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Aerys Maerion
Aerys Maerion
Seigneur-Dragon

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Chantier de l'Arena - An 1066, mois 8

La poussière qui se dégageait du chantier de l'Arena permettait aux rayons du soleil de s'y mouvoir en provoquant des jeux de lumière qui auraient pu être superbes pour quelqu'un venu les admirer spécifiquement. L'immense édifice semblait littéralement sortir de terre, enfanté par les entrailles de cette terre tantôt nourricière, tantôt meurtrière. La République et les grandes familles valyriennes payaient pour la construction de ce qui devait être, à terme, aussi bien un endroit de sport où auriges et coureurs pourraient démontrer leur capacité qu'un endroit de justice où les criminels pourraient choisir d'affronter les créatures les plus exotiques ou les esclaves les plus redoutables. Initialement conçu comme une arène, le bâtiment avait trouvé un nouvel intérêt auprès des troupes revenues de Meereen où elles avaient découvert les combattants professionnels et asservis qui se lançaient des affrontements sanglants et splendides.

Pour le moment, toutefois, le grand chantier n'était encore que cela : un chantier. Le sol était creusé de partout et les maçons continuaient de monter et consolider la multitude de galeries souterraines qui permettraient à l'Arena de fonctionner pour accueillir des milliers de spectateurs. C'était là le travail des esclaves et du peuple. Dans un endroit légèrement à part, les maîtres architectes travaillaient avec des dragons et des mages à façonner la pierre, comme pour lui donner vie, rejetant toutes les autres civilisations des millénaires derrière, car marteaux et ciseaux n'étaient rien face au génie valyrien. La pierre semblait prendre vie, elle se mouvait comme un être vivant avec sa volonté propre, contrainte par les incantations et le feu-dragon. Valyria prenait pleinement conscience de sa place dans l'univers et de la marque qu'elle laisserait dans l'Histoire : elle y mettrait un terme. Avec l'avènement de Valyria, l'Histoire se terminait. L'Ère du Dragon allait débuter pour ne plus jamais s'interrompre. Il fallait donc bâtir une capitale éclipsant toutes les autres car elle serait construite pour l'éternité. Chaque bâtiment devait respecter cette vision. Dans plusieurs millénaires, lorsque le bon peuple valyrien prendrait place sur ces gradins sans aucune usure, il pourrait penser avec reconnaissance à ces générations du onzième siècle valyrien qui avaient construit un bâtiment si grand et si glorieux.

Se tenant dans la loge des architectes qui se tenaient au sommet d'un pan de l'arène pratiquement terminé, Aerys Maerion regardait le spectacle qui se déroulait sous ses yeux. Depuis cette hauteur, les hommes n'étaient guère grands et ils étaient tous bien trop occupés à creuser la terre et préparer du mortier pour regarder dans la direction du cadet Maerion. Quant aux maîtres-architectes, ils étaient aisément repérables, à plusieurs centaines de mètres de là, alors que les flammes jaillissaient de la gueule des dragons qu'ils avaient mis à contribution. Aerys connaissait bien l'Arena car il savait que les Maerion y creusaient des galeries clandestines en pleine nuit, pour leur permettre de rejoindre la ville souterraine et des points d'accès dans différents endroits de la cité à proximité de l'Arena. Une fois qu'elles seraient achevées, les Maerion disposerait d'un endroit immense pour mener leurs opérations nocturnes sans être trop dérangés.

Il s’agissait là de plans à long-terme. Aerys avait une mission qui exigeait un planning bien plus pressant. Durant le Grand Effondrement, il avait été attaqué par des hommes de son propre réseau, exposant une compromission du grand œuvre de sa famille depuis des siècles. Sans l’intervention fortuite d’hommes loyaux au réseau, il y aurait probablement laissé la vie. Cette pensée l’obnubilait et le rendait complètement hystérique à chaque fois qu’il y songeait. Il n’avait pas subi de blessures définitives mais son passage à tabac et ses côtes brisées avaient nécessité l’intervention d’une mage embauchée par la famille pour l’aider à guérir plus vite. Il avait passé plus de deux semaines sans pouvoir se lever, ni bouger de son lit, et encore dix autres avant de pouvoir retrouver une mobilité sans entraves. La fureur qui habitait le Maerion n’avait pas d’égal dans son cœur. Jusqu’à ce jour, rien n’avait suscité une telle colère, pas même la décision de son père Arraxios de briser ses fiançailles avec sa promise Daenerys. La compromission du réseau était réelle, mais l’échelle de la contagion était inconnue des Maerion. Durant trois mois, le réseau avait stagné, son père gelant tous les postes et envoyant tous ses membres actifs en cachette. Ils ne devaient pas faire surface avant que l’on réactive l’ensemble. Dans l’intervalle, des rares rapports qui parvenaient encore au Castel Maerion, on signalait que des gangs indépendants et des réseaux parallèles s’établissaient et prospéraient dans le vide laissé par les Maerion et leurs hommes.

Il était donc temps de passer à l’étape suivante. Arraxios Maerion, en sa qualité de Lumière de Sagesse, avait été largement accaparé par la gestion des conséquences immédiates puis durables du Grand Effondrement. Prolongé d’urgence pour quelques mois dans son poste au Conseil des Cinq, Arraxios avait mis son énergie à servir la cité et à assurer que sa réélection n’en serait pas moins impossible. Rapidement, il avait dû constater que l’assainissement du réseau des Maerion ne se ferait pas en un instant et il avait confié à son fils le soin de le prendre en charge. Carte blanche lui était donné pour rendre à leur famille l’outil de leur richesse et de leur puissance avant que quiconque d’important ne s’en rende compte avec un peu trop d’acuité. Mobilisant les rares personnes dont la loyauté était certaine, Aerys avait pu, au cours des jours précédents, cartographier la position de quelques hommes de confiance. Parmi eux se trouvait être Hordar Kihzeznis. Des sources concordantes le disaient dans les souterrains valyriens au moment du Grand Effondrement. Comme Aelarys Targaryen. Aerys espérait donc pouvoir tirer cette histoire au clair et trouver des pistes sur les causes du Grand Effondrement et, surtout, mener une campagne de terreur dans les bas-fonds valyriens pour purger les éléments compromis. Décidé à se faire accompagner d’un second de confiance, Aerys avait invité Hordar à le rejoindre à l’Arena. Ils pourraient s’y rencontrer et deviser sans aucune oreille indiscrète pour les écouter.

Lorsqu’il fut rejoint par l’homme de main de confiance de son père, Aerys le salua d’un hochement de tête et ils se saisirent les avant-bras dans une salutation exclusive aux membres du réseau Maerion. Sans préambule, Aerys débuta :

« Maître Hordar, je te remercie d’être venu. Nous avons du pain sur la planche et aussi peu de temps que possible pour mener à bien les tâches qui nous incombent. Mon père m’a confié le réseau de ma famille. Il souhaite se concentrer sur sa campagne de réélection et il me revient de nettoyer la pestilence qui s’est immiscée dans nos hommes. Ceux qui m’ont attaqué obéissait à quelqu’un et j’exige de trouver cette personne. D’ici là, nous devons purger le réseau. Il est temps de faire les choses à ma façon, désormais. Nous allons reformer le réseau, le renommer et en faire une arme si redoutable que personne n’osera plus nous contredire. »

L’œil enflammé d’ambition et de fureur, Aerys tournait autour de la table de bois des architectes comme une guêpe enragée. Il n’avait aucun doute que la nouvelle de son attaque par ses propres hommes s’était répandue jusqu’à Hordar. Ses trois mois à rester alités lui avaient fait perdre du poids et sa masse musculaire était réduite à néant. Il n’avait plus qu’à s’entraîner deux fois plus avec ses maîtres d’armes pour espérer retrouver le niveau qu’il possédait jadis.

« Je t’ai appelé ici car je te sais un homme capable et de confiance. Acceptes-tu cet engagement de venir à bout des traîtres et des vendus ? Acceptes-tu de porter à mes côtés la vengeance des Maerion à tous ceux qui le méritent ? As-tu des idées ou des suggestions sur comment nous devrions procéder ? »



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Confiance enfante TrahisonAerys Maerion & Hordar Kihzeznis

Chantier de l'Arena - 8ème mois de l'An 1066

Qu'il était long le chemin de la guérison. Et encore, tout n'était pas parfait, il restait encore du travail à fournir pour retrouver l'état qu'il avait avant l'effondrement. A l'endroit des morsures, il y avait plusieurs cicatrices qui n'avaient pu être effacées par les médecins et les mages. Sans doute que les crocs de ces choses renfermaient une mixture inconnue des savants. De plus, le fait de marcher le faisait encore boiter. De petites douleurs persistaient mais les guérisseurs avaient bien assuré le marin que ça serait temporaire. Personne ne savait lui dire combien de temps il allait avoir une démarche chaloupée mais tous l'assurait que ça partirait avec le temps. Que dire de sa souplesse et de sa musculature ? Rester au lit durant un trimestre sans avoir le droit de faire un pas et tout se relâche. Les jambes reprenaient un peu du poil de la bête parce qu'il marchait le plus possible. Pour les bras et le torse, seul l'entraînement quotidien allait payer.

Payer, justement... Certains avaient des comptes à rendre, ils devaient également payer pour le mal occasionné. En tous cas, certaines personnes avaient des réponses à fournir parce que leurs actes étaient louches. Que faisait la princesse Sarnorienne dans les égouts ? Était-ce la place d'une dame ? Bien sûr que non et personne n'accepterait de retrouver quelqu'un dans ce genre d'endroit même pour coucher avec. A moins que ce que l'on s'apprêtait à dire ou faire méritait un peu d'intimité. Et que dire des actes du bâtard Veltheon ? Comment avait-il connaissance des codes Maerion dans les souterrains ? Qui l'avait renseigné ? Que faisait-il à cet endroit et pourquoi était-il poursuivit par ces choses ? Rien ne s'était passé comme prévu. Hordar avait été trop atteint par le poison pour pouvoir tenir seul sur ses jambes. Jaekar semblait avoir disparu durant l'attaque de cette grosse bestiole. Dommage... Les poings du Kihzeznis auraient bien dialogués avec la mâchoire de ce bouffon. Durant tout ce temps, l'homme de main avait retourné les mêmes questions dans son esprit. Il allait devenir fou s'il continuait ainsi. D'autant plus qu'il l'avait fait en ne pouvant taper sur rien pour passer ses nerfs.

Depuis quelques jours, ça allait mieux, il avait quitté le Temple de Tessarion et avait pris connaissance des dernières informations. Le réseau était à l'arrêt mais nul doute que la famille Maerion allait réagir. Une fois de plus, c'est la famille Kihzeznis qui allait lui venir en aide pour remettre en forme un réseau digne de ce nom. Peut-être même que c'était le réseau de sa famille qui allait suppléer celui d'Arraxios. Plusieurs possibilités mais qu'une seule solution pour les traîtres... Ça allait saigner ! Voilà ce à quoi cogitait Hordar quand il marchait pour se rendre à l'Arena. L'édifice était en travaux mais il promettait d'être à l'image de l'Empire qu'il allait satisfaire. Nul doute qu'il traverserait les siècles. Le nom des familles ayant mis la main à la poche ainsi que les architectes ayant réussi à sortir une merveille pareille de terre allaient être glorifiés. Qui pouvait encore douter de la puissance de Valyria quand on voyait ce que ses cerveaux étaient capables d'imaginer ?

Voyant toute la magie à l’œuvre pour façonner les pierres, l'homme de main n'était guère rassuré. Il avait côtoyé la magie durant la catastrophe et n'avait pas forcément apprécié son contact. L'espace de quelques secondes, des frissons parcoururent son corps et il s'arrêta de marcher. Voilà qu'il avait des vertiges, il lui arrivait certaines nuits d'entendre le bruit des goules qui les poursuivaient dans les tunnels. Il revoyait également leur aspect et surtout les dents tranchantes... S'appuyant sur le mur à côté de lui, Hordar prit quelques secondes pour reprendre ses esprits. Il allait rejoindre Aerys, il devait apparaître au mieux de sa forme. Se sentant mieux, il reprit sa marche boitillante. Quel spectacle il devait donner et quelle crainte il devait inspirer à ses ennemis... L'homme n'avait qu'une hâte, retrouver sa forme d'antan. Au bout d'un temps qui lui semblait interminable, Hordar arriva enfin à destination. Il vit Aerys qui regardait les hommes travailler. Entendant un bruit derrière lui, le cadet Maerion se retourna et entra dans le vif du sujet après une brève salutation.

Il avait reçu des ordres pour rejoindre cet homme mais la teneur de la mission ne lui avait pas été communiquée. Voilà qui était chose faite. Ainsi le cadet reprenait la main du réseau laissant la politique au paternel. Il voulait un grand nettoyage par le vide et faire en sorte que le réseau soit opérationnel le plus rapidement possible. De plus, il avait été personnellement touché vu qu'il avait été attaqué par des hommes qui étaient censés travailler pour sa famille. Raison pour laquelle il était comme un lion en cage tandis qu'il expliquait la raison de la présence d'Hordar.

« En effet, ce n'est pas le travail qui manque... Bien sûr que j'accepte de t'aider à débusquer les traîtres et il est également certain que je serais présent pour voir la vengeance des Maerion s'abattre sur ses ennemis. Après tout, ton père m'a demandé d'apporter mes compétences et mes lumières à son fils. Je ne serai pas venu jusqu'ici dans le cas contraire. »

Ayant besoin de reposer sa jambe, Hordar chercha un endroit où il pourrait s'asseoir.

« Néanmoins, il faut se rendre à l'évidence, il va me falloir du temps avant de retrouver mon plein potentiel. Qu'à cela ne tienne, si mon corps ne peut pas servir aussi efficacement qu'avant, mon expérience et mon cerveau pallieront à ce problème. »

S'asseyant et faisant quelques mouvements pour délier les muscles, il dit :

« Si l'on connaissait l'identité des gens qui t'on attaqué, nous pourrions définir l'endroit où ils habitent et les gens qu'ils fréquentaient. Que ça soit dans ou en dehors du réseau. Cela pourrait nous donner une petite idée de l'étendue de la menace. Il est clair que nous avons peu d'éléments pour commencer une tâche aussi ardue mais il faut faire avec ce que l'on a.

C'est seulement après avoir connaissance de ce problème que nous pourrons penser à colmater les brèches. Inutile d'imaginer comment faire, nous y penserons quand nous arriverons à ce point. Le plus important est de chercher, identifier et éradiquer la menace. »


En effet, identifier la menace. Jusqu'où portait-elle ? Est-ce que la Sarnorienne était impliquée ? Est-ce que Jaekar avait joué un rôle ?

« Il faut que tu saches ce que j'ai dis à ton père quand j'ai été en mesure de lui faire mon rapport. J'étais dans les souterrains pour faire taire à jamais un homme qui semblait avoir choisi le mauvais camp. Ensuite, il y a eu l'effondrement et j'ai cherché à sortir. C'est là que je suis tombé sur Enoria Zahor je ne sais plus quoi, la princesse Sarnorienne... Drôle d'endroit pour une femme de sa qualité que de marcher dans les égouts. Est-ce qu'elle venait retrouver quelqu'un ou cacher quelque chose ? Je n'en sais rien, je n'ai pas eu le temps de lui demander parce que Jaekar Veltheon a déboulé d'un coup poursuivit par des créatures des profondeurs. Néanmoins, quelque chose m'a choqué... A un moment, nous avons dû choisir un chemin pour tenter de sauver nos vies et il se trouvait un conduit fermé avec un code Maerion. Le Veltheon connaissait le code parce que c'est lui qui l'a tracé pour ouvrir la porte. Encore une fois, j'aurai bien voulu lui demander des comptes mais ces bestioles infernales ne nous laissaient guère de répit. C'était soit poser des questions et mourir sans pouvoir apporter les réponses, soit ronger son frein et survivre. »

Autant qu'il sache ce qu'Hordar avait vécu et puisse avoir connaissance des doutes qui habitaient l'homme depuis des mois. Si leur travail pour asséner le réseau les amenait à faire du ménage dans les grandes familles de Valyria, nul doute que ça allait faire grand bruit.

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Chantier de l'Arena - An 1066, mois 8

A la vue d’Hordar, Aerys constata à quel point il était – lui aussi – diminué. Le pauvre homme boitillait encore de ses péripéties dont le Maerion avait eu vent par son père qui avait rassemblé une garde fidèle autour de sa famille. Kihzeznis était un homme fiable et de valeur, mais à le voir ainsi, Aerys douta de l’acuité de son choix. Il était de toute manière trop tard pour faire demi-tour et il n’avait de toute manière pas tant de ressources à sa disposition pour se permettre de ménager un atout aussi brillant qu’Hordar.

« En effet, ce n'est pas le travail qui manque... Bien sûr que j'accepte de t'aider à débusquer les traîtres et il est également certain que je serais présent pour voir la vengeance des Maerion s'abattre sur ses ennemis. Après tout, ton père m'a demandé d'apporter mes compétences et mes lumières à son fils. Je ne serai pas venu jusqu'ici dans le cas contraire. »

Le regardant chercher des yeux un endroit où il pourrait s’asseoir, Aerys garda le silence en songeant aux paroles du lieutenant de son père… et désormais le sien. Son expérience et ses compétences rares à Valyria seraient un atout sans pareil pour mener la chasse aux brebis galeuses et pour les anéantir. Une fois installé sur l’une des chaises des architectes, Kihzeznis reprit :

« Néanmoins, il faut se rendre à l'évidence, il va me falloir du temps avant de retrouver mon plein potentiel. Qu'à cela ne tienne, si mon corps ne peut pas servir aussi efficacement qu'avant, mon expérience et mon cerveau pallieront à ce problème. »

A cela, Aerys répondit avec un sourire de connivence venant perler à la commissure de ses lèvres. Il n’en avait aucun doute. Père n’avait pas pour habitude promouvoir des idiots ou des brutes sans cervelle, quand bien même ces dernières pouvaient se montrer utiles. Les lieutenants du réseau étaient des femmes et des hommes capables, tous présumés loyaux. Il y avait peut-être, également parmi eux, des fautifs à punir.

« Si l'on connaissait l'identité des gens qui t'ont attaqué, nous pourrions définir l'endroit où ils habitent et les gens qu'ils fréquentaient. Que ça soit dans ou en dehors du réseau. Cela pourrait nous donner une petite idée de l'étendue de la menace. Il est clair que nous avons peu d'éléments pour commencer une tâche aussi ardue mais il faut faire avec ce que l'on a.

C'est seulement après avoir connaissance de ce problème que nous pourrons penser à colmater les brèches. Inutile d'imaginer comment faire, nous y penserons quand nous arriverons à ce point. Le plus important est de chercher, identifier et éradiquer la menace. »


Aerys hocha du chef, pensif. Il n’avait que des souvenirs confus de son agression. Il imaginait pouvoir identifier certains des attaquants, notamment celui qu’il avait surnommé Grande Gueule, mais pour le reste tout se mélangeait dans un magma de souvenirs et d’images floues. La logique d’Hordar était en tout cas implacable. Pour trouver, toutefois, ils allaient devoir briser quelques nuques avant de trouver une piste solide. L’esprit en pleine réflexion, Aerys se détourna un instant du lieutenant pour s’abîmer

« Il faut que tu saches ce que j'ai dit à ton père quand j'ai été en mesure de lui faire mon rapport. J'étais dans les souterrains pour faire taire à jamais un homme qui semblait avoir choisi le mauvais camp. Ensuite, il y a eu l'effondrement et j'ai cherché à sortir. C'est là que je suis tombé sur Enoria Zahor je ne sais plus quoi, la princesse Sarnorienne... Drôle d'endroit pour une femme de sa qualité que de marcher dans les égouts. Est-ce qu'elle venait retrouver quelqu'un ou cacher quelque chose ? Je n'en sais rien, je n'ai pas eu le temps de lui demander parce que Jaekar Veltheon a déboulé d'un coup poursuivit par des créatures des profondeurs. Néanmoins, quelque chose m'a choqué... A un moment, nous avons dû choisir un chemin pour tenter de sauver nos vies et il se trouvait un conduit fermé avec un code Maerion. Le Veltheon connaissait le code parce que c'est lui qui l'a tracé pour ouvrir la porte. Encore une fois, j'aurai bien voulu lui demander des comptes mais ces bestioles infernales ne nous laissaient guère de répit. C'était soit poser des questions et mourir sans pouvoir apporter les réponses, soit ronger son frein et survivre. »

Aerys resta un long moment silencieux une fois qu’Hordar eut terminé. Son esprit était profondément troublé par ces dernières informations. Enoria Zahor Amai était une princesse de la famille royale de la cité de Sathar, dont l’influence auprès du haut-roi était de notoriété publique. Il avait déjà rencontré la belle et séduisante étrangère plus d’une fois et ils avaient partagé une soirée au Castel Maerion peu longtemps avant le Grand Effondrement. Que diable pouvait faire une princesse dans les souterrains de Valyria ? Voilà une information qui était pour le moins troublante. La vipère avait dissimulé certaines informations… Aerys se revoyait en train de conter fleurette à la jeune beauté sur les terrasses du Castel. Il se fit la promesse de faire surveiller la princesse dès qu’il en aurait la possibilité. Il tirerait cette histoire au clair.

Quant à Veltheon… Aerys ne le connaissait que de nom, il l’avait déjà entrevu à des soirées ou des réceptions mais il gardait un souvenir assez désagréable de sa présence. Il était un bâtard bouffi d’orgueil, alors que son sang était largement mêlé et que son père lui-même était l’archétype du parvenu. Cela dit, si ce cancrelat avait connaissance des codes Maerion… C’était qu’il avait été sous-estimé par la famille, au premier rang de laquelle Aerys. L’information était troublante et il cherchait encore à savoir si cela pouvait être lié à l’attaque qu’il avait subie. Il était assez plausible que les défaillances globales du réseau avaient permis à Jaekar de se procurer ces informations… Il pouvait donc être un premier suspect intéressant à localiser et interroger. Malheureusement, son puissant père ne le permettrait probablement pas. Et de toute manière, si l’autre n’était pas complètement idiot, il se terrait probablement quelque part en attendant que l’orage passe.

Ce fut un Aerys fronçant les sourcils qui se retourna finalement vers Hordar. Il sembla sur le point de répondre quelque chose puis se ravisa. Il était sincèrement troublé d’entendre deux noms qui étaient tout sauf insignifiants dans les péripéties d’Hordar les tréfonds de Valyria. Finalement, il souffla longuement d’un air contrarié avant de se reprendre et de répondre à Hordar.

« Ce sont des informations très préoccupantes, maître Hordar. Je te remercie de m’en faire part et je rends grâce aux Dieux pour cette mémoire solide qui est tienne. Je connais Enoria Zahor Amai. J’en fais mon affaire, si tu veux bien, car je considère cette affaire personnelle. Quant à Veltheon… Nous allons avoir besoin d’yeux et d’oreilles ici. Partons du principe que l’intégralité du réseau est compromis. »

Attrapant une carafe d’eau qui traînait sur la table en bois, il interrogea Hordar du regard avant de lui servir un gobelet. Puis il se servit lui-même avant de porter l’eau à ses lèvres. Il prit un temps pour apprécier ce rafraîchissement pourtant tiède. Cette affaire s’annonçait définitivement plus complexe qu’il ne l’avait imaginée. Ils allaient avoir besoin d’aide.

« Ta famille est honorable et capable, je le sais. Penses-tu que ton père pourrait se passer de quelques hommes de confiance qui seraient disposés à travailler avec nous ? Je préfère que nous fassions appel à des éléments extérieurs à la cité. »

Le plan commençait à prendre forme dans l’esprit du cadet Maerion.

« Dès que nous aurons de la main d’œuvre sûre, nous pourrons commencer à enquêter. Nous avons déjà ces deux pistes que tu nous mentionnes. Nous devons faire surveiller la princesse et localiser Veltheon. De mon côté, nous avons été attaqués chez la guérisseuse du quartier Sud, celle qui recoud parfois nos hommes blessés : Vieille Thebys. J’ignore si elle baignait là-dedans car je ne l’ai pas vue après avoir été soigné. Ils étaient curieusement après le petit Targaryen. Aussi étrange que cela puisse paraître… il est possible qu’il en sache plus que nous le pensions. J’imagine qu’il aura quitté Valyria, mais les Dieux seuls peuvent savoir pour quelle direction. Nous pourrions envoyer quelqu’un surveiller sa famille et se renseigner discrètement. »

Une princesse étrangère, un bâtard de Lumière, un jeune seigneur-dragon héros de guerre et une vieille guérisseuse. Voilà qui était une toile fascinante… et un problème qui s’annonçait d’emblée difficilement soluble. Quant à savoir qui était responsable, qui était impliqué et qui saurait leur donner des informations intéressantes, il n’y avait pas une multitude de façons de procéder. Plongeant son regard améthyste dans celui d’Hordar, Aerys résuma.

« Nous devons localiser Veltheon, Targaryen et Vieille Thebys. Dès que nous aurons la possibilité d’en interroger un, nous pourrons commencer à filer la pelote pour voir ce que nous obtiendrons. Je serais d’avis de commencer par Vieille Thebys. Nous la connaissons et nous avons où elle habite. Si elle se trouve encore sur place, elle sera plus que disposée à collaborer avec nous. Qu’en dis-tu ? »




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L'endroit fourmillait de gens et de bruits mais il suffisait de regarder Aerys pour se rendre compte que ça devait être pareil dans son esprit. Le rapport que venait de lui faire Hordar était certes préoccupant et l'homme avait nommé des gens loin d'être des moins que rien. Ils étaient influents si ce n'était eux, du moins leur famille. Il était clair qu'il fallait agir avec délicatesse et prudence. Il fallait également faire preuve de beaucoup beaucoup de patience pour tirer cette affaire au clair. Ça n'allait pas être simple mais il n'était pas question que le marin soit mis de côté. Il avait vécu une sacré aventure avec la Sarnorienne, il avait envie de la revoir pour voir ce qu'il pourrait en tirer.

« Il serait un peu présomptueux de ma part de vanter mes compétences si je n'étais même pas capable de retenir certains faits se déroulant sous mes yeux il y a trois mois à peine... Par contre, fais ce que tu veux avec la princesse mais je tiens également à lui poser certaines questions... Après tout, elle et moi avons vécu des choses peu banales et il serait tout à fait logique que j'aille la trouver ne serait-ce que pour voir comment elle va. »

Elle l'avait aidé à sortir des souterrains alors que ses jambes n'arrivaient plus à le porter normalement. Comme il avait déliré la plupart du temps après au Temple, il ne savait pas si elle était venue le voir. Par contre, concernant Jaekar, même si l'envie de lui écraser la tronche était  fort présente, il saurait faire preuve de patience.

« Concernant Veltheon, ton père avait peut-être des hommes chez lui, je ne sais pas. Mais je peux toujours demander si le mien en a. Je ne suis pas au courant de l'étendue du réseau de ma famille mais je sais qu'il m'a déjà surpris quand il m'a révélé, les rares fois où il l'a fait, des endroits où il a des yeux et des oreilles. »

Voyant Aerys prendre une carafe d'eau et l'interroger du regard pour voir s'il en voulait, Hordar acquiesça. Il n'avait pas forcément beaucoup parlé mais il avait la gorge sèche. Sans doute la chaleur combiné à l'effort qu'il avait fourni pour monter jusqu'au bureau des architectes. L'eau était tiède mais elle suffisait à humidifier sa bouche. Hordar but par petites gorgées tout en écoutant la requête du fils de son patron. N'étant pas en mesure de donner une réponse certaines à cent pour cent, il dit :

« Je lui demanderai mais si je devais imaginer sa réponse, je pense qu'elle serait affirmative. En fonction des gens qu'il enverra, on pourra voir la valeur qu'il accorde au partenariat commercial qu'il a avec ton père. »

Tandis que les deux hommes discutaient, un plan commençait à émerger dans l'esprit du cadet Maerion , il réfléchir tout haut en exposant son plan comme si l'entendre pouvait l'aider à se l'approprier encore plus. A voir s'il n'y avait pas une faille et peut-être à voir la réaction d'Hordar. Ce dernier n'avait aucune réaction, il se contentait d'écouter sans juger. A ce stade, il n'y avait pas de mauvaises idées, c'était une réunion pour mettre tout sur la table et voir comment on pouvait agir.

« Vieille Thebys, ce nom m'est familier mais je ne l'ai jamais rencontrée. En même temps, si c'est votre soigneuse attitrée, normal que je ne l'ai jamais rencontré. Avant le grand effondrement, je n'avais pas eut besoin de recevoir des soins sérieux. Par contre ce Targaryen que tu mentionnes, inconnu au bataillon. C'est qui ? »

Buvant un coup dans son verre, Hordar dit :

« Je vais demander à ce que ces gens soient surveillés ainsi que des hommes pour m'aider à jouer les gros bras. Après tout, on s'en est pris à son fils, mon père ne peut rester les bras croisés. »

A dire vrai, c'étaient de drôles d'événements couplés à de la magie qui s'en était pris à Hordar, il était difficile de se venger contre le sort. Si l'on retournait dans les souterrains à l'endroit où cela s'était passé, on ne retrouverait qu'un cadavre de manticore et peut-être quelques armures obéissant à ceux portant le sceau du Gardien. Encore une belle énigme qui tirerait à Hordar de sacrés maux de tête s'il tentait de résoudre ce mystère. Tout ce qu'il savait, c'était que les armures comprenaient le Valyrien mais également le Sarnori. Mieux ne valait pas rouvrir cette blessure pour le moment. Chaque chose en son temps, il devait d'abord rendre le futur réseau Maerion sûr et opérationnel. Ensuite, il serait toujours temps de jouer les apprentis aventuriers.

« Va pour remonter la pelote de laine mais j'ai très peu de patience et la couture m'a toujours beaucoup ennuyé. Nous allons donc rencontrer cette Vieille Thebys mais avant, il faut que je fasse un arrêt quelque part pour prendre un ustensile qui me sera peut-être fort utile. »

Hordar pensait à s'arrêter chez un marchand pour prendre une canne. D'une part, ça l'aiderait vraiment à marcher sans devoir boiter comme un vieux sodomite et deuxièmement, même s'il n'en avait pas forcément besoin, paraître diminué devant l'adversaire l'amenait toujours à commettre des erreurs. Ils allaient mener une véritable guerre et chaque détail pouvait mener à la victoire.

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Vieille Thebys était une ancienne mystérieuse : elle ne parlait pas beaucoup, d’ailleurs. Aerys n’avait aucune idée des circonstances de son entrée au service des Maerion mais il savait de son père qu’elle était importante et qu’elle était déjà appelée Vieille Thebys lorsque son père était à sa place, ce qui faisait de la guérisseuse une personne…. Vraiment très âgée.

Leur stratégie commençait à se mettre en place, pour la plus grande satisfaction d’Aerys. Après des semaines d’inactivité, son cœur criait à la chasse. Il allait traquer les brebis galeuses et tout le monde pourrait voir la furie des Maerion après cela. Trouver Vieile Thebys, interroger Aelarys Targaryen, Enoria Zahor Amai et Jaekar Veltheon. Ces perspectives étaient toutes formidablement chronophages et demanderaient chacune à leur façon du tact et une concentration à toute épreuve. Le maître-mot de toute cette histoire serait la préparation. Ni Aerys, ni encore moins Hordar n’étaient des débutants. Ils sauraient comment procéder. Le gibier le plus simple à débusquer, car disposant du moins de ressources à sa disposition, serait la vieille femme. Pourtant, elle connaissait bien les bas-fonds valyriens et pouvaient échapper des mois à la surveillance Maerion.

C’était déjà le cas, par ailleurs. Quelle que fût son implication dans l’attaque ayant ciblé le Targaryen, l’Arlaeron et le Maerion, la guérisseuse avait disparu dans la foulée et ne s’était jamais présentée de nouveau à son domicile. Avec le réseau mis en sommeil, la famille ne disposait que de ressources très limitées pour la traquer et la surveillance du quartier n’avait a priori rien donné. Il incombait donc à Hordar et Aerys d’agir.

« Rencontrer Vieille Thebys ne sera pas chose aisée. Quand bien même la tâche devrait être moins ardue que pour les autres, elle se terre. Nous ne sommes pas encore parvenus à la localiser. Nous devrons sans doute attendre tes renforts pour nous lancer sur sa piste. Ce qui nous laisse du temps pour réfléchir. »

S’asseyant négligemment sur une caisse de bois, Aerys tira une dague effilée dont la lame luisait des runes magiques et vaporeux caractéristiques de l’acier valyrien. Le manche, recouvert d’une fine pellicule d’argent pur, était enserré de bandelettes d’un cuir noir comme la nuit. Le pommeau, finement ouvragé, simulait les crocs de la gueule d’un dragon enserrant un rubis d’une rougeur éclatante. Attrapant un morceau de bois qui traina là, il commença à le tailler avec une facilité déconcertante vu le tranchant de sa lame : on aurait dit qu’il était en train d’éplucher le bois.

Aerys ne comptait pas perdre de temps pour prendre les choses en main plus que nécessaire. Père n’avait pas encore été très clair mais la direction que prenait l’avenir lui semblait plus ou moins acquise. Le réseau Maerion tel que tout le monde le connaissait depuis des siècles avait fait son temps. Aerys avait subi suffisamment de frustration lorsqu’il y avait opéré comme relais de son père pour le constater. D’un esprit réformateur, il comptait bien façonner la nouvelle organisation du réseau en quelque chose à son image, tendant vers sa personnalité.

« Nous allons devoir tout reprendre depuis le début. Repenser cette organisation depuis la base, dans son organisation et son fonctionnement. Je veux que nous institutionnalisions cette création de ma famille. Nous devons cesser d’être perçus comme des bandits parvenus… note que c’est ce que nous sommes, finalement. Mais il est temps que cela change. »

Ce plan qu’il dévoilait à Hordar, Aerys le mûrissait depuis longtemps et le Ciel lui mettait entre les mains une situation qui allait lui permettre de prendre des mesures qu’il n’avait fait jusqu’à présent qu’imaginer dans son coin. Il était désormais temps de faire les choses différemment. Hordar, par son expérience et son pied dans le concret, ferait un excellent associé pour la réflexion sur cette future organisation.

« Il manque à ma famille une façade de respectabilité. Ma tendre mère s’efforce de nous la donner en soutenant les temples et les artistes mais nous pouvons faire plus. Blanchir les revenus de notre empire et les réinjecter dans les finances familiales. Un vernis de respectabilité qu’une organisation apparaissant au grand jour pourrait nous donner sans doute possible. Nous aurions l’avantage de bénéficier de locaux plus officiels et mieux placés et pourquoi pas une reconnaissance officielle des autorités ? »

Un sourire vint perler à la commissure des lèvres du jeune aristocrate alors qu’il imaginait déjà dans son esprit ce à quoi tout cela pourrait ressembler. Il cessa de tailler son morceau de bois. Il n’avait aucune compétence en la matière et il ne tenait plus dans la main qu’un épieu inégal qu’il jeta négligemment plus loin. Toujours juché sur sa caisse, Aerys jeta un regard ambitieux à Hordar.

« Toi qui connais les rouages de notre organisation et du réseau. Que penses-tu d’un tel projet ? Cela nous facilitera la vie et nous aurons paradoxalement des moyens plus importants… A condition de trouver une bonne couverture. »



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Confiance enfante TrahisonAerys Maerion & Hordar Kihzeznis

Chantier de l'Arena - 8ème mois de l'An 1066

Ainsi donc, ils avaient un début de piste mais en fait, ils n'avaient rien. Cette Thébis pouvait sans doute répondre aux questions que se posaient Aerys mais elle s'était évaporée dans les rues de la capitale. Sans homme pour surveiller, ils n'avaient pas pu suivre ses déplacements. Ça commençait mal et le cadet Maerion résuma la situation assez simplement, ils allaient devoir attendre les renforts du père d'Hordar pour agir. Ce qui allait donner un temps considérable à cette femme pour se cacher. Il fallait que l'homme de main écrive une missive à son père, qu'elle arrive à Elyria pour ensuite avoir réponse et hommes en retour. Le chemin ne se faisait pas en deux jours et donc ils allaient devoir attendre longtemps avant de pouvoir bouger ! Que faire pendant l'attente ? Hordar ne supportait pas l'inaction. Devoir rester sur un lit pendant de nombreuses semaines avait été un calvaire pour lui. Peut-être que la mise en place d'un nouveau réseau pourrait se faire durant cette période ?

Décidément cette histoire allait devoir demander de la patience. C'était au tour d'Aerys de s'asseoir dans un coin et de s'occuper les mains pour l'aider à réfléchir. Hordar jeta un oeil sur ce que faisait le fils d'Arraxios et ce dernier avait sorti une dague fort bien ouvragée. Il ne fallait pas être un expert pour se rendre compte que ça criait : j'ai de l'argent. Un détail amusa le fils Kihzeznis, c'est la représentation des crocs formant le pommeau. Peu importe l'objet, il fallait que ça renvoie aux dragons. Pourquoi donc ? Certes, ils étaient imposants et inspiraient la puissance. Ça n'était pas pour autant qu'une représentation d'une partie de leur corps allait faire pareil sur le détenteur de l'objet en question. A croire que les Valyriens bavaient autant sur les femmes que sur ces gros lézards.

Sans doute trop enfoncé dans ses pensées, Aerys ne répondit pas à la question qu'Hordar lui posa sur le Targaryen. Soit, il finirait par le découvrir lui-même ou alors il lui poserait la question ultérieurement. Comme un bon petit soldat, le marin écouta le fruit des pensées de celui qui était son supérieur pour l'occasion.

Repenser l'organisation depuis la base, lui donner une note de respectabilité pour pouvoir blanchir l'argent en jouissant de locaux officiels et d'une reconnaissance des autorités, c'était un vaste chantier mais le fils cadet semblait prêt à se battre pour l'obtenir. On pouvait lire toute l'ambition qui l'habitait en ce moment précis. Aerys voulait prouver à son père qu'il pouvait créer un réseau plus efficace et moins perméable que celui qu'Arraxios lui-même avait pensé. Une façon de montrer au maître de maison qu'il existait et était capable de grandes choses. Intéressant, cet Aerys ne semblait pas qu'être un jeune aristocrate pleurnicheur profitant de la fortune familiale pour se faire bien voir en société. A surveiller donc...

« C'est un projet ambitieux ! Et le maître mot, tu viens de le prononcer, c'est couverture. Il faut en effet une activité qui te permette de faire venir qui tu veux sans attirer l'attention. Il faut pour cela une activité qui attire tout un chacun qu'il soit riche ou moins riche. Un atelier de forgeron par exemple ou d'ébénisterie. Ce sont des activités demandant de sérieuses connaissances et étant respectées par tous qui permettent à tout un chacun de venir pour faire une commande ou faire croire qu'il vient en faire une... »

Il but quelques gorgées d'eau avant de continuer..

« Avoir un chantier naval est certes quelque chose qui permette de faire venir qui tu veux quand tu veux. Respectabilité ne vaut pas dire pour autant oisiveté. Si tu souhaites pouvoir sortir des bateaux à tour de bras, rien ne t'empêche de faire travailler différentes équipes peu importe l'heure du jour ou de la nuit. Mais alors, il faudra débourser pas mal d'argent pour les ouvriers travaillant de nuit. Néanmoins, tu vois où je veux en venir. Qui dit nuit dit également discrétion... »

Un petit rictus narquois se dessina sur le visage du marin.

« Voilà pourquoi ma famille dispose d'une compagnie maritime... C'est toujours en mouvement, il y a du passage à n'importe quelle heure. Difficile alors de distinguer qui est l'espion ou l'ouvrier. »

Tout en parlant, Hordar bougeait sa jambe qui se raidissait un peu à force de ne pas bouger. Il espérait sincèrement que ça n'allait pas l'handicaper trop longtemps et qu'il allait pouvoir retrouver une mobilité si pas totale au moins la plus proche possible de celle qu'il avait avant de s'enfoncer dans ces fichus souterrains !

Aerys Maerion
Aerys Maerion
Seigneur-Dragon

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Confiance enfante TrahisonHordar Kihzeznis & Aerys Maerion

Chantier de l'Arena - An 1066, mois 8

Les sages mots d’Hordar Kihzeznis résonnaient encore dans l’esprit du jeune Maerion.

Des ateliers de forge ou de travail du bois pourraient effectivement fournir une façade raisonnable aux projets du réseau, mais il faudrait pour cela trouver un nouveau nom, de nouvelles têtes et de nouveaux lieux. Quant aux chantiers navals, il n’y tenait guère. Valyria était loin des mers et il n’y aurait que peu d’intérêt à faire reposer la structure sur des couvertures littorales. Le problème des ateliers évoqués par Hordar étaient qu’ils étaient souvent excentrés, proche des portes de la ville d’où affluaient les matières premières dont ils avaient besoin. La solution idéale était impossible à trouver. Aerys comprenait mieux pourquoi les Kihzeznis avaient choisi de continuer à développer leurs affaires maritimes.

À bien y réfléchir, il voyait d’autres possibilités émerger. Des orfèvres pouvaient être chers à développer mais permettre un certain niveau d’infiltration dans les beaux quartiers. Des tavernes pouvaient également suffire si elles étaient bien placées. Les possibilités étaient multiples. Mais tout cela ne permettait guère d’opérer en pleine lumière. Il fallait encore réfléchir. La solution ne se présenterait pas d’elle-même. Restait à traquer la Vieille Thebys, voilà qui était un bon début. Chaque chose en son temps, Aerys connaissait la leçon inculquée par son père puis par le conflit avec Ghis. Le fait que sa vision soit approuvée par un vétéran et l’un des éléments loyaux du réseau lui redonnait du cœur à l’ouvrage. Il était sur la bonne voie. D’abord la vieille guérisseuse, puis le Targaryen et la princesse. Tous sentiraient passer le vent mauvais qui allait souffler sur Valyria, chargé des embruns de la colère Maerion.

« Tu as raison, nous devons encore y réfléchir mais tes pistes sont prometteuses. Je vais continuer de penser à ce que tu m’as dit, Hordar. Préviens-moi directement dès que tu auras reçu les renforts de ton seigneur de père. De mon côté, je dois vérifier quelques menus détails avant que nous nous mettions en route. Ne fais confiance à personne, ce n’est pas à toi que j’apprends l’importance du secret entre nous. »

Aerys ne souhaitait guère sonner condescendant mais il était celui qui dirigeait désormais le réseau, et il souhaitait que cet état de fait soit indiscutable. Il devait penser à tout et rappeler les bases pour mieux montrer qu’il les maîtrisait. Déposant une main sur l’épaule d’Hordar, il lui adressa un regard reconnaissant.

« À titre personnel, je te remercie. Nous n’oublierons pas que tu étais là quand le vent a tourné, Hordar. Nous n’oublierons pas la loyauté des Kihzeznis en ces temps troublés. »

Le regard d’Aerys glissa vers la jambe raide du marin.

« Je vois que tu n’es toujours pas remis de tes péripéties du Grand Effondrement. Je n’ai eu que quelques échos à ce sujet : souhaites-tu me raconter ? As-tu besoin que nous faisions quérir un mage pour t’aider à recouvrir plus rapidement ? »

Il hocha du chef à la réponse d’Hordar et se releva, regardant autour d’eux. Le chantier de l’Arena continuait, imperturbable. Ils étaient arrivés au terme de leur entrevue. Aerys était devenu légèrement paranoïaque avec cette attaque sur sa personne et n’était guère friand de rester trop longtemps dans des lieux ouverts ou publics. Si le chantier n’était guère trop couru par la plèbe, il y avait des dizaines d’ouvriers qui s’y affairaient et de nombreux contremaîtres pour les coordonner. Tous pouvaient être de potentiels informateurs ou des éléments hostiles. Avec un dernier sourire à Hordar, il commença à s’éloigner.

« Nous resterons en contact, valar morghulis Hordar. »

Et sur un salut de la main, il disparût dans l’embrasure de l’escalier non loin.


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