Tout s'était enchaîné si vite...
Après des premières rencontres pleines de promesses bien que sous le signe de la suspicion Vastraya s'était permise un premier bilan plutôt positif de sa situation. Rompre la glace promettait d'être long et difficile mais les intérêts convergents des deux nations laissaient entrevoir une ouverture plutôt facile avec les Valyriens.
De toute évidence elle se trompait...
La Guivre d'Astapor releva la tête en soupirant, s'arrachant à la contemplation fiévreuses des documents qui s'entassaient sur la table pour se perdre dans les voûtes de son bureau. Bien qu'elle ait ouvert les fenêtres donnant sur l'atrium il persistait encore dans la pièce ce parfum de jasmin pourpre que Sia avait aspergé sur ses vêtements en signe de deuil. Une tradition de la maison Djedé... Elle-même avait suivi le même rituel lors du décès de son mari ce qui semblait une éternité plus tôt. L'arôme de cette fleur qui poussait le long des rivières de Ghis n'était pas désagréable mais lourdement chargé de sens. Et présentement Vastraya aurait donné n'importe quoi pour alléger une atmosphère déjà trop lourde.
Et puis il y avait eu le Triomphe...
Il y avait un mot pour décrire la situation : un désastre. Que les Valyriens soient des lourdauds arrogants qui confondaient grandeur et tapage, soit, elle le savait déjà en arrivant. Par contre elle avait clairement sous-estimé l'effet délétère de plusieurs générations consanguines sur leur cerveau. Comment œuvrer à la paix alors que Valyria venait clairement de signifier son souhait pour la guerre dans un bûcher ardent ? Elle ne regrettait pas d'avoir quitter les lieux, rester sur place à sourire aurait été plus facile mais indigne de la nation qu'elle représentait. Ils la détesteraient pour ça mais c'était un prix acceptable à payer. Ils la détestaient déjà de toute façon. Non, plus que la réaction des Valyriens c'était celle de l'Empereur qu'elle redoutait...
Vastraya baissa les yeux, revenant vers les parchemins étalés sur la table. Avec précaution elle entreprit de les ranger dans les rayonnages prévus à cet effet qui se trouvaient derrière elle. Il y avait parmi ces documents plusieurs lettre à l'intention de sa très gracieuse majesté. Elle n'en avait envoyé aucune pour l'instant à défaut de savoir sur quel pied danser. A vrai dire elle espérait beaucoup de l'invité qu'elle n'allait pas tarder à recevoir. Arraxios Maeron, est un des Cinq, lui envoyait son fils cadet pour discuter de la situation. Il était heureux qu'au moins un des membres du Conseil fasse preuve de suffisamment de clairvoyance pour s'intéresser à la situation.
Enfin le bureau était vierge à nouveau. Elle était fin prête à recevoir ce fameux émissaire. L'office de Vastraya, la décoration générale de l'ambassade en général, était très différent de ce qu'on pouvait trouver ailleurs dans la cité. Ce n'était pas le plus luxueux que pouvait offrir le Vieil Empire mais conforme à ses goûts personnels. Les murs étaient peint d'un rouge chaleureux simplement orné par une délicate mais complexe frise géométrique. Les meubles étaient de bois précieux impeccablement laqués et ciselés de motifs floraux. Ce qui pouvait surprendre était sans doute les nombreuses plantes disposées dans des pots d'or et qui donnait à la pièce des allures de serre d'intérieur. Bien que les hautes fenêtres soient ouvertes Vastraya avait fait refermer les persiennes, garantissant une certaine intimité. Un brasero brûlant dans un coin de la pièce diffusait des parfums exotiques recouvrant peu à peu le jasmin pourpre de Sia. Enfin, dans un angle de la pièce, non loin de son bureau, avait été aménagé un petit salon autour d'une table basse circulaire. Une banquette colorée et confortable invitait à s'y asseoir alors que sur la table était disposé un plateau d'argent largement garni en rafraichissements et en amuses-gueules.
C'était le Ghis qu'elle aimait. Envoûtant, exotique, tamisé. C'était le Ghis où elle se sentait confortable.
Après des premières rencontres pleines de promesses bien que sous le signe de la suspicion Vastraya s'était permise un premier bilan plutôt positif de sa situation. Rompre la glace promettait d'être long et difficile mais les intérêts convergents des deux nations laissaient entrevoir une ouverture plutôt facile avec les Valyriens.
De toute évidence elle se trompait...
La Guivre d'Astapor releva la tête en soupirant, s'arrachant à la contemplation fiévreuses des documents qui s'entassaient sur la table pour se perdre dans les voûtes de son bureau. Bien qu'elle ait ouvert les fenêtres donnant sur l'atrium il persistait encore dans la pièce ce parfum de jasmin pourpre que Sia avait aspergé sur ses vêtements en signe de deuil. Une tradition de la maison Djedé... Elle-même avait suivi le même rituel lors du décès de son mari ce qui semblait une éternité plus tôt. L'arôme de cette fleur qui poussait le long des rivières de Ghis n'était pas désagréable mais lourdement chargé de sens. Et présentement Vastraya aurait donné n'importe quoi pour alléger une atmosphère déjà trop lourde.
Et puis il y avait eu le Triomphe...
Il y avait un mot pour décrire la situation : un désastre. Que les Valyriens soient des lourdauds arrogants qui confondaient grandeur et tapage, soit, elle le savait déjà en arrivant. Par contre elle avait clairement sous-estimé l'effet délétère de plusieurs générations consanguines sur leur cerveau. Comment œuvrer à la paix alors que Valyria venait clairement de signifier son souhait pour la guerre dans un bûcher ardent ? Elle ne regrettait pas d'avoir quitter les lieux, rester sur place à sourire aurait été plus facile mais indigne de la nation qu'elle représentait. Ils la détesteraient pour ça mais c'était un prix acceptable à payer. Ils la détestaient déjà de toute façon. Non, plus que la réaction des Valyriens c'était celle de l'Empereur qu'elle redoutait...
Vastraya baissa les yeux, revenant vers les parchemins étalés sur la table. Avec précaution elle entreprit de les ranger dans les rayonnages prévus à cet effet qui se trouvaient derrière elle. Il y avait parmi ces documents plusieurs lettre à l'intention de sa très gracieuse majesté. Elle n'en avait envoyé aucune pour l'instant à défaut de savoir sur quel pied danser. A vrai dire elle espérait beaucoup de l'invité qu'elle n'allait pas tarder à recevoir. Arraxios Maeron, est un des Cinq, lui envoyait son fils cadet pour discuter de la situation. Il était heureux qu'au moins un des membres du Conseil fasse preuve de suffisamment de clairvoyance pour s'intéresser à la situation.
Enfin le bureau était vierge à nouveau. Elle était fin prête à recevoir ce fameux émissaire. L'office de Vastraya, la décoration générale de l'ambassade en général, était très différent de ce qu'on pouvait trouver ailleurs dans la cité. Ce n'était pas le plus luxueux que pouvait offrir le Vieil Empire mais conforme à ses goûts personnels. Les murs étaient peint d'un rouge chaleureux simplement orné par une délicate mais complexe frise géométrique. Les meubles étaient de bois précieux impeccablement laqués et ciselés de motifs floraux. Ce qui pouvait surprendre était sans doute les nombreuses plantes disposées dans des pots d'or et qui donnait à la pièce des allures de serre d'intérieur. Bien que les hautes fenêtres soient ouvertes Vastraya avait fait refermer les persiennes, garantissant une certaine intimité. Un brasero brûlant dans un coin de la pièce diffusait des parfums exotiques recouvrant peu à peu le jasmin pourpre de Sia. Enfin, dans un angle de la pièce, non loin de son bureau, avait été aménagé un petit salon autour d'une table basse circulaire. Une banquette colorée et confortable invitait à s'y asseoir alors que sur la table était disposé un plateau d'argent largement garni en rafraichissements et en amuses-gueules.
C'était le Ghis qu'elle aimait. Envoûtant, exotique, tamisé. C'était le Ghis où elle se sentait confortable.
Après tout, il est peut-être encore possible de sauver les meubles...