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Daelarys Nadresyon
Daelarys Nadresyon
Citoyen

Au creux de la vague soufflent les abyssesDaelarys Nadresyon & Jacaerys Velaryon

Bataille de Tolos - An 1063, mois 1

Tout était très calme. Sans doute beaucoup trop calme pour que chacun puisse mentalement se reposer avant le début du cauchemar. Voilà quelques jours qu'ils étaient en mer, a essuyer les aléas de la météo et les relents anxieux de ce qui les attendaient. A 21 ans, Daelarys Nadresyon avait de nouveau été envoyé au front. Depuis la trahison de Bhorash, le jeune homme n'avait presque plus quitté son embarcation. S'il ne descendait que pour ravitailler le navire ou pour prendre parfois un peu de repos, le bâtard Celaeron vivait littéralement sur les flots. En sa qualité de marin, il avait participé au ravitaillement de la cité de Tolos lorsque celle-ci fut assiégée par Ghis. Malgré les diverses batailles en mer qu'ils avaient dû mener pour passer outre le blocus, ils étaient parvenus à livrer quelques vivres. Alors, Daelarys avait vu la mort de ses propres yeux. Il n'avait pas vu de cadavres au sol, ni de tombes fraîchement creusées. Non. Il avait été témoin de scènes bien pires encore. Face à lui, des habitants de Tolos décharnés. Blancs, faibles et au bord d'une mort qui ne semblait pas vouloir venir abréger leurs souffrances, les citoyens sombraient dans la famine.

Le jeune homme eu un déclic, une décharge au fond de lui. S'il avait vu la guerre emporter certains de ses camarades au fond des flots ou parfois à ses pieds, il l'avait assimilé. Difficilement, mais il avait su le faire. En revanche, regarder droit dans les yeux des citoyens à l'agonie qui n'étaient pas responsables du conflit qui faisait rage entre les deux empires, il ne sut s'y résoudre. Face à cette scène, qu'il dut subir de nouveaux durant toute la durée du ravitaillement, Daelarys renvoya son maigre repas à terre. Son ventre se tordait, son œsophage se contractait dans une brûlure insupportable, et ses doigts s'agrippaient autant que possible contre les murs abîmés des bâtiments militaires depuis lesquels ils ravitaillaient la population. Jamais il n'en parlerait. Ni même à son père, lui qui connaissait ses peines, ses secrets, ses désirs. Cette vision là, il ne la connaîtrait pas.  

Trois mois plus tard, l'heure de la bataille avait sonné. le Nadresyon était de retour, mais cette fois-ci, plus déterminé que jamais à se battre contre les troupes de la Harpies. Armé jusqu'au cou et les muscles à chaud, il attendait nerveusement. Sous ses pieds, le navire immense voguait paisiblement. Il contrastait avec la tension qui régnait sur le pont. Le bois craquait doucement, les voiles claquaient à l'unisson, et les clapotis des rames venaient compléter l'ensemble. Habituellement plus efficace sur mer que sur terre, on avait décidé d'envoyer Daelarys compléter les attaques des armées amphibies de sa trirème dirigées par le polémarque Jacaerys Velaryon. Le bâtard ne le connaissait que de nom et de parcours. Il savait que celui-ci avait 10 ans de plus que lui et qu'il s'était construit seul. Comme lui. Naturellement, il développa pour lui une sorte d'admiration toute particulière. Mais le temps n'était pas l'engouement. D'autres choses plus importantes étaient sur le point d'arriver.

Le bâtard scruta l'horizon et deux choses apparurent. D'une part, Tolos et la terre, et d'une autre part, un navire qui n'appartenait clairement pas à la flotte valyrienne. Il ajusta son armure et s'empressa de se présenter auprès du légat. Avec un respect mesuré, puisque la situation était urgente, il se courba face à lui et lui fit son rapport.

- "Cher polémarque, je suis Daelarys Celaeron, mais on m'appelle Daelarys Nadresyon. Je viens faire mon rapport." - il se racla la gorge et se redressa. La peau tannée et abîmée par le sel et le soleil témoignaient de ses longs mois passés en mer - "Nous approchons de Tolos, la terre ferme est à l'horizon. Mais nous ne sommes pas seuls puisqu'un navire se dresse à tribord. Ma vue a peut-être été diminuée par le soleil mais il me semble qu'il n'appartient pas à notre flotte. Quels sont tes ordres ?
 
Le Nadresyon avait beau être un simple marin, le capitaine de son navire, Gahaerys Nohaeron, lui faisait entière confiance. Malgré une expérience inébranlable, il devenait vieux et sourd par moment, si bien qu'il confia une grande partie des responsabilités de sa trirème à Daelarys. De plus, Gahaerys sentit, au fond de ses tripes, qu'aujourd'hui serait son dernier jour. Il avait prié la mer de l'emporter une bonne fois pour toutes, depuis que sa femme était morte de maladie le mois précédent. En tant que capitaine, il avait rempli son rôle des années durant, et il était temps de laisser sa place et de trouver le repos auprès de sa douce. Il espérait que les dieux lui accorderaient cette faveur.



Jacaerys Velaryon
Jacaerys Velaryon
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Au creux de la vague soufflent les abysses
Balerion poursuit l'homme qui s'enfuit, ni n'épargne les jarrets ou le dos lâche

Bataille de Tolos - An 1063, mois 1

Allez je te dire un dé pour voir si on se tape contre le bateau en premier puis j'édite... J'ai une petite idée sur ce qui peut se passer.

[0 - 30, les Ghiscaris continuent leur fuite / 0 - 70, voyant une proie isolée ils se jettent sur eux]

LA BAGARRE


Il est doux, il est bon de mourir pour sa patrie ! L'odeur des cendres et des morts était un encens divin aux narines de Jacaerys, l'essence même de la vie. J'aime l'odeur du feudragon au petit matin... ne put s'empêcher de penser le dragonnier en levant les yeux vers le ciel. Les dernières brumes matinales s'estompaient et pourtant, il ne pouvait apercevoir Mysarix. Son ami volait bien au-delà des nuages qui assombrissaient le ciel. Inspirant de nouveau profondément ce nard enivrant, le Polémarque jeta un regard derrière lui. Les soldats se tenaient prêts, la plupart détendus avant la bataille.

Se ēlī - Les Premiers dans la Langue Commune - étaient recrutés par les hommes les plus aguerries de la Cinquième Armée. Criminels repentis, ancien galérien ou encore soldats ayant connu quelques escarmouches, ils formaient la première ligne lors des débarquements des troupes. Si autrefois, le bataillon ne se composait que d'uun ramassis de repris de justice ou de soldats bons à de la chair à lance, les moeurs avaient évolué. Cela avait été le cas bien avant l'arrivée de Jacaerys dans leurs rangs, mais il avait travaillé à ce que cela reste inchangé. Leur équipement était plus lourd que la moyenne des troupes embarquées, avec des casques en bronze et de cottes mailles. Glaives et épées se confondaient avec harpons, hache d'abordage ou encore sabres venus des corsaires des Îles Basilic.

Avec un rictus sanguinaire, Jacaerys se répéta combien il était doux et bon de mourir pour sa patrie. Valyria valait mille fois le sang qui coulait sur les rives des Falaises Noires. Le Polémarque trépignait, sa main glissant et frôlant la garde de son arme plus qu'elle ne l'avait fait d'une femme. Les mois s'étaient lentement écoulés lors de la mise en place de cette campagne. Autant de lunes observées depuis les hauteurs de Mhysa Faer, le regard tourné vers l'horizon et plus particulièrement le Nord. Maintenant, Jacaerys tenait son heure de gloire. Une chance de briller au nom des Velaryon. Il avait certes manqué la bataille de Mantarys, mais désormais il était le marteau qui viendrait abattre les Ghiscaris contre l'enclume composée de l'armée partie de la capitale du Nord. Le plan était simple. Une dizaine de navires, lourdement chargés des Premiers, allaient débarquer près des camps ghiscaris. La plupart de leurs troupes se portant à l'avant de l'armée de secours, ils devaient se frayer un chemin jusqu'aux portes de Tolos pour en sécuriser les portes. Enfin dans un mouvement, leur pointe viendrait s'enfoncer dans les reins ghiscaris. Du moins si les Dieux le voulaient.

Un marin surgit aux côtés de Jacaerys. C'était un homme bien allant, musculeux avec une paire de pectoraux propres à en faire rougir une dame de jalousie et d'envie. Son visage lui rappelait vaguement quelque chose. L'Exarque et le Navarque de leur force combinée parlaient de ce marin quelques instants avant d'embarquer, mais Jacaerys était bien en peine de se souvenir quoi. Seule l'approche imminente du combat l'excitait. Heureusement, lorsqu'il se présenta, tout lui revint. Il était le bâtard, assumé, mais non moins méritant, du gros marchand qu'on disait tenir les rênes de nombres de bourses à Valyria. Le Polémarque l'observa attentivement, incapable de déclarer s'il était aussi perfide que l'on disait de son obèse paternel.

"Au rapport, Daelarys. J'apprécie que tu ne portes pas ton nom comme un étendard, Nadreyson."

Jacaerys écouta attentivement le jeune marin puis laissa son regard s'égarer à l'horizon. En effet, dans les pénombres du matin, se détachaient de plus en plus nettement les voiles carrées d'une galère Ghiscari. Rien qui ne pouvait inquiéter le Polémarque.

"N'aies crainte. Les Ghiscari ont appareillé en urgence à l'approche de notre flotte. Ils doivent essayer de regagner le large avant notre coup de filet. Ils fileront sûrement aussi..."

Des cris de guerre partis du navire ennemi l'interrompirent tandis que des traits s'élevaient soudainement de son pont. Avec un glapissement de surprise, Jacaerys laissa de longues années d'entraînement prendre le dessus et attrapa le premier bouclier venu. Poussant le marin derrière lui, il entendit les billes de plombs et les flèches frappant violemment le bois;

"Rendez leurs tirs ! Montrez à ces chiens de quels se chauffent les fils d'Arrax et la main de Vermax !"

Reculant prudemment, le Polémarque attrapa le petit cor à sa ceinture et souffla longuement dedans. Aucun bruit ne semblait s'échapper de l'objet en os, gravé de belles runes dorées. Le silence lui répondit, entrecoupé du claquement des cordes et des frondes. Puis vinrent l'ombre et le rugissement. L'éclair bleu des Velaryon, la fureur de la marine - surtout le seul -, le dragon pourfendait l'air au dessus des flots, ouvrant grand sa gueule. La chair de poule excita les poils du Polémarque qui hurla, les yeux exorbités par la joie :

"MYSARIX ! Ñuha lēkia ! ossēnagon ! ipradagon ! pryjagon !!*"

DRACARYYYYS !

Un jet de flamme venu des enfers de Balerion jaillit de la gueule béante de la bête  et toucha de plein fouet le navire ghiscari. Les cris de guerre se transformèrent en de longues lamentations de douleurs et de terreur alors que l'odeur de la chair brûlée. Jacaerys éclata de rire en voyant le mât ennemi s'effondrait et frappa dans le ventre de son vis à vis. Malgré son armure et ses muscles, il put sentir la bedaine paternelle et sa joie redoubla.

"J'aime l'odeur du kezbabh de bon matin Daelarys !" Il se tourna, avide de sang vers le marin et lui lança un clin d'oeil. "Que dirais-tu d'être mon second dans cette bataille, Nadreyson ? Commençons par achever ces chiens puis posons les premiers le pied pour sauver Tolos !"

*Mysarix ! Mon frère ! Tues ! Dévores ! Détruis !

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Daelarys Nadresyon
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Bataille de Tolos - An 1063, mois 1

Contre toute attente, le navire ghiscari et ses occupants attaquèrent. Daelarys qui était dos à eux n'eut pas le temps d'apercevoir les traits qui filaient dans sa direction. De justesse, Jacaerys le poussa derrière lui et parvint à attraper un bouclier pour les protéger. Le sang du marin ne fit qu'un tour. Il se releva, attrapa ses armes tombées sur le pont, et se prépara à l'assaut. Si l'Empire de Ghis n'avait pas à pâlir devant la puissance valyrienne, il y avait bien une chose qu'ils ne possédaient pas et qui leur donnait du fil à retordre. Les dragons. Et ce jour-là, une fois de plus, ceux-ci jouèrent en la faveur de Valyria. Jacaerys souffla dans un cor silencieux à l'oreille et humains, et Mysarix apparut en trombe, attaquant dans la foulée.

Ce matin là, ce n'était pas une odeur de sang qui vint frétiller aux nez des soldats, mais une odeur bien différente; celle de la chaire brûlée. Face à eux, les maris ennemis fondaient comme neige au soleil, se désintégrant sous une peau noircie par les flammes. Daelarys ne pouvait détourner son regard de la scène. Il avait beau être habitué, il y avait toujours une sorte de fascination morbide pour ce genre de choses. Un simple regard vers son polémarque lui fit comprendre qu'il n'était pas le seul. Néanmoins, Jacaerys sembla être bien plus atteint que le Nadresyon. Le voir sourire et contempler son oeuvre macabre comme une obsession malsaine le fit détourner le regard.

Lorsque son supérieur lui tapa le ventre et lui proposa d'être son second dans cette bataille, Dalearys leva son glaive tout en hochant la tête en signe d'approbation. Il n'osait dire un mot. L'odeur pestilentielle des cadavres se consumant lentement collait à sa langue tel le sang sur ses mains. Mais ce n'était que le début. Il serra ses doigts autour de la garde de son arme jusqu'à blanchir ses jointures, vissa son casque sur sa tête et prit une grande inspiration. L'heure de la bataille avait sonné. Il s'élança alors dans un cri guttural. Profitant de la proximité des deux navires, Daelarys se mit à courir et avec l'élan, parvint à sauter sur le pont ennemi. Un simple coup d'oeil lui suffit à remarquer la présence plus que bienvenue de Jacaerys à ses côtés. Ils entrèrent alors, tel un duo de danseurs, dans un ballet sanglant. Les deux hommes devaient composer avec les corps calcinés au sol, le bois brûlant encore par endroit et le reste d'hommes valides face à eux qui étaient bien décidés à en découdre.

Revoyant encore les corps décharnés des assiégés de Tolos, le Nadresyon sentit en lui sa force redoubler d'ardeur. Alors il enfonça son épée entre les côtes, trancha ce qui pouvait l'être, frappa et assomma avec son bouclier, brisa des mâchoires avec la tranche de celui-ci et distribuait des coups d'estocs autant que faire se peut. Derrière lui, Jacaerys en faisait autant. Soudain, un golgot ghiscari s'élança contre son polémarque qui ne l'avait pas vu, trop occupé à détruire ceux qui se dressaient face à eux. Daelarys s'empressa de revenir vers lui, attrapa une lance qui traînait à terre et la lança de toutes ses forces dans la direction du monstre en armure.

- "Jacaerys ! Attention, derrière toi ! "

Malheureusement, un coup de vent et le manque d'expérience de Daelarys firent rater le jet de lance. Le soldat ghiscari, ne remarquant même pas cette attaque, continua son chemin vers Jacaerys, levant son bouclier comme une masse prête à abbattre quiconque se dressait sur son chemin.




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Bataille de Tolos - An 1063, mois 1

Une joie féroce s'embrasa dans le coeur de Jacaerys lorsque le marin hocha gravement la tête. À la bonne heure ! Les hommes de la flotte étaient de braves hommes, endurants et habitués aux tâches harassantes. Si tous n'étaient pas des combattants émérites, le Polémarque ne doutait pas que Daelarys savait manier son épée. Jacaerys y voyait bien là la marque d'un noble, malgré son souhait de se fondre dans la masse. Si la plupart des soldats de la Veme Légion utilisaient le glaive et le javelot, les Premiers - ainsi que les marins de la flotte - usaient généralement de tridents, haches et autres armes contondantes. Oreys le Bagarreur portait même une lourde gaffe propre à briser des crânes.

Dégainant les trois bons pieds d'acier Andale, Jacaerys leva haut l'arme avec un cri de guerre. Mysarix s'éloignait après un dernier rugissement de défi, le vent soufflait dans leur dos, écartant la fumée montant du navire!. Après le terrible coup du feudragon, la résistance ghiscari ne serait qu'une révolution verte. Douce, aisée et pourtant enrichissante pour de nombreux hommes. Ses doigts garnis d'acier resserrèrent la garde de cuivre de son épée et Jacaerys inspira un grand coup alors que le pont ennemi apparaissait. Lorsque son compagnon prit son élan et sauta par-dessus le bord, il ne put laisser qu'échapper un juron de surprise. Emboîtant le pas du fou furieux, le Polémarque atterrit sur ses deux pieds sur le navire ghiscari et cria de stupeur.

S'avançant vers le premier ennemi venu, il sentit sa jambe se dérober alors que son pied glissait sur un morceau de chair à moitié brûlé. Évitant de justesse un sabre, Jacaerys enfonça son arme dans la gorge du premier venu avant de se redresser. Une hache vint s'abattre sur son épaulière, mais le coup porté mollement, ne fit que rebondir sur sa cuirasse d'officier. S'il tombait à la mer, il coulerait pour sûr, mais il était un véritable homme de bronze pour ses ennemis en attendant. Enfonçant son poing ganté dans la gueule d'un ghiscari, l'officier admira avec stupeur et fascination les dents fichées dans le cuir et la maille. D'un mouvement tournant, il décapita un autre soldat avant de parer un dernier coup. Ses opposants étaient affaiblis par l'attaque du dragon, le corps noirci par la suie ou le sang des leurs, le regard fou. Presque trop facile.

"Jacaerys ! Attention, derrière toi !
- Quoi ?!"

La trompette divine d'Arrax vint résonner à ses oreilles alors qu'il s'envolait, frappé par son héraut incarné sur cette maudite terre. Le Polémarque se surprit à rester en l'air quelques secondes avant de percuter violemment le sol. L'air quitta ses poumons tandis que sa tête casquée venait rebondir contre un empan de solide chêne. Sonné et à bout de souffle, il ne voyait guère plus qu'un long tunnel précédé par une silhouette. Le géant ghiscari appuya ses genoux sur le ventre de Jacaerys qui sentit ses entrailles remonter dans sa gorge, soudainement concassée par les mains du monstre. Seul l'épais gorgerin de cuir lui évita d'avoir les cervicales broyées comme qu'il se débattait. Un râle s'échappa d'entre ses dents, ses pieds frappèrent le sol et ses pouces essayèrent en pure peine d'écraser les yeux de son adversaire. La mort venait, infecte. Pour se saisir du monstrueux.

Entre gargouillis, gémissements et râles, le Polémarque sentit le poids quitter son corps. Persuadé d'être dans la demeure de Balerion, il resta coi quelques secondes jusqu'à ce qu'un marin de la flotte se présente à lui. Daelarys venait-il de se sauver ? Non l'homme lui était certes familiers, mais n'était pas couvert de sang comme son second improvisé. Jacaerys reconnut à grande peine un de ses propres soldats alors que la vue lui revenait. Clignant des yeux, soupirant, il se redressa, attrapa son épée et jeta un coup d'oeil au colosse qui avait failli l'occire. Il devait mesurer dans les deux toises et sa stature laissait penser qu'il était capable de propulser une galère de guerre à lui tout seul. Sa cervelle s'étalait sur le pont du navire là où sol sauveur l'avait frappé.

Encore sonné, mais conscient, Jacaerys traîna la patte jusqu'à Daelarys. Une petite troupe de soldats ghiscaris s'était regroupée dans un coin. Dix ou quinze chiens de guerre de la Harpie les regardaient avec férocité, entourée par près du double voir du triple de valyrien. Seul le silence régnait parmi les crépissements des flammes et le gémissement des blessées. S'appuyant sur le marin, Jacaerys boitilla et éleva la voix, faisant preuve d'une abnégation sans égale envers ces êtres inférieurs.

Rendez vous !

Le silence lui répondit alors qu'un vulgaire et misérable grognement s'échappait de sa gorge meurtrie. Toussotant, il répéta :

Rendez vous !

Les soldats ghiscaris se regardèrent, tournèrent leurs yeux vers Jacaerys qui sourit avec encouragement, magnanime. Ils attrapèrent leurs dagues et s'égorgèrent dans un torrent de sang et de cris de dégoût. Avec horreur, le Polémarque regarda les derniers soubresauts de ce qui aurait dû être ses prisonniers de guerre. Ces bêtes n'avaient-elles donc pas d'empathie pour la première bataille des hommes de la Veme ? Des larmes coulèrent sur sa joue et Jacaerys se tourna vers Daelarys:

Voilà ce qui coûte de traiter avec des traîtres pareils... Me suivras-tu à terre mon ami ?




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Daelarys Nadresyon
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Bataille de Tolos - An 1063, mois 1

Leur premier assaut manqua de peu d'être leur dernier. Alors que Daelarys venait de manquer sa cible, un ghiscari se jeta sur lui. Pris par surprise, le marin tomba à la renverse, emportant l'assaillant avec lui. Roulant sur le pont, les deux hommes s'empoignèrent et tentèrent de s'étrangler mutuellement. Par chance, le rapport de force était supérieur chez le Nadresyon. Ce dernier le poussa sur le côté et le plaqua contre la rambarde du navire. Il poussa si fort que celle-ci, déjà bien endommagée, céda sous le poids de l'ennemi, le faisant tomber à l'eau. Comme tout marin se respectant, celui-ci savait nager et surtout, connaissait les gestes à avoir pour se débarrasser des éléments d'armure trop lourds afin de rester en surface. Remonté et prêt à en découdre, il revenait déjà à la nage vers le navire. D'un coup d'oeil rapide, le fils Cellaeron remarqua une lance à sa droite et il l'empoigna. Il espérait ne pas rater sa cible une fois de plus. Il la souleva, visa, et tira de toutes ses forces. Lorsqu'il remarqua que l'eau changea soudainement de couleur, il su.

Il ramassa son glaive, et empoigna son bouclier. Mais alors qu'il se tenait prêt pour repartir à la bataille, il assista à une scène terrible. Les soldats de la Harpie se suicidèrent sous les yeux ébahis des valyriens. Certains détournèrent le regard, pris de dégoût. D'autres comme Jacaerys semblèrent presque obnubilés par leur geste. La guerre rendait fou. Daelarys lui, détourna le regard. Il était temps de retourner sur leur navire. Le nettoyage avait fait ici. À la question de son polémarque, le Nadresyon acquiesça. Il était temps de leur rendre la monnaie de leur pièce. Les deux hommes remontèrent à bord, le sang battant encore dans leurs tempes. À l'approche de la terre ferme, la tension montait et les hommes restaient difficilement en place. Beaucoup avaient encore le souvenir des habitants de Tolos meurtris par le siège et beaucoup d'entre eux souhaitaient se venger.

Les mouvements du bateau changèrent soudainement et Daelarys se tourna vers Jacaerys.

- "Tiens-toi prêt."

Lorsque celui-ci racla le fond, un simple regard entre toute la troupe suffit à donner le signal. Dans un cri bestial, les hommes sautèrent du navire. L'eau leur arrivait à la taille et il leur fallu plusieurs minutes pour en sortir. Plusieurs troupes qui tenaient le front depuis plusieurs heures les virent arriver avec soulagement. Enfin, les renforts étaient arrivés. Au même titre que les troupes ennemies qui les avaient repérés. Une première flèche fut tirée, puis une autre, et encore une autre. Le Nadresyon plissa les yeux et regardant dans le ciel, remarqua quelque chose. Un sifflement reconnaissable entre mille et la cinquantaine de petits points noirs devenant de plus en plus gros n'annonçaient rien de bon.

- "Flèches !! A couvert !! Levez-vos boucliers ! " - hurla-t-il.

La majeure partie des compagnons du fils Cellaeron eut le temps de se protéger. Mais une poignée n'eut pas cette chance. Ils perdirent alors leurs premiers hommes. A en juger par le petit nombre d'hommes en face d'eux, Daelarys en arriva à deux conclusions. Soit les troupes déjà présentent avait fait un massacre, soit ils venaient de prendre les ghiscaris par surprise. La seconde option lui sembla la plus plausible. Il se tourna alors vers son polémarque.

- "Jacaerys, je crois que nous les avons pris à revers. Si nous voulons prendre de l'avance, il faut charger maintenant." - fit-il sur un ton de subordonné qui semblait peu sûr de sa proposition.


Jacaerys Velaryon
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Bataille de Tolos - An 1063, mois 1

Alors que le navire tournait sa proue vers la plage, délaissant la carcasse vide de son adversaire, Jacaerys se traîna jusqu'à un tonneau d'eau. Laissé là autant pour éteindre un incendie malheureux ou étancher la soif des soldats, il se trouva sous l'assaut désespéré de la gorge meurtrie de l'officier militaire. Chaque déglutition était autant d'épines qui semblaient s'enfoncer au plus profond de son gosier. Pourtant il se dut se retenir de trop boire. La rumeur courait qu'un soldat ayant le ventre trop plein ne survivait que rarement à ses blessures. Aussi il se contenta de finir de se changer les idées en se rinçant abondamment le visage, la nuque et les mains.

Alors que l'eau mêlée de suie et de sang gouttait le long de sa cuirasse, Jacaerys devait s'avouer être écœuré par la bataille. Là où le sang fouettait ses oreilles et ses sens quelques instants auparavant, il ne lui restait qu'une vague sensation d'épuisement et un profond dégoût. Certains clamaient que la bataille permettait d'exhaler les émotions, les rendre plus vives et que les guerriers ne se sentaient jamais plus vivants que l'épée en main. Le Polémarque ne pouvait raison à ses guerriers. L'excitation qu'il avait ressentie au combat était enivrante, mais ses sens n'étaient qu’étouffés, repoussés au plus profond d'un état primaire. Il n'était guère plus qu'un dragon sauvage dans ces moments là. Il aimait ça.

Il détestait ce qui venait après. L'odeur du sang et des chairs brûlées venaient lui piquer le nez, sa langue pâteuse et gonflée goûtait la mort. Il semblait que sa peau était irritée et Jacaerys devait résister à l'envie de retirer son armure et se purger à grand coup de thermes. Jusqu'à son ouïe le dérangeait alors que les craquements du navire se consumant au loin lui parvenaient. C'était comme si tous les détails superflus qu'il avait ignorés au plus fort du combat lui tombaient dessus désormais. Jamais il ne l'avouerait à ses hommes, mais le Polémarque n'aimait pas la bataille. Le seul regard épuisé qu'il accepta d'échanger fut avec Daelarys. Le jeune homme combattait fièrement, il méritait sa place dans l'armée. Jacaerys s'assurerait qu'il soit récompensé par sa bravoure.

"Premiers de la Veme, Premiers au combat, Premiers servis, Premier à la gloire !"

Le cri de guerre résonna sous les nuées de fumée qui montaient du champ de bataille. Alors que la coque du navire de guerre raclait allégrement le sable de Tolos, les soldats jaillirent. Malgré l'eau leur arrivant à la taille, ils émergèrent bien vite de l'océan pour se tenir en rang serré, boucliers bien en main. Jacaerys s'avança devant eux et essaya d'observer la situation. Le craquement reconnaissable entre tous d'une corde d'arc l'en empêcher tandis qu'il levait machinalement son bouclier. Trois impacts vinrent secouer le bois et il grimaça sous l'impact. L'adrénaline échauffait à nouveau son sang, lui faisant oublier la fatigue passée. Jetant un regard derrière lui, il vit les premiers blessés de la campagne et secoua la tête. Par chance la plupart survivraient, rapidement remis sur pieds par les Mages guérisseurs du Collège.

Détaillant la situation d'un oeil exercé, Jacaerys dut admettre que son second improvisé avait raison. Le marteau que représentait l'armée de Mantarys avait plus que rempli son objectif. Les troupes de l'Empire Ghis se retrouvaient prises en étau entre les remparts de Tolos, les troupes du Capitaine-Général et la troupe de la Veme venaient juste s'enfoncer dans leurs flancs. Seuls quelques gardes et esclaves gardaient leurs camps. Un sourire satisfait éclaira le visage de Jacaerys avant qu'il ne remarque les lourds engins de siège derrière les lignes ennemies. Il leur était impossible de les atteindre avant qu'ils ne se lancent à l'assaut des murailles de la ville. S'ils la prenaient avant d'être vaincus, les ghis pourraient s'y retrancher...

"Très bien soldat ! Tu as un bon coup d'oeil. Notre plan est de faire la liaison avec les défenseurs de la ville et d'y rejoindre leurs troupes pour faire une sortie. Mais avant tout nous devons neutraliser ces balistes et tours... Je vais de voir appeler Mysarix et le faire entre dans la danse avec moi... Daelarys, je te confie ma troupe. Rends-moi fier." se tournant vers les hommes de la Veme, Jacaerys hurla : "Premiers ! Vous êtes sous les ordres de Daelarys Nadresyon désormais ! Cet homme est un brave comme vous, vous l'écoutez comme vous m'écoutez moi et comme le Légat en personne ! Ouvrez-moi une brèche dans leurs rangs pour que je puisse enfourcher Mysarix et faire pleuvoir le feud-dragon sur ces traîtres ! Êtes vous avec nous ?"

"Premiers de la Veme, Premiers au combat, Premiers servis, Premier à la gloire !" fut la seule réponse nécessaire.



Daelarys Nadresyon
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Au creux de la vague soufflent les abyssesDaelarys Nadresyon & Jacaerys Velaryon

Bataille de Tolos - An 1063, mois 1

La première attaque sur mer n'avait été qu'une mise en bouche. S'ils s'en étaient sortis sur les flots, il fallait maintenant faire de même sur terre. Malgré les troupes ennemies réduites, la bataille était loin d'être remportée. Daelarys observa les ghiscaris. Ils étaient affaiblis, a bout de souffle pour un certain nombre, et prêts à se sacrifier pour d'autres dans un ultime effort. Ces derniers seraient les plus compliqués à écraser car un homme qui n'a plus rien à perdre sait parfois faire preuve d'une force surhumaine et d'une zèle particulièrement ténu.

Le Nadresyon se tourna vers les hommes de sa troupe et vit dans leur regard la détermination. Ils avaient vu, comme lui, les ravages du blocus sur les habitants de Tolos et désormais, ils réclamaient vengeance pour eux. Très rapidement, Daelarys fit mettre tout le monde en ligne et remonta l'intégralité de celle-ci en vérifiant que tout le monde était prêt et équipé convenablement. Ceci étant fait, il se mot devant eux, et prit une grande inspiration.

- "Camarades ! L'heure est venue de faire payer à ces chiens pour le peuple de Tolos !  " - les hommes hurlèrent à l'unisson. "Vous avez entendu notre Polemarque ? Enfonçons une brèche ! Nous allons charger, et nous permettront le passage de Mysarix. Ils brûleront dans les flammes de Balerion. "

Évoquer Balerion n'avait que pour objectif d'exciter les troupes. Daelarys n'était pas croyant mais ses hommes oui. Il était étonnant de voir que certains étaient prêts à se battre au nom de leur divinité plutôt qu'en le leur. Mais qu'importe. Tout ce qui permettait de faire ronfler la rage en eux était bon à prendre. Un dernier coup d'oeil à la ligne le fait sourire. Les soldats tenaient difficilement en place. Il était temps.

Le Nadresyon se réintégra aux rangs, ajusta son casque et leva son glaive en l'air.

- "Pour Tolos ! Pour Valyria !" - hurla-t-il.

La rage au ventre, Daelarys et les autres marins s'élancent. Ils plaçaient déjà leur glaive en position d'attaque et leur bouclier en défense. Les ghiscaris en face les attendaient de pied ferme, mais la hargne de leurs adversaires les fit reculer un pas. Ce qui fut une erreur.

Les deux lignes entrèrent en collision et le mouvement de recul des ghiscaris joua en leur défaveur. La colonne de la Veme armée enfonça sévèrement les troupes ennemies et les premiers corps à corps débutèrent. Daelarys trancha autant qu'il le put, enfonça certains crânes à coups de bouclier et poussa de plus belle les lignes. Le sang gicla et les os craquerent. On entendait des râles sans pour autant en deviner la provenance. Perdait-on des hommes du côté valyrien ou du côté ghiscari ?

La lame tranchante du Nadresyon s'enfonça dans la gorge d'un ennemi qui s'effondra dans un gargouillement d'entrailles débectant. Voyant que la trouée dans les lignes semblait avoir fonctionné, Daelarys se tourna vers son polemarque. S'il souhaitait tout brûler sur son passage, le moment ne pouvait être mieux choisi.


Jacaerys Velaryon
Jacaerys Velaryon
Seigneur-Dragon

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Au creux de la vague soufflent les abysses
Balerion poursuit l'homme qui s'enfuit, ni n'épargne les jarrets ou le dos lâche

Bataille de Tolos - An 1063, mois 1

Jacaerys se retira du champ de bataille, restant loin de la berge tandis que ses hommes resserraient leurs rangs. C'était avec un pincement au coeur qu'il les voyait s'aligner, lances et lames prêtes au combat. Il aurait voulu être à leur tête pour aller fracasser la formation ghiscari. Ces diables orientaux se préparaient déjà à recevoir le choc adverse. Malgré le sang bouillonnant dans ses lèvres, le polémarque observa les positions de l'ennemi et analysa la meilleure approche une fois que Mysarix pourrait se poser. L'instinct du dragon, excité par le sang et les combats, serait de se jeter sur toute créature remuant un peu. Il devait l'éloigner de la mêlée puis, au travers d'une large boucle, arriver sur les arrières du siège.

Malgré l'allusion à des camarades, ils n'avaient pas fréquenté les mêmes tables de jeu !, Jacaerys ne doutait pas d'avoir laisser ses hommes entre de bonnes mains. Les soldats, galvanisés par leurs ordres, fracassèrent la ligne adverse. Les ghiscaris réagirent aussitôt en reculant pour étirer la tête de pont valyrienne. Avec horreur, Jacaerys put s'imaginer sans peine leur front couper en tête et les Premiers être décapités sans sommation. Heureusement, les hommes restèrent épaules contre épaules et la ligne tint bon. C'était le moment pour le Polémarque d'agir. Attrapant le cor à sa ceinture, il souffla trois notes silencieuses et observa l'ombre de Mysarix planait sur le champ de bataille. Le dragon bleu se posa lourdement devant son frère et souffla par ses naseaux un épais nuage de fumée. Il avait faim.

Craignant de le voir charger les arrières de la Veme Armée, Jacaerys s'empressa de grimper le long de sa patte puis, une fois installé sur sa selle, le força à décoller. Son ami prit de l'élan puis, après quelques lourds pas, déploya ses ailes pour s'envoler. Aussitôt le sang de Jacaerys s'électrisa. Il vivait pour ces moments à dos de Mysarix. Toute la beauté du monde se déployait à l'horizon, malgré le bruit étouffé de la bataille et les épais nuages de fumée. Prenant une profonde inspiration, le seigneur-dragon tira sur son pied pour pousser Mysarix à virer de bord. Ils survolèrent la bataille une fois, deux fois... Puis à la troisième, le polémarque se hissa sur ses rênes et cria :

"Dracarys !"

Bien dressé, le dragon cracha aussitôt un jet de flammes ardentes. Les balistes, et les hommes alentour, s'enflammèrent aussitôt. L'odeur de la chair brûlée envahit l'air, accompagnée de celle de la chair fondante sur les os. Jacaerys eut l'eau à la bouche en pensant à cette spécialité ghiscari cuite sur une broche et fourrée dans un pain avec de la sauce. Virant de nouveau de bord, il observa la ligne d'engins de siège et s'estima satisfait. Les ennemis ne forceraient pas l'accès à Tolos d'aussitôt. La ville était protégée. Maintenant, les troupes ennemies se concentreraient sûrement sur l'armée venue de Mantarys. Il était maintenant du devoir de la Veme de faire la jonction avec la ville assiégée et de...

Mysarix poussa un hurlement rauque qui sembla arracher ses tympans à Jacaerys. De douleur, le polémarque porta ses mains à ses oreilles tandis qu'un second carreau de baliste frôlait sa jambe. Plusieurs flèches ricochèrent sur la carapace du dragon. Le polémarque ne s'inquiétait pas des arcs ou des frondes. Il devait certainement découvrir qui était le propriétaire de ces carreaux. Malgré la douleur, son regard acéré remarqua la présence de quelques scorpions installés sur un talus. Ils paieraient. Mysarix, de rage, fondit aussitôt sur ces malotrus et cracha sa flamme infernale les détruisant. C'était sans compter sur un dernier tir, un baroud d'honneur presque réussi. La tige de bois fila dans les airs, frôla l'oeil du dragon et le perça légèrement. Avec horreur, Jacaerys observa le liquide brûlant giclant du regard de son ami et détourna le regard lorsque les gouttelettes chaudes l'aspergèrent.

Si la blessure n'était pas grave, il n'en fallut pas plus pour que Mysarix perde le contrôle. Leur lien mental rompu, Jacaerys ne put diriger le dragon. Leur chute fut courte, mais lourde. Le corps tendu à l'extrême, le seigneur-dragon s'arracha à sa selle au dernier moment et voulut se réceptionner sur son épaule pour amortir sa chute en roulade. Il avait cependant oublié un détail : Jacaerys n'était pas un demi-dieu issu des légendes. Il resta sur le dos, sonné, le corps perclus de douleurs. Ses côtes le martyrisaient et seul le temps saurait si elles s'étaient brisées pour mieux percer un organe. Mourir en crachant ou en chiant du sang n'était certainement pas une belle mort, pensa sobrement le soldat en observant le ciel.

Plus tard, Jacaerys raconterait s'être battu aux côtés de Mysarix. Si le dragon écrasa les troupes ghiscari venues pour l'achever, ce ne fut pas grâce à la lame de son maître et ami. Seul un ravage de flammes, de crocs et de coups de queue permit à la créature de se débarrasser de la quinzaine de soldats. Pourtant, ce fut bel et bien avachi sur son épée que Jacaerys accueillit Daelarys à la fin de la bataille, une fois Tolos libérée. Sourire désarmant aux lèvres, le front plissé de douleur et couvert de sang et sueur, l'exarque ne put s'empêcher de faire remarquer son retard à son nouvel ami :

"Où étais-tu Daelarys ? Je t'ai presque attendu ! Qu'est ce qu'on pèle les fesses même..." ajouta-t-il au cœur de la fournaise ambiante.






Spoiler:
Daelarys Nadresyon
Daelarys Nadresyon
Citoyen

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Bataille de Tolos - An 1063, mois 1

Jacaerys avait cet air d'imbécile heureux qui poussait à sourire. Satisfait de sa blague, Daelarys ne put s'empêcher d'en rire. Les hommes avaient manqué d'y passer à cause de son dragon mais ils n'en tinrent pas rigueur. Le Velaryon était apprécié de tous et chacun savait que sans sa présence et son commandement, les choses n'auraient pas été telles qu'elles l'étaient actuellement.

La bataille avait été un succès. Au prix de multiples vies, soit, mais Tolos verrait un jour plus prometteur. Il fallait relever les hommes à terre désormais, et rapatrier les corps des soldats morts au combat. Daelarys lui, s'en était sorti. Les doigts de sa main gauche s'étaient brisés à cause de la poignée de son bouclier et les multiples charges, mais un mage saurait régler ce problème rapidement. En attendant, sa main fut immobilisée dans un ensemble hasardeux de bandes faites de divers tissus ramassés à droite à gauche, et son bras fut mis en écharpe afin d'éviter toutes souffrances inutiles. Son corps présentait également de multiples entailles et son visage était tuméfié par endroit. Les risques de la première ligne. Quelques heures après la fin de leur assaut et pris soudainement d'une inquiétude, il plongea ses doigts dans la bouche et vérifia que ses dents tenaient toujours en place. Ce réflexe lui était venu suite à l'une de ses premières batailles où l'un de ses camarades s'était étouffé une nuit après avoir avalé l'une de ses dents déchaussée suite à un coup de bouclier. Ce souvenir avait tendance à le faire grimacer. Par chance, rien sur sa mâchoire et sa mandibule ne semblait avoir bougé.

Il félicita ses camarades, les remercia et s'assura qu'ils s'en sortiraient. Il passa ensuite fugacement entre les rangées des cadavres et soupira. Il ne pria pas. Il n'y avait jamais cru. Il s'imaginait simplement que les morts trouvaient leur chemin, d'une manière ou d'une autre et que cela était amplement suffisant. Ils avaient alors fait embarquer tout le monde, récupérer ce qui pouvait l'être et avaient laissé Tolos entre les mains d'autres troupes dépêchées expressément pour l'après-bataille. Le trajet fut long et pénible, demandant à beaucoup de fournir un dernier effort surhumain. Mais enfin, ils mirent pied à Mhysa Faer. Ils prirent chacun quelques jours de repos bien mérités. Daelarys, lui, attendait son tour pour voir un mage guérisseur. Son cas n'étant pas urgent, on lui demanda de patienter encore un peu. La main immobilisée, le Nadresyon se devait de prendre son mal en patience.

Il avait fait envoyer une missive à son père, lui détaillant de manière sélective les grandes lignes de la bataille à laquelle il venait de participer, lui intimant de ne pas s'inquiéter pour lui. Il ne mentionna pas sa fracture, jugeant cela suffisamment futile pour ne pas en faire toute une histoire. Il lui demanda de ses nouvelles mais également de lui faire un point sur la situation à Valyria. Daelarys aimait à connaître secrètement les rouages de la politique de la société, se sentant privilégié. Il se leva de son petit bureau, rangea ses affaires et se dirigea vers l'immense pièce qui servait de réfectoire aux hommes. Mais alors qu'il s'apprêtait à prendre son repas avec ses camarades, on le fit appeler auprès du Velaryon. Le marin suivit les ordres et se dirigea vers une autre pièce où déjeunaient les polémarques de la Veme armée. La salle était vide et seul Jacaerys s'y trouvait. Daelarys savait que tous les autres étaient encore en mer ou à Tolos. Il s'approcha et s'arrêta devant la table, attendant l'ordre de son supérieur qui l'autoriserait à s'asseoir.

- "Je suis ravi de te voir en forme Jacaerys. En espérant qu'il fasse plus chaud ici qu'à Tolos..." - fit-il en référence à l'humour douteux de son polémarque.


Jacaerys Velaryon
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Bataille de Tolos - An 1063, mois 1

Comment il avait pu survivre à sa première véritable bataille ? Jacaerys se poserait certainement la question pour le reste de ses jours. Tout comme tout ceux qui s'étaient tenus à ses côtés lors de la charge sur la plage. La fin du siège de Tolos n'était qu'un vague souvenir brumeux pour l'officier. Epuisé par la journée, il se rappelait à peine avoir pu distribuer les ordres tout autour de lui. Comme tout commandant digne de ce nom, il s'était assuré de mettre en place ravitaillement et soins pour ses hommes et un digne repos pour les morts.

Il avait passé quelques longues minutes silencieuses à se recueillir devant les linceuls de ses hommes. Là où quelques heures encore, il serait allé se gausser des fosses communes recouvertes de chaux vive remplies de ghiscari, il n'en fit rien. Jacaerys se contenta de traîner des pieds jusqu'à sa tente où il s'était effondré sur le lit, encore couvert de sang et de sueur, terrassé par l'émotion et la fatigue. Le lendemain puis celui d'après n'avaient qu'une vague répétition de logistique et d'ordres. Il lui avait semblé ne renouer avec lui même que lorsque les bateaux s'éloignèrent enfin de Tolos.

Jacaerys put enfin respirer et reprendre conscience de ses actes. Son âme s'était blindée pour survivre à l'horreur des combats mais aussi de la ville outragé, brisée, martyrisée mais libérée... La vision des enfants morts de faim, leurs petits corps repliés sur eux même ainsi que le regard hanté des survivants s'étaient gravés au fer rouge dans sa mémoire. Jamais il n'oublierait ce premier aperçu de la guerre. Tandis qu'il restait les embruns parfumés de la mer, première véritable saveur depuis les cendres puantes de Tolos, Jacaerys se jura qu'il ne déposerait l'épée que lorsque la paix serait apportée en ce monde.

Le reste du voyage se déroula sans accroc. Le polémarque passa du temps avec ses hommes, échangea avec les différents sous officiers puis quitta la flotte à quelques heures à peine de Mhysa Faer. Lassé des jeux, de la promiscuité inhérente aux navires et rongé d'un besoin de solitude, il chevaucha Mysaryx pour le reste du voyage. Le dragon fut rétif et contrarié sous ses ordres. Il faisait payer à son maître d'avoir été délaissé à la suite de la bataille. Jacaerys ne l'assumait pas mais il avait craint pour la vie de son meilleur ami. Ce n'était pas seulement un oeil qu'il avait failli perdre mais la vie. Le polémarque se réconfortait de l'idée même qu'ils auraient péri ensemble. On ne l'y reprendrait pas à deux fois. Les combats se feraient au péril de sa vie mais pas de celles des siens, plus jamais.

Il fallut plusieurs jours à Jacaerys pour pouvoir revoir son frère d'arme d'un temps. Profitant d'être seul au mess des officiers, il fit demander Daelarys. Il appréciait le jeune homme, c'était un bon combattant aux émotions fortes mais stables. L'officier aimait son ambition sans fard mais son désir de mérite par la propre force de ses bras. Rare étaient ceux qui pensaient comme lui. S'il avait accepté sa place dans le monde, le polémarque comptait bien la prouver; il ressentait la même faim chez son comparse. Aussi il l'accueillit avec un grand sourire. Repoussant son assiette, il le salua de la main.

"Daelarys ! Ta présence me réchauffe au moins !" Le regard de Jacaerys se fit plus lointain. "Pourtant, le devoir nous appelle. Nous serons bientôt à nouveau sous la grâce de Tessarion et de sa volonté de guider la lame ennemie vers notre coeur ou notre bouclier..." Faisant signe au soldat de s'asseoir et se servir dans les différents plats mis à sa disposition, Jacaerys alla droit au but. "Daelarys, que dirais tu de rejoindre les Premiers ? Tu es un bon soldat; obéissant mais assez cultivé pour être indépendant. Sous mon égide, nous pourrions aller très loin ensemble. Une réussite construite sur notre seul mérite est le moins que nous puissions demander. A moins que tu ne sois pas prêt à quitter la marine, ce que je peux accepter à défaut de le comprendre."


Daelarys Nadresyon
Daelarys Nadresyon
Citoyen

Au creux de la vague soufflent les abyssesDaelarys Nadresyon & Jacaerys Velaryon

Bataille de Tolos - An 1063, mois 1

Il s'installa face à son polémarque, grognant de douleur. Il lui était rarement arrivé d'être invité à la table d'un de ses supérieurs et il s'en sentait privilégié. Délicatement, il piocha dans quelques assiettes et mangea avec appétit. Tout était bien différent de ce qu'on avait pour habitude de lui servir en tant que péon. Il écouta attentivement la proposition de Jacaerys et parut réfléchir un instant.

- "Je te remercie de ta proposition très intéressante Jacaerys." - il chercha minutieusement les bons mots dans sa tête - "Il est vrai que je pourrais te rejoindre et je ne doute pas de notre avancée. Mais... " - il y eut un silence - " J'aime la mer comme les hommes aiment les femmes. Je me sens à ma place sur une trirème ou n'importe quel navire, tant que celui-ci flotte et peut prendre la mer. Aucune autre armée ne saura m'offrir ce que la Cinquième me donne. "

Peut-être aurait-il un meilleur avenir dans une autre armée, une meilleure solde et de meilleures relations aussi. Pourtant, il n'avait aucunement envie de quitter son poste actuel. Il avait appris à aimer le goût du sel sur ses lèvres, sa peau s'était habituée au soleil accablant de la pleine mer, ses jambes avaient pris le pli des remous constants et son estomac ne se tordait plus avec le roulis des vagues ou l'odeur du poisson avarié. Le Nadresyon était devenu marin et le resterait, quoi qu'il advienne.

Il se leva alors après avoir picoré quelques fruits et tendit sa main valide à son supérieur.

- "Ce fut un plaisir de combattre à tes côtés, Jacaerys. J'espère que nous aurons d'autres occasions de vaincre l'ennemi ensemble. Je viens d'obtenir une permission et je rentre auprès de mon père et de ma soeur pour prendre un peu de repos. Les mages sur le front n'ont pas le temps de s'occuper de mon bras, ceux de la capitale feront des merveilles à mon arrivée."

Il serra vigoureusement la main du Polémarque et se retira. Il avait préparé ses affaires la veille et avait pris soin de prévenir Baelor de son arrivée. Il ne doutait pas qu'il serait reçu comme un prince chez lui et l'idée de retrouver une couche propre et confortable n'avait fait que précipiter son départ. Néanmoins, la route serait longue jusqu'au domaine familial. N'ayant pas de dragon, il lui fallait voyager à cheval et camper sur son chemin. De plus, à cause de sa blessure , le trajet n'en serait que pénible. Alors on lui avait accordé la présence d'un de ses camarades pour l'aider en route. En échange, Daelarys lui avait promis le gîte et le couvert quelques jours pour mieux le requinquer avant de faire le trajet retour.

Quant à lui, il prendrait du repos bien mérité. Le traumatisme de Tolos serait fort et long à dissiper. Les cauchemars allaient durer plusieurs années encore et les images du peuple affamé ne s'effaceraient jamais. Mais ça, il ne le savait pas encore.


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