsque j’ai repris conscience, je n’ai pu que remarquer qu’il en allait de même pour mes camarades. Je ne sais ce qui a causé notre sommeil. Le plus étonnant ne résidait pas dans ce phénomène, pourtant. La Vouivre… La Vouivre s’était presque totalement décomposée, alors que nous venions de l’affronter, selon moi. Je n’ai eu aucun mal à récupérer certaines de ses écailles, alors même qu’elles sont solidement fichées dans la chair d’une telle créature en temps normal. »


Naema ne s’expliquait pas ce fait. Bien sûr, il lui était arrivé de découvrir des carcasses de dragons sauvages. Les affrontements entre de telles créatures étaient bien souvent fatals pour l’une d’entre elles. Mais les os n’apparaissaient qu’après plusieurs semaines, si ce n’est plusieurs mois. Si le climat de l’île devait accélérer ce processus, le pouvait-il à un tel point ?


« Une fois remis sur pieds, nous avons rebroussé chemin. C’est à ce moment que nous avons appris que les navires ghiscaris avaient accosté à la suite de nos propres embarcations et qu’une rixe avait éclatée. Nous n’avions cependant pas été remarqués, jusqu’à ce moment. Notre salut, nous l’avons du à nos dragons. Ils nous ont ramené sains et saufs à Valyria. La suite des événements ne fait plus partie de mon récit mais de l’histoire présente. »


Les choses étaient désormais dites. Il lui fallait encore se dédouaner des événements qui avaient ravivé les tensions entre Ghis et Valyria. La paix, Naema l’avait défendue sur leur navire, alors même que le feu de leurs dragons auraient pu leur ouvrir une voie royale. Royale, bien qu’avec de grandes conséquences. Plus graves encore que celles qui pendaient au-dessus de sa tête, dans les faits.


« Dignes Flammes de la Vérité, je ne sais ce qui a poussé ces hommes à en venir aux mains. Je déplore autant que vous la tournure prise par les évènements. Je ne suis qu’une soigneuse, bien que de noble sang. Celle que certains d’entre vous appellent lorsque leurs dragons sont trop sérieusement blessés. Lorsque leurs petits naissent avec une aile tordue ou qu’ils se blessent dans leurs premiers apprentissages. La jeune femme se tut quelques instants. Mes armes ne me servent que pour mater les plus résistants d’entre eux, à me protéger des dragons sauvages qu’il m’arrive de croiser. Jamais du sang d’homme ou de femme, si ce n’est le mien, n’a coulé par ma lame ou n’a été projeté par mon fouet. Mes états de service, aussi maigres soient-ils de part ma condition, rappellent bien ce fait. Ils sont cependant irréprochables. Je n’ai donné aucun ordre à ces hommes. Je n’en avais pas le pouvoir ni la volonté. Je déplore autant que vous la tournure prise par ces événements. Je déplore ces vies perdues, ce brasier ravivé. Je n’en suis cependant pas responsable. Lorsque nous avons posé le pied dans cette cité, rien ne laissait entendre que nos hommes et ceux de Ghis se rencontreraient avant notre départ. »


Il n’y avait rien à dire de plus. Avait-elle réussi ? Scrutant quelques secondes les mines affichées par les personnes qui se trouvaient là, Naema devait avouer qu’elle ne savait quoi en penser. Qu’Arrax leur montre la voix de son innocence. Désormais, elle n’avait plus qu’à rendre les armes. A laisser Laedor s’expliquer. Aussi s’inclina-t-elle avec la plus grande des politesses, remerciant les Sénateurs et les Sénatrices de l’avoir écoutée. Ceci fait, la soigneuse s’en retourna à sa place, gardant son coffret sur ses genoux, guettant la tournure que prendraient les événements à présent.




( Gif de dailyreigngifs. )
Laedor Arlaeron
Laedor Arlaeron
Lames d'Argent

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t174-laedor-arlaeron-lame
Sous l’œil du Sénat.Les Dynastes, Echya Odenys, Vaemor Baeriar, Laedor Arlaeron et Naema Vaelarys.

Drivo : complexe capitolin de Valyria,
Le Sénat, Valyria & Mois 12, an 1066.

Laedor regarda une nouvelle fois dans le couloir.
« Elle ne viendra pas. » Commença la voix de sa jeune sœur Daerys « tu comprends, elle… »
Mais Laedor ne la laissa pas finir, il n’avait pas besoin d’en savoir plus. Il se retourna vers son père, tâchant de ne pas laisser paraître son angoisse. Le regard indéchiffrable, Lucerys posa une main sur l’épaule de son fils. D’une pression de la main, il lui montrait tout son soutien… Et sa force, dans l’éventualité où cela tournerait mal. Enfin, encore plus mal que ça n’allait déjà. Laedor sortit dans la fraîcheur de la nuit, après un dernier regard vers les membres de sa famille qui avait fait l’effort de venir le supporter. Ses rapports avec Naerys étaient encore difficiles, mais il avait espéré qu’elle viendrait le soutenir ce soir. Les draperies luxuriantes de sa toge s’élevaient autour de lui au rythme de ses pas, son souffle était court et sa respiration déjà saccadée. Il avait la frousse, non, il était terrifié. Il avait eu peur bien des fois dans sa vie. À la guerre, lors du Grand Effondrement, durant ses dernières expéditions en terres inconnues, mais rien comme ce soir, alors qu’il devrait affronter les regards inquisiteurs des Sénateurs et Sénatrices et s’expliquer sur les événements qui avaient eux lieux quelques mois plus tôt. Sa gorge se serra plus encore. Il ralentit le pas avant de totalement l’arrêter. Son regard se posa vers les montages ou Vaemor devrait se trouver à l’heure actuelle. L’idée folle de partir avec lui et de ne jamais revenir fila dans son esprit aussi vite qu’elle était apparue. Il ne pouvait pas partir ainsi. D’ailleurs vouloir s’enfuir était très précipité dans l’immédiat puisque rien ne laissait présager que quelque chose pourrait mal tourner. C’est vrai, il avait eu un entretient avec son père pour préparer son discours et prévoir les éventuelles questions. Ensuite, sa jeune sœur, à la demande de la mère de cette dernière à n’en point douter, l’avait aidé à choisir des vêtements adéquats pour l’occasion. Depuis que les hostilités avec Naerys avaient débuté, sa belle-mère croyait bien faire les choses en poussant gentiment la plus vieille de ses filles dans ses pattes. Bien sûr, il appréciait l’aide et la compagnie de Daerys. Elle était sa petite sœur chérie et sa joie de vive trouvait toujours le moyen de s’immiscer dans son cœur malgré les épreuves qu’il traversait. La dernière en date était bien entendu cette convocation dont il se serait bien passé. N’étaient-ils pas revenus avec la Pierre de vie après tout ? La mission, en tout cas celle-là, était réussie grâce à eux. Pour tout le reste, ils n’avaient rien à se reprocher et c’est bien cela qu’ils comptaient leurs faire entendre cette nuit.

Le jeune Arlaeron avait ainsi parcouru le chemin entre sa résidence à Valyria et le Sénat, perdu entre ses pensées et le fils des événements passés qu’il tachait de se remémorer avec soins. Il ne devait omettre aucun détail, il savait que chacune de ses paroles pourrait et serait retenu contre lui, contre eux tous. S’il pouvait admettre sans mal que le sort de certains lui était égal, d’autres comptaient immensément pour lui. Alors qu’il franchissait la porte, il s’était éveillé comme d’un rêve, surprit d’être déjà arrivé. Il arpenta les couloirs lugubres sans s’attarder, sachant qu’il n’y trouverait personne. D’autant plus que la seule autre femme qu’il aurait aimé voir ce soir pour se rassurer était ailleurs, elle aussi dans la même position délicate. Il retrouva par contre sa compagne d’aventure, Naema, qui s’expliquerait avec lui. Ils entrèrent et s’assirent lorsque demandé. La session pouvait débuter.

Bien qu’il n’eût cessé de rejouer le fil des événements dans sa tête et malgré toute sa préparation, entendre la version de sa compagne d’aventure lui glaça le sang comme s’il y était à nouveau. Une fois qu’elle eut terminé et que l’on eut remercié, Laedor se leva à son tour regardant un à un les membres de l’assemblé devant lui.
« Dignes Flammes de la Vérité, je vous remercie de nous accorder cette audience. Si le périple de Naema à débuter suite aux descriptions qu’elle en a entendu, pour ma part, je suis de ceux qui l’ont vécu, et même financé. Nous n’avions alors qu’effleurer en surface ce que nous pourrions tirer de Yéen et c’est pour cela qu’il ne fallut pas bien longtemps pour qu’une seconde expédition soit entreprise. Ma famille à de nouveau grandement contribué au financement, tout comme de bien nombreuses autres de notre Grande Valyria, je vous le rappelle. »
Il reprit son souffle un instant, reprenant d’une voix assurée. Même après l’avoir entendu une fois de la bouche de Naema, l’assemblé devant eux ne pouvait qu’entrevoir l’horreur qu’avait été leur expédition.
« Enchantée par les découvertes prometteuses que nous avons rapporté du premier périple, la République a été bien généreuse autant en homme qu’en or et la traversé fut plus agréable que sur la Vierge Foudroyante. Les ennuis ont véritablement débuté au moment où nous sommes arrivés face aux trois embarcations Ghis. Puisque j’avais déjà expérimenté la jungle et ses dangers, je savais que ce n’était pas une option, tout comme d’espérer trouver une autre voie navigable. Nous avons choisi alors la diplomatie et c’est là que nous avons dû nous départir de nos troupes ainsi que de Iason et Adhara. C’était un dur choix que nous avons eu à faire, mais c’était alors le seul possible. Même en y repensant aujourd’hui, je ne vois pas ce que nous aurions pu faire de plus sinon abandonner la mission, mais c’était alors inenvisageable. La route s’est poursuivie ainsi et nous touchions presque au but lorsque, comble de malchance, nous avons dû faire face à une attaque de crocodiles. Là encore nous avons perdu bien des hommes et c’est avec des ressources humaines bien plus limitées que prévu que nous avons finalement atteint la berge de Yéen. Dès que nous y avons posé le pied, le commandant Barlaris… »
La voix de Laedor se brisa en prononçant ce nom. Il se racla la gorge, repris contenance et c’est le regard assuré qu’il poursuivit le récit de leur aventure.
« le commandant Barlaris a revendiqué la ville au nom du Sénat en accrochant fièrement notre bannière. La première mission qui nous a été confiée a donc été mené à bien, vous en conviendrez. »
Un silence s’en suivit, afin de bien poser le poids des dernières paroles prononcées.
« Par la suite, nous avons décidé de former un groupe restreint afin de mener à bien la seconde mission qu’était la nôtre, trouver et ramener la Pierre de Vie. Nous savions que la ville comptait au moins une Vouivre, mais impossible de savoir quoi d’autre et nous ne pouvions risquer de perdre à nouveau des membres de notre équipage. Nous avons trouvé la Pierre sans bien grand mal. Bien qu’elle fût protégée d’un gardien, il n’a pas été ardu pour moi de m’en emparer. »
Le jeune Arlaeron ferma les yeux, l’air grave, encore profondément bouleversé par les événements suivants. Il pointa la main en direction du coffret, toujours posé sur les genoux de Naema et poursuivi son récit.
« Je ne saurais encore dire le charme qui eut alors lieu, je laisse cela au plus sage de nos Magisters, mais il vrai que sans l’intervention du commandant Barlaris, c’est sans doute moi qui me retrouverais dans cette boite. Une vie a donc été laissé en échange de la Pierre, mais cela n’était toujours pas assez. Une fois à l’extérieur, c’est la Vouivre que nous avons dû affronter et il en aura fallu de peu, mais cette fois-ci, nous avons triomphé. Une fois que nous avons repris nos esprits, nous nous sommes empressés de revenir vers les bateaux, mais c’était sans compter les Ghiscaris qui étaient déjà en conflit avec les nôtres. Nous avons réussi à fuir in extrémis avec quelques trophées pris sur le Vouivre ainsi qu’avec la Pierre de Vie qui se trouve à présent entre les mains avisés du Collège. »
Toisant à nouveau les Sénateurs devant lui, un à un comme seul un sang pur est assez insolent pour oser le faire, il termina sa tirade.
« Dignes Flammes de la Vérité, si vous me le permettez, nous avions deux missions à notre départ du port d’Aquos Dhaen. D’une part, nous devions retrouver la cité de Yéen et la revendiquer ce qui a été fait. Par la suite, nous devions aussi prendre possession de la Pierre de Vie afin de pouvoir l’étudier et tenter de comprendre les pouvoirs impressionnants auxquels nous avons été soumis. Cette tâche aussi fut menée à bien, malgré tout ce que cela nous aura coûté. J’ai en moi la certitude d’avoir accompli justement les tâches qui m’ont été confiées et si l’on peut me reprocher une chose et une chose uniquement, c’est le décès de l’homme dans ce coffret. Pour ce qui du reste, je ne peux défendre des faits que j’ignore. Je vous remercie pour votre écoute. »

Laedor s’inclina respectueusement et d’un pas, regagna son siège.


Voix de l'Ombre
Voix de l'Ombre
Admin

Sous l’œil du SénatNaema Vaelarys & Laedor Alaeron
face aux Dynastes

Drivo : complexe capitolin de Valyria,
Le Sénat, Valyria - An 1066, mois 12

La commission sénatoriale écouta avec intérêt et attention les deux acteurs de l’expédition envoyée à Sothoryos.

Tous deux étaient des personnages hautement visibles de l’aristocratie valyrienne et ils ne pouvaient être traités comme de simples suspects. Naema était affiliée aux riches et influents Tergaryon tandis que Laedor était le fils héritier de l’un des hommes les plus en vue de toute la République. Le compte-rendu des deux héros corroborait celui que les sénateurs avaient étudié en amont de cette audience. Pour autant, leur objectif n’était pas de juger du résultat de cette expédition, bien que financée par la République, mais bien de déterminer les torts et les fautes de chacun. L’enchaînement de décisions qui avait conduit à contribuer à tendre les relations avec Ghis était ce qui les intéressait.

Plusieurs des membres de la commission froncèrent les sourcils lorsque Naema leur présenta ce qui restait de la dépouille de Barlaris. Aucun d’entre eux ne connaissait le capitaine et la plupart ne se préoccupait guère du sort d’un seul homme alors que le risque de conflit ouvert augmentait chaque jour. Que serait une vie si la moisson d’existences reprenait comme six années auparavant ? Alors que Naema terminait ses explications, la voix douce et posée d’Alynera Vaekaron se fit entendre. Parlant du haut de son siège, jetant un regard apaisé mais déterminé par le destin de son sang, elle ne posait pas une question mais énonçait un fait qu’elle souhaitait voir réglé avant que Laedor ne prenne parole.

« Sois remerciée de ta présentation, Naema Vaelarys. Il est surprenant que tu aiges conservé cette dépouille depuis ton arrivée mais je comprends à ta voix que l’épreuve a été difficile. Je pense que je parle au nom de ma consœur et de mes confrères lorsque je t’indique que nous te serions reconnaissant de faire parvenir ce coffret au Collège des Mages dès ce soir.   »

Si rien dans ses paroles ne semblait donner un ordre, le ton employé était celui d’une dynaste, même contestée. Il ne souffrait d’aucune contradiction et les deux autres dynastes présents regardaient la jeune femme avec cette même confiance tranquille en leur statut. Si les trois dynasties abordaient leur rapport à leur rang de jadis chacune à leur façon, elles partageaient toutes cette prédisposition à penser que lorsque leurs membres s’exprimaient, les Valyriens feraient comme ils l’entendaient. La question n’était toutefois pas celle de la dépouille de Barlaris et l’on passa rapidement à la suite. Un fonctionnaire du Sénat entra discrètement pour murmurer une information à chaque sénateur avant de ressortir.

Le témoignage de Laedor livra une information sur l’arrivée du groupe à Yéen qui fit se murmurer des commentaires entre Maegon Riahenor et Vaerys Lyseon. Les trois autres sénateurs leur jetèrent parfois un regard intrigué mais ne firent aucun commentaire, continuant d’écouter la version de Laedor. Lorsqu’il mentionna Iason et Adhara, les membres de la commission échangèrent des regards entendus et Maegon et Vaerys firent de nouveau quelques messes basses, incluant cette fois Alynera et Echya… et finalement Vaemor. Lorsque la voix de Laedor se tut, les sénateurs jaugèrent du regard leurs deux interlocuteurs. Encore une fois, ce fut Maegon qui prit la suite :

« Merci pour ton témoignage. Si je comprends bien, et cette information nous a pour le moment échappé… vous avez bel et bien revendiqué Yéen au nom de ce Sénat ? Ce qui ferait de l’intervention ghiscarie un casus belli potentiel. Nous allons communiquer cette information aux Lumières, et nous vous demandons de ne pas ébruiter ce détail. Pour le reste, Laedor Arlaeron, tu as agi avec précipitation et au mépris de toute précaution. Ta hâte d’agir en ce terrain qui semble pourtant si étrange a coûté la vie d’un homme, et c’est peu digne de ton rang et de ton expérience martiale que je sais conséquente.   »

Si Maegon n’était plus officier actif des armées valyriennes, le sermon qu’il adressait au jeune Arlaeron venait de leur expérience du conflit précédent, lorsque Maegon était capitaine-général aux côtés du père de Laedor. S’il était peu porté sur la chose militaire, il restait un meneur d’homme compétent, qui connaissait bien les tenants et les aboutissants d’une vie militaire. De son côté, le soldat du groupe, le sénateur Lyseon, hochait du chef d’un air entendu.

Ce furent alors les portes de la salle qui s’ouvrirent avec fracas et que Lucerys Arlaeron entra dans la pièce, accompagné de deux de ses gardes, les jurés d’argent.

Maegon se leva et jeta à Lucerys un regard courroucé tandis qu’Alynera regardait cette intrusion avec surprise et mépris. Vaerys Lyseon ne pipa mot, reconnaissant là son chef tandis qu’Echya et Vaemor froncèrent ostensiblement les sourcils sans pouvoir faire mieux. Face à Lucerys Arlaeron, seul Maegon Riahenor avait la marge d’action pour réagir comme n’importe quel sénateur aurait dû le faire. D’une voix blanche, il s’adressa au chef des armées valyriennes.

« Lucerys, que signifie cette intolérable intrusion ? »

De son œil unique, le vieil Œil d’Argent le foudroya du regard. Son expression ne laissait passer qu’une fureur sans limite et une visible volonté de couper court à toute controverse. Il resta immobile, les poings campés sur ses hanches, défiant ouvertement la commission sénatoriale.

« A quel moment avez-vous cru que vous seriez légitimes à décider du sort d’un Arlaeron ? Cette convocation n’est qu’une perfide manœuvre pour m’atteindre et je ne serai pas surpris qu’elle émane de toi, Riahenor. Laedor est un atout pour notre armée valyrienne et nous jugerons seuls de son implication et de ses responsabilités. Il s’est battu avec courage durant la guerre et vous ne jugerez pas un Arlaeron ici pour en atteindre un autre. »

Il se tourna vers son fils.

« Suis-moi, nous n’avons rien à faire ici. »

Sous le regard médusé de toute la pièce, les Arlaeron sortirent sans encombre. Maegon était blanc de fureur, même Alynera pâlissait devant l’affront. Echya s’épongeait le front, sa sueur trahissant l’intensité de son étant d’esprit. Lorsque les portes se refermèrent, Lucerys se tourna vers son fils. Sa colère n’était pas retombée.

« Tu n’es pas un mouton qu’on emmène à l’abattoir, Laedor. Nous n’aurions jamais dû accepter cet affront. Tu aurais dû refuser de te rendre à cette convocation, il est manifeste qu’ils cherchent des responsables. Je refuse que ce soit toi. Par ailleurs, on m’a rapporté que tu continuais à fréquenter cette mage quelconque. Il est grand temps que tu te prépares à épouser Naerys et que tu cesses tes enfantillages. Je t’interdis de revoir cette sang-mêlée, c’est compris ? »

Inconscient de la mise au point entre le père et son fils qui se jouait de l’autre côté de la porte, la commission reprit contenance. Lissant sa toge pour se donner du temps pour la réflexion, Maegon prit finalement place. Il sentait ses mains trembler et se força à les déposer sur son pupitre pour les garder immobiles. Il inspira un long moment et retourna son attention vers Naema.

« Nous règlerons la question de l’abus de pouvoir de Lucerys plus tard. Nous avons reçu note des Lumières et du Collège des Mages que selon toute vraisemblance, les soupçons se porteraient sur le légat Iason Valralis et sa garde du corps Adhara… Que peux-tu nous dire au sujet de ces personnes ? Pourraient-elles avoir commis le sac de Zamettar en poursuivant un but plus spécifique que le simple fait d’affronter des Ghiscaris ? »




avatar
Invité
Invité

Sous l’œil du Sénat.Les Dynastes, Echya Odenys, Vaemor Baeriar, Laedor Arlaeron et Naema Vaelarys.

Drivo : complexe capitolin de Valyria,
Le Sénat, Valyria & Mois 12, an 1066.


Avant de reprendre sa place, Naema s’était contentée de hocher la tête. Il en serait fait selon les volontés du Sénat. Bien sûr, elle avait songé à faire le nécessaire pour faire disparaître la dépouille. Le clergé de Balerion s’en serait bien volontiers chargé, à n’en pas douter. Sa famille lui avait recommandé d’agir autrement, cependant. Mieux valait ne pas être accusée de la dissimulation de certaines preuves ou de restes d’intérêt. Car leur camarade n’était pas mort d’un coup de lame ou sous les crocs de la Vouivre qu’ils avaient affrontés. Il était mort par la faute de cette pierre qu’ils avaient récupérés. Dès lors, confier ce crâne au Collège relevait de la logique. Bien plus que de le confier à des Enfants de Balerion finalement.


Vint ensuite de le témoignage de Laedor. Naema l’écouta avec attention, bien qu’elle connaissait bien cette histoire qui était narrée. Nul mensonge n’avait été proféré. C’était là une bonne chose. Toutes à ses pensées, la jeune femme sursauta alors que les portes de la pièce s’ouvraient avec pertes et fracas. Lucerys Arlaeron se trouvait là, les traits durs, son œil unique foudroyant l’assistance. En quelques instants, l’affaire était cependant clause. Le père emmenait son fils avec lui, sans que personne ne puisse le retenir. Les retenir. Laedor semblait cependant être tout aussi surpris qu’elle ne pouvait l’être. Père et fils n’avaient donc échangé aucun mot quant à ce qu’il s’était produit à Sothoryos ? Même Lucerys pouvait manquer certaines nouvelles d’importance, comme le fait que les différents éléments de leur équipée allaient être interrogés par le Sénat ou par d’autres instances ?


Le regard lilas de la soigneuse ne quitta l’huis qu’au moment où le Dynaste s’adressa à nouveau à elle. Se figeant, Naema reprit finalement ses esprits à son tour. Ses prunelles se posèrent à nouveau sur les personnes chargées de son interrogatoire. Iason Valralis et Adhara… La Vaelarys n’avait que peu échangés avec eux, les faits parlaient d’eux-mêmes. Il y avait pourtant des choses à dire, à leur sujet. Quelques unes, tout du moins. A cet instant, Naema se fustigea de ne pas avoir passé davantage de temps en leur compagnie. Les soins qu’elle devait apporter aux dragons de l’expédition lui avaient pris bien assez de temps pour lui éviter cela.


« Je… Naema secoua légèrement la tête avant de prendre une légère inspiration. Je te prie de m’excuser, Sénateur. Au commencement, je ne connaissais ces deux personnes que par le biais des autres membres de l’équipage et de l’équipe à laquelle j’appartenais. La jeune femme se tut quelques instants, rassemblant ses souvenirs. Adhara était qualifiée de mercenaire par l’équipage. Certains hommes se défiaient d’elle, pour une raison que j’ignore encore à l’heure actuelle. On la disait d’origine ghiscarie, ou au moins qu’elle y avait passé une partie de son existence avant d’arriver dans notre péninsule. Si je ne l’ai pas aperçue en combat réel, elle m’a semblé être d’une grande efficacité rien qu’à l’entraînement. »


Quant à Iason… Naema avait connu davantage son dragon, l’ayant naturellement prit sous son aile. La créature faisait pitié à voir, à bien des égards. Un dragon de Sang-Mêlé comme elle avait pu en voir d’autres. Matavon et Rhaenys étaient cependant bien mieux lotis pour ce qui était de leur Lien. L’homme lui avait semblé discret, également. A dire vrai, la soigneuse s’était même demandé par quel miracle il avait pu atteindre le rang de légat dans leur armée.


« Quant à Iason, mon premier contact avec lui a été son dragon. Une bien triste bête. Mais là n’est pas le sujet. C’était un homme discret. Très discret. Peut-être trop, d’ailleurs. La jeune femme haussa doucement les épaules, montrant qu’elle ne savait pas quoi déduire de tout cela. Lorsque nous avons décidé de faire preuve de modération envers les embarcations Ghiscaries, il nous a fallu choisir ceux et celles qui feraient partie de notre délégation. Je me permets d’éluder les détails de notre conversation. Le légat et Adhara sont revenus de leur entrevue avec la Harpie afin de nous annoncer qu’ils resteraient en leur compagnie le temps de notre présence dans les environs. »


Dans son esprit, Naema assemblait une nouvelle fois les différentes pièces du puzzle, les observant sous un autre angle. Elle avait du manquer quelque chose. Mais quoi ? Il fallait qu’elle se souvienne. Il le fallait. Si les soupçons du Sénat se révélaient exacts, cette trahison avait été préparée de longue date par les personnes concernées. Il avait du y avoir des signes avant coureurs. Il fallait qu’elle s’en souvienne. Qu’elle les retrouve s’ils existaient véritablement.


« Adhara ne semblait pas dérangée par cette situation. Iason l’était davantage. Je gage cependant que le légat Iason avait la force nécessaire pour arrêter la mercenaire si elle avait tenté quelque chose qui lui aurait déplu ou qui aurait mis en danger notre expédition. Qui plus est, je doute que des Valyriens auraient accepté de suivre une mercenaire au passé si trouble. Un silence suivi cette phrase. Si elle est coupable, je crains que Iason l’est également. La vengeance pourrait être une raison de leurs exactions, si tel est le cas. Je le présume, du moins. Bien des personnes sont revenues marquées par la guerre. Quant à cette femme… Nul ne sait quelle était la raison de sa venue à Valyria. Ce n’est pas mon cas, du moins. »


Des traîtres dans leur équipée. Si la possible défection d’Adhara ne l’étonnait que peu, la femme avait souvent été peu loquace, celle de Iason était bien plus douloureuse. N’avait-il pas souffert de la guerre comme le reste des hommes partis combattre ? Voulait-il réellement relancer les hostilités avec la Harpie alors qu’elle avait été vaincue par leurs troupes ?




( Gif de dailyreigngifs. )
Voix de l'Ombre
Voix de l'Ombre
Admin

Sous l’œil du SénatNaema Vaelarys & Laedor Alaeron
face aux Dynastes

Drivo : complexe capitolin de Valyria,
Le Sénat, Valyria - An 1066, mois 12

Le calme était revenu dans la salle de la commission et les sénateurs reprenaient peu à peu leurs esprits. Ils étaient sans doute plusieurs à rendre grâce à l’exposé de Naema qui leur permettait de garder leurs moyens et de se plonger, à nouveau, dans l’examen du sujet qui les réunissait ce soir. Les explications d’une femme issue d’une grande famille de l’aristocratie valyrienne avaient un poids tout à fait certain dans la tenue de cette enquête. Les sénateurs échangèrent quelques regards entendus sur le témoignage de Naema qui, ayant bien compris ce qu’on attendait d’elle, délivrait moult détails qui étaient tous consignés.

Au terme de l’explication satisfaisante, la commission prit un moment pour débattre à voix basse. Naema devait désormais se douter que le plus dur était passé. Les Dynastes et leurs deux acolytes s’entendaient déjà sur une version des faits qu’ils allaient transmettre au Collège des Mages et aux Lumières. Bientôt, la nouvelle serait transmise : les noms étaient déterminés. Quel dommage, arguait Echya, qu’il se fût agi de fugitifs mais cette issue semblait satisfaire la République. Bientôt, des messages partirent et l’ambiance se fut légèrement plus détendue.

Maegon Riahenor laissa échapper un long soupir. Il regardait Naema avec une curiosité nouvelle. Le plus puissant des descendants des Fondateurs était un homme à la stature certaine mais, en cette soirée, il semblait excessivement fatigué du chemin que prenait la civilisation bâtie par son ancêtre. Il se massa les tempes pour se relaxer quelques instants tandis qu’autour de lui ses comparses continuaient de montrer des signes de détente. Ils avaient tous réussi leur mission et les Lumières sauraient se souvenir de leur utilité en cette soirée. Personne ne se souciait réellement de la réalité maintenant qu’ils avaient des noms. La République en sortirait grandie et renforcée, la conception de la Justice avec une majuscule, sans doute un peu moins. Pourtant, ils ignoraient encore à quel point cette version était proche de la vérité.

Lorsque Maegon reprit la parole, sa voix était plus posée. Il avait repris ce ton légèrement pontifiant qu’il adoptait lorsqu’il s’adressait à la plupart des personnes qu’il côtoyait ; les seules qui pouvaient bénéficier d’un ton plus aimable étaient sa famille et les autres membres de dynasties. Et encore, les annonces des magouilles d’héritage chez les Vaekaron ne lui plaisaient guère.

« Je pense que je peux parler en notre nom à tous pour te remercier avec force pour ton témoignage de ce soir, Naema. Tu as démontré que tu étais une vraie fille de la République et de Valyria : tu as fait honneur à ton nom. La session est ajournée. »

Les portes s’ouvrirent et Alynera ainsi que Vaemor en profitèrent pour saluer brièvement leur interlocutrice avant de s’esquiver. Maegon vint aux côtés de Naema pour la remercier une nouvelle fois et lui présenter une forme de repenti sur sa façon de l’avoir malmenée, arguant qu’il n’avait agit que pour le bien de la République, avant de lui aussi sortir. Restaient Echya Odenys et Vaerys Lyseon qui approchèrent de concert Naema.

« Ma chère Naema, je suis vraiment navrée que tu aies dû affronter tout ça alors que votre retour à tous aurait dû être source de célébrations et d’honneurs. »

De ses yeux pâles, la maîtresse absolue de la guilde des orfèvres posait un regard intense et plein de questions sur la Vaelarys. À ses côtés, le Lyseon était silencieux mais observait la scène avec une placidité toute dynaste.

« J’espère que tu ne seras plus ennuyée avec cette affaire. Si d’autres souvenirs te reviennent sur ces deux personnes, n’hésite surtout pas à venir m’en parler. Je ferai en sorte de t’aider au mieux. »

Derrière ces paroles sibyllines, Echya s’inquiétait surtout que l’on puisse relier le nom d’Adhara au sien. Ancienne esclave, elle avait été recrutée par Echya avant de devenir son âme damnée, sa conseillère et son amante. Elles étaient extrêmement discrètes et personne ne se doutait de la relation qu’elles entretenaient et encore moins de leurs affaires. Pourtant, certains pouvaient les avoir déjà aperçues ensemble et Echya tenait à faire en sorte de garder la main sur ces informations. Ne souhaitant pas trop en dire, elle changea habilement de sujet.

« C’est pitié que les Lumières aient exigé de vous traiter ainsi… J’espère que tu n’es pas trop désabusée par notre République, belle Naema. »

Vaerys Lyseon intervient en grognant. Ils n’étaient plus que trois dans la salle.

« C’est une mascarade. Ils ne veulent pas provoquer Ghis et sont prêts à toutes les mesquineries pour parvenir à leurs fins. Si ça ne tenait qu’à moi, je raserais toutes leurs colonies sur Sothoryos et l’île aux Cèdres. Au moins, ils sauraient que nous ne plaisantons pas. Qu’en penses-tu, toi qui les as vu de près ? »



avatar
Invité
Invité

Sous l’œil du Sénat.Les Dynastes, Echya Odenys, Vaemor Baeriar, Laedor Arlaeron et Naema Vaelarys.

Drivo : complexe capitolin de Valyria,
Le Sénat, Valyria & Mois 12, an 1066.


Sans prononcer un mot, Naema avait hoché la tête alors que le Dynaste et descendant de Riahenys s’était adressé à elle. Ajournée. La session était ajournée. Enfin allait-elle pouvoir respirer,  retrouver sa liberté loin des rênes de la République. Le plus loin possible, quitte à en toucher les récifs de ces mers rétives qui entouraient les ardents reliefs que tout un chacun connaissait. Alynera Vaekaron et Vaemor Baeriar furent les premiers à disparaître par la porte toute proche. La soigneuse les avaient observé faire, songeant à ce qui l’attendait derrière cet huis. Hyndrill. Il fallait qu’elle retrouve Hyndrill. Hyndril. Rhaenys et Matavon. Il lui fallait savoir si la Sénatrice allait bien.


Se relevant de sa chaise, Naema esquissa un fin sourire alors que Maegon s’était approché d’elle, lui confiant d’autres mots. Des mots pour apaiser ses propres maux. Morose, mordue par une fatigue qui maudissait ses traits, celle de longs mois et moments d’attente, la jeune femme assura qu’elle comprenait. Ce besoin de réponses, de trouver un coupable. Elle comprenait tout cela. Elle-même avait souhaité savoir qui avais ainsi osé mettre leurs vies à tous et à toutes en danger. C’était désormais chose faite. Au moins pourrait-elle trouver le repos à cette idée, une fois que la Vaelarys se serait assurée de la bonne santé de son amie et du dragon de cette dernière. Gaelya aussi pourrait trouver le sommeil, une fois que sa jumelle aurait trouvé le courage de lui écrire pour lui assurer que tout allait bien pour elle. Que tout irait bien, à présent.


Maegon s’esquiva finalement, passant à son tour par cette porte déjà traversée par les deux autres représentants du Sénat. Ne restaient plus qu’Echya Odenys et Vaerys Lyseon. Se massant quelques instants les tempes, Naema ne sachant s’il s’agissait-là d’un début de migraine ou d’une toute autre chose, la jeune femme ferma les yeux. Quelques secondes s’écoulèrent ainsi avant que la Dame Dragon ne porte son attention sur la Sénatrice et le Sénateur. Tous deux ne semblaient pas bien pressés d’imiter le reste de ce petit conseil qui s’était formé avec de l’interroger. La nuit était pourtant déjà bien avancée et tous et toutes avaient besoin de repos. C’est donc avec un regard intrigué que la Vaelarys les accueillit.


« …Il est vrai que notre aventure méritait sans doute d’être contée d’une toute autre manière. avoua finalement Naema. Si elle n’a point l’envergure du combat mené par Haera et Naehrys, je me plaît à penser que cette quête aurait pu devenir un conte qui aurait ravi bien des générations de Valyriens et de Valyriennes. Le destin en a cependant décidé autrement. »


Ce voyage n’avait pu que laisser un goût amer sur la langue de la Dame Dragon. Incapable de rédiger ce qu’elle avait vu, de décrire la faune qu’elle avait pu observer avant leur arrivée aux abords de Sothoryos, elle avait le sentiment que tout leur avait été pris. Leur victoire, leur renommée, leur conquête et même leurs souvenirs. Si elle n’avait pas conservé le crâne de ce pauvre homme ou cette griffe de vouivre sans doute pourrait-elle même douter de son existence ou de l’avoir affrontée.


« Bien que ma mémoire ne soit pas toujours de la plus grande des clartés, je n’y manquerai pas, Sénatrice Echya. assura Naema, en inclinant poliment la tête. Il me faut cependant me replonger dans d’autres affaires. Si elles ne sont guère d’une importance semblables aux tiennes et aux activités de la Guilde que tu diriges, je me dois d’y reprendre part. Les dragons ne peuvent attendre, leurs Seigneurs et leurs Dames encore moins. »


Le nom de Vaelarys lui collait à la peau. Lui collait comme un épais goudron dont la soigneuse ne savait se défaire. Vaelarys d’Oros, Vaelarys de Volantis. Deux faces d’une même pièce que Naema faisait pourtant en sorte de gratter de toutes ses forces. Sa venue à Valyria n’avait pas d’autres buts que celui-ci. Celui de se faire remarquer au-delà de ce nom qui n’était plus tellement le sien depuis cette union infâme, de vivre par ses propres moyens autant que faire se pouvait. Et son nom avait remarqué. Mais d’une manière que la Dame Dragon n’avait pu imaginer jusqu’alors. Comme elle aurait voulu éviter tout cela. Si parmi les dragons, elle avait tout d’une guerrière, face au Sénat et à des intérêts plus grands qu’elle, la soigneuse n’était rien de plus qu’une poupée de chiffon ballottée en tous sens.


« La République ne m’a point déçue. assura Naema, tentant de mettre de la conviction dans sa voix malgré la fatigue qu’elle ressentait. Je ne sais si les choses auraient pu se dérouler d’une autre manière, mais la lumière a été faite sur cet évènement dramatique. C’est sans toute la seule chose qui compte. »


Les choses auraient pu se faire autrement. En son for intérieur, Naema ne pouvait penser autrement, bien qu’elle se devait de retenir sa langue. Tout pouvait finir par se savoir, aussi restait-elle prudente. La soigneuse venait d’échapper à un interrogatoire et n’avait aucune envie de replonger dans un autre.  La Dame Dragon ne savait quels jeux se tramaient dans l’ombre. A dire vrai, elle voulait s’en tenir aussi loin que possible. Dompter des dragons était une chose. Dompter des ombres mouvantes, capables d’assassiner quiconque leur déplaisait à elles ou à leurs desseins, était une toute autre histoire.


« En termes militaires ? Naema fronça les sourcils, enroulant l’une de ses mèches autour de son index, quelque peu prise au dépourvu par cette question. Leur équipement était de bonne qualité. De très bonne qualité, même. Ces navires n’étaient pas de vulgaires coquilles de noix, ils étaient parfaitement adaptés à la haute mer et au fleuve en lui-même. Le feu d’un dragon de taille moyenne n’aurait pas suffit à en venir à bout dès la première attaque. Pour une nation qui a souffert d’une guerre de quatre années et en est sortie vaincue, je ne pensais pas qu’une telle chose était possible. La jeune femme se tut. Quant aux soldats, ils restaient nombreux bien que nous avons pu en faire fuir certains par la simple présence de nos dragons. »


Naema n’avait pas participé à la guerre. Là n’était pas la place d’une femme, son père n’avait pas manqué de lui faire remarquer. Le simple fait d’avoir pu faire son service militaire était déjà une petite victoire. La jeune femme avait cependant conservé quelques notions de stratégie ou de repérage. De part sa taille et la couleur de ses écailles, Hyndrill pouvait se prêter au rôle d’éclaireur assez aisément. Dès lors, les moyens que semblaient encore posséder l’Empire de Ghis n’étaient pas pour la rassurer.


« Le feu dragon pourrait les effrayer. Après tout, qui ne le serait pas face au fléau des Dieux incarné ? Naema marqua une pause, rhétorique. Nous devons cependant user de méfiance, si tu veux mon avis. Valyria a mis au sol la Harpie. C’est un fait dont nous pouvons être fiers. Mais n’oublions pas qu’un animal blessé est plus dangereux encore qu’une créature en pleine possession de ses moyens. Je me ferais cependant un plaisir d’en discuter plus en détails en ta compagnie, après avoir réfléchi plus amplement à la question. »


Et ce, que l’animal en question soit un Dragon ou une Harpie. Eux-mêmes devaient se remettre de quatre années de conflit mais aussi de d’autres évènements qui avaient secoué leur civilisation en tous sens. Non, il fallait faire preuve de prudence. Ghis n’était pas qu’un animal blessé, pris au piège par un prédateur qui pourrait bien avoir raison de lui. Son venin ne manquerait pas de les toucher en plein cœur dès que l’occasion se serait présentée ou se présenterait à nouveau.





( Gif de dailyreigngifs. )
Contenu sponsorisé