Revenir à Valyria après toutes ces années avait ce petit quelque chose d'étrange et d'excitant à la fois pour Rhaegar qui était tant habitué à évoluer dans les rues d'une cité peu fréquentée, même en pleine journée. Ici tout était différent et avait de cet exotisme auquel il était habitué depuis sa plus tendre enfance et que les autres rêvaient ou recherchaient. Au sein de la capitale valyrienne, peu importait la ruelle dans laquelle il se trouvait, il y avait toujours cette activité qui venait provoquer un bourdonnement incessant aux oreilles du jeune homme. Il y avait les cris des vendeurs pour attirer les clients à leurs étals, les éclats de voix des femmes échangeant sur ce qu'elles voyaient ou encore les martèlement constant des pas sur le sol de ceux qui se déplaçaient. Pour autant, malgré ce trop plein d'êtres autours de lui, il aimait observer et écouter les conversations qui allaient de bon train. Entendre négocier des valeurs fixées pour des pièces de tissus ou encore commenter cette période particulière dans laquelle était plongée la péninsulte depuis l'assassinat de son Capitaine-Général. Il observait de temps à autres ces enfants des rues bousculer les serviteurs venus effectuer des courses pour leur maître, parfois par empressement, parfois par volonté de les délester d'une bourse remplie de pièces. Oui, tout cela différait rant de la Contrée des Ombres qui constituait un pays qu'il connaissiat bien plus que celui-ci. Braquant son regard de son oeil unique sur un vieil homme qui le regardait avec insistance, le marin poursuivit son chemin sans prononcer le moindre mot : son objectif n'etait pas tant de se mêler à la foule pour s'y fondre mais il espérait y trouver un visage qu'il appréciait tant détailler de sa prunelle.
Les jours depuis qu'il avait posé pied à terre s'étaient montrés d'une longueur interminable avec les affaires qu'il avait dû régler en priorité auprès de Daenar, un client auprès duquel il avait dû honorer une vente ou encore avec sa prise de contact auprès de ses anciennes connaissances et de certains dont il s'était lié d'amitié lors de son service militaire. Mais il y avait toujours cette jeune femme que son esprit n'avait oublié et ce fut lorsqu'il arriva enfin aux abords du Collège des Mages qu'il se senti presque à même de toucher cette possibilité du bout des doigts. Lorsqu'il vit le grand bâtiment se dresser devant lui, il s'arrêta net comme si une force invisible voulait l'empêcher d'aller plus loin. La peur ? Non, il avait connu bien pire et sa cousine y était Archimage. Le bon sens de ne point importuner ces êtres élus pour pratiquer la magie ? Pas nécessairement, après tout ne recevaient-ils pas des invités quand besoin s'en faisait ? Il se perdit quelques instants dans la contemplation de cet édifice majestueux bâtit en demi-cercle, sur cette place où trônaient des statues de membres importants du passé du Collège. Combien pouvait-il y avoir de salles dans lesquelles étudiers des arcanes accessibles que d'un nombre restreint ? Combien y avait-il d'hommes et de femmes travaillant sans cesse à perfectionner leur art ? Mais surtout, celle qu'il cherchait se trouvait-elle bien en cet instant à l'intérieur du bâtiment ? Les heures qui le séparaient du couvre-feu étaient encore nombreuses, ce qui lui permettrait de ne pas avoir à ce soucier du temps qui s'écoulerait en compagnie de la mage. Prenant une profonde inspiration, il fit un pas puis un second et avança d'un pas déterminé jusqu'à l'entrée du bâtiment.
Le hall se révélait aussi gigantesque que le bâtiment lui-même et se trouvait tout aussi ouvragé. Plaçant ses mains derrière son dos, Rhaegar observa les mages qui circulaient jusqu'à ce que l'un d'entre eux ne vienne vers lui pour le questionner sur sa présence en ce lieu.
-Je suis Rhaegar Valineon, cousin de l'archimage Jaenera, et je souhaite m'entretenir avec la mage Herya Valgaris, répondit-il sans décrocher son regard de l'homme d'âge mûr qui était venu s'adresser à lui. Peut-être ne s'agissait-il pas de la meilleure manière de s'introduire mais s'il savait manier les mots pour son commerce, la franchise restait ce qui franchissait le plus aisément ses lèvres. Si elle était là, il espérait qu'elle le reçoive. Dans le cas contraire, elle attendrait le temps qu'il faudrait pour ne serait-ce que l'appercevoir.