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Vaenyra Menaleos
Vaenyra Menaleos
Mage

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Ars Goetia L'enseignement est une amitié

An 1067, Mois 4, bureau de Vaenyra

Une croyance populaire est d'imaginer les tanières des érudits comme des repaires sombres, humides et poussiéreux. Or il n'en est aucunement le cas. La lumière est au contraire au cœur de leur préoccupation. Les grandes ouvertures, les bûchers ardents - toujours tenus éloignés du précieux parchemin - étaient chose commune. De la même façon, le vieil homme a horreur de la moiteur autant pour ses os délabrés que voir ses papyrus se gondoler au fil du temps. Pourtant, rien n'était détesté plus que la poussière. Grossière, agressive, irritante et elle s'insinue partout. Quel déplaisir que de découvrir son pot d'encre empâté et asséché par un coup de Bhorash !

La salle d'étude de la Mage Menaleos était ainsi à l'opposé des racontars des lupanars. Ordonné et éclatant, on trouvait en son centre une table. Un rayon radieux tombait tout droit sur les antiques manuscrits étalés. La mage, toute de jaune et de rouge vêtue, se penchait dessus. Ses délicats sourcils se froissaient au rythme de ses lèvres, incantant quelques sombres secrets. Sa main jouait dans le même temps avec une petite lame, dansant entre ses doigts. Au-delà du cercle de lumière, l'observateur attentif pouvait repérer la petite bibliothèque de la maître des lieux, un recoin où se reposer et surtout l'immense pentacle ciselé au sol. Entouré de runes diverses gravées au fil des ans et de la spécialisation de Vaenyra, bien avant qu'elle ne perde ce talent, il était la quintessence de ses recherches.

En effet, la belle Mage malgré sa trentaine touchant à sa fin pratiquait l'art méconnu et mal-aimé de la goétie. Certains l'appelaient également invocation des esprits, bien que cela éveille quelques frémissements de contrariété chez elle. Vaenyra quant à elle préférait la dénomination d'invocation des zōbrie perzys, ces flammes noires venues d'autres dimensions. Si l'essentiel de cet art consistait à communiquer avec la mort et les âmes revenues du royaume de Balerion, une part non négligeable était le contrôle des portails avec les plans démoniaques. Avatars élémentaires, ces démons correspondaient à un immense bestiaire - bien que les religieux limitent par orgueil leur nombre à quatre-vingt-dix, soit sept fois les Quatorze. Une erreur tant les zōbrie perzys représentaient une infinité. Du puissant golem d'obsidienne au simple sylphe à peine capable de penser par elle-même, les démons étaient légion.

Là résidait l'importance du pentacle. La sécurité des runes valait bien plus que les prières d'un prêtre et permettait d'invoquer une flamme sans craindre de lâcher un démon dans la nature. Vaenyra connaissait les dangers d'une mauvaise incantation ou d'une rune oubliée. Il lui avait fallu près de cinq ans pour parvenir à stabiliser son propre cercle de protection. Et c'était une même erreur, facilitée par la Mage, qui avait causé la perte de son rival d'autrefois. Elle frissonna doucement à ce souvenir. Le crissement de la chair contre les os, les hurlements épouvantés d'Athelor l'excitaient, autant que la fragmentation de son esprit à la suite de cet acte l'horrifiait. Avec un sursaut, Vaenyra réalisa la coupure qu'elle venait de s'infliger à son doigt et frémit lorsque la douleur la frappa. Portant son index à sa bouche, elle goûta son propre sang. Elle apprécia la saveur métallique, sensuel du liquide si précieux. Il ne fallait pas en douter. Si l'art goétique n'était pas seulement lié à la mort, il en émanait presque autant que la honnie nécromancie. Au même instant, la porte s'ouvrit et Vaenyra aperçut son hôte. Un jeune mage, prometteur en dépit de son sang-mêlé. Elle l'appréciait d'autant plus qu'il l'écoutait. L'accueillant avec un grand sourire, sincère malgré ses lèvres rougies par le sang, elle l'invita à entrer.

Entres donc Aemond ! s'exclama la jolie Mage en se levant. Merci d'être venu. Est-ce que tu sais pourquoi je t'ai convoqué aujourd'hui ? N'aies crainte, je ne compte pas te mettre à l'épreuve... ou du moins pas trop. conclut elle avec un sourire énigmatique tout en finissant de bander son doigt d'un tissu, déjà gorgé du liquide impie.