Il y avait bien longtemps que je ne m’étais pas rendu dans les quartiers populaires de la cité. Non pas que je cherchais à l’éviter, mais je n’avais pas grand-chose à y faire. Nous autres prêtresse de Tessarions sommes rarement sollicitées dans ce quadrant où le travail passe avant les arts, et où les lectures de flammes sont rares. Parfois, une famille sollicite le temple pour des guérissons, mais cela reste assez exceptionnel. N’ayant qu’une très faible connaissance de ce milieu et de ces gens, je me suis toujours demandé s’ils étaient plus robustes, peut-être quelque chose dans leur sang, ou si quelque chose les empêchait de demander de l’aide. En général, nous ne sommes appelés pour des cas graves, et souvent des cas qui auraient pu être évités si l’on s’était occupé tout de suite de la maladie… Peut-être l’impératif de survie et de travailler les conduits à repousser l’échéance et à espérer que le temps les guérisse. J’y ai pratiqué quelques guérissons, et assisté pour quelques accouchements difficiles, mais ma connaissance de ce quartier est assez faible. Heureusement, aujourd’hui je ne suis pas là pour un guérison, et l’ambiance est beaucoup plus joyeuse que les dernières fois où je suis venu ici.
Au départ, j’ai été un peu étonnée que Daenerys me convie ici. Après tout, elle est une fille de bonne famille. Son père est sénateur, son frère est un des héros de la guerre. Alors arpenter les quartiers pauvres ne semble pas correspondre à l’éducation qu’elle a reçue et que j’ai tenté de lui transmettre. Et puis je me suis souvenu de celle que j’étais à l’époque. Je me suis souvenu que c’est à cet âge que j’ai rencontré Viserys. Et je me souviens avoir plus d’une fois fait le mur pour quitter discrètement le temple et le rejoindre. Et c’est dans les quartiers populaires de Rhya, là où on ne pouvait pas me reconnaitre, que nous nous retrouvions. J’imagine que c’est aussi de cela que jeunesse est faite, alors je ne saurais lui en tenir rigueur. Même si une part de moi se demande si ce n’est pas lié à la prédiction que j’ai faite l’autre jour, à la fin du triomphe. Une prédiction funeste pour elle et sa famille, qui plus est en public. Je n’ai pas eu de contact avec les Maerions depuis, et je doute que nos relations restent inchangées. Même si je ne suis qu’une messagère, je ne peux pas faire comme si je n’avais rien dit, et ils ne peuvent pas faire comme s’ils n’avaient rien entendu. Je sais, et ils savent. Tout ce que je peux espérer, c’est qu’ils sauront venir vers moi pour que je puisse les guider, car tel est mon rôle…
J’avance dans les rues bondées du quartier Est, vétues d’une robe bleue et d’un voile pourpre. Même si je ne porte pas ma tenue liturgique, je ne peux pas m’empêcher d’arborer mon voile. C’est devenu presque une habitude, un part de moi. Je cherche du regard mon ancien élève dans la foule. Peine perdu, autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Peut-être aurais-je dû m’enquérir de plus de précision quant à notre point de rendez-vous. Je n’aurais probablement pas trouvé seule, mais au moins j’aurais pu demander mon chemin. C’est finalement un groupe d’enfant qui, percevant m’a détresse, me guide sur place, aux portes du grand bazard, où musique et alcool coulent et résonne déjà dans les rues et dans les esprits. L’ambiance est tellement différente de celle du quartier Ouest. Difficile de croire que nous sommes dans la même ville au même moment. Finalement, mon regard rencontre celui de Daenerys. Je m’approche d’elle avec un sourire, mais avant que je n’ai pu la rejoindre, je me retrouve emportée malgré moi dans une farandole. Malgré ma surprises et ma maladresse, je tente tant bien que mal de suivre le mouvement, ne souhaitant pas briser l’euphorie collective, sous le regard de mon ancienne disciple. Je n’en sors que quelques minutes plus tard, essouflée comme rarement, mais malgré tout amusée. Je m’adresse à la jeune fille.
" Voilà qui est… étonnamment plus physique que ce j’aurais pu imaginer. Il y a longtemps que je n’avais pas participé à une farandole "
Après avoir repris contenance, je m’approche de la jeune fille avec un sourire tendre et glisse ma main sur ses cheveux.
" Daenerys, mon enfant, j’espère que tu te portes bien. "
Au départ, j’ai été un peu étonnée que Daenerys me convie ici. Après tout, elle est une fille de bonne famille. Son père est sénateur, son frère est un des héros de la guerre. Alors arpenter les quartiers pauvres ne semble pas correspondre à l’éducation qu’elle a reçue et que j’ai tenté de lui transmettre. Et puis je me suis souvenu de celle que j’étais à l’époque. Je me suis souvenu que c’est à cet âge que j’ai rencontré Viserys. Et je me souviens avoir plus d’une fois fait le mur pour quitter discrètement le temple et le rejoindre. Et c’est dans les quartiers populaires de Rhya, là où on ne pouvait pas me reconnaitre, que nous nous retrouvions. J’imagine que c’est aussi de cela que jeunesse est faite, alors je ne saurais lui en tenir rigueur. Même si une part de moi se demande si ce n’est pas lié à la prédiction que j’ai faite l’autre jour, à la fin du triomphe. Une prédiction funeste pour elle et sa famille, qui plus est en public. Je n’ai pas eu de contact avec les Maerions depuis, et je doute que nos relations restent inchangées. Même si je ne suis qu’une messagère, je ne peux pas faire comme si je n’avais rien dit, et ils ne peuvent pas faire comme s’ils n’avaient rien entendu. Je sais, et ils savent. Tout ce que je peux espérer, c’est qu’ils sauront venir vers moi pour que je puisse les guider, car tel est mon rôle…
J’avance dans les rues bondées du quartier Est, vétues d’une robe bleue et d’un voile pourpre. Même si je ne porte pas ma tenue liturgique, je ne peux pas m’empêcher d’arborer mon voile. C’est devenu presque une habitude, un part de moi. Je cherche du regard mon ancien élève dans la foule. Peine perdu, autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Peut-être aurais-je dû m’enquérir de plus de précision quant à notre point de rendez-vous. Je n’aurais probablement pas trouvé seule, mais au moins j’aurais pu demander mon chemin. C’est finalement un groupe d’enfant qui, percevant m’a détresse, me guide sur place, aux portes du grand bazard, où musique et alcool coulent et résonne déjà dans les rues et dans les esprits. L’ambiance est tellement différente de celle du quartier Ouest. Difficile de croire que nous sommes dans la même ville au même moment. Finalement, mon regard rencontre celui de Daenerys. Je m’approche d’elle avec un sourire, mais avant que je n’ai pu la rejoindre, je me retrouve emportée malgré moi dans une farandole. Malgré ma surprises et ma maladresse, je tente tant bien que mal de suivre le mouvement, ne souhaitant pas briser l’euphorie collective, sous le regard de mon ancienne disciple. Je n’en sors que quelques minutes plus tard, essouflée comme rarement, mais malgré tout amusée. Je m’adresse à la jeune fille.
" Voilà qui est… étonnamment plus physique que ce j’aurais pu imaginer. Il y a longtemps que je n’avais pas participé à une farandole "
Après avoir repris contenance, je m’approche de la jeune fille avec un sourire tendre et glisse ma main sur ses cheveux.
" Daenerys, mon enfant, j’espère que tu te portes bien. "