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Jacaerys Velaryon
Jacaerys Velaryon
Seigneur-Dragon

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Terrae marique fidelis
Il est battu par les flots mais ne sombre pas.

Hôtel Particulier des Haeron - An 1067, mois 4

La carte était gravée dans un bois ancien, presque noir après des décennies passées sur les flancs désolés des Quatorze Flammes. Elle était la fierté de chaque génération de Légats de la Veme depuis plusieurs siècles et chaque nouveau changement y avait été apporté avec délicatesse. Sirotant son eau coupée de jus de citron et diverses épices, Jacaerys y accordait une attention toute particulière. Un éclat poli par l'âge accrochait spécifiquement son concentration. Une touche de peinture rouge sang y avait été apposée en bas. Velos et l'île aux Cèdres. La raison même de la spécialisation de la Veme Armée et pourtant, elle lui avait failli. Telle une marque d'opprobre, Jacaerys sentait la honte l'envahir. Il n'était pas Légat lors de l'invasion de l'île et l'occupation de la colonie.

À vrai dire il n'y avait jamais mis les pieds. À peine avait-il navigué au large de ses côtes lorsque la guerre l'avait appelé à Tolos. Même lorsque, devenu Légat au siège de Meereen, il était rentré du pays ghiscari, il ne l'avait que survolée. Mysarix avait par ailleurs tiré sur ses rêves pour s'y poser. Il était vrai que l'île semblait paradisiaque avec ses cascades et falaises ainsi que les arbres dont elle tenait son nom. Pourtant, fidèle à une tradition muette, Jacaerys l'avait ignorée. Elle savait se rappeler à lui. Le regard du Légat se porta vers le parchemin demandant à le voir. En temps normal, il n'aurait même pas pris la peine de le lire, se contentant de le consumer à la lueur d'une bougie, aussitôt oubliée. Seul le devoir moral l'avait fait hésiter jusqu'à découvrir la signature apposée au bas du vélin.

Rhaenys Haeron. Lorsque la deuxième plus puissante famille de l'Île aux Cèdres demandait à voir celui qui était le protecteur de sa terre natale, il ne pouvait refuser. D'autant plus qu'il avait échoué dans son serment aussi bien que tant que Polémarque des Premiers que Légat. Fort heureusement, Jacaerys connaissait la belle Rhaenys pour avoir en partie mené l'expédition qui avait libéré Tolos. Elle lui devait également une dette morale. La confrontation avec la famille de Naehrys s'avérerait bien plus ombrageuse. Non la convocation l'inquiétait pour deux raisons: la première était le caractère de la matriarche. D'une volonté indépendante, déterminée et surtout agressive, elle était aux antipodes de Jacaerys. S'il n'était pas entièrement intimidé, il préférait ne pas s'y frotter. De plus, elle était intimement liée à la Faction Rouge. Jacaerys n'avait pas encore eu de contact avec celle-ci et ne la portait pas dans son cœur. Au moins, ne l'avait-elle pas convoquée aux thermes, autrement ce n'était pas la chaleur qui l'aurait fait fondre.

***

Lorsqu'il se présenta enfin aux portes de l'hôtel particulier des Haeron, l'après-midi touchait à sa fin. Le Légat espérait ainsi hâter l'entrevue et quitter la demeure de Rhaenys avant la nuit tombée sous couvert de respecter les règles militaires. La matriarche ne serait certes pas dupe que son rang de Légat lui permettait de se déplacer même à l'heure du hibou, mais il se devait bien de tenter Balerion de temps à autre. Entrant dans la cour du bâtiment, il sauta de salle, gratifia Joggo d'une caresse avant de se diriger vers le serviteur.

"Je suis le Légat Velaryon. Ta maîtresse m'a demandé à te voir, amène-moi."

Ce fut un véritable officier de la Veme armée qui fut présenté à Rhaenys. Rasé  de près, ses cheveux bouclés flottant au rythme de ses pas, Jacaerys endossait fièrement sa cuirasse en bronze ainsi qu'une jupe cloutée et des sandales montantes. Si l'épée andale, en lieu et place du glaive, trônait à son ceinturon, il ne portait aucune arme. Il portait comme tout bijou une broche à son col, un triton surgissant d'une vague stylisée et son casque sous le bras. Saluant vaguement la matriarche, les mâchoires serrées, il se présenta :

"Jacaerys Velaryon, Légat de la Veme Armée. Tu as demandé à me voir Rhaenys Haeron. Je ne puis te faire la grâce que d'une rapide entrevue avant que la nuit ne tombe. Quelles étaient les raisons de cette.. Convocation ?" conclut il sèchement.


Rhaenys Haeron
Rhaenys Haeron
Sénatrice

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Terrae marique fidelisJacaerys Velaryon

Hôtel particulier des Haeron, Valyria & mois 4, an 1067
De mémoire d’hommes, il n’existait pas de société purement bonne ou mauvaise, tout n’était qu’un ensemble de nuances qui faisait que les peuples s’élevaient avant de chuter pour connaître ensuite un renouveau. Les épreuves étaient ce qui permettaient de forger l’expérience pour que des faits ne puissent se reproduire ou bien simplement trouver une réponse plus efficace. Valyria faisait partie de ces sociétés qui avaient connu cette élévation au fur et à mesure que les siècles s’écoulaient, connaissait des ralentissements au travers de luttes intestines qui pouvaient ainsi faire le bonheur des contrées voisines. Après les renversement de la Triarchie par les Dragons Verts, la péninsule était à nouveau secouée par une forme de violence durant ces trois premières lunes qui s’étaient écoulées depuis l’assassinat de Lucerys Arlaeron, voyant des amis et des alliés se déchirer pour ces visions qui s’affrontaient : la guerre au travers de la vengeance, un dénouement des tensions avec les puissances extérieures avec un maintien de la République telle qu’elle était… et l’exercice d’un pouvoir rendu unique et étendu. A travers cet épais nuage de pois, il y avait eu la concrétisation de cette colonie pour laquelle Rhaenys s’était associée à la Lumière de Sagesse Cellaeron.

La création de Lys avait nécessité hommes et or mais le potentiel que revêtait cet archipel pourrait dans l’avenir largement couvrir les dépenses qui avaient été engagées. Une conquête qui venait changer le feu de la volonté de la jeune matriarche en un brasier où elle désirait plus qu’ardemment de voir l’île aux Cèdres tomber sous sa coupe, un rêve qui devenait tangible et qu’elle pouvait accomplir en s’associant avec ceux qui pourraient le lui permettre. Cela avait alors été pour cette raison qu’elle s’était rangée du côté des désormais nommés Rouges, regroupant en autres cette armée si ivre de colère et assoiffée de combats, ces hommes qui par le fer viendraient mettre fin au règne ghiscari sur la partie nord de l’île. Il lui fallait donc se rapprocher d’un homme qui connaissait ces terres du fait de son statut de légat de la Jentegon V Iotäptenon, un homme chez qui la prise de l’île aux Cèdres pouvait apporter un lustre dont son armée pourrait grandement apprécier à la suite de l’occupation qu’avait connu Velos, voyant ses village les plus récents passés à la torche. L’encre couchant sa volonté de rencontré Jacaerys Velaryon, Rhaenys fit porter par la suite le parchemin à son attention.

Ce fut dans son office de son hôtel particulier dans la capitale que la native de Tolos prépara cet entretien et que dans l’après-midi l’on vint lui signaler la présence du légat. Remerciant son serviteur de lui avoir apporté la nouvelle, la jeune femme se détourna de ses lectures pour venir les ranger le meuble prévu à cet effet puis alla prendre place sur son fauteuil, attendant qu’on lui mène celui qu’elle souhaitait convaincre du bien-fondé de la conquête de l’île aux Cèdres aussi rapidement que cela puisse se faire. Lorsque son serviteur revint, ce fut cette fois accompagné du légat en tenue d’apparat : revêtant notamment une cuirasse de bronze, le casque sous le bras et une épée à son ceinturon, il venait en militaire et non en homme du commun. Se levant de son siège, la matriarche inclina légèrement la tête en avant en guise de salutations avant de le laisser se présenter. Silencieuse, elle l’observa un instant avant de plisser légèrement les paupières face au ton sec qui était employé. Il avait décidé d’honorer sa missive par sa présence à l’hôtel particulier mais dans le même temps il lui signifiait qu’il avait peu de temps à lui accorder.

- Je doute que tu aies de quelques problèmes que ce soit avec tes confrères pour ce couvre-feu mais soit. Je te remercie de m’honorer de ta présence, prends place je te prie, dit-elle en indiquant le siège libre au légat avant d’elle-même s’asseoir. Depuis que tu es légat tu as la charge de notamment protéger l’île aux Cèdres, tu n’es donc pas sans savoir l’importance militaire stratégique et commerciale qu’elle revêt à ce jour ni l’ampleur qu’elle pourrait acquérir une fois sa partie nord libérée. La Cinquième serait-elle prête à prendre les armes afin de mettre en œuvre cette-dite libération ?


Jacaerys Velaryon
Jacaerys Velaryon
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Il est battu par les flots mais ne sombre pas.

Hôtel Particulier des Haeron - An 1067, mois 4

Jacaerys hésita l'espace d'un instant à prendre siège. L'idée lui donnait l'impression d'être un agneau face à un dragon. Il reprit cependant aussitôt contenance et s'assit, observant droit dans les yeux Rhaenys. Evidemment, il n'aurait aucun souci à arpenter les rues de Valyria même au plus noir de la nuit. Il considérait seulement devoir montrer l'exemple en tant que soldat. Même s'il n'approuvait pas cette décision, il n'avait pas le pouvoir de la changer à son grand dam. Aussi, le Légat le respectait. Qui plus est, cela lui fournissait une excuse parfaite pour ne pas par trop longtemps dans les murs Haeron.

Une fois installée, il détailla son hôtesse. Si elle n'avait pas la pureté jouvencelle de le vingtaine, elle portait bien les ans qui passaient pour une matriarche et une mère de famille. Il n'avait pu glaner les informations concernant la généalogie exacte de la famille, par manque d'intérêt. Jacaerys savait simplement qu'elle avait épousé son frère, eu des enfants avec lui et menait d'une main d'acier valyrien les siens. Elle n'avait pas pour réputation de déguiser sa poigne sous un gant de velours. Si il n'était guère pas adepte de la méthode, Jacaerys en connaissait les bienfaits. Une femme devait bien parfois s'imposer.

Pour être franche, Rhaenys Haeron l'était. La véritable raison de sa présence était simple: s'assurer de son soutien pour une potentielle conquête de l'île aux Cèdres. Jacaerys ne put s'empêcher de sourire légèrement aux mots choisis par la maîtresses des lieux. La sémantique était la clé des échanges sociaux et Rhaenys s'efforçait de la maîtriser. C'était sans compter sur le Légat. Il n'avait pas obtenu cette position en étant sot, ni même aveugle ou sourd. Se penchant légèrement en avant, du moins autant que l'autorisait sa cuirasse, il observa Rhaenys.

"Non." dit-il simplement.

La Cinquième armée n'était pas une troupe de mercenaires répondant au plus offrant. Jacaerys ne souhaitait pas s'en servir pour des moyens détournées ou des intérêts extérieurs à la République. Certes, il était prêt à se trouver une place importante au sein de la société, et ses hommes formaient un prix de choix, mais il avait ses limites. Ce n'était pas son devoir de conquérir une île par simple rivalité ancestrale avec les Ghis et pour aider une famille de nouveaux riches à damer le pion d'une autre.

"La partie septentrionale de l'Île aux Cèdres n'est pas à libérer, ni même à conquérir pour le moment Je ne réponds qu'aux Lumières de Sagesse et à l'Etat Major de notre armée. La Cinquième Armée défendra nos colonies sur place et s'avancera lorsqu'il lui sera demandée. Or, même lors de la dernière guerre contre Ghis, je ne me rappelle pas avoir vu un simple intérêt pour ton île transparaître dans les ordres."

Cependant, Jacaerys était joueur.

"De plus, dans les conflits qui viennent, ton regard devrait se tourner vers le coeur de notre patrie plutôt que ses frontières orientales... comme occidentales." lui rappela le Légat en mentionnent les accointances de la matriarche avec Baelor Cellaeron. "Je ne vais pas te mentir. Le devoir et mon rang m'interdissent de conquérir sur un coup de tête l'île aux Cèdres. S'il m'était donné par les Dieux ou les mains compétentes, le pouvoir de planifier la stratégie de notre armée, peut être en serait-il autrement. Alors seulement, la Cinquième pourrait détourner cette épée du sein de Valyria."



Rhaenys Haeron
Rhaenys Haeron
Sénatrice

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Hôtel particulier des Haeron, Valyria & mois 4, an 1067
Attentive, Rhaenys observa silencieusement Jacaerys Velaryon : il s’était présenté à elle en tant que gradé commandant à la Cinquième armée, montrant une certaine assurance et pourtant il en manqua lorsque durant l’espace de quelques battements de cœur il resta debout malgré sa demande de prendre place. S’il était venu ce n’était sûrement pas pour se montrer pleinement rustre, il devait bien quelque part montrer un certain intérêt ou du moins une certaine curiosité quant au sujet qu’elle comptait aborder avec lui. Ses yeux pers suivirent le mouvement de l’homme qui prit place en face d’elle et qui ne manqua pas de soutenir son regard sans faillir, cette fois. La jeune femme n’était pas dupe quant à la largesse dont le Velaryon pourrait bénéficier de ses camarades patrouillant dans les rues de la capitale de jour comme de nuit, qu’il ne serait guère arrêté pour avoir violé les termes du couvre-feu. Un fait qu’elle mit au jour et qu’il ne chercha pas à contester un seul instant, à sa grande surprise. Un point qui servait sans peine au Légat de prétexte pour qu’elle ne puisse le retenir plus que de raison au sujet de cette île qui pouvait tant l’obséder.

La question était simple et prononcée de manière franche : la Cinquième armée était-elle prête à prendre les armes pour libérer l’île aux Cèdres de l’influence des ghiscaris ? Pourquoi devrait-elle s’embarrasser de palabre sur un sujet qui pouvait tant lui tenir à cœur, ce n’était pas dans sa nature. Jacaerys se penchant légèrement en avant, son armure empêchant sa position d’être accentuée, et il prononça ce mot auquel elle s’attendait. Un « Non » lâché d’une manière simple et précise, ne pouvant laisser naître une quelconque interprétation. Pourquoi serait-il aisé de convaincre un Légat du bienfondé de la prise totale de l’île ? Elle plissa légèrement les yeux sans toutefois lui répondre dans l’immédiat, le laissant alors exprimer le fond de sa pensée. Ainsi donc la partie nord de l’île, occupé par ces ennemis séculaires avec lesquels elle avait pu commercer, n’était donc pas dans les esprits pour une conquête immédiate. Il lui affirmait ensuite ne répondre qu’aux Lumières de Sagesse et son Etat-Major… La jeune femme haussa légèrement un sourcil avant que l’ombre d’un sourire ne vienne étirer la commissure de ses lèvres, les Rouges avaient un certain avantage à ce sujet. Elle le laissa poursuivre sa réponse.

Cette fois, elle senti sa main se crisper l’accoudoir de son siège et s’en rendant compte elle le relâcha immédiatement avant de poser ses coudes sur son bureau, se penchant légèrement en avant. Ainsi donc il osait remettre en question la direction vers laquelle son regard se posait ? Les tensions internes à Valyria étaient tout de même préoccupantes, en particulier parce que leur dénouement n’avait encore été trouvé et pouvait se révéler aussi radical qu’avait pu être le soulèvement des Dragons Verts face à la Triarchie. Il lui indiquait qu’il ne pouvait conquérir l’Île aux Cèdres sur un coup de tête, cherchait-il à lui signifier qu’avec une mûre réflexion son jugement pouvait changer ?

- Aujourd’hui la Harpie est plus avide que jamais d’abreuver la terre de notre sang, alors je te le demande : combien de temps s’écoulera-t-il encore avant que Velos et les villages alentours ne subissent une autre attaque et que ton armée subisse un nouvel affront ? Combien de lunes s’écouleront avant que Ghozaï ne serve définitivement de base pour des légions de l’Empereur, offrant ainsi un point de départ parfait pour des attaques menées sur toute la côte de Tolos jusqu’à Mhysa Faer ? Outre l’intérêt commercial qu’elle y voyait et qu’elle voyait être gâché par les Naehrys. Outre l’importance historique pour leur peuple et sa propre famille. L’île revêtait un intérêt stratégique qui ne pouvait décemment pas être nié. Les hommes et les temps changent, légat, ce qui n’était pas une priorité par le passé peut aisément le devenir dans un présent où Andalos peut aussi lever les armes contre nous. Peut-être qu’il t’a échappé que la Lumière de Sagesse Cellaeron a déclaré devant le Sénat, vouloir faire entrer dans la doctrine de notre armée que l’île aux Cèdres faisait partie intégrante de nos terres et ce dans son entièreté ? De fait les ghiscaris présents seraient considérés comme forces occupantes indésirables dont il faudrait se débarrasser pour la sécurité d’une terre sous la protection de ton commandement. Elle ne décrocha pas un seul instant son regard de celui du Velaryon.

Jacaerys Velaryon
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Il est battu par les flots mais ne sombre pas.

Hôtel Particulier des Haeron - An 1067, mois 4

Lorsque Rhaenys plissa les yeux, Jacaerys put lire dans ce regard toute la beauté mortelle que recélait son sang-mêlé. Il savait déjà devoir se méfier d'une noble dame capable de s'allier avec une Lumière de Sagesse pour fonder une nouvelle colonie. Sa famille regardait d'un oeil courroucé ce projet. Les Velaryon s'étaient patiemment implémentés au fil des siècles dans l'Essos occidental et leurs comptoirs commerciaux s'enfonçaient profondément dans les territoires Andals et Sarnor. S'ils étaient loin de surpasser les familles les plus riches de la Péninsule, ils aimaient garder un contrôle jaloux de leurs sources de revenus. Or les Velaryon n'étaient jamais qu'une force politique mineure et peu intégrée au système. Son propre père était de ces Sénateurs d'arrière-ban, au poids décisif lors de certains votes, mais à la voix presque inaudible.

Malgré tout, Jacaerys pouvait bien admirer la force de caractère de la matriarche. Elle n'était pas de ces garces usant de leur beauté et leurs atouts pour arriver à leur fin. Si le Légat n'y voyait aucun déplaisir à badiner et se délecter des plus belles oeuvres d'art de Valyria, rien ne valait à ses yeux un échange plus féroce et intellectuel. Il pouvait presque se délecter des arguments de son adversaire du moment. Rhaenys savait présenter les choses sous un aspect aussi sombre que l'avenir de Valyria. Il n'appréciait cependant pas entendre parler de la Lumière de Sagesse Cellaeron de la sorte. Oubliait-elle qu'il n'était qu'un parmi Cinq ? La mainmise du marchand sur le Conseil était connue de tous, mais le Légat Velaryon ne répondait pas de l'homme directement. Du moins, tant que la balance n'aurait pas été équilibrée.

"Je t'entends Rhaenys Haeron. Je ne suis pas fier que la Veme Armée ait abandonné Velos à sa destinée lors de la dernière guerre."  

Jacaerys ne mentait pas. Certes il n'était pas soumis aux ordres de la matriarche, mais il considérait le serment de protection de son armée comme sacré.

"Nous sommes venus te sauver à Tolos. Nous étions sous les remparts de Bhorash. L'affront que nous avons subi, nous l'avons lavé par douze fois."  Si Jacaerys restait d'apparence calme, une flamme s'était éveillée dans son regard. Si elle n'était que la braise couvant, il ne fallait guère qu'un souffle de vent pour éveiller le brasier. "Je ne pense pas que ton argument sur notre fidélité à nos serments fasse mouche. La Veme armée a mérité sa place de protectrice de Valyria, Velos inclus. Nous avons récupéré la cité n'est-ce pas ?" Il en portait bien assez les traces sur son corps et ses mains.

Cette fois, Jacaerys se leva. Il lui semblait que Rhaenys ne voulait entendre, ou feignait de ne vouloir, ce qu'il souhaitait. Dominant la belle sang-mêlé, il porta la main à sa broche. Si elle ne signifiait, il la portait exactement là où un insigne aurait dû se trouver.

"Encore une fois, je ne m'oppose pas à toi. Effectivement, cette île pourrait être une forteresse au coeur du Golfe de la Douleur. Une dague pointée vers le coeur économique de l'Empire pourrait être une force. Aussi bien influent soit Baelor, il n'a pas ordonné encore de conquérir. Aussi je me retrouve poings et pieds liés, en particulier en l'absence de capitaine-général depuis la mort de feu Lucerys." Jacaerys avait apprécié l'homme et il respecterait son aura et son génie politique pour le restant de ses jours. "Si un candidat émergé de cet imbroglio politique pour établir une stratégie efficace, un homme fidèle à ses serments et connaissant les enjeux de la Veme... Peut-être que le feu et le fer se porteraient contre les Ghiscaris de l'Île aux Cèdres. Je n'ai aucune envie de repartir en guerre, mais si il doit se faire, je serai le Premier."



Rhaenys Haeron
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Prenant une profonde inspiration, la jeune femme chercha à conserver ce calme mis à l’épreuve par son désir inassouvi de posséder l’Île aux Cèdres.

- Toi et tes hommes vous nous avez libérés, j’ai beau être le nom qui représente Tolos je fais partie de ses habitants qui ont connu la famine et qui ont vu certains d’entre eux manger la chair de leur propres voisins. L’affront a peut-être été lavé selon toi mais pas pour moi, les miens ont bien trop échangé avec les marchands de Ghis sur des générations pour qu’aujourd’hui je puisse aisément oublier les horreurs et la perfidie dont ils sont capables, répondit-elle, le poing serré sous le poids du souvenir de ces corps décharnés du port jusqu’au cœur même de la Tour de l’Epée, des corps de ses deux plus jeunes fils brûlés pour les protéger une dernière fois des affres des Hommes en temps de guerre. Elle prit une nouvelle profonde inspiration, se donnant un instant pour éclaircir son esprit et focaliser de nouveau son attention sur le légat qui poursuivait sa réponse.

Il venait déjà de lui faire part que s’il ne manquait pas de volonté, deux éléments le tenaient pieds et poings liés. Il y avait bien évidemment cette hiérarchie constituée par les Lumières de Sagesse dont une s’était rapprochée des jours et avait fait mention de sa volonté d’intégrer pleinement l’île aux Cèdres à Valyria puis l’Etat Major de l’armée notamment composé d’un Capitaine-Général qui avait rejoint l’antre de Balerion et de deux généraux acquis à la cause Rouge. Puis il y avait le rang du Velaryon qui n’étant qu’un légat ne possédait pas le pouvoir de prendre des décisions concernant les agissement de l’armée.

A nouveau il se montra ouvert à cette volonté de libérer la partie nord de l’île du joug ghiscari et mentionna ce manque criant de pouvoir en sa possession mais ce qui changea ce fut cette volonté d’un jour accéder à la fonction qu’avait occupé Lucerys Arlaeron. Jacaerys savait manier les mots afin de pouvoir faire part de sa volonté sans qu’elle ne soit toutefois exprimée au risque que cela soit perçu comme ambition démesurée ou qui sait… d’une confession. L’ombre d’un sourire apparu sur le visage de la jeune femme qui avait alors observé l’officier se lever et venir porter sa main à la broche qui se trouvait au même endroit où aurait été mis un insigne. Silencieuse, elle le détailla du regard avec cette fois-ci un léger sourire venant étirer ses lèvres avant qu’il ne disparaisse aussi rapidement qu’il n’était apparu sur son visage.

- Je peux comprendre que tu ne souhaites pas retourner en guerre, pas après les horreurs que tu as pu voir mais ce n’est pas par simple plaisir de te torturer que je t’ai fait venir. Sache que je prierai Tyraxes qu’un choix avisé soit fait pour la nomination du prochain Capitaine-Général, j’ose espérer que la déesse saura faire poser les yeux des décisionnaires sur un certain légat, fidèle à son armée et à son serment. Un homme qui sait s’exprimer sans craintes et faux-semblants face à moi, qui doit accomplir sa propre gloire parmi une fratrie qui a d’ores et déjà su s’élever haut dans notre société. Elle se leva puis faisant le tour de son lourd bureau, vint se planter devant le légat. Si toutefois ton nom venait à faire partie de ceux proposés par le Conseil des Cinq au Sénat, de quelle manière pourrais-je convaincre qu’un légat de la Cinquième avec une certaine réputation de mauvais perdant ferait un Capitaine-Général idéal, face à des Maekar Tergaryon ou encore Laedor Arlaeron ?



Jacaerys Velaryon
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Lorsque la main de Rhaenys se referma en un poing, ce fut comme si elle serrait le coeur de Jacaerys l'espace d'un instant. Les souvenirs de Tolos étaient difficiles pour tous ceux qui avaient vu la cité après sa libération. Le Légat n'osait pas imaginer les horreurs qui hantaient l'esprit de ses survivants. Son front se couvrit d'une ride soucieuse et une lueur désolée éclata dans son coeur. Aussi assurément que Rhaenys, il reprit contenance alors qu'il la voyait prendre une profonde inspiration. Il ne regrettait pas ses paroles, simplement la rudesse avec laquelle il les avait imposées à la matriarche. La Veme Armée avait bel et bien lavé l'affront commis par le Vieil Empire. Si cela n'avait pas été en débarquant aux portes de Tolos, ils avaient mérité leurs douze escalades des murs de Borash et plus encore lors du siège de Meereen.

L'espace d'un instant, Jacaerys se perdit dans le regard pers de la jeune femme. Ce bleu de pierre précieuse était transpercé d'autant de traits de lumière qu'un saphir étoilé du volcan le plus profond. L'amour du Légat pour les beautés brunes n'était plus un secret pour personne à la capitale désormais. Et il se laissa l'espace d'un instant imaginer caresser la belle croupe de la Haeron. Il frémit devant le sourire fugitif, presque rêvé, de Rhaenys et dut à son tour prendre une profonde inspiration pour écouter les paroles de la Vélosienne. Il pencha la tête sur le côté, tout à son écoute et le visage fermé.

Elle avait compris ce qu'il souhaitait et un éclair ambitieux brilla cette fois dans ces prunelles. C'était l'appétit matériel, presque honteux d'un homme qui voulait sa place au firmament. Il laissa de côté les plats compliments dont elle lui fit grâce. Tout n'était que transaction pour une marchande de son envergure et elle maîtrisait la langue de bois à la perfection. Jacaerys craignait presque d'y voir une écharde s'enfoncer dans son âme. Même le menuisier le plus maladroit savait quand il fallait s'arrêter.

Malgré tout, elle se leva et lui fit face. Elle était grande pour une femme, mais le Légat également. Aussi il courba la nuque pour continuer à la regarder droit dans les yeux. Un sourire fin se dessina sur son visage, amusé par ce jeu du chat et de la souris. Un sourire qui disparut aussi vite que son maître déchanter face à la provocation de la marchande. Elle soulevait une question d'importance. Jacaerys y avait longuement réfléchi au cours des derniers mois. Sa compétition silencieuse avec d'autres hommes de l'armée avait même remplacé ses souvenirs de la guerre pendant certaines nuits. Pourtant, le Légat hésita à satisfaire la matriarche. Il aimait ce pouvoir de détenir quelques secrets et avantages dont elle saurait se servir. Hélas, trois fois hélas, il avait besoin de lui fournir.

"Je te remercie. Fais-moi savoir si tu as besoin de ma présence lors de tes prières, peu importe le Dieu. Je suis sûr que leur sagesse saura nous profiter." Reculant d'un pas, Jacaerys retira lentement les gants qui couvraient ses mains, marquées par la guerre. Les douze flammes noires se reflétaient dans l'atmosphère feutrée de ce début de soirée. "Tout d'abord parce que je suis leur équivalent. Je ne suis certes pas un héros de guerre, acclamé par le peuple, mais j'ai bien mérité ma place. Les hommes des armées me connaissent et m'apprécient. Je connais et ai servi avec la plupart des officiers, exception faite des dernières armées crées par nos Lumières." Jacaerys s'enflammait, le regard brillant.

"Ensuite, je ne crois pas que le Conseil souhaiterait rendre l'armée aux Arlaeron tout de suite. Laedor n'est qu'un enfant, sans compétence qui doit prouver sa valeur. Sa réputation de bagarreur et sa fougue en feraient un danger pour notre peuple. Le véritable danger serait Maekar Tergayon... Cet homme mériterait cette place. Le Légat s'avança vers Rhaenys et referma violemment son poing près du visage de sa compagne. Il lui arrive cependant d'être brutal et sanguinaire. Passer Bhorash par le feu était une punition nécessaire, mais tous peuvent croire qu'il aurait souhaité brûlé tout l'Empire, et Valyria avec. Qui plus est, il est un des généraux qui a fomenté la reprise en main de la ville, instauré ce couvre-feu. Dans le climat actuel, je ne pense pas non plus que le Conseil prendrait le risque de désigner un des hommes autour duquel les tensions se cristallisent." Le regard faussement innocent, Jacaerys se recula pour pouvoir être regardé de la tête aux pieds. "J'ai de nombreux défauts... Et je n'aime pas perde je le concède. Pourtant, n'est-ce pas également une force cette rage en soi de tenir pied, se relever et redoubler d'ingéniosité pour... triompher ?"



Rhaenys Haeron
Rhaenys Haeron
Sénatrice

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Hôtel particulier des Haeron, Valyria & mois 4, an 1067
Il s’était présenté face à elle en armure et il avait répondu sans la moindre crainte, exprimant ses pensées sans la moindre appréhension de recevoir un jugement ou s’attirer quelques foudres. Cela aurait pu être le cas lorsqu’il avait répondu non à la question concernant la préparation de son armée à prendre les armes pour l’Île aux Cèdres dans un but d’attaque et non défense, pourtant si la jeune femme avait laissé les traits de son visages réagir elle l’avait pourtant laissé terminer de s’exprimer avant de lui répondre. Ainsi le légat pouvait s’exprimer pleinement et dévoiler un peu plus le fil de ses pensées. Malgré sa réponse négative et le rappel du siège qu’avait subi Tolos durant la guerre, il ne chercha pas à s’opposer à elle ce qui ne réveillait pas chez la native de Tolos un quelconque désir de le congédier dans une tempête de mots et d’éclats de voix. Elle le laissa poursuivre et elle ne regretta de l’avoir fait, entendant dans les mots du légat toute son ambition de monter en grade et si les Lumières de sagesse représentaient les décisionnaires les plus aisés en termes de désignation des candidats au poste de Capitaine-Général, c’était au Sénat qu’il fallait aussi penser à convaincre et au vu du nombre de votant cela s’avèrerait plus fastidieux.

Exprimant finalement le fait qu’elle comprenait ce que le légat sous-entendait, Rhaenys se leva à son tour et se rapprocha de lui jusqu’à ce qu’il ait besoin de courber la nuque afin de pouvoir la regarder dans les yeux. Un sourire vint éclairer ce visage encadrés par ces boucles d’un blond argenté si caractéristique des valyriens de sang pur, un sourire qu’elle observa peut-être un peu trop alors qu’elle demandait à Jacaerys par quels mots elle trouvait convaincre le Sénat de le choisir lui plutôt que d’autres. Le sourire s’effaça rapidement et si le doute passa momentanément dans les prunelles du légat, il laissa bien vite sa place à une flamme nourrie par l’ambition et l’opportunité d’exprimer ce désir sans crainte. Aux premiers mots prononcés, la jeune femme haussa un sourcil : si cela pouvait uniquement concerner des réelles prières, il s’agissait toutefois des mots prononcés par les plus viles séducteurs de ce pays. Plaçant ses mains derrière son dos, elle l’observa se reculer d’un pas tout en retirant ses gants et alors qu’elle détaillait du regard ces mains marquées par la guerre, il poursuivit.

Il s’exprima tout d’abord pour lui. Il n’était pas un héro acclamé par le peuple ayant pourfendu une wyrm d’une taille titanesque surgie des entrailles-même de Valyria lors du Grand Effondrement. Il n’avait pas non plus participé à la mise à mort d’une baleine, sauvé un équipage d’Ibben et participé au combat contre ce léviathan qui avait pu surgit des vagues lors du Rêve de Caraxes. Il reconnaissait qu’il n’avait pris la même envergure que le Tergaryon et le jeune Arlaeron mais il était de la même trempe, il avait gagné sa place par la sueur de son front, était connu des armées et apprécié, il avait servi la majeure partie des officiers. Il n’était en somme pas arrivé là où il se trouvait par hasard ou par le biais d’actes de bravoure. Restant silencieuse elle l’écouta désormais lui donner des arguments contre ceux qui constituaient les adversaires les plus directs pour le grade qu’il convoitait. Si rendre l’armée aux Arlaeron pouvait constituer un hommage au stratège qu’avait été Lucerys, ce ne serait pas rendre service aux soldats de les laisser sous le commandement du jeune Laedor. Enfant sans compétence qui devait prouver sa valeur.

Pour une telle position ultime au sein de l’armée Laedor pourrait souffrir de son jeune âge et d’un manque d’expérience et Rhaenys avait pu le voir en pleine action lors de l’expédition à Sothoryos. Si elle avait pu constater de sa valeur et de sa compétence martiale lorsqu’il avait fallut combattre ces crocodiles géants puis cette vouivre, elle avait tout autant pu voir de ses propres yeux cette fougue de la jeunesse lorsqu’il s’était emparé de la Pierre de Vie qui aurait pu avoir raison de lui si le capitaine de leur navire ne la lui avait arraché des mains à temps. Le Téméraire était quant à lui l’adversaire le plus redoutable pour Jacaerys et qui méritait tout autant le poste. Ce dernier se rapprocha de la matriarche et vint refermer avec force son poing près de son visage, elle ne cilla pas. Elle l’écouta présenter la brutalité de Maekar, mentionner le fait qu’il faisait partie de ceux ayant pris le contrôle de Valyria et instauré le couvre-feu. Prenant une profonde inspiration tandis que le Velaryon se reculait de sorte à ce qu’elle puisse aisément l’observer, elle le laissa conclure. Il avait des défauts et il voulait en tirer partie en les présentant comme vecteurs d’une force qui l’amenait à ne pas abandonner et redoubler d’ingéniosité. Un sourire plus franc vint étirer les lèvres de Rhaenys.

- Tes mots ont été entendus Jacaerys. Malgré le fait que tu n’aies pas connu les même opportunités que Maekar et Laedor pour obtenir l’admiration du peuple, tu as une expérience indéniable, une connaissance des officiers qui est importante et cette étincelle d’ambition qui pourrait manquer à tes adversaires. Cependant sois prudent concernant tes défauts, ils seront utilisés afin de discréditer ta capacité à diriger l’armée entière. Elle se rapprocha à nouveau de lui, venant capter son regard. Et une fois le poste acquis, tu aurais toute latitude pour répondre à ma demande pour l'Île aux Cèdres.

Jacaerys Velaryon
Jacaerys Velaryon
Seigneur-Dragon

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Terrae marique fidelis
Il est battu par les flots mais ne sombre pas.

Hôtel Particulier des Haeron - An 1067, mois 4

Jacaerys devait bien s'avouer vaincu dans la joute verbale qui l'opposait à Rhaenys. Alors qu'il terminait son exposé visant à la convaincre de le soutenir, il se rendait compte avoir vendu son âme à l'incarnation de Carraxès. Il ne manquait presque plus que les griffes acérées du Dieu l'entraînant sous les eaux impies pour parfaire l'image. Le Légat prenait conscience que son ambition et son besoin de gloire avaient eu le dessus sur ses convictions. Venu défendre son honneur et celui de son armée, chose faite, il n'avait pas hésité à pourtant le remettre sur la table pour quelques avancements. Son cœur se serra et il détourna le regard l'espace d'une seconde.

La trahison contre ses propres valeurs le dégoûtait profondément. Une vicieuse petite voix vint se glisser dans son esprit. Avait-il seulement poignardé dans le dos ses serments chevaleresques qu'il aimait tant ? Le Légat n'insultait ni son pays, si les dogmes de sa religion en monnayant son soutien à la conquête d'une île. Il ne fuyait pas devant l'ennemi, au contraire se préparaient à combattre les infidèles. Aucun devoir divin ne lui interdisait cette discussion. Il se mentait à lui-même en n'acceptant pas de prendre ce que la vie lui offrait. Tel était le vrai manquement à son serment. Or, en embrassant ce dont il venait essayer de s'offrir, en étant généreux et fidèle à sa parole, il serait pardonné de cette faute.

Se redressant, le Légat capta le regard de Rhaenys. Elle s'était dangereusement rapprochée de lui et il n'avait qu'à tendre la main pour caresser le ventre, qu'il devinait encore souple malgré ses grossesses. S'avançant d'un pas, Jacaerys la fit reculer contre son bureau, sans jamais la toucher. Le regard plus dur, plus assuré dans sa quête de reconnaissance, il désirait presque mater Rhaenys comme elle venait de le faire de ses dernières barrières morales. Aussi mal placées fut elles, le Légat restait un mauvais perdant. Repoussant au loin ce caprice et toute violence, il se contenta de se pencher en avant, les mains frôlant les hanches de la matriarche pour se poser contre le bois et sa bouche à quelques centimètres de son oreille:

"Je contrôle mes défauts, Rhaenys. Je serai si mauvais perdant, je te ferai payer l'insolence que tu as eu de me convoquer comme un vulgaire garde de ta maison." Tournant la tête sur le côté, il observa le visage de la matriarche. "Je ne suis pas un ingrat. Envoie-moi tout ce que tu sais sur l'île aux Cèdres et les défenses du Vieil Empire. Nos renseignements datent je le crains, or je ne me fais pas de doute que tu as déjà de nombreuses cartes et descriptions." Avançant un peu plus, sa cuirasse frôlant la poitrine de la marchande, il lui sourit. "J'établirai un plan de mon côté. Et lorsque j'aurai l'assurance que tes prières et les miennes ont été entendues, nous en discuterons. Je te convoquerai cette fois."

L'affaire était ainsi entendue.


Rhaenys Haeron
Rhaenys Haeron
Sénatrice

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Terrae marique fidelisJacaerys Velaryon

Hôtel particulier des Haeron, Valyria & mois 4, an 1067
Rhaenys n'était pas déçue de cette entrevue avec Jacaerys, loin de là car si rien n'avait pu garantir que la Cinquième armée viendrait bouter hors de l'île aux Cèdres les ghiscaris, à cet instant elle venait de l'obtenir. Le prix ? Convraince Baelor de présenter le nom du Velaryon et s'assurer que ses pairs voteraient en majorité pour ce dernier. Une tâche qui ne serait pas aisée mais la difficulté ne serait pas une raison pour laquelle la jeune femme viendrait à abandonner son entreprise. Si elle y prêtait attention, elle pouvait presque voir au fond des yeux du légat cette lumière caractéristique de la défaite lorsque l'esprit s'en rendait compte. L'ambition semblait l'avoir emporté sur les valeurs que s'imposait l'homme et si cette vision satisfaisait la native de Tolos, elle ne le montra pas : il n'y avait rien de plus dangereux qu'un homme piqué dans son orgueil. Pourtant elle s'était rapprochée de lui, terminant sa réponse rappelant que cette accesion au poste de Capitaine-Général donnerait à Jacaerys la liberté de répondre à la demande qu'elle avait formulé lorsqu'il lui avait demandé la raison de sa convocation.

Les yeux dans les yeux, la jeune femme soutint le regard de l'homme qui rapprocha soudainement d'elle, la faisant reculer jusqu'à ce que ses reins viennent trouver la résistance de son bureau. Un homme touché dans son orgueil pouvait se montrer dangereux et cet homme n'oserait aucunement lever la main sur elle alors qu'elle pourrait lui permettre de s'élever parmis ses pairs. Silencieuse et observatrice, Rhaenys le laissa se pencher vers elle avec tandis qu'il venait poser ses mains sur le bois de son bureau, de part et d'autres de ses hanches. Il se pencha jusqu'à ce que sa bouche ne soit qu'à quelques centimètres de son oreille, déclenchant un frisson le long de son échine lorsqu'il reprit enfin la parole. S'agissait-il d'une réelle menace ou joueur invétéré qu'il était il jouait avec elle ? La jeune femme l'observait du coin de l'œil quand le légat tourna la tête vers elle, la regardant à nouveau. Il voulait des informations sur l'île et les défenses de Ghozaï, ainsi soit-il. Il s'avança encore jusqu'à ce que son plastron ne vienne frôler sa poitrine.

- Tu auras ces informations d'ici la prochaine lune, je te les ferais porter, répondit-elle sans relever cette confirmation qu'il jouait : elle l'avait convoqué, il voulait en faire de même. Merci pour ta venue, Jacaerys. Hâte-toi légat, je ne voudrais pas que tes frères d'armes ne viennent t'ennuyer avec le couvre-feu.


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