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Lever le voile de la peur sur les beaux jours à venir

Marché Aux Etoffes, Cité de Valyria ֍ Deuxième Mois de l'An 1066
La nouvelle s'était répandue sur la cité comme les cendres fertiles : après quatre années d'une guerre entamée dans le sang de la trahison et dont les premiers affrontements avaient failli sonner le glas des armées valyriennes, les Seigneurs Dragons avaient pris Meereen et forcé les Ghis à entrer en négociations. Dépouillé de sa superbe, et son joyau conquis, l'ennemi avait noyé la paix dans de sempiternelles exigences, et mis les nerfs de plus d'un fils d'Arrax à vif. Les jours avaient semblé s'étirer à l'infini, menaçant de raviver les braises des affrontements de Mhysa Faer. Et puis, enfin, le soulagement : la Harpie capitulait ! Enfin, le cauchemar prendrait fin, et Valyria se remettrait à battre sur le même rythme qu'autrefois. De Volantis à Tolos, de Rhyos à Tyria, de la Sanglante à Aquos Dhaen, l'annonce de la victoire sur le Vieil Empire avait réveillé le feu en chaque cœur battant de la péninsule. Déjà, on improvisait des danses de rues, on chantait la gloire des héros dont les premiers faits d'armes avaient passé les frontières, et plus que jamais, on se tournait vers la capitale qui recevrait avec les honneurs dus à tous ceux qui venaient d'écrire l'Histoire.

« Tu entends ça, Haedar ? Ferme les yeux, et écoute... c'est tout Valyria qui chante à présent ! » Les paumes à plat sur le balcon qui ornait sa chambre des grands appartements privés de Drivo, Naerys irradiait. Enroulée dans une simple toge de nuit blanche, les cheveux croulant librement dans son dos et les pieds nus, sa poitrine se soulevait au rythme de plus en plus frénétique de la clameur qui montait depuis les quatre coins de la ville. Tout son être chantait, lui aussi, criait même, car c'était comme s'il se remettait à vivre. Bien que la vie à Aquos Dhaen n'avait rien d'un purgatoire, rien ne pourrait jamais égaler la sensation enivrante d'être en plein cœur battant de la capitale. Depuis la haute flèche, elle surplombait de plusieurs mètres les milliers de toitures et ruelles, qui s'activaient plus encore qu'à l'accoutumée. Inspirant une profonde bouffée d'air, Naerys rejeta la tête en arrière et se mit à rire : d'abord doucement, puis de plus en plus fort et jusqu'à gorge déployée, ouvrant les bras comme Selarya ses longues ailes majestueuses. D'ailleurs, à l'appel de sa maîtresse, la dragonne argentée tournoya au dessus d'elle avant de planer à quelques centimètres de sa main, nichant sa tête aux écailles douces contre sa peau blanche. « Toi aussi, tu l'entends, n'est-ce pas ? Ce sont tous tes frères qui vont revenir, eux aussi... » Selarya lui répondit d'un cri puissant. Elles étaient, tout comme le reste de la famille Arlaeron, arrivées du Palais d'Argent la veille. Une lettre de Lucerys leur avait appris l'heureux dénouement du conflit et leur intimait de se rendre d'ores et déjà à Valyria. Naerys en tête. C'était comme si elle n'avait fait qu'un sa dragonne, moulée du même appétit de quitter la douceur d'Argent pour les tumultes de la Flamboyante.

« Moi, je n'entends que ton rire, Rōva Mandia, et c'est là tout le chant dont j'ai besoin ! » Le sourire éclairant toujours vivement son visage, Naerys se retourna vers sa demi-sœur.  Baptisée "Joie d'Argent" il y a peu, il n'aurait pu en être autrement ; les quatre années écoulées l'avaient fait grandir plus rapidement et pourtant, bien que sortie brutalement de l'enfance, Daerys avait gardé intacte sa bonne humeur et sa douceur. Un rayon de soleil dans un ciel parfois bien trop sombre, et qui avait plus d'une fois manqué de lui faire oublier que leur devoir sacré, à tous, était de vivre. Elle s'élança alors vers elle et l'enferma dans ses bras en déposant un doux baiser sur son front. « Je serais perdue sans toi... Je ne remercierai jamais assez les Dieux de m'avoir donné un tel trésor pour sœur et amie ! » Elle sentit Daerys sourire contre sa peau, et nicher un peu plus sa tête au creux de son sein. « En parlant d'amie et de Dieux à remercier... Il y en a une autre qui risque de t'attendre désespérément aux temples si tu ne te décides pas promptement à aller te faire habiller ! » Naerys leva les yeux au ciel. « Pitié, pas de ce ton-là avec moi, on dirait ta mère ! » Daerys se mit à rire. Après un dernier baiser sur ses cheveux, Naerys appela ses femmes et se dirigea vers la petite pièce qui servait de bains pour commencer sa toilette. Entre leurs mains, elle réfléchit à la manière qui leur permettrait, à elle et à la fameuse amie, d'expédier le plus rapidement possible leurs offrandes aux Dieux pour se concentrer sur une activité autrement plus agréable ! Car qui annonçait le recours des héros annonçait fête. Et personne ne verrait Naerys Arlaeron rater une telle occasion pour se faire faire les dernières créations à la mode ! 

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« J'ai cru que cela ne finirait jamais ! » Escortées de quatre Jurés d'Argent, bras dessus et bras dessous en compagnie de Daenerys Maerion, Naerys porta une main gracieuse à son front, comme si elle était sur le point de s'évanouir. « Je sais que ta mère est une sainte, petit chat, mais je croyais qu'il était question d'une visite pieuse de courtoisie et non d'une entière croisade ! » En effet, Vhaenyra Maerion ne les avaient ni plus ni moins guidées durant toute la matinée au quatorze temples que comptait la ville pour y déposer fleurs et victuailles, tissus et talismans, le tout en scandant prières et mélopées d'une voix grave et solennelle. De quoi ruiner sa bonne humeur, et qui avait finalement eu raison de sa patience. Prétextant une vapeur et le besoin quasi vital de savoir la jeune fille auprès d'elle, Naerys avait réussi à leur épargner une procession jusqu'au Glaeron où déjà, on installait le décors du prochain Triomphe. Le Triomphe ! Un grand évènement qui accueillerait en grande pompe les guerriers partis depuis quatre ans. Parmis eux, le frère de Daenerys - Aerys Maerion, que Naerys connaissait au moins depuis aussi longtemps que son propre frère, Laedor. Et en fin de compte, c'était bien la perspective de le revoir, enfin, lui plus que n'importe quel autre seigneur-dragon qui lui important. Son frère, son amant, son promis, allait revenir. L'une de ses dernières lettres lui avaient appris qu'il avait bien failli mourir lors des combats, et qu'il devait la vie à un compagnon d'armes, auquel il avait également rendu la pareille. Laedor. Le revoir enfin, le toucher enfin ! Pour un peu, elle en aurait pleuré ! Au lieu de cela, elle entraina sa jeune compagne dans l'une des ruelles qui faisait aujourd'hui étalage des derniers imports de tissus. « J'ai déjà ma robe pour le Triomphe, celle que Laedor m'a offerte avant de partir. Tu verras, c'est un pur bijou - blanche et or, comme les tenues dont on drape les jeunes filles pour le Rêve de Meleys. Elle vient d'Asshaï et elle lui a coûté une fortune. Il m'a fait promettre de la porter à son retour. Tu te rends compte, après quatre ans... Et toi ? Tu as des nouvelles d'Aerys ? »

Daenerys Maerion
Daenerys Maerion
Dame de Castel Maerion

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t158-daenerys-maerion-dem
Lever le voile de la peur sur les beaux jours à venir
Daenerys Maerion avait suivi sa mère dans les différents temples qui se trouvait à Valyria. Whaenyra Maerion était connu pour sa grande dévotion aux dieux et encore aujourd’hui, sa fille ne savait dire si cela était réel ou simplement fin. Peut-être que sa mère cherchait aux près des Quatorze la force d’être ce qu’elle était, d’être une Maerion avec tout ce que cela comportait. Du moins c’était ce réconfort que la jeune Dame-Dragon venait chercher dans les temples et en déposant ses offrandes. Mais cette fois, contrairement aux autres jours, elle avait donné rendez-vous à son amie Naerys Arlaeron. Ce jour-là, la nouvelle était tombée. Après des années d’absence, leurs frères allaient enfin rentrer à Valyria. Quatre ans d’absence, quatre ans d’une absence et à dire vrai d’une solitude bien froide dans le quotidien de la jeune femme. La présence de Aerys à ses côtés lui manquait terriblement. Combien de fois elle s’était secrètement précipité dans ses appartements pour simplement avoir l’impression qu’il se tenait auprès d’elle ? Elle avait cessé de compter au bout de quelques mois. Daenerys laissa discrètement un soupire s’échapper de sa bouche alors que du coin de l’œil elle venait de remarquer l’arrivée de son amie. Elle marcha à reculons pour la rejoindre et les deux Dames-dragons ainsi que les jurés d’Argent durent encore suivre Whaenyra Maerion dans deux autres temples avant de réussir à s’éclipser. « Oh Naerys, tu connais ma mère. Les dieux sont sacrés à ses yeux. Mais je crois bien que je t’en suis reconnaissante d’avoir réussi à me soustraire à son regard. J’honore les Quatorze mais je crains fort que ma dévotion à ses propres limites. » fit en riant la cadette des Maerion qui avait passé son bras autour de celui de son amie, alors que Naerys Arlaeron, telle une comédienne, faisait remarquer à quel point le temps avait été long. « Ma mère pourrait y passer la journée à faire des offrandes. Je préfère honorer chaque jour u peu l’un des quatorze, cela est moins exténuant. Et si je peux te confier quelque chose, je crois bien que j’ai mes préférences et que Meleys me voit bien plus souvent que ses frères et sœurs. » ajouta, sourire aux lèvres la jeune femme. Oui, son cœur ne battait encore que pour son frère Aerys et la jeune Dame-Dragon n’avait eu de cesse de prier Meleys pour qu’elle ait le bonheur de le revoir en vie. Evidemment, elle avait aussi prié Meraxès, Déesse du ciel pour que les dragons ne fassent pas défaut aux seigneurs-dragons et qu’ils les aident à remporter la victoire.

La jeune femme se laissait guider par la Voix d’argent, trop heureuse d’avoir fausser compagnie à sa mère. Non pas qu’elle ne l’aimait pas mais parfois la cadette des enfants Maerion aimait sortir du carcan de sa famille. Et elle regarda avec admiration et un peu d’envi lorsque la Dame-Dragon de la maison Arlaeron lui expliqua qu’elle avait déjà sa robe pour le triomphe. Une robe splendide selon elle que son frère aurait acheté à Ashaï et qu’il lui avait même fait promettre de la mettre. « Elle doit être magnifique Naerys. J’ai hâte de te voir vêtue de la sorte. Tu vas faire sensation lors du triomphe. Parce que tu la porteras, n’est-ce pas, Naerys ? » répondit alors la jeune Maerion. Le sourire qu’elle arborait s’estompa un peu lorsque son amie lui demanda si elle avait sa robe et si elle avait des nouvelles de son frère Aerys depuis tout ce temps. « Moi… non je n’ai pas encore ma robe pour le triomphe. Je dois dire que ce jour m’angoisse. Je ne sais comment je devrais les accueillir tous les deux. Je n’ai que peu de nouvelle de Aerys, quant à Jaehaegaron… » sa voix se brisa s’étouffant dans sa gorge. « Je ne pourrais probablement pas accueillir Aerys comme je le voudrais. Et dire que je lui en voulais de n’avoir pas réagi avant son départ pour la guerre. » ajouta la jeune Dame-Dragon une larme lui coulant aux coins des yeux. Un silence s’installa un court instant et puis Daenerys Maerion reprit. « Le retour de mes frères va précipiter mon mariage Naerys. Je le sais bien, père et mère n’attendent que cela, que Jaehaegaron rentre pour célébrer les noces. » et cela rendait triste la jeune femme. Elle ne savait encore ce qu’elle devait faire. Accepter d’épouser Jaehaegaron en raison de la tradition des Maerion et parce que sa sœur était morte sans donner d’enfant à son époux, sacrifiant alors son propre bonheur qu’elle savait se trouver dans les bras d’Aerys. Ou bien devait-elle aller contre la volonté de ses parents et épouser en secret s’il le fallait son frère tant aimé. Un petit soupire s’échappa d’entre ses lèvres alors qu’elle ne savait ce qu’elle devait choisir : les traditions ou son bonheur et l’amour.