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Pecunia non oletDragon et or ne font pas commune raison

An 1066, mois 5.

Je comprends tout à fait votre douleur suite à la disparition tragique de votre époux, notre bien aimé cousin. Oesdar était un fidèle serviteur de la dynastie et sa vie sera honorée au cœur même du palais de ses ancêtres.

Il n'en serait rien. Oesdar était le dernier des imbéciles, un faux bourgeois alcoolique et au caractère plus violent qu'un gladiateur des arènes de Meereen. L'homme était une insulte aux Riahenor et même à sa ville natale, Mantarys. Maegon ne savait que trop bien pour quelle raison sa veuve était venue pleurer sur son épaule. C'était autrefois sa voix qui avait sauvé son époux d'une condamnation suite au meurtre, accidentel, d'un de ses conseillers. Personne ne doutait que Maegon était en réalité l'instigateur de ce crime odieux. Avec un sourire crispé, il plongea sa main dans sa toge et en sortit une petite bourse rondelette.

Tenez, offrez des funérailles dignes de ce nom à notre bien aimé cousin. Ballerion l'accueillera comme le guerrier qu'il était dans sa demeure.

Maegon frôlait le blasphème en honorant faussement la mémoire d'Oesdar. Ce porcet était bien et bien décédé des suites de la guerre. Cependant, il n'avait rien d'un soldat, ni même d'un guerrier. Un énorme rocher de cinquante kilo avaient trouvé le chemin jusqu'à sa jambe lors du siège de Mantarys par les armées Ghiscari alors qu'il se cachait dans une taverne . Amputé jusqu'à mi-cuisse, il avait fait d'un enfer la vie de ses soigneurs et de sa famille jusqu'à ce que finalement il rende l'âme, plusieurs mois après la fin de la guerre.

Faites en sorte de ne pas oublier l'allégeance des Riahenor de Mantarys.

Sur ce ton froid et mordant, Maegon se retourna et s'éloigna à grands pas de la veuve éplorée. Seul l'or et le prestige du patriarche intéressait cette bonne femme. Son jeune fils de quinze ans servirait cependant les plans de Maegon. Il avait écrasé son père autrefois au point de le réduire à moins qu'un client. Un enfant ne risquait pas de lui causer le moindre souci. Tant que les menaces ou l'or couleraient, la loyauté de la branche de Mantarys serait assurée. Le règne de terreur de Maegon et d'amour de Vaelya ne souffriraient d'aucune exception autre que leur mort. Satisfait que cette affaire soit réglée, Maegon s'arrêta quelques secondes. La cour draconique offrait son écœurant spectacle de complots, de trahisons et de népotisme. Où que le regard du dynaste se porta, il ne voyait que le stupre et la corruption. Seules les dagues manquaient au tableau, bien qu'il ne doutât pas une seconde qu'elles se cachent dans les multiples plis des toges... ou de la peau pour certains. Malgré tout, Maegon se sentait dans son élément. Tel le dragon dans sa caverne. Tel le serpent, les crocs dans sa victime.

Baelor ! s'exclama froidement Maegon en s'avançant à pas rapide vers l'homme qui l'attendait. Si une araignée se cachait dans un lot de fruits exotiques, on pouvait toujours être sûr qu'elle appartenait au Baelorus Obesitus Callaeronis. La pire des espèces dans le pire des genres : les marchands. Et pourtant, c'était bel et bien de cet homme que Maegon avait besoin. En partie. Merci de me rencontrer. Que dirais-tu de trouver un endroit plus discret ? Les affaires n'attendent pas.


Baelor Cellaeron
Baelor Cellaeron
Le Seigneur-Soie

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Pecunia non oletDiscussion avec Maegon Riahenor

Cour draconique - An 1066, mois 4

La Flamme, Drivo, était pour Baelor Cellaeron comme une seconde maison... Ou une troisième, la deuxième étant sans doute ses maisons closes. Peu importait. Le Seigneur-Soie était au Sénat comme chez lui. Il y évoluait depuis de nombreuses années, et son physique avait eu le mérite de le rendre reconnaissable entre mille. La plupart des personnes présentes savait qui il était, où se trouvaient ses intérêts et ce dont il était capable. En tant que l'un des ténors de la faction mercantile, il avait l'oreille de la plupart des grands marchands valyriens et il disposait de ses entrées dans à peu près n'importe quelle ambassade à Valyria.

Ce jour-là, Baelor avait profité du climat - exquis, comme souvent dans la Péninsule - pour rencontrer quelques uns de ses fidèles pour une discussion de travail sur l'une des terrasses du complexe régalien de Valyria. Ils avaient converser une partie de la matinée, devisant installés sur des banquettes, profitant du soleil et de l'air frais. Ses collègues étaient encore secoués par la dernière séance au Sénat. Les divergences entre les grands noms des marchands s'étaient étalées en public, et tout le monde s'accordait à dire que cela ne pouvait être une bonne chose. Au-delà de cela, ils avaient insisté : oui, ils faisaient confiance à Baelor mais ils ne devaient plus être contraints de voter une loi contraire à leurs intérêts.

Baelor avait dû déployer des trésors de diplomatie et de conciliation pour arrondir les angles. A long-terme, cela les servirait car les militaristes leur étaient désormais redevables. Et selon toute vraisemblance, la loi serait passée quelle que soit la position des mercantilistes. C'était cette arithmétique de la démocratie qui avait poussé Baelor à s'entendre avec Lucerys Arlaeron avec un succès certes relatif mais un succès tout de même. Bientôt, il saurait ce qu'il se passait chez les Tergaryon et qu'on voulait lui dissimuler. Et puis, son fils Daelarys était venu le tirer de là, lui rappelant qu'il devait rencontrer le dynaste Riahenor bientôt.

Alors qu'ils marchaient tous deux vers les niveaux inférieurs du Sénat, Baelor ayant compris que le descendant de Riahenys l'attendrait dans le grand hall, il se demandait bien ce que pouvait lui vouloir le chef des civilistes. A coup sûr, cela aurait à voir avec la dernière séance. Le Seigneur-Soie avait constaté à quel point la proposition des militaristes avait agacé Maegon... qui de toute manière semblait en permanence excédé. Se faisant cette réflexion, Baelor se demanda si c'était propre au dynaste actuel ou si cette aigreur se perpétrait de génération en génération, peut-être cette caractéristique unique au Riahenor était en fait un trait plus ancien même que le nom des Cellaeron... Il ne s'en formalisa pas plus que cela. Les Riahenor, comme les Lyseon et les Vaekaron, appartenaient au passé. Leur richesse avait fondu et seule la gloire et la révérence qu'imposaient leurs noms permettaient de leur parler encore sans condescendance.

Arrivé dans cette immense salle qui permettait à chacun de recevoir des doléances, ou de simplement discuter en admirant les sculptures et les merveilles de l'architecture valyrienne, Baelor constata qu'il n'y avait nulle trace de Maegon Riahenor. Il n'était pas de ceux que l'on faisait patienter, mais il ne pouvait que prendre son mal en patience. Il se doutait de l'orgueil des Riahenor et préférait ne rien dire. Il congédia son bâtard. Un enfant illégitime au Sénat agacerait déjà Maegon, autant qu'il ne l'ait pas en plus sous les yeux.

Il finit par se rendre compte que, contrairement à ses premières observations, Maegon était bel et bien là. Il terminait une discussion avec femme que Baelor n'avait jamais vu. Détaillant rapidement la façon dont elle se tenait, la douceur de ses traits et ses habits, il considéra qu'elle n'était guère d'importance et s'en désintéressa immédiatement. Rapidement, leur discussion parvint à une fin et Maegon se dirigea droit vers lui.

« Baelor ! »

Le prénom avait claqué avec autorité, et pourtant il était difficile de ne pas y entendre le mépris sous-jacent. Baelor attendit qu’il soit plus près pour lui répondre d’une voix détachée.

« Maegon, » répliqua Baelor avec la même familiarité.

Le Seigneur-Soie prit un peu de temps pour détailler le dynaste. Son port était fier et son attitude déterminée. Il avait cette assurance fière de ceux dont le pouvoir est acquis par le sang, et il était indéniable que sa présence emplissait la pièce alors qu'il se mouvait avec élégance. Cette aura de grandeur qu'il incarnait était malheureusement ternie par un voile indescriptible d'une certaine forme de misère, peut-être en décalage avec le fait qu'un personnage de ce calibre aurait dû être mis en valeur et non pas quémander les rendez-vous comme un simple sénateur, qu'il était toute chose égale par ailleurs.

« Merci de me rencontrer. Que dirais-tu de trouver un endroit plus discret ? Les affaires n'attendent pas. »

Eh bien, on pouvait dire qu’il ne traînait pas, l’animal.

Baelor lui offrit son plus beau sourire placide, tel tout bon commerçant. Il fit pivoter son imposante masse pour faire face au dynaste et le considéra d’un air neutre, affectant une mine disposée à la discussion sans candeur feinte. Il savait que le Riahenor allait vouloir se servir de lui. Restait à savoir ce que seraient ses attentes véritables et quel prix il lui offrirait en échange.

« Je t'en prie Sénateur, c'est toujours un plaisir de m'entretenir avec toi. Et je ne doute pas que tu sois très occupé. Nous avons pléthore d’endroits où conduire nos affaires, je te suis bien volontiers car je suis impatient de voir de quelles affaires tu veux m'entretenir. »


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Pecunia non oletDragon et or ne font pas commune raison

An 1066, mois 5.

Maegon hocha sèchement la tête et étendit son bras pour faire signe à Baelor de le suivre. Sans surprise, ce dernier vint se placer à la hauteur plutôt que légèrement derrière. Le dynaste avait depuis longtemps appris à cacher le profond dégoût qu'un tel acte provoquait chez lui. Même le plus petit respect envers les Fondateurs de Valyria avait disparu. Les Cellaeron pouvaient bien se vanter d'avoir fait surgir les Montagnes Peintes de terre, mais sans les illustres ancêtres de Maegon, jamais ils n'en auraient eu le pouvoir. Le pourceau qui leur servait de maître ne s'en rendait certainement pas compte. Maegon lui sourit froidement.

Oui... Nous avons beaucoup à négocier.

D'un pas vif, car peu lui importait que Baelor doive dépasser sa masse prodigieuse pour le suivre, Maegon tourna vers sa droite et grimpa adroitement les marches. Arrivé au niveau supérieur de la cour draconique, il s'arrêta quelques secondes. Frayer avec les mercantilistes. Voilà un comportement qu'il n'aurait jamais cru devoir avoir. Malgré tout, il devait s'avouer obligé de le faire. La faction militariste était gangrénée par le népotisme et la terreur, menée par ce chien borgne d'Arlaeron. Lorsque Baelor l'eut rejoint, Maegon le mena droit vers un de ces salons que les Sénateurs prisaient lorsque venait le temps de parler affaires. Prenant place, le dos droit et la mine féroce, sur un siège, le dynaste invita d'un geste impatient le marchand à s'installer. Presque aussitôt, un serviteur apparut pour leur demander ce qu'ils souhaiteraient.

Du vin. Et ce qui plaira à mon... invité.

Le mot était presque une insulte dans la bouche de Maegon. Il devait invariablement rappelé son rôle dans l'histoire. Du moins celui de ses ancêtres. Malgré tout, le Sénateur savait être mielleux lorsqu'il le souhaitait. Il considérait seulement que Baelor l'était suffisamment pour deux tout en étant très certainement, l'homme le plus retors de sa faction. Les marchands se ressemblaient tous. Lorsqu'ils furent servis, Maegon trempa à peine ses lèvres dans son vin avant de reprendre la parole de sa voix grinçante et arrogante.

Je souhaiterai te féliciter pour ton discours au Sénat. Tu as su trouver tes intérêts tout en montrant au général une opposition, même symbolique. A vrai dire, Maegon avait hésité à rendre son repas en entendant les paroles du Sénateur à ce moment précis. Il avait préféré risquer son influence en s'opposant ouvertement aux militaristes plutôt que suivre le mouvement comme le dernier des chiens. Ta prise de parole a montré que tu étais plus digne de diriger les marchands au Sénat que cette ingénue de Tergaryon. A vrai dire, Maegon connaissait l'amitié d'Elaena avec sa fille. Il saurait utiliser ce lien pour brouiller les mercantilistes si cela devait arriver. Cependant, en ce jour, une faction divisée était du pain béni pour les militaristes aussi Maegon était prêt à soutenir Baelor pour s'affirmer comme un chef de file.

Ceux que... je représente ne partagent pas toujours mes pensées et souhaitent passer une nouvelle loi qui je suis sûr t'hérissera autant qu'elle m'effraie. Maegon ferma les yeux et fit semblant de trembler à cette idée. La loi en question veut mettre en place une taxe de 20 % de la valeur marchande des productions d'acier et de fer tout en exemptant l’armée pour une période de trois ans... Cela signifierait une priorisation de ces débouchés vers les forces du général Arlaeron. Moins de métaux signifieraient moins de chariots, moins de navires et fatalement moins de commerce. Ce que Maegon omettait de dire c'était qu'il était l'instigateur de cette même loi.


Baelor Cellaeron
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Pecunia non oletDiscussion avec Maegon Riahenor

Cour draconique - An 1066, mois 4

installé dans l'un des confortables fauteuils meublant les salons de discussions du Sénat, Baelor observait le Dynaste avec une curiosité méfiante. Il ignorait toujours quelle invention ces familles de vestiges iraient trouver pour justifier leur légitimité à prendre la parole au nom d'une histoire qui tenait plus des mythes que de la réalité. Baelor ne s'intéressait guère au passé. L'histoire d'Yraelon Cellaeron et des Montagnes peintes était en lui-même du même acabit. Que cela pouvait-il faire à Baelor de savoir que les montagnes sur lesquelles était érigé son domaine avait été créée par magie ou par la Nature ? Seul comptait le résultat  présent : il en était le maître et cela lui suffisait.

Il avait toujours trouvé un tantinet pitoyable la façon dont les anciennes familles s'accrochaient avec l'énergie du désespoir aux restes de leurs gloires passées.

Au moins, cela se révélait souvent divertissant.

Pourtant, il devait bien leur reconnaître une certaine forme de panache. Alors qu'elles étaient poussées un peu plus vers la sortie chaque année que les Dieux faisaient, elles parvenaient encore à positionner les leurs dans des postes éminents de la République. Maegon Riahenor en était sans nul doute l'un des plus brillants exemples de ces sangsues qui s'accrochaient envers et contre tout. Il était parvenu à se faire nommer capitaine-général durant la guerre  et tenait lieu de chef de file des civilistes au Sénat. A ce titre, Baelor écoutait toujours ce qu'il avait à dire.

« Je souhaiterai te féliciter pour ton discours au Sénat. Tu as su trouver tes intérêts tout en montrant au général une opposition, même symbolique. Ta prise de parole a montré que tu étais plus digne de diriger les marchands au Sénat que cette ingénue de Tergaryon. »

Baelor hocha du chef pour accueillir gracieusement le compliment. Il n'était pas ingénu et ne s'était certainement pas hissé à sa position actuelle en prenant pour argent comptant - l'expression favorite de Lucerys - tous les compliments qu'on lui destinait. Il avait pour habitude de dire qu'une discussion débutant par un tel propos positif était généralement celle où il fallait rester le plus attentif. Il remercia le Dynaste et prit soin de savourer le verre d'eau citronnée qu'on lui avait amené plus tôt. Hédoniste, Baelor connaissait les effets de l'alcool et mettait un point d'honneur à mener parfaitement sobre ses discussions les plus capitales. Croisant les mains sur sa bedaine proéminente, il patienta, scrutant Maegon d'un regard apaisé. Pour que le Riahenor se donnât la peine d'enrober son propos, la teneur de ce qui suivrait ne plairait sans doute pas au Seigneur-Soie.

« Ceux que... je représente ne partagent pas toujours mes pensées et souhaitent passer une nouvelle loi qui je suis sûr t'hérissera autant qu'elle m'effraie. La loi en question veut mettre en place une taxe de 20 % de la valeur marchande des productions d'acier et de fer tout en exemptant l’armée pour une période de trois ans... Cela signifierait une priorisation de ces débouchés vers les forces du général Arlaeron. Moins de métaux signifieraient moins de chariots, moins de navires et fatalement moins de commerce. »

Baelor resta silencieux, son regard brûlait de l'intelligence qu'il mobilisait pour réfléchir aux révélations du civiliste alors que sa lippe se bornait à afficher un intérêt poli. Une nouvelle loi. Jusqu'à présent, rien n'était étonnant. La défaite du clan civil au Sénat était retentissante et il n'était pas surprenant qu'il souhaitât frapper un grand coup pour rappeler à tous que c'était une force avec laquelle il fallait compter. Les implications d'une telle taxe étaient importantes, et particulièrement pour Baelor dont la richesse provenait en partie des mines de fer et de cuivre dans ses montagnes. Il afficha un sourire sympathique, comme si on lui apprenait qu'il allait lui falloir refaire son escalier de marbre : un désagrément coûteux, mais rien d'irréparable en somme. Avec toute la lenteur calculée qu'il savait utiliser, il garda le silence en déposant son gobelet d'argent ciselé sur une table basse. Il déposa ses mains sur ses genoux, donnant soudainement l'impression d'être encore plus imposant qu'il ne l'était vraiment et s'adressa d'un ton doucereux à Maegon.

« C'est d'une connerie sans nom. »

Son ton était enrobé d'une douceur qui tranchait avec son propos sec et court. Son regard clair luisait désormais d'une lueur amusé et toute son expression laissait entrevoir qu'il donnait un conseil amical, presque fraternel, à l'un de ses rivaux. Souhaitant expliciter un peu plus son propos, il prit la peine de détailler son point de vue alors que l'onctuosité ronflait dans le timbre de sa voix.

« Cher Maegon, j'entends qu'il peut être... difficile d'avoir le contrôle sur une faction et une poignée de Sénateurs... Je suis certain que cela ne préjuge pas du reste de tes capacités. Mais si tes collègues sont suffisamment hors-sol pour proposer une telle loi, c'est qu'ils sont d'une idiotie sans borne et je comprends ton désarroi bien sincère. Renforcer l'armée n'est pas une solution viable, surtout en ce moment. »

Ce faisant, les yeux de Baelor brûlèrent d'une certaine forme de mesquinerie. Il n'avait aucune certitude sur le rôle qu'avait joué Maegon dans cette affaire, et cela lui importait peu. Ou bien il en était l'instigateur, et il se payait sa tête. Ou bien, il n'avait rien vu venir et il avait bel et bien perdu le contrôle de sa faction, ce qui faisait de lui un personnage insignifiant. Dans tous les cas, Baelor doutait qu'il fût invité à discuter avec le Dynaste pour le simple plaisir de lui confier son point de vue. Son regard scrutateur se posa dans celui du Riahenor. Il était temps de le faire sortir de sa coquille.

« Comme j'imagine que tu ne m'as pas convié ici pour que je règle tes problèmes de mutinerie, je vais m'efforcer de rester honnête avec toi. C'était absolument faux.Le commerce est bien entendu un élément auquel je suis sensible, je suis heureux que tu t'en sois rendu compte. Je serai donc attentif à la suite de notre discussion car je suis intrigué de savoir ce que tu as à me dire à ce sujet. Sache que ma volonté sera toujours de renforcer Valyria par le commerce. Aussi, parle, ô Dynaste, car je t'écoute avec respect et attention.   »

Pour une fois, Baelor était sincère.

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Pecunia non oletDragon et or ne font pas commune raison

An 1066, mois 5.

Maegon se retint de sourire lorsque Baelor finit par lui répondre. La réaction qu'il attendait, à l'instant où il le désirait. Le dynaste se gaussait de ces hommes et femmes qui devaient ponctuer la moindre émotion d'une mimique ou d'une phrase. Lui seul savait se contenter de cette moue de dégoût qui faisait sa célébrité, parmi d'autres atouts. La proposition de loi, qu'il avait proposé lui-même dans le but de couper l'herbe sous le poids obèse de Baelor et ses confrères, risquait bel et bien de briser la belle union entre militaristes et civilistes. Maegon se recula légèrement et redressa la tête pour dominer son interlocuteur. Ce que Baelor offrait en largeur, Maegon le lui rendait en hauteur. Regardant par au-dessus l'ignoble petit éléphanteau, il l'écouta.

Seule la volonté du dynaste lui permit de résister à la tentation de claquer une remarquer acerbe à la face bouffie de Baelor. Maegon savait parfaitement ce qu'il faisait en proposant ce qu'il appelait son petit Pacte d'Acier. Il voulait déclencher une guerre économique propre à désunir la maigre alliance des mercantilistes tout en imposant à l'armée un choix: une coalition avec lui ou une explication avec leurs officiers supérieurs lorsque l'acier coûterait si cher que les glaives seraient en fer de mauvaise qualité. Malgré tout, il ne pouvait se laisser insulter dans son rôle de chef de file de ceux qu'il représentait.

Baelor, tu sais tout comme moi que les Sénateurs ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. N'éprouves-tu pas quelque réticence à mater la Sénatrice Odenys voir même la jeune Tergaryon ? Maegon sourit en coin. Si Baelor croyait son mensonge d'une fronde chez les civilistes, son autorité n'avait pas été reniée en public. Renforcer l'armée n'est certes pas une solution viable pour le moment. Pas plus que ne l'est sa position dominante au Sénat aujourd'hui. Ce serait une horreur que de voir un général devenir Lumière n'est-ce pas ?

Maegon travailla son silence comme à son habitude. Baelor devait bien voir où il voulait en venir mais il préférait laisser les neurones enrobés de graisse de son interlocuteur fonctionner à plein régime. Nous nous trouvons face à un dilemme. Même la frange la plus radicale de ma faction pourrait voter pour un marchand pour ce rôle, bien qu'ils voient la présence de cet arriviste de Qoherys comme une insulte. Il était inutile de préciser que Maegon incarnait la frange la plus radicale des civilistes. Malgré tout... Peut être serait-ce plus sage que choisir un opposant connu de tous, l'un des rares s'étant refusé à voter pour la récente loi... Un homme doté d'un certain aura et d'une histoire trouvant ses origines... Eh bien aux origines de notre Histoire.

Maegon toisa longuement Baelor en attendant sa réponse.


Baelor Cellaeron
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Pecunia non oletDiscussion avec Maegon Riahenor

Cour draconique - An 1066, mois 4

Lorsque Maegon cessa de s’expliquer, Baelor le regardait d’un œil torve, scrutant le Dynaste pour essayer de discerner ses véritables motivations.

Ni l’un ni l’autre n’étaient des débutants en politique. Tous deux savaient que tout se monnayait et que rien n’était innocent. Tout arrivait précisément à point nommé et rien ne se produisait par hasard. S’ils étaient de sensibilités différentes, ils avaient des points communs. La première, et peut-être la plus importante, était bien entendu leur approche civile de la politique. Pour Baelor tout comme Maegon (du moins l’espérait-il), la puissance politique de l’armée était un problème en soi. Si sa présence au Sénat était justifié, il n’en restait pas moins problématique qu’elle domine la vie publique de la République. A plus d’un titre, leurs intérêts concordaient, par ailleurs. Tous deux avaient besoin de voir la vie économique reprendre et le commerce être de nouveau dynamique. La préséance des militaires de carrière au sein du Sénat risquait de repousser plus loin ces considérations face au besoin de nouvelles conquêtes, de nouvelles guerres à mener. Sur les deux bords du Golfe de Douleur et de la Baie des Serfs, il ne faisait aucun doute sur le fait que la Harpie et le Dragon s’affronteraient de nouveau. Baelor, en tout cas, n’était pas particulièrement pressé de voir ses contacts et contrats malmenés par les visions expansionnistes de certains.

Baelor, toutefois, notait l’intérêt du Riahenor pour le poste de Lumière. Jusqu’à présent, la faction militariste n’avait que très rarement réussi à placer l’un des siens au sein des Cinq. Avec la fin de la guerre, cela devenait une possibilité sérieuse. Lucerys Arlaeron était bien entendu le candidat potentiel le plus évident car il disposait d’une solide aura : celle d’artisan de la victoire. Toutefois, Maegon pointait une idée intéressante : le fait qu’un général soit propulsé à ce poste. La perspective, probable, de voir le fils Tergaryon être nommé candidat par les militaristes ou celle, moins probable, de voir le fils aîné Maerion, porté par son auguste père et la faction militariste n’était guère pour rassurer Baelor.

Il voyait une ouverture sur ce que Maegon lui proposait. La faction civile pourrait se ranger derrière un marchand, un candidat qui aurait alors des chances de l’emporter. Qoherys n’était pas un candidat acceptable mais son mandat n’était pas près de se terminer pour l’instant et il y avait fort à parier qu’il trouverait une manœuvre pour être réélu d’ici là. Le siège d’Arraxios Maerion serait plus compliqué à défendre. Il avait vu sa faction d’origine se retourner contre lui alors que ses consignes avaient été de soutenir Lucerys dans son projet. Quand bien même une Lumière était sensée être neutre, il était courant de les voir conserver des liens avec leurs factions d’origine. Une alliance entre factions civile et marchande serait dotée d’un poids certain, restait à savoir qui l’emporterait car il n’y avait qu’un nom à soutenir.

Et il était désormais clair que Maegon en avait un en tête : le sien. Baelor laissa son regard pénétrer celui du Riahenor. Oui, il était sérieux. Voici qui s’annonçait fâcheux.

Comment répondre ? Maegon n’avait jamais fait secret de sa volonté d’amasser davantage de pouvoir et cela lui avait amené le soutien, ou tout du moins l’attention, de certains qui voyaient dans ces vieilles familles une forme de stabilité ancienne pouvant répondre à tous les dangers du monde. De l’avis de Baelor, il serait difficile pour le Riahenor de rassembler du soutien bien qu’il ne comptait rien en dire. Ce dernier pouvait simplement chercher à marchander, ou à le faire sortir du bois lui-même. Il avait fait le premier pas, dévoilant un jeu trouble au travers duquel Baelor n’était pas sûr de voir clair. Les ambitions étaient immenses au Sénat, et les moyens pour parvenir à ses fins étaient virtuellement illimités pour qui avaient la volonté d’accéder à son poste.

« Notre Histoire, comme tu dis – cher Maegon – remonte à plusieurs siècles. Peut-être que les noms auxquels tu fais référence appartiennent justement à cette Histoire. Peut-être serait-il judicieux qu’ils y restent. »

Un sourire sympathique sur sa gouaille arrondie, Baelor se pencha pour reprendre une gorgée à son verre. Il toisait le Riahenor d’un regard perçant, démontrant son état d’alerte sur la situation. Comme de nombreux nobles Valyriens, Baelor et les Cellaeron avaient largement profité de l’absence de Triarchie pour prospérer. La perspective d’un retour aux affaires courantes d’une dynastie n’était donc pas une mince affaire. Maegon ne serait pas le premier des Riahenor à accéder au Conseil, s’il était élu, mais il y avait en cet homme une violence aigre et profonde qui révulsait le Cellaeron.

« J’entends ton mépris pour Qoherys et bien que je ne le partage pas, je le comprends. Toutefois, je ne saurais que dire. Au sein des mercantilistes, c’est Vaegon Tergaryon qui domine, pas Echya Odenys ou Baelor Cellaeron. S’il s’agit d’Elaena Tergaryon, eh bien elle est évidemment trop jeune pour être élue mais cela importe peu car elle doit déjà consolider son emprise sur les marchands. Tu cherches donc du soutien pour une candidature d’un nom important de l’Histoire valyrienne, Maegon. Et tu penses que je serais celui qui te l’offrira ? »

Baelor plissa son nez d’un rictus désapprobateur.

« Je n’ai guère le temps d’écouter les ragots de Glaeron, mais de ce que j’ai cru comprendre, la grande place de notre ville bruisse de ton opposition à l’édit de consolation. Si tu souhaites être candidat, tu te doutes que tu seras largement attaqué sur ce point. Penses-tu sincèrement que ton temps est venu ? Ne devrais-tu pas songer plutôt à être faiseur de Lumière et soutenir un candidat avec la stature, la richesse et le réseau nécessaires à la conduite d’une telle campagne ? »

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An 1066, mois 5.

Le rouge monta aux joues de Maegon face aux propos de Baelor, ce minable obèse arrogant. La motte de beurre rance ne pouvait pas plus monter son dragon que sa femme et il osait lui donnait une leçon d'histoire ou même de politique ! Jusqu'à la récente maladie de Vaegon, il n'était qu'un misérable marchand parmi d'autres, à peine un ver de soie bouffi par ses richesses et la bonne chair. Repoussant l'envie d'arracher le système reproductif rabougri de son interlocuteur pour lui faire avaler, Maegon but une longue gorgée de vin et réfléchit longuement avant de répondre.

L'histoire récente a montré que toutes les dynasties n'avaient pas survécu au passage du temps. Le cœur de Maegon saignait en laissant entendre une telle horreur. Malgré tout, il devait bien s'avouer la vérité. La guerre avait fini d'achever la puissance, déjà oubliée, des Vaekaron. Bien qu'il n'ait aucun tort envers Ragaenor et qu'il soit prêt à le soutenir pour hériter, Maegon ne voyait pas en lui un politicien. Il n'avait pas les épaules pour cela. Vaerys Lyseon ne valait guère mieux pour le moment, malgré son potentiel. Malgré tout, ce sont les représentants cette Histoire qui ont commandé aux troupes durant la guerre. J'ai autant été l'instigateur de notre victoire que l'Arlaeron, Baelor. Ne l'oublies jamais.

« J’entends ton mépris pour Qoherys et bien que je ne le partage pas, je le comprends. Toutefois, je ne saurais que dire. Au sein des mercantilistes, c’est Vaegon Tergaryon qui domine, pas Echya Odenys ou Baelor Cellaeron. S’il s’agit d’Elaena Tergaryon, eh bien elle est évidemment trop jeune pour être élue mais cela importe peu car elle doit déjà consolider son emprise sur les marchands. Tu cherches donc du soutien pour une candidature d’un nom important de l’Histoire valyrienne, Maegon. Et tu penses que je serais celui qui te l’offrira ? Je n’ai guère le temps d’écouter les ragots de Glaeron, mais de ce que j’ai cru comprendre, la grande place de notre ville bruisse de ton opposition à l’édit de consolation. Si tu souhaites être candidat, tu te doutes que tu seras largement attaqué sur ce point. Penses-tu sincèrement que ton temps est venu ? Ne devrais-tu pas songer plutôt à être faiseur de Lumière et soutenir un candidat avec la stature, la richesse et le réseau nécessaires à la conduite d’une telle campagne ? »

Le bruit de gorge qu'émit Maegon fut largement suffisant pour faire comprendre son mépris à Baelor. Il pouvait bien atteindre la taille et le poids d'un petit dragon, il n'en aurait jamais la férocité, seuls les dynastes en étaient capables, et sans avoir à manger la moitié de Valyra.

Les rumeurs de la place publique ne m'intéresse qu'à peine, Baelor. Mais vois tu, je ne suis pas le seul à m'être opposé au général Arlaeron mais je suis le seul à représenter une faction unie et qui saura me suivre. De plus, j'ai l'oreille de certaines forces plus... radicales concernant notre ami en commun. Cesses donc de jouer au béjaune, nous sommes au-delà de cet âge. Ta faction n'est pas plus ordonnée que les Principautés Rhoynar, pire encore vous vous sautez à la gorge. Ne-crois tu pas que les langues se délient sur le rôle joué par ta famille dans la guerre ? D'aucun n'hésite pas à t'accuser d'avoir vendu notre fierté aux Dothraki. Ni toi, ni Echya pouvez vous targuer d'avoir la stature, la richesse et le réseau nécessaires, comme tu le dis si bien. Je suis le meilleur choix face à l'Arlaeron.



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Baelor Cellaeron
Le Seigneur-Soie

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Pecunia non oletDiscussion avec Maegon Riahenor

Cour draconique - An 1066, mois 4

Depuis sa prime jeunesse, Baelor avait été fasciné par les appétits qu’aiguisaient le Sénat.

Homme ou femme, puissant ou indigent, tous courraient après le pouvoir que colportait cette assemblée de cent quarante personnes.

Le Cellaeron n’était d’ailleurs pas aveugle quant à sa propre situation. Oh oui, il convoitait le pouvoir suprême. Il œuvrait chaque jour que les Dieux faisaient en ce sens. Pourtant, sa route ne semblait pas aussi dégagée qu’il pouvait le croire. Les Tergaryon continuaient à dominer la faction mercantile, il en était réduit à jouer les seconds couteaux au coude à coude avec Echya Odenys. Maegon Riahenor le savait d’ailleurs très bien, lui qui avait une faction et un nom prestigieux derrière lui. Après tout, peut-être était-il un candidat sérieux ? A son identité politique bien identifiée partout à Valyria, il avait également une stature d’artisan de la victoire. Oh oui, pour quiconque voudrait se présenter, le Dynaste ferait un adversaire redoutable…

Toutefois, ils étaient d’accord sur la place de l’armée dans la société. La troupe était un outil et si Lucerys en était le manche vigoureux, il n’en restait pas moins utile de manière ponctuelle. A cette pensée, Baelor se fit la réflexion que ce devait être encore moins le cas depuis un certain assassinat. Il songea un temps à partager cette pensée avec le Riahenor mais se souvint que celui-ci était également tatillon sur les histoires de parents décédés. Ces gens du Sud, tout de même… C’était une information intéressante, et ils seraient tous deux heureux de l’avoir en temps voulu.

Porutant, Maegon parlait et attaquait. Installé dans ce siège suffisamment large pour éviter d’en déborder, Baelor toisait le Riahenor d’un œil torve. Oh oui, ses propos portaient une part de vérité. La faction mercantile, par les intérêts concurrents financiers majeurs de ses membres, avait toujours été turbulente. Ce n’était pas forcément très visible mais après leur prestation commune au Sénat, même un aveugle l’aurait vu. Alors, pour un esprit aussi habitué aux jeux politiques que le Riahenor… il était illusoire d’y échapper. Quant aux attaques sur sa famille, Baelor les balaya – physiquement – d’un revers dédaigneux de la main. Oh oui, ils pouvaient attaquer de tout leur saoul. Au temps de la paix, c’était bel et bien les Cellaeron et les Haeron qui avaient travaillé à la conclusion d’un accord. C’étaient les Dothrakis payés rubis sur l’ongle sur les fonds propres de Baelor qui avaient ravagé le nord de l’empire de Ghis. Pendant que certains avaient mené le combat sur le front, Baelor avait été le capitaine-général des ombres, et il avait mené une bataille de longue haleine pour permettre à des milliers de vies d’être épargnées. Il n’en attendait aucune reconnaissance, car ce n’était pas ainsi que se faisaient les choses à leurs niveaux de puissance et d’influence. Il aurait toutefois apprécié qu’un homme au courant des réalités de la guerre comme Maegon l’eut reconnu. Ce faisant, il voyait en cette passe d’armes bien plus clair qu’il n’en avait jamais eu l’occasion face aux dynasties valyriennes.

Pour lui, Maegon Riahenor n’était pas le meilleur choix face à Lucerys. Il était le seul. Mais il était impropre à gouverner. Emporté par ses émotions et ses valeurs, il en oubliait toute réalité. Non, Maegon Riahenor ne devait pas devenir Lumière, car il embarquerait Valyria sur un chemin que le Cellaeron devinait cahoteux. Pourtant, il était une alternative préférable aux militaristes, quand bien même Baelor s’entendait mieux avec Lucerys, du moins en surface : l’homme était plus facile à raisonner. Arlaeron était un pragmatique là où Riahenor était un illuminé. Beau choix pour Valyria si c’était là le choix qui s’offrirait au Sénat. Avec un sourire poli, Baelor s’adressa à Maegon avec une voix qui avait retrouvé son calme et sa voluptuosité. Il n’était pas du genre à se faire manipuler par des paroles franches ou acerbes ; il connaissait mieux le jeu que cela.

« Je n’ai aucun doute là-dessus, cher dynaste. Tu es sans doute le meilleur choix que nous ayons à disposition pour contrer une prise de pouvoir toujours plus forte des militaristes. Voilà, c’est dit. Qu’attends-tu de moi ? Que je me montre aux réunions publiques de ta faction ? Que je t’encense au Sénat ? Que je rachète l’œil d’argent de Lucerys ? Je te proposerais bien de t’inviter à mes fêtes spéciales, mais ce serait déroger à ta drôle de lubie vis-à-vis de ta femme. »

Une lueur espiègle passa dans le regard du Cellaeron, qui avait soudainement l’envie de taquiner ce grand homme qu’était Maegon.

« Attention à toi Maegon, par ailleurs ! Toi qui te revendiques défenseur de nos traditions, tu risques de t’attirer quelques remarques quand on verra que tu ne prends guère de temps pour honorer Meleys comme il se doit. Enfin ! Je m’en occupe pour toi, à nous deux, nous devrions bien arriver à une moyenne acceptable. »

Se levant pesamment, Baelor tangua légèrement en prenant appui sur le fauteuil. Une fois sa formidable masse stabilisée, le Cellaeron épousseta ses toges de soie de gestes lents et mesurés, cherchant à leur redonner l’absence de pli qu’elles avaient plus tôt dans la journée. Ce faisant, il gardait un silence profond. Enfin, il déposa ses yeux sur Maegon.

« Enfin, trêve de plaisanteries. Puisque tu me demandes mon soutien, je te l’accorde Maegon Riahenor. Mieux vaut le risque de tes facéties que d’un pouvoir trop grand de l’armée. Maintenant que nous sommes d’accord, je vais te laisser car j’ai à faire. Des comptes d’épicier, rien de bien important ou noble pour un grand seigneur-dragon tel que toi, ô Dynaste, mais ce sont ces petites choses qui font vivre ma faction. Si tu n’as rien d’autre à me dire, je vais donc m’en aller. A plus tard donc, ô future Lumière. Que ta gloire éclaire notre chemin. »

Avec une révérence un peu exagérée, Baelor se retirait pas à pas, attendant une ultime réponse ou un silence final du maître du Château Riahenor.


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Pecunia non oletDragon et or ne font pas commune raison

An 1066, mois 5.

Un sourire narquois qu'il lui était impossible de contrôler naquit sur les lèvres de Maegon. La profonde inimité qu'il avait naturellement pour à peu près toute forme de vie autre que les Riahenor, et encore les cousins n'entraient pas en compte dans cet amour fanatique, était soudainement nuancé par un sentiment de triomphe. Maegon n'était pas un homme logique mais il savait se faire la voix de la Raison. Il savait qu'il était le meilleur choix. En partie par défaut pour sa plus grande haine, en partie par son statut, Maegon savait qu'il deviendrait Lumière de la Sagesse. Il espérait simplement que Baelor saurait se montrer digne de confiance. Le dynaste savait qu'il n'en était rien. Son ton était miévreux à son habitude et n'augurait rien de bon.

Baelor, cesses donc tes flatteries. Nous ne sommes pas plus amis, qu'alliés. Je n'ai pas besoin de l'oeil de Lucerys, bien que j'adorerai connaître le nom de celui dont le larynx de sa chère feu épouse orne le mur... Surusures mon nom à tes minions, expliques leur notre point de vue cela devrai être amplement suffisant.

Les prochaines phrases enflammèrent le coeur de Maegon et une légère rougeur envahit ses temples, preuve de sa colère et son malaise. Baelor parlait étonnamment avec sagesse derrière ses moqueries. Malgré son amour pour les Dieux, Meleys y compris, Maegon ne réservait son amour que pour une seule femme : sa soeur. Vaelya uniquement pouvait éveiller un appétit de la chair comme jamais il n'en connaîtrait. Peu de femmes pouvaient s'en targuer et Maegon n'aurait jamais un autre regard pour le genre opposé. Il montra les dents en un rictus de défi à Baelor pour toute réponse.

Retournes donc à tes affaires, mon nouvel ami. N'oublies pas. Je suis peut être un homme à craindre mais je sais récompenser ceux qui le méritent.

Dans un dernier élan, Maegon but sa coupe, pensant sombrement qu'une dague dans le coeur était ce que méritait ses ennemis et la vie ses amis.

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