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Vaenyra Menaleos
Vaenyra Menaleos
Mage

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Autant en emporte le vent Petit brise chsse la pluie.

Quartier des Entrepôts, An 1067 mois 6 PP

Une brise bienvenue soulageait Valyria. Si Aegarax était le dieu des dragons, il devait également être le seigneur du vent. De fait, peu importait à Vaenyra quelle divinité était responsable de ce boheur tant Vaenyra lui était reconnaissante. Le soleil de plomb s'acharnait à lui ôter toute énergie. Toute originaire de Volantis qu'elle était, la belle mage n'avait jamais su s'adapter au climat aride de Valyria. La fraîcheur iodée de l'océan lui manquait ainsi que la moiteur chaleureuse descendue du fleuve. Au cours des années passées, Vaenyra s'échappait souvent sur les côtes pendant qu'elle servait le grand temple de Carraxès. Pourtant, le littoral de la péninsule ne ressemblait en rien à l'estuaire de la Rhoyne. De totues façons, elle se définissait pas comme une fille de la mer mais simplement de l'eau.

Tandis qu'elle déambulait entre les entrepôts du quartnier nord, Vaenyra tenait plus de l'ardeur du volcan que de la platitude calme de l'océan. Depuis la prise de pouvoir de Jaenera, la nouvelle archimage se sentait étrillée par les conséquences de ses actes et ses nouvelles responsabilités. Surtout celles tragiques des premières, loin d'être pleinement acceptée. Si Vaenyra pleurait Heryia, elle se rassurait en pensant au choix de sa soeur d'armes. Au contraire, elle buvait la lie amère de la responsabilité en pensant à Aemond et sa fin tragique. Son élève n'avait fait que suivre sa mentor dans un acte politique délibéré et dangereux. Ce qui n'aurait dû être qu'une simple remontade s'était transformé en une explosion de violence tragique pour le jeune homme. Aemond en payait le prix par la seule faute de Vaenyra.

Plus jamais.

Tel était le credo de l'archimage. Elle ne désirait plus participer à de tels actes, ou tout du moins en entraînant d'autres moins préparés. Jaenera aurait dû refuser l'aide d'Aeranys et Aemond. Ils n'étaient pas prêts. Seuls les plus expérimentés des leurs auraient dû combattre Talaegar, tout puissant fût il. Vaenyra s'était jetée corps et âme dans l'étude de la discipline dont elle était désormais la maîtresse. Le Magister l'avait abasourdie à travers des savoirs majestueux de cette magie. Vaenyra voulait désormais être prête. Prête à s'imposer si Jaenera devait à nouveau mettre en danger l'intégrité, et surtout les élèves, du Collège.

C'était d'ailleurs la raison même de la présence de Vaenyra dans ces quartiers de la ville. Une fois son rôle établi et son autorité assise en tant que archimage, elle avait décidé d'étendre encore son savoir. Elle avait contacté Rhaegar Valineon, ce rustre aux talents commerciaux indéniables, et exigé de lui de trouver certains ouvrages. A vrai dire, la lettre de la Mage ne laissait aucun doute sur ses ordres ainsi que la somme rondelette promise en échange.

Pour l'occasion, Vaenyra avait délaissé ses éternelles robes logues et autres toges. Elle portait une tunique bleue courte à mi-cuisses, digne d'un coursier, réhaussée d'une ceinture verte. Ses mollets étaient solidement maintenus par les arabesques de cuir d'une paire de sandales. La mage tirait sa plus grande fierté de sa longue natte ornée d'un ruban de soie turquoise. Sa chevelure aux teintes rousses retrouvait enfin une longueur acceptable après sa folie sur les marches du Sénat. Ainsi coquette et apprêtée, la jolie Volantis était pensive alors qu'elle approchait le point de rendez vous. Sa déambulation dans les rues de la cité lui déchirait le coeur. Elle ressentait un profond vide et un manque de sens dans sa vie. Le poids de la culpabilité donnait un goût de cendres à ses nouvelles responsabilité. Elle s'était détournée de la mort de son frère et de sa quête de vérité. Au delà il lui manquait une raison de vivre et de s'épanouir. Vaenyra en souffrait.

Arrivée enfin au point de rendez vous, l'archimage hésita. Nulle trace du marchand borge et de son odieux sourire torve. Avec un soupir, Vaenyra se retourna et s'arrêta nette. Un grand escogriffe aux cheveux bruns s'approchait d'elle, dominannt aisément son maigre mètre soixante. Elle leva fièrement son petit menton pointue pour compenser et sourit avec charme. Ne se laissant pas démonter, la mage passa ses pouces dans sa ceinture, non loin de l'épingle prête à faire couler son sang si jamais elle devait en arriver là. D'une voix assurée, elle interpella le nouveau venu/

Exuses moi étranger. Tu n'es pas l'omme que j'attendais. N'aurais pas tu vu un jeune homme borge sur ton passage ? J'avais rendez vous avec lui.





Daelarys Nadresyon
Daelarys Nadresyon
Citoyen

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Les nouvelles n'étaient pas bonnes. Tout du moins, cela semblait être le cas. Rhaegar était parti dans l'urgence et avait fait transmettre à Daelarys une cassette de bois avec une missive. L'écriture tremblante et les plis du papier montraient sa précipitation. Il n'avait pas expliqué les raisons de son départ mais il ne fallait pas être oracle pour savoir qu'une catastrophe venait d'avoir lieu. De plus, après plusieurs semaines en mer sans avoir la moindre nouvelle de la terre ferme, le Nadresyon avait appris dès son arrivée qu'un nouveau Magister avait pris la place du vieux Talaegar. Valyria devait, une fois de plus, être en plein bouillonnement. Mais il n'avait pas eu le temps d'en apprendre plus : dès son retour au port de Mhsya Faer, un messager était venu lui transmettre le paquet du Valineon.

Daelarys avait alors préparé un cheval, son équipement, la cassette et avait entrepris un voyage de deux semaines. Rhaegar était un ami suffisamment important pour que le marin s'exécute sans le moindre questionnement. Le Valineon avait besoin de son aide, et le Nadresyon serait là pour lui. S'il avait bien calculé son voyage pour arriver deux jours avant la date du rendez-vous, il n'avait pas prévu la pluie antédiluvienne qui s'était abattu à quelques jours de marche de Valyria. Son voyage en fut retardé. Il dû alors écourter ses nuits et rallonger ses journées, malgré un cheval qui fatiguait autant que lui.

Durant son long trajet, il contempla le paysage. Les champs étaient blondis par la moisson approchant et un vent léger venait faire onduler cet nappes d'or qui s'étalaient à perte de vue entre les pins parasols et les oliviers. Il observa les paysans s'occuper de leurs récoltes à venir, chérissant chaque pousse et priant les dieux de leur offrir de quoi payer la cité, vendre et nourrir leur famille. Cette année, la moisson serait riche. Plus on s'approchait de Valyria et plus la fertilité des terres était évidente. Au sein de la lave refroidie et des cendres, la nature semblait s'abreuver du plus pur des éléments. Si le feu détruisait tout sur son passage, les sols, quant à eux, faisaient émerger la vie par delà les affres des volcans. Non loin de la cité-mère, l'écrin de verdure s'offrait aux yeux émerveillés du marin, pourtant habitué. Mais rapidement, il dû mettre de côté ses contemplations.

Il avait scrupuleusement compté ses jours et les avait noté sur un petit morceau de parchemin glissé dans sa sacoche. A l'approche du point de rendez-vous, il fut soulagé de constater qu'il arrivait en temps et en heure. Sur le quai des entrepôts, il descendit de sa monture et décrocha la cassette fixée sur la croupe de l'animal. Il la posa par terre quelques instants, s'étira et caressa l'encolure puis le chanfrein du cheval épuisé. Celui-ci méritait bien quelques jours de repos sur une litière toute fraîche. Daelarys sorti la missive de son camarade de la poche et en relu les quelques mots griffonnés. Le paquet était destiné à une certaine Vaenyra Menaleos, une mage avec qui Rhaegar avait visiblement fait affaire. La cassette contenait les ouvrages précieux dont elle avait besoin. Le Valineon avait décrit rapidement son acheteuse à travers un caractère insipide et une arrogance à toute épreuve. Un sourire se dessina sur ses lèvres ; il ne serait pas difficile de l'identifier.

Épuisé par son voyage mouvementé et sans avoir eu le temps de faire une pause, il grogna et souleva le coffre puis s'aventura dans la zone indiqué par le marchand. D'un simple coup d'oeil, il la repéra. Elle faisait tâche au milieu des marchands grisés par la crasse des tâches ingrates dont ils avaient la charge. Daelarys était toujours vêtu de son armure et ressemblait plus au soldat qu'il était plutôt qu'au rôle de coursier qu'il avait temporairement revêtu. Vaenyra était belle. Sa peau laiteuse contrastait avec sa chevelure aux reflets de cuivre et ses prunelles témoignaient d'une certaine vivacité. Le choix des couleurs de sa tenue ne faisait que rehausser chacune des teintes qui faisaient d'elle une beauté toute particulière. Il ne put s'empêcher de voir les rayons du soleil passer à travers les minces étoffes qui couvraient son corps, révélant ainsi, par des jeux d'ombre et de lumière, plus qu'il n'aurait fallu.

Le marin s'approcha et la mage l'interpella avec l'assurance d'une personne méfiante.

- "Dame Menaleos, je me trompe ?" - il posa la cassette en marqueterie de bois à ses pieds - "Je suis Daelarys Nadresyon. Rhaegar Valineon m'envoie te remettre l'objet de votre marché. Il est retenu par une affaire urgente et te prie de l'excuser de cette déconvenue."

Vaenyra Menaleos
Vaenyra Menaleos
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Vaenyra ne pensait pas voir l'homme s'arrêter. La plupart étaient des marchands pressés au plus comptant et les autres appartenaient à la très peu distinguée caste des débardeurs. Elle eut pourtant l'agréable surprise de le voir répondre à son invective. Il la gratifia de ce regard animal et intéressé que la plupart des hommes lui réservait. Vaenyra se savait attira et ne se laissa pas démonter pour autant. Au contraire, il était rafraîchissant d'être considérée à nouveau comme une femme désirable et non seulement comme l'archimage Menaleos. Croisant ses bras sous sa maigre poitrine pour la mettre en valeur, Vaenyra rejeta sa tête en arrière pour regarder l'étranger droit dans les yeux avant de laisser ses yeux le détailler sans vergogne.

A vrai dire, Vaenyra était surprise de sa mise. Elle reconnaissait aisément le soldat en lui, tant à sa tenue qu'à sa façon de se tenir. Il avait la même stature féline et confiante que son père ou feu son frère. Au delà de ses orirgines étrangères indéniables, Vaenyra hésitait quant à la raison de sa présence dans le quartier nord. Certes les patrouilles de la Iere n'étaient pas rares mais les soldats s'aventuraient rarement seuls dans les entrepôts. De plus, l'armure poussiéreuse et la mise négligée du guerrier trahissaient un déplacement long et récent. Heureusement, l'inconnu répondit rapidement à ses hésitations et Vaenyra tiqua. Silencieuse une longue seconde, elle finit par répondre machinalement:

Archimage Menaleos à vrai dire., avant de reprendre :Mais si tu es un ami de Rhaegar, tu peux m'appeler Vaenyra. Il ne se gêne pas pour le faire.

Quelque chose la dérangeait dans le phrasé de Daelarys. Ce n'était pas son accent, outrageusement neutre. Penchant la tête sur le côté, Vaenyra pensa à sa propre voix, toujours chantante et dansante dans le parler de Volantis. Ses origines la trahissaient dès lors qu'elle desserrait les lèvres. Le seul effort qu'elle avait consenti était d'adopter la façon bien particulière de parler de la noblesse. Oh ! Ainsi donc elle trouvait l'origine de son trouble. Daelarys s'exprimait comme un membre de la haute société valyrienne. Recentrant son attention sur le soldat, Vaenyra le détailla.

Rien en lui ne laissait deviner une ascendance ne serait ce que vaguement valyrienne. Sa peau tannée par le soleil s'accordait parfaitement à ses cheveux bruns, dorés par le sel. Ses yeux présentaient une teinte ocre exotique, ou tout du moins changeante. Même sa carrure et ses muscles, qu'elle voulait bien dessinés sous son armure, tranchaient avec la grâce élancée des Valyriens. S'apercevant qu'elle rêvassait, Vaenyra sursauta et coupa court à ses observations. Il attendait probablement une réponse d'elle. Aussi elle détourna le regard, légèrement rouge, et décroisa les bras :

Ainsi ce rustre de marchand charge ses propres amis des sales besognes.... Merci pour ta
générosité à son égard. J'espère qu'il t'en sera reconaissant.
fit elle remarquer avan de demander d'une voix gourmande: Maintenant que les présentations ont été faites, puis-je avoir mon dû ?  

D'autorité, Vaenyra arracha le paquet des mains de Daelarys et le soupesa. Alors qu'elle commençait déjà à l'ouvrir avec un sourire affamé, elle leva les yeux vers le coursier improvisé:

Pardonnes mon indiscrétion, mais je ne peux pas m'empêcher de remarquer que tu sais t'adresser à une noble dame. Je doute que tu sois un mercenaire au service de Valyria et encore moins un vulgaire soldat de seconde zone. Pourtant, entre toi et moi, tu es aussi valyrien que je suis ghiscari et tu ne portes pas le nom d'une des Quarante. Qui es tu Daelarys Nadreyson ?



Daelarys Nadresyon
Daelarys Nadresyon
Citoyen

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La fatigue accumulée commençait à se faire cruellement ressentir. Il mourrait d'envie de se retirer pour aller prendre un bain puis se coucher dans des étoffes propres et parfumées. Il en avait eu assez de dormir dans sa cape de laine sur quelques peaux de mouton avec pour seul oreiller, une seconde cape repliée sur elle-même. Même sa mince chambre à la caserne de Mhysa Faer lui semblait être d'un confort incomparable comparé à ses campements de fortune. Même si, d'habitude, il aimait dormir à la belle étoile et voir le ciel s'éteindre chaque soir, il l'appréciait sans pluie. Hors, il avait passé la moitié de son trajet à dormir dans l'humidité à cause des précipitations.

Mais il restait là, devant la mage. Il ne parvenait pas à faire demi-tour en la laissant se débrouiller avec une histoire qui ne le regardait pas. Sans doute était-ce le caractère bien trempé de la jeune femme qui l'empêcha d'aller se lover dans les bras de son lit. Son attitude désabusée et hautaine collait avec l'image que Rhaegar lui avait décrit dans sa lettre. Daelarys ne put s'empêcher de dissimuler un léger sourire. Le ton employé pour corriger sa manière de l'appeler et pour railler au sujet de son comparse l'amusa d'autant plus. Il lui sembla presque que sa désinvolture n'était qu'une façade bâtie pour mieux se faire respecter. De ses yeux bleus, il suivit attentivement le regard de Vaenyra et il nota qu'elle le détailla mentalement. Que pensait-elle de lui ? Que voyait-elle en lui ? Qui croyait-elle qu'il était ?

Arrachant le colis des mains du marin, la mage soupesa son butin après avoir déversé son poison sur le pauvre Rhaegar qui n'avait certainement que peu d'intérêt pour elle, si ce n'est sa la fortune dont elle disposait et qui lui permettait de tels achats. Puis, elle interrogea le Nadresyon sur son identité. Il haussa un sourcil. Daelarys fut alors tiraillé entre l'agacement et l'amusement. Ainsi, l'archimage avait percé une petite facette de sa vie. Son éducation l'avait trahi, malgré un physique à l'opposé de ce qui se faisait de mieux dans la construction identitaire valyrienne. Il croisa alors les bras et l'observa déballer sa précieuse cargaison.

- "Un ami ne demande pas de compte, Archimage. Et je n'ai aucunement l'intention de réclamer une quelconque reconnaissance. " - fit-il tandis qu'il leva la tête dans un signe de fierté. Il s'approcha d'elle et alors qu'elle ouvrait le coffre pour mieux en admirer le contenu, il posa la main sur le couvercle, manquant de lui coincer les doigts. - "Je te trouve bien curieuse Vaenyra. Savoir parler aux nobles dames n'est pas l'apanage des Quarante et il me semble que ta question frôle l'incorrection. Je suis pourtant bien un vulgaire soldat de seconde zone, un marin d'ailleurs."

Il n'aimait pas qu'on le regarde à travers le spectre de son père. Daelarys rêvait sa propre gloire, bâtie à sa seule force et il voulait qu'on se souvienne de lui pour ce qu'il était et avait accompli, et non parce qu'il avait été le fils, illégitime, d'une Lumière. Il se tâta quelques secondes sur l'envie d'en dire plus. Il se ravisa sur sa volonté de garder le silence. Tôt ou tard, elle finirait par l'apprendre. Il craignait que son refus de se présenter sous son nom de naissance ne soit vu comme une insulte aux Cellaeron. Une de plus. Il soupira longuement.

- "Cellaeron est mon nom. Mais on m'appelle plus généralement Nadresyon. Et je préfère qu'il en soit ainsi. La bâtardise ne doit pas entacher l'héritage familial et mes actes sont reconnus comme étant de mon fait et non celui de toute une lignée." - ajouta-t-il avant de retirer sa main pour laisser l'archimage profiter de son son marché.





Vaenyra Menaleos
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Vaenyra sourit doucement en entendant Daelarys faire état de la vision de l'amitié. Douce qu'il affichait. La nature même de l'humain était de de demander des services, s'arranger pour ne jamais être redevable et que les autres le soient en retour. Avant peu Daelarys aurait besoin d'aide et serait vers son bon vieil ami Rhaegar, à qui il avait justement rendu service. La mage ne doutait pas que le marchand pèserait le pour et le contre, l'éclat de la cupidité dans son unique oeil plein de morgue. Le Valineon lui semblait de nature assez souple pour accepter de donner un coup de main à un ami, mais à nouveau Daelarys serait son obligé. Ainsi était la roue des relations humaines. Pourtant, Vaenyra était touchée par la foi de Daelarys. Son père et son frère tenaient des propos similaires quand ils parlaient de l'armée et sa fraternité. Avant que les restes d'Hogear ne nourrissent les vers sous les murs de Tolos et que Morear tourne le dos à la tradition Menaleos.

Elle fut ramenée bien à la réalité lorsque les mains de Daelarys se refermèrent sur le couvercle du coffret, l'empêchant par la même occasion de se délecter de ses nouvelles possessions. Vaenyra leva un regard agacé vers le soldat. Les Menaleos étaient de vulgaires nobliaux, probablement dans le dernier quartile des Quarante. Pourtant, c'étaient bel et bien par leurs manières, leur façon de s'exprimer - et accessoirement leurs dragon - qu'ils se distinguaient de la masse populaire. La mage pinça son joli nez et releva la tête vers Daelarys droit dans les yeux. Elle ne connaissait pas ses origines mais l'exotisme de ce regard et sa carrure lui rappelaient que trop bien la chaleur des bras de son frère. Intimidée par cette sensation - et nullement par l'entreprenant coursier d'un soir, Vaenyra recula d'un pas avant qu'il n'ait pu de conclure.

Tandis que Daelarys libérait enfin le dû de Vaenyra, un sourire triomphant se dessina sur les lèvres de celle-ci. En dévoilant son identité, il ne faisait que confirmer sa théorie tout en se contredisant. La mage ne dit et ouvrit le coffret d'un air distrait. La présence du soldat la dérangeait tandis qu'elle caressait du bout des doigts les parchemins et autres vélins rangés avec précision. Au moins Rhaegar démontrait il un certain respect des marchandises qu'il transportait. Vaenyra mordilla ses lèvres, essayant de déchiffrer les quelques titres visibles. Satisfaite, elle fit claquer le petit coffret.

Ne crois pas que je déteste l'armée de métier. Les Menaleos ont été de grands serviteurs dans la Iere puis la VIeme armée. Mon frère est... tombé à la bataille de Tolos comme tant d'autres valeureux valyriens. Vaenyra détestait demander pardon et pourtant... Je suis désolée si j'ai pu donner l'impression de t'insulter. Tu dois bien avouer que la majeure partie des troupiers n'ont aucune éducation et auraient bien du mal à m'accorder le respect voulu, mage comme noble dame.

Vaenyra détailla longuement le soldat poussiéreux, bâtard fier d'un des hommes les plus influents de Valyria. Elle ne connaissait tout simplement pas son existence jusqu'à aujourd'hui. Si la mage aurait dû imaginer un fils digne de Baelor, cela aurait été un maigre obèse, perché sur deux quilles malmenées par son poids, aussi sirupeux et chauve que son père. Daelarys avait le mérite d'avoir une carrure d'ours et la beauté exotique de sa mère. D'humeur joyeuse, prompte à échanger - qui plus est avec un homme de si noble ascendance - Vaenyra lui offrit un sourire minaudant.

Tu as l'air d'avoir fais du chemin pour me faire parvenir ce coffret Daelarys. Laisses moi t'inviter et mangeons quelque chose ensemble. Qu'en dis tu ? Tu pourras me parler de ton parcours, je suis curieuse d'entendre à propos du Nadreyson, soldat de jour, coursier la nuit.


Daelarys Nadresyon
Daelarys Nadresyon
Citoyen

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Archimage Menaelos... Son rang n’était pas anodin et cela signifiait une puissance certaine. Daelarys ne pouvait être autrement qu’admiratif. Puis, la remarque concernant Rhaegar le fit sourire. Visiblement, leurs deux caractères s’étaient entrechoqués tels deux boucs voulant se prouver mutuellement quelque chose. Ce caractère bien trempé la rendait d’autant plus séduisante. Et dieu sait que le Nadresyon aimait les fortes têtes. Il les aimait car elles ne se laissaient pas faire, ne se laissaient rien dicter et étaient généralement des électrons libres. Ces personnes étaient de celles qui ne ployaient pas face à l’adversité. Mais elles étaient de celles qui avait vécu des instants difficiles et qui cachaient une peine constante derrière une façade en apparence inébranlable. Qu’as-tu traversé, Vaenyra.. ? – pensa-t-il.

Puis, elle mentionna la douloureuse Tolos. Ainsi, elle avait perdu son frère à la bataille. Peut-être avait-il combattu à ses côtés ? Et si son frère avait fait partie de la charge qui lui-même avait lancé sur les ghiscaris ? Était-il responsable de la mort de celui-ci ? Il tenta de chasser cette idée de ses pensées mais les images des habitants de Tolos et de ses camarades morts au combat ne cessaient de revenir en boucle. Jamais il n’oublierait ces civils affamés, ni ces visages parfois partiellement entiers des soldats déchiquetés par les forces de Ghis. Il avait pourtant traversé plusieurs conflits, été envoyé sur le front à maintes reprises, mais l’amertume de cette bataille peinait à s’estomper. Il évita alors soigneusement d’évoquer celle-ci. Il se contenta d’une maigre formule de politesse pour cacher sa peine.

- « Pardonne-moi pour ton frère Vaenyra. »

Il ne releva pas sa remarque sur l’éducation des troupiers. Pourtant pleine de véracité, il s’en trouva légèrement offusqué. Il avait soit, reçu une éducation de haut rang, il n’en restait pas moins un soldat avec les mêmes manies que ses camarades issus du peuple. D’ailleurs, il oublia ses propos dès lors que celle-ci lui proposa d’aller manger. Depuis plusieurs jours déjà, Daelarys s’était alimenté de quelques portions savamment dosées pour qu’il puisse tenir le trajet et il mourrait d’envie de dévorer un repas complet à la sauce valyrienne.

- « Tu tombes à point nommé. Je souhaitais te le proposer également. Je connais un très bon endroit où déguster des mets raffinés, à l’écart des regards et de toute cette cacophonie. » - il attrapa délicatement le coffre en bois, le subtilisant au contrôle de Vaenyra – « Laisse-moi au moins te transporter ceci. Nous ne sommes pas loin mais je m’en voudrais que tu ne te fatigues pour rien. » - fit-il en souriant. – « Tu me suis ? » - ajouta-t-il doucement tout en lui tendant une main pour l’inviter à se joindre à lui.

Il s’engagea alors tranquillement dans les rues du quartier marchand. Le duo s’engouffra dans un brouhaha caractéristique du Quadrant Nord, tandis que le cheval du soldat fut laissé aux bons soins d’une écurie près des entrepôts. A son retour, sa monture serait prête à reprendre le chemin inverse. Daelarys connaissait ces rues par cœur. Il y avait déambulé de nombreuses fois, lorsqu’il avait besoin de se fondre dans la masse pour mieux réfléchir. Il s’y était toujours senti en sécurité. Son regard avait parfois longuement observé les tisserandes qui filaient la laine, lui rappelant alors vaguement sa mère. S’il n’avait que des bribes de souvenirs de celle-ci, il ne pouvait parfois s’empêcher de penser à elle. Si son père n’avait jamais appris sa naissance, il serait sans doute devenu tisserand lui-même, ou bien marchand. Il ne le saurait jamais.

Ils arrivèrent dans une allée poussiéreuse et encombrée de caisses en bois, puis, ils passèrent sous un porche en mauvais état. Cela aurait pu ressembler à un guet-apens ou une mauvaise blague, mais dès lors qu’ils traversèrent la galerie à l’abandon, ils débouchèrent sur un atrium décoré de mosaïques fines et délicates. Une immense glycine protégeait les occupants d’un soleil de plomb et le parfum des fleurs embaumait l’air ambiant. Il y faisait frais et le calme soudain qui s’imposait face à la cacophonie des rues adjacentes délivrait un apaisement presque immédiat. Un bassin parachevait le décor bucolique de la petite échoppe. Des nénuphars et des lotus flottaient à la surface tandis que quelques poissons gobaient les insectes qui se posaient au-dessus d’eux. Au loin, quelqu’un semblait jouer de la lyre. Daelarys se tourna vers la mage.

- «  Cet endroit est peu connu, pourtant, on y sert les mets les plus délicats de tout le Quadrant Nord. On y trouve plusieurs variété de thés de Yi-Ti et de contrées encore plus lointaines, des fruits importés d’Asshaï, et des douceurs des quatre coins du continent. Est-ce que cela te convient, Archimage ? » - fit-il en lui glissant un sourire taquin.




Vaenyra Menaleos
Vaenyra Menaleos
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Si Daelarys tenait plus du soldat issu du rang que de son illustre père, Vaenyra devait bien admettre qu'il avait bon goût. Tout d'abord il l'avait surpris en se proposant de porter la caisse. Bien qu'elle ne soit pas lourde, la mage avait apprécié le geste et avait récompensé son chevalier servant d'un sourire mutin, les yeux étrécis par l'amusement. Cela lui rappelait le temps où son frère se comportait de la sorte. Elle avait repoussé le pincement à son coeur pour se concentrer sur Daelarys. Vaenyra ne connaissait pour ainsi dire pas le quartier et s'était demandé où il l'amènerait. Elle ne s'était pas attendue à une vulgaire taverne ou pire encore un de ces lieux dont le soldat avait le secret et où on exerçait le métier le plus ancien du monde. Chose étrange étant donné les moeurs libérées des valyriens, que le peuple y dépensait tant dans la honte et le stupre.

Vaenyra avait suivi de bon cœur Daelarys, heureuse d'être libérée du choix de leur destination. Elle risquait bien de les amener dans un restaurant quelconque aux plats fades et à la bière plus plate qu'une putain ghiscari. Pourtant elle déchanta bien vite en découvrant l'état de la ruelle où leurs pas les menèrent. Elle jeta un regard courroucé à Daelarys tandis qu'il la traînait de mauvaise grâce vers un porche ruiné. Était-ce le genre d'endroit où un soldat du commun se restaurait ? Certes, Vaenyra n'était pas la plus riche de Valyria, mais elle avait des standards! Piégée par le contenu du coffret toujours dans les bras de son hôte, mais également curieuse - et prompte à confronter Daelarys - elle suivit ce dernier. Arrivée d'un pas agacé, Vaenyra ouvrit la bouche pour laisser couler sa verve aiguisée. Pour mieux la refermer aussitôt tandis que son regard s'égarait sur la petite merveille que constituait le lieu.

En fille de Volantis, la mage s'agaçait aisément du manque de plantes et de décorations de la capitale. Les valyrien du Sud ne manquaient pas de bon goût et leur maîtrise des couleurs était chantée par monts et vents. Malgré tout, le maz'ruk - ou art floral - leur faisait défaut. Le climat aride de la Péninsule ne le permettait pas à moins de dépenser des montagnes d'or chez les Mages ou en jardiniers. Aussi voir un glycine étalait son feuillage autour d'une coquette petite cour ravissait Vaenyra. Elle ferma les yeux et prit une profonde inspiration, son nez se troussant de plaisir sous les arômes vineux et floraux des guirlandes violettes. Tandis que Daelarys chantait les éloges de l'échoppe, elle se tourna vers le bassin et y promena le bout de ses doigts. Un étrange sentiment de paix la traversa tandis que l'eau fraîche la faisait frissonner. Voilà bien longtemps que la mage ne s'était pas senti en phase avec son environnement.

C'est... merveilleux, Daelarys. souffla Vaenyra avant de se tourner vers le soldat: Tu ne cesses de me surprendre, soldat. Laisse-moi parfaire ton éducation, cela te changera de tes rations. Étant donné que tu n'as pas reconnu mes origines malgré cet accent roucoulant, permets de te plonger sur les rives de la Rhoyne.

Vaenyra commanda des spécialités régionales typiques de Volantis. La plupart n'étaient que des améliorations, en remplaçant souvent la viande par du poisson ou du crabe, de plats déjà présents à Valyria. Certains restaient des nouveautés, purement rhoynarde, et presque introuvables en dehors des principautés éponymes. Notamment une épaisse soupe de betterave accompagnée de crème aigre et de boeuf souvent servie avec une épaisse tranche de pain beurrée ou encore ce gâteau qui comprenait du gingembre, des cerises confites et des pignons. La mage s'amusa à faire fermer les yeux à Daelarys, maîtresse de son palais, et de lui faire goûter tour à tour chaque plat, accompagné de différents alcools: vins pâles, moelleux et même une liqueur de pêche ! Une certaine insouciance s'emparait d'elle alors que le temps passait et l'alcool montait.

Puis vint le temps du rappel et alors qu'elle versait adroitement une cuillère de bouillon de crevettes au persil entre les lèvres de Daelarys, elle se rappela son frère. Une image particulière s'imposa à elle, alors qu'il lui souriait fièrement dans son uniforme. Ses grands yeux pleins d'innocence semblaient la supplier de l'attendre. Vaenyra se souvint qu'elle s'était amusée à ses dépens des femmes exotiques qu'il découvrirait pendant la guerre. La mage se figea, soucieuse, et les traits tirés. Reposant la cuillère dans le bol commun, elle retourna s'asseoir et eut une moue triste. Pour se protéger des souvenirs, et des temps plus heureux que Daelarys avait la fâcheuse habitude de rappeler, elle attaqua alors tout en jouant avec un bout de pain dans sa main droite :

Dis moi Daelarys. Tu ramènes souvent les femmes que tu veux conquérir ici ? Je me demande bien quel numéro je porterai dans ton esprit une fois le repas terminé.


Daelarys Nadresyon
Daelarys Nadresyon
Citoyen

Autant en emporte le vent Petit brise chsse la pluie.

Quartier des Entrepôts, An 1067 mois 6 PP

Les choses prenaient une tournure étrange. Un savant mélange de douceur et d’épreuve. Daelarys se prêta au jeu de Vaenyra et ferma les yeux. Un à un, elle lui fit goûter les spécialités de Volantis, sa terre mère. Il était vrai qu’il n’avait pas remarqué son accent pourtant si évident. Sans doute avait-il été perturbé par autres chose… Les minutes qui s’écoulaient étaient devenues invisibles, le temps avait perdu tout son sens. Quelle heure était-il ? Seuls les dieux le savait, en cet instant. Le marin se laissait bercer par toutes ces saveurs sur son palais, mais également par le parfum qui flottait dans l’air. Enivrant. Ou bien était-ce l’alcool qui embuait doucement son esprit. Il avait eu l’impression d’être seul au monde avec l’enfant de Volantis. Puis, il n’eut pas le choix que de revenir à lui.

La mage sembla instaurer une soudaine distance entre eux deux et sa question fit sourire légèrement le soldat. Quel numéro portait-elle ? Emmenait-il ses conquêtes dans de tels endroits habituellement ? Etonnement, il se garda de faire une quelconque blague vaseuse dont il avait le secret. Daelarys ne fréquentait pour ainsi dire, que des catins. Elles étaient de celles qui ne s’accrochaient pas aux hommes de passage, ou tout du moins qui n’en avaient pas la possibilité. Elles étaient celles qui pansaient les plaies de sa colère, celles qui comblaient le vide affectif qu’il s’infligeait à lui-même, mais également celles qui disparaissaient sans jamais causer le moindre problème. Daelarys ne les aimait que pour leur beauté sauvage et leur présence nocturne. Elles ravivaient ses nuits passées sur la terre ferme. Rien d’autre. Ces filles du crépuscule étaient comme des lucioles dans la nuit. Elles n’éclairaient l’obscurité qu’une seule fois avant de s’éteindre dans l’ombre pour laisser place à une autre consœur.

Il se pencha doucement vers Vaenyra, posa ses coudes sur la table et cala son menton sur ses mains croisées. Ses yeux verts la fixèrent dans un instant qui paraissaient interminable.

- « Vaenyra, la compagnie d’une dame aussi noble et cultivée m’est assez peu coutumière. On ne peut amener n’importe qui dans un tel endroit. Il nécessite des sens avertis pour mieux en apprécier l’éther. »

Il se redressa sur sa chaise et la fixa en souriant. Puis il fit commander un thé provenant de Mantarys. On lui apporta alors un breuvage fumant dans une théière en verre transparent. Au cœur de celle-ci flottait une boule informe de lianes et de feuilles encore entremêlées. Daelarys diposa alors une tasse devant chacun d’eux.

- « Vois-tu, les apparences sont parfois trompeuses. Les marins sont parfois des imbéciles enrobés dans une épaisse couche d’habitudes ingrates, elle-même façonnée par des années au sein de l’armée. Mais, lorsque l’on décide de la briser, on découvre, parfois, des personnes bien différentes de ce qu’elles voudraient laisser paraitre. »

Les yeux du Nadresyon glissèrent lentement vers la théière. Lentement, la boule végétale se dénoua. Les pétales orangés d’un souci ses révélèrent à mesure que les minutes s’égrainaient. Tandis que la fleur nouée s’ouvrait, un parfum de thé vert fleuri s’éleva.

- « Un peu comme ce souci noué avec du thé vert et du jasmin. »

Il versa alors doucement le liquide fumant dans chacune des tasses puis il posa de nouveau son regard sur l’archimage. Les rayons du soleil qui filtraient à travers la glycine vinrent subrepticement se refléter sur sa peau laiteuse et au grand plaisir de Daelarys, virent révéler les reflets de feu de ses cheveux. Rhaegar s’était donc bien gardé d’évoquer la beauté flamboyante de celle qui avait été une véritable épreuve de patience…

- « Dis-moi, Vaenyra, aimes-tu l’océan ? » – fit-il avec un sourire mesquin, tandis qu’il se cala au fond de son siège.

Une légère brise vint secouer les glycines qui reposaient silencieusement au-dessus de leur tête et quelques pétales s'en détachèrent, se laissant lentement glisser vers le sol. L'un d'eux s'accrocha aux cheveux de la jeune femme. D'un geste doux, Daelarys se redressa et s'approcha d'elle pour retirer cet intru de sa chevelure flamboyante. Délicatement, il attrapa le pétale, prenant bien soin de ne pas tirer sur l'un des cheveux, puis il le posa sur la table avant de se rasseoir. L'alcool lui fit tourner un peu la tête. A moins que ce ne soit le parfum de celle qui occupait ses pensées en cet instant.




Vaenyra Menaleos
Vaenyra Menaleos
Mage

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Le coeur de Vaenyra s'emballa tandis que l'écho de sa réponse résonnait comme un glas. Elle ne pouvait pas s'expliquer sa soudaine frivolité. Ses actions se révélaient généralement réfléchies. Bien que la fougue la frappe encore, c'était généralement pour une cause supérieure à l'instar de la marche sur le Sénat. L'intérêt que lui portait Daelarys la perturbait profondément. Le souvenir d'une telle attention se perdait dans les souvenirs reniés de la guerre et même avant celles-ci. Les découvertes des secrets de Meleys à la complicité avec son frère se mêlaient le désir de retrouver cet état de grâce. Vaenyra réalisa que sa panique révélait de son ignorance. Elle ne connaissait pas les secrets de la séduction en particulier celle romantique. L'amour, ou ce qui y ressemblait, s'imposait de lui même lorsqu'on était promise à son frère par droit de naissance.

La mage n'était pas farouche et elle avait offert bien des hommages à Meleys. Malgré tout, le contexte où ils se déroulaient différait totalement d'un acte aussi pur que leur dîner soi-disant innocent. Point de cousine avec qui raffermir les liens familiaux ou de confrère à contenter pour obtenir quelques confidences, Vaenyra était seule face à elle-même et son désir. Rougissante, elle ne décocha pas son regard de celui d'émeraude de son interlocuteur. Malgré tout, tout en elle criait le malaise. Ses mains essayaient vainement de tirer sur sa tunique, soudainement trop courte à son goût. Elle mordillait ses lèvres alors qu'elle se perdait dans le va-et-vient des mornes vagues des brunes infinies du regard de Daelarys. Sa peau n'était qu'une plaine fumante et tremblante. Avec de la Péninsule, qui descendait la Rhoyne, avec Meleys la blonde devenant Allyria, écoutez chanter son cœur et ses peurs.

La mage brisa le sort, par l'attention soudainement portée à la théière. Les paroles de Daelarys résonnaient en elle. Même pour un membre de la société éduqué, Vaenyra s'étonnait de découvrir des mots tels que l'éther ou même un souci dans sa bouche. Rares étaient les gens versés dans l'alchimie. Hélas, connaître quelques mots ne faisait pas du néophyte un maître. La véritable substance de la personne était son sang, sa pureté. La puissance de l'ambroisie incarnat roulant dans leur veine en découlait naturellement. Aussi simplement que le soleil s'accouplait à la lune chaque. La complémentarité était l'absolu. L'absolu était Tout. Son frère disparu, Vaenyra avait perdu cette moitié d'âme offerte par les dieux.

Pourtant, alors que la magie opérait dans la théière, la Mage se mordillait l'intérieur des joues, le front barré d'une ride d'attention. Elle ne cherchait même pas à cacher que les dieux mesuraient son émoi. Ces dieux qui battaient la mesure, lui murmuraient, murmuraient tout bas : qui vit d'espoir meurt de désir. Son frère était disparu à jamais. Il ne reviendrait pas, la quête éternelle de l'éther à jamais oubliée. Mais il n'était pas la seule essence en ce monde. L'alchimie se réclamait de la pluralité. Rien ne se perdait, tout se transformait. Vaenyra y reconnaissait une vérité universelle. Ne pouvait-elle pas croquer la fleur de la tentation et ainsi oublier son souci ? La mage sourit à cette pensée et releva les yeux vers Daelarys:

Je n'aime pas l'océan, il est grossier, agressif, irritant et s'insinue partout. frappa durement Vaenyra. Mes sentiments se portent sur les courbes délicates de la rivière, son cours calme et le vent soufflant sur les vergers au coeur de l'automne Les senteurs des fruits mûrs, gorgés de jus, sucrés qui demandent qu'à...

Vaenyra frémit de peur et d'excitation lorsque Daelarys se pencha vers elle. Un autre frisson la surprit, de déception cette fois-ci, tandis que les doigts du marin venaient déposer la fleur à ses pieds, métaphoriquement. Bien que la mage ne puisse s'empêcher de l'imager dans cette position littéralement tandis qu'elle terminait sa phrase, le souffle court :

... être croqués.

Gênée par la tension sous-jacente de leur conversation, Vaenyra détourna enfin le regard et attrapa sa tasse pour y enfouir son visage plus rouge que jamais. Elle regrettait ses cheveux attachés tant elle aurait aimé y trouver un refuge. Voilà des années qu'elle ne s'était pas pâmée ainsi devant un homme. Relevant les yeux vers Daelarys, elle vit au-delà du bel homme désirable qu'il était. Au-delà de son éducation et sa vie aussi intrigante qu'excitante. Elle y voyait un outil, le moyen de combler son désir d'élévation. Surtout d'éclairer la mort odieuse de son aimé. Elle ouvrit la bouche, prête à aguicher le marin et échapper à son propre cœur larmoyant. Hésita. Fronça les sourcils. Elle ne voulait pas. Elle désirait tout cela, mais refuser de mentir à Daelarys. Sa simplicité la touchait et Vaenyra ne trouvait aucune justice à lui torturer l'esprit.

Daelarys... Mon frère... La gorge nouée, la mage hésita une longue seconde. Sa mort est une énigme pour moi. Ma famille est persuadée qu'il est en autrement que sa soi-disant charge héroïque. Je n'aurai de repos tant que je ne connaîtrai pas la vérité. Tel est le serment que j'ai donné à mon père. Elle reposa sa tasse et releva fièrement son petit menton délicat : Je suis désolée, je ne peux t'offrir ce que tu désires. Et je ne saurai me contenter d'offrir une nuit à Meleys si je devais me perdre dans tes bras.

Que... que venait elle de dire malgré elle ?! Vaenyra resta bouche bée et rougit à nouveau en baissant le regard. Daelarys pouvait bien prendre la fuite qu'elle en serait soulagée tant la honte la consumait de s'être ouverte.


Daelarys Nadresyon
Daelarys Nadresyon
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Daelarys se perdit dans ses yeux. Ses iris irradiaient d’un éclat rutilant. Parfois, un voile vert céladon sembla traverser les perles bleues qui ornaient ses yeux. Il observa toutes les courbes de son visage, l’arrête de son nez, ses pommettes, ses cheveux attachés qui devaient certainement tomber en cascade sur des épaules qu’il aurait eu envie de libérer de l’entrave du lin pour mieux les embrasser. Ses doigts auraient pu y suivre lentement chaque vallon, pour mieux apprécier toute la beauté de son corps tout en goûtant le contact de sa peau. Avait-il déjà désiré aussi soudainement et aussi ardemment ?

Il misa sur sa fatigue qui, certainement, devait lui jouer quelques tours. Désirer une femme était quelque chose qu’il éprouvait souvent. Après tout, personne ne pouvait nier l’attirance provoquée par le joyau qui prenait le thé face à lui. Mais il se devait d’instaurer ses propres barrières. S’il se glissait dans les bras de courtisanes, il s’assurait, lui-même, de ne jamais offrir une part de lui-même. Daelarys se noyait dans une fierté qui se voulait trompeuse. La peur étouffait ses sentiments, et il pensait que ses sentiments pouvaient le mener à sa perte. Il préférait vivre dans la crainte que dans l’attachement.

Son cœur se serra lorsqu’elle évoqua son frère. Il essaye d’imaginer sa peine mais il n’y parvint pas. Depuis longtemps déjà, la mort semblait avoir éradiqué toute once de compassion pour les hommes tombés au champ de bataille. Il était pris parfois d’une sorte d’abattement et de peine dès lors que ses camarades mourraient sous le feu de la guerre mais il s’était fait violence avec le temps. Il ne devait pas ressentir de compassion. Elle affaiblissait et rendait vulnérable. Tout comme les femmes dont on tombait amoureux du jour au lendemain, dès l’instant où les regards se seraient croisés.

- « Vaenyra, laisse-moi une chance de te comter l’océan comme tu ne l’as jamais connu. Laisse-moi faire chavirer ton cœur pour les embruns salés de la mer d’Eté, pour la douceur des vagues de la Mer des Soupirs, ou encore pour la beauté des côtes Valyriennes que l’on ne saurait admirer autrement qu’en les admirant depuis l'océan. » - il la regarda dans les yeux, ses traits s’adoucissant soudainement – « Et laisse-moi t’aider à rendre justice pour la mort de ton frère. » - fit-il tandis qu’il attrapa sa main, dans une volonté de la rassurer.

Au contact de sa peau, il lui sembla prendre une décharge qu’il ne sut contrôler, si bien qu’il la lâcha presque de suite. Il détourna le regard et son visage sembla se durcir un peu. Ses mains étaient fines et douces, petites et chaudes. Les siennes à lui étaient grossières et râpeuses, martyrisées de cales et de coupures bénignes. Il avait l’impression d’abîmer ses doigts délicats au simple contact.

- « J’ai participé à la bataille de Tolos. Sur terre et sur mer. Je suis certain de pouvoir t’aider à trouver des réponses. Si tu me permets de t’apporter mon soutien. »

Il ne put s’empêcher de sourire à la réaction de l’archimage face à des propos qu’elle n’avait certainement pas prévu de laisser s’échapper. Pourtant, il fut pris dans un tourbillon de contradiction. D’une part, un violent désir. D’une autre part, une déception étrange. La chaleur de son bas-ventre s’évapora dès l’instant où il s’imagina l’avoir dans ses bras seulement pour une simple nuit. Il lui sembla désirer bien plus.

- « Sais-tu seulement ce que je convoite Vaenyra ? »

Il se leva, animé par une sorte d’amertume dont il n’avait pas l’habitude et régla leur repas. Il savait que la mage avait souhaité l’inviter mais il refusa obstinément qu’elle débourse ne serait-ce qu’un vermax pour des mets qui coûtaient une petite fortune. Le marin s’approcha de leur table et attrapa de nouveau la caisse en bois contenant la précieuse cargaison.

- « Laisse-moi te raccompagner. J’apprécie grandement ta compagnie, Dame Menaelos, néanmoins le périple pour acheminer tes parchemins m’a épuisé, et j’ai grand besoin de repos. » - puis il glissa un regard sur son armure poussiéreuse – « Et très certainement d’une visite aux thermes. »

Il tendit son coude, pour l’inviter à y poser sa main, si elle le désirait.



Vaenyra Menaleos
Vaenyra Menaleos
Mage

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Vaenyra ne savait plus quoi penser de Daelarys. Il lui avait prouvé amplement que sa compagnie était des plus agréables. Loin d'être un nervi de Rhaegar, il la comblait de son attitude et son caractère franc. Elle ne décelait rien de la malice mal placée du marchand et il était infiniment plus attirant. Tout d'abord il avait deux yeux. Au-delà de ce simple état de fait, il dégageait une puissance animale qui réveillait un frisson chez elle. Elle s'imaginait aisément la sensation de protection dans ses bras. L'idée d'être chérie à nouveau réchauffa son coeur de glace l'espace d'un instant, mais avant même qu'elle ne puisse découvrir cette sensation à nouveau le soldat ouvrit à nouveau la bouche. Vaenyra resta de marbre, ses cils s'abaissant rapidement.

La déclaration du marin l'effraya et la toucha à la fois. Elle ne désirait qu'une chose fuir. Pourtant, tandis qu'elle repensait à la journée qu'elle venait de passer, Vaenyra n'aspirait qu'à rester. L'oubli dévorant de leur conversation effaçait presque toutes les barrières mentales érigées depuis la mort de son frère, hautes murailles impénétrables. Seules les années de conditionnement du Collège l'empêchèrent de se pâmer telle une demoiselle en détresse. Son esprit repoussa les raisons de son coeur et analysa la situation. Au-delà de sa propre attirance, Daelarys était le fils d'un homme influent. Très influent. Vaenyra se moquait bien des jeux des politiques autrefois. Son nouveau rôle d'archimage changeait la donne ainsi que l'implication de Jaenera dans les affaires du Sénat depuis la chute du Magister. De la même façon, il clamait pouvoir connaître les raisons de la mort de son frère. Elle ne doutait pas de lui. Elle ne le voulait pas. Elle refusait l'idée de lâcher ce roc incongru, fascinant au cœur de la tempête de son âme. Ravie de ces piètres excuses, Vaenyra s'autorisait à chérir Daelarys et la laisser la courtiser. Tout n'était qu'affaires n'est-ce pas ?

Cette volonté pernicieuse vola aux éclats aussitôt que la main de son compagnon frôla sa peau. La chaleur qui se dégageait de sa peau l'excita et elle rougit adorablement. Incapable de soutenir le regard de Daelarys, Vaenyra resserra instinctivement sa main sur la sienne. Ses doigts s'égarèrent sur son dos, caressant les stigmates de la vie. Elle se demanda l'espace d'un instant la sensation qu'elles auraient sur sa propre peau et frémit devant une telle pensée. Prête à se lever d'un bond, Vaenyra se contenta d'ôter vivement ses mains pour les ramener sagement sur ses genoux. Tandis qu'il se levait, elle baissa les yeux et arbora une moue d'enfant prise sur le fait.

Je ne te connais pas assez pour connaître tes convoitises, Daelarys. Puis elle continua, avec un sourire taquin et d'une petite voix que lui seul pouvait entendre: ,Mais à mon égard, j'ai ma petite idée.

Vaenyra écarquilla les yeux d'horreur lorsqu'il aborda le sujet de son retour. Elle ne pouvait pas se permettre d'être vue aux côtés d'un soldat, surtout le fils d'une Lumière de la Sagesse. Nul ne manquerait de le remarquer au Collège et les rumeurs y grossissaient plus vite que les plantes traitées par magie. L'impétueuse mage saisit l'occasion et glissa sa main le long du coude de Daelarys. Au lieu d'emboîter son pas, elle força leur direction vers une rue qui déboucherait droit dans celle qui menait aux termes. Faisant en sorte de trébucher, Vaenyra se colla contre le soldat et laissa sa tête se nicher juste contre son torse. Elle désirait goûter à la chaleur du cou, mais ne pouvait pas l'atteindre. Aussi se contenta-t-elle de ce stratagème. Levant ses grands yeux vers Daelarys, elle eut une moue boudeuse :

Je crois que je suis lasse de ce repas, mais bien inassouvie de ta compagnie. Elle sourit. Peut être devrais je profiter des thermes également ? M'y accompagneras tu ? On y croise parfois des personnes que je préférai éviter. Comme cette pestilentielle mégère qu'était la mère Vaekaron. Nous parlerons de ta mer, moi de mon frère. Dis oui. murmura-t-elle en levant son menton en une simulacre de baiser.


Daelarys Nadresyon
Daelarys Nadresyon
Citoyen

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Lorsqu’ils quittèrent ce havre de paix et de douceur, tout redevint poussière et chaos. De nouveau, la crasse des rues marchandes se mêla aux odeurs d’épices, de sueur et de viandes en tout genre. Par chance, les tanneurs étaient bien loin de ces rues et les effluves environnantes restaient supportables pour les nez les plus délicats. Les enfants courraient et chahutaient dans les rues, les marchands hurlaient pour vendre leurs biens, se mettant en concurrence avec leur voisin d’en face qui s’époumonait pour mieux vendre que lui. Les passants marchandaient, les chevaux tentaient de se frayer un chemin et les vieux raillaient, comme à leur habitude. Daelarys regretta quelque peu le calme dont ils avaient pu profiter peu de temps avant.

La main de Vaenyra vint se poser sur son coude précédemment proposé provoquant chez le marin un frisson et un bref moment extatique. Sous sa main délicate, ses muscles se crispèrent. Tandis qu’il s’engagea dans la rue pour la ramener au Collège, elle sembla le tirer dans une autre direction, et trébucha. Il eut alors le temps de soulever le coffre d’un bras et de la retenir de l’autre. Elle se retrouva alors contre lui, sa tête contre son torse. La scène lui parut invraisemblable. Il aurait voulu que son étreinte involontaire ne dure encore un peu.

Pour ne rien arranger à la situation, celle-ci leva ses yeux et son menton vers lui et lui demanda de l’accompagner aux thermes. Le Nadresyon baissa les yeux et regarda cette bouche qu’il aurait pu dévorer à l’instant même. Mais au lieu de cela, il détourna le regard et se mordit la lèvre. Il soupira et posa sa main dans son dos, suffisamment haut pour ne pas laisser place à l’ambiguïté.

- « Très bien. Mais je te raccompagne après. Même si je ne doute pas de tes compétences, Archimage, il est dangereux pour une femme seule de se balader à la nuit tombée avec une cargaison qui ravirait bien des curieux malavisés. » - fit-il tandis qu’il la poussa légèrement pour la remettre en équilibre et l’inviter à reprendre leur chemin.

Daelarys avait aimé puis haït ce contact. Il se remettait en question bien plus que ce qu’il n’aurait fallu. Il n’était pas un cœur à prendre, ni un cœur à amadouer. Il était ce marin solitaire qui écumait les mers, les océans, et les tavernes de tous les ports dans lesquels ses compagnons et lui-même s’arrêtaient lorsqu’ils mettaient le pied à terre. Il était un Cellaeron, le digne fils d’un père volage qui devait avoir des enfants aux quatre coins de Valyria. Daelarys n’avait aucun héritage, il vivait de sa solde de soldat et de l’argent donné par son père. Qu’avait-il à offrir de plus qu’un joli minois, des escapades nocturnes finissant inlassablement en gueule de bois et des départs en mer qui pouvaient durer des semaines ?  Il avait embrassé la liberté comme l’une des catins de ses nuits, et avait toujours vécu sa vie comme si le lendemain n’avait pas d’importance. Jamais une femme n’avait réussi l’exploit de pénétrer les barrières infranchissables de ses sentiments. Mais plus il sentait la présence de la mage, plus il sentait son contact contre lui, et plus il sentait ce mur se fissurer comme une vulgaire paroi de papier. On lui avait toujours raconté que les sentiments se construisaient dans le temps. Lui avait-on menti ? Ou Vaenyra accomplissait-elle l’exploit de détruire ses idées préconçues ?  Son cœur s’emballait dans cette panique soudaine. Il tambourinait dans sa cage thoracique et à mesure qu’il tentait de mettre de l’ordre dans ses pensées, celui-ci ne faisait qu’accélérer.

Ils traversèrent diverses rues et empruntèrent quelques passages moins animés avant d’arriver face aux thermes. Par chance, il ne semblait pas y avoir foule.

- « Nous y voilà. » - fit-il en glissant un regard à la jeune femme soutenue à son bras.

Il glissa un sourire et en profita de nouveau pour la regarder en détail. Peut-être aurait-il la chance de voir ses cheveux dénoués. Peut-être même, aurait-il la chance de voir ses épaules dénudées. Et peut-être…




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