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Herya Valgaris
Herya Valgaris
Mage


From dusk till dawn


An 1066, mois 5. Avant l'effondrement des rues de Valyria.


La ville était en effusion depuis le tour de force qu'il y avait eu au Sénat. Depuis que les esclaves arrivaient en masse dans la cité, les mages ne savaient plus où se positionner dans la politique actuelle. La tension s'était emparée du Collège qui n'arrivait pas à savoir ce qu'il allait advenir de lui. On faisait appel aux mages spécialisés dans la divination mais la question était bien trop importante pour tenter une quelconque tentative de voir l'avenir sans se risquer à devenir fou ou pire. Qu'allait-il advenir d'eux si la ville se déchirait entre les différents partis ? L'angoisse ambiante pesait sur les épaules de tous, même de ceux dont la politique semblait bien loin de leurs préoccupations principales. Herya, elle, se contentait d'un mal de tête alimenté par son propre stress et les bavardages incessants de la voix. Il parlait sans cesse, critiquait à tout va et lui faisait perdre les pédales. Ce soir, la mage en avait assez. Elle avait passé la journée à travailler sa magie, essayant de s'améliorer avec pour objectif de passer au 5ème Cercle et son corps n'en pouvait plus. Alors qu'elle se rendait chez elle pour aller dormir, elle passa devant l'une des échoppes du Grand Bazar. Alors elle s'arrêta devant la porte, observant les flammes dansantes dans le petit vestibule et écouta le brouhaha qui émanait de la taverne. Pendant un instant, Herya n'entendit plus la voix qui continuait de parler sans cesse. Elle fut comme attirée à l'intérieur, comme obnubilée par l'ambiance qui s'échappait. Depuis quand n'avait-elle pas pris du bon temps ? Du vrai bon temps ? Pas depuis l'accident, c'est-à-dire déjà 3 mois. Et une idée lui vint soudainement. Et si l'alcool faisait taire la voix ? Et si en embrouillant son esprit, "il" ne pouvait plus trouver le chemin pour cracher ses paroles acerbes ?

Elle aimait festoyer, tout particulièrement lors des célébrations pour Syrax. Herya n'était ni mariée, ni promise, ni même suggérée à une famille pour une quelconque union. La liberté s'offrait à elle comme un cadeau divin, cadeau qui finirait par devenir un piège. On la pressait sans cesse de trouver un époux, au moins pour la bonne forme. Dans son entourage - à l'exception de ses frères - on lui suggérait gentiment quelques tisserands de son âge, prêts à fonder une famille à n'importe quel moment. La mage refusait poliment. Personne ne déciderait à sa place, même si un mariage devait se faire par simples intérêts et sans moindre sentiments, alors elle le ferait, mais uniquement si elle et seulement elle le décidait. Alors ce soir, elle profiterait de ce que Valyria avait à offrir et en ce sens, la ville était riche de surprises en tout genre.

"Qu'est-ce que tu fais ? N'entre pas.". À la place, la jeune femme entra. "Ne fais pas un pas de plus.". Elle en fit deux. "Tu vas le regretter.". À l'inverse, dès son entrée, elle ne regretta pas un instant. Un franc sourire s'afficha même sur son visage. L'espace d'une soirée, elle serait maître de son corps et de son esprit, juste une fois. Alors elle s'approcha du tavernier et pointa du doigt quelque chose dans l'étagère lorsque celui-ci lui demanda ce qu'elle désirait boire. Il la regarda interloqué et malgré la volonté de la dissuader de consommer cette chose, elle insista. Plus c'était fort, mieux elle ferait taire la voix. "Tu es une sotte. Je prierais pour que les dieux te le fasse payer.". La jeune femme leva les yeux au ciel, attrapa son godet et s'installa au fond de la pièce. Elle déroula l'un de ses parchemins et parcouru ses notes tandis qu'elle sirotait sa boisson infâme. Une grimace se dessina sur son visage mais le feu qui dégringola dans son gosier, réchauffant l'intégralité de son corps déjà bouillant.

Un jeune garçon servait les autres clients et Herya l'attrapa au passage.

Jeune homme. Vous seriez bien aimable de m'en apporter un deuxième. - fit-elle en agitant son verre face à lui - Et dites à votre patron que je suis encore en pleine conscience de ce que je consomme.

Il revint quelques instants plus tard avec sa commande et elle se leva pour récupérer sa boisson. Mais dans un geste maladroit, elle se retourna et renversa son verre sur quelqu'un. Son premier réflexe fut d'essuyer la tâche sur la chemise de l'inconnu.

Oh je suis vraiment navrée, je suis d'une maladresse... fit-elle légèrement gênée et agacée.
Laedor Arlaeron
Laedor Arlaeron
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From dusk till dawn


An 1066, mois 5. Avant l'effondrement des rues de Valyria.


Laedor venait de passer une journée des plus ordinaire. Il n’avait pas eu d’obligation particulière à remplir et s’était entraîner à l’épée pour se vider la tête une bonne partie de l’après-midi. Lorsqu’il prenait en main son arme, plus rien d’autre ne comptait autour de lui. Son attention était entièrement focalisée sur ses mouvements tout d’abord lents et réguliers puis ensuite rapides et tranchants. L’héritier Arlaeron avait commencé son entraînement militaire à un jeune âge, il était donc naturel pour lui de se muter dans un enchaînement technique pour oublier tout le reste. Le poids de la longue épée dans sa main avait quelque chose de rassurant. Il n’arrêta qu’au moment où ses muscles le lui demandèrent avec force. Le soleil commençait à descendre lentement lorsque Laedor rentra pour se rafraîchir et se changer. Il n’avait pas non plus de plans pour la soirée, mais il était hors de question qu’il reste seul chez lui. Il se para d’habits élégants, mais sans plus avant de sortir.

Ce soir Laedor n’avait pas envie d’être le héros de guerre, le fier héritier, le fils d’un Sénateur. Non ce soir Laedor voulait être simplement un homme ordinaire, parmi des gens ordinaires. Ce n’est donc pas dans l’espoir de voir là-bas un ami que l’Arlaeron s’est dirigé vers l’Est, mais simplement pour prendre un verre en bruyante compagnie. Ses pas le menèrent au Grand Bazar et il entra sans vraiment regarder précisément où. Laedor se commanda un verre d’une bonne boisson et commença tout naturellement à discuter avec les gens rassemblés çà et là. L’alcool coulait à flots comme prévu et la conversation coulait tout autant. S’il avait voulu parler de questions politiques et se faire chouchouter, il aurait été Place des Plaisirs, l’atmosphère ici était tout autre. Il riait de la blague salace d’un voisin de droite, se commandant un nouveau verre. Le regard bleu du jeune homme parcourait la salle, cherchant un autre genre de compagnie. Il repéra une jolie damoiselle plus au fond de la pièce. Il ne l’avait pas remarqué avant, mais maintenant son regard était attiré vers la chevelure auburn de la femme. Les teintes de feu de sa chevelure réveillaient en lui l’instinct du seigneur-dragon et c’est donc à ce moment qu’il prit congé de ces acolytes de boisson.

« Désolé messieurs, le devoir m’appelle ailleurs. Et par devoir, je parle bien sur des bras, et, plus tard peut-être, des cuisses, de la belle au fond là-bas. » Après une dernière boutade, il partit en direction du fond.

Regardant uniquement devant lui, il ne remarqua pas cette autre femme qui se levait d’un bon pour récupérer son propre verre et du même coup le renversé sur sa chemise. Le temps qu’il réalise ce qui venait de se passer elle essayait déjà de nettoyer la tâche que sa boisson avait laisser sur ses vêtements. Le petit noble rempli d’orgueil aurait peut-être été en colère, mais ce soir l’homme, lui, en rit.

« Ce n’est rien. » Il regarda en direction de la rousse et haussa les épaules, tant pis ce dit-il. « Sers-lui-en un autre, tu serais gentil. »  Il remercia le serveur d’un mouvement de tête et pris lui-même place autour de la table. « J’imagine que je peux t’offrir un verre pour t’excuser ? » Lui offrant son plus beau sourire charmeur, il attendit que le serveur revienne avec une nouvelle chope pour lever la sienne et trinquer.

Herya Valgaris
Herya Valgaris
Mage


From dusk till dawn


An 1066, mois 5. Avant l'effondrement des rues de Valyria.

Il faisait une chaleur infernale dans ce taudis et le bruit était assourdissant. Entre les rires gras et les conversations qui se transformaient en disputes pour certaines, on ne s'entendait plus. C'était l'ambiance même des tavernes et autres thermopoliums de Valyria. Depuis le Triomphe, chacun semblait vivre dans une sorte d'extase. Sans doute la guerre et la victoire au champs de bataille avaient rendu leur virilité à certains. Herya transpirait à grosses gouttes, elle les sentait dégouliner le long de son dos et dans le creux de ses reins. Elle eut l'impression, pendant un instant, que sa propre transpiration lui brûlait sa cicatrice en forme de croissant de lune. Mais était-ce seulement une impression ? Alors qu'elle tentait de rattraper sa bêtise, l'homme ne sembla pas s'en offusquer. Mieux encore, il lui proposait un nouveau verre. Herya leva les yeux et le détailla avant de se reculer et d'accepter.

Très bien, j'accepte. fit-elle en arquant un sourcil.

Elle connaissait très bien ce genre de personne et cela la fit sourire. Elle passait pour la demoiselle un peu perdue dans un endroit non fait pour elle, visiblement en état de faiblesse et lui allait passer pour le sauveur en venant lui faire la conversation et la protéger des vilains autres hommes autour d'elle. La mage savait en jouer, mais elle savait aussi montrer les crocs, et ce dans n'importe quelle situation... "Il est à ton goût n'est-ce pas ?". Oui, c'était vrai. Mais tout ce qui était beau était à son goût. Et tout ce qui semblait parti pour une soirée brûlante était aussi à son goût. Et que les dieux lui en soient témoins, elle en manquait cruellement.

La jeune femme s'approcha à nouveau de lui et chuchota à son oreille.

J'en prendrais même un autre encore. Mais en ta compagnie si cela te convient.

"Ne fais pas ça.". La voix semblait frêle, comme altérée par quelque chose. Alors Herya avait eu raison, "il" ne supportait pas l'alcool et cela l'empêchait de s'exprimer comme il le souhaitait. Intérieurement elle jubilait, elle avait enfin trouvé le moyen de le faire taire. La méthode n'était pas le plus adéquate mais elle fonctionnait. Il lui suffirait maintenant de voir jusqu'où elle pouvait aller et à partir de quand il se taisait définitivement et ce serait la fin du règne de l’envahisseur.

Elle se réinstalla sur son siège et balaya d'un geste de la main une mèche qui s'était collée sur sa tempe droite. L'endroit s'était transformé en un vrai caldarium mais les valyriens aimaient cela. Étrangement, cela rendait aussi l'ambiance des plus agréables pour les rencontres disons... sensuelles. Sans quitter des yeux le blond, elle fit mine de relire ses parchemins avant de les ranger dans sa sacoche. Désormais elle était entièrement disponible pour lui et surtout pour elle. La jeune femme allait se donner enfin un peu d'importance, elle ferait jouer de ses charmes et après ce qui lui était arrivée, elle reprendrait son corps en main. Maintenant que la voix ferait silence, la soirée s’offrait à elle comme un cadeau des dieux, un peu de répit dans la tempête qu’était devenue sa vie.


Laedor Arlaeron
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From dusk till dawn


An 1066, mois 5. Avant l'effondrement des rues de Valyria.

La taverne était chaleureuse, dans tous les sens du terme. Laedor avait depuis un moment déjà, délassé un peu le haut de sa chemise, laissant le début de son torse dénudé. Le vague mouvement inutile de la femme pour enlever la tâche n’avait eu pour seul résultat que d’entrouvrir encore un peu plus le vêtement. L’air frais caressa sa peau humide et lui procura un frisson bienvenu. L’Arlaeron prit une gorgé, puis deux, détaillant la jeune femme et lui rendant son sourire.

« Tu pourras en prendre autant que tu veux en ma compagnie, mais d’abord dis moi au moins ton prénom. »

Il aimait ce qu’il voyait. La demoiselle du fond était déjà vite oubliée pour celle-ci qui non seulement répondait à ses avances, mais lui faisait en plus du rentre-dedans. Il n’en croyait pas ces yeux, voilà que la soirée prenait une tournure qu’il n’avait pas prévu, mais qui était loin de lui déplaire.

« Laedor » dit-il tout simplement. Pas de nom de famille, pas de titre, ce soir. Son visage lui était inconnu, mais il n’était pas impossible qu’elle connaisse déjà le siens. Si c’était le cas, tant pis, mais sinon il ne lui dirait rien à moins qu’elle ne le demande. Laedor n’était pas venu ici exposer sa noblesse et son nom.

Elle était belle, même très belle, mais dans un genre qui lui était propre. Elle n’avait pas la grâce des nobles valyrienne, plutôt une force sauvage qui, il le sentait, rivaliserait avec le feu des dames-dragon les plus féroces qu’il ait rencontré. Alors que ces dernières gardaient en tout tant une attitude fière et un maintien irréprochable lorsque cela était nécessaire, sa nouvelle compagne de boisson semblait bien plus libre. Peut-être était-ce l’alcool ? Combien de verre avait-elle bu ? Surement moins que lui puisqu’il ne l’avait pas vu à son arrivé, elle n’était peut-être donc pas ici depuis bien longtemps.

Alors qu’elle rangeait soigneusement ses parchemins, il l’interrogea. « Qu’est-ce que tu lisais ? J’espère que je ne dérange pas une lecture importante. Peut-être voulais-tu un peu de calme ? » Non, bien sûr que non. La question était idiote et il le savait très bien. Si elle avait voulu du calme, elle n’aurait certainement pas été dans une taverne et n’aurait pas accepté si rapidement son invitation. Laedor voulait jouer un peu la galanterie, même si cela n’était pas nécessaire. Il ne pouvait tout simplement pas traiter une femme autrement, son éducation avait fait de lui un gentilhomme en toute circonstance.

Le bruit ambiant ne cessait de croître, aussi le seigneur-dragon se rapprocha doucement de la belle pour mieux l’entendre. Il se retrouva vite penché vers elle, la détaillant encore un peu plus de son regard d’acier. Si elle voulait jouer à ce jeu, il ne la laisserait pas jouer seule, alors à quoi bon vouloir tenter de cacher son attirance. Cela ne ferait que leur faire perdre du temps, à tous les deux.

Une nouvelle gorgée venait lui bruler la trachée alors qu’il buvait de manière tout à fait décontractée auprès d’elle. Son esprit commençait tout juste sa s’embrumé délicieusement. La chaleur de la pièce avait eu raison de sa coiffure et il se décoiffa encore d’avantage, passant sa main dans ses cheveux nonchalamment. Laedor lui souriait toujours. Plus qu’une question de charme c’est surtout qu’il passait vraiment un bon moment et comptait bien en profiter. Cette femme mystérieuse l’intriguait. Une soirée, voir même une nuit, en sa compagnie s’annonçait particulièrement plaisante.



Herya Valgaris
Herya Valgaris
Mage


From dusk till dawn


An 1066, mois 5. Avant l'effondrement des rues de Valyria.

Il ne lui donna que son prénom sans préciser son nom. La jeune femme ne put s'empêcher de sourire. Soit il était un esclave, soit il préférait ne rien dire de plus pour mettre son identité de côté, et à en juger son joli minois bien entretenu, elle pencha plutôt pour la seconde option. Mais cela lui allait.

Herya. Mon nom ne te dira rien. fit-elle le plus simplement du monde. Son nom ne lui dirait effectivement rien, mais ce n'était que temporaire. Elle aspirait à se faire connaître de tous, et sur ce point, elle n'échouerait pas.

D'un regard à peine dissimulé, elle le détailla de la tête au pied mais ses yeux s'arrêtèrent sur l'échancrure de la chemise qui lui offrait un spectacle à couper le souffle. Si elle avait pu y poser ses mains dans l'immédiat, elle ne s'en serait pas privée. Mais c'était trop tôt. Le secret de ce genre de soirée était de laisser les choses monter doucement, jusqu'à un point où le corps ne pouvait plus se retenir. Et lorsque le corps n'en pouvait plus d'attendre, alors une rupture se créait et on passait à une autre étape, bien plus intéressante encore. Et Herya était douée pour chacune de ces étapes. Alors il se pencha un peu plus pour l'entendre tant le bruit semblait monter crescendo dans l'établissement et elle fit mine de se rapprocher un peu plus pour lui répondre.

"J'étudie. Chez les mages on appelle ça la divination." - elle le regarda droit dans les yeux soutenant son regards de ses iris cristallins. "Oh non, tu ne me déranges pas. Bien au contraire. Je suis bienheureuse d’avoir une telle compagnie. " fit-elle tandis qu'elle avala la boisson gracieusement offerte par l'homme à ses côtés. La mage sentait le liquide descendre tandis que ses effets pernicieux s’infiltraient de plus en plus dans son esprit, brouillant parfois un peu sa vision, mais surtout, il réveillait en elle des désirs bien plus sournois.

Elle se colla à lui et posa la main sur sa cuisse et le fixa, un sourire carnassier sur les lèvres. Herya était ravie, elle qui aimait jouer avait trouvé un adversaire à sa taille, et celui-ci ne se laisserait pas avoir facilement. Cela la fit frémir d'excitation. Qui plus est, il était rentré dans son jeu et ils s’étaient cernés. Sans même avoir besoin de faire appel à la divination, la jeune femme savait comment se terminerait la soirée. La seule question qui nécessitait une réponse était : où ? En attendant de connaître le fin mot de l’histoire, elle remonta négligemment sa main un peu plus haut encore. L’air de rien, elle demanda encore un autre verre au garçon de taverne qui la regardait d’un œil averti. Une femme qui buvait n’était pas toujours très bien vues, et si elle avait fait partie d’une famille de la noblesse, on lui aurait sans doute rappelé les bonnes manières de remontrances déplaisantes. Mais cela lui passait au-dessus, ses parents n’étaient plus là pour la reprendre et seul Vahaerion en avait encore la possibilité. Mais ils ne se croisaient que rarement, chacun menant une vie différente.

"Dis m’en plus à ton sujet." – fit-elle, tout en se levant pour récupérer son godet.


Laedor Arlaeron
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An 1066, mois 5. Avant l'effondrement des rues de Valyria.

« Ce ne sera que Herya alors. De toute manière, je n’ai besoin que de ton prénom. »

Le sourire de Laedor était des plus charmeurs. Bien sûr, il devinait qu’elle n’était pas noble et que leur chemin n’avait jamais eu à se croiser auparavant. Les dames avaient bien mieux à faire que de trainer dans les tavernes comme celle-ci. Sa compagnie, peu importe son rang ou son sang était des plus agréable et en ce moment, c’était ce qui comptait le plus. Voyant comment elle le reluquait éhontément, le jeune seigneur en fit tout autant. Ne fallait-il pas, avant tout vol, regardé l’état de sa monture pour s’assurer que tout irait pour le mieux ? La femme auprès de lui semblait pleine de promesses. Il ne tenta pas de dissimuler non plus son appréciation.

« Puis-je te dire que tu es toute en beauté ce soir ? »  Il porta son gobelet à ses lèvres doucement sans quitter son regard un instant, puis lentement prit une gorgée. Une goutte dorée s’écoula de la commissure de ses lèves et alla se perdre dans l’humidité de son torse. Fin calculateur qu’il était, autant sur le chemin d’une bataille que sur celui, non moins déplaisant, de la luxure, il sourit.

« J’ai donc l’honneur d’avoir devant moi une mage ? » Il baissa sa voix d’un ton, les forçant à se rapprocher encore un peu d’avantage. « Que peux-tu donc voir dis-moi ? » N’importe qui les regardant de plus ou moins loin auraient pu dire comment finirait cette soirée sans avoir besoin d’une once de divination, surtout maintenant que la main de la belle se posait délicatement sur sa cuisse. « Je suis enchanté aussi d’avoir trouvé si bonne compagnie. » Non définitivement, ce n’étaient pas là les actions d’une dame. Non pas que les Dames valyriennes soient des êtres prudes et réservé, mais elles gardaient leur feu pour d’autres lieux et d’autres moments. Il frémit alors que sa main remontait encore un peu plus haut sur sa cuisse. Elle jouait bien ses cartes.

Les règles du jeu s’étaient établies tacitement, sans qu’il soit nécessaire de briser la magie par des mots prononcés inutilement. Le perdant, s’il pouvait vraiment en être un, serait celui dont le corps ne tiendrait plus le premier. Celui qui craquerait, qui ne tiendrait plus la tension et qui prononcerait les mots fatals ‘’Où allons nous ensuite?’’

Herya se leva, et par la même occasion leva donc aussi sa main. Laedor sentit le froid prendre la place de la chaleureuse présence qui y était juste avant. Sa peau appréciait déjà le doux contact de la sienne. Il se recula, appelant le serveur de la main. La soirée était jeune et ils avaient tout leur temps n’est-ce pas ? Laedor était bon joueur et ce n’est pas lui qui craquerait en premier, il en était convaincu.

« Que veux-tu donc savoir sur moi que tu ne peux pas déjà voir ? » Il fit un sourire narquois. « Je suis un livre ouvert. Viens t’y plonger quand tu veux, toi qui sembles tant aimer la lecture. »



Herya Valgaris
Herya Valgaris
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An 1066, mois 5. Avant l'effondrement des rues de Valyria.

La séduction était un art délicat, réfléchi et qui demandait une grande dextérité. Rien n'était pire qu'une approche ratée, un geste mal placée au mauvais moment ou une parole maladroit. Elle demandait aussi de la pratique et de l'intuition. Herya avait eu le temps de pratiquer grâce aux conseils avisés de Vahaerion qui lui-même était devenu un expert en la matière. Elle avait minaudé, charmé, retourné quelques cerveaux et s'était appropriée quelques cobayes pour parfaire sa technique. Laedor, car c'était son nom, lui fit un compliment qui la fit sourire. Ce n'était pas le sourire d'une jeune vierge effarouchée dont les joues se tinteraient de rose à la découverte de ses premières attirances sexuelles, gênée et intriguée à la fois. Non, Herya avait passé ce stade depuis bien longtemps. Ses lèvres s'étaient étirées dans un esprit d'amusement. Elle ne lui répondit pas mais le regarda dans les yeux puis approcha sa main de son visage et avec son pouce essuya le liquide restant sur son menton avant de porter se dernier à ses propres lèvres. Était-ce la boisson qui avait ce goût si exquis de victoire ? Où était-ce le regard de l'homme qui se trouvait en face d'elle.

"Voyons un peu..." fit-elle tout en s'approchant dangereusement de son visage. Elle pouvait sentir les effluves de son parfum et la moiteur de l'air qui régnait entre eux deux. "Je pense savoir comment va finir cette nuit. Mais je m'en voudrais de te gâcher la surprise.". Lui aussi savait. C'était d'une évidence telle que la véritable surprise serait une soirée abrégée. Son corps réagissait à chacun de ses gestes, à chacun de ses mots et à toutes les variations d'air que son corps engendrait toutes les fois où il se mouvait. Le désir était partout, mais plus la soirée avançait, plus il descendait dans son corps. Néanmoins, Herya était tenace et elle connaissait les bienfaits de la patience et la retenue. Son verre dans la main, elle but à son tour et sembla atteindre sa limite avant de ne plus être en mesure de contrôler certains gestes et paroles. La mage avala cul sec et posa son verre. Lorsque l'ado qui semblait débordé par son service lui fit signe de la tête, elle refusa. C'était tout pour ce soir.

Le brouhaha était de plus en plus fort, ce qui contraignit la jeune femme a se rapprocher encore plus, au point de se retrouver collée à Laedor pour lui susurrer à l'oreille quelques mots.

"Dis moi, qu'est-ce que tu fais ici ce soir ?". Question rhétorique. Tout le monde savait pour quoi le bar était fait : passer un bon moment, peu importe le moment en question."On pourrait lire en toi comme dans des pamphlets érotiques. Tu sais, ils sont désirables, mais on ose pas trop s'y plonger de peur de ne plus en sortir, pourtant quand on y est, on se rend compte à quel point ils sont exquis et excitants. Et comme un parchemin, on soulève la première page, puis la seconde et ainsi de suite. Et on se retrouve à nu devant tant d'ardeur. Tu vois ce que je veux dire ? ".

Elle recula son visage et contempla sa réaction tandis que sa main s'était à nouveau posée sur sa cuisse.


Laedor Arlaeron
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An 1066, mois 5. Avant l'effondrement des rues de Valyria.

Laedor aimait les surprises, mais ne croyait pas pouvoir être d’avantage surpris ce soir. Même s’il était arrivé dans cette taverne avec une vague idée de la finalité qu’il espérait, il n’avait pas imaginé davantage. Il avait fait les yeux doux à une dame plus loin, mais la soirée aurait-elle été aussi plaisante ? Non pas que Laedor réussissait à toutes les avoir dans son lit sans lutter un peu, bien sûr. Il lui était rare, par contre, d’avoir à faire à une dame aussi joueuse que lui. Il aimait désirer et se faire désirer. C’était bien loin de la lutte actuelle entre lui et Naerys. Ce n’était pas la douce et lente agonie menant à la luxure, non entre eux maintenant c’était une vraie lutte pour déterminer qui a fait et ferait encore souffrir le plus l’autre. Le patriarche Arlaeron n’avait sans doute pas pensé en fiançant ses deux ainés qu’ils en finiraient par se déchirer de la sorte.

Le serveur arriva et il remplaça son verre vide pour un autre, remplis du même breuvage alcoolisé. Il attendait toujours de voir l’évolution de la soirée, mais ce serait sans doute le dernier qu’il boirait. Laedor savait qu’il aurait besoin d’avoir encore la plupart de ses moyens pour ce qu’il adviendrait plus tard. En voyant la belle devant lui refuser une autre tournée il eu la confirmation que lui aussi en restera là côté alcool pour ce soir. Il sirotait donc doucement le nectar alcoolisé alors que la damoiselle se collait encore d’avantage à lui. Laedor ressentait l’échange de courant entre eux, entre leurs corps dangereusement rapprochés. La moiteur de leur peau et leurs sens en émois rendait l’air électrique autour d’eux. Les regards échangés et le contact de la main de la mage posée négligemment sur sa cuisse ne suffirait bientôt plus.

« Tu sais, je n’ai pas l’impression d’être revenu, il y a si longtemps et j’ai encore du mal à reprendre mes marques. J’ai l’impression que les plaisirs simples d’avant non plus le même sens. » Laedor, sans vraiment comprendre ce qui lui prenait, c’était mis à parler avec une sincérité déconcertante surtout venant de lui. Il plongea son regard de celui de sa vis-à-vis en poursuivant. « Il y a longtemps, que je n’ai pas joué à ce jeu du chat et de la souris. Ce soir, tu es pour moi comme un vent de fraîcheur bien mérité tout en était aussi ardente que la braise. » Le seigneur dragon parlait doucement et avec le bruit ambiant il aurait été bien difficile de discerner ses paroles s’ils n’avaient pas été si près un de l’autre. « J’ai l’impression que c’était avant la guerre, la dernière fois où j’ai pris du bon temps de cette qualité. » Il caressa très doucement, du revers de la main celle d’Herya posé sur lui avant de remonter le bras et d’effleurer tout aussi doucement sa joue. « Penses-tu être à la hauteur ce soir de mettre un peu de baume dans le cœur et le corps blessé du guerrier ? »

Le jeune homme se recula un peu pour prendre une longue et dernière gorgé de son breuvage. Voilà que la boisson avait assez coulé pour ce soir. Les présentations avaient été faites, maintenant les choses sérieuses allaient vraiment commencer.

Herya Valgaris
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An 1066, mois 5. Avant l'effondrement des rues de Valyria.

La guerre était un fléau, et ce depuis toujours. Les hommes se battaient à mort parfois pour un lopin de terre aussi grand qu'un vermax, parfois pour une vache égarée. Parfois, certaines batailles mettaient en péril toute une civilisation pour un un conflit religieux, économique, ou politique. Mais ces hommes et ces femmes qui partaient à la guerre, leur avait-on demandé leur avis ? Avait-on ne serait-ce que demander leur autorisation à se faire massacrer pour la gloire d'une poignée de têtes haut placées ? Vahaerion se battait pour la gloire et la renommée des Valgaris, il se battait aussi pour le sang qui coulait et le battement de ses tempes. A défaut d'avoir eu une vie sexuelle très épanouie durant la guerre, l'adrénaline lui procurait une excitation qui n'avait nulle autre pareille. En rentrant, il avait regardé sa sœur dans les yeux et il s'était soudain mis à pleurer. Était-il devenu un monstre au point de préférer étriper ses ennemis plutôt que de faire l'amour ? Son esprit avait flanché et il lui avait fallu du temps avant de retrouver les plaisirs du quotidien. Même la chaire semblait avoir une autre saveur. Elle avait moins d'intensité, moins d'attrait.

En entendant Laedor prononcer ces mots, Herya eu un pincement au cœur. Son aversion des dirigeants s'alimentait encore et encore. Ils préféraient les autres s'étriper pour leurs désirs de grandeur. Répugnant. Mais elle saurait s'en servir pour son propre dessein. L'ombre d'un instant, elle se prit de tendresse pour le blondinet face à elle et une vague de douceur passa sur son visage habituellement dur.

"Je connais un remède des plus efficaces, mais il faut bien sûr que le blessé accepte que l'on lui administre." fit-elle en souriant tout en attrapant la main de Laedor entre ses paumes pour ensuite y déposer un baiser.

Elle aurait aussi voulu se confier. Mais il n'était pas évident de dire à quelqu'un qu'une voix autre que la sienne prenait son pied à ruiner la vie d'un autre. Il était aussi difficile d'expliquer à quel point sa mentalité et son caractère avait changé depuis l'accident. Elle aurait voulu hurler dans l'amphithéâtre à quel point elle était terrifiée. Pourtant, elle se tût. Personne ne devait le savoir. Ni Saerelys, ni même ses frères n'étaient au courant. Sans doute Galaedar s'était rendu compte que quelque chose ne tournait pas rond, et Visenyx l'avait déjà entendue parler seule mais ils avaient préféré ne rien dire. Pour sauvegarder le lien puissant qui unissait les enfants Valgaris.

Herya se ventila le visage avec sa main gauche. Il faisait une chaleur atroce et mêlée au jeu des plus sournois qui s'était installé entre les deux jeunes gens, l'air devenait irrespirable. La mage s'approcha dangereusement de son visage, toucha très légèrement les lèvres du soldat du bout des siennes et lui chuchota à l'oreille.

"Je meurs de chaud ici. Je ne sais pas ce que tu penses mais au risque de m'évanouir, nous devrions quitter cet endroit pour un lieu plus...calme.".

Elle ne lui laissa pas le temps de répondre qu'elle se leva et embarqua ses affaires. La mage attrapa la main de son comparse et le tira à elle, l'entraînant vers la sortie du bouge. Son coeur ne cessait de tambouriner dans sa poitrine. Elle le désirait, mais sa fierté la poussait à ne pas faire le premier pas. Dès lors qu'ils sortirent sur le pas de la porte, l'air devint plus respirable mais un long frisson parcouru le dos de la mage, mettant sa patience à rude épreuve.

Laedor Arlaeron
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From dusk till dawn


An 1066, mois 5. Avant l'effondrement des rues de Valyria.

La guerre l’avait bien changé. Le jeune Arlaeron n’était plus et ne serait peut-être jamais plus le jeunot frivole qu’il avait été autrefois. Au moment, où il épiait discrètement les moindres faits et geste de son père. Loin était le temps où sa simple préoccupation était d’aspirer à remplacer un jour celui qui était son ultime modèle de réussite. Il doutait pouvoir un jour atteindre son suprême. Si les exploits de Laedor ne cessaient de croître, ceux de Lucerys quintuplaient au même rythme. Il y avait tant de légendes et de grand nom parmi les Arlaeron, comment Laedor pouvait-il penser vouloir entrer lui aussi dans la légende familiale ? Comment surpasser ce qui avait été fait avant lui ? Le seigneur-dragon avait depuis la guerre, la peur nouvelle de mourir et que l’on se souvienne de lui comme l’héritier qui n’avait rien accompli. Qu’avait-il vraiment accompli jusqu’ici en fait ? Il n’était pas encore marié, n’était certainement pas prêt à avoir un héritier lui-même, ni tellement plus en voie d’être Sénateur ou bien même Général. Bien sûr Laedor était une fine lame, mais pour cela, il devait aussi assister inlassablement à la fin de la vie de tant d’autre hommes qui comme lui n’aspirait simplement qu’à ce que les gens se souviennent d’eux. Lorsque cette pensée vous hante, il est bien difficile d’apprécier les plaisirs de la vie qui n’apporte ni gloire ni fortune.

Herya attrapa sa main et y déposa ses lèvres. Elles étaient chaudes, il pouvait sentir leur chaleur malgré celle que devait aussi avoir sa peau. Il soupira. La musique et les voies ambiantes résonnaient et vibraient au travers de lui. Une goutte de sueur perla de la racine de ces cheveux et perla de son front à sa mâchoire.

« Ce soir, tu seras donc ma guérisseuse ?  » Il marqua une pause, « où bien plutôt mon remède ?  »

Le feu montait en chacun d'eux. Laedor devait bien avoué qu'il ne serait pas contre une nuit à ce faire dorloter. S'il avait plutôt été vers la belle du fond comme prévu, il aurait encore une fois sorti son jeu de noble seigneur-dragon revenant victorieux de la guerre pour l'amener bien rapidement vers un lit. Il aurait dû être au top de sa forme pour rendre justice à sa réputation. Là par contre ce n'est pas en étant l'héritier Arlaeron qu'il avait courtisé Herya, mais en étant Laedor tout simplement.

Un moment, Herya se ventila de la main avant de plonger dangereusement vers lui. Il la vit rapidement se rapprocher de son visage jusqu'à sentir son souffle et ses lèvres effleurées les siennes. Il arrêta de respirer un instant en sentant cette décharge traverser son corps en entier et finir sa course dans ces parties les plus masculines. Ses yeux se fermèrent et il recommença à respirer alors qu'elle murmurait à son oreille. Il l'entendit très clairement, malgré tout le bruit ambiant puisque c'était là tout ce qu'il voulait entendre.

Elle se leva et il suivit dans son geste lentement. Laedor ne voulait montrer aucune précipitation et se retenait de courir lui-même vers la sortie. C'est donc avec le plus grand calme qu'il lui tendit le bras pour l'escorter galamment vers la sortie. Il sourit dès lors qu'elle s'empara rapidement de son bras et les guida vers l'extérieur.  

Le seigneur-dragon respira une longue bouffé d'air frais, sa peau moite frissonnante au changement de température. Ne pouvant attendre d'avantage, il se retourna vers Herya et l'accula contre le mur le plus près. Il s'empara de ses lèvres fougueusement, collant son corps au siens. La tension, qui aurait du s'amenuiser un peu ne fit au contraire que s'accentuer. Il se décolla un peu pour murmurer doucement.

« Je te suis...»

La soirée commençait.  

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