On ne saurait désirer ce qu'on ignore
Valyria - An 1066, Mois 3
La voix de la chanteuse s’éleva dans une mélodie lascive qui semblait s’envelopper autour des colonnes de feu qui crépitait çà et là de l’atrium de l’hôtel particulier où se déroulait cette énième nuit de célébrations de la victoire valyrienne. L’air était chargé de senteurs lourdes d’huiles essentielles, de parfums et d’épices. Partout, ce n’était qu’étoffes rares et tissus précieux, bijoux uniques, pierreries et rires étouffés se croisaient dans des tourbillons de couleurs chaudes. Glorieuse. Telle était Valyria depuis le retour de ses héros, vainqueurs de Ghis et pourfendeurs de la Harpie. La mélodie que chantait la jeune femme aux cheveux roux était ancienne et aux accents mystiques. Accompagnée par deux lyres et trois flûtes, elle avait des accents de paganisme des temps immémoriaux et réveillait les instincts primaires de tous ces enfants des grandes familles nobles de Valyria. Jetées par des flammes crépitantes qui semblaient vivantes, de grandes ombres se tordaient sur les murs et les colonnes décorés.
Au milieu de tous ces jeunes bien-nés, Aerys Maerion dansait avec une ravissante jeune fille qui se disait lointaine cousine des Vaekaron. Il devait y avoir du vrai tant elle avait les traits fins qui rappelait indéniablement ceux de la belle Alynera. Depuis plusieurs minutes, Aerys ne se concentrait toutefois plus trop sur ses traits mais plutôt sur le fait de suivre la danse qui prenait un rythme plus rapide. La chanteuse avait accéléré son tempo et des tambourins avaient rejoins l’ensemble, laissant la jeunesse dorée valyrienne se démener dans des danses élaborées entre hommes et femmes. Il glissa une plaisanterie à l’oreille de la belle et celle-ci partit d’un rire cristallin qui combla le jeune homme. Depuis des mois, il rêvait de retrouver ces soirées à la valyrienne où le temps semblait s’arrêter et où tous profitaient. Qu’il était heureux d’enfin retrouver toutes ces beautés de grandes familles qui dansaient et se vêtaient aussi bien. Il tournoya encore quelques temps avec la Vaekaron et puis, bien qu’il appréciât le chemin que prenait sa danse, dût y couper court. Il se sentait assoiffé comme un bœuf et voulait se rafraîchir le gosier.
Il se fendit d’un discret baiser dans le cou de la belle, d’une brève révérence et s’en fût trouver un serviteur pour récupérer une coupe d’hypocras frais. Il s’adossa à une mosaïque murale et regarda autour de lui. Il reconnaissait quelques têtes connues qu’il avait croisé plusieurs fois durant le conflit. D’autres, enfin, étaient plus lointaines, plus distantes. Des hommes et des femmes qui avaient bien changé en quatre années. Les enfants étaient devenus adultes. Leur génération était prête à se jeter dans l’arène qui, depuis mille ans, régentait le pouvoir à Valyria.
Tandis qu’il sirotait son hypocras en laissant son rythme cardiaque redescendre. Que diable allait-il faire de sa soirée ? La Vaekaron semblait plus que disposée à rester avec lui pour un certain temps. Mais déjà, il l’apercevait dansant avec un autre que lui. Après tout, c’était le jeu. Un sourire en coin, il regarda autour de lui, cherchant une tête connue parmi tous ces gens éméchés. Il y avait une belle ambiance et c’était assurément l’une des fêtes les plus courues de la cité ce soir. A force d’observer, Aerys tomba sur la crinière noire de son compagnon d’armes Aeganon Bellarys. L’homme discutait avec une jeune femme d’une beauté certaine et Aerys se trouva coi de ne pas l’avoir remarquée plus tôt. Il s’approcha et, lorsqu’il jugea l’instant propice, déposa une main puissante sur l’épaule de son frère d’armes tout en ne quittant pas des yeux la jeune femme.
« Ce cher Aeganon ne t’ennuie pas trop avec ses histoires du front ? A moins qu’il ne soit déjà passé à son compte de nuits passées en dehors du cadre militaire ? » demanda Aerys à la jeune inconnue en donnant une tape dans le dos de son ami.
Aeganon Bellarys était l’un des grands frères d’armes d’Aerys. Ensemble, ils avaient attaqué une armée ghiscarie qui montait depuis Yunkaï pour renforcer Meereeen durant le siège de cette dernière. Leurs dragons étaient tombés du ciel ensemble et avaient fait pleuvoir feu et mort sur le pont qu’empruntait alors l’avant-garde de la légion ennemie. Des souvenirs puissants qui s’étaient complétées d’une certaine remontrance de la part de leurs supérieurs respectifs lorsque ces derniers avaient compris ce qu’il s’était passé. Il se tourna vers le Bellarys.
« Eh bien cher ami, ton nouveau poste de Sénateur t’autorise encore à courir nos modestes soirées ? Tu m’en voies ravi ! Je craignais qu’ils ne te laissent plus jamais partir de Drivo. Ne vas-tu pas me présenter à ta charmante interlocutrice ? »
S’il y avait une chose qu’Aerys savait faire, c’était parler. Il avait toujours aimé évoluer en public et discuter de connaissance en connaissance, de groupes en groupes. Il avait rapidement appris à moduler sa voix pour garder l’intérêt de son assistance et depuis qu’il avait été choisi pour proclamer le retour des soldats à la face de Valyria, il avait encore gagné en confiance.
« Je suis en plein travail mon cher, précisément. Voici Elaena Tergaryon, fille et héritière du sénateur Vaegon Tergaryon, dite également « elle » d’une voix dramatique par notre cher Maekar à chaque soupir, une vieille amie, et la plus belle fleur de cette soirée.
Elaena, cet énergumène volubile n’est autre qu’Aerys Maerion, second fils de notre estimée Lumière Arraxios Maerion, éclaireur renommé et accessoirement compagnon fidèle de certains des exploits qu’il aime autant raconter que moi. »
Sourire en coin, Aerys effectua une espèce de révérence grotesque. A peine avait-il été introduit à la belle qu’Aeganon s’excusait de devoir les abandonner, soudainement obnubilé par une fille d’ambassadrice de la Rhoyne aux formes voluptueusement serrées dans un tissu orange de toute beauté. Resté seul avec la Tergaryon, il put la détailler un peu plus précisément. Elle portait une splendide robe d’un tissu violet profond et était effectivement de toute beauté. Toujours souriant, Aerys s’adressa à Elaena avec une voix charmeuse.
« Elaena Tergaryon ! Effectivement, j’ai largement entendu parler de toi. Je comprends mieux pourquoi Maekar ne pensait qu’à rentrer, ajouta-t-il, rêveur. C’est un honneur et un plaisir de faire ta connaissance, Elaena. Je te souhaite la bienvenue à Valyria. »
Au milieu de tous ces jeunes bien-nés, Aerys Maerion dansait avec une ravissante jeune fille qui se disait lointaine cousine des Vaekaron. Il devait y avoir du vrai tant elle avait les traits fins qui rappelait indéniablement ceux de la belle Alynera. Depuis plusieurs minutes, Aerys ne se concentrait toutefois plus trop sur ses traits mais plutôt sur le fait de suivre la danse qui prenait un rythme plus rapide. La chanteuse avait accéléré son tempo et des tambourins avaient rejoins l’ensemble, laissant la jeunesse dorée valyrienne se démener dans des danses élaborées entre hommes et femmes. Il glissa une plaisanterie à l’oreille de la belle et celle-ci partit d’un rire cristallin qui combla le jeune homme. Depuis des mois, il rêvait de retrouver ces soirées à la valyrienne où le temps semblait s’arrêter et où tous profitaient. Qu’il était heureux d’enfin retrouver toutes ces beautés de grandes familles qui dansaient et se vêtaient aussi bien. Il tournoya encore quelques temps avec la Vaekaron et puis, bien qu’il appréciât le chemin que prenait sa danse, dût y couper court. Il se sentait assoiffé comme un bœuf et voulait se rafraîchir le gosier.
Il se fendit d’un discret baiser dans le cou de la belle, d’une brève révérence et s’en fût trouver un serviteur pour récupérer une coupe d’hypocras frais. Il s’adossa à une mosaïque murale et regarda autour de lui. Il reconnaissait quelques têtes connues qu’il avait croisé plusieurs fois durant le conflit. D’autres, enfin, étaient plus lointaines, plus distantes. Des hommes et des femmes qui avaient bien changé en quatre années. Les enfants étaient devenus adultes. Leur génération était prête à se jeter dans l’arène qui, depuis mille ans, régentait le pouvoir à Valyria.
Tandis qu’il sirotait son hypocras en laissant son rythme cardiaque redescendre. Que diable allait-il faire de sa soirée ? La Vaekaron semblait plus que disposée à rester avec lui pour un certain temps. Mais déjà, il l’apercevait dansant avec un autre que lui. Après tout, c’était le jeu. Un sourire en coin, il regarda autour de lui, cherchant une tête connue parmi tous ces gens éméchés. Il y avait une belle ambiance et c’était assurément l’une des fêtes les plus courues de la cité ce soir. A force d’observer, Aerys tomba sur la crinière noire de son compagnon d’armes Aeganon Bellarys. L’homme discutait avec une jeune femme d’une beauté certaine et Aerys se trouva coi de ne pas l’avoir remarquée plus tôt. Il s’approcha et, lorsqu’il jugea l’instant propice, déposa une main puissante sur l’épaule de son frère d’armes tout en ne quittant pas des yeux la jeune femme.
« Ce cher Aeganon ne t’ennuie pas trop avec ses histoires du front ? A moins qu’il ne soit déjà passé à son compte de nuits passées en dehors du cadre militaire ? » demanda Aerys à la jeune inconnue en donnant une tape dans le dos de son ami.
Aeganon Bellarys était l’un des grands frères d’armes d’Aerys. Ensemble, ils avaient attaqué une armée ghiscarie qui montait depuis Yunkaï pour renforcer Meereeen durant le siège de cette dernière. Leurs dragons étaient tombés du ciel ensemble et avaient fait pleuvoir feu et mort sur le pont qu’empruntait alors l’avant-garde de la légion ennemie. Des souvenirs puissants qui s’étaient complétées d’une certaine remontrance de la part de leurs supérieurs respectifs lorsque ces derniers avaient compris ce qu’il s’était passé. Il se tourna vers le Bellarys.
« Eh bien cher ami, ton nouveau poste de Sénateur t’autorise encore à courir nos modestes soirées ? Tu m’en voies ravi ! Je craignais qu’ils ne te laissent plus jamais partir de Drivo. Ne vas-tu pas me présenter à ta charmante interlocutrice ? »
S’il y avait une chose qu’Aerys savait faire, c’était parler. Il avait toujours aimé évoluer en public et discuter de connaissance en connaissance, de groupes en groupes. Il avait rapidement appris à moduler sa voix pour garder l’intérêt de son assistance et depuis qu’il avait été choisi pour proclamer le retour des soldats à la face de Valyria, il avait encore gagné en confiance.
« Je suis en plein travail mon cher, précisément. Voici Elaena Tergaryon, fille et héritière du sénateur Vaegon Tergaryon, dite également « elle » d’une voix dramatique par notre cher Maekar à chaque soupir, une vieille amie, et la plus belle fleur de cette soirée.
Elaena, cet énergumène volubile n’est autre qu’Aerys Maerion, second fils de notre estimée Lumière Arraxios Maerion, éclaireur renommé et accessoirement compagnon fidèle de certains des exploits qu’il aime autant raconter que moi. »
Sourire en coin, Aerys effectua une espèce de révérence grotesque. A peine avait-il été introduit à la belle qu’Aeganon s’excusait de devoir les abandonner, soudainement obnubilé par une fille d’ambassadrice de la Rhoyne aux formes voluptueusement serrées dans un tissu orange de toute beauté. Resté seul avec la Tergaryon, il put la détailler un peu plus précisément. Elle portait une splendide robe d’un tissu violet profond et était effectivement de toute beauté. Toujours souriant, Aerys s’adressa à Elaena avec une voix charmeuse.
« Elaena Tergaryon ! Effectivement, j’ai largement entendu parler de toi. Je comprends mieux pourquoi Maekar ne pensait qu’à rentrer, ajouta-t-il, rêveur. C’est un honneur et un plaisir de faire ta connaissance, Elaena. Je te souhaite la bienvenue à Valyria. »
Codage par Libella sur Graphiorum