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Jaekar Veltheon
Jaekar Veltheon
Hors-la-loi

Au coeur de la nuit, brille la lumière sous l'huisEt frappe l'ombre du Bâtard, à celui qui rentre tard

Heure du crime, quadrant Nord de Valyria, 10eme mois de l'an 1067

Joyeuse équipée qui fendait les rues à l'heure la plus sombre de la nuit. Voilà bien longtemps que les enfants dormaient du sommeil du juste et rares étaient les soupirs enivrés des plus libertins des Valyriens. L'aube approchait à grands pas, messager d'un lendemain joyeux. L'insouciance de la ville battait chaque jour son plein depuis la marche de la faction Bleue sur le Sénat. Liberté retrouvée, tyrans humiliés, tel était la litanie clamée par les soudards des Taudis. Peu se souciait de la guerre souterraine que les différentes parties se menaient au firmament de la société. Les débats s'étaient opposés, les tributs payés et les "aides" encaissés. Quelques combats de rue, parfois des situations éro-romantiques au cœur des thermes des adversaires les plus acharnés. Une guerre qui n'en disait plus son nom.

Six mois avaient passé depuis le point culminant de la crise. L'heure de faire payer aux traîtres venait avec le temps. Le sursis était fini, les juges avaient rendu la sentence: la mort. La damnation de la mémoire des soutiens manqués ou des acteurs de l'humiliation suprême. Jaekar l'avait désiré en découvrant son père brisé. Le héros et l'exemple de sa vie ne flanchait jamais, il connaissait toujours trois coups d'avance dans chacun de ses plans. Pourtant, rien ne préparait à la trahison et à l'échec. Le jeune homme s'était calmé. Seul subsistait un nom: Echya Odenys. L'arrogance et la confiance de l'orfèvre avaient jeté les Lyseon dans les bras des dynastes. Jaekar haïssait autant qu'il acclamait la manoeuvre. Quelqu'un devait payer son insouciance.

Reîtres des ombres dans leurs habits noirs, cinq hommes l'accompagnaient. C'étaient des membres du gang des bouchers du Taudis, qui signaient leurs plus odieux crimes en pendant leur victime par les pieds vulgairement vidés comme une volaille. Ils coûtaient cher, mais restaient calmes et surtout discrets. Plusieurs longues semaines durant, Jaekar s'était préparé pour passer à l'acte. Son crime ne manquerait pas d'éveiller les soupçons s'il venait à se faire savoir. Il avait fallu s'assurer du silence de certains serviteurs et esclaves, malmenés ou arrosés d'argent pour leurs informations. La demeure devait être presque vide et surtout s'assurer que la cible serait seule. Comme nombre de Valyrien, elle maintenant l'illusion creuse d'une union plus ou moins heureuse.

On y est. gronda un des Bouchers. Jaekar, plongé dans ses pensées, leva les yeux et sourit en apercevant enfin sa destination. Grattant distraitement sa barbe noire, il plissa les yeux pour mieux apercevoir son parcours dans le noir. Il se tourna vers le chef de ses sbires: Vous savez qu'il vous reste à faire les gars.
T'es sûr de toi ? On pourrait se charger de tout. Tu nous paies assez cher pour ça.
Certain. Allez.

Les hommes se dispersèrent dans le noir, laissant l'héritier de Valerion seul. Après un petit soupir, il retroussa les manches de son pourpoint. Il avait été prévenu de faire attention aux quelques fenêtres sous lesquelles dormaient les serviteurs. Ils aimaient rester au plus près de la lumière pour qu'au point du jour, ils soient prêts à courber l'échine devant leur maître. Faisant craquer ses doigts, Jaekar s'attela à l'escalade dangereuse pour mieux atteindre l'antre de la bête. Délicatement, il mania ses outils sur la fenêtre avec une simplicité enfantine et pénétra dans la chambre. La silhouette endormie du sursis formait une bosse à peine distincte dans le noir. Avec un sourire carnassier révélant ses dents, Jaekar entonna une chanson à voix basse tout en enfilant une épaisse paire de gants de cuir :

Le Prince aux Joyaux donna son trésor
Sacrifia son ami, son âme, son cœur
Et s’agenouilla à la belle aux cheveux d’or
De sa voix de sirène, elle répondit sans heurs
« Oh, mon brave prince, est passée ton heure…
S'avançant d'un pas de chat vers le profil remuant, il continua :

Seigneur mon Père me mande à ses côtés
Je ne saurai vivre sans vous, beau prince
Mais mon peuple se meurt, son cœur s’est arrêté
Mon amour ne saurait s’acheter d’une province
Prenez mon amour, ce baiser en récompense…
Le sicaire improvisé abattit sa main gantée sur le visage de la ligne galbée dans le lit et se pressa contre elle. Il sortit presque aussitôt les dents essayer de déchirer le cuir et gloussa. Sa barbe vint gratter la joue de la victime tandis que sa bouche s'approchait de l'oreille martyrisée pour conclure d'une voix plus sombre:

Les mille joyaux du Prince ne furent rien
Aucun ne sut sauver ce prince de bien
L’amour d’une preux et d’un patricien
Ne saurait être. Il n’en est rien..
Pris d'un fou rire, Jaekar se redressa dans le noir et libéra la bouche de la pauvre diablesse, bien que la gardant prisonnière sous son bassin. Rejetant sa longue crinière noire derrière lui, il appuya ses mains sur les hanches de la belle et lui sourit:

Bonsoir Rhaenys. Comment vas-tu ?


Rhaenys Haeron
Rhaenys Haeron
Sénatrice

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Au coeur de la nuit, brille la lumière sous le huisEt frappe l'ombre du Bâtard, à celui qui rentre tard

Heure du crime, quadrant Nord de Valyria, 10eme mois de l'an 1067
La musique produite par l’ensemble constitué de luth, de lyre, d’aulos et de tambourins résonnait encore dans l’hôtel particulier des Haeron lorsque la matriarche prit la décision de s’éloigner des festivités en l’honneur de son frère-époux qui -quatre lunes après elle- célébrait cette année supplémentaire qui s’ajoutait à celles qu’il avait vécues jusqu’à présent. Une célébration où les vins du Centre de la péninsule se mêlaient à ceux de la Rhoyne et aux autres spiritueux venus de contrées plus lointaines. Des dépenses faites pour satisfaire une passion dévorante qui s’était développée peu de temps après la libération de Tolos et la fin de la guerre. Poussée par la fatigue et les vapeurs du vin qui rendaient ses mouvements moins vifs, Rhaenys avait alors décidé de quitter les festivités et de rejoindre le calme serein de ses appartements à l’étage pour une bonne nuit de sommeil fort bien méritée. Prenant son temps afin que l’alcool présent dans son organisme ne trouble sa vision, elle s’arrêta au niveau de la chambre de ses enfants et s’appuyant contre l’encadrement de la porte, observant successivement la fille et son fils dormir à poings fermés avant de se redresser et de reprendre son chemin.

Une fois parvenue à sa destination nocturne et qu’elle eut fermé la porte derrière elle, il ne fallut guère beaucoup de temps avant que Rhaenys ne se déleste de sa stola pour se vêtir d’une pièce de tissus plus légère et bien plus appropriée pour dormir et qu’elle ne gagne son lit. Oubliant l’influence de Syrax, elle se laissa tomber dans les bras de Tessarion. Quelques minutes. Ce fut la durée nécessaire avant que son esprit ne finisse par flotter seul vers un inconnu qui permettrait autant à Rhaenys de dormir que de perturber sa nuit par des souvenirs d’une période qu’elle souhaitait oublier mêlés à la simple sensations du roulis des vagues sous un ponton. Un mélange entre douceur et horreur qui la suivait dans ses nuits depuis de longues lunes, malgré tout ce temps qui s’était écoulé depuis que l’horreur avait pris fin. Et qui perturbait un sommeil rendu léger par tous ces gémissements et ce silence assourdissant qui avaient rythmé la vie nocturne de Tolos durant de nombreuses lunes. Mais cette nuit, l’esprit quelque peu enivré n’était pas en proie au cauchemar et n’était qu’enveloppé d’un calme apaisant. Combien de temps cela durerait ? Impossible de le savoir.

Quel fut l’élément qui attira en premier l’esprit de Rhaenys vers la conscience ? Cette voix qui chantait à voix basse ou cette main pressée avec force contre sa bouche ? Cette fois encore il n’était pas possible de fournir une réponse à cette question. Les yeux écarquillés d’effroi, elle était là sur le dos dans l’incapacité de produire le moindre son pour appeler ses hommes et celle de se défaire de ce poids au-dessus d’elle qui s’assurait qu’elle ne puisse se soustraire à lui. Attrapant d’une main le poignet de celui qui osait la rendre muette et tentant de le repousser de l’autre, elle chercha à mordre cette main. Elle sentait son cœur battre à tout rompre face à cette situation qui la voyait dans une position de faiblesse, créée par un homme que son esprit commençait peu à peu à reconnaître. Cette voix encore peu marquée par les années. Ce parfum qui se dégageait de son cou alors qu’il venait d’approcher son visage de son oreille pour terminer sa chanson sur un ton à lui glacer le sang. Et… ce rire. Lorsque Jaekar finit par se redresser et que sa main quitta enfin sa bouche, Rhaenys prit une grande aspiration pour nourrir ses poumons d’un air expulsé brusquement par ce qui venait de se passer et darda sur le jeune impudent un regard empli de colère -derrière la peur qu’il venait de lui provoquer-.

- Par les Quatorze ! Tu es fou Jaekar, lança-t-elle avant qu'elle ne profite de sa position actuelle pour le pousser, quitte à tomber avec lui sur le sol de pierre s'il l'entrainait dans sa chute. Comment oses-tu venir ici et à une heure aussi tardive ? demanda-t-elle tout d'abord avant d'appuyer légèrement son genou contre l'aine du Veltheon. Pourquoi ?


Jaekar Veltheon
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Heure du crime, quadrant Nord de Valyria, 10eme mois de l'an 1067

La coutume voulait qu'on baise les lèvres de la belle endormie. Jaekar n'en avait cure, il s'adonnait à ce plaisir qu'avec des femmes désireuses de le faire. Il n'en était pas à son coup d'essai et n'avait pas besoin de profiter d'une faiblesse aussi commune pour se faire aimer de ces dames. Qui plus est à la vue des yeux teintés par la terreur et surtout la colère, le bâtard comprenait qu'un tel geste n'aurait fait qu'envenimer la situation. Il connaissait Rhaenys assez bien pour savoir qu'elle serait capable de lui arracher les lèvres et le nez d'un coup de mâchoire pour se défendre. Ou était-ce, comme le voulait la rumeur, parce que les survivants de Tolos avaient pris à la viande humaine ? Fable ou non, lionne féroce ou agneau docile, Jaekar ne s'en méfiait pas moins de Rhaenys prise par surprise.

J'apprécie que tu n'appelles pas tes gardes pour me faire jeter dehors, j'ai mis trop d'effort à grimper par ce fichu mur. commença Jaekar. Il commençait à fouiller dans la petite bourse à ceinture lorsqu'il se sentit le corps de son hôte se presser contre-la lui. Il releva la tête et sourit : Je peux tout t'expliquer Rhae... Si tu ne me déconcentres pas avec genou impétueux !

Le genou incriminé ne cherchait pas à le réconfort mais bien à le repousser. Surpris, le fils de Valerion tangua une fois, deux fois, trois fois avant de perdre définitivement l'équilibre. Quelque chose vola de sa main et il voulut s'en saisir. Désaxé, il manqua son coup et attrapa la robe de nuit de Rhaenys. S'effondrant en arrière, il sentit le tissu malmené s'écorcher et il lâcha précipitamment le vêtement, soudainement soucieux de la pudeur de la matriarche. Le mal était fait et tous deux s'effondrèrent au sol, tête-bêche. Jaekar grogna lorsque son épaule craqua sous le choc et essaya de repousser les jambes de la belle. Voulant se relever, il trébucha et s'effondra à nouveau, cette fois-ci sur les seins soyeux de Rhaenys. Effaré, il releva la tête aussitôt et aperçut l'objet de sa quête. À quatre pattes, il bondit dessus et voulut le remettre dans sa bourse. Hélas, il ne remarqua pas que sa dague en acier valyria dépassait légèrement de son fourreau et s'y entailla le doigt.

"Aïe merde ! Je l'ai encore perdue... Aide-moi à la retrouver !" Il hésita puis se retourna et aida Rhaenys à se relever pour la pousser à s'asseoir sur son lit. Aussitôt il repartit en quête du précieux. Il lui fallut une longue minute, pestant et grommelant avant de pousser un petit cri de victoire. Jaekar revint vers Rhaenys et s'assit à son côté. Ignorant son doigt sanglant, il posa sur ses genoux une petite pièce en cuir qu'il ouvrit délicatement. Un collier se découvrit bientôt à leurs yeux, une magnifique pièce en or et platine terminée par un médaillon dans lequel était enchâssée une émeraude. Elle avait la particularité d'être étoilée, parfaitement assortie aux yeux impétueux de Rhaenys, et surtout d'être entaillée. Jaekar jura en silence avant de lever la pièce pour l'amener au niveau des yeux de Rhaenys :

Voilà la raison de ma venue en pleine nuit. Je voulais t'offrir cette pièce. Tu hantes mes pensées depuis cette journée où je suis venu à ton secours. Je souhaitais te donner ce gage... Je ne me voyais pas te l'offrir au grand jour, au milieu des notables de ce monde. Jaekar fit habilement rouler la chaîne entre ses doigts et sourit avec bienveillance : Aussi pardonne-moi cette entrée peu conventionnelle et acceptes que j'accroche cette merveille autour de ton cou.


Rhaenys Haeron
Rhaenys Haeron
Sénatrice

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Heure du crime, quadrant Nord de Valyria, 10eme mois de l'an 1067
Lorsque Rhaenys eut repris conscience, elle avait senti la peur se diffuser dans tout son être et venir accélérer les battements d'un cœur qui fonctionnait désormais à tout rompre. Il existait deux choses auxquelles la matriarche ne s'attendait pas, venant la réveiller et surtout provoquer en elle un effroi qu'elle n'avait récemment connu qu'au travers de l'expédition sur Sothoryos et la terrible finalité de la bataille navale lors du Rêve de Caraxes. La première était tout simplement la venue de son frère-époux qui complètement aviné oublierait oublierait qu'il ne rejoignait pas une putain dont il pourrait disposer à sa guise. La seconde était qu'un intrus ose s'introduire en sa demeure. Elle se débattit comme elle pu, cherchant aussi bien à le repousser qu'à mordre cette main qui lui couvrait la bouche et ce fut lui qui la libéra quelque peu de son emprise, sans toutefois la laisser pleinement se dégager. La respiration rapide, Rhaenys fixa son regard sur le visage de ce diable. Jaekar. Séduisant et insolent Jaekar. Si la volonté de lui faire payer ce qu'il venait de faire était forte, elle savait que non seulement il ne lui laisserait pas franchir une certaine limite mais surtout qu'un autre que lui aurait passé un couteau sous la gorge pour disposer d'elle avant de la tuer. Mais un autre que lui passerait par la fenêtre et ne verrait plus la lumière du jour.

- Je ne le fais pas pour... commença-t-elle tandis qu'à nouveau elle se mouvait, réussissant à dégager un de ses genoux pour le placer au niveau de l'aine du jeune homme. hmpf.

Un premier mouvement sur le côté, un deuxième puis au troisième la matriarche parvint à déséquilibrer Jaekar, le faisant tomber au sol et ne se préoccupant de ce qui lui échappait des mains alors qu'elle tombait avec lui. L'air s'expulsa brusquement de ses poumons lorsque son dos heurta le sol de pierre. Il ne s'agissait peut-être pas de la meilleure décision qu'elle pouvait prendre mais la finalité lui permettait d'être libre de ses mouvements, bien qu'avoir les jambes de Jaekar proches de son visage n'était une pisition plus reluisante. Il essaya de lui repousser ses jambes, elle le repoussa à son tour mais alors qu'il se levait elle le vit trébucher et n'eut pas le temps de se dégager et il s'écroula sur elle. Par les dieux. Alors même que son esprit mouvait ses bras pour qu'elle le repousse il se redressait pour bondir sur quelque chose qui semblait être l'objet de son intérêt.

- Par Vermax, qu'est-ce que tu trafiques !

S'exclama-t-elle, prenant soin de maîtriser la hauteur de sa voix pour ne pas alerte qui que ce soit aussi plongés dans les bras de Syrax pouvaient-ils être, tandis qu'il s'employait à essayer de ranger ce qu'il cherchait. Se redressant sur ses coudes, elle l'observa. Non seulement il semblait s'être coupé mais il venait de perdre à nouveau ce qui lui appartenait. Elle leva les yeux au ciel puis haussa un sourcil lorsqu'il lui demanda de l'aider à la retrouver. Mais quelle mouche l'avait piqué ? Il s'arrêta un instant, semblant réfléchir à ce qu'il venait de lui demander puis il se retourna et s'approcha d'elle. Elle se saisit de la main qu'il lui tendait, se releva et à peine fut-elle sur ses pieds qu'il l'amena à s'asseoir sur le lit avant qu'il ne reparte à la recherche de ce qu'il avait égaré. Croisant les bras sur sa poitrine, elle l'observa s'activer à sa quête et lorsqu'il vint s'asseoir près d'elle Rhaenys remarqua son doigt qui saignait. En un sens cette blessure n'était pas imméritée, Arrax venait sûrement de lui montrer qu'on ne s'introduisait pas chez autrui sans conséquences. Mais d'un autre côté... elle décroisa les bras, prête à examiner sa main mais elle se retint lorsqu'elle le vit ouvrir cette petite bourse de cuir qui venait de lui provoquer un certain émois. Ses sourcils se froncèrent légèrement avant que ses yeux ne s'écarquillent lorsqu'il sortit un pendentif et le lui présenta.

Le bijoux était magnifique, ce serait mentir que de dire et de penser le contraire. Cet or et ce platine. Ce médaillon et cette émeraude. A n'en point douter cela devait valoir plusieurs pièces d'argent et d'or. Le regard de Rhaenys se décrocha du collier pour le plonger à nouveau dans celui de Jaekar. Le vin faisait-il encore effet ou ce qu'elle entendait était bien la réalité ?

- Je n'ai pas de nouvelles de toi des lunes durant et tu décide de réapparaître en pleine nuit, dans mes appartements, sans prévenir. Il n'y a vraiment que toi pour faire ça. Il était possible de s'arranger mais tu as préféré me faire peur, réagit-elle tout d'abord avec une certaine dureté dans sa voix avant que le doux sourire qu'affichait Jaekar ne la détende quelque peu. Elle se mordilla légèrement la lèvre. Tu as pris un risque pour me remettre ce collier, je ne peux que reconnaître la volonté tenace qui est la tienne, reprit-elle en observant un instant le collier. Elle prit une profonde inspiration puis elle se leva. Je te laisserai mettre le collier à mon cou si tu me laisse faire quelque chose pour ton doigt. Je ne veux pas que tu mettes du sang partout, ajouta-t-elle avant de s'éloigner vers le meuble sur lequel était exposé un souvenir de la vouivre sothoryenne, commençant à fouiller dans les différentes compartiments.


Jaekar Veltheon
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Il était une chose certaine que Jaekar aimait chez Rhaenys, c'était ce regard plein d'appétit et d'ambition dont elle ne cachait rien. Dire qu'elle était une femme vénale était probablement mentir, la matriarche aimait simplement les belles choses dont elle pouvait tirer profiter ou en sortir valoriser. C'était un trait de caractère qu'on pouvait qu'aimer chez elle. Il se rappelait encore cet air effaré qu'elle arborait lorsqu'il l'avait pour la première réellement abordée puis également ce temps, passé bien trop vite, au coeur des thermes pour se réconforter mutuellement : lui d'avoir tué, elle d'avoir été agressée. Jaekar ne mentait pas lorsqu'il lui disait n'avoir cessé de penser à elle, aux côtés d'autres délices de Valyria, elle en était la pomme d'or.

Le bâtard avait profité de ces longs mois d'absence pour se faire oublier de la vie politique. Pour cela Valerion l'avait chargé de faire briller le nom des Veltheon et de rappeler au monde la famille dont il était issu. Fort de son statut et de son sang impur, élevé dans le Nord, il était facile à Jaekar de se faire passer pour ce qu'il n'était pas : c'est-à-dire un marchand à solde de Valyria. Après la guerre, les ghiscari n'aimaient pas faire commerce avec tout ce qui s'apparentait de près ou de loin à un seigneur dragon au sang pur. Les bénéfices étant d'importance, ils s'autorisaient à traiter avec leurs subalternes. Du moins le croyaient-ils. Si Jaekar n'avait pas réussi, ni souhaité, mettre en place un réseau d'espions solide, il s'était considérablement enrichi culturellement, mais également en monnaie sonnante et trébuchante. Assez pour offrir une telle

N'est ce pas mon ardeur qui te charme autant qu'elle nous unit sous les auspices des Dieux ? dit Jaekar en haussant les épaules d'un air las. Puis il s'éveilla à l'idée d'être pansé avant même d'honorer la gorge chaude de Rhaenys. L'acier valyrien avait cette particularité de couper aussi nettement que profondément. La douleur était telle une coupure de papier en plein sur un nerf. Tendant son doigt sacrifié au temple de Meleys, Jaekar admira aussi bien les courbes de Rhaenys que ses trophées. Ils avaient tant de choses à discuter. Mais avant tout, il voulait voir sa pierre orner la peau d'albâtre de sa belle du soir. Malgré tout il ne put s'empêcher :

Je suis désolé de mon absence. J'ai du quitté la ville pour me faire... Jaekar se rattrapa de justesse. Il ne valait mieux pas que Rhaenys connaisse son implication dans l'effondrement de la moitié de la ville. un nom sur ordre de mon père. Ce vieux filou voulait revoir les Veltheon s'imposer dans le commerce de pierres précieuses. Il m'a envoyé sur ta précieuse île aux Cèdres, mais du côté ghiscari. Si tu es sage, je te dirai même un petit secret et... aïe ! Jaekar afficha une mine boudeuse tandis que Rhaenys resserrait un pansement d'appoint sur son doigt meurtri. Humeur bien vite oubliée tandis qu'il faisait cliqueter la chaîne entre ses doigts et se glisser entre Rhaenys et le meuble. Sa bouche frôlant l'oreille de la matriarche, il passa ses bras autour de ses épaules et ramena le médaillon à la naissance de ses seins puis s'efforça de trouver le fermoir : Pendant que je trouve ce fichu chaînon et si tu me racontais toi ce que tu deviens. N'est ce pas une partie de vouivre que je vois ?



Rhaenys Haeron
Rhaenys Haeron
Sénatrice

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Heure du crime, quadrant Nord de Valyria, 10eme mois de l'an 1067
Tout ce qui faisait de Jaekar le jeune homme qu’il était, constituait une tentation enivrante à laquelle il n’était pas aisé de résister et pour laquelle il n’était qu’une question de temps avant d’y goûter. Il y avait cette dualité chez lui qui le rendait aussi agaçant qu’attachant et cette nuit-là ne faisait pas exception. Ô que l’envie de lui faire payer ces longues secondes de peur qu’il lui avait infligé démangeait sa main mais cette manière de sourire, cette attention dont il faisait preuve en voulant lui offrir un bijoux parce qu’elle hantait ses pensées. Une geste attendrissant malgré la forme qui avait été mise. En effet, offrir un tel cadeau en public n’aurait pas été souhaitable autant pour elle que pour lui : tous jaseraient sur une liaison n’était pourtant pas encore née. La sénatrice qu’elle était pouvait perdre beaucoup. Et si lui en tant que bâtard perdrait dans une moindre mesure, les conséquences proviendraient de son père et Lumière de Sagesse. Si elle doutait grandement d’une volonté pure de lui éviter le moindre scandale, elle ne pouvait lui ôter son honnêteté et sa discrétion. Elle jeta un dernier regard au bijoux puis elle se leva, s’éloignant de Jaekar.

Ouvrant puis fouillant un à un les différents compartiments du lourd meuble de bois, Rhaenys resta à l’écoute de Jaekar et elle s’arrêta un instant lorsqu’il lui répondit, tournant légèrement la tête sur le côté pour l’observer du coin de l’œil. Il ne pouvait pas s’empêcher d’être le séducteur qu’il était. Soit il s’agissait d’une habitude travaillée avec le temps. Soit il voyait -et cela ne devait pas être bien difficile- qu’elle n’était pas insensible à ses charmes et de ce fait se plaisait à jouer un jeu dont il pouvait être le gagnant si elle y cédait.

- Cesse un peu de jouer et viens je te prie.

Détournant la tête, Rhaenys termina sa courte recherche lorsqu’elle mit enfin la main sur une bandelette, une pièce de tissus et ce pot de miel qu’elle gardait toujours non loin d’elle. Prenant dans une main celle de Jaekar, à l’aide d’une partie du tissus elle ôta consciencieusement le sang qui s’écoulait de la plaie puis se servait de la partie non souillée elle appliqua un peu de miel sur la blessure nette causée par le métal valyrien. Elle pouvait remercier son oncle pour cette astuce de non-initiée à la magie. Une fois que la plaie fut quelque peu nettoyée et protégée par le miel, elle reposa son matériel et prit la bandelette qui servirait de pansement. Commençant à envelopper le doigt de Jaekar sous ce pansement de fortune, elle l’écouta lorsqu’il prit de nouveau la parole. Elle dû se concentrer dans sa tâche afin de masquer son étonnement face à cette excuse qui semblait sincère, cette explication sur cette absence qui -elle devait bien se l’avouer- l’avait inquiétée autant qu’elle avait pu l’agacer. Elle serra quelque peu le bandage pour être certaine qu’il ne bougerait pas puis elle relâcha la main de Jaekar.

Ce dernier ne perdit pas de précieuses secondes en tergiversions, se glissant derrière elle et venant approcher une nouvelle fois sa bouche de l’oreille de la matriarche qui ne pu réprimer le frisson qui vint lui parcourir l’échine tandis que le souffle du jeune homme lui caressait la peau.

- Oui cela provient d’une vouivre. Il y a plusieurs lunes j’ai participé au financement d’une nouvelle expédition sur Sothoryos et j’en ai fait partie, ça n’a pas été de tout repos. Dès le début des navires de l’Empire nous ont posé des problèmes, nous avons leur laisser de nombreux hommes et le légat Valralys puis pendant que nous descendions le Zamoyos des crocodiles d’une taille peu conventionnelle ont causé de nombreuses pertes. Sans magie et dragons l’histoire aurait pu tourner court. L’issue aurait pu être bien différente. Nous avons exploré une partie de la cité de Yéen d’une immensité telle que des jours seraient nécessaires pour l’explorer dans son entièreté, nous avons découvert un artefact qui nous a permis de venir à bout de son gardien -la vouivre- et le temps que l’on revienne au navire, il a fallu fuir les ghiscaris… Remontant une main vers elle, Rhaenys vint toucher du bout des doigts ce médaillon sertit d’une émeraude. Cela n’a pas vraiment été une période de tout repos, le sac des colonies ghiscaries sur Sothoryos devait être puni et le Conseil des Cinq avait besoin d’un coupable. J’ai été Appelée de Caraxes mais le Rêve a été secoué par la mort d’Hugor Arryn. Lucerys Arlaeron a été assassiné devant ses enfants et le chaos s’est propagé dans toute la ville et la péninsule. Quand Jaekar eut terminé, elle se retourna vers lui. Mais toi. Si tu es en vie, je suppose que tu n'as pas eu à affronter d'insurmontables problèmes ? Et si tu en as, je suppose qu'ils ne sont pas réglés ?


Jaekar Veltheon
Jaekar Veltheon
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Heure du crime, quadrant Nord de Valyria, 10eme mois de l'an 1067

Tandis que les doigts de Jaekar effleuraient la peau de Rhaenys, il devait se concentrer sur ses paroles pour ne pas se perdre dans la délicate chaleur qui émanait de la belle. Tandis qu'il ne trouvait pas comment attacher le fermoir, il réfléchissait aux propos de la matriarche. Bien entendu, aussi éloigné qu'il avait été de Rhaenys, le bâtard s'était tenu au courant des informations. Jaekar savait que Rhaenys était impliquée dans de nombreuses affaires, mais il ne s'était pas imaginé une telle aventure. Même les romans les plus audacieux de leur temps ne pouvaient décrire telle odyssée. Une pointe de jalousie et de fierté mal placée l'envahit alors qu'il regrettait de ne pas avoir participé à l'épopée de Sothoryos. Les Dieux savaient qu'il aurait aimé être le premier à poser le pied sur le mythique continent. Malgré tout, mis à part cette aventure, les autres nouvelles n'étaient pas neuves. Ayant enfin terminé, avec une petite moue de victoire, Jaekar laissa Rhaenys se tourner vers lui. Il lui adressa un clin d'oeil, laissant ses mains retomber sur les hanches de la mère.

Une vraie héros de tout les temps. Aventurière contre toute guerrière, tu surgis face au vent. Ses doigts pressèrent légèrement le vêtement contre sa peau pour qu'il en puisse en sentir son élan vital. Cette épreuve ne semble pas t'avoir marqué. Après ce que tu as vécu pendant la guerre, tu peux survivre à tout et n'importe qui. ajouta tristement Jaekar. A moins que tu n'aies une nouvelle cicatrice dont tu ne fais pas l'étalage ?

S'éloignant dans la pénombre de la chambre, il écarta les bras pour que Rhaenys puisse l'observer. La peau tannée par le soleil de Ghis, ses boucles noires plus sauvages que jamais, le bâtard portait son attirail de reître avec une certaine négligence recherchée. Malgré la mise, tous pouvaient voir la qualité de la soie de sa chemise ou du cuir de ses bottes. Jaekar doutait avoir grandement changé aux yeux de Rhaenys. Tout au plus, s'était-il étoffé sous les délices de l'empire d'Orient et portait sa barbe bouclée plus longue. Difficile de croire que le jeune homme avait quitté la ville en secret pour échapper aux conséquences de son imprudence. Nul ne le croirait en procès s'il devait avouer avoir agi sous les ordres de son père. Valerion était peut être capable, alors qu'il était au faîte de sa gloire, de le faire étranger dans sa cellule pour garder le secret. Ou plutôt d'imaginer une rocambolesque évasion pour son fils unique.

Difficile à croire que j'ai passé de terribles épreuves parmi nos ennemis n'est-ce pas ? Le coup que m'a porté l'effondrement de la ville a été assez difficile. Tu me connais... Je suis tombé au coeur des tunnels, parmi les premiers à voir ces créatures infâmes. Je n'ai pas supporté l'idée de voir Valyria souffrir autant. Plutôt d'en avoir été responsable, et presque attrapé sur le fait, détails que Rhaenys ne pouvait connaître. J'ai été lâche. J'ai demandé à mon père de m'occuper des affaires Veltheon pendant ces longs mois le temps d'oublier ces images. Jaekar s'avança et attrapa le médaillon de Rhaenys entre son index et son pouce, avant de relever les yeux vers la matriarche: Je ne cessais de penser à toi, mais une affaire en appelait une autre. Toujours tenu plus éloigné de ton souvenir, pourtant plus vivace que la Première Flamme. Avec un léger soupir, Jaekar lâcha le bijou et haussa les épaules: Je suis venu pour retrouver mon père, tout affaire cessante après les évènements de la marche sur le Sénat. Tu dois me trouver bien triste sire de venir te trouver simplement parce que mon père s'est fait humilier. Mais je dois dire que ma surprise de te trouver acoquiner avec Baelor Cellaeron fut grande. Aussi sommes-nous quittes.

Repassant ses bras autour de la taille de Rhaenys, il la rapprocha de lui : Ou en étions nous ?



Rhaenys Haeron
Rhaenys Haeron
Sénatrice

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Heure du crime, quadrant Nord de Valyria, 10eme mois de l'an 1067
Malgré les lunes qui la séparait de son récit, le souvenir de ce qu’il s’était passé au cours de l’expédition sur Sothoryos ou encore le Rêve de Caraxes restait en grande partie vivace. Cela fait commencé par ce blocage orchestré par des navires ghiscaris face auquel il avait fallu abandonner des hommes afin de pouvoir pénétrer ces terres hostiles. Dangereux, ce continent l’était assurément et bien qu’ayant entendu de nombreuses histoires racontés aussi bien par des marchands que par son cousin Raemor lorsqu’il était encore négociant pour les deux colonies ghiscaries du territoire, Rhaenys avait pu s’en rendre compte de ses propres yeux. Ces crocodiles avaient fait preuve d’une férocité proportionnelle à leur taille si grande et il avait été nécessaire de mêler l’utilisation des dragons à la magie pour en venir à bout… au prix de nombreuses vies sacrifiées pour la dite magie. Par la suite elle n’avait aucunement été déçue par le mystère qui enveloppait l’immense et déserte cité de Yéen avant d’affronter un nouveau danger. A nouveau il avait fallu que les mages présents utilise de leur magie pour aider à combattre cette vouivre mais ce fut l’utilisation de la Pierre de Vie qui les sauva.

Mais pour quelles conséquences ? Des ghiscaris qui avaient profité de leur perte de conscience induite par la Pierre pour prendre possession du matériel valyrien et de la cité, les obligeant ainsi à fuir à tire d’ailes vers la péninsule. Une interdiction de quitter Valyria le temps qu’ils soient entendus pour l’affaire du sac de Zamettar et la fuite commune du légat Valralys et de cette femme, Adhara. Une attente éprouvante, coupée par le Rêve de Caraxes au cours duquel elle avait réussit à s’illustrer avant que la tempête n’interrompe définitivement la bataille navale sans le moindre camp réellement vainqueur. La mort d’Hugor Arryn au cours de ce même Rêve. L’audition face au Conseil des Cinq où elle avait perdu pied face à Valerion avant de faire ses preuves grâce à l’opportunité que lui avait laissé Edarion. Puis l’assassinat de Lucerys Arlaeron et toutes les évènements qui s’étaient déroulés par la suite. Ces dernières lunes avaient été rudes -bien que cela ne puisse être comparé au souvenir de ces près de six mois vécus lors du siège de Tolos- et n’avaient été qu’un enchaînement d’évènements de grande ampleur. Mais tout n’avait pas été négatif durant cette période, fort heureusement, la colonisation de Lys représentant des possibilités commerciales et territoriales non négligeables.

Touchant un instant le pendentif, Rhaenys finit par prendre une profonde inspiration et ce retourner vers Jaekar lorsqu’elle fut certaine qu’il avait terminé. Des lunes, c’était aussi ce qui la séparait de cette dernière rencontre avec lui, de cette fois où ils s’étaient trouvés dans la Vallée des Taudis, dans ce même simulacre d’habitation mais pour des raisons fort différentes. Des lunes où elle s’était questionnée sur la volonté de Jaekar d’honorer leur accord, sur comment il se portait… Elle ne réagit pas au clin d’œil qu’il lui adressa et se tendit légèrement lorsqu’il laissa retomber ses mains sur ses hanches. L’observant silencieusement, elle leva légèrement les yeux au ciel.

- Ce n’était rien d’autre que de la chance provoquée par les dieux et par des partenaires compétents. Et pour ce qui est des cicatrices, là encore la chance a agit et seule celle provoquée par mon épreuve du feu demeure, répondit-elle. La Pierre de Vie était cette chance. Elle ne décrocha pas son regard de celui du jeune homme en cet instant ni lorsqu’il commença à s’éloigner d’elle en écartant les bras, comme pour l’inviter à l’observer de tout son soûl. Si un attribut divin devait être donné à Jaekar il devait alors s’agir de la tentation car tout en lui attirait celle qui posait son regard sur lui, même si elle n’oubliait pas la peur liée à son intrusion et l’envie de le lui faire payer. Il parvenait malgré lui a atténuer des sentiments qui lui seraient défavorables et ainsi parvenir à s’obtenir une seconde chance qu’elle n’accordait pourtant pas si aisément. Lorsqu’il prit la parole, Rhaenys l’écouta en se perdant dans le détail de cette barbe bouclée plus longue que la dernière fois, cette peau plus sombre de part un exposition au soleil plus forte et prolongée qui lui donnait un teint uni… Elle serra discrètement le poing jusqu’à ce que ses ongles s’enfonçant dans sa paume lui permettent de reprendre un semblant de contrôle.

Les lunes qui venaient de s’écouler semblaient avoir tout autant affecté Jaekar mais pour des raisons différentes. Le fait d’être tombé au cœur des tunnels parcourant la ville et d’y avoir vu de telles horreurs l’avait affecté plus qu’il ne l’aurait cru. Et il avait alors voulu s’éloigner de Valyria pour s’occuper des affaires des siens. Elle le connaissait, oui, mais c’était loin d’être aussi poussé que son frère-époux. Etait-elle seulement capable d’imaginer ce jeune séducteur avoir peur ? Pourtant, ce soir ne lui avait-il pas montré qu’il pouvait avoir des failles ? Il s’avança vers elle et attrapa entre deux doigts le médaillon qu’elle portait au cou, reprenant la parole. Il n’avait cessé de penser à elle malgré la distance et les sollicitations et il était de retour à Valyria pour Valerion suite à la marche qui avait eu lieu au pied du Sénat. A la mention de Baelor, Rhaenys ne pu réprimer un léger ricanement avant qu’elle ne repasse ses bras autours de sa taille et ne la rapproche de lui.

- Tu sembles t’être languis de moi, pourtant tu as laissé au Temps la possibilité de semer le doute dans mon esprit quant à notre accord pour ces hommes que tu devais engager pour moi… Et pour ce qui est de Baelor, les affaires sont les affaires Jaekar je ne pouvais laisser cette opportunité s’évanouir et cette nouvelle colonie est plus que prometteuse, répondit-elle après avoir posé sur les épaules de Jaekar, comme pour se donner la possibilité de le repousser si elle en possédait la force et la volonté. Elle laissa un soupir s’échapper avant de venir prendre le menton du jeune homme entre son pouce et son index et de diriger son visage vers elle. Tu es la pire des tentations Jaekar Veltheon. Je te devrais te punir pour ton intrusion, pour la manière dont tu as procédé, parce que je reste une sénatrice. Pour ce présent que tu m’as offert, parce que je suis à un autre homme… et pourtant plus les secondes défilent moins cette volonté perdure.


Jaekar Veltheon
Jaekar Veltheon
Hors-la-loi

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Jaekar aimait sentir Rhaenys lui résister, lever les yeux au ciel et faire transparaître ce dégoût feint dont elle avait la spécialité. Tandis qu'elle discourait sur la pureté de son corps vertueux et taillé par les dieux eux-mêmes, Jaekar laissait ses mains à leur place. Il désirait partager ce contact depuis de nombreuses lunes et nombre des poèmes endiablés dont il avait le secret avaient pour muse Rhaenys. Même le fervent adepte de Meleys qu'il était avait parfois du mal à ne pas rougir devant sa propre plume endiablée qui n'avait rien à envier aux maîtresses oiran de Yi-Ti. Ni même aux chansons les plus grivoises des Taudis chantonnés par quelques clients satisfaits, le nez plein de poudre et les bourses vidés de tout liquide. Pourtant, nul mot douteux ne traversa les lèvres de Jaekar, même son esprit n'entra pas dans l'ébullition si coutumière à la présence de Rhaenys.

Malgré ses airs bravaches et ses méthodes de séduction douteuses - honnêtement qui s'introduisait au cœur de la nuit dans une chambre pour chanter une sérénade de pissenlit - Jaekar était soulagé. Tout d'abord, sa belle ne l'avait pas rejeté et encore moins oublié, bien que sa confiance en ce dernier point soit plus solide que la fortune des Arlaeron. Surtout, elle se portait bien. Les quelques mois passés ne l'affectaient pas et sa beauté n'en était que plus resplendissante. Les épreuves de Tolos, suivies de près par celles de cette expédition périlleuse et la politique non moins dangereuse de Valyria, échouaient à seulement faire vaciller les fondations solides d'une femme au caractère aussi impérieux qu'impérial.

Un caractère dont il n'avait rien oublié. Bien vite, les affaires reprenaient le dessus et avaient leurs raisons que le cœur ne connaîtrait jamais. Rhaenys se souvenait de leur accord. Jaekar était prêt à cette question. La surprise dont il avait fait part à la maîtresse de Velos concernait notamment ce contrat tacite, plus rugueux qu'une négociation avec un Sénateur. Il tenait pour source sûre que quatre navires, et pas moins de soixante-dix marins se tenaient prêts à le servir. On ne parlait pas des marins d'eau douce d'Aquos Dohen, à peine bon à lever une voile et encore moins leurs mâts. Moitié corsaires, moitié marchands sans scrupules, cet ersatz de flotte flibustier ne répondait pas réellement à ses ordres, mais le criminel en puissance savait qu'il n'en fallait guère pour les pousser dans le filet de ses lettres de crédit.

Hélas pour Rhaenys, elle s'aventurait là en un terrain dangereux et non pas moins reconnu par Jaekar. Le déferlement de désir tant attendu s'abattit à l'instant où elle tourna ses yeux vers lui. Toute raison s'évanouissait alors que ses doigts s'attardaient sous son menton. Son souffle s'accéléra et les pupilles de ses yeux s'écarquillèrent, et non pas pour compenser la pénombre. Avalant sa salive, Jaekar repoussa le désir absolu de posséder les lèvres pleines qui s'offraient à lui. Par quelques miracle et effort de volonté, il réussit à prendre délicatement le poignet de Rhaenys, la privant du contact. Il embrassa doucement la peau douce et tiède de sa belle puis leva son regard vers ses yeux si hypnotiques :

Crois moi Rhaenys. Si Meleys devait descendre parmi nous femme faite, je me détournerai d'elle pour ne te regarder que toi. Ses lèvres effleurèrent cette fois le dos de la main de Rhaenys. Et cette tentation que nous partageons me dévore de l'intérieur. Aussi... Excuse-moi.

Ayant décidé de quand et comment il embrasserait sa belle, ce fut au tour de Jaekar de prendre le menton de Rhaenys entre son index et son pouce. Mais cette fois, en lieu et place d'attirer doucement le visage de la maîtresse de Velos vers le sien, il partit à l'assaut de ses lèvres d'un baiser impudique.


Rhaenys Haeron
Rhaenys Haeron
Sénatrice

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Résister à Jaekar aussi longtemps qu’elle le faisait se révélait être une épreuve autant voire plus délicate que d’affronter cette vouivre dans la cité de Yéen. Face à cette créature la fin de l’affrontement avait été immuable bien que l’issue en soit incertaine alors que repousser les avances de Jaekar ne trouvait pas de fin, tant elle pouvait se retrouver confrontée à lui pour de diverses raisons. Et une fois de plus Rhaenys se trouvait bien trop proche de cet source de désir que le Veltheon représentait et faisait brûler en elle, devant lutter pour ne pas céder à la tentation. Elle ne pouvait se permettre d’oublier les questions qui l’avaient assaillies au cours de son absence, ni la folie dont il avait fait preuve en s’introduisant ainsi dans ses appartements sans se soucier ce qu’il aurait pu advenir si elle n’avait pas été seule. La marchande et la sénatrice qu’elle était lui clamaient de le repousser et de lui faire payer de quelque manière que ce soit ce qu’il lui avait fait mais la femme qu’elle était ne pouvait ignorer les excuses qu’il avait prononcées ni ce cadeau qu’il lui avait présenté d’une douce manière après une recherche maladroite.

Mais pouvait-elle encore un tant soit peu résister à ce charme qui était celui de Jaekar ? Les mains posées sur les épaules du natif d’Andalos, sa raison lui soufflait de ne point céder à la tentation qu’il représentait pour elle depuis plusieurs années à présent mais cette importante lucidité ne s’exprimait plus avec autant de verve qu’auparavant. Une lucidité qui décrépissait à mesure que son mariage se poursuivait dans échange dépourvu du moindre amour autre que fraternel ou d’une matriarche envers sa famille qu’elle se devait de diriger sur les meilleures voies possibles. Un héritage devait être laissé à la génération suivante sans quoi Rhaenys risquait de rejoindre Balerion avec la goût amer de l’échec sur la langue. Lorsque les derniers mots de la jeune femme furent prononcés, Jaekar vint enfermer délicatement son poignet entre ses mains avant de venir presser ses lèvres sur sa peau. Un geste doux qui fit naître un frisson dans le creux des reins de la Haeron qui bloqua un instant sa respiration alors que le bleu des yeux du Veltheon accrochait à nouveau son regard. Elle ne voulait pas l’avouer mais ne plus l’apercevoir depuis autant de lunes lui avait manqué. Trop pour que cela soit encore raisonnable.

- Jaekar cesse de…

Quoi donc ? Cesser de toujours plus la pousser dans ses retranchements afin de voir quand elle cèderait ? Cesser de vouloir la détourner de ses devoirs de matriarches en se présentant à elle comme un jeune homme désireux d’assouvir cette fièvre de convoitise qui l’assaillait ? Elle ne pu terminer sa phrase car il venait de s’emparer de son menton comme elle venait de le faire avec lui, avant qu’il ne vienne à l’assaut de ses lèvres dans un baiser à des lieues d’être conventionnel au regard de leur situations respectives. Si dans les premiers instants Rhaenys se tendit, encore habitée par la raison de Tyraxes qui l’appelait à le repousser, les influences communes de Meleys et de Syrax se faisaient bien trop intenses depuis des années pour qu’elle n’y résiste encore longtemps. Ses doigts s’agrippèrent un instant sur la chemise de soie ample que portait Jaekar avant que ses doigts se desserrant, sa main ne caresse le tissus en glissant doucement sur son dos. Se laissant répondre au baiser que lui accordait le Veltheon, Rhaenys posa finalement sa main sur la hanche du jeune homme et le repoussant doucement jusqu’à ce que le contact entre leurs lèvres se rompe.

- Crois-tu que me présenter des excuses, me flatter et m’offrir ce collier soit suffisant pour te faire pardonner pour être ainsi entré en ma demeure ? Certains n’auraient pas hésité à me tuer ou abuser de moi mais d’autres seraient passés par cette fenêtre sans que leur chute ne soit maîtrisée, finit-elle par prononcer alors qu’elle s’attelait à apaiser sa respiration et les battements de son cœur. Ô que cela pouvait lui coûter car elle pouvait enfin satisfaire sa convoitise pour Jaekar. Qu'allait-il faire ? Accepter qu'elle le repousse ou au contraire, tout faire pour qu'elle cède définitivement ? Elle ne décrocha pas son regard du sien.

Jaekar Veltheon
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Au cours des derniers mois, Jaekar avait longuement rêvassé de ce moment. À vrai dire, toutes ses pensées convergeaient intensément à cet endroit précis. Les lèvres de Rhaenys et leur goût qu'elles auraient. Même lors de ses rendez-vous galants, probablement trop nombreux au goût de Rhaenys, il y pensait. Avec leur teinte rouge, elles devaient avoir le goût des cerises ou des framboises, aussi douces qu'acides. Aussi pleines que sensuelles, Jaekar ne doutait pas caresser du bout des lèvres la soie la plus douce sur ce monde. Sans compter sur l'ardeur, la réponse tacite de la matriarche à laquelle Jaekar répondrait se pressant un peu plus contre ces portes vers le Royaume des Dieux.

Tout cela le jeune homme pouvait le ressentir. La vision idéalisée de ce baiser rêvé se mêlait avec la réalité plus primaire et animale. Un frisson le parcourut alors que la main de Rhaenys se perdait dans sa chemise et il passa sa main derrière sa nuque pour mieux l'embrasser à pleine bouche. La saveur évanescente de la cerise se mêlait le parfum de jasmin et de poire. Il pouvait enfin se perdre ses longues boucles noires et me perdre dans ses yeux mauves, brillants de larmes. Il venait quérir la chaleur de son étreinte. Pourtant elle se déroba et une vilaine main vint lui fermer les portes du Paradis. Jaekar se frustra et fronça les sourcils tandis que Rhaenys se détournait de lui. Pourtant la colère de Rhaenys faisait sens. Il ne pouvait pas nier que la surprise de son arrivée peu orthodoxe ait pu courroucer sa belle. Il se glissa contre elle et la prit par la taille pour qu'elle ne s'échappe pas. Puis, caressant distraitement le dos de la main de Rhaenys, Jaekar fit son mea culpa :

Certains n'auraient jamais une seule pensée pour toi. D'autres auraient laissé passer la chance de ne passer ne serait qu'une heure en ta présence. Ne vois-tu donc pas que je ne demande pas pardon de mon entrée ? Entrée qui dévoile d'ailleurs bien des défauts dans ta sécurité. Il fit un clin d'oeil à la matriarche puis passa un bras autour de ses épaules pour embrasser son épaisse chevelure. Il ferma les yeux, appréciait le contact des boucles contre sa joue. Il la regarda droit dans les yeux et sourit du sourire en coin, hérité de son père et annonciateur de bonnes affaires. S'il te faut plus, saches que deux pinasses et deux cogues répondent désormais. Ces marins ne demandent qu'à me servir, moyennant finance évidemment. Ils sauront se défendre contre les dangers de la mer, aguerris ils traquent même les ennuis avant que ceux ci ne les trouvent. La proactivité est mère de sûreté n'est-ce pas ?

Jaekar fit glisser sa main le long de l'épaule de Rhaenys et il vint embrasser le cou de la matriarche qui le passionnait tant. Mais ce sont des affaires à régler au point du jour. La nuit nous appartient désormais et j'espère que tes pensées sont le reflet de mon amour pour toi. Je m'enfuirais de tes songes à l'aube, mais pour l'heure partageons ce moment. Puis aventureux, il fit glisser la robe de l'épaule de Rhaenys pour mieux l'y embrasser à nouveau.




Rhaenys Haeron
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Dès l’instant où elle l’avait vu pour la première fois elle ne l’avait considéré comme n’étant rien de plus qu’un freluquet à la solde de son père, contre lequel elle avait cherché à protéger sa fortune en épousant son propre frère. Pourtant derrière cette apparence frivole et prétentieuse qui pouvait l’agacer, elle n’avait jamais vraiment nié le charme dont il était naturellement doté. Peut-être était-ce simplement dû à ce statut de bâtard qui était le sien mais quoi qu’elle puisse dire ou faire il ne l’avait jamais laissée insensible. Jaekar était bien plus que le charmeur et bagarreur qu’il pouvait se plaire à laisser croire, il avait un esprit qui le rendait redoutable et pour lequel la Haeron avait fait affaire avec lui et non un autre. Son esprit et son attirance pour elle qui avait grandement pu peser dans sa décision de travailler avec elle.  Mais il existait une autre part du Veltheon, dont elle avait pu être témoin de manière fugace par le passé et qu’il s’était révélé flagrante ce soir : sa maladresse. Aussi sensuel et impulsif pouvait-il être, il restait un jeune homme qui semblait peu coutumier d’exprimer ses sentiments lorsqu’ils étaient forts.

Pour ces raisons, Rhaenys peinait à être en colère contre lui malgré la peur qu’il lui avait causée. Pour toute ces étapes qui l’avaient mené jusqu’ici elle devait le repousser sans le moindre ménagement mais tout cela était bien plus aisé à penser qu’à faire. Lorsque leurs lèvres s’unirent, l’esprit de la jeune femme émis à nouveau la pensée d’éconduire cet insistant et si touchant bâtard, avant qu’elle chasse cette pensée dans un coin de sa tête tandis qu’elle répondait sans retenue à ce baiser fiévreux qu’il lui accordait. Elle senti la main de Jaekar se glisser sur sa nuque et il l’embrassa avec plus d’ardeur, faisant naître un frisson dans le creux des reins de la jeune femmes avant que Tyraxes ne lui donne un semblant de force pour le faire reculer légèrement, de sorte à rompre cet instant. Il ne fallait pas qu’il puisse croire qu’il lui suffisait de quelques mots, de flatteries et d’un bijoux pour la faire céder à ses avances mais était-elle pour autant pleinement convaincue par les mots qu’elle lui adressait ?

Lorsqu’il lui répondit tout en lui caressant le dos de la main -non sans s’être rapproché d’elle pour la prendre par la taille- elle se pinça les lèvres. Il n’avait pas tort mais il y avait cette dualité qui régnait en elle : si elle pouvait continuer à vivre pour les siens et pour le Sénat, elle souhaitait tout autant se sentir être désirée par un homme, ne serait-ce qu’au cours de quelques heures partagées dans le secret. Cet homme était en cet instant Jaekar Veltheon. Lorsque ce dernier souligna les défauts de sa sécurité, une moue agacée passa sur le visage de la jeune femme avant de disparaître alors qu’il faisait passer un bras autours de ses épaules. Ces yeux. Ce sourire en coin. Par les dieux.

- Tu me vois ravie de l’apprendre, je gage que tu as su les sélectionner de manière avisée, s’efforça-t-elle de répondre alors que prenant une inspiration pour calmer les battements de son cœur, elle finit par se stopper lorsqu’il se rapprocha d’elle jusqu’à venir déposer un baiser sur cou.

Que Meleys et Syrax pouvaient être viles. Jaekar prit à nouveau la parole, parlant de cette âme artiste qui était la sienne, avant qu’il ne fasse glisser quelque peu la tunique que portait Rhaenys, pour venir déposer un baiser sur son épaule. Elle voulait être désirée et il lui prouvait qu’elle l’était. Elle ferma les paupières instant, se délectant de ces attentions, avant de les ouvrir brusquement. Venant faire glisser sa main sur la joue de Jaekar, Rhaenys attira son visage vers elle et plongea un instant son regard dans le sien.

- Que Tyraxes me pardonne, murmura-t-elle avant qu’elle ne joigne leurs lèvres dans un baiser passionné, se pressant contre lui.


Jaekar Veltheon
Jaekar Veltheon
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Heure du crime, quadrant Nord de Valyria, 10eme mois de l'an 1067

Alors que Meleys voyait deux amants honorer sa parole lors de leur première nuit trop attendue, une autre rencontre avait lieu au plus noir de la nuit. Saeror Holenys était un marchand aux bonnes mœurs, spécialisé dans le plomb, le salpêtre et toute autre matière destinée à la fabrication de verre. Sa demeure, à quelques coudées de rue seulement de celle de Rhaenys, avait d'ailleurs parmi les plus beaux vitraux de la cité. Tous connaissaient son alliance toute naturelle avec la guilde des orfèvres et les verriers de la ville. Soutien inconditionnel d'Echya Odenys, il l'avait poursuivi dans nombre de ses aventures: du vote à la candidature de Maegon Riahenor à sa plongée en eaux troubles durant la guerre des Factions. Aujourd'hui encore, malgré le camouflet subi par sa patronne, Saeror dormait du sommeil du juste.

Sa loyauté serait le prix de sa mort. Une solide main gantée de noir vint s'écraser sur sa bouche. Nulle sérénade enamourée pour Saeror, seul le large couteau de boucher qui vint s'enfoncer dans ses côtes. Une fois, deux fois, trois fois. Son ravisseur ne le relâcha qu'une fois certain assuré que les poumons de la victime soient gorgés de sang. Éructant, glougloutant, Saeror essaya de se redressa pour mieux s'écraser en dehors de son lit. Tremblant, il vit avec horreur sa femme, bâillonnée et déjà mise au travail par un des cinq gredins. Mû par la terreur de la mort, et celle de son épouse ainsi souillée, Saeror rampa vers sa dame. Une main lui tira alors la tête arrière par les cheveux. L'éclat d'une lame fusa et un deuxième sourire apparut sur sa gorge. La coupure était fine, pratiquée par un expert. Tandis qu'il sentait la vie le quitter par ses plaies, le marchand sentit un souffle contre ses oreilles.

Dans mon quartier y a un boucher
Un bon et joyeux drille
Très rigolo, plein d'à propos
Surtout avec les filles

Ainsi s'éteignait le nom des Holenys. Le corps de la famille, les deux parents et leurs trois enfants, seraient retrouvés pendus la tête en bas à des crochets. Exposés dans la rue comme de vulgaires pièces de viande, ils étaient vidés. La large entaille à leurs estomacs ne laissait pas de doute quant au sort de leurs entrailles. Un message avait été inscrit sur une large plaque de verre d'une main maladroite et clairement peu instruite, mais au sens clair dont il était aisé de deviner la destinataire:

Issi lé trètres paye le pri. Pren gard, nous sachon ton echec. Nous observon.

***

Au point du jour, ou plutôt dans la demi-heure précédant l'aube, Jaekar s'éveilla. Satisfait, groggy de ses retrouvailles avec Rhaenys, il observa la femme qu'il désirait tant depuis si longtemps. Ses traits, reposés par le sommeil, affichaient une candeur presque inhabituelle pour Rhaenys. Mais là où naissait une certaine innocence sur son visage, Jaekar ne pouvait détacher son regard de ce corps presque parfait. Une telle dichotomie ne pouvait que faire flancher son âme d'artiste et sa recherche de la part d'ombre et de lumière. Rhaenys excitait ses sens comme son esprit. Mû d'un désir pressant, il l'embrassa quitte à la réveiller.

Bonjour Rhaenys. Se glissant contre elle, il posa sa tête contre son épaule et soupira avec aise: J'espère que tu préfères ce type de réveil. Hélas le devoir m'appelle.

Après un dernier long baiser, Jaekar se rhabilla. Avec une lenteur exaspérante, ne laissant pas de doute à son désir de laisser Rhaenys se délecter de sa vue avant qu'il ne disparaisse. Fin prêt, il quitta la pièce de la même façon dont il était entré. Soit par la fenêtre. Pourtant, ce n'était que partie remise. Moins de deux heures après son départ, alors que Rhaenys s'éveillait certainement autour d'un petit déjeuner et mise au courant des évènements de la nuit, un coursier se présenta à la dame. Jaekar Veltheon, marchand de son état et fils de la Lumière de Sagesse, demandait à la voir pour affaires. Il voulait notamment discuter de Velos et de Lys.


Rhaenys Haeron
Rhaenys Haeron
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Un frisson de délice et d’excitation mêlés parcouru l’échine de Rhaenys à chaque baiser que lui accorda Jaekar. Que ce soit sur son cou ou sur son épaule, chacun d’entre eux réveillant son être à mesure qu’ils se succédaient et que la barbe de cette terrible tentation qu’il était venait caresser sa peau. Que Tyraxes la pardonne. Voilà bien une prière qui entrait dans une contradiction la plus totale avec le manque de sagesse dont faisait preuve Rhaenys en se laissant enfin céder aux avances du jeune Veltheon, venant unir leur lèvres dans un baiser des plus enflammés et venant mettre au clair cette attirance qu’elle s’était longuement employée à taire pour son propre bien comme pour celui des siens. Un devoir qu’elle mettait pour de bon de côté pour cette nuit, pour ces quelques heures où elle se laissa porter par la force de l’influence de Meleys. Elle profita alors de chaque instant passé dans les bras Jaekar, savourant la moindre de ses attentions même lorsqu'elle se perdit entièrement dans cette brume de plaisir si particulière à laquelle la matriarche était si peu coutumière. Qu'il était si agréable d'être désirée.

Elle ne su exactement à quel moment de la nuit elle s'était endormie au côté de Jaekar et malgré cette activité nocturne, elle commence à sentir son esprit s'éveiller doucement plusieurs minutes avant que les premières lueurs du soleil ne viennent peu à peu chasser la pénombre de ses appartements. Et ce fut un baiser qui la tira définitivement de sa torpeur, la faisant ouvrir ses paupières avec sourire satisfait étirant ses lévres. Son regard se posa sur ce jeune homme avec lequel elle avait partagé sa couche aux traits mué en une satisfaction presque féline avant qu'il ne se glisse contre elle. Il soupira. Elle prit une profonde inspiration, venant faire glisser sa main sur le bras de Jaekar, avant d'à son soupirer lorsqu'il mentionna son départ. Elle n'avait pas envie que ce qu'ils avaient partagé cesse aussi rapidement mais ils avaient tous deux des obligations à remplir et plus il tarderait à s'en aller, plus il prenait de risques.

- Alors va, Jaekar Veltheon, se contenta-t-elle de répondre avant de volontiers accueillir ce long baiser qu'il lui accorda avant qu'il ne s'éloigne pour se vêtir.

Il prit son temps, laissant ainsi à la Haeron tout le loisir d'observer cet agréable tableau avant qu'il ne s'éclipse par le même endroit qu'il était arrivé en pleine nuit. Prenant une profonde inspiration Rhaenys se leva puis allant ranger le pendentif qui lui avait été offert, elle s'attela à se préparer minutieusement pour la journée qui l'attendait et descendit dans cette salle où avec les siens elle partageait les mets préparés par ses serviteurs. Et si cette matinée la voyait arborer un visage plus lumineux que d'ordinaire, les nouvelles qui lui furent portées la ramènerent à cette réalité qu'était Valyria et ses criminels. Saeror Holenys ne vivait qu'à quelques ruelles d'ici, marchandant de nombreuses matières destinées à la fabrication du verre et proche soutien d'Echya, avait été assassinné au côté de toute sa famille. Une nouvelle terrible dans le monde des marchands, une menace politique claire. Qu'elle serait la suite ? Tandis que Rhaenys se questionnait de telles retombées, un coursier lui fut amené et lui transmis la requête de Jaekar de la rencontrer. Cette nuit la passion avait été maîtresse. Sous le soleil, la politesse le serait.

- Entendu. Rapporte-lui que je l'accueillerai ici-même, une heure après le zénith pour les affaires sur lesquelles il souhaite s'entretenir avec moi. Va, répondit-elle.


Jaekar Veltheon
Jaekar Veltheon
Hors-la-loi

Au coeur de la nuit, brille la lumière sous l'huisEt frappe l'ombre du Bâtard, à celui qui rentre tard

Heure du crime, quadrant Nord de Valyria, 10eme mois de l'an 1067

Jaekar passa une journée somme toute agréable. Peu après avoir quitté en catimini sa maîtresse, il s'était rendu presque aussitôt vers les Taudis. Il y avait rencontré ses sicaires et les avait généreusement récompensés, somme doublée d'une petite tape sur l'épaule pour s'assurer de leur camaraderie et silence. En d'autres termes, le fils de Valerion connaissait d'autres membres de gang qui feraient passer les Bouchers pour des barbiers. Et les dieux savaient que les barbiers étaient de véritables bouchers en cette trouble époque. Passé ce devoir rude, mais nécessaire, il était revenu au domicile de son père. Il n'avait pas croisé la Lumière de la Sagesse, à qui il rendait bien peu de comptes quand venait la question de sa vie privée.

Satisfait d'un petit déjeuner bien rempli pour la norme Valyriene - et il ne parlait pas de Rhaenys - Jaekar vaqua à ses affaires habituelles.  Il serra quelques mains, négocia de nouveaux contrats au nom des affaires Veltheon puis trouva d'autres manchettes à pincer et d'autres marchés à établir, mais cette fois-ci au nom du devoir Qoherys. En digne fils de Valyria, aussi impur fut son sang, Jaekar se rendit par la suite aux thermes où il lézarda dans les bains pendant de nombreuses heures. Le visage éclairé par un sourire niais, il repensait aux évènements de la nuit et plus particulièrement ceux qui concernaient Rhaenys. La facilité avec laquelle elle s'était offerte à lui l'honorait et il sentait son coeur se réchauffer à cette simple pensée. La fantaisie partagée était toujours plus douce et belle que la frustration de l'hubris rêvée. Or se perdre dans les courbes divines de Rhaenys était une extase à la hauteur de son regard d'émeraudes.

Rêveur et satisfait, Jaekar attendait impatiemment leur rencontre du soir. Il aimait Rhaenys dans son intimité autant que cette carapace de marchande impitoyable. Il n'attendait que de la voir se défendre et l'attaquer sur la moindre négociation. Il espérait que sa hargne n'en serait que décuplée désormais qu'elle s'était montrée vulnérable dans leur intimité partagée. Fermant avant de plonger sa tête sous l'eau, Jaekar sourit à l'idée qu'elle pouvait se montrer douce comme un agneau. Idée peu probable, elle lui plaisait. Dans tout les cas, il semblait qu'il était gagnant dans leurs affaires de cœur, de cul et de corporatif. Ce fut donc le coeur battant la chamade qu'il se présenta à l'heure dite chez Rhaenys. Une heure après le zénith, affamé aussi bien de son amante que de nourriture plus substantielle, Jaekar avait revêtu ses plus beaux atours.

Bonjour citoyenne ! lança joyeusement le bâtard lorsqu'il fut introduit à Rhaenys. Il regarda autour de lui, un sourire complice sur les lèvres. Voilà une bien belle demeure que tu as, il est intéressant de découvrir ton intimité, dame Haeron. S'avançant jusqu'à Rhaenys, il la regarda droit dans les yeux et hocha subrepticement la tête : Nous avons, je crois, des affaires à régler toi et moi. Cela concerne Velos et ton aventure à Lys. Par quoi désires tu commencer ma dame ?




Rhaenys Haeron
Rhaenys Haeron
Sénatrice

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Il était connu et reconnu par ceux qui la pratiquaient, que le moment le plus délectable d’une chasse ne se trouvait pas être le moment où la bête était abattue mais tout ce cheminement menant à cet instant précis où le coup de grâce était porté. Toute cette attention requise pour atteindre le but, cette précision nécessaire pour atteindre la cible, faisant naître ce sentiment d’accomplissement presque jubilatoire d’avoir acquis ce trophée. Après toutes ces années à côtoyer Jaekar Veltheon avec une distance plus ou moins étendue, il était alors possible d’appliquer cet exemple à ce que venait de se produire cette nuit dans l’intimité des appartements de la sénatrice. Leur histoire avait débuté par la volonté de Valerion Qoherys d’obtenir sa main pour son fils, elle s’était poursuivie au travers d’affaires commerciales et elle venait de prendre un nouveau tournant lorsqu’ils avaient tout deux cédés aux influences de Meleys. Consommant une intimité réprouvée par les lois valyriennes, brisant un serment prononcé sous l’œil de Vermax bien que le mariage que Rhaenys auprès de son frère ait toujours été de raison, dénué du moindre amour autre que fraternel. Un souvenir d’une nuit qui éclairait le visage de la matriarche.

Mais cette once de satisfaction joyeuse éclairait les traits de son visage s’effaça lorsqu’il lui fut porté la nouvelle de meurtres survenus dans la demeure d’un marchand qu’elle connaissait de réputation et de soutien vers Echya Odenys. Cette même maîtresse de la guilde des orfèvres et sénatrice envers laquelle il paraissait clair que les mots laissés sur place lui étaient destinés. Les traîtres paieraient le prix. Son échec était connu et ils observaient. Qui étaient ces assassins ou plutôt, qui avait déboursé de l’or pour acheter leur travail ? Combien de temps s’écoulerait avant qu’Odenys ne passe sous le fil de leur lame ? D’autres paieraient-ils leur prix de leur association auprès d’elle et de facto son manque de « fidélité » ? Les questions tournèrent dans l’esprit de la jeune femme jusqu’à ce qu’un coursier n’arrive et ne lui annonce la requête de Jaekar de la rencontrer. Bien que son esprit soit tourné vers les questions concernant ce fait survenu la nuit dernière, elle ne mit guère plus de quelques secondes avant de fournir une réponse à l’envoyé et de le laisser repartir pour l’annoncer au concerné. Reprenant la dégustation de la collation matinale, elle prit des forces pour affronter la journée qui se profilait.

Se rendant à son office de Drivo, elle s’occupa des différentes missives reçues avant de se pencher sur les premières ébauches de propositions qui seraient faites pour la grande séance qui s’annonçait. Lorsque le soleil s’approcha de son zénith, elle s’employa à retourner à son hôtel particulier pour se préparer afin de recevoir Jaekar. Faisant préparer la salle dans laquelle elle s’était trouvée avec les siens le matin même, la sénatrice y accueillit le jeune Veltheon lorsque ce dernier se présenta à elle, guidé par l’un de ses serviteurs. Il la salua d’une joie qui lui était propre mais qui semblait trahir la satisfaction de la nuit qu’ils avaient partagée. Conservant un léger sourire de convenance, Rhaenys le toisa avec une dureté certaine lorsqu’il se mit à jouer sur les mots en faisant écho à cette intimité qu’il avait réellement et soigneusement découverte.

- Sois le bienvenue Jaekar Veltheon. Je t’en prie, prends place, répondit-elle en lui indiquant l’un des sièges entourant la lourde table ouvragée. Nous avons en effet des affaires sur lesquelles nous devons échanger, commença-t-elle tandis qu’elle prenait soin de s’asseoir de l’autre côté de la table. Tu n’es pas sans savoir que les récents évènements ont grandement perturbé le fonctionnement de Valyria et ont de fait grandement ralenti l’avancement de la conquête totale de l’île aux Cèdres. Je souhaite savoir ce qu’il en est concernant les marins devant être recrutés pour constituer une flottille et qu’en est-il de la discussion que tu devais entretenir avec ton parent Raevor Veltheon ?




Jaekar Veltheon
Jaekar Veltheon
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Tandis qu'elle se dressait encore debout face à lui, Jaekar apprécia la vue plus que flatteuse que Rhaenys offrait à lui. Rien ne valait ce léger regard dur et désapprobateur tandis qu'il lui adressait son plus beau sourire. Aussi belle de jour, apprêtée et impitoyable, que de nuit, déshabillée et cédant à la tentation. Tandis qu'il s'asseyait, le jeune marchand ne put s'empêcher de remarquer qu'il était décidément fort agréable de la voir par au dessus, presque autant que de dos. Il nota avec attention l'effort qu'elle mettait à s'asseoir face à lui et de garder une rigueur presque professionnelle. Une telle candeur en était presque touchante et bien loin de leurs aventures nocturnes. Cependant, Jaekar n'en perdait presque pas le Nord et fut rappelé à la raison première de leur rencontre de ce jour: les affaires. Encore et toujours, la faim insatiable, la folie presque de sang pur, de Rhaenys pour la conquête de Velos.

Tu le sais déjà après nos derniers échanges, j'étais à Velos pendant de nombreux mois. Je peux comprendre que ton attention ait pu être retenue ailleurs dernièrement. J'ai effectivement travaillé avec mon grand oncle à renforcer sa position sur l'île aux Cèdres, aussi bien dans les territoires valyrien que ghiscari. Raevor a été d'une grande générosité en m'offrant le contrôle de ses opérations.

Le vieux dégueulasse ne s'intéressait plus aux affaires depuis de nombreuses années. Seuls quelques employés fidèles et compétents avaient permis à l'armateur de se maintenir à flots, et même engranger quelques bénéfiques. Raevor ne pensait plus qu'à tremper ce qui lui tenait lieu de virilité dans son épouse, bien trop jeune pour être honorée d'un tel homme. Obsédé par l'héritage, les derniers membres mâles de la famille étant disparues, il ne cherchait qu'à féconder tout ce qu'il pouvait. La morale n'aurait pas condamné un tel acte, sa jeune fille de dix huit aurait certainement vu la visite de son ancêtre de paternel dans sa couche. Il s'était contenté de l'offrir à Jaekar.

Il m'a aussi accessoirement proposé d'épouser ma cousine, chose qu j'ai refusé. Bien qu'on dise qu'elle ait appris certains choses au temple de Meleys avant d'en être retiré et... Enfin ! J'ai pu acquérir et armé cinq trières et mettre en construction dans les chantiers un dromon, nos navires voyagent aussi que les côtes de l'Empire Yi-ti ou les Îles Basilic! Un véritable succès pour les Veltheon, même s'il nous reste encore bien du chemin à parcourir. Une dizaine de boutres, presque autant de galères, ne suffisent pas à se valoir d'une domination.

A vrai dire, c'était bien suffisant pour embêter tout navire qu'ils auraient souhaité aborder. N'étant pas sûr que Rhaenys apprécierait de savoir que ses hommes arpentaient les mers plus pour s'enrichir sur le dos des autres que vraiment par le commerce, Jaekar se garda bien de s'en vanter. S'il ne risquait pas de conquérir à Velos à lui tout seul, il pouvait facilement se montrer une épine dans le pied de Ghis pour renforcer leur garnison. A vrai dire, il n'avait pas même pas annoncé le plus beau.

J'ai les fonds pour armer une autre dizaine de navires, peut être plus en comptant l'attrition naturelle de la concurrence. En d'autres termes, la piraterie et la saisie des bateaux joueraient un rôle important dans cette affaire. Les marins savent également que nos salaires sont élevés et les possibilités d'avancement réelles. Nombre d'anciens militaires ont rejoint nos rangs. Aussi bien des véritables transfuges de la marine ghiscari que valyrienne que des corsaires et autres soudards occupaient les navires Veltheon. Trois cent ou quatre cents hommes pourraient répondre à l'appel si une grande expédition devait se préparer. Aussi bien de Velos que de Ghozaï...

Jaekar se tut avant de reprendre : Aurais tu besoin des services des Veltheon ? Il t'en coûterait cher. Mais pour toi, je veux bien consentir à certains efforts.




Rhaenys Haeron
Rhaenys Haeron
Sénatrice

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Heure du crime, quadrant Nord de Valyria, 10eme mois de l'an 1067
La poitrine de Rhaenys se souleva longuement avant de laisser l’air s’expulser doucement de ses poumons. Malgré le détachement et la froideur affichés sur ses traits, autant que transparaissant dans le moindre de ses gestes, Rhaenys ne pouvait que difficilement empêcher son regard de détailler Jaekar. Ces boucles brunes si longuement créatrices de tentation qu’elle avait pu enfin pleinement sentir leur contact sous ses doigts. Ce corps caché sous ces parures qu’elle avait pu explorer de ses mains ou de ses lèvres. Mais ce sourire insolent -aussi charmant pouvait-il être- lui rappelait que la nuit précédente n’avait été qu’un instant suspendu dans le Temps où tout deux avaient laissé l’autre pénétrer cette armure qu’ils revêtaient à la lumière du jour. A cet instant il était désormais nécessaire de s’assurer que les défenses balayées par les caresses étaient de nouveau fonctionnelles et solides, l’heure était aux rapports commerciaux et rien de plus. Ne perdant pas de vue la direction qu’elle devait suivre la marchande s’employa alors à questionner Jaekar sur l’avancement des tâches qu’elle lui avait demandé d’accomplir. Elle connaissait les qualités du jeune homme mais elle espérait que ses défauts ne lui feraient pas regretter d’avoir placé de l’or sur lui.

Lorsqu’il prit la parole, elle l’écouta attentivement. Débordant d’énergie, Jaekar Veltheon pouvait aisément s’amener à papillonner en tout sens bien que pour grande partie, cet apparent chaos n’était jamais pleinement dénué de calculs. Des lunes durant il avait été absent de la capitale et s’il aurait pu oublier ce qu’elle lui avait demandé, il était parvenu a accomplir quelques besognes pour lesquelles la Haeron comptait bien obtenir des avantages afin d’accélérer l’accomplissement des ses objectifs. Voir un Veltheon s’élever, c’était prendre le risque que Valerion en tire le moindre bénéfice. Pour autant, le renforcement de la position de l’oncle de Jaekar sur l’Île aux Cèdres s’était détourner l’attention des Naehrys vers un nuisible qui les occuperaient un temps. Elle hocha légèrement la tête, le laissant poursuivre. Lorsqu’il lui annonça avoir refusé la proposition de mariage offerte par son oncle, Rhaenys haussa un sourcil de surprise avant de se reprendre. Un piège opportuniste apparent dans lequel Jaekar s’était bien gardé de tomber. Etait-ce de la satisfaction qu’elle ressentait ? La jeune femme chassa cette pensée de son esprit pour se concentrer sur les chiffres qui lui étaient présentés : dix navires, marins expérimentés, plusieurs centaines d’hommes prêts à répondre à l’appel.

Les dernier mots de Jaekar arrachèrent un demi-sourire à Rhaenys avant qu’elle ne passe doucement une main sur sa nuque.

- Je dois dire que ce que tu viens de me présenter m’impressionne, tu sais être efficace et tu montres que la pomme ne tombe jamais bien loin de l’arbre.

Il lui confirmait qu’elle avait fait une bonne mise sur lui. Pour le moment.

Combien de temps leur association tiendrait-elle ? Les hommes savaient quel visage commandait mais combien d’entre eux continueraient à suivre la voix de Jaekar si l’or ne les satisfaisaient plus ? Certains pouvaient être tenus par le poids de leur bourse, d’autres par la promesse de gains au travers de pillages, d’autres par des terres. Elle laissa ses paupières se clore l’espaces de quelques battements de cœur. Les récompenses devraient être proportionnelles aux accomplissements de chaque homme obéissant aux ordres et l’acquisition de leur loyauté serait totale. Elle braqua à nouveau son regard sur lui lorsqu’il reprit la parole.

- Je sais ce qu’il en coûte de traiter pour quelque sujet que ce soit avec un Veltheon. Cette flottille est pleine de promesse et je ne demande qu’à la voir en action… Quels sont ces efforts auxquels tu voudrais bien consentir, Jaekar ? demanda-t-elle en posant ses coudes sur la lourde table de bois, se penchant légèrement en avant.




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