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Voix de l'Ombre
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Du Pain et du SangLe jeu du dragon menteur
Au milieu du vacarme, des morts et des bêtes des tréfonds qui menacent les survivants, Lucerys Arlaeron hésite brièvement sur ce qu’il doit faire. Chercher à rejoindre son fils, qu’il sait sur place ? Organiser, grâce à son autorité, les secours ? Grâce à son retard, providentiel, il est arrivé quelques secondes trop tard sur les lieux, ce qui lui a peut-être sauvé la vie. Il remerciera plus tard sa sœur-épouse de l’avoir à ce point agacé, finalement. Pourtant, alors qu’il s’avance, prudemment, Œil d’Argent aperçoit une silhouette qu’il reconnaît sans mal, malgré la poussière. Aelarys Targaryen vient d’émerger du sol. Qu’est-ce que cela veut dire ?

Son sang ne fait qu’un tour. Valyria est en danger, et un homme de l’armée en est peut-être à la cause ! A moins qu’il n’ait des informations ? Peu importe. En quelques enjambées, il se porte à la rencontre d’un Aelarys encore trop hébété par sa course pour se mouvoir, et sa main de fer se referme sur l’épaule du jeune homme. Manu militari, il l’emmène dans une ruelle adjacente qui se termine en cul-de-sac, prêt à l’interroger.

Mais il n’a pas le temps d’ouvrir la bouche qu’un gémissement l’interrompt. Seul, blessé en plusieurs endroit, Aerys Maerion erre, porté uniquement par l’adrénaline, et s’écroule contre le mur d’une des maisons. Lorsque la maison louée par les Maerion s’est en partie effondrée, il n’a dû son salut qu’à ses réflexes militaires, parvenant à se rattraper à un enchevêtrement de débris avant de tomber à l’arrière du bâtiment, sous les décombres. Heureusement, il a réussi à écarter ceux au-dessus de lui, avant de s’extirper tant bien que mal en rampant et de déboucher sur la rue arrière, où il a tenté d’avancer, aveuglé par la douleur, avant que ses jambes, donc, ne se dérobe sous lui. Il reconnaît la voix de Lucerys et, sonné, siffle entre ses dents de l’emmener dans la maison au bout du cul-de-sac.

Sommé par Lucerys de l’aider à transporter le blessé, Aelarys le soulève tant bien que mal et les trois hommes arrivent devant la bâtisse. Aerys frappe quelques coups à la porte, selon un code connu de lui seul, et la porte s’ouvre. Derrière se trouve une femme emmitouflée dans un patchwork d’étoles colorées qui constituent une tenue pour le moins bariolée. Cette dernière semble reconnaître le Maerion sans un mot et part chercher quelque chose dans une pièce voisine, avant de ramener une mixture à l’odeur pestilentielle et à la couleur verdâtre, qu’elle s’embrasse d’appliquer sur ses plaies, en un onguent aussi détestable que salvateur.

Maintenant qu’ils sont au chaud, et relativement en sécurité, l’attention se focalise sur Aelarys, qui dépareille, emmitouflé dans son halo de poussière. Et Lucerys comme Aerys, malgré la souffrance qui l’étreint, sont bien curieux des événements qui se sont déroulés…


Ordre de passage


Règles générales

Pour cet évent dynamique et forcément un peu stressant, l'avantage sera donné à la rapidité d'exécution. Des personnes sont en danger, le Mal court les rues : il est urgent d'intervenir [Event 2] - Le Jeu du Dragon menteur (Du Pain et du Sang) 3460246627

Vous n'aurez donc que quatre jours - 96 heures - pour poster votre réponse à chaque tour. Si vous ne pensez pas avoir le temps, pas de problème ! Vous serez PNJsés par le MJ pour ce tour et vous pourrez rattraper votre coup au prochain tour [Event 2] - Le Jeu du Dragon menteur (Du Pain et du Sang) 4062388460

Il n'y a donc aucune pression, manquer un tour ne sera pas pénalisant  [Event 2] - Le Jeu du Dragon menteur (Du Pain et du Sang) 894420505

Nous vous demandons simplement de bien vouloir prévenir dès que possible vos partenaires de jeu si vous ne pensez pas pouvoir tenir le délai. Les tours doivent rester inchangés pour que les plans de la MJ marchent à merveille  [Event 2] - Le Jeu du Dragon menteur (Du Pain et du Sang) 1138098981

D'ici là, bon jeu ! Et que le sort vous soit favorable  [Event 2] - Le Jeu du Dragon menteur (Du Pain et du Sang) 1502348457



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Du pain et du sangLe jeu du dragon menteur

Quadrant Sud / Mois 5 de l'An 1066

En arrivant à la surface, Aelarys fut littéralement ébloui par la lumière du jour après de longues heures passées dans les souterrains. Hébété et sous le choc, il voyait se réaliser ses pires craintes, apparues dans son esprit après l'effondrement de l'immense tour des profondeurs. Créant une réaction en chaîne, l'explosion avait fragilisé et disloqué les égouts supérieurs ainsi que les fondations à la surface. Puis en un instant ce fut toute la structure sur laquelle reposait cette partie de la ville, plusieurs milliers de tonnes de roches et de briques, qui avaient dégringolé dans le vide. La place toute entière ainsi que plusieurs habitations n'existaient plus. Un immense cri de surprise mêlé de peur poussé par les malheureux aspirés par l'obscurité, leurs corps broyés par les monceaux de pierre qui s'abattirent sur eux en contrebas. Un horrible trou béant avait avalé toutes les personnes présentes tel un monstre insatiable. Le seigneur-dragon resta là, hagard et désorienté, paralysé devant l'ampleur du sinistre et de l'horreur sous ses yeux.
De très loin, le pire à supporter était les cris. Les cris apeurés des valyriens qui cherchaient désespérément un proche ou qui aidaient des blessés, les appels à l'aide et les hurlements de douleur des innombrables blessés... Tel un torrent de lave, les questions arrivaient en trombe dans l'esprit du jeune homme : des personnes de sa famille était-elles présentes ? Certains de ses amis ?
De plus, il avait été séparé de ses acolytes de mission dans les profondeurs. Impossible de dire si Jaekar, Maera ou encore Vhaegar le colosse avaient survécu au déluge de pierres qui s'était abattu sur eux. Que lui-même soit vivant était un miracle des Dieux...

« Je t'en prie Balerion, accueille ces pauvres âmes en ton domaine... » Aelarys pria au Dieu de la Mort et de l'Au-Delà dans un murmure.  

Une main ferme sur son épaule blessée réveilla le seigneur-dragon de sa stupeur. Le Targaryen ne put se retenir de pousser une exclamation de surprise et de douleur. Il ne lui fallu pas longtemps pour reconnaitre l'homme qui venait de l'aborder. Tous les militaires le connaissaient et c'était une figure importante du Sénat : Lucerys Arlaeron, l'Œil d'Argent.  

« Qui... ? Sénateur ? » La voix du jeune dragonnier était enrouée et cassée. Il avait le plus grand mal à parler à cause de la poussière de roche qui lui brulait la gorge. Encore hébété par sa mésaventure, Aelarys ne put que se laisser ballotter par la poigne d'acier du Général. Il obéit aussi sans un mot quand le patriarche Arlaeron lui ordonna d'aider à transporter un autre militaire blessé. Toujours pris dans son état de choc, Aelarys reconnut cependant Aerys Maerion...

Une fois qu'il furent arrivés... Mais arrivés où au fait ? Peu importe. Aelarys déposa le seigneur-dragon blessé aux bons soins de la propriétaire et alla s'effondrer dans un coin de la pièce. Si ses blessures étaient moins graves que celles d'Aerys, son épaule le faisait souffrir et sa respiration était douloureuse à cause de ses côtes cassées. Le Targaryen regarda son épée qui était tombée à ses côtés... La garde était maculée de sang et la lame continuait d'être caressée de temps en temps par des flammes magiques. Le sortilège de Maera qui avait embrasé l'acier valyrien se dissipait peu à peu.
A ce moment, Aelarys se rendit aussi compte de son allure lamentable et sale. Le sang des habitants des profondeurs mélangé à sa propre sueur avait collé la poudre de roche sur sa peau. Il était méconnaissable sous cette couche de poussière grise. Seuls ses yeux violets l'identifiaient encore comme un humain et non comme une statue de pierre. Les étranges symboles de l'autel vénéré par les créatures arboraient encore ses bras. Recouvert de poussière, le sang gluant et coagulé utilisé par Aelarys pour les recopier se teintait de noir.

D'une main tremblante, le jeune homme détacha la gourde attachée à sa ceinture et se mit à boire, la vidant totalement pour soulager sa gorge asséchée. Puis il la jeta tout simplement par terre à côté de lui en haletant.  
Dans son esprit confus, une flamme de danger s'alluma quand il réalisa que le regard des deux hommes étaient rivés sur lui. Le Targaryen savait son arrivée sur les lieux et son apparence tout à fait suspecte. Avait-il eu raison de croire Jaekar quand il disait qu'ils étaient en mission pour le Conseil ?
Qu'est-ce qui avait bien pu provoquer cette catastrophe ?
Aelarys ne pouvait s'empêcher de trembler de tous ses membres en entendant les cris de souffrance continuer de s'élever au loin.

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Du pain et du sangLe jeu du dragon menteur

Quadrant Sud - Cinquième mois de l'An 1066

… Et dans grondement assourdissant, les Enfers s’ouvrirent devant lui.

La secousse, aussi violente qu’imprévisible, propulsa Lucerys sur les pavés souillés de la grand place, au milieu de laquelle se dessina brusquement, dans une confusion de gravats, de hurlements et de poussière, un gouffre aux allures d’ossuaires. Partout, dans le brouillard opaque et irrespirable de l’explosion, résonnaient désormais les cris des centaines d’âmes à qui le cataclysme avait ravi des proches, englouti des amis. Les râles des agonisants s’élevaient des entrailles de la République, et avec eux les prénoms des disparus, qu’hurlaient à s’en déchirer les poumons ceux que le sort avait désigné comme survivants. Lucerys, contre toute attente, se surprit à en faire partie. Là, à genoux contre le sol défoncé de l’esplanade, lui revint brutalement en mémoire l’esclandre maritale qui lui avait valu ce miracle. Si Rhaelys ne l’avait retenu, si elle ne lui avait offert ces précieuses secondes qui lui avaient sauvé la vie…

D’une agile poussée, Oeil d’Argent retrouva la stabilité de ces deux jambes - qu’il trouva intactes, à défaut d’être immaculées. Une œillade aiguisée sur ses arrières lui confirma ce qu’il craignait déjà : ses Jurés d’Argent avaient, dans le chaos de la catastrophe, disparus. C’est que l’onde de choc, dans toute sa redoutable puissance avait retournée la rue, que l’agitation de la foule, terrifiée, avait achevé de transformer en véritable pandémonium. Lucerys était seul. Seul au milieu d’un monde en proie à la destruction, et aux creux des flammes duquel, il le savait, se trouvait son fils et héritier.

L’impuissance de sa position lui arracha un grognement amer, tandis qu’autour de lui succombaient les enfants de Valyria.

Un instant de désarroi : voilà tout ce que le Sénateur s’accorda avant de retrouver le flegme froid dont il était décidément coutumier. Agir. Il devait agir, organiser les secours et, si les Dieux étaient cléments, retrouver la trace de Laedor, dont il n’imaginait pas Balerion le priver. Mais alors que déjà, il se dirigeait vers les carcasses désœuvrées de quelque rescapé, l’œil de Lucerys s’attacha sur la silhouette de l’un d’entre-eux, dont l’apparence, plus négligée et crasseuse que les autres bougres de l’assistance, finit par capter toute l’attention du Général. Il ne lui fallut qu’une poignée de secondes pour reconnaître, sous l’épaisseur de suie, la ganache désorientée d’un certain seigneur dragon de sa connaissance. « Targaryen... » Quelque chose, au plus profond de lui, se mit en alerte. Non, non, cela ne se pouvait pas. Pas un soldat. Pas lui. À moins que…

D’un bond, Lucerys franchit la poignée de mètres qui le séparaient du jeune homme et, d’une main ferme et brusque, saisit l’épaule d’Aelarys, que la pression sur son bras invita à pivoter. Le museau crotté du garçon, qu’une épaisse couche de poussière recouvrait de la tête au pied, ne fit qu’accroître encore davantage la méfiance du Général à son égard. Oh, comme il brûlait de l’interroger… Une urgence qu’il dût cependant remettre à plus tard : à quelques pas de leur position, effondré contre la façade d’une maison voisine, Aerys Maerion venait de paraître, visiblement blessé.

« Suis-moi. » Tonna le vieux fauve à l’adresse du Targaryen - que l’impératif de la situation forçait à ménager de ses questions. Sans dire mot, Arlaeron s’approcha du corps de l’éclaireur, dont il s’attacha, avec le concours d’Aelarys, à conduire jusqu’au devant d’une bicoque désignée par le mutilé. Et si l’aiséance avec laquelle Aerys se fit comprendre de l’inconnue l'avait, l’affaire de quelques secondes, surpris, le Général prit néanmoins soin de n’en rien démontrer. Les Maerion, après tout, n’ étaient-ils pas les maîtres des réseaux clandestins ?

En silence - mais sur le qui-vive - Lucerys laissa Aerys aux soins de sa bienfaitrice, que le rétablissement progressif de Maerion désigna (qui l’aurait cru ?) comme une  praticienne visiblement efficace. Alors, Arlaeron retourna son attention sur la silhouette poussiéreuse qui, affalée dans un coin de la pièce, se confondait presque avec la bistre de l’âtre voisine. L'œil de Lucerys glissa du visage d’Aelarys aux étranges inscriptions gravées sur ses bras. Des inscriptions à son épée. De son épée à son visage…

« Je t’ai vu sortir de ce chaos. » Dénuée de toute chaleur, la voix du patriarche demeurait calme, quoique portant les inflexions de l’acier. Son regard acéré, lui, ne quitta pas les prunelles lilas de son jeune interlocuteur. D’un léger mouvement de tête, Lucerys indiqua la lame qui traînait à côté du garçon. « C’est toi qui a fait ça ? Tu as provoqué l’explosion ? » Qu’un soldat, un fils de son armée, puisse être responsable de cette horreur… Il crispa ses mâchoires. « Parle ! »

L'image de Laedor, prisonnier sous un monceau de gravats, tourmenta brusquement son esprit.

Il allait parler.

Aerys Maerion
Aerys Maerion
Seigneur-Dragon

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Sentir le sol se dérober sous soi.Littéralement.

Valyria, Quadrant Sud - An 1066, mois 5

Lorsqu’il ouvrit les yeux, Aeyrs ne vit rien. Il ne sentait qu’une profonde torpeur qui l’enveloppait comme un doux manteau chaud. Il avait l’impression de se réveiller après une longue et reposante nuit de sommeil. Il sentait ses membres ankylosés et n’osait bouger de peur de briser ce moment en suspensions dans le temps et l’espace. Il ne se rappelait rien. Peut-être dormait-il ?

Et puis, le goût revint.

Il sentait une drôle de sensation dans sa bouche, et, alors qu’il revenait à lui, il reconnaissait le goût métallique de l’hémoglobine qui roulait sur sa langue. Il y avait autre chose. Une sensation désagréable au possible, qu’il sentait sous ses molaires et sous sa langue, qui lui râclait le fond de la gorge. Peu à peu, son corps se réveillait et bientôt sa tête le lança violemment, le ramenant à la réalité.

Des bribes d’images et de souvenirs lui revinrent comme autant de soleils et d’éclipses se succédant en une suite dépourvue de toute logique. Il se souvenait de la villa louée, de tous ces gens rassemblés, du discours auquel il avait prêté un intérêt mécontent, et de la vague de terreur qui avait déferlé sur la place des marchands d’esclaves.

Il se rendit compte que sa bouche était pleine de sang et de poussière. Il eut un violent haut-le-cœur qui le plia en deux. En se relevant, il heurta violemment une poutre brisée qui se tenait juste au-dessus de lui et il jura en retombant aussi sec, sonné. Il se tourna sur le côté et laissa ses entrailles se vider, chassant le goût du sang et de la poussière par celui de la bile. Lentement, la vision lui revenait. L’air était saturé de poussière et lui piquait les yeux, la gorge et les poumons. Il avait mal, par Arrax qu’il avait mal !


    Où était les siens ?


Subitement, il se rappela la présence de sa famille durant le discours, de Daenerys, surtout, et de Père, aussi. Il ne se souvenait plus où étaient Jaehaegaron et Mère. Il regarda autour de lui, se retourna sur sa position sans oser bouger tant il se rendait compte de l’enchevêtrement de gravas qui tenait en équilibre précaire au-dessus de son corps. Il y avait des ouvertures assez larges, laissant passer le jour. Il se faufila comme il pouvait, faisant fi de la douleur qui le lançait. Il hurla, tant de frustration que de douleur, tout en continuant à se mouvoir de douleur.

Autour de lui, il sentait le sol trembler et les gens hurler. Il y avait des cris partout : la peur – la terreur, même – ainsi que le deuil régnaient en maîtres. Où était l’armée ? Les dragons ? Mythrax ? Des grondements, on en entendait plusieurs. Il entendait de nombreuses créatures appeler plus ou moins furieusement leur maître ou leur maîtresse alors que d’autres, plus rauques et plus menaçants, semblaient indiquer une confrontation ? Contre qui ? Contre quoi ? La Harpie avait-elle frappé de nouveau ? Allait-on constater une nouvelle Trahison après celle de Bhorash ? A cette pensée, Aerys se rendit compte qu’il avait laissé ses armes à Castel Maerion et qu’il n’avait rien sur lui pour se défendre. Les sbires de son père qui assuraient leur sécurité avaient disparu.

Il s’extirpa enfin, dans un ultime râle d’effort et de fureur. Il sentait la présence pleine détresse de son dragon. Plus petit que la moyenne, Mythrax essayait de le retrouver. Il entendait son cri aigu quelque part sur sa droite. Son instinct disait à Aerys que la créature était paniquée et il l’imaginait sans peine, volant à toute allure sans aucune chance d’apercevoir son maître, piaillant des appels craintifs. Il s’efforça d’oublier son dragon malgré tout le mal que cela lui apportait. Myhtrax ne serait d’aucune aide tout de suite.

Aucune idée où ses blessures pouvaient se situer, mais Aerys savait sa souffrance bien réelle. Nom d’un chien, ça oui. Malgré toute son expérience de soldat durant le conflit passé, Aerys ignorait ce qu’était la véritable douleur physique. Du moins jusqu’à ce moment.

N’osant baisser le regard sur sa tunique bicolore blanche et rouge souillée de sang, de poussière et de bile, Aerys essayait de retrouver tant bien que mal son chemin. Où était-il ? Les bâtiments étaient endommagés mais pas au point d’être méconnaissables. Il retrouva bientôt ses marques. Là était le bâtiment central des douanes valyriennes, ici se trouvait l’hôtel de la guilde des orfèvres, et plus loin c’était l’administration fiscale de la République. Aerys se rappela un peu curieusement qu’il devait leur régler une somme négligente dont il avait oublié de s’acquitter. Et puis la douleur revint, et avec elle l’adrénaline. Il n’était pas loin du petit logement de domestique qu’occupait Vieille Thebys, une apothicaire surtout connue dans le Quadrant Sud pour proposer des soins bien moins chers que ceux des Mages. Marchands radins, employés des bâtiments administratifs et autres visiteurs aux revenus modestes préféraient avoir affaire à Vieille Thebys que d’avoir recours aux services parfois dispendieux des mages. Ils étaient très peu à savoir que la vieille apothicaire était en réalité l’une des multiples paires d’yeux et d’oreilles au service du très honorable Arraxios Maerion, Lumière de Sagesse du peuple valyrien.

Les pas du cadet Maerion ne le portèrent pas plus loin. Il sentit pour la deuxième fois de la journée le sol se dérober sous lui. Il crut tout d’abord à un nouvel effondrement et il se prit à penser aux Dieux et à Valyria. Il parvint à amortir à peu près sa chute dans un geste mou et se retrouva au sol, cherchant ses repères alors que sa vision se troublait. Il entendait une voix, lointaine, si lointaine, qui était vaguement familière. Il reconnaissait le timbre de la voix. Il le connaissait depuis longtemps. Il puisa ses ultimes forces dans une fureur de vivre qui fit bouillir son sang pur.

« Arlaeron ! »

Il se passa un temps qui lui sembla infini avant qu’un visage ne parût devant ses yeux. Il reconnût le visage taillé à la serpe du chef du clan d’Aqos Dhaen. Un réconfort doux lui enflamma le cœur. Un adulte, un homme d’expérience, allait prendre la suite des opérations. N’était-ce pas curieux ? Aerys avait participé à une guerre, montait un dragon et avait maintes fois honoré Meleys : il était un homme fait. Et pourtant, tel un petit garçon, il voyait sa terreur refluer à l’idée qu’une personne de l’âge de son père - … voire de son grand-père – lui pût lui venir en aide. Il y avait quelqu’un d’autre, mais il ne parvenait pas à savoir qui cela pouvait être. Il les guida. Droite, gauche, tout droit. Dans des murmures rauques et des râles parfois désespérés par la douleur que lui infligeait son corps, il les guida jusqu’à l’échoppe cachée de Vieille Thebys. Rassemblant ses forces, Aerys cogna son poing contre la porte selon une suite et un rythme précis. La porte s’ouvrit sur Vieille Thebys dont il reconnût les éclatantes couleurs de son habit.

Lorsqu’Aerys reprit conscience de ce qu’il se passait véritablement, il était allongé sur une espèce de civière de bois tressé et posée au sol. Il sentait la douleur refluer au fur et à mesure que le temps passait. Bientôt, il retrouva sa lucidité et le fil des événements. Une migraine épouvantable lui vrillait encore la tête mais il se souvenait. Il se redressa, constatant qu’il était nu comme un ver, et regarda autour de lui. Vieille Thebys terminait de ranger ses onguents sans un mot ni un regard pour l’étrange équipage qu’elle avait rassemblé sous son toit. D’un regard perçant, elle interrogea Aerys qui lui fit un signe. Mieux valait qu’elle quittât la pièce, ce qu’elle fit sans demander son reste. Le Maerion se fit la promesse de la remercier plus tard en touchant un mot à son père à ce sujet.

« Je t’ai vu sortir de ce chaos. C’est toi qui as fait ça ? Tu as provoqué l’explosion ? Parle ! »

De mémoire, Aerys n’avait jamais vu le père de Naerys dans une telle fureur. Il avait le ton pâle de fureur et la veine qui parcourait sa tempe semblait sur le point d’éclater. Aerys jeta un œil à la personne que tourmentait : il le reconnaissait vaguement. Aelarys Targaryen, de mémoire. Père lui avait montré de qui il s’agissait car il était celui qui avait, avec Daenar Valineon, avait sauvé Mhysa Faer et probablement Valyria. Qu’il pût être responsable du cataclysme qui avait frappé lui semblait impossible. Que l’humain soit derrière ce carnage était impensable, encore plus un Valyrien ! Tous les Valyriens aimaient leur patrie, non ? Mais cette épée dont laquelle émanait une lueur mystique et dont la teneur magique ne faisait que peu de doute… ? D’une voix enrouée par la douleur et ses hurlements de plus tôt, Aerys s’adressa à Aelarys d’un air piteux.

« Aelarys… Ton épée ? Qui ? »

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Du Pain et du SangLe Jeu du Dragon Menteur
La tension est palpable dans la demeure de la Vieille Thebys, qui s’est retirée dans ses tréfonds pour laisser ces trois invités parler. Ou plutôt essayer, car Aelarys reste muet, comme paralysé. Est-ce le trop-plein d’émotions ? La descente d’adrénaline ? La peur en se voyant ainsi jaugé froidement par l’œil unique de Lucerys Arlaeron, qui brille d’une colère froide ? L’aura du patriarche de la lignée d’Aquos Dhaen n’a rien perdu de sa superbe, et sa voix habituée au commandement – et à ordonner froidement l’éviscération d’espions ghiscaris, suffit à glacer le sang de n’importe qui. Il est vrai que la scène est confondante, et Aerys, un peu remis de ses blessures, pointe du doigt un élément qui achève le tableau a priori accablant : la lueur autour de son épée, qui n’a évidemment rien de naturel.

L’impatience gagne les deux hommes face au silence du Targaryen. Lucerys ouvre la bouche. Et n’a pas le temps de dire quoi que ce soit.

Six hommes armés jusqu’aux dents surgissent dans la bâtisse. Vieille Thebys n’est nulle part en vue. Ils se dirigent vers Aelarys, mais s’arrêtent en voyant qu’il n’est pas seul. Tant pis. Ils ont des ordres. Le faire taire, et à tout jamais. Trop de risques que ce qui se déroule très précisément en ce moment et qu’ils ont interrompu se reproduise. Quant aux dégâts collatéraux … ils n’étaient pas attendus. Mais soit. Maintenant qu’ils sont là, plus question de finasser. Et ils sont en supériorité numérique. Alors ce n’est pas un homme blessé en tenue légère, un gamin à la mine stupéfaite et un vieux borgne qui vont les arrêter ? Ils ont survécu aux pires manigances, d’où ils viennent. Et l’or promis a une odeur qui surpasse celle du sang à verser.

Règles
Les tours à suivre vont être un peu spéciaux, puisqu'ils matérialisent un combat entre vos personnages et le MJ. A chaque tour, vous devrez lancer un dé à six faces, qui vous indiquera le degré de résultat de votre action et résoudra cet affrontement.

Entre 1 et 2, vous échouez, et vos adversaires vous blessent.

Entre 3 et 4, vous les tenez en échec. Match nul.

Entre 5 et 6, vous réussissez, et vous blessez vos adversaires.



Ordre de passage





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Du pain et du sangLe jeu du dragon menteur

Quadrant Sud - Cinquième mois de l'An 1066

Les questions s’enchaînèrent. Les secondes aussi, et avec elles le mutisme obstiné du jeune soldat, dont les yeux humides fixaient sur Lucerys une oeillade incrédule. Oeil d’Argent le toisa avec froideur. Si l'effervescence des derniers événements avait de quoi vous chambouler un homme, Arlaeron ne nourrissait, hélas, aucune espèce d’empathie à l’égard du Targaryen, que son mutisme ne rendait que plus véreux, encore, de l’avis du Sénateur. La voix d’Aerys vint se joindre à la sienne, alors que le général ne décrochait pas son œil - le dernier qu’il lui restait ! - du garçon. « Aelarys… Ton épée ? Qui ? » La voix du Maerion, éraillée par les épreuves, ne trouva nul écho : seul lui répondit le crépitement des flammes de l’âtre voisine, au creux desquelles s’affaissait lentement l’ossature d’une bûche déjà par trop calcinée. Lucerys sentit une colère sourde monter en lui, et qui lui semblait s’amplifier à chaque cri perçu dans le lointain, chaque question restée sans réponse, chaque seconde de silence. Alors Arlaeron s’approcha d’Aelarys et, de toute sa hauteur, tonna d’une voix glaçante :

« Tu vas… »

Vlam ! La porte de la bâtisse s’ouvrit à la volée, dévoilant dans son entrebâillement les silhouettes antipathiques de six hommes en armure. Le barouf, provoqué par l’arrivée de la cohorte, contraignit Lucerys à tourner vivement sa ganache en direction des intrus, dont les tenues - et les armes brandies - arracha un froncement de sourcils intrigué au Sénateur. Arlaeron laissa son regard courir sur les mines déterminées des nouveaux venus, et remarqua sans effort aucun l’attention qu’ils semblaient porter au petit Targaryen. Eux aussi… Il se figea. Oh, bien sûr, Aerys et lui-même nourrissaient un intérêt certain pour le pauvre soldat. Mais quelque chose, dans l’attitude de ces six anonymes, hurlait toutefois au Sénateur qu’ils ne partageaient pas les mêmes intentions.

« Que voulez-vous ? » Lança Arlaeron au groupe, qu’il ne quitta pas du regard. Lentement, le Sénateur se décala tout près de la cheminée, près, si près, jusqu’à ce que sa main se referme finalement sur le tisonnier. Ses mâchoires se crispèrent, tandis que son œil se posait sur le visage malmené d’Aerys.

Un seul signe de sa part, et il était prêt à bondir.


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Sentir le sol se dérober sous soi.Littéralement.

Valyria, Quadrant Sud - An 1066, mois 5

Lorsque la porte s’ouvrit dans un brusque claquement, Aerys sentit ses muscles se tendre de manière immédiate.

Rien dans leur démarche n’indiquait qu’ils étaient là par hasard. Quant aux nombreuses armes qu’ils portaient, cela indiquait clairement des intentions belliqueuses. Toujours nu comme un ver – tout ce monde commençait à venir un tantinet embarrassant, même pour un Valyrien – Aerys se redressa encore un peu et avança à quatre pattes tandis que Lucerys se tournait vers les nouveaux arrivants et les apostrophait. Ses mains se refermèrent sur la poignée de l’épée d’Aelarys et il s’en servit pour se relever, comme d’une canne. Il se sentait encore assommé mais les effets de la soignante commençaient à se manifester. Une fois redressé aux côtés de Lucerys, offrant avec l’Arlaeron un barrage de son corps protégeant le jeune seigneur dragon toujours au sol, il leur jeta un regard plein de hauteur. Il intercepta le regard provenant de l’unique œil de Lucerys, et il hocha imperceptiblement du chef. Il avait compris. Le vieux maître d’Aqos Dhaen n’était pas un bleu, il était prêt. Aerys ne pouvait qu’espérer la même réaction du Targaryen.

En scrutant les six brutes qui leur faisaient face, il notifia plusieurs signes qui le troublèrent. Des pièces de tissus aux couleurs particulières, et quelques tatouages discrets qui identifiaient ces hommes comme des fidèles aux Maerion. Malgré son visage tuméfié, Aerys doutait qu’il ne fût pas reconnaissable, mais il gagea que non, ne voyant aucune raison d’espérer autre chose que du secours. Pourtant, le fait qu’aucun des six ne le reconnût le troublait. Étaient-ils stupides à ce point ? Il pointa l’un des gaillards de la pointe de l’épée, la faisant siffler lorsque son fil trancha l’air.

« Toi. Il avait la voix lasse. Tu sers l’homme le plus puissant de Valyria, comment oses-tu te présenter armer devant moi ? »

Il dévoila la paume de sa main libre, la gauche. Une cicatrice très droite barrait la surface, comme une lame qui aurait tranché avec précision dans le but de recueillir une modeste quantité de sang dans un rituel fort symbolique. Continuant, espérant tirer cette affaire au clair, Aerys cherchait à gagner du temps pour que leur hôte appelle des renforts, qu’Aelarys se relève ou que tout cela ne soit qu’un vague souvenir agaçant.

« Je vois dans tes yeux que tu reconnais cette marque, et tu dois également commencer à comprendre qui je suis. Tu portes la même marque, car tu es toi aussi un homme de la nuit. Alors réponds-moi. Qui t’a ordonné de venir ici les armes à la main ? »

Ce faisant, il s’interrogeait. Il était plausible qu’ils aient décidé d’eux-mêmes de venir le sauver, craignant pour lui. Mais auquel cas, pourquoi continuer à avoir cet air défiant ? Quelque chose clochait, ils étaient menaçants pour être une équipe de secours. Ils avaient le regard enfiévré des hommes prêts à tuer. Lucerys, avec son expérience, l’avait tout de suite compris. Quel dommage qu’il n’ait pas eu cette clairvoyance jadis, sa femme aurait pu être sauvée… pour mieux chuter dans le gouffre qui s’était ouvert sous Valyria. Se faisant la réflexion qu’il s’égarait, il lança d’un air impatient, à défaut de savoir à quoi s’attendre :

« Allons, fais-vite. J’attends, j’exige, une réponse. Je vais finir par croire que tu as perdu ta langue… et si ce n’est pas le cas, peut-être que je te la prendrais. »

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La voix d’Aerys claque, et a le mérite d’arrêter momentanément les ruffians dans leur avance. Leur attention se concentre sur lui, laissant toute latitude aux deux autres pour tenter de trouver un avantage quelconque pour leur donner l’ascendant éventuel, au cas où les choses seraient amenées à dégénérer. Lucerys se saisit du tison … mais Aelarys demeure figé dans sa transe de panique, comme si les événements se bousculent bien trop pour que son cerveau arrive désormais à les analyser, puis les traiter correctement. Sa main tremble sur sa lame, qui est toujours illuminée par ces flammes surnaturelles, témoignage de son périple dans les souterrains. Quelques-uns des hommes de main la guigne d’un air perturbé, guère à l’aise avec un tel témoignage de magie. Massacrer les mauvais payeurs dans les bas-fonds est une chose, devoir affronter un mage, pour ce qu’ils en savent … Mais le plus costaud, une véritable armoire à glace de deux mètres de haut à la mine patibulaire émet un grognement qui ramène l’ordre dans la petite troupe. Pour le moment. Avisant Aerys, et apparemment nullement surpris ou troublé par sa tirade, il répond, dévoilant une dentition pour le moins aléatoire :

« C’est parce que je sers l’homme le plus puissant de Valyria que je suis là. Dis-moi, qu’est-ce que cela fait, d’être seul, sans personne, sans tout ton faste, ton luxe, tes serviteurs dévoués, ton dragon, pour te protéger ?

Qu’est-ce que ça fait de n’être qu’un homme parmi les hommes … et à vrai dire, moins qu’un homme. »


La réplique, mauvaise, semble procurer au malfrat une joie particulière alors qu’il l’énonce, et darde sur Aerys un œil goguenard, ainsi que sur sa tenue légère. Pour autant, ses comparses ne paraissent pas transportés par les mêmes sentiments, puisqu’ils échangent des regards nerveux. L’un d’entre eux, le plus jeune, finit par marmonner, d’une voix peu assurée et aux trémolos appuyés qui achèvent de démontrer qu’il ne s’agit que d’un tout jeune homme, certes bien bâti pour son âge, mais qui, à cet instant, n’est qu’un gamin qui, peut-être, a fait un choix discutable. A suivi les mauvaises personnes. En tout cas, il ose, et la réponse ne tarde pas, brutale, sifflée entre ses dents par le chef de la bande :

« Si tu as laissé tes joyeuses entre les dents d’une catin ghiscarie à Meereen, va-t-en. Surveille la porte et laisse-nous. »

Le garçon hésite puis file, accompagné d’un autre. Cela en laisse tout de même quatre. Et eux ne reculeront pas. Comme en témoigne leur assertion finale ;

« Ne t’inquiète pas pour notre langue, petit dragon. On aura bien besoin de la tienne, plutôt. »

L’insulte ne précède que de quelques instants l’avancée. Epées tirées, deux hommes se précipitent vers Aerys. Les deux autres se répartissent les deux autres cibles. Pas de témoins. Et ils sont déterminés à ce qu’il n’y en ait pas. Arme magique ou pas. Déjà l’un charge Lucerys, tentant de rendre le capitaine-général borgne entièrement aveugle, cette fois. L’autre tourne autour d’Aelarys, manifestement perturbé tout de même par les flammes.

Qui que soit celui qui les envoie, la pitié ne semble pas faire partie de ses instructions.


Règles
Les tours à suivre vont être un peu spéciaux, puisqu'ils matérialisent un combat entre vos personnages et le MJ. A chaque tour, vous devrez lancer un dé à six faces, qui vous indiquera le degré de résultat de votre action et résoudra cet affrontement.

Entre 1 et 2, vous échouez, et vos adversaires vous blessent.

Entre 3 et 4, vous les tenez en échec. Match nul.

Entre 5 et 6, vous réussissez, et vous blessez vos adversaires.



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Quadrant Sud - Cinquième mois de l'An 1066

« Toi. Tu sers l’homme le plus puissant de Valyria, comment oses-tu te présenter armé devant moi ? [...] Allons, fais vite. J’attends, j’exige, une réponse. Je vais finir par croire que tu as perdu ta langue… Et si ce n’est pas le cas, peut-être que je te la prendrai. »

Lucerys crispa ses mâchoires. La main toujours fermement verrouillée autour du tisonnier, le Sénateur porta son dernier oeil valide sur la ganache esquintée de son compagnon d’infortune qui, la stature droite et digne, s’efforçait d’offrir à l’auditoire (en dépit de son accoutrement pour le moins minimaliste) un spectacle à la hauteur de son nom… En vain. Les menaces, pourtant associées au redoutable patronyme d’Arraxios, si elles firent détaler deux des plus jeunes ruffians du groupe, ne suffirent toutefois pas à apaiser le zèle morbide de leur meneur. Pire encore : l’insolence des diatribes d’Aerys semblait l’avoir excité. Arlaeron raffermit encore davantage sa poigne sur le manche du tisonnier, avant de tourner son regard en direction du Targaryen. Toujours avachi sur le sol crasseux de la mansarde, Aelarys, constata-t-il amèrement, semblait mener son propre combat contre des spectres que lui seul pouvait voir. Le fardeau de la conscience.

« Ne t’inquiète pas pour notre langue, petit dragon. » Aussi rocailleuse que menaçante, la voix du chef claqua dans le silence tout relatif de la pièce, invitant Lucerys à reporter son attention sur l’indésirable compagnie de la cohorte de ruffians qui leur faisait face. « On aura bien besoin de la tienne, plutôt. »

On tira les épées, raidit les bras, tendit les épaules. À peine Lucerys eut-il le temps d’appréhender la scène qui se jouait devant lui que déjà deux hommes sautaient à la gorge d’Aerys, et qu’un troisième, épée au poing, fondait sur lui, dans un désordre de râles et d’acier. À cette vue, brouillonne, confuse, le sang du général ne fit qu’un tour : d’une brusque poussée du bras, Lucerys projeta son arme contre le glaive de son agresseur et, d’un adroit mouvement de poignet, s’efforça de bloquer la lame dans les encoches du tisonnier afin de désarmer son adversaire.

Qui que fut l'homme que ces marauds servaient, les enfants d'Arlon, se promit Oeil d'Argent, lui feraient payer son outrecuidance.

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Valyria, Quadrant Sud - An 1066, mois 5

Cette journée commençait à taper sur le système d’Aerys.

Que la ville s’effondre et vacille passait encore. Qu’il manque de finir écrasé sous les gravats, pourquoi pas. Il était même prêt à accepter le fait que son idiot de dragon ne l’avait pas retrouvé, bon prince qu’il était.

Mais.

Se faire critiquer son dragon de taille – selon lui, en tout cas – tout à fait respectable par un pouilleux traître aux siens, là, c’était trop.

Beaucoup trop.

Il dévisagea ces véritables rats d’égouts avec un sentiment de fureur que décuplait son sentiment de trahison. Ces hommes auraient dû être là pour le secourir et l’aider, pas pour le placer au pied du mur. Faisant rouler ses épaules pour les échauffer alors qu’il sentait affluer en lui la douce chaleur de l’adrénaline, Aerys se fendît d’une prière à Vhagar, dieu de la guerre. Il allait massacrer ces impudents puis il livrerait les deux qui s’était éclipsés aux couteaux de son père. Peut-être même interviendrait-il pour que ce dernier use des capacités de l’inquisitrice du Conseil pour farfouiller leurs esprits faibles. Toisant les deux qui venaient de sortir Aerys se détendit infinitésimalement : ils n’étaient plus que face à quatre opposants. Vu l’état d’Aelarys, cela leur laissait deux opposants chacun si le grand âge de Lucerys ne se révélait pas être une faiblesse.

Le sbire qui parlait tout le temps, Aerys décida de le baptiser Grande-Gueule. Il le regarda dans le blanc des yeux, alors que toute la fureur et la noblesse de son sang bouillonnaient désormais à la surface de son être. Il pointa un doigt vers Grande-Gueule.

« Toi. Tu seras le premier à mourir. »

Il pivota ensuite, montrant son compagnon à côté, à l’air aussi patibulaire que le premier.

« Puis ce sera toi. Tes entrailles souilleront ce sol.

Maintenant que nous avons précisé cela, je vais vous tuer tous les deux. Et mes compagnons massacreront les vôtres.
»

A peine le combat fut engagé qu’Aerys comprit qu’il avait au moins leur attention alors que les deux qu’il avait invectivés lui sautaient dessus, armes à la main. Retrouvant instantanément ses réflexes guerriers, le jeune Maerion para une attaque puis une autre, tout en cédant du terrain pour se laisser le temps de réfléchir. En bondissant en arrière, il agrippa une étagère chargée de jarres en terre et d’ustensiles quotidiens qu’il fit chuter sur l’un de ses adversaires pour se donner le temps de s’occuper de l’autre. Face à Grande-Gueule, Aerys cracha par terre et fit quelques moulinets et attaques prévisibles pour habituer son adversaire à des passes prévisibles.

Le cadet Maerion observait son adversaire de plus près, avec une attention renouvelée. C’était effectivement l’une des innombrables ombres qui servaient les Maerion dans les tréfonds de Valyria. Il avait la peau sale et le regard impitoyable de ceux qui tuent par métier et par plaisir. Un homme efficace, il n’en doutait pas un instant mais la loyauté n’était visiblement pas son fort. Ses plaisanteries démontraient assez bien qu’il avait tout à fait identifié Aerys comme étant un Maerion et cette simple prise de conscience aurait dû suffire à stopper un agent loyal. Grande-Gueule ne l’était pas et son cadavre pourrirait bien assez vite dans un endroit public pour rappeler à tous qu’on ne trahissait pas les Maerion sans conséquences… définitives.

Irrité par l’insolence et l’attitude de Grande-Gueule, Aerys lança l’épée d’Aelarys droit vers la poitrine de l’autre, avec la volonté affichée de lui percer le cœur.



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Surpris par le mouvement pour le moins original du capitaine-général, le malandrin qui s’en était pris à lui en pensant que la vivacité de l’âge suffirait à faire la distance en est pour ses frais. Pour autant, une vie de rapine et de dangers a bien vite raison de cet égarement temporaire, et si sa parade n’a rien d’élégant, elle suffit à empêcher le tisonnier d’approcher de sa peau et de le désarmer. Son épée fermement en main, l’homme entreprend de pousser comme il en a l’habitude, usant de sa ruse. Ainsi, d’un puissant coup de pied, il repousse son adversaire, avant de se porter à nouveau au contact, le conduisant vers le feu. Il avance sa lame, attend le contre ou l’esquive … et projette un puissant crochet du droit vers le visage de Lucerys. La rencontre, pour le moins étourdissante, manque l’envoyer définitivement dans la cheminée – ce qui, certes, compte tenu de son sang, ne serait guère ennuyeux, mais ainsi coincé, la défense serait plus difficile. Il se maintient sur ses appuis, mais de justesse, et sa joue gonflée démontre que l’affaire ne l’a pas laissé indemne.

Aerys, lui, tient ses adversaires en respect. Il ferraille avec « Grande-Gueule », qui cherche le coup fatal et s’agace de ses moulinets. Son ingéniosité lui a fait gagner quelques précieuses secondes. L’autre compère se bat avec la batterie de cuisine qui lui est tombé dessus, et un bel œuf de pigeon en formation sur le coin de son crâne illustre le choc. Pour autant, la science du combat du Maerion ne parvient pas à percer la défense de la brute, qui s’accroche, alliant des attaques rapides à une maîtrise toute particulière de l’esquive. La guerre est une chose, le combat de rue en est une autre, et à ce petit jeu, il est face à un maître. Cela se voit dans son économie de mouvement, dans sa façon d’utiliser ses pieds et ses poings pour gagner du temps, de l’espace, et placer ses coups. Ainsi, son décalage pour éviter l’épée ensorcelée est parfait, et il reprend presque instantanément le combat, d’un balayage vicieux dans les jambes de son adversaire, assorti d’une estocade à la tête, espérant le sonner définitivement. D’un geste, il fait signe à son acolyte, enfin sorti de ses problèmes de marmites, de revenir à la base de leur mission : Aelarys, désarmé. Après tout, ils étaient venus pour lui. Le dernier maraud s’avance, déterminé à accomplir son œuvre.

Le premier pendard tente de terminer son combat contre Lucerys très vite, considérant que l’homme fatiguera vite. D’un bond, il se jette sur lui et l’envoie à terre. La lutte est âpre. Mais à trop sous-estimer son adversaire, il oublie que l’expérience est une alliée précieuse. Comme l’adrénaline de la lutte pour la vie. Œil d’Argent se bat comme un beau diable. Le pugilat est confus, mais il parvient à prendre le dessus. Et lui rend la monnaie de sa pièce, lui pochant un œil. Reste à achever le travail, ou à se relever pour récupérer de quoi le terminer.

Grande-Gueule, lui, est à son avantage. Aerys chute. La vue brouillée, il parvient à rouler sur le côté pour esquiver l’épée qui s’abat sur lui, mais pas le coup de pied dans ses reins. La douleur a le mérite de le faire revenir à lui, mais son corps n’apprécie guère cette pression. Et déjà, il voit la lame qui revient vers lui. Le danger n’est pas uniquement sur la place, qui bruisse pourtant de souffrance. Il est là, devant lui, et sa fin n’a jamais été aussi proche, au bout de l’acier qui luit et s’approche très vite de sa chair offerte.

Le troisième a écouté les consignes de son chef, et charge Aelarys. D’un mouvement ample, il trace une estafilade sur son bras. Cela aurait pu être le signal de la victoire. C’est une cruelle erreur. Le Targaryen émerge brutalement de sa transe. L’instinct est le plus fort – et peut-être des résidus de magie qui se sont insinués en lui ? Il se jette à terre, plus loin, et reprend appui souplement. Sans réfléchir, il renverse la table devant lui, faisant office de bouclier pour contrer le maraud. Ce dernier, irrité, repart à l’assaut, et son épée se fiche dans le bois. Le jeune homme pousse d’un coup de pied sûr la table, l’estourbissant. Il récupère l’épée. Et se demande s’il va achever son adversaire ou porter secours à l’un de ses deux comparses. Ses yeux sont attirés par la magie de son arme. Et il s’avance vers elle, la prend, et entreprend de frapper dans le dos de Grande-Gueule, permettant à Aerys d’échapper à une mort certaine. Le truand doit s’échapper pour empêcher l’attaque de son nouvel opposant de porter. Il serre sa large main sur son arme. Il a confiance en lui. Ces deux dragonnets emplis de morgue n’auront pas son cuir tanné par une vie de criminalité.



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Quadrant Sud - Cinquième mois de l'An 1066

Tching ! L’acier du maraud chanta contre le fer forgé de l’attisoir, dont le manche, solidement verrouillé dans la paume du Sénateur, ne manqua pas de vibrer dans la paume pourtant ferme de ce dernier. Lucerys grimaça, frustré, s’il en était, par la pitoyable conclusion de sa propre entreprise et, d’une secousse, lança un nouvel assaut contre son adversaire… Sans succès. Le tisonnier fendit l’air, loin de la chair espérée. Mais à peine Arlaeron achèvait-t-il son geste que déjà fusait vers lui le poing robuste du malandrin, dont les phalanges vinrent s’écraser douloureusement contre le visage - déjà anguleux - du capitaine-général. Oeil d’Argent grogna, recula sous la puissance du coup, jusqu’à atteindre le manteau noirci de l’âtre voisin. Il en observa un instant les bûches rougeoyantes et, sans réfléchir davantage, plongea sa main libre dans le brasier pour en saisir l’un des plus ardents morceaux. Si une chaleur agréable embrassa ses doigts, Arlaeron n’y prêta toutefois aucune attention : avec la fureur pareille à celle d’un dragon, le patriarche écrasa la bûche contre le visage de son agresseur, en priant les Dieux pour que le sang du truand fut aussi misérable que l’existence qu’il menait.

On criait autour de lui, on s’invectivait, on gémissait. D’une oeillade rapide, Lucerys aperçut le fils Maerion ferrailler avec l’homme identifié comme le meneur de cette kyrielle de voyous, et assista, non sans aigreur, à la passe vicieuse dont fut victime Aerys. Arlaeron crispa ses mâchoires mais, sentant le danger le guetter, reporta vite son attention sur son propre bourreau - à raison ! Un choc le projetta brutalement au sol, le propulsant contre les dalles crasseuses de la mansarde et offrant sa carcasse à la perfidie de son assaillant. Ce dernier se jeta sur lui, dirigea ses coups contre le vieux fauve, qui lutta de tout son soûl : ses poings s'écrasèrent contre la vilaine gueule de l’inconnu, labourant nez, pommettes, mâchoires. Les os craquèrent sous sa charge, mais pas assez pour venir à bout de l’ennemi. Celui-ci profita d’une ouverture pour atteindre le dernier œil valide de Arlaeron, qu’il pocha sans plus de cérémonie. La douleur arracha un juron au patriarche, qui s’en trouva sonné.

Les ténèbres, encore

Le cœur de Lucerys s’emballa, tandis qu’il s’efforçait d’ouvrir cet œil désormais abimé et gonflé. Les boursouflures qui s’étendaient autour l’empêchaient désormais de percevoir son environnement aussi clairement qu’auparavant. Une fente embrouillardée : voilà son unique panorama. Arlaeron déglutit, conscient que le combat venait de tourner à son désavantage. Et pourtant, le voilà qui refusait de renoncer ! D’une main, Lucerys lança une gifle au voyou qui le dominait. Ses doigts fouettèrent la chair molle, l’assurrant, de fait, de la position de l’assaillant. Alors, Oeil d’Argent mobilisa ses forces et, avec toute la puissance dont il était capable, contracta ses muscles pour redresser son buste et, d’un bond, envoyer le sommet de son crâne heurter violemment le visage de l’homme. Ses doigts cherchèrent la tête de ce dernier, et s’accrochèrent à ses yeux. Ses pouces tentèrent de s’enfoncer dans ses orbites.

Ils allaient partager le même enfer.


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Valyria, Quadrant Sud - An 1066, mois 5

L’attaque d’Aelarys donna à Aerys ce bref moment, cette ouverture, qu’il attendait pour reprendre son souffle.

Ses côtes le lançaient, il craignait d’en avoir quelques-unes de cassées et il avait du mal à retrouver de l’air dans ses poumons. La situation s’était passablement dégradée avant de retrouver un semblant d’égalité. Comment faire, désormais, pour prendre le dessus alors que l’affrontement était figé, prêt à prendre un nouveau tour ? La sueur lui brouillait la vision, la douleur l’engourdissait à plusieurs endroits et un insidieux sentiment de peur lui enserrait les entrailles. Allait-il mourir ici, poignardé par ses propres sbires ?

Aerys n’a peut-être plus d’arme mais il n’est pas pour autant sans défense. Il voit que ses alliés se sont repris et semblent prêts à pouvoir renverser les jeux. Cette fois, avec un peu de chance, ils parviendront à assurer une victoire potentielle à leur camp. Il avait une furieuse envie de vivre, le cadet Maerion. Il n’allait pas accepter de se faire planter et vider de son sang dans cette demeure pouilleuse alors que Valyria semblait s’effondrer tout autour d’eux. Il essayait de sentir son dragon, mais sans succès. Il devinait que ses compagnons devaient également mobiliser leur sang pour essayer de renouer avec leurs dragons mais ils étaient pour le moment sans défense supplémentaire. Entraîné à se battre avec ses poings, Aerys considéra un instant la possibilité de se lancer au corps à corps. Dénudé comme il l’était, ses mouvements seraient fluides et il aurait toute latitude pour frapper vite et bien.

Il devait avant tout trouver une diversion pour reprendre son combat face à Grande Gueule qu’il voulait vraiment tuer en premier. Attrapant une assiette en bois au sol, il la lança au sol pour approcher du sbire renégat. Il profita de la surprise de l’autre, qui baissa sa garde pour éviter la vaisselle volante comme dans une mauvaise pièce de théâtre de rue, pour se rapprocher au contact. Il envoya un poing rapide dans le ventre de son ennemi, le forçant à recracher tout l’air qu’il avait dans les poumons avant de le repousser d’un coup d’épaule pour rependre contrôle de l’espace et du tempo.

Regardant autour de lui, Aerys consulta Aelarys du regard. Il ne connaissait guère le jeune noble de Mhysa Faer mais il avait entendu parler de ses exploits à la bataille qui avait annihilé les espoirs d’une victoire ghiscarie – en même temps que la grande flotte d’invasion destinée à prendre Valyria par le flanc. Désormais, ils devaient travailler de concert pour occire l’ennemi face à eux. Aerys espérait qu’il avait compris ce qu’il avait en tête : permettre à l’un d’entre eux de frapper Grande Gueule par derrière pendant que l’autre l’occuperait. Aerys prit à cœur d’occuper le sbire.

« Allons viens donc, sac à foutre, substrat d’égouts, rends donc fière ta catin bien pouilleuse de mère. Viens donc essayer de faire la peau à celui qui commande aux enfants des Dieux. »

Ce faisant, l’autre l’attaqua de nouveau mais Aerys recula, l’entraînant peu à peu en espérant que l’autre tomberait dans le panneau de livrer son dos un bref instant à une attaque d’Aelarys qui tournait autour de lui comme un lion affamé. Il fallait faire vite, alors Aerys feinta et lança une nouvelle attaque en envoyant son poing vers la tempe de son adversaire avec toute la rapidité qu’il pouvait y mettre dans son état de fatigue.


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La diatribe d’Aerys – très en verve – a le mérite de réaliser pleinement son objectif : rendre énerver fortement son adversaire et focaliser son attention entièrement sur sa personne. Elle a cependant l’inconvénient de plonger ce dernier dans un état proche de la rage. Grande-Gueule plonge sur ce dernier, et le plaque contre le sol. Un coup. Puis un autre. Ses mains se resserrent contre la gorge du Maerion. Ce dernier voit des étoiles. Et sent l’air lui manquer. Tout son corps est douloureux. Il doit avoir quelques fêlures et fractures. Il est difficile de savoir ce qui se passe. Le noir gagne du terrain. Il engloutit tout. Bientôt, il ne distingue plus rien. Et glisse dans le néant.

Lucerys, lui, a renvoyé son adversaire dans les cordes. Le vieux dragon appuie, appuie, ses mains transpercent les yeux, miroir de ce qu’il s’est infligé, jadis. Les cornées cèdent. Le bruit, répugnant, n’est en rien comparable à la sensation immonde au bout de ses doigts. Et son adversaire, aveuglé, définitivement, rabat ses bras et son arme comme un automate, tentant de l’assommer. Il manque y parvenir, et trace un sillon sanglant dans la chair de l’Arlaeron, entièrement focalisé sur sa tâche sanglante. Enfin, l’assaillant arrête de se défendre. Son corps est agité d’un soubresaut, et il expire. Œil d’Argent a vaincu. Il récupère l’épée qui l’a frappé, et part secourir Aelarys et Aerys. Le combat qui s’ensuit est moins inégal. Les deux hommes parviennent à arracher Grande Gueule du corps du Maerion. L’homme lutte. Un cri d’alarme retentit soudain :

« Holà ! »

C’est l’un des gamins postés à l’extérieur. Grande-Gueule comprend qu’il ne pourra pas obtenir ce qu’il désire sans y laisser sa peau. Il hésite. Puis se ravise. Et s’enfuit, avec ses deux comparses. Aelarys les poursuit. Pas Lucerys, trop fatigué pour maintenir un tel rythme. A la place, il s’approche d’Aerys, et constate que ce dernier est toujours vivant. Il tente de le ramener à lui. Exercice périlleux. Une bonne paire de claques n’y parvient pas. Alors que la perspective du bouche à bouche s’impose, l’Arlaeron est délivré de cette perspective par l’arrivée des brutes Maerion loyales, celles-là, qui se dépêchent de porter secours à leur maître. Ce dernier est évacué. Arlaeron, lui, refuse, et part sur la grande place.

Quelques heures plus tard, un messager vient déposer un pli dans la résidence d’Argent. Dedans y sont inscrits les plus vifs remerciements d’Arraxios Maerion pour avoir sauvé son fils. Une dette a été créée, et elle sera payée.

Quant à Aerys, il peut délivrer à son père une information capitale : le réseau a été compromis. La purge qui s’annonce risque de faire trembler tous les bas-fonds de Valyria.

Aelarys, lui, comprend qu’on s’est joué de lui. Et il se terre dans sa demeure familiale, à lécher ses plaies, attendant d’élaborer la meilleure stratégie pour profiter des informations qu’il détient afin de se sauver lui-même … et peut-être Valyria toute entière.

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