[Event 2] - La Course ou la Vie (Du Pain et du Sang)
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Enoria Zahor Amai
Enoria Zahor Amai
Étrangère

La course ou la vieDu pain et du sang !

Egouts du Quadrant Sud - 5ème Mois de l'Année 1066

C’était un euphémisme que d’affirmer que la journée avait pris un tournant qu’Enoria n’aurait pu anticiper. Elle était pourtant une femme prévoyante, c’était là l’essence même de sa mission – et de sa survie. Pourtant, alors qu’elle se trouvait à présent partiellement dénudée, courant pour sa vie dans les boyaux inégaux et menaçants des sous-sols de la cité de Valyria, elle crut appréhender ce que l’on appelait l’humour du destin. Sans doute était-ce là une manière de lui rappeler qu’elle n’était qu’un être de chair et de sang, et qu’il suffisait d’un court instant pour qu’elle ne soit plus rien du tout.

Après l’intermède forcé qui avait réduit la distance entre le petit groupe et les choses élancées à leur poursuite, ils avaient repris leur course folle. Il fallait à présent être réalistes, il n’y avait que peu de chance pour eux de s’en sortir intacts. Peut-être était-ce le fruit de son imagination, mais il semblait que malgré une vitesse tout à fait honorable, Enoria ne parvenait plus à distancier le danger. Elle le sentait presque respirer dans le creux de son cou. A moins qu’il ne s’agisse de Jaekar.

Ils débouchaient enfin sur quelque chose. Le soulagement de voir l’espace s’élargir fut de courte durée et trouva un digne successeur dans le désespoir qui survint à la vue des différentes options qui s’offraient à eux. Un premier chemin, face à eux, semblait capable de les envoyer rejoindre le royaume des morts en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire. Un second chemin, moins inquiétant, était cependant plus petit et entièrement recouvert d’une couche verdâtre que, bien qu’elle ne sût pas l’identifier précisément, Enoria n’avait guère envie d’observer de plus près. Les choses, cependant, semblaient tout à fait ravies à la perspective d’observer Enoria et ses compagnons de plus près. Il s’en fallut de peu, de très peu, pour que l’une d’elle n’emporte définitivement Hordar dans son sillage, sans doute faudrait-il donner un nom à cette chose s’ils étaient amenés à la côtoyer davantage, voir à être dévorés par elle. Jaekar laissa échapper un rire et si Enoria eut immédiatement l’envie irrépressible de le frapper à l’entente d’un tel rire alors même que la chose tournait son visage (si on pouvait appeler ça comme ça ?) vers Hordar, et indirectement vers Enoria qui se trouvait exactement entre lui et Jaekar.

« Je ne suis pas sûre de saisir les raisons de cette hilari… »

Enoria notait dans le coin de sa tête qu’il lui faudrait expliquer à Jaekar que non, elle n’était pas une poupée de chiffon. Elle ne s’en plaindrait cependant pas aujourd’hui, puis le jeune homme était parvenu à ouvrir la porte, et qu’il avait décidé qu’Enoria serait la première à être mise à l’abri des choses qui, visiblement déterminées, continuaient à tenter d’atteindre Hordar. Mise à l’abri… C’est ce que pensa Enoria au départ, mais alors qu’elle avançait dans le couloir dans lequel elle avait été jetée, rapidement rejoint par Jaekar et Hordar, elle comprit qu’ils venaient peut-être simplement d’allonger la liste – déjà conséquente – de leurs problèmes.

« La porte ne se referme pas ! Les choses vont nous avoir ici... Il n'y a pas une autre porte ? »

Déjà glacée par les sons et murmures qui semblaient habiter ce lieu, Enoria n’avait guère d’espace mental disponible pour s’inquiéter d’une mort prochaine. A vrai dire, ils allaient probablement y passer. S’ils n’étaient pas dévorés par les choses à leurs trousses, peut-être ce qui hantait ces lieux se chargerait du sale boulot. Peut-être même, et c’était une autre perspective joyeuse à ajouter, finiraient-ils simplement par mourir de faim et de soif ici. Ce tombeau serait leur tombeau.

« Sérieux, c'est la poisse ! Fouillez les coffres et les meubles, on trouvera peut-être quelque chose pour repousser ces monstres. Je vais continuer de garder un œil sur l'entrée pour les empêcher d'arriver jusqu'à nous si elles voulaient tenter leur chance... »

La poisse. Oui, un euphémisme, encore. Il fallait à présent se reprendre. Ils allaient mourir, d’accord, mais pas sans résister. Si les choses voulaient les dévorer, si les esprits voulaient les supprimer, si la faim voulait les emporter, d’accord, mais tous ces ennemis allaient devoir les mériter. Enoria se mit ainsi à chercher, chassant la poussière des meubles et coffres pour guetter des inscriptions et tentant d’en ouvrir certains, avec plus ou moins de chance. Peut-être trouveraient-ils quelque chose pour se défendre à minima, des armes, des projectiles, même une cuillère en bois ferait l’affaire.

« Tiens Enoria. Prends ma cape pour te couvrir. Elle risque de me gêner si jamais je dois me battre. »
« Très chevaleresque, mais si je peux me battre en robe, tu peux te battre en cape. »

En revanche, se battre avec une robe déchirée et une cape équivalait à rendre les armes avant même de les prendre. Enoria connaissait le concept de pudeur, il pouvait être utile, mais il ne servait pas à grand-chose lorsqu’il s’agissait de sauver sa vie. Elle aurait bien le temps de réquisitionner la cape du jeune homme lorsqu’ils seraient sauvés et retournés à la surface (s’ils la retrouvaient un jour). La porte était ouverte, et bientôt ce qui était déjà à l’intérieur serait rejoint par ce qu’ils avaient quitté à l’extérieur de cette pièce. Enoria passait d’un meuble à l’autre, d’un coffre à l’autre, elle posait ses mains sur les murs, tentant d’y déceler des signes, des aspérités, quelque chose qui lui permette de déceler une issue. Le tombeau était scellé, et elle n’était guère sûre de vouloir qu’il soit ouvert, mais peut-être y avait-il en son sein quelque chose d’utile ? Elle s’en approcha, tentant sans grande conviction de pousser la stèle qui venait en fermer l’accès, avant d’abandonner sans trop d’acharnement.

« Je ne suis vraiment pas certaine d’avoir envie d’ouvrir cette chose… »


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Du Pain et du SangLa course ou la vie
Les créatures grognent en voyant leurs proies s’en aller. Leur humanité, bien réelle, a depuis longtemps régressé à un état qui n’en a plus que l’apparence. Mais leur intelligence, elle, bien que désormais entièrement tournée vers la survie, n’en est que plus vivace. C’est celle de la prédation. Certaines taquinent Hordar de leurs dents acérées alors qu’il tente de les distancer. Elles les plantent dans son mollet, dans sa cuisse, mais l’adrénaline l’empêche de s’en rendre compte. Cahin-caha, le trio désespéré entre dans la pièce ouverte grâce à Jaekar et sa science des codes Maerion, ce que n’a pas manqué de comprendre l’ancien navigateur. L’heure n’est cependant pas aux questions gênantes et autres règlements de compte. Quoique. Le Veltheon, dans sa hâte, a bien compris l’avantage procuré par l’environnement. Les mousses hallucinogènes n’épargnent pas les goules. Certaines commencent à émettre des chuintements étranges – des rires peut-être ? – et d’autres se jettent les unes sur les autres. Mais il en reste quelques-unes qui résistent et avancent. Quant à Hordar, un léger malaise l’étreint. Pour autant, il n’y fait pas attention, trop occupé à tenter de trouver une issue avec ses deux comparses, et à offrir galamment de quoi couvrir Enoria. Pour autant, alors qu’il fait face aux deux bêtes qui se sont introduites dans la pièce, il ressent un vertige. Il ne remarque pas que les morsures à sa jambe verdissent à vue d’œil, noircissent au centre. Mais il voit trouble. Des formes arrivent devant lui. Il recule, par instinct. Et s’écroule, emporté au pays des songes, les yeux grands ouverts, en proie à des hallucinations importantes. Il a conscience que tout ceci n’est pas réel. Que son esprit lui joue des tours. En attendant, impossible de voir quoi que ce soit d’autres. Coincé entre deux mondes, celui qu’il perçoit et celui qui l’entoure réellement, la confusion est totale.

Les deux créatures portent leur attention sur Jaekar et Enoria, avançant vers elle. Elles sont néanmoins arrêtées soudainement par un cri d’outre-tombe, qui manque leur déchirer les tympans. C’est pire qu’un crissement d’ongles sur du verre répété soixante-dix fois avec un volume inégalé et inégalable. Pire que le chant de la plus effroyable chanteuse de Valyria – Maesya la Sourde, une riche veuve qui se plait à se croire plus formidable cantatrice locale et que tous moquent sous cape, bien que ses largesses rendent ses représentations très courues, et un peu de persil dans les oreilles résout le problème avantageusement. Non, ils n’ont jamais entendu une horreur pareille. La dalle du tombeau se descelle légèrement, comme parcourue par un vent étrange, et la température descend brutalement dans la salle, arrachant un frisson à Enoria qui n’aurait peut-être pas dû refuser la cape d’Hordar. Et des mots sont charriés par ce vent, sans qu’ils ne comprennent d’où ils viennent :

« Qui entre dans ma demeure ? Qui porte le sceau ? »

Hordar devrait répondre. Mais Hordar est troublé par ses hallucinations sensorielles et auditives. Les mots ne forment pas un tout cohérent. Il ne comprend pas. Et la voix d’outre-tombe reprend, enflant. Au moins, sa force, le barrage qu’elle met en place contre les goules paraît tenir. Pour combien de temps encore :

« Etes-vous des amis des forces d’en-bas ? Connaissez-vous le mot de passe ? »

Non. Evidemment que non. Les secondes s’égrènent. Sur le côté de la tombe qui leur fait face, des lettres s’illuminent, la poussière étant balayée par le vent magique. Elles révèlent les mots suivants :

« Qui m’offre en partage
Commet un terrible outrage.
Trahison et propagation,
Entraînent ma disparition.

Qui suis-je ? »


La peur ne les empêche pas de se déplacer. Enoria aperçoit une aspérité étrange, derrière la tombe. Comme un nouvel interrupteur. Mais de là à savoir s’ils peuvent l’activer sans encourir l’ire du Gardien … Impossible de le savoir.

Pour Hordar:

Lancer de dés:


Ordre de passage


Règles particulières pour ce tour !

Ce tour-ci est un peu particulier, dans le sens où vous aurez, en plus de vos lancers de dés habituels, je vous propose une nouvelle énigme !

Il suffit d'indiquer dans le corps de votre RP la réponse, si vous la trouvez, comme si vous répondiez à votre "interlocuteur".

Vous pouvez évidemment décider de l'ignorer, comme au tour précédent.

Qu'Arrax soit avec vous  [Event 2] - La Course ou la Vie (Du Pain et du Sang) - Page 2 704899288



Récapitulatif des scores


Jaekar/Enoria/Hordar : 6 points

MJ : 12 points.

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La Course ou la VieDu Pain et du Sang

Egouts du Quadrant Sud, 1066 Mois 5

Jaekar jeta un regard noir à Horda. Il essayait de leur sauve la vie alors que leur compagnon flirtait avec la première venue et on le remerciait comme ça ! Un regard derrière l'épaule du soldat suffit à lui faire comprendre que les goules étaient touchées par la mousse. Une orgie sanglante se mit à se dérouler sous ses yeux et le jeune homme faillit détourner les yeux lorsqu'une tête vint à rouler jusqu'à son pied. Hochant la tête en direction d'Horda, il observa la pièce. Jaekar avait beau connaître les codes Maerion, ainsi qu'une bonne partie du réseau, il n'avait presque jamais eu l'occasion de se glisser dans un de leur repaire. Il tenait bien trop à la vie pour cela.

Fronçant les sourcils, il dégaina son glaive. L'énorme tombeau qui trônait au milieu de la salle ne lui inspirait aucune confiance. Echangeant un regard inquiet avec Enoria, Jaekar essaya de sourire de l'air le plus confiant possible. Il profita de l'échange entre la jeune femme et le marin pour s'approcher de la pierre. Refusant de poser la main sur le sépulcre, il essaya d'y enfoncer la pointe de son épée, en vain. Pour éviter de perdre sa seule arme, Jaekar soupira et retira l'arme avant de se placer à côté d'Enoria. Il jeta un coup à la jeune femme. Il n'avait jamais eu l'occasion de lui parler ou de se trouver si près d'elle. On vantait la grande beauté de l'ambassadrice dans tout Valyria, et évidemment les rumeurs voulaient qu'elle se soit bien intégrées aux moeurs valyriennes.

Il ne pouvait pas témoigner de ce dernier point mais, même dans la pénombre d'une salle au fin fond des catacombes de la ville, Jaekar admirait déjà la sensualité et beauté de l'étrangère. De sa chevelure de jais, bien que plaquée contre son crâne par la sueur, à la teinte particulière de sa peau, elle excitait les sens du jeune homme. Il posa la main le long de son dos, musclé et étonnamment chaud. Jaekar se demanda dans quelle autre condition il pourrait découvrir cette chaleur.

Désolé de t'avoir amenée dans une telle catastrophe. Je veux dire... La malchance m'a frappé en me faisant tomber au milieu d'une harde de créatures pareilles. Peut être que je pourrai me faire pardonner si on survit à tout ça ? A la villa Qoherys, toi, moi et une bouteille de vin Andal. Sans Hordar. D'ailleurs tu as bien fais de refuser sa cape, elle est couverte de mousse hallucinogène et... Merde.

Ce glorieux mot vint ponctuer la phrase de Jaekar lorsqu'il jeta un regard derrière lui pour découvrir Hordar allongé sur le sol, les yeux grands ouverts. Il ne fallut guère plus d'un regard pour comprendre que le marin avait inhalé la drogue. Maudits soit ces loups de mer qui ne tiennent rien d'autre que leur pisse... pensa sombrement Jaekar alors que deux créature s'approchait. Le jeune homme poussa un cri de guerre et attrapa Enoria pour la positionner derrière lui.

Bande de chacals vous allez tous crevez comme des chacals !

La répétition n'importait pas à Jaekar. Quoiqu'en y réfléchissant, cela faisait deux fois chacal. Les pensées du guerrier improvisé s'arrêtèrent là alors qu'un hurlement propre à tourner le lait en beurre résonnait sous la voûte de pierre. Grinçant des dents, Jaekar eut le plaisir de voir les créatures reculer et laisser Hordar en paix. La bouche du jeune homme s'ouvrit, aussi béante que l'ouverture de la tombe. Ces assassins de Maerion avaient des mages usant de la nécromancie ?! Il devait découvrir leur secret ! Malgré tout l'excitation laissa place à une terreur comme seul l'Art en est capable. Un frisson parcourut Jaekar qui resta bouche bée quelques secondes, bien incapables de lire les quelques mots gravés dans la pierre. Finalement, un croassement franchi ses lèvres tandis que ses doigts gourds laissaient reposer la pointe de son arme sur le sol.

Un secret ?

Il espérait qu'Enoria puisse l'entendre et répéter sa réponse alors que ses lèvres sèches étaient bien peine d'articuler suffisamment fort pour se faire comprendre de leur hôte.

Lancé de dés:


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Egouts du Quadrant Sud - 5ème Mois de l'Année 1066

La demoiselle refusant la cape qu'il lui tendait, Hordar la laissa tomber au sol pour pouvoir se concentrer sur ce qui arrivait. Elle avait certes sorti une belle tirade mais un peu exagérée tout de même. Ce qui lui restait de son habit ne pouvait plus être qualifié de robe... Les catins de n'importe quel bordel de Valyria, aussi infâme soit-il, étaient mieux habillées... Ce qui restait était une loque.. Certes, une loque avec un beau tissu mais une loque quand même. Au diable la pudeur et l'apparence, Enoria gardait contenance.

Pour l'heure, il se concentrait sur le spectacle qui se donnait non loin d'eux. Le subterfuge de Jaekar semblait avoir fonctionné. Comme quoi, ce gars pouvait avoir des idées brillantes quand la situation l'exigeait. C'est à dire quand sa vie était en jeu. Pour le reste, c'était surtout beaucoup d’esbroufe. Ce qui intéressait l'homme, c'était se sortir de cette situation pour pouvoir roucouler auprès de l'ambassadrice. Sa réputation n'était plus à faire. Consternant ! Deux goules avançaient vers eux et Hordar entendait ses compères s'affairer pour trouver une solution afin de se sortir de ce mauvais pas. Soudain, quelque chose d'étrange se passa. Il était en train de voir le couloir où les goules avançaient et l'instant d'après, le couloir d'une belle demeure. Il se secoua la tête et jeta un coup d’œil rapide en direction d'Enoria et Jaekar mais rien. Tout était normal. Hop, un vertige et le marin se tint au mur le plus proche pour ne pas tomber. Que se passait-il donc ? Aurait-il malgré qu'il s'était protégé de sa cape reçu des spores de champignons ? Deux formes sombres s'approchèrent de lui mais elles n'avaient rien à voir avec les goules. Elles étaient informes mais pas plus belles. Par instinct de préservation, Hordar recula d'un pas en tenant son arme devant lui. Il était prêt au combat. Malheureusement pour lui, il se sentit emporter vers l'arrière et tomba. Avait-t-il trébuché sur une marche ou une crevasse dans le sol ? Non, Hordar ne le savait pas mais c'étaient les spores qui agissaient et la gravité qui fit le reste.

A nouveau cette belle demeure qui devint son environnement. Hordar lutta comme il put pour comprendre ce qui se passait. Ça n'était pas réel, il était sous le sol de la capitale du plus bel empire au monde. Il ne pouvait donc pas se retrouver dans un palais. De plus, ce qu'il entendait et ce qu'il voyait ou percevait ne coïncidait pas. Le lieu qu'il avait sous les yeux semblait calme, il n'y avait personne. Pas un souffle de vent. Pourtant, il entendait les bruits de pas de Jaekar et d'Enoria qui marchaient non loin de lui. Il ne faisait pas attention aux paroles, elles étaient incompréhensibles. Sentant qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas mais ne se sentant pas menacé, Hordar décida de laisser son esprit vagabonder un petit peu pour voir où cela allait le mener. Dans sa vision, il baissait la tête et leva les mains, elles étaient étranges... Il n'y avait plus de chair, plus d'os. Pas de veines, rien ! Ses mains étaient fantomatiques comme le reste de son corps. Là, il eut du mal à garder son calme et paniqua mais son cœur ne s'emballait pas. Il ne le sentit pas battre et ne l'entendit pas non plus.

*Mais qu'est-ce qu'il se passe ? Qu'est-ce qu'il m'arrive ?*

Alors qu'il se regardait sous toutes les coutures, il vit qu'il voyait à travers lui. Etait-ce devenu un fantôme ? Les dieux lui jouaient des tours ? Puis, une voix se fit entendre, elle l'appellait. C'était à peine audible au début, on aurait dit des voix angéliques chantant des psaumes. Puis ça devint de plus en plus fort et glacial. Hordar avança et se retrouva dans une cour. Là, il y avait des gens. Il ne distinguait pas leurs visages, ils ne semblaient pas en avoir. Au centre de la pièce, il y avait une estrade avec quelqu'un assis sur ce qui ressemblait à un trône. Sur ce trône, il y avait une personne. Autour d'elle, plusieurs femmes s'affairaient. Certaines avaient un visage et d'autres non. La femme sur le trône était richement habillée d'une robe de mariée. Voyant qu'Hordar était là, elle sourit. Le marin encore trop loin pour voir distinctement ce visage ne le reconnu pas. La demoiselle tendit sa main vers lui et l'appella à nouveau. Mais cette fois, la voix était reconnaissable... C'était impossible ! Cette voix n'avait plus été entendue depuis bientôt un an maintenant. Quel était ce tour que l'on lui jouait ? Comment se faisait-il que sa défunte femme se retrouve là ? Pourquoi était-elle là et pourquoi portait-t-elle une robe de mariée ? Delaela parla à l'une des femmes qui s'affairait à ses côtés et quitta l'estrade pour se diriger vers Hordar. C'était Daenerys Maerion !!!

C'était impossible qu'elle soit là également. Delaela était décédée mais Mademoiselle Maerion était bien vivante. De plus, comment se faisait-il qu'elle soit dame de compagnie de sa défunte femme ? Daenerys arrivée près d'Hordar lui prit la main et lui demanda de la suivre. L'homme se laissa porter et regarda autour de lui mais les gens n'avaient pas de visages. Pourquoi la mariée et la femme de compagnie en avaient et pas eux ? Arrivé près de l'estrade, Hordar regarda sa femme. Soudain, alors qu'il regardait son visage, il voyait comme des interférences. Il y avait bien le visage de Delaela devant lui mais parfois, il était remplacé par un autre. Ça n'était pas long, c'était subliminal mais suffisamment long pour que l'on reconnaisse l'une des abominations qui le poursuivait dans les égouts. Il tenta de faire un pas en arrière mais la main de Daenerys se fit plus ferme et Hordar ne put bouger. A côté de la mariée, il y avait une autre personne qui préparait cette dernière. Elle aussi avait un visage et il appartenait à l'ambassadrice Enoria Zahor Amai.

C'en était trop pour l'homme de l'île forteresse d'Elyria. Il ne comprenait plus rien et décida de lutter contre ces visions. Il était inconcevable que ces trois femmes se retrouvent en cet endroit précis. D'ailleurs, il ne savait même pas où il se trouvait, c'était un palais tout ce qu'il y avait de plus banal. Il devait faire quelque chose pour se sortir de cette situation mais à chaque fois qu'il tentait de retirer sa main de celle de la cadette Maerion, elle resserrait encore plus son emprise. Il ne se passait plus rien, Hordar voyait cette femme se préparer pour son mariage et lui se trouvait au bas de l'estrade à attendre que quelque chose se passe mais rien ne se passait.

« Apprête-toi pour notre mariage mon amour. Nous allons enfin être ensemble pour l'éternité ! »

« Tu es morte Delaela ! Tu es morte et cela depuis presqu'un an. Il est impossible que l'on se marie. Nous l'étions jadis mais tu nous a quitté et l'enfant que tu portais avec toi. Tu es morte, tout ça n'est pas réel ! »

« Mais pourtant, tu es bien devant moi en cet instant. Alors explique moi pourquoi si c'est impossible ? »

« Parce que ça n'est pas toi, parce que ça ne peut pas être toi. Mon esprit me joue des tours et les Dieux également. Je vais finir par me réveiller et tout cela aura disparu. »

Pour toutes réponses, un rire. Mais ce rire n'avait rien d'humain, il était mauvais, intemporel et glaçant. Se rendant compte qu'il n'arrivait pas à se défaire de la poigne de la demoiselle à ses côtés, Hordar réfléchit à ce qu'il pouvait faire. Il se rendait bien compte que quelque chose clochait mais vu que son esprit était tout emporté dans l'illusion, il n'arrivait pas à faire croire à son cerveau autre chose. De ce fait, il était complètement déconnecté de ce que vivait Jaekar ou Enoria. Si cela se trouvait, ils étaient en train de se battre ou de se faire dévorer par les goules. Malheureusement, le marin était inopérant et incapable de leur venir en aide.

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Enoria Zahor Amai
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La pièce, déjà de petite taille, semblait se rétrécir à chaque seconde qui s’écoulait. Enoria sentait l’épuisement se répandre dans son corps tout entier, comme porté par un sang trop peu oxygéné et glacé par les événements qui se bousculaient. Les bruits qui emplissaient les lieux n’avaient rien de rassurant, et la porte, restée ouverte, avait laissé champ libre à la horde d’horreurs qui les avaient pris en chasse depuis le début de cette course folle. La main de Jaekar vint tirer la jeune native de Sathar de ses pensées, il était étrange qu’un moment de calme relatif puisse s’incruster au cœur de l’horreur, Hordar était aux prises avec les choses, et il leur fallait trouver un indice, quelque chose pour se sortir de là. Pourtant, comme sonnée, Enoria resta immobile quelques instants, laissant à Jaekar tout le loisir de s’approcher d’elle.

« Désolé de t'avoir amenée dans une telle catastrophe. Je veux dire... La malchance m'a frappé en me faisant tomber au milieu d'une harde de créatures pareilles. Peut-être que je pourrai me faire pardonner si on survit à tout ça ? A la villa Qoherys, toi, moi et une bouteille de vin Andal. Sans Hordar. D'ailleurs tu as bien fais de refuser sa cape, elle est couverte de mousse hallucinogène et... Merde. »

La jeune femme n’eut guère le temps de répliquer, suivant le regard d’un Jaekar visiblement inquiet, elle ne put retenir un hoquet de surprise. Hordar était au sol, les yeux grands ouverts comme possédé par quelque chose de puissant. Enoria tenta vainement de l’appeler, il ne réagissait pas. Sans doute aurait-elle tenté de s’approcher de lui si les choses n’avaient pas été là. Seulement elles s’étaient visiblement désintéressées d’Hordar pour jeter leur dévolu sur Enoria et Jaekar, des proies mouvantes. Elle allait dégainer la petite dague, cachée dans une jarretière, mais n’en eu pas le temps car déjà Jaekar s’interposait entre elle et les goules. Le jeune homme avait visiblement décidé de la protéger, elle en prit note et se dit qu’il serait toujours temps de l’en remercier lorsqu’ils sortiraient vivants… S’ils sortaient vivants de tout cela. Rien n’était moins sûr, car les goules reculaient, certes, mais du fait d’une voix plus terrifiante encore qui s’élevait.

C’était une voix semblable à celles des gardiens des enfers. La pièce tout entière semblait avoir été vidée de toute vie, de toute chaleur, alors que les mots prononcés s’enfonçaient dans les corps et les esprits comme autant de poignards affutés. Enoria recula malgré elle, fermant les yeux un instant pour ne pas céder à l’effroi. Il fallait rester calme, calme en toutes circonstances, n’était-ce pas ce qu’on lui avait appris ?

« Qui entre dans ma demeure ? Qui porte le sceau ? Etes-vous des amis des forces d’en-bas ? Connaissez-vous le mot de passe ? »

D’où qu’elle vienne, cette voix était leur seule protection contre les goules qui semblaient être incapables de briser le bouclier invisible créé par celle-ci. Loin d’avoir conservé sa naïveté d’enfant, Enoria n’imaginait pas que cela signifie qu’ils étaient sauvés. La menace de ce tombeau à présent descellé et de cette voix leur ferait peut-être regretté la perspective d’être dévorés.  

« Qui m’offre en partage
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Entraînent ma disparition.

Qui suis-je ? »


Une… énigme ? Était-ce là une mauvaise plaisanterie orchestrée par la ville tout entière ? Était-ce ainsi que les étrangers étaient accueillis ? Le comité d’accueil serait-il ainsi une horde de choses affamées, et les activités des devinettes et autres dessins sur pierre ? Les lettres s’illuminaient et se révélaient à leurs yeux alors qu’ils se reculaient légèrement du tombeau pour saisir l’intégralité de l’énigme. Le silence, depuis le début pesant, était devenu menaçant, comme faisant planer au-dessus de leurs têtes l’épée capable de les achever.

« Un secret ? »

Jaekar ne mit guère longtemps à répondre, le jeune homme avait l’esprit vif et le sang-froid, cela représentait deux nouvelles qualités qu’Enoria garderait en tête. Il était définitivement un excellent compagnon d’infortune, peut-être devraient-ils tenter, par la suite, de mettre à profit ces qualités dans des usages plus… fortunés. Sa voix, cependant, avait été comme empêchée, par la fatigue peut-être, ou sous l’effet de la poussière qui régnait en maître ici. La jeune femme s’était éloigné encore un petit peu, observant le tombeau alors que Jaekar s’était chargé de répondre à l’énigme. Pourtant rien ne vint durant les premières secondes ayant suivi sa réponse. Cela faisait de longues minutes déjà qu’Enoria observait le tombeau, tant pour les lettres qui y étaient inscrites à présent, que pour détecter quelque chose capable de leur offrir une porte de sortie. Laissant Jaekar à ses réflexions, elle contourna à nouveau le tombeau pour une nouvelle inspection et aperçu, pour la première fois, une aspérité. Cela avait-il été là depuis le départ ? Elle était pourtant certaine de l’avoir inspecté avec attention, mais elle ne se souvenait pas d’avoir vu ceci. Sans doute aurait-il été plus sage de ne pas y toucher, après tout que savait-elle de cette sorte de petite encoche ? Seulement Jaekar avait répondu et la voix s’était tut. Peut-être avait-il eu tort ? Il semblait pourtant à la jeune femme que la réponse était exacte. Ce mystérieux interrupteur était-il le secret qu’ils étaient destinés à découvrir ? La voix ne disait rien, et bientôt les goules seraient libres de s’attaquer à eux. Et si cette encoche secrète était la solution pour les sauver ?

« Oui, un secret ! La réponse est : un secret !

Mais... Il y a quelque chose ici… Comme une… encoche ? Ou un loquet ? Je ne sais pas. »


Elle répéta la réponse de Jaekar avec une voix forte et assurée, capable de résonner dans une pièce pourtant comme vide d’air. Ce faisant, elle actionna l’interrupteur. Peut-être serait-ce là la dernière folie ? Elle plongea son regard dans celui de Jaekar, il avait compris sans détours même si rien n’avait, pour le moment, été déclenché.

« Si nous survivons, il te faudra sortir bien plus qu’une seule bouteille de vin Andal… »


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Pendant quelques longues, interminables, étouffantes secondes, le spectre ne dit rien. Puis la bouche spectrale s’agrandit et la voix infernale reprend. Ou plutôt, elle expire. Un puissant vent se lève dans la pièce. Le froid augmente. Les trois humains sentent leur température s’abaisser, et de la buée se forme face à leur respiration. Des gerçures n’apparaissent pas encore, mais cette glace qui les traverse est suffisamment intense comme cela. Pis, ils la sentent autour … mais aussi en eux. Elle remue leurs entrailles, secoue leurs cervelles, tord leurs chairs qui frissonnent. Et le vent gagne en force, siffle à leurs oreilles, manque percer leurs tympans par sa violence déchaîner. Sous les yeux ébahis et horrifiés des deux encore en état de réfléchir, une sorte de tornade se forme autour du spectre, l’enveloppe au cœur de tourbillons déments, et la colonne bientôt, s’élève jusqu’au plafond, qui tremble. La vision est aussi onirique qu’horrifique. Et il fait froid, tellement froid. Soudain, la tempête avance ! Elle quitte son tombeau, et s’avance vers Jaekar et Enoria !

Il est trop pour y échapper. Elle les traverse, et les met à terre. Chacun est aussitôt envahi par un sentiment de glaciation intense. Les cœurs se figent. Et les souvenirs remontent. Des yeux les observent. Se gaussent. Leurs pires moments d’humiliation, ceux que tous gardent au plus profond de leur esprit, secrètement enfermé à double tour, et qui hantent parfois, refont surface, et ils se voient dans tout leur grotesque ridicule par les yeux qui se sont délectés de leur peur, de leur honte, de leur douleur. Ils se voient comme ils se sont vus à cet instant, et c’est peut-être l’une des pires choses qui puissent arriver à un être humain. Jetés à terre, ils se débattent avec eux-mêmes. Hordar subit le même traitement, mais curieusement, l’effet est inverse. Sa conscience est assaillie par les hallucinations, et par ces souvenirs fous. Cela est trop pour un esprit normal. L’homme s’évanouit brièvement.

Puis, la tornade traverse le champ invisible qui retient les créatures … et les traverse pareillement. L’effet ne les épargne pas. Elles pleurnichent, grognent, se mordent pour faire cesser. Elles se voient à travers les yeux de leurs proies. Elles voient ce qu’elles sont devenues : des monstres, des abominations, des erreurs de la nature. Elles comprennent la fin de leur humanité. Que sont-elles devenues ? Des bêtes. Alors qu’elles ne le sont pas. Elles ont simplement dû s’adapter pour survivre dans ces souterrains et ont dégénéré. Et peut-être que la magie qui sature les lieux les y a aidé. Mais elles sont humaines, ô, pourquoi ne le voient-ils pas, tous, qui viennent les déranger dans leurs tanières, qui les détestent ? Cette dualité, et la réalisation de leur condition, est trop dure à supporter. Certaines tombent. D’autres s’enfuient. La bourrasque spectrale continue sa danse, avant de revenir brusquement où elle se trouvait. Et enfin, la voix spectrale s’élève à nouveau :

« Vous êtes des amis d’en-bas. Vous avez été protégés. »

A peu près. Mais les créatures ont fui ou sont incapables de leur faire du mal pour le moment. C’est bien l’essentiel, n’est-ce pas ?

« Allez. »

Le spectre pointe le mur. Les inscriptions sur le tombeau se mettent à luire avec encore plus d’acuité. Un bruit sourd résonne. Le mur du fond s’efface. Et laisse apparaître un chemin. Dans le même temps, la porte par laquelle ils ont pénétré dans le tombeau se referme. Il n’y a guère de choix. Hordar, à ce moment, revient à lui et se relève péniblement. Sa jambe, où il a été mordu, le fait atrocement souffrir, et suinte. Des cloques se sont formées autour de la plaie. L’odeur est dérangeante à plus d’un titre, doucereuse et putride. Le couloir en lui-même s’élargit peu à peu, et donne bientôt sur une rangée de tombeaux semblables à celui qui garde la cavité. Tous de la même facture, ils sont encadrés par de vieilles armures en bronze rouillé, qui ont été un jour richement ornementés mais que le temps a malmené, et qui dardent de leur visière vide leur regard sur de potentiels intrus. Le froid est omniprésent. Et des ombres volètent doucement, témoignage des vies qui ont été. Des inscriptions gravent les murs, comme les dalles des tombeaux. Certains mots sont lisibles, moins encore sont compréhensibles. Maudits. Gardiens. A Jamais. Valyria. Fidélité. Traîtres. Dalanys.

Le nom dit quelque chose à Enoria. Elle se rappelle des histoires qui circulent dans sa famille, des légendes d’autrefois. C’était un compagnon des Triarques, un fidèle, qui s’érigea contre le coup d’Etat. Les siens ont sans doute trouvé un long repos, ici, et les siècles les ont engloutis. Même dans la mort, ils ont appris à servir les nouveaux maîtres de la péninsule.

Soudain, un crissement se fait entendre. Au-dessus de leur tête. Par réflexe, ils se jettent à terre. Une manticore les darde. Manifestement, elle aussi a pris l’habitude de garder les lieux. Les goules ne sont pas les seules habitantes des profondeurs, à profiter des restes des wyrms. Elle les fixe de son faciès presque humain, noir de suie, semblable à un masque de théâtre, qui donne à son corps pareil à un coléoptère, à un scarabée plus exactement, un aspect plus étrange encore. Autour d’eux, un nouveau vent se lève. Des voix spectrales se font entendre :

« Vous portez le sceau du Gardien. Fidélité est notre mot. »

Les armures s’agitent, comme si elles cherchaient des porteurs pour à nouveau ressentir le frisson du combat.

« Devons-nous combattre, maîtres ? »

La brume parle. Elle crisse dans la conscience des trois fuyards.

Pour Hordar:

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Ordre de passage



Récapitulatif des scores


Jaekar/Enoria/Hordar : 12 points

MJ : 16 points.



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La Course ou la VieDu Pain et du Sang

Egouts du Quadrant Sud, 1066 Mois 5

Si on s'en sort c'est bien plus qu'une bouteille de vin que tu auras. A condition que je ne m'effondre pas.

Répliqua Jaekar en regardant Enoria. Elle avait su comprendre, tout comme lui, le secret de l'énigme. A cette pensée, il ricana bêtement, épuisé et proche de l'extinction mentale. Son corps le doulait particulièrement et une nuit d'horreur sans sommeil commençait à penser lourdement sur sa conscience. Seule l'adrénaline et l'angoisse d'une mort éminente réussissait à le maintenir, par quelque miracle, éveillé. Avec un frisson, il écarquilla les yeux lorsque le spectre ouvrit grand sa gueule. Il pouvait presque imaginer les crocs évanescents qui allaient s'emparer de son âme, la déchirer, l'éparpiller dans l'éternité. Et pourtant, l'imagination de Jaekar était loin du compte.

Un gémissement quitta ses lèvres lorsque le froid s'empara de son corps. Ainsi il goûtait enfin à la mort. Il aurait imaginer que le dernier baiser de Ballerion serait chaud, presque réconfortant et bienvenue. Seule la douleur venait, la sensation d'une catastrophe imminente, ou plutôt une nouvelle à ajouter à cette journée maudite. De lourdes larmes, gênantes, brûlantes et glacées, coulèrent sur son visage alors qu'un profond sentiment d'humiliation le prenait. Avec un sanglon, Jaekar prit Enoria dans ses bras tel un enfant cherchant le réconfort de sa mère. Une mère qu'il n'avait jamais connu, dont le souvenir n'était que ceux d'un père aussi aimant que froid. Un sentiment de perte qu'il comblait dans l'art et son goût des femmes. Même la chaleur de sa compagne ne pouvait atteindre son cœur, glacé et dans l'attente de la mort et...

Jaekar cligna maladroitement des yeux, surpris d'être encore en vie. Toute sensation semblait avoir disparu de son corps. Seul l'épuisement régnait, propre à ses exploits physiques. Pourtant, il ne ressentait rien. Aucune émotion. Seul l'engourdissement et l'angoisse d'entendre à nouveau les goules à leurs trousses. Il peinait à croire le spectre, malgré ce que ses yeux voyaient. Ce fut dans cette brume à la fois douloureuse et indolore que Jaekar emboîta le pas à Enoria. Comme bien souvent, seul un choc entrainant un autre réussit à le faire sortir de sa torpeur et ainsi éviter de justesse le dard de la nouvelle créature monstrueuse qui leur faisait face. Avec un hurlement de rage, mêlé de terreur, Jaekar voulut dégainer son épée et figea son geset alors qu'à nouveau une voix violait l'inimité de son esprit.

Je ne suis pas à l'aise avec la nécromancie, Enoria. Mais je suis d'avis de les laisser se battre avec cette créature des enfers avant qu'on ne meure tous !

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La course ou la vieDu pain et du sang !

Egouts du Quadrant Sud - 5ème Mois de l'Année 1066

La magie, elle était puissante sur ces terres. Bien des gens avaient tentés de percer ses mystères mais peu d'élus réussirent. D'ailleurs, personne ne savait vraiment ce qu'il se passait au collège et cherchait-on seulement à le savoir ? Ici, qu'est-ce qui était à l’œuvre ? Qui avait mis tout ça en marche ? Était-ce l'art subtil d'un ancien mage venant des tréfonds de l'histoire de Valyria ou d'avant ? Était-ce simplement un endroit où la magie était présente et avait peu à peu pénétré l'endroit pour qu'aujourd'hui ça réagisse ? Beaucoup de questions et aucune réponse. Normal, Hordar se méfiait de la magie et ne cherchait pas à s'en approcher. C'était beaucoup trop complexe, il y avait trop de variables à prendre en compte et de connaissances à avoir. Il était intelligent mais la magie, ça le dépassait complètement. Comment faire quand c'était la magie qui venait à vous ? Quoique... Est-ce qu'il était juste de penser que c'était la magie qui était venu à lui alors qu'il avait couru dans les égouts de la ville poursuivit par des êtres inhumains et qu'il avait finalement atterrit dans cet endroit ? Tout ça, c'était de la faute de Jaekar ! Sans lui, rien de tout ça ne serait arrivé. Il était tranquillement en train de supprimer un espion un peu trop faible quand le ciel lui était quasi tombé sur la tête. D'accord, il n'avait pas provoqué la catastrophe mais à partir du moment où il avait rencontré cet homme, la situation n'avait fait qu'empirer.

Pris dans ses pensées et ses visions, le marin tentait de comprendre comment il pourrait faire pour se sortir de là. La scène était différente désormais, il n'assistait plus au mariage de sa défunte femme. Regardant à sa gauche, il fut tout étonné de ne plus avoir Daenerys Maerion à ses côtés qui lui tenait fermement le poignet. Pourtant, quand il fermait les yeux, il avait l'impression qu'elle était toujours là tant la sensation de douleur était présente. En cet instant, il se dit que si jamais il arrivait à s'en sortir, il demanderait à la demoiselle de lui maintenir le poignet pour vérifier si ça n'était qu'une vision ou si elle avait effectivement de la force dans les doigts. Regardant autour de lui, il reconnu le jardin de la demeure familiale. Apparemment son esprit tenait absolument à lui montrer des endroits ou des personnes qu'il connaissait. Était-ce vraiment son esprit qui était à l’œuvre tentant par là de combattre comme il le pouvait la magie ? Ou était-ce la magie qui opérait ainsi ?

« Des questions, des questions, des questions.... Toujours des questions ! T'es fatiguant Hordar. »

Regardant à gauche à droite, en bas et en haut, rien. Il n'y avait personne. Qui parlait ? Est-ce que seulement quelqu'un parlait ?

« Tu vois ? Encore une question... Oui, quelqu'un te parle mais arrête d'agiter la tête dans tous les sens comme ça, on dirait une personne âgée prise de convulsions. Je suis dans ta tête, je suis ta conscience ou quelque chose s'en rapprochant. Le décor te plaît ? J'ai pensé que la demeure familiale serait quelque chose d'apaisant pour t'aborder. »

Hordar venait de quitter une scène étrange et voila qu'il en revivait une autre. Il fallait absolument qu'il se sorte de ce pétrin, il allait finir par devenir complètement fou.

« Ma conscience ? Je.. Qu'est-ce que je fais ici ? Je dois retourner auprès des autres, ils ont peut-être besoin de moi... »

La conscience sembla trouver les paroles comiques parce qu'Hordar entendit un rire dans sa tête.

« Besoin de toi ? Oh non, ils n'ont pas besoin de toi. Il faudrait pour ça qu'ils se soucient de toi... J'ai pas vraiment l'impression que ça soit leur préoccupation première. Ce petit Jaekar semble plutôt tourné vers la somptueuse peau de la demoiselle à ses côtés. Quant à elle, je pense qu'elle a voulu faire quelque chose, j'imagine... Mais non... Elle s'est ravisée. Dommage, tu es tout seul mon petit Hordar. »

« Comment tu peux savoir tout ça si tu es ma conscience, tu devrais être prisonnier avec moi dans ma tête. Je ne perçois rien de ce qu'il se passe à l'extérieur. Ni les bruits ni les odeurs, rien ! Alors toi, comment ? »

« J'ai dis conscience pour que tu ne sois pas effrayé mais je devrais peut-être dire guide, messager, gardien. Je vois tout ce qu'il se passe ici et dehors. C'est pour ça que je peux te dire que ton sort ne semble pas fortement les préoccuper. As-tu déjà goûté du vin Andal dans la demeure Quoheris ? Apparemment, il y a une soirée en préparation. Ça a l'air super ! Ah non, oublie... T'es pas invité. Désolé. »

Ce qu'il se passait était de plus en plus étrange. Hordar entendait chaque mots mais avait du mal à les prendre au sérieux. Il était allongé dans une crypte sous Valyria. Rien que cette situation était étrange à moins d'être un cadavre pourrissant depuis des lustres.

« Admettons que je crois tout ce que vous me dites. Qu'est-ce que je fais ici ? Pourquoi suis-je au sol al.. »

« Attends ! Ha, voilà.. Ça commence... Elle s'est réveillée et leur parle.. »

« Qu'est-ce qui a commencé ? Qui parle ? A qui ? »

« Le test a commencé pour tes amis... »

« Ce ne sont pas mes amis, vous l'avez dis vous-même... Quel test ? »

« Trop de questions... Trop de questions. Arrête de poser toutes ces questions. »

« JE VEUX SAVOIR ! »

Hordar s'était énervé d'un coup mais cela n'eut pas l'effet escompté. Il sentit quelque chose changer dans son esprit puis soudain un grand froid. Il n'avait jamais eut aussi froid de sa vie, il avait l'impression que chaque respiration lui brûlait l'intérieur du corps, que ses doigts étaient engourdis et que tout son être était bloqué. Et comme si cela ne suffisait pas, il vit des images qu'il pensait avoir oublié depuis longtemps. La chose semblait faire ressurgir à la surface toutes les choses les moins drôles de la vie du marin. Si ça n'était qu'une succession d'images, ça passerait encore mais il sentait que quelque chose le scrutait et le jugeait. Il se sentait minable, il se sentait rien, encore moins que rien, insignifiant. Illégitime, il n'avait pas le droit d'exister, il était une erreur. Il ne pouvait rien faire, il était complètement désemparé. Se disant qu'il avait peut-être poussé le bouchon un peu trop loin en criant sur l'entité, il se dit qu'il accepterait son sort et que si c'était de mourir, et bien soit. Après tout, ils étaient dans un caveau, c'était plutôt le bon endroit pour quitter ce monde.

Cela commença par une sensation sur sa peau, des bruits autour de lui et la douleur qui était présente. C'était étrange, cette douleur, elle n'était pas là durant tout le temps où il avait été plongé dans ses rêves. Hordar agita les paupières comme s'il était éblouit par la lumière ambiante mais il faisait plutôt sombre. Il se redressa sur son séant et toucha sa tête. Il semblait entier et quand il regarda autour de lui, il vit le caveau à côté de lui et la pièce dans laquelle ils étaient rentrés. Bien vite, la réalité le rattrapa. Il avait terriblement mal à la jambe. Pensant avoir évité les attaques des goules, il n'avait pas vu qu'elles avaient quand même réussi à le toucher. L'adrénaline sans doute, il ne devait pas avoir autant de réflexes qu'il pensait. Il bougea sa jambe et cela lui tira une petite grimace de douleur. Et en plus, la blessure ne sentait pas la rose. Regardant autour de lui, il ne vit rien qu'il pouvait appliquer dessus. Valait de toutes façons se méfier de tout ce qui se trouvait dans cette salle, trop de magie et de trucs louches. Continuant l'inspection de la pièce, il remarqua que la porte par laquelle ils étaient entrés était fermée et qu'à la place d'un mur, il y avait une sortie. Apparemment, les deux autres avaient déjà emprunté le chemin parce qu'il ne vit trace de personne en se relevant.

Un rapide coup d’œil pour vérifier qu'il avait tout son attirail pour pouvoir se défendre au cas où et Hordar se dirigea vers ce nouveau tunnel sans pouvoir s'empêcher de boiter légèrement. La morsure à sa jambe était douloureuse et il avait un peu de mal à marcher normalement. S'appuyant sur le bord de l'entrée, Hordar vit Enoria et Jaekar à quelque mètres de lui et qui s'étaient déjà engagés sur le passage. Passage qui était encadré de cercueils et d'armures rouillés. Pour parfaire le tableau, il y avait également des écritures qui étaient plus ou moins lisible suivant l'endroit. Alors que le marin allait se manifester et rejoindre ses camarades, un bruit strident, pour ne pas changer, sorti de nulle part. Quelque chose tenta d'attaquer mais loupa sa cible parce qu'ils se jetèrent au sol. Hordar, un peu en retrait, vit la manticore leur faire face. Cet endroit ne manquait pas de charme apparemment. Puis tout à coup, les armures se mirent à bouger et une voix leur parla dans leur esprit. Ils portaient le sceau du Gardien ? Qui était ce gardien ? Le tombeau de la pièce d'à côté ? Ils avaient été pesé, mesuré et jugé suffisant pour continuer leur périple et rester en vie ?

Soit, un peu d'aide n'avait jamais fait de tort et il fallait dire qu'ils en avaient bien besoin. Voyant l'attitude réservée de Jaekar devant ce danger qu'il ne pouvait affronter, Hordar dit :

« Oui, vous allez combattre ... »

Il était conscient qu'il manquait quelque chose à sa phrase mais à l'heure de nommer leur nouveaux amis, Hordar eut une panne d'inspiration. Comment devait-il appeler un troupeau d'armures vides ?

« Bah oui, désolé... Je suis toujours en vie mais merci de vous en être inquiété. De la part du bâtard Veltheon, rien d'étonnant. A partir du moment où une paire de fesses est dans les parages, il ne pense plus qu'à pouvoir les parcourir. »

Il avança vers eux et regardant Enoria il dit :

« Tu ne sera jamais que le prochain trophée qu'il jettera une fois qu'il en aura terminé. »

Hordar sentait une colère sourde en lui et il se demandait si ça venait de la voix qui lui avait parlé ou pas. Ils ne purent continuer cette conversation des plus passionnantes parce que cela bougeait méchamment autour d'eux avec les armures et cette manticore face à eux. Mais nul doute que ça n'était pas terminé et que les griefs des uns et des autres ainsi que les questions qu'ils se posaient allaient devoir trouver réponse à la fin de cette aventure.

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Enoria Zahor Amai
Enoria Zahor Amai
Étrangère

La course ou la vieDu pain et du sang !

Egouts du Quadrant Sud - 5ème Mois de l'Année 1066

Sensation étrange que le froid pour une enfant du soleil. Enoria ne se souvenait pas d’avoir eu froid dans sa vie. Elle avait ressenti le frisson glacial de la peur, avait eu les sueurs froides de l’appréhension, bien des fois, mais jamais encore son corps avait-il été soumis au froid physique. Le vent s’était levé, comme un souffle gagnant en intensité, et la jeune femme l’avait regardé tourbillonner et finalement former ce qui les avait traversés. La tempête venue d’outre-tombe n’avait épargné personne, et la jeune femme n’avait guère pu lutter contre l’affaiblissement de ses jambes qui ne semblaient plus même capable de la porter. Elle sent à peine ses genoux heurter le sol, ne remarque pas la marque de la pierre s’imprimer sur la paume de ses mains, plus rien n’existe que le froid. Elle se revoit à terre, entourée de tous ces jeunes gens de son âge, plus forts et plus rapides. Les entraînements n’avaient jamais été heure de gloire pour la jeune femme dont la force était celle de l’esprit et non du corps. Elle se remémorait, bien malgré elle, le jour où cet âne d’Ezhor l’avait mise à terre. Le matin venait à peine de se lever, et la veille un défi avait été lancé. La morgue de la jeune princesse ne l’avait pas toujours servie, et elle avait pris sur elle de remettre à sa place celui que les généraux considéraient déjà comme une future recrue de choix pour l’armée. Ezhor était fils cadet de la famille régnante de Mardosh, un soldat né comme aimait à le penser le jeune homme. Il était grand, beau et fier, aux yeux de ses camarades, Ezhor était tout ce qu’un bon sarnori devait être. Combien de temps avait-il fallu avant qu’Enoria ne réponde à ses fanfaronnades ? Elle n’avait guère tenu longtemps, la jeune femme ne supportait que très modérément la vanité de ce jeune homme et tolérait moins encore la présomption de celui qui s’imaginait déjà à la hauteur pour la courtiser.

Transie de froid, Enoria ne put que fermer les yeux, luttant contre le souvenir de ce petit matin-là, lorsqu’elle avait rejoint Ezhor et quelques témoins pour ce qui devait être un duel. L’un et l’autre, fiers comme ils l’étaient, avaient en tête de prouver à l’autre sa supériorité. C’était un geste idiot pour l’un comme pour l’autre. Ezhor n’avait guère à prouver sa capacité à défaire la jeune femme, et Enoria, quant à elle, n’avait aucune chance de l’emporter. Alors pourquoi s’obstiner ? La fierté, bien sûr. Revenant un instant à elle, Enoria senti le corps de Jaekar se rapprocher de sien, l’étreindre avec un désespoir auquel elle n’était pas étrangère. Elle espéra un instant que ce contact charnel parviendrait à la réchauffer, à chasser de son esprit le déroulé de ces événements humiliants qu’elle avait mis tant d’années à oublier. Mais rien ne s’oublie. Le combat avait duré plus longtemps que l’un et l’autre l’avaient envisagé, principalement parce qu’Ezhor commettait l’erreur tactique de la sous-estimer, et qu’Enoria connaissait à merveille les points faibles de ce grand idiot. Pourtant, la colère aidant, les coups d’Ezhor s’étaient faits plus violents, plus vicieux, et il cessa bientôt de la sous-estimer pour la combattre en ennemie réelle.

Un seul coup suffit à la désarmer. Un second à la faire tomber au sol de tout son poids. Le jeune homme aurait sans doute pu s’arrêter là, mais c’était ignorer l’effet de la provocation sur un esprit sarnori. C’est par les cheveux qu’Ezhor avait tenue Enoria pour la faire se relever, entourant son point de ses longues mèches brunes pour tirer sa tête en arrière afin de l’attirer à lui tout en maintenant un contact visuel. Il s’était adressé à ses amis, les invitant à s’approcher pour être témoins de la victoire de Mardosh sur Sathar. Enoria n’eut guère besoin de temps pour comprendre ce qui l’attendait. Le fils cadet sans importance d’une ville rivale avait une opportunité unique de venger son égo blessé. Tout s’était passé très vite, et Enoria à présent sur le sol du tombeau en aurait pleuré si elle l’avait pu. Elle essayait de chasser ces images de son esprit mais rien n’y faisait. Elle voyait encore le regard mauvais d’un Ezhor tout puissant, elle sentait encore l’excitation de ceux qui assistaient à ce qui était devenu un spectacle. Elle avait été seule ce jour-là. Elle ne doutait pas que quelques responsables de l’armée eurent été mis au courant de cette rencontre au petit jour, mais ils ne feraient rien dans ce qui était devenu la confrontation de deux villes rivales incarnées par leurs enfants. Les autres n’étaient rien, des fils et filles de familles vassales de Mardosh, fidèle d’Ezhor mais sans importance.

Le froid apportait avec lui son lot d’humiliations, sans doute était-ce un test pour éprouver leurs esprits, et Enoria parvint à s’extirper de ses souvenirs un instant, suffisamment pour douter de sa capacité à y survivre. Elle ne voyait plus la scène, elle y était. Elle était à nouveau le dos contre le torse d’Ezhor, elle sentait à nouveau la lame de la dague parcourir son cou, le haut de sa poitrine, pour finalement venir déchirer, morceau par morceau, le haut de sa tenue jusqu’à exposer sa poitrine aux yeux de tous. Elle sentait, avec un réalisme confondant, la main d’Ezhor la parcourir et prendre de force ce qu’elle avait toujours refusé de lui offrir. Elle entendait à nouveau les quelques mots qu’il lui avait susurré à l’oreille.

« Gyahiz shek zenaz, Enoria… Hek duur maz khan. Mardosh mez khan. » - Ca m’excite quand tu résistes, Enoria. Mais je gagne toujours. Mardosh gagne toujours.

Il avait déposé un baiser sur ses lèvres, la mordant au sang au passage, puis l’avait relâchée. A l’image de sa chute dans ce tombeau, Enoria était tombée lourdement au sol lorsque la main d’Ezhor avait relâché sa chevelure. Il avait laissé sur le haut de sa poitrine une petite marque à l’aide de sa dague, une marque dont la jeune femme portait toujours une cicatrice aujourd’hui. L’affaire avait fait grand bruit, Sathar supportant mal de voir une de ses filles être ainsi humiliée et surtout de voir Mardosh raviver leur rivalité d’antan. Il avait fallu des semaines à Enoria pour tourner la page. Sans doute n’avait-elle pas réussi à laver l’affront puisque celui-ci lui revenait en plein visage en cet instant. Elle s’était promis de se venger. Elle s’était promis de détruire Ezhor, fils de Mardosh.

La jeune femme ne sut si la colère ainsi avivée en son cœur avait suffi à chasser le froid qui l’avait étreinte, mais elle fut bientôt capable de se lever.

« Vous êtes des amis d’en-bas. Vous avez été protégés. Allez. »

Sonnée, Enoria regarda avec incrédulité le mur qui s’ouvrait devant elle et Jaekar, les invitant à progresser plus profondément encore dans les profondeurs de Valyria. Il lui fallut un instant pour reprendre place dans le présent, le passé lui avait semblé si réel qu’elle imagina un instant retrouver Ezhor et sa bande de l’autre côté du mur. Cependant il n’y avait autour d’elle que Jaekar et un Hordar visiblement sonné. La jeune femme hésita, que faire de Hordar qui semblait tout à fait hors de ce monde ? Ils ne pouvaient pas le laisser ainsi. Elle commença à esquisser un mouvement de recul mais fut attirée par ce couloir à peine dévoilé. Son instinct ou autre chose lui murmurait d’avancer, sans se retourner. Devenait-elle définitivement folle ? Avançant dans le couloir, Jaekar sur ses talons, la jeune femme découvrit une nouvelle pièce, elle aussi meublée de tombeaux mais ceux-ci étaient accompagnés d’armures anciennes comme volontairement debout aux côtés des tombeaux pour les garder.

Maudits. Gardiens. A Jamais. Valyria. Fidélité. Traîtres. Dalanys.

Dalanys… C’était un nom que la jeune femme avait déjà entendu sa mère prononcer. La mère d’Enoria, née et élevée à Valyria, n’avait eu de cesse de rappeler à sa fille ses origines Valyriennes et avait eu pour obsession de tout lui conter de l’histoire de ce peuple glorieux. Dalanys… Il fallait qu’elle se souvienne. Enoria se rappelait ce nom comme étant celui d’un fidèle des Triarques… Fidélité… Aux fondateurs ? Traîtres… La révolte, les Dragons Verts ? La jeune femme n’eut guère plus de temps pour rassembler ses souvenirs car déjà un nouveau danger se présenta. Enoria et Jaekar se retrouvèrent à terre, à nouveau, et si le jeune homme tenta de dégainer son épée, il n’avait guère la place de s’en servir et elle semblait bien faible face au monstre qui les menaçaient.

« Vous portez le sceau du Gardien. Fidélité est notre mot. Devons-nous combattre, maîtres ? »
« Je ne suis pas à l'aise avec la nécromancie, Enoria. Mais je suis d'avis de les laisser se battre avec cette créature des enfers avant qu'on ne meure tous ! »
« Oui, vous allez combattre ... »


La voix d’Hordar résonna d’autant plus qu’elle n’avait pas été entendue depuis bien longtemps. Enoria porta son regard surpris sur le jeune homme, et elle ne put ignorer la blessure purulante qui handicapait sa progression.

« Bah oui, désolé... Je suis toujours en vie mais merci de vous en être inquiété. De la part du bâtard Veltheon, rien d'étonnant. A partir du moment où une paire de fesses est dans les parages, il ne pense plus qu'à pouvoir les parcourir. Tu ne seras jamais que le prochain trophée qu'il jettera une fois qu'il en aura terminé. »

Si les temps n’étaient pas si tragiques et la menace si proche, sans doute Enoria aurait-elle ri. Pour qui Hordar la prenait-il ? Une jeune princesse attendant d’être délivrée de sa haute tour par un seigneur ? Elle se moquait éperdument de ce que Jaekar pouvait avoir en tête à son sujet, il était bien plus important de savoir ce qu’elle avait en tête au sujet de Jaekar. Le marin n’avait-il pas envisagé, une seule minute, que Jaekar puisse être le trophée d’Enoria ? Les hommes avaient décidément bien du mal à envisager les femmes autrement que comme de fragiles petites choses faites de sentiments. Une erreur commune qui pouvait se révéler… fatale. Et puis, pouvait-elle blâmer Jaekar ? Ses fesses étaient tout à fait distrayantes. Les entraînements à l’épée ne pouvaient pas être vains.

« Je serais ravie de discuter davantage des projets de Jaekar Veltheon a mon endroit, mais il me semble qu’il nous faudra attendre des temps plus appropriés. »

Elle adressa un sourire amusé à Hordar avant de s’éloigner, presque en rampant, de l’endroit où la manticore se trouvait, sans la lâcher du regard.

« Azantyr hen vokēdre, glaesagon se ivīlībagon aōha āeksia » - Armée des fidèles, anime-toi et combat pour tes maîtres.

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Du Pain et du SangLa course ou la vie
Les spectres se retournent contre la manticore en entendant Hordar parler. Leurs bras brandissent des lames de vide quand Enoria prononce les paroles idoines. Ce qui suit est difficilement descriptible. Les fantômes s’avancent, sifflent, volent, et entourent la créature. Cette dernière, pour autant, continue d’avancer vers ses proies. D’un bond magistral, elle saute sur Jaekar, le plus proche, et le plaque à terre. Le jeune homme doit lutter pied à pied pour survivre, et ne tient la gueule fétide à distance qu’à la force de ses mains, pour quelques secondes. Les spectres se chargent de lui venir en aide. Enoria et Hordar, eux, ont l’ouverture qu’il leur faut. Ils fuient pour se mettre à couvert, s’attendant à ce que leurs alliés magiques délivrent Jaekar. De toute manière, dans leur état, que peuvent-ils espérer faire ? L’un est empoisonné et ressent les effets de la morsure à son pied de plus en plus douloureusement. Ses oreilles bourdonnent, et sa vision se brouille par moment, alors que ses chairs se putréfient peu à peu. L’autre est à demi-nue, désarmée. Passablement épuisée. Les minutes s’égrènent. Ils entendent des cris, des sifflements, comme le vent qui claque, et des bruits qu’ils n’ont encore jamais entendus et résonnent douloureusement à leurs sens humains. Certaines puissances ne sont pas faites pour être vues ou écoutées par les simples mortels. Puis, plus rien. Le silence s’abat.

Enoria revient sur ses pas, n’y tenant plus, poussée par la curiosité. Hordar s’est affaissé, rongé par la fièvre qui le dévore. Tenir, il doit tenir encore un peu, juste un peu, pour ne pas mourir là. Ou se transformer en une créature des profondeurs. Ou pire encore. Est-ce seulement possible ? Tout se confond dans son esprit. La jeune femme aperçoit le cadavre de la manticore, retournée, suintant un liquide qui doit être son sang par divers endroits de son corps. Les esprits ont disparu. Jaekar aussi. Comment est-ce possible ? A-t-il été emporté ? Était-il un tribut que ces derniers ont finalement tenté de réclamer ? Impossible de le savoir. Elle cherche, s’approche, fouille autant qu’elle le peut. Rien. Alors, elle se résout à tourner les talons. Elle relève Hordar comme elle le peut et, clopin-clopant, les deux derniers comparses s’enfoncent dans les galeries sous Valyria, qui sont nettement plus calmes. Une douce brise vient chatouiller leurs visages. La surface n’est pas loin. Ils le sentent, alors que la pente s’accélère sous leurs pas, et qu’ils remontent lentement, mais sûrement. Lorsqu’ils émergent, c’est à l’extérieur de la ville, par une ouverture creusée à flanc d’un des volcans sacrés. Le Temple de Tessarion n’est pas loin. La chance leur sourit !

A l’intérieur, c’est l’ébullition ! Les prêtresses et prêtres ont enfin été alertés de la catastrophe de la place des esclaves. Ils ne font guère attention aux deux arrivants, et lorsqu’ils sont interrogés, ayant rassemblés quelques bribes de ce qu’il s’est passé – et qui fait sens avec ce qu’elle a enduré, Enoria bredouille une explication comme quoi ils ont été précipités sous terre et ont couru très loin, très vite, sans se retourner. Dans le tumulte, la chose semble plausible. Et puis, quelle importance ? Hordar est emmenée, compte tenu de la gravité de sa situation. Enoria est examinée.

Quant à Jaekar, il émerge dans la salle des reliques. Pourquoi les spectres l’ont protégé en le ramenant là ? Mystère. Mais il est sauf. Du temps, beaucoup de temps, s’est écoulé, lorsqu’il revient à lui. Il progresse, passe le cadavre de la manticore, et sort à son tour, après un moment sous terre. Lui aussi trouve la voie vers la liberté et l’air frais. Et il se traîne jusqu’à la demeure paternelle, où le patriarche, la Lumière de Sagesse, l’attend, pour entendre le récit de son bâtard.

Récapitulatif des scores

Joueurs : 16 points

MJ : 16 points.

Egalité, les joueurs l'emportent - de justesse.

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