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Voix de l'Ombre
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Event : La Mer Déchaînée
Bataille en eaux troubles

Mhysa Faer, an 1066, dernier jour du mois 9

Participer à la bataille navale rituelle de Valyria est un immense honneur, le pinacle du Rêve de Caraxes. C’est donc dans un silence respectueux que la foule laisse les élus être emmenés par l’amiral de la flotte valyrienne et le Grand Prêtre du dieu de la mer à l’écart, sur le bateau personnel de Daenor Valineon, amarré non loin. Une fois tout ce beau monde installé dans la cabine du capitaine, l’amiral comme le prêtre enseignent à leurs interlocuteurs les bases indispensables nécessaires pour réussir à prendre le commandement temporaire des flottes qui seront mises à leur disposition. Certes, quelques-uns ont probablement des connaissances personnelles, mais les dieux commandent que, si les chances ne soient pas rigoureusement égales, elles soient un peu plus équitables. Sur un parchemin, ils leur montrent ce dont ils disposeront. Chaque équipe aura un dromon comme navire-amiral. Ce sont les navires les plus importants de la flotte valyrienne, ils peuvent embarquer trois cents rameurs, deux cents hommes d’équipage pour faire avancer leurs cinquante mètres d’envergure. Des catapultes peuvent être embarquées, à leur discrétion, et un blindage protège une partie de la coque. Une quadrirème les accompagne, longue d’une quarantaine de mètre, pouvant emporter autant de rameurs, mais plus lourde et moins manœuvrable. On dénombre également deux trirèmes, qui peuvent embarquer cent soixante-dix rameurs et sont plus petites et plus rapides, idéales pour les manœuvres d’abordage avec l’éperon accroché au rostre de bronze monté sur la proue. Enfin, une oenaria, ces lourds et petits navires de transports qui permettent le ravitaillement ou l’aide aux navires en difficulté, les suivra.

Les forces en présence sont décrites, et on demande aux deux équipes constituées le type d’équipage qu’elles désirent embarquer. Marins aguerris, soldats, mages, prêtres de Caraxes, autre folie … Tout leur est permis. Après tout, ce sont eux, les commandants. Ils sont également libres de l’équipement embarqué, dans la limite des cales et de la place sur le pont. Puis est offert à chaque équipe une armure peinte en rouge pour Arraxios Maerion, Ragaenor Vaekaron et Rhaenys Haerion, et une bleue pour Alynera Vaekaron, Saerelys Riahenor et Hordar Kihzeznis, car c’est ainsi que le tirage au sort a réparti les deux équipes. Arraxios et Hordar échangent un regard, intercepté par le Grand Prêtre de Caraxes. Ce dernier rappelle, d’une voix inflexible, qu’ils sont désormais sous le regard de son dieu, et que ce dernier demande un combat loyal. Toute tentative de tricherie se verra châtiée par le Seigneur des Océans. Mais personne n’a encore vu un dieu à l’œuvre, peuvent penser les plus incrédules, ou les moins intègres.

Désormais, il convient aux trois commandants de chaque équipe de se répartir au sein de leur flotte. Tout est, là encore, possible. Ils peuvent rester sur le même navire, ou bien se partager leurs forces. Chaque équipe est entièrement responsable de sa propre organisation, là encore. Une fois les ultimes préparatifs faits, ils sont menés à leurs bateaux respectifs. Y montent. On les salue, et les capitaines les saluent, les assurant du dévouement de leurs marins, et de l’honneur qui est le leur de les assister dans cette noble entreprise au service du dieu. Puis, les bateaux larguent les amarres, et se dirigent à la sortie du port. Les mages restés à terre psalmodient. Après plusieurs minutes, un intense brouillard recouvre la mer. C’est une véritable purée de pois, dans laquelle il est impossible de se retrouver au-delà de dix mètres, et qui permet à chaque équipe de changer la disposition de sa flotte et d’attaquer par surprise. Un cor retentit, repris plusieurs dizaines de fois. C’est le signal. L’assaut peut commencer.

Caraxes jugera ceux qui sont dignes d’être bénis par sa Main.



Règles spécifiques
Ce RP est un peu particulier, puisqu'une bataille navale vous est proposée. Vous êtes donc répartis en deux équipes qui vont s'affronter : Arraxios / Ragaenor / Rhaneys d'un côté, Alynera / Saerelys / Hordar de l'autre.

Avant que la première personne de chaque équipe poste, vous devrez envoyer à la Voix de l'Ombre la disposition de votre flotte sur la grille ci-dessous, après vous être concertés entre vous.

[Event 3] - Bataille en eaux troubles Unknown

Et après, à chaque post, vous indiquerez en spoiler où vous "tirez" sur la grille (ex : A6, etc). A la fin de chaque post, j'éditerai et  j'indiquerai ce que vous avez touché ou coulé, si vous avez touché ou coulé quelque chose ! Vous êtes entièrement libres InRP de décrire la manière dont vous procédez : vous êtes les acteurs de cette bataille, et elle peut être aussi héroïque que vous le voulez, aussi traître que vous le désirez.

Les vainqueurs seront ceux qui auront entièrement coulé la flotte adverse, ou qui auront causé le plus de dommages.

Que Caraxes vous soit favorable  [Event 3] - Bataille en eaux troubles 894420505


Ordre de passage


Règles générales

Vous êtes répartis dans ce sujet précis, avec sa situation et ses enjeux.  [Event 3] - Bataille en eaux troubles 3452972663

Pour cet évent dynamique et forcément un peu stressant, l'avantage sera donné à la rapidité d'exécution. La gloire est à portée de mains, le danger aussi : il est urgent d'agir   [Event 3] - Bataille en eaux troubles 1103754796

Vous n'aurez donc que quatre jours - 96 heures - pour poster votre réponse à chaque tour. Si vous ne pensez pas avoir le temps, pas de problème ! Vous serez PNJsés par le MJ pour ce tour et vous pourrez rattraper votre coup au prochain tour  [Event 3] - Bataille en eaux troubles 871372357

Il n'y a donc aucune pression, manquer un tour ne sera pas pénalisant  [Event 3] - Bataille en eaux troubles 894420505

Nous vous demandons simplement de bien vouloir prévenir dès que possible vos partenaires de jeu si vous ne pensez pas pouvoir tenir le délai. Très exceptionnellement, vous pouvez demander à la Voix de l'Ombre un délai, après accord de tous vos partenaires. Ce ne sera évidemment pas possible à tous les tours, et on ne doute pas que vous comprendrez pourquoi  !  [Event 3] - Bataille en eaux troubles 871372357

D'ici là, bon jeu ! Et que le sort vous soit favorable  [Event 3] - Bataille en eaux troubles 2326446878






Alynera Vaekaron
Alynera Vaekaron
Mīsio Lentor

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t661-epreuve-du-feu-d-aly
Bataille en eaux troublesevent : la mer déchainée

Mhysa Faer, an 1066,
dernier jour du mois 9

En ce jour de fastes, on avait pris soin de réserver à la dynastie Vaekaron l’une des meilleures tribune pour assister aux festivités. Peu pouvaient se targuer d’avoir plus belle vue sur les réjouissances des sacrifices, à cette pax deorum renouvelée. À la déception de quelques habitants de la ville portuaire, qui ne voyaient que très rarement les descendants du Fondateur, la famille n’était pas présente au complet. Bien évidemment, l’Oncle, désormais très célèbre, était présent aux côtés de sa sœur-épouse. La belle et discrète Daenesa n’avait pas fait d’apparition publique depuis longtemps et d’aucuns la découvrait pour la première fois. Séparés par une chaire curule théâtralement vide, à leur droite, se tenaient la Nièce et son jeune cousin. Pour Daegor, fils du défunt Vaerys, c'était la première sortie officielle dans le monde. La présence fut remarquée mais l’enfant était trop petit, ou la foule trop lointaine, pour qu’elle présente un réel intérêt à ce bambin. On préféra porter, comme souvent, l’attention sur la veuve qui — pour le ravissement de certains — avait quitté son grand habit de deuil. Si les festivités pour Caraxès étaient importantes, nul doute qu’on avait fait des deux couples rivaux les acteurs de la journée. 



Pour l’occasion, Alynera Vaekaron s’était vêtue de ses plus beaux atours aux couleurs du Dieu des Mers. Elle trônait, comme la Princesse qu’elle était, en majesté impériale. Son front était ceint d’un bandeau sertie de pièces d’or émaillé tombant en cascade le long de ses tempes d'ivoire. Le tissu de soie, couleur saphir, était tramé de quatre fils d’or dont les enchevêtrements étaient dissimulés par de petites perles brillantes. Sa chevelure, diaboliquement ondulée, ondoyait autour de son visage d’une exubérante jeunesse. Parcimonieusement dissimulés dans ce vaste océan blond, des joyaux finement taillés avaient été attachés pour former une coiffure complexe et merveilleuse. Le tout était si lourd que la tête de la dynaste ne bougeait que très peu, offrant la folle image d’une statue parfaite tombée au milieu d’une foule en extase. 



C’est de cette même immobilité qu’elle réagit lorsque son nom fut prononcé, au même moment que résonnait celui de son oncle, par le Flamine de Caraxès. Alors que Daegor s’était levé pour applaudir, comme de nombreux autres, Alynera n’eut un regard que pour l’azur de l’horizon. En son cœur, ses pensées étaient tempétueuses. Il lui était difficile de croire que les Dieux, ses aïeuls, pouvaient se repaître à donner en spectacle deux des leurs à la mitraille. Tout comme il lui était difficile de croire qu’Arraxios Maerion avait été choisi aux côtés de sa main fidèle, un sang (fortement) mêlé. L’émoi de la foule, en délire, n’était pas pour arranger les choses. Pourtant, après avoir pris congé de son cousin, d’un baiser qui fit chavirer quelque faibles cœurs maternels, elle accepta finalement l’incommensurable honneur qui lui était fait par un gracieux signe de la main. 


Pour leurs joies mesquines, elle marcha du même pas aux côtés de Ragaenor jusqu’au port où on les attendait. La foule s’écartait dans un respect vénérable, et profiter de leurs passage proche pour les observer sans vergogne. Après-tout ces êtres majestueux étaient tels des rois et ils foulaient, pour la première fois, le sol de leur cité ! Si elle prenait soin de n’avoir aucun geste, aucun regard, vers son oncle, la Mīsio Lentor de la Tour Vaekar prenait tout autant soin de donner à ces étrangers ce qu’ils avaient envie de voir. Une parade impériale. Elle se tenait droite, souriait quand elle croisait des regards, agitait sa main comme un pantin vers les petites filles et dardait un regard mystérieux sur les hommes à les faire rougir devant leurs épouses. Elle était née pour paraître, inventer un monde dont les frontières avaient disparues il y a de cela bien longtemps. De ses courbes graciles, foulant de ses souliers de soie le lit de pétales de roses, elle jouait son meilleur rôle. Celui d’une femme bénie par sa cousine lointaine, Meleys. Derrière ce voile parfait, nul ne pouvait douter que son cœur battait d’une peur terrible. 




***




Il fallut attendre longtemps que les instructions soient données. Les six Élus étaient présents dans la cabine étroite. Si la présence de Saerelys lui était rassurante, elle n’en montra rien. Cet honneur qui était fait sien, celui de participer à cette naumachie géante, peinait à faire gonfler son cœur de fierté. Déjà, elle ressentait le désagrément terrible d’être ballotée par les roulis marins. Le bâtiment craquant dans une constance terrible, peu habituée à ce tintamarre, Alynera eut beaucoup de peine à écouter toutes les étapes renseignées par le prêtre et l’amiral. En bonne Valyrienne : elle avait une peur affreuse de l’eau.

Lorsque son tour vint de dire de qui elle voulait être accompagnée, elle ne sut répondre qu'un long silence. Tandis qu'elle déglutissait avec difficultés, elle observa son oncle furtivement. Taelor avait trouvé la mort sur cette onde marine. Elle porta alors son regard sur Arraxios. La dernière fois qu'ils s'étaient retrouvés ici tous les deux, il avait été son commandant. Elle avait obéit de toute sa bravoure à ses ordres, dans le feu et le sang. Son estomac était tant noué que l’air lui manquait. Finalement, pieuse et dévote, elle décida de s’entourer de quelques prêtres présents — du dieu des Mers, bien sûr, mais également de la déesse Meraxès, jumelle de Caraxès et protectrice des femmes Vaekaron, et du dieu Aegarax, père des dragons et des créatures aquatiques. Alynera ne prit pour équipement qu’un petit poignard d'acier qui lui sembla bon d’attacher solidement à sa taille. Elle n’avait aucune compétence requise pour cette épreuve, elle le savait, mais, l'expérience des contes racontés aux enfants lui avait appris qu’un objet tranchant pouvait toujours être utile ! Elle demanda à quelques marins expérimentés, du moins lui semblait-il, de la seconder. Elle qui n'avait aucun repère en mer, elle prit soin de demander un cartographe. Pour le reste, elle s’en remettait entièrement à Caraxès. Tous les artifices matériels de ce monde n’y pourraient rien : à la fin de la journée, seule la volonté divine résonnerait.



Alors que les divers personnages se dispersèrent et s’ébruitèrent pour rejoindre leurs différentes équipes et distribuer les armures aux joueurs, Alynera se rapprocha de Saerelys. Elle lui serra la main comme pour se donner du courage, puiser un peu de sa magie, et échangea avec elle un regard, rapide et discret, plein de sous-entendus. L’honneur de leurs deux dynasties était en jeu. Maegon ne tolérerait aucune défaite. Quant à son destin, il ne pourrait vaincre que difficilement si son oncle devait célébrer victoire... Il y avait aussi leur compère de fortune, à la solde de leur adversaire, qui n’appréciait que très peu, euphémisme, les Riahenor. Leurs mots échangés restèrent inaudibles.




***


Dans le secret de leurs cabines, l’équipe bleue s’était finalement mise d’accord sur la manière de procéder à cette bataille spectaculaire. Alynera avait laissé Kihzeznis parler et leur expliquer tout ce qu’il y avait à savoir, en quelques minutes, des spécifiés de leurs tâches. 

Il avait été décidé qu’Alynera partirait seule sur une trirème. L’heure du départ approchant, sa nausée provoquée par la peur était encore plus forte. Il lui semblait qu'à chaque instant le sol allait se dérober sous ses pieds —  ce qui était partiellement vrai puisqu'elle devrait bientôt monter dans une de ces boîtes de bois flottantes.



« Noble Hordar, je te confie ma sœur. Puisse Caraxès nous guider tous les trois et puissions nous être assez courageux et stratèges pour qu'il nous bénisse ! »

Les vents étaient favorables et, sous les vivats de la foule, les navires s’éloignèrent rapidement. Les vergues tournèrent sur leurs pivots dans un fracas époustouflant, les voiles se gonflèrent de fierté vers l’horizon et les mâts craquèrent de toute leur hauteur. Enjoués, les marins et les rameurs, observaient la Vaekaron à la dérobée. Une femme sur un bateau, qui plus est une dynaste, ce n’était pas tous les jours ! Quelques minutes plus tard, ils quittèrent le port. À l’instant même, alors que pourtant la terre était encore proche, le bateau fut balancé par une montagne d’eau qui les fit monter dans les airs. Les mugissements de la mer, quoique calme, étaient terribles pour quelqu’un qui n’était encore jamais monté sur un bâtiment. Prise par surprise, Alynera fut obligée de s’accrocher au bastingage pour ne pas tomber à la renverse. Le spectacle fit bien rire la troupe joyeuse qui avait pris soin de ne pas prévenir leur voyageuse, et capitaine, des secrets marins. Malgré un sourire, la Vaekaron ne pouvait avoir le cœur à rire. Il lui semblait que son estomac venait de monter directement dans sa gorge, pour s'y loger à jamais. Quant au bois du bateau, il semblait vouloir se fracasser à chaque coup de lame sur son flanc.



« Je vous serai gré, chers compagnons de Fortune, de ne point trop vous moquer car il est certain que les Dieux ne m’ont pas accordé le même privilège qu'à vous autres… Elle accompagna cette phrase d’une petite grimace artificielle afin de se moquer d’elle-même. Devant les Dieux, nous sommes tous égaux. Aujourd'hui, sur cette mer de Caraxès, nul d'entre nous n'est celui qu'il est né : nous avons notre seule âme pour conquérir la bénédiction du Dieu des Mers. Nous gagnerons ses grâces ensemble ! »



Ces quelques paroles difficilement prononcées, tant il lui semblait que son dernier repas allait passer à travers ses lèvres, elle salua les prêtes réunit sous le grand mât. Puis, tant bien que mal, elle se dirigea accompagnée des marins qui devaient la conseiller, vers la proue du navire — où toutes les sensations étaient bien plus fortes. Afin de calmer son corps, sans dessus dessous, elle observa les autres bateaux. De cette vision, assez merveilleuse, elle prit quelque courage. Un jour prochain, elle pourrait narrer cette aventure à ses enfants, puis ses petits-enfants ! Alors que les rameurs faisaient prendre plus de vitesse à leur embarcation, les lames se fracassaient avec toujours plus de hargne sur la coque du navire. L'eau était de plus en plus foncée. Alors elle leva ses yeux vers le ciel, espérant y trouver Yraenarys veillant sur elle quelques minutes encore. Mais, à la place, elle ne trouva que des nuages humides et grisâtres.

Lorsqu’elle reporta son regard sur la ligne d’horizon, on ne voyait plus rien ! La trirème était seule, complètement prisonnière d'un silence opaque, coupée du reste du monde. C’était à peine si on pouvait sentir la mer bouger. 

Instinctivement, elle leva la main pour faire cesser tout mouvement et intimer à tous de ne plus faire de bruit. Elle n’était pas dupe, là était un travail de mage puissant ou du Dieu lui-même ! Qui sait si leurs adversaires, de l’autre côté du brouillard, ne pouvait les entendre ? Son cœur s’arrêta un instant, comme pour se mettre au diapason de ce silence mortuaire. Puis, le cor retentit avec fracas. 

Ce cor affreux qui avait déjà fait périr l'un des siens, dans cette même mer.

« Mettons cap sur leur œnaria, si l'on peut ! »

« Ce n'est pas les ordres qui avaient été donnés au port... »

« Ce sont les ordres que je vous donne présentement. »

« Alors, nous devrions attendre d’avoir plus de visibilité. Continuons doucement, dans le silence le plus sacré, et essayons de la repérer. »




Et le tir est... :

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Bataille en eaux troublesEvent : La Mer Déchaînée

Mhysa Faer, an 1066, dernier jour du mois 9
Je regarde en souriant le prêtre, qui s’apprête à annoncer les noms de ceux qui participeront à la bataille navale rituelle. J’en connais au moins deux – j’ai déboursé une petite fortune pour cela. Le fait est que les élections approchent, et que les différents troubles qui ont frappé Vayria m’ont retenu trop occupé pour faire campagne jusque là. Baelor s’est pavané partout, affichant à tous ses doreries, ses cajoleries et ses sourires – et moi je suis resté dans l’ombre, au travail, à ma tâche. Je me suis demandé s’ils en auraient conscience, comment le faire savoir – et puis je me suis rappelé d’une chose toute simple : cela ne servirait à rien. Ces gens ont la mémoire trop courte, et ce qui brille leur plaît mieux qu’autre chose. Soit, je brillerais alors, après tout je suis une Lumière.

Mon nom arrive d’abord, comme convenu, et mon regard glisse lentement vers Hordar, afin qu’il ne soit pas trop évident pour tous que j’ai acheté sa chance en même temps que la mienne. Je souris au marin quand il est appelé : un sourire satisfait et entendu. D’autres noms sont prononcés, d’autres nous rejoignent – je grimace en avisant les alliés de mon opposant politique, me mord la lèvre inférieure en voyant les deux Vaekaron se faire face, en voilà une situation intéressante ; et finalement oublie tout cela devant les prodiges de la cérémonie. Je suis beaucoup de choses, mais je suis un homme pieux, et si Caraxes est loin d’être le dieu auquel j’adresse le plus souvent mes prières, j’ai toujours trouvé ses cérémonies assez impressionnantes pour m’être demandé enfant si je ne pouvais pas devenir marin plutôt – la réponse de mon père me ferait presque encore blêmir aujourd’hui – et rire ma sœur-épouse.

On nous emmène alors que les équipes sont constituées pour nous enseigner les bases de la navigation – j’écoute d’une oreille plus que distraite, déjà parce que c’est un savoir que l’on m’a déjà offert alors que je me préparais pour venir à cette cérémonie en connaissance de cause, et ensuite parce que mon esprit vagabonde. Me voilà en équipe avec l’oncle plutôt que la nièce dont je voulais pourtant tant me faire une amie, avec celle qui travaille avec Baelor plutôt qu’avec mon homme de main… Il plaît à Caraxes qu’une victoire me laisse un goût amer, et qu’un échec me serve d’une toute autre façon. Je ne peux pas me saboter pourtant, c’est une trop belle – trop couteuse – chance de me mettre en avant, de m’attirer les regards de la foule et des Dieux tout d’un coup. Alors quand on me demande quel genre d’équipage je veux embarquer, je réponds encore ce qui me semble le mieux : des prêtres de Caraxès, des mages, une moitié de soldats et de marins aguerris. Quant à l’équipement, rien qui ne soit trop lourd et risque de m’emporter vers le fond si je venais à couler, mais ce qu’il faut pour une bataille. Au moment où c’est à la jeune Vaekaron de parler nos regards se croisent – je me demande à quoi elle pense, puis me viennent les images de Caraxos fendant l’air pour brûler la flotte sous moi me reviennent – son frère est mort lors d’une bataille navale où je la commandais… Je m’efforce de lui adresser un sourire amicale – si mes regards vers Hordar ont éveillé la méfiance du Grand Prêtre celui-là, soit il ne le remarque pas, soit il la pense trop honnête pour tricher avec moi. C’est par ailleurs un terrible procès d’intention à me faire – bien sûr que l’idée m’est venue, mais je ne m’abaisserai à cela sous le regard des Dieux, ni sous celui d’autant d’hommes alors que si je venais à être découvert je perdrais tous les bénéfices que m’apportent cette participation. Cela dit, est-ce tricher que de faire savoir à ces marins combien je serai déçu de perdre, et combien je suis rancunier ? Disons que cela aura au moins le mérite de forcer les hommes sous mes ordres à donner le meilleur d’eux-mêmes – pour ce que cela pourrait faire aux autres, ce n’est pas mon problème.

Nous prenons le temps d’échanger avec Ragaenor Vaekaron et Rhaenys Haerion, et nous nous mettons rapidement d’accord. Si c’est ensemble que nous devons triompher… Nous nous répartissons les bâtiments, et mon regard cherche une dernière fois Caraxos dans le ciel avant qu’il ne soit avalé par le brouillard que l’on fera tomber sur nous – puisse-t-il me porter chance, puisqu’il a été nommé en l’honneur du Dieu dont nous cherchons la bénédiction aujourd’hui. Je monte sur le dromon, et immédiatement j’avise les catapultes. Je serai le plus facile à débusquer et le moins mobile certainement, mais je serai destructeur – comme lorsque que je chevauche mon dragon finalement. Je reçois les salutations de l’équipage, que je rends avec le sourire.

« Je suis honoré de participer à cette journée, et je me réjouis de le faire avec vous compagnons. Je suis un soldat avant tout, mais j’espère que votre compagnie fera de moi un marin aujourd’hui, pour honorer Caraxes. Partageons-nous la gloire et le triomphe de la victoire ! En avant. »

Et nous larguons les amarres, nous nous enfonçons dans la brume qui se fait de plus en plus épaisse. Je me tourne vers les mages et les prêtres, alors que nous n’entendons plus depuis un moment maintenant autre chose que le bruit des vagues sur brisant sur le mat, que le monde est devenu une mer blanche et noire où il est difficile de se diriger. Leur rôle est de nous cacher, le plus longtemps possible, du regard de nos adversaires, et de prier Caraxes pour que la mer reste clémente avec nous et qu’il nous accorde sa bénédiction. La mienne, c’est de triompher des ennemis.

« Il faut que nous trouvions et détruisions leurs trirèmes et quadrirème avant qu’ils ne fassent des dégâts à notre oenaria et à nos propres trirèmes, plus mobiles. Tenez le cap ! »

Et mes prières se joignent à celles des prêtres.



Tir etc:

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Bataille en eaux troubles.La Mer déchaînée.

Mhysa Faer & An 1066, dernier jour du mois 9.

Les yeux clos, assise en tailleur à même le sol du navire dans lequel elle se trouvait, Saerelys méditait, une fine pierre grisâtre sur ses genoux. Ainsi assise, légèrement bercée par les flots, on aurait pu croire que la jeune femme s’était endormie. Il n’en était rien. Dans son esprit dansait de nombreuses flammèches, de couleurs variées. Une, puis deux. Puis trois, puis quatre. Et ainsi de suite. Elles étaient toutes présentes et la jeune femme les visualisait pour le mieux. Ainsi, tout était en ordre. Leur sort avait fonctionné au-delà de toutes ses conjonctures, à sa grande joie ! Il ne restait plus qu’à attendre.


Il fallait dire que la novice ne s’était pas attendue à cela, alors qu’elle avait été missionnée avec certains de ses camarades pour participer aux préparatifs entourant le Rêve de Caraxes. Dès lors avait-elle du improviser, en compagnie de certains des autres Mages qu’elle avait sélectionné, avant qu’ils ne répartissent dans leur flotte. Petit à petit, ils avaient tissé leur toile, l’avait raffermie. L’idée venait de son esprit. Son sang seul ne lui aurait cependant point permis d’arriver à bout d’une telle tâche seule. Mieux valait qu’elle conserve son énergie pour d’autres tâches, le cas échéant. Qui plus est, cet enchantement n’en était que plus efficace, ainsi réparti. Qui plus est, leurs équipages étaient pour le moins mixtes. Aussi resterait-il toujours un Mage pour reprendre les fils d’un de ses comparses, si la situation le nécessitait. Cette toile était également un filet, donc. Un filet qui leur permettait de rester en contact qu’importe les circonstances, qui leur permettrait d’agir avec plus de facilités par la suite.


« Nous avons atteint la position que tu nous as indiqué, Dame Saerelys. »


Sortant de ses pensées, la jeune femme prit quelques instants à se réhabituer à la luminosité ambiante. Aimablement, l’homme qui se trouvait là l’aida à se redresser, à retrouver son équilibre également. Le remerciant d’un sourire, Saerelys acquiesça ensuite, prenant conscience des mots qui avaient été prononcés à son égard. Bien. Il lui avait semblé remarquer un obstacle, alors qu’Alynera quittait leur embarcation. Un banc de sable ? Un rocher ? Les restes d’une épave, peut-être ? Le capitaine n’avait pas posé davantage de questions, alors qu’elle lui avait fait part de ses observations et de sa volonté de les voir dévier légèrement de leur position initiale. Il lui avait fallu agir pour le bien de son équipe. Il ne fallait pas donner le moindre avantage à leurs adversaires, pas même celui du terrain.


« Je te remercie pour cela. Ma sœur doit être arrivée à destination, à présent. Je m’en vais m’en assurer avec Hordar. Sache qu’à partir de maintenant, l’ensemble de notre flotte est liée et que je pourrai t’informer de la position et de l’état de chacun de nos navires avec autant de précision que possible. Maintiens le cap et que Caraxes et Tyraxes nous soient favorables ! »


Son ardoise sous le bras, Saerelys quitta la cabine du capitaine, se retrouvant ainsi sur le pont. Retrouver Hordar ne fut pas une tâche malaisée pour elle. Tout juste l’avait-elle laissé quelques instants, le temps de s’assurer que leur sort avait bien fonctionné. Il leur restait cependant encore fort à faire, avant d’espérer toucher, ou rencontrer, la flotte adverse. Si une partie des vérifications avait pu être faite avant de quitter le port, mieux valait qu’ils s’assurent que tout était effectivement en ordre. Alors que la jeune femme s’approchait de l’homme, sa main gracile traçait quelques mots à l’aide d’une craie bleutée sur son support. ‘’ Es-tu en sûreté, ma sœur ? ‘’ Des mots qui ne tardèrent pas à disparaître, comme portés par le vent.


« Mon cœur est en joie à l’idée de t’annoncer que notre sort a fonctionné ! lança la jeune femme à son équipier, une pointe de joie dans la voix. Aussi, je te serais gré de me faire part de toutes les observations que tu voudrais transmettre au reste de notre flotte. Ainsi, ils en seront informés dans les quelques instants suivants. »


Ce n’était pas là le seul sort que la novice avait à l’esprit. Ni le seul dont elle avait discuté avec ses confrères et ses consœurs. Les Dieux sauraient les guider pour savoir quelles seraient les idées à mettre en pratique pour mener à bien leur quête. Accrochant finalement sa petite ardoise à sa ceinture, la novice glissa naturellement son bras dans le creux de celui d’Hordar. Au-delà des armes de jet qu’il leur fallait vérifier, afin qu’elles ne s’enraillent pas au moment fatidique. Aller saluer leur équipage ne serait pas une mauvaise chose également, bien au contraire !


« Que dirais-tu de m’accompagner afin de saluer les hommes et les femmes qui se battent pour nous ? Saerelys se tut quelques instants, visiblement songeuse. J’aimerai également que tu me donnes ton avis sur les armes que nous avons emporté, afin d’assurer notre défense. Tu es sans aucun doute l’esprit le plus aiguisé de nous deux à ce sujet ! »


Des navires, Saerelys ne connaissait que peu de choses. Tout juste avait-elle écouté avec curiosité les quelques conversations que ses cousins de Gelios pouvaient avoir à ce sujet. Il lui semblait qu’Hordar était un homme d’une trempe bien différente de celle du commun des Valyriens. Aussi était-il doté d’un pied marin certain et de connaissances analogues. Des connaissances que la novice ne possédait pas. Aussi, l’idée de lier leurs savoirs ne pouvait que l’intéresser. Pour les Dieux pouvait-elle bien faire davantage usage de sa Magie. Et pour cela, les conseils de son équipier imprévu seraient fort précieux.




Tu tires ou tu pointes ?:

EDIT MJ : Toujours dans l'eau What a Face
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Le retour de la quête infructueuse du cloaque Ghiscari avait laissé Ragaenor encore pus amer que d’habitude. Débarquer du pied gauche ne lui avait pas porté bonheur. Le dynaste n’était pas superstitieux mais quelque chose leur avait infiniment porté malheur dans cette expédition funeste ou, finalement, ils avaient été bien chanceux de rester en vie. La chance avait cependant ses limites et Ragaenor les considérait à l’aune de son lit, dans lequel il était encore cloué. L’épaule démise n’avait pas été très longue à soigner, en revanche, il avait su que ses deux cotes cassées ne seraient pas aussi conciliantes. Une cote cassée, ce n’était pas grave, en revanche, c’était douloureux, et long à soigner. Au moindre mouvement brusque, l’os pouvait mal se ressouder, ou perforer le poumon. Alors, avec patience et surtout ennui, il regardait le plafond somptueux de sa chambre spacieuse. Il ne jetait même pas un œil aux rats du Collège qui s’afféraient autour de lui. Quoique, lorsque son humeur était mauvaise, ce qui arrivait régulièrement, il les crucifiait du regard tandis qu’ils le soignaient. Il ne leur faisait aucune confiance, et il faisait gouter chaque décoction, chaque remède qu’on lui portait. Il était convaincu que le Magister chercherait à l’empoisonner. Rien de plus facile après tout que de prétexter une erreur de dosage opportune pour se débarrasser de Ragaenor, et ainsi favoriser la captation de l’héritage millénaire des Vaekaron au profit exclusif de sa nièce. Il ne croyait pas sa nièce veule au point de marcher dans la combine, mais en matière de haine, Ragaenor l’emportait de très loin sur la veuve de Daelor, ses rancunes étaient effroyables, recuites et véhémentes.

Après plusieurs semaines de ce régime, Ragaenor se trouva enfin prêt à reprendre ses activités ordinaires. Il retrouvait ses livres, ses intrigues distantes et son dragon. Il se rendit au Temple d’Arrax pour y faire quelques dons et demander quelque augure par des sacrifices. Les fêtes du Dieu de la Mer approchaient, c’était un moment favorable pour essayer de sonder les dieux. La vision ne semblait pas très claire dans l’esprit des devins, qui y voyaient beaucoup de brouillard. Le dynaste n’aurait pu dire à ce moment là qu’il s’agissait d’un brouillard physique et non spirituelle, et il prit donc le message venant des Dieux comme un message d’incertitude, ce qui n’était finalement pas si faux vu sa situation précaire.

Les fêtes vinrent, et il lui fallu bien accompagner sa nièce dans ce voyage hautement symbolique. Mhysa Faer, cette ville où un combat titanesque s’était déroulé devant les témoins de l’histoire, et dans lequel tous les hommes Vaekaron avaient péri, lui et son très jeune neveu exceptés puisqu’ils n’avaient pas participé à cette bataille. Sa nièce y avait été en revanche. Ils foulaient maintenant de leurs pieds le sol qui avait vu servir d’engrais le sang des leurs. Ragaenor se demandait si une famille de Valyria n’avait pas de mort à déplorer suite à cette bataille décisive. Sur les charniers puants du champ de bataille s’était pourtant élevé une République Valyrienne victorieuse. La Harpie avait du céder face aux dragons. Pour Ragaenor, cette victoire payée au prix du sang était le témoignage directe de la puissance du don d’Arrax à ses enfants, les valyriens et à leur destinée glorieuse d’illuminer le reste de l’humanité. Mhysa Faer, c’était finalement le triomphe de la liberté sur le despotisme, de la raison sur la volonté inique de domination, et la pureté du sang et de l’esprit face à la corruption.

Ainsi, que les jeux du Dieu marin se tiennent ici lui semblaient doublement favorable. Il fut surpris lorsque la volonté divine lui joua cependant un tour dont elle a, seule, le secret. Il avait ainsi l’immense honneur de participer à la bataille navale mais, sa nièce se trouvait dans le camp adverse, et la Lumière de Sagesse Arraxios dans le sien. Ragaenor connaissait peu Arraxios, mais il voyait dans le choix des dieux, là aussi, la preuve de leur facétie. Il était savoureux que celui qui avait prévalu ici dans une vraie bataille pour l’avenir de l’humanité, se voit contraint d’en conduire une factice mais dont les enjeux en termes de olitique intérieure demeurait grands. D’un œil suspect, ainsi, Ragaenor considérait le fait d’avoir une sénatrice mercantiliste avec eux. Et puis, bien sur, il le savait, tout le peuple regarderait l’issue du combat familial. Nièce et Oncle, face à face. Un prélude, pensaient-ils, de l’affrontement qui se jouerait au Sénat dans la lutte tragique et terrible qui se jouait au dessus du cadavre de Daelor, mais sous le fantôme médiocre et rigolard de cet éternel adolescent débile.

Lorsque son nom fut appelé, solennel et digne, le Vaekaron s’avança, il semblait ignorer la foule de son visage figé dans une impassibilité qui ne laissait que rarement entrevoir les pensées de cet homme trop sombre et trop secret pour provoquer le délire des foules. Personne pourtant dans le populaire n’aurait songé à ne pas voir cette figure de Sage sans respect ni déférence et là où les jolies veuves pouvaient compter les sifflets et les applaudissements comme autant de médailles et de distinctions, les silences, les regards et le vide constituaient pour les hommes de l’ombre et des grimoires le témoignage de leur charisme.

Les équipes constituées, on se concerta, et l’on trancha sur la stratégie à adopter. Ragaenor n’avait pas le pieds marin, mais c’était un expert en orientation et la cartographie possédait peu de secrets pour cet esprit avide de savoirs. Au reste, il lui fallait s’illustrer, pour lui-même naturellement, mais surtout pour le Dieu qui l’avait placé là. On lui donnait une opportunité, il n’allait pas la manquer. C’est ainsi qu’il monta donc sur le plus petit des navires qu’on mettait à leur disposition. Il avait bien sur de bons gros mariniers expérimentés, et un petit détachement de mages dont le but serait d’assurer que le navire reste bien dissimulé tout en faisant de la reconnaissance. C’était une position très risquée pour le dynaste, mais il la fallait prendre. Alors qu’il montait sur le navire, il examina un moment cet équipage. Avant que de lever la voile et de commencer la croisière, il s’adressa à eux.


-Messieurs, ce m’est un immense honneur que les dieux me font aujourd’hui en me donnant pour votre commandant. J’espère m’en montrer digne et vous prie de me bailler bons avis et conseils dans le maniement de ce navire. Notre mission, vous le savez, est risquée. Le peuple de Valyria et le Dieu de la mer nous observent. J’escompte bien qu’à notre retour, les poètes et les écrivains composeront des chants sur la vaillance dont nous auront fait preuve aujourd’hui. La Mer est une maîtresse changeante mais aujourd’hui, au nom des dieux, nous la dompterons !

Des bruits d’approbation se firent entendre après ce petit discours. Ragaenor ordonna qu’on le mit les voiles. Il avait établi parmi les marins un second qui serait chargé de le guider dans les ordres à donner et les mesures à prendre. Les mages se tenaient prêt à user de leur savoir pour les maintenir caché si le brouillard n’y suffisait plus.

Là, au creux des ondes, se jouait le destins des hommes qui aspiraient à se saisir du sceptre du pouvoir, ou à s’y maintenir. La Providence seule savait de quel côté pencherait la Fortune.


Feu en:

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Event 3 - La Mer DéchaînéeBataille en eaux troubles

Mhysa Faer, dernier jour du mois 9 de l'an 1066

Tout ce qui composait cette journée était impressionnant. Le public amassé pour l'occasion, le nom des personnes présentes, les parures, les bijoux et la stature de l'Amiral de la Marine Valyrienne ainsi que celle du Grand Prêtre de Caraxes. Malheur à celui qui ferait la moindre erreur en ce jour parce qu'il s'attirerait l'inimitié de nombreuses familles puissantes. Il pouvait tout simplement chercher asile ailleurs et encore, pas sûr que ça le protège pour autant.

La famille Kihzeznis était une habituée des festivités, il était logique qu'elle fasse preuve de largeurs envers le dieu marin pour attirer les vents favorables pour leur société de transport. Durant de nombreuses années, le jeune Hordar avait assisté au spectacle depuis les gradins mais aujourd'hui, il allait en être un des acteurs. Un cadeau merveilleux de la part d'Arraxios Maerion, son employeur. Une belle preuve de remerciement des Maerion envers les Kihzeznis pour ce partenariat prolifique et cette amitié sincère. Le marin désavoué par sa hiérarchie voyait là une opportunité de laver en quelques sortes son honneur. D'ailleurs, les marins présents furent véritablement contents d'entendre son nom sortir de la bouche du Grand Prêtre. Cela aussi était un signe !

Les yeux du jeune Kihzeznis brillaient de fierté et il espérait sincèrement pouvoir mettre toute son expérience au service de son employeur. Malheureusement, les dieux en décidèrent autrement. Il fallait croire que la Lumière de Sagesse avait assez d'argent pour acheter deux noms mais pas pour s'assurer qu'ils soient ensemble. Soit, c'était une situation fâcheuse mais Hordar était quelqu'un qui respectait la volonté des dieux. Il ferait beaucoup pour le patriarche Maerion parce que c'était en partie grâce à lui si Hordar n'avait pas perdu la tête suite au décès de sa femme mais il ne pourrait offenser un dieu. Même si son coeur l'aurait convaincu de faire son possible pour aider son mentor, sa tête le ramenait dans le droit chemin. Qu'il en soit ainsi, il montrerait à la famille Maerion et à Arraxios en particulier, qu'il n'était pas qu'un bon exécutant. La mer, c'était son domaine, il avait parcouru le monde plus jeune pour apprendre tout ce qu'il pouvait de la navigation. La Marine Valyrienne avait commis une énorme erreur en lui retirant son commandement. Il était temps de briller devant les plus grands !

Il fut évident que tout une partie du cérémonial fut écouté d'une oreille plus que distraite de la part de l'ancien marin. Ce n'est pas à lui que l'on allait apprendre à diriger une flotte, il l'avait fait durant des années aux moments les plus cruciaux de l'Histoire récente de Valyria. Il en profita donc pour jeter un oeil en direction des deux noms qui allaient être associé à lui pour cette épreuve. Des noms plutôt prestigieux pour un homme issus tout au plus de la haute bourgeoisie. Il avait un immense respect pour la famille Maerion et tout ce qu'elle avait accompli mais face à la puissance du nom Vaekaron, force était de constater que l'on touchait presque au divin, au mythe, aux fondements de l'histoire de cette nation. Certes, Alynera était une belle femme comme toutes les femmes issues de la noblesse qui avait la fortune et le temps pour s'arranger comme il fallait. Néanmoins, elle ne semblait pas avoir le pied marin, son teint ainsi que ses légers tremblements par moments trahissaient son trouble. Seul l'expérience pouvait arranger cela, l'argent ne le pouvait pas. Que dire de l'autre femme qui l'accompagnerait ? Son nom n'était pas moins prestigieux et la silhouette de Saerelys lui disait quelque chose. Sans doute parce qu'elle avait passé du temps à aider aux soins pendant le grand effondrement. Elle ne s'était pas chargée de lui, personnellement, mais il avait vu sa silhouette à divers moments de la journée et de sa propre convalescence. D'ailleurs, de ce côté là, ça allait beaucoup mieux, il était complètement remis. Il ne restait que des cicatrices de ce qu'il avait vécu dans les souterrains.

Regardant donc Alynera et Saerelys, il se dit qu'il partait peut-être avec un léger handicap par rapport à l'équipe rouge. Une dynaste ainsi qu'une soigneuse, cela valait-il vraiment deux hommes d'expériences qu'étaient Arraxios et Ragaenor Vaekaron ? Remporter l'épreuve lui vaudrait sans doute plus de reconnaissance compte tenu de la situation...

La suite fut assez simple, chacun indiquait ce qu'il prenait pour embarquer sur les navires. Pour Hordar, il fallait des soldats, des marins aguerris mais aussi et surtout des catapultes ainsi que des balistes. D'ailleurs, il avait une préférence pour ces dernières qui permettaient un tir plus lointain et précis que la catapulte. En effet, la catapulte était forte pour des dégâts de zones. Autant avoir les deux, il fallait prévoir n'importe quelle situation. Au moment de parler stratégie, Hordar se montra un peu plus loquace que ses partenaires mais écouta néanmoins les avis et répondait aux questions. Quand les demoiselles furent rassurées et que la situation fut un peu plus claire, ils montèrent chacun sur les bâtiments qu'ils s'étaient assignés. Là, avant de partir, Alynera dit une phrase qui perturba quelque peu le marin. Elle parla de Saerelys en la désignant comme sa sœur. Hors, il savait qu'il n'y avait pas de liens familiaux entre les deux. Était-ce une remarque subtile de sa part de lui rappeler leurs conditions de nobles au sang pur tandis que lui n'était qu'un bourgeois au sang mêlé ? Sous couvert de beaux mots adressés aux dieux, voulait-elle lui mettre la pression en lui rappelant que la perte d'une des deux pourrait être tragique tandis que l'on pleurerait à peine la sienne ?

« Si l'on suit le plan et que tu écoutes l'avis de ceux qui savent, on devrait avoir nos chances. »

Il ne sut que répondre d'autre. C'était peut-être un peu vague et certainement froid mais il ne la connaissait pas et n'avait pas su comment interpréter ses paroles en si peu de temps. Il avait d'autres choses à penser pour se prendre la tête avec des sous-entendus. Chacun était sur son navire, Hordar faisait le tour et reconnaissait l'une ou l'autre tête. Il fut agréablement surpris de découvrir que le capitaine du navire sur lequel il avait choisi de s'établir était un homme avec qui il avait servit durant le conflit contre la Grande Ghis. Quelques mots s'échangèrent pour savoir ce que devenait l'autre ainsi que des encouragements à livrer le meilleur pour honorer Caraxes. Il fallait que l'équipe bleue l'emporte, c'était une question de revanche pour Hordar.

Se trouvant sur le même bâtiment que Saerelys, Hordar découvrit à sa grande surprise que la Riahenor n'était pas Prêtresse mais Mage ! Décidément, la magie semblait ne plus vouloir le quitter lors des grands événements. Il accueillit la nouvelle avec beaucoup d'appréhension parce qu'il n'avait pas oublié ce qui c'était passé la dernière fois qu'il avait croisé la route de la magie. D'aileurs, il se dit que s'il arrivait à se tenir régulièrement éloigné d'elle, il devrait pouvoir échapper aux effets pervers et négatifs de cet art occulte. Malheureusement, un navire peu importe sa taille n'était jamais qu'une coque en bois qui ramenait toujours celui qui en faisait le tour à son point de départ. De plus, il n'y avait pas forcément beaucoup d'endroits pour se cacher et il aurait été plutôt mal vu qu'il se terre comme un animal traqué. C'était le seul représentant de la Marine Valyrienne après tout. Caraxes devait avoir un œil particulier sur lui. Résultat des courses, impossible de se débarrasser de la petite mage qui semblait malgré tout fort contente d'être présente à ses côtés.

« Ton sort ? Heu.. Oui.. Hum.. Tant mieux tant mieux. La magie.. Hum, Chouette... »

Elle lui annonça qu'elle se ferait la porte parole des ordres qu'il aurait à donner, ça tombait bien, il en avait justement un à l'instant en voyant que la magie était à nouveau à l'oeuvre avec ce brouillard..

« Oui.. Justement... Silence total pour tout le monde, interdit de faire le moindre bruit dans cette purée de pois. L'ennemi pourrait profiter du moindre bruit pour nous localiser. »

Oui, Saerelys semblait assez contente d'être là. Il en avait pour preuve la familiarité naturelle qu'elle affichait à son contact. Ils ne se connaissaient que de quelques minutes tout au plus mais ça n'empêchait pas la jeune demoiselle a insérer son bras dans l'espace laissé par Hordar entre son torse et son propre bras pour qu'elle s'en saisisse. Ils étaient sur un bateau de combat avec des soldats et des marins autour d'eux. Chacun de leurs gestes allaient être scruté et commenté. Ce n'était ni le lieu ni le moment pour commencer à faire naître de fausses rumeurs d'idylles entre les deux. Il ne put s'empêcher de faire un mouvement instinctif avec son bras pour que la seule chose que Saerelys attrape soit de l'air. Hordar profitait de la manœuvre d'évitement pour se gratter la tête...

Elle venait de lui proposer de saluer les hommes et femmes qui allaient se battre pour eux. Hordar était dubitatif. Ils n'étaient pas politiciens mais Mage et homme à tout faire. Ceux sous leurs ordres étaient des militaires, des marins aguerris, des mages, des soignants. Peut-être que ceux en jupe avaient besoin d'encouragement mais les marins assurément pas.

Il chuchota pour toute réponse :

« Heu.. Non, pas besoin. Chacun sait ce qu'il a à faire. De plus, on fait un discours grandiloquent sur l'honneur et la victoire puis on se retrouve bête en cas de défaite. Ils savent ce que l'on pense d'eux, pas besoin de baratin. La politique n'a que faire sur le pont d'un navire ! »

Il se décida quand même à l'accompagner pour lui parler de l'armement. Il lui montra catapultes et balistes en parlant des différences entre le deux. Que la baliste serait plus utile pour débusquer l'ennemi tandis que la catapulte le serait pour l'achever. Il parla également du fait que la présence des soldats était nécessaire en cas d'abordage pour repousser les attaques. Tout en parlant, il vérifia au débotté l'épée ou le poignard d'un soldat. Il s'amusait également à rectifier certaines choses dans le travail des marins s'il voyait quelque chose qui ne lui plaisait pas. Néanmoins, il le faisait sans s'énerver, on voyait dans son attitude qu'il ne cherchait pas à blâmer son équipage mais à l'améliorer. Se tournant vers la jeune mage, il lui demanda toujours en chuchotant :

« Tout le monde est en place ? »

Le cor retentit, la chasse pouvait commencer...



Spoiler:

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Bataille en eaux troubles.La Mer déchaînée.

Mhysa Faer & An 1066, dernier jour du mois 9.

Ses yeux pers accrochés à l’horizon qui s’étendait devant elle, Rhaenys se lassait aller à observer silencieusement l’étendue marine qu’elle avait parcouru la veille pour se rendre jusqu’à Mhysa Faer. Elle se trouvait dans la plus belle des cités construites sur la péninsule et pourtant son attention était entièrement tournée vers le Golfe de Douleur. En ce jour début la cérémonie de Caraxes où tous les ports étaient en ébullition durant trois pleines journées durant lesquelles l’on exposait les prouesses navales de Valyria. Un évènement qu’elle ne se serait permise de manquer, même si le Cellaeron ne l’avait pas envoyé à l’Est de la capitale pour représenter ses intérêts face à, selon les informations, Arraxios Maerion. Le clapotis des vagues sur l’embarcadère aurait pu être plaisant à écouter si toutefois il n’y avait pas ces voix derrière elle qui ne cessaient de débattre. Un bruyant soupir quitta sa bouche alors qu’elle levait les mains pour venir masser ses tempes dans une volonté de montrer son exaspération. Elle leur avait demandé de l’accompagner, elle les écoutait mais ils brisaient cette concentration qu’elle s’attelait à puiser sur l’horizon et le mouvement des vagues.

- Si vous n’arrêtez pas immédiatement de vous chamailler, j’ordonne à ce que l’on vous leste au large pour que vous rejoigniez les épaves qui gisent au fond du Golfe de Douleur. Est-ce bien entendu ? Elle se retourna et toisa les deux hommes. Le premier était son frère, son époux et ne parcourait que peu le domaine de Caraxes. Le second était son cousin, son ombre qui parcourait les mers. Les deux possédaient leurs propres stratégies et si elle les écoutait avec attention, Rhaenys savait pertinemment que les choix qu’elle pouvait faire en cet instant seraient remis en cause une fois que la bataille serait lancée. Je vous ai compris, tous les deux, mais les stratégies seront à suivre lorsque je saurais exactement avec qui je dois composer... Que Tyraxes me guide et puisse Caraxes m’accorder sa bénédiction.

Une longue journée l’attendait le lendemain matin et elle ne pouvait torturer son esprit aussi longuement. Elle adressa un hochement de tête au mêlé estivien puis elle quitta le port en compagnie de Gaemor pour rejoindre le temple du dieu des mers. Alors qu’ils parcouraient les rues de la ville, ils ne pouvaient que se laisser envahir par cette ambiance si particulière qui précédait généralement les Treize Rêves, la quatorzième étant plus particulière et pénible à vivre. Le lendemain les rires accompagneraient la procession jusqu’au port, l’encens se mêlerait aux effluves de poisson tandis que des pétales de fleurs seraient jetées sur le sol. D’impressionnantes réjouissances pour la plus grande célébration de ce Rêve mais pour la native du Nord la soirée serait rythmée par les leçons de son cousin…

Assise parmi les siens, Rhaenys assistait au sacrifice rituel avec un visage fermé, déterminé. Les marins qui s’offraient librement avaient vécus une belle vie et rejoindre les bras du dieu de la mer n’était rien de plus qu’une consécration pour eux. Mais le faste de la cérémonie semblait en demander plus et de nombreuses familles firent don à la déité de certains esclaves qui leur appartenaient. La Haeron perçu un mouvement et lorsqu’elle détourna le regard elle vit le poing serré de son frère-époux, discrètement elle posa quelques instants sa main sur la sienne tandis que les prêtres noyaient les esclaves ghiscaris sous les invectives des valyriens. Les eaux se teintèrent du carmin du sang avant que Saelyra Vaelgaris n’effectue son petit tour de magie qui ne manqua de faire son effet auprès de ce qui était un public en cet instant. Une fois que la tour d’eau s’effondra, le Grand Prêtre de Caraxes s’avança pour plonger son regard dans les flammes. Les choses sérieuses commençaient et cela fut un début tonitruant lorsque le premier nom prononcé fut celui d’Arraxios Maerion. Nul doute que ce privilège avait été assidûment recherché afin d’influencer sa réélection. Le second nom qui fut prononcé, un certain Kihzeznis provoqua tout d’abord la stupeur avant que les membres de la marine valyrienne ne l’acclame avec vigueur. Intéressant. L’attention de Rhaenys fut captée lorsque son nom fut prononcé, ce fut avec l’ombre d’un sourire aux lèvres qu’elle se leva sous les bruyants vivats des mercantilistes présents avant que les valyriens du Nord et du Centre ne se joignent à eux. Si sa présence parmi les participants à cette bataille navale qui les attendaient ne la surprenait aucunement et coûtait cher, la composition des équipes eu en revanche le don de lui arracher un rictus tout d’abord déçu avant qu’il ne soit rapidement remplacé par l’ombre d’un sourire amusé. Elle était envoyée pour défendre les intérêts de Baelor face au Maerion et voilà qu’elle se retrouvait dans la même équipe que lui. Définitivement intéressant et grisant. Le clou de l’annonce des participants arriva lorsque les noms des deux Vaekaron fut prononcé, elle retint un sifflement moqueur : décidément Caraxes avait décidé de tous les mettre à l’épreuve pour l’honorer. Une fois prêts, ils embarquèrent tous pour rejoindre le navire de l’Amiral Valineon.

Si elle possédait plusieurs connaissances issues de son service militaire mais aussi grâce à l’aide apportée par son cousin, Rhaenys écouta tout de même avec attention les paroles de l’amiral et du Grand Prêtre tout en observant les différents participants. Tous n’étaient pas des combattants, des stratèges, mais aucun d’entre eux n’était à sous-estimer. Lorsque le parchemin montrant les différents navires fut mis à leur disposition, la Haeron scruta attentivement le parchemin, réfléchissant aux différents points forts et points faibles des navires avant que son esprit n’arrête son choix sur la trirème. Quand vint le moment de choisir son équipage, s’il était possible de choisir un équipage d’une unique catégorie, d’autre folies étaient autorisées. Elle observa silencieusement l’amiral avant qu’elle ne se concerte avec le Vaekaron et le Maerion, le choix de leur équipage respectif se porta alors sur quelques prêtres de Caraxes, des mages et à part égales : des marins et des soldats. Un équipage où les forces étaient réparties, permettant ainsi de mieux palier aux faiblesses de chacun. Rhaenys mit l’armure rouge qu’on lui présenta, symbole de cette équipe qui serait désormais la sienne tout le long de cette épreuve et une fois que les ultimes préparatifs furent accomplis, chacun fut mené sur son navire.

Lorsqu’elle posa le pied sur le pont de sa trirème, Rhaenys arborait un air déterminé et observait l’équipage qui se tenait prêt, la saluant. Elle leur adressa un hochement de tête respectueux avant de se rapprocher de la tour d’archer à laquelle elle tourna le dos avant d’embrasser du regard les mages, les prêtres, les marins et les soldats.

- En ce jour célébrant Caraxes, nous avons pour devoir de montrer notre valeur aux yeux du père de ces mers que vous aimez autant que vous craignez. Devant nous se tiennent trois commandants qui tout comme nous, chercheront à être bénis de Caraxes et ils useront de tous les moyens pour l'emporter... C'est pour cette raison que je vous ai choisis, vos compétences dans vos domaines respectifs nous apporteront cette force dont nous avons besoin. Ensemble, nous serons les premiers à les envoyer par le fond ! lança-t-elle d’une voix forte à l’attention de l’équipage avant de se tourner vers le gradé qui se trouvait à côté d’elle, un capitaine. Mettez le cap à douze degrés quatre minutes sud et trois degrés trois minutes Est, il faut que le vent d’Est souffle dans notre dos et abaissez les voiles. Que les plus expérimentés de chaque groupe me rejoignent sous la diacta ! Alors que les amarres étaient larguées, sans un mot de plus elle contourna la tour d’archer pour se diriger vers la poupe de la trirème et quelques instants plus tard la rejoignaient un mage, un prêtre, un marin, un soldat et le capitaine tandis qu’un épais brouillard avalait les navires se préparant à la bataille.

Messieurs, soyons vigilants et efficaces, ils doivent se douter que nous chercherons à abattre leur Oenaria, ce sera le cas mais nous devrons tout d’abord agir là où ils ne nous attendent pas, commença-t-elle avant de regarder un à un les hommes qui l’entouraient. Que les mages se tiennent prêts à user de leur magie pour nous protéger et répliquer, j’attends de vous que vous usiez du brouillard qui nous entoure pour les mettre à découvert et n’usez pas de feu en contre-attaque cela signalerai notre position. Je souhaite que les prêtres usent de leur foi pour faire appel à la clémence de Caraxes et la bonté d’Aegarax, une aide venue des mers serait la bienvenue. Les marins doivent se tenir prêts à effectuer les manœuvres de voilure dès que cela sera ordonné et les soldats attendront les ordres avant d’attaquer. Restez discrets, soyez attentifs au moins bruit suspect et… Un cor retenti, celui qui annonçait le début de cette bataille et autorisait l’assaut. Rhaenys prit une grande inspiration puis elle congédia ces hommes pour qu’ils se chargent de transmettre ses ordres. Réussir. Tel était l’objectif la native de Tolos.





It’s raining arrows:

EDIT MJ : Et on termine le tour par l'eau une nouvelle fois What a Face
Alynera Vaekaron
Alynera Vaekaron
Mīsio Lentor

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t661-epreuve-du-feu-d-aly
Bataille en eaux troublesevent : la mer déchainée

Mhysa Faer, an 1066,
dernier jour du mois 9

La brume opaque dévore la trimère. Impossible de voir d’un bout à l’autre du navire. Depuis de longues minutes l’eau a disparu. Seuls la menace des clapotis rappelle aux voyageurs qu’ils naviguent désormais sur les terres de Caraxes. Les jambes à demi-avalées, l’équipage semble flotter dans ce brouillard magique. Les craquements incessants du bois rend le silence affreusement mortuaire. Les rames mouillent avec grande délicatesse, doucement, espérant ne pas attirer l’attention d’un adversaire… qui pourrait désormais se trouver à quelques mètres. Les mains serrées sur le bastingage, Alynera n'ose pas demander si il est possible de percuter un autre navire. En vérité, dévorée par un mal soudain, elle ne pouvait plus parler. Les sensations néfastes, inconnues, parcouraient son corps par milles et un chemins différents. Malgré que l’eau soit plus calme, son sang continuait de refluer jusqu’à ses tempes. Inutile d'évoquer son cœur qui s'était soulevé jusqu'à l'impossible, au bord des lèvres. Et, pour sa plus grande honte, voire sa plus grande incompréhension... elle transpirait ! Quoiqu’elle ne connaisse pas réellement cette réaction corporelle, elle sentait bien que plus son estomac se nouait, plus des perles de sueurs coulaient le long de son corps. D'ailleurs, ses mains n'avaient jamais été aussi moites ! La tête lui tourne, méchamment. Il lui est impossible de se concentrer sur les conseils inaudibles des marins qui l’entourent. Ses doigts serrent un peu plus le bastingage, elle voudrait s’y accouder pour rendre tout ce que son corps contient. Voilà qui serait une ultime offrande à Caraxes ! Ha ! comme il doit rire, narquois, de cette dresseuse habituée aux Cieux !



Sa respiration est forte, trop rapide, son pouls s’accélère. Le marin à ses côtés l’observe avec crainte. Ce n’est pas son jour de chance à lui car la Dame-Dragon semble bel et bien avoir le mal des mers incurable. Il grogne, l'équipage doit sortir vainqueur. Il a toute une famille qui l'attend sur le port. D’un geste discret, rapide, il lui tend une gourde. L’odeur est forte, certainement trop pour le palet précieux de la dynaste. Les doigts d'Alynera en perdent toute couleur. Allons, le courage d’une lampée, une seule, semble lui intimer son compagnon d’infortune ! Interdite, dans un effort survalyrien, elle avale quelques gouttes. La boisson est si forte, si dégoutante, qu’Alynera s’affale pour vomir par dessus bord. Les vagues de sueur s’emparent de son corps, plus longues, plus violentes. Pendant de longs instants elle oublie où elle se trouve.



« Voilà, m’Dame Dragon, erf capitaine, c'est que quand on a rien dans le ventre on est moins malade... »



La voix du traitre est lointaine, mais enfin elle entend quelques bribes entre ses tempes dansantes. Elle hoche la tête, la gueule offerte aux eaux. Comment faisaient donc ces hommes pour naviguer des jours, semaines voire mois durant ? Un long instant, elle reste ainsi à demi couchée sur le bastingage. Des larmes embarrassantes perlent ses yeux. Elle avait l’impression de mourir, de sentir tout son corps se liquéfier sous son buste. Puis, déglutissant avec peine, elle hoche à nouveau la tête.



« Un prête… trouves-en… un. »



Le marin disparaît dans la brume. Lorsqu’elle imagine qu’il s’est suffisemment éloigné, Alynera essuie les commissures de sa bouche du bout de sa stolae brodée d’or. Elle ne voulait pas demander aux mages, du reste qu’elle ne voyait pas, de soigner son mal. Ils devaient conserver toutes leurs forces pour autre chose, l’inconnu, l’incertain. Relevée, les deux pieds bien à bord, elle masse ses tempes énervées. En cet instant, elle aurait tout donné pour pouvoir être dans les airs, sur l’échine d’Yraenarys. Créature de feu, ce ballotement marin en continue lui était néfaste.

« Ma Dame ? »



La voix est un murmure, aussi calme que l’eau quoique chevrotante. Le prête serait-il donc lui aussi indisposé ?



« Il faut que nous nous dégagions au plus vite de cette brume... »

Ces mots, tous ces mots, avaient été trop nombreux. D'un haut le cœur, elle se tourne à nouveau au-dessus du bastingage. Elle avait envie de dormir, de s'allonger pour se réveiller de ce cauchemar marin. Ses ongles pénètrent l'écorce, Meraxes était la protectrice des femmes de la dynastie, elle ne pourrait rester indifférente au mal que son frère était en train de lui infliger !



« Prie donc Meraxes d'intercéder en notre faveur, qu'elle demande au Dieu des Mers, son frère jumeau, de nous laisser libre passage. »




Plouf ou pas plouf ? :

EDIT MJ : Plouf ...
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Bataille en eaux troublesEvent : La Mer Déchaînée

Mhysa Faer, an 1066, dernier jour du mois 9
Mon regard est plongé dans la brume, mais je n’y distingue rien depuis un long moment déjà. Nous glissons sur l’eau, c’est presque imperceptible - c’est parce que nous sommes très lents m’a soufflé un marin, et parce que le paysage ne change pas. Il n’y a que le bruit finalement, qui me rappelle que nous ne sommes ni figés ni morts. Celui des vagues contre la coque, celui du vent dans les voilages, celui des hommes sur le pont. J’admets que je suis surpris de ce que vois, de ce que je ressens. Je connais ce calme, cette attente avant la bataille, cette image de la tranquillité alors que les cœurs des plus jeunes s’emballent et que les plus âgés regardent l’horizon en fronçant les sourcils - pour ne pas laisser paraître leur trouble ou cacher qu’ils en ont trop vu pour le sentir encore. Mais les choses sont différentes sur un dragon et sur un navire. A la guerre, la vraie, cela ne dure que le temps des explications, des ordres, de la préparation. Quand je fends la mer des nuages sur Cararox, je peux apercevoir les silhouettes, deviner des gestes, des attitudes - mais ils ne sont pas juste là, c’est une affaire bien plus solitaire. On peut se concentrer sur l’ennemi, il n’y a pas un visage à lire, ou une nouvelle émotion, à chaque fois que l’on tourne la tête. Je crois que cela me met presque mal à l’aise - ou alors c’est la brume, le silence, l’attente, les vagues… Je ne saurais dire. J’essaie d’imaginer Hordar, parfaitement dans son élément sur ces eaux - je me demande sur quel bateau il est monté, s’il est déjà à l’abordage de l’un des nôtres plus loin ? Et comme pour faire écho à mes pensées, un bruit nous arrive de la brume, preuve qu’il y a bien un ennemi dans ce rituel, et qu’il nous cherche aussi. Ils ne peuvent plus être si loin ?

« Ne faîtes rien qui pourrait leur signaler où nous sommes tant que nous ne les avons pas trouvés. Mages, maintenez la brume, et attendez le signal pour attaquer, ils nous débusqueraient trop vite si vous étiez hâtifs. Cap à tribord tout le monde ! »

Alors que le bâtiment tourne, nous nous retrouvons un bref instant face au vent et la proue se soulève très légèrement à cause des vagues. Je me pince les lèvres durant la manœuvre, la sensation n’est pas agréable, mais je prends aussi conscience de la difficulté qu’il y a à manœuvrer le dromon, de notre lenteur effarante, du nombre d’hommes et d'éléments qui s’agitent - de tout ce qu’il y a à vérifier. Ils se démènent, et après un regard vers notre nouvelle destination j’en viens à me demander si ce bruit n’était qu’un effet de mon imagination, qu’à force de ne rien percevoir je l’ai inventé - ou bien peut-être qu’il s’agit d’un piège dans lequel nous fonçons, ou d’un de nos alliés ?… Mais je crois que je ne pourrais pas supporter encore longtemps d’errer sans but dans cette mer blanche, avec tous ces gens, avec les ondes marines qui font danser notre navire et me forcent à plier mes jambes pour garder un constant équilibre. J’aurais fait un bien piètre marin, mon père avait raison. Je suis un meilleur soldat, et je brûle de le montrer aux Dieux, et à ces hommes - et à tous ceux qui, sur la rive, doivent être convaincus. C’est étrange comme pensée pour moi, presque adolescent. J'essaie tout de suite de la légitimer, de me l’expliquer : c’est pour la campagne, c’est religieux… Mais à moi, je mens mal, et j’ai presque un début de sourire alors que mon regard repart chercher la moindre altérité dans cette brume : après tout, quel mal peut-il y avoir à ressentir une certaine excitation lors d’une première fois ? Et c’est bien ma première bataille navale rituelle… Je me demande si c’est quelque chose qu’il faudra que j’affiche ou que je garde pour moi, et mon esprit s’évade un instant, avant qu’un nouveau bruit ne me fasse me redresser brusquement.



BOUM BOUM:

EDIT MJ : Re-plouf
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Bataille en eaux troubles.La Mer déchaînée.

Mhysa Faer & An 1066, dernier jour du mois 9.

Aux propos d’Hordar, Saerelys s’était contentée de hocher la tête, son sourire perdant de sa lumière. Le silence serait leur meilleur allié, cela allait de soi. Pour ce qui était des flots, Hordar serait sans doute son maître à pensées. Comme bien des Valyriens, la novice craignait l’eau plus que tout. Néanmoins, une grande curiosité était liée à cette peur viscérale. Sans doute était-ce pour cette raison qu’elle avait toujours porté un grand intérêt à la Magie de l’Eau que pratiquaient les Rhoynars ? Le Prince Garin avait plusieurs fois demandé les services du Collège, afin de se divertir. La jeune Dynaste avait été sélectionnée parmi les Mages et les novices chargés de lui faire découvrir leur culture magique. Sa curiosité pour les arts de son peuple ne lui avait pas échappé et tous deux avaient eu l’occasion d’échanger plus d’un mot à ce sujet. Et que dire de Meraxes et Caraxes ? N’étaient-ils pas jumeaux, tout comme Aedar et elle-même ? N’existait-il pas un lien ténu entre le ciel dans lequel son frère voguait depuis leurs jeunes années, et cette mer qu’elle contemplait depuis le sol ?


« Mages et Prêtres sont à leur poste. affirma la jeune femme dans un murmure, hochant à nouveau la tête son menton entre son pouce et son index, visiblement déterminée. Tessarion et Tyraxes m’ont inspiré quelques sorts qui devraient trouver grâce aux yeux de Caraxes. Lorsque le cor aura retentit, nous pourrons officier comme il se doit. »


Cor qui ne tarda pas à retentir. S’en retournant non loin de la proue du navire, Saerelys retrouva là plusieurs de ses connaissances, de même que des Mages qu’elle avait sélectionné lors de leur arrivée sur leur embarcation. L’éclat de leur nom ne lui importait que peu. Seule leur maîtrise de la Magie et des éléments importait, dans le cas présent. Il y avait là autant d’hommes que de femmes, d’âges divers, qui avaient su la conseiller, affiner l’idée qui était née dans son esprit. Une idée qui lui tarder de consacrer à Caraxes. Les Mages ne participaient que trop peu souvent à de telles réjouissances. Était-ce là un signe ? Celui qu’elle devait faire ses preuves ? Montrer à tous et à toutes que sa présence n’était en rien une question de hasard ?


Une ronde fut rapidement esquissée, entourant une petite cuve d’eau déposée sur un trépied. De l’eau chaude, bouillante même, dont se dégageait une légère fumée. C’était là ce qu’il leur fallait pour créer leur sort messager. Celui qui permettrait à leur toile de se tisser à leur envie, de donner vie à leurs volontés. Alors qu’un Prêtre de Caraxes s’approchait, une lame à la main, Saerelys inclina la tête respectueusement. En quelques gestes, quelques paroles mimées à défaut d’être prononcées, l’homme eut achevée sa bénédiction sur leur groupe. Saerelys se saisit alors de la lame qui lui était tendue par le Prêtre, tendant son ardoise à Kaerys qui se trouvait là afin de la seconde, les remerciant tous deux d’un regard. Ceci fait, la jeune femme s’entailla le doigt, laissant quelques gouttes de son sang crépitant tomber dans la cuve. Les autres Mages firent de même, colorant l’eau fumante d’un rouge cramoisi.


« … Il est temps. » souffla la jeune femme, alors que son regard se portait sur la brume qui les entourait.


D’un seul mouvement, la ronde se referma sur elle-même, chacun saisissant les mains de ses voisins. Saerelys se sentit comme revigorée, alors que leurs différentes Magies se rencontraient, se mêlaient entre elles, se découvraient. L’heure n’était cependant point à la découverte de ce monde intangible. Caraxes les observait, la jeune femme en avait l’intime certitude. Aussi leva-t-elle une dernière fois son regard, le pointant en direction des cieux. Une épaisse couche de brume empêchait la lumière du jour de les atteindre. Le Dieu était présent, cependant. Alors, Saerelys lui adressa une prière muette. Tessarion et Tyraxes l’avaient toujours guidé, depuis le jour de son arrivée. L’honneur qui lui était fait, que Caraxes avait formulé à son égard, ne pouvait être considéré comme une chose oubliable. Bien au contraire.


« Grand Caraxes, toi qui vogue sur toutes les mers de ce monde,
Grand Roi des Océans, de ses habitants, de ses colères, de ses douces ondes,
Seigneurs des tempêtes, du courroux des tréfonds, roi à la couronne d’écume,
Frère de l’impétueuse Meraxes, qui donna à mon frère ses ailes de membranes, non de plumes,

Père de toutes les choses qui peuplent ces eaux,
Voici la prière que je te fais, moi, fille de chairs et d’os,
Touchée de la bénédiction que tu lui as offert,
Plus qu’une simple prière,

C’est de ma Magie que je te fais don,
Un présent dont elle est le maillon,
Que les vents portent mes pensées jusqu’à toi, Maître des mers et des lagunes,
Telle est ma volonté, quelle m’assure de ta bonne Fortune. »



Alors que cette dernière pensée se dissipée, comme emportée par une brise, Saerelys ferma les yeux. Le flot de Magie s’était stabilisé, à la fois souple et solide comme une corde. L’heure était venue. Un léger murmure s’éleva alors de leur ronde. Toutes et tous murmuraient les mêmes mots, les répétaient, les modulaient afin d’y déposer leurs pensées, leurs volontés. De modeler le monde selon leur envie, selon leurs esprits liés. Alors que leur litanie murmurée, chuchotée, se poursuivait, Saerelys sentait son sang crépitait davantage, s’échauffer. Une chaleur tantôt douce alors qu’elle se répandait dans ses muscles, tantôt mordante lorsqu’elle se dirigeait dans son dos, mordant nerfs, tendons et vertèbres. Alors, la novice raffermit sa prise sur la main droite de sa voisine, grimaçant légèrement.


Leurs murmures s’effacèrent petit à petit. Ne resta plus que silence, après quelques secondes. Alors, Saerelys rouvrit les yeux. Tous et toutes se tenaient encore debout, main dans la main. La cuve se trouvait toujours à son emplacement, au centre de leur cercle. Cercle qui ne tarda pas à être brisé, après que tous et toutes se soient assurés que, dans le récipient, ne se trouvait plus qu’une eau froide et pure. A cette vue, la novice laissa échapper un soupir de soulagement. La réussite de leur sort ne leur appartenait plus, désormais. Seul Caraxes pourrait leur accorder sa bénédiction, à présent.


Acceptant volontiers la coupe d’eau vive qui lui était tendue par Kaerys, Saerelys esquissa un sourire avant de boire quelques gorgées de son contenu. Ceci fait, la jeune femme récupéra son ardoise, s’assurant d’un regard que rien de troublant n’avait pu se produire. Bien que surprise de ne point avoir reçu de réponse de sa sœur d’âme, la novice préféra ne pas insister. Pour le moment du moins. Si son silence persistait, il lui faudrait agir. Retrouvant finalement Hordar, la jeune novice lui adressa un sourire, ainsi que quelques mots, dans un murmure :


« Que Caraxes veille sur nous et que nos sorts trouvent grâce à son regard. »




It doesnt matter how big the gun is, if you dont know where to point it:

EDIT MJ : TOUCHE !
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Event 3 - La Mer DéchaînéeBataille en eaux troubles

Mhysa Faer, dernier jour du mois 9 de l'an 1066

Alors qu'il venait de demander si tout le monde était à son poste, Saerelys répondit que les mages et les prêtres étaient à leur poste.

*Bien..Bien.. Parfait !* s'entendit penser Hordar.

Il jeta un coup d’œil vers la proue du navire et vit que c'était le principal endroit où s'étaient rassemblés les mages. Information d'importance pour le capitaine Kihzeznis, il éviterait désormais cet endroit. La proximité de gens possédant des capacités qu'il ne pouvait appréhender ou comprendre le mettait mal à l'aise. Il frissonna d'ailleurs en repensant à ce qu'il avait vécu dans les souterrains. Même ci, ici, la magie était de son côté, il n'était pas rassuré. L'ennemi avait également ses propres mages, à quoi devraient-ils faire face ? Quels prodiges irréalistes allaient-ils devoir affronter ?

« Parfait... Tant mieux. Ça me semble logique que tu sois le principal relais entre eux et nous. Je ne préfère pas côtoyer ces gens là ! J'aurais assez à faire avec les marins et les soldats. Le partage des tâches est ce qui me semble le plus sûr pour nous donner les meilleures chances de victoire. »

Véritable plan ou baratin pour se donner une belle image ? Hordar n'avait que faire de savoir ce que pourrait penser sa jeune partenaire sur le coup. Elle devait sans doute en croiser beaucoup des gens qui n'étaient pas forcément à l'aise en sa présence. Chacun son domaine de prédilection, sans doute qu'il devait y en avoir qui n'était pas à l'aise sur l'élément aquatique. Mais voilà qu'elle lui annonça avoir eut quelques idées de sorts. Elle n'attendait que le bruit du cor pour officier. Cette nouvelle n'enchanta pas beaucoup le marin, il regarda la jeune mage en ne sachant pas s'il devait lui sourire pour l'encourager ou la regarder avec incrédulité pour qu'elle lui en dise plus. Réflexion faite, il ne voulait pas en savoir plus. Il voulait se préserver comme si le fait d'ignorer ce qui allait se passer pouvait le protéger de ces forces mystiques.

« Bien.. Fais ce que tu dois faire, je dois... heu.. parler au capitaine du navire. »

Il laissa Saerelys partir et bougea à son tour en espérant que ce que les mages allaient tenter n'allaient pas offenser les dieux... Il retrouva donc son ancien compagnon, celui-là même qui participa à la Grande Guerre contre Ghis plusieurs années auparavant.

« Tout va bien Hordar ? »

« Ca va, ça va... Les mages préparent quelque chose semble-t-il. Je n'en sais pas plus et je ne souhaite pas en savoir plus... »

L'homme sourit et répondit :

« Pas à l'aise en compagnie de la magie ? »

« Tu connais un marin qui l'est toi ? »

La réponse sembla clouer quelque peu le bec du capitaine. En effet, une grande partie des marins étaient superstitieux et faisaient beaucoup de prières au dieu des mers pour revenir vivant. Ils devaient combattre les éléments pour ramener des sous et nourrir leur famille. Pour la plupart, ces gens étaient des gens vivant dans le concret, dans le palpable. La magie était aux antipodes de leur mode de pensée. Comme pour changer de sujet, le capitaine dit :

« Alors nous revoici à Mhysa Faer... Penses-tu que c'est un message des dieux ? »

Hordar croisa ses bras devant lui et s'appuya contre le bastingage tandis que le capitaine était à la barre. Les deux hommes chuchotaient pour ne pas faire de bruit et indiquer leur position.

« Si c'est un signe des dieux, il est plutôt étrange... Cette bataille a été un véritable cauchemar pour nos forces. Nous avions l'impression que Ghis avait une armada comprenant des milliers de navires. On en voyait pas le bout ! »

« Pour sûr, ça donnait l'impression que s'ils mettaient bout à bout leurs bateaux, ça donnerait l'occasion de traverser la mer sans toucher une seule fois l'eau. On doit une fière chandelle aux Seigneurs Dragons pour le coup... Sans eux... »

Le capitaine ne termina pas sa phrase, elle était assez explicite.  Hordar changea de position et se retrouva avec les mains sur le bastingage. A entendre son ancien compagnon d'arme louer la venue des dragons, il ne put s'empêcher de serrer le bois qu'il avait sous les mains de toutes ses forces à tel point qu'elles blanchirent sous l'effort. Il n'aimait pas les paroles qu'il venait d'entendre. Certes, cette bataille avait bien failli coûter la perte de la majorité des navires de la Marine Valyrienne mais attribuer tous les mérites à ces lézards volants ? Trop dur pour lui. Pour autant, il savait qu'il devait le fait d'être toujours en vie à la venue de ces cracheurs de feu mais il n'était pas forcément prêt à le reconnaître. Pour lui, il était en vie parce que ce jour là, malgré l'adversité et la complexité de la tâche, il avait pris de meilleurs décisions que ses pairs.

« Facile d'apporter la victoire quand on survole le champ de bataille et que l'on donne tout le travail à un animal... »

Une nouvelle fois, le capitaine sourit. Il se souvint qu'Hordar n'était pas spécialement connu pour son amour des dragons. Tandis que les deux hommes discutaient, le sort des magiciens se créait sur la proue du navire. De sa position, Hordar voyait la procession et se réjouissait d'avoir mis de la distance entre eux et lui. Il jeta également un coup d’œil aux alentours sur ce brouillard qui ne semblait pas vouloir quitter ces eaux.

*Au moins, ces stupides lézards ne viendront pas gâcher la fête. Il est impossible de voler dans ces circonstances !*

« Bien assez bavardé, je retourne à mon poste. Assure-toi que tout le monde soit prêt à n'importe quel moment, je veux que les catapultes et les balistes soient prêtes à pourfendre nos ennemis. »

Retournant à l'endroit où il se trouvait quand il avait quitté la compagnie de Saerelys, il vit cette dernière revenir vers lui. Elle semblait avoir puiser dans ses forces parce que l'on pouvait lire une certaine fatigue sur son beau visage. Néanmoins, elle trouva la force de sourire à Hordar, sourire que ce dernier lui rendit mais plus timidement.

« Qu'Il t'entende mais soyons également attentifs. Trop s'en remettre aux forces supérieures, c'est risquer de se faire surprendre parce que l'on n'aura pas été assez sur nos gardes. »



Spoiler:

EDIT MJ : Revenons à nos bonnes vieilles habitudes de plouf
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Bataille en eaux troubles.La Mer déchaînée.

Mhysa Faer & An 1066, dernier jour du mois 9.

Le cor résonnait encore dans le crâne de Rhaenys alors même qu’il avait cessé de rugir depuis plusieurs secondes. L’épreuve de Caraxes venait officiellement de débuter et il n’y avait aucun retour possible en arrière, il fallait avancer coûte de coûte en s’appuyant sur cet ensemble de forces qui étaient à sa disposition afin de s’attirer les faveurs du dieu des mers. Si de prime abord la bataille qui se profilait n’était guère des plus aisées, cet épais brouillard qui s’était levé pour venir envelopper le moindre navire de son manteau gris rendait la tâche bien plus ardue.

Les ordres avaient été donnés aux représentants les plus expérimentés de chaque groupe et leur sort était dans leur propres mains. Le silence régnait à présent en maître et seules les respirations, le craquement des planches ou encore l’eau venait lécher la coque de la trirème venaient briser ce mutisme parfait. La native de Tolos parcourait silencieusement le pont, s’assurant que les positions de chacun étaient tenues lorsque le bruit d’un élément lourd tombant dans l’eau se fit entendre, la faisant se figer momentanément. Son instinct lui dictait que ce tir n’était pas passé loin.

Se reprenant alors que son esprit lui soufflait une idée, elle se précipita vers les mages. Elle ignorait totalement s’il était trop tard, si cette idée digne de l’intelligence de Tyraxes était de l’ordre du réalisable, mais elle se devait de se servir de tous les moyens à sa portée afin de faire partie de l’équipe vainqueur de cette bataille honorant Caraxes. Elle prit par le bras le mage le plus expérimenté et vint murmurer à son oreille.

-Que les projectiles soient récupérés et trouvez-moi le moyen de déterminer d’où ils proviennent ou ensorcelez-les pour qu’ils reviennent à leur tireur mais faites ce qu’il faut et faites en sorte de nous donner suffisamment de vision pour voir les attaques, dit-elle avant de relâcher son bras avant d’aller transmettre au capitaine l’ordre de tirer un premier projectile.

Le cœur de Rhaenys battait la chamade bien qu’elle s’employait conserver des traits les moins expressifs possibles. Elle n’aimait pas les champs de batailles, ce n’était guère pour elle ! Mais il était trop tard, elle se devait de gagner pour représenter les intérêts du Cellaeron même si elle faisait équipe avec l’adversaire politique de ce dernier. Le premier carreau fut tiré et l’attente s’imposa à nouveau à cet équipage. Chacun d’entre eux devait se tenir prêt, la prochaine attaque pouvait se révéler être un succès pour leurs adversaire et fatale pour eux.

Par prudence et par soucis d’anticipation, Rhaenys s’attela à ôter puis remettre elle-même ce plastron dont elle était vêtue pour sa protection si une nuée de flèches devait l’atteindre en pleine poitrine mais qui serait fort inutile face à un tir de baliste et qui lui serait fatale si elle devait se retrouver à la mer. L’eau était un élément qu’elle appréciait depuis sa plus tendre enfance, ne se lassant jamais de l’écouter, de l’observer, et si elle n’avait guère peur de nager, être attirée vers le fond par le poids du plastron était une pensée qui ne l’enchantait guère. Si le navire devait couler, elle se devrait de retirer sa protection le plus rapidement possible.

Un nouveau son signalant un tir de l’adversaire se fit entendre mais une fois encore la trirème restait intacte. Elle serra les mâchoires et cessa son entreprise pour revenir auprès du capitaine transmettre ses ordres et continuer à observer les alentours. Les mages savaient ce qu’ils avaient à faire et elle espérait grandement que leur magie saurait trouver les positions adverses, leur permettant ainsi de s’avancer vers cette victoire qui n’était pas des plus aisées.





Towanda ! :

EDIT MJ : And, it is a plouf !
Voix de l'Ombre
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Event : La Mer Déchaînée
Bataille en eaux troubles

Mhysa Faer, an 1066, dernier jour du mois 9

Si les valyriens craignent autant la mer, c’est certes parce que cet élément est à l’opposé du feu, si précieux dans leur culture, mais c’est également car Caraxes, à l’image de l’eau, est un dieu changeant et capricieux, qui peut passer en une seconde du calme le plus plat à la colère la plus déchaînée. Son culte est donc autant un moyen de lui rendre hommage pour ce qu’il offre à la péninsule qu’une façon de l’apaiser. A cet égard, les jeux durant son rêve ne sont pas, selon les érudits les plus aguerris dans les mystères de son adoration, de simples amusements marins, mais bel et bien une communion avec le divin, qui sera plus ou moins bien reçue selon le degré de réussite des élus. Et il faut dire que ces derniers sont en difficulté. Les deux équipes de capitaines d’un jour se jaugent, enfin, si cela est possible à travers ce brouillard infernal. Ils mettent leur formation navale en place, et les navires, avec lenteur, trouvent peu à peu leurs marques, grâce à l’habileté des marins aguerris. Ces derniers observent parfois avec un brin d’ironie espiègle les débuts sur leur royaume mouvant de ces nobles d’ordinaire si éloignés de leurs considérations terre à terre. Une figure se détache nettement, à leur grande surprise d’ailleurs. Alors que beaucoup se seraient attendus à ce que Ragaenor Vaekaron ou Arraxios Maerion tentent de prendre très vite l’ascendant, c’est Rhaenys Haeron qui place et encourage les hommes. Son discours est accueilli par des vivats discrets, et le capitaine de son navire hoche la tête discrètement, un léger sourire aux lèvres. Il semble que le capitanat ait trouvé une nouvelle vocation féminine en Valyria, en dehors de la célèbre « Reine Putain », la corsaire inféodée à la République. Dans l’autre équipe, nombreux sont les marins à apprécier la présence d’Hordar, et beaucoup préfèrent suivre discrètement ses ordres plutôt que ceux des deux autres femmes. A leur insu, et malgré leurs tentatives pour convaincre les capitaines de suivre leurs idées, les marins ont choisi leur camp. Cela désorganise considérablement leur formation.

Les premiers échanges de tir ne donnent rien … jusqu’à ce qu’une volée de flèches ne s’abatte sur le dromon d’Arraxios, dont le bras est transpercé par l’une d’entre elle. Enfin, les deux équipes sont parvenues à se trouver … Ou pas. Car la suite ne donne rien. En dehors, la foule s’impatiente. Les prêtres de Caraxes se consultent, et certains commencent à couler des regards courroucés vers la baie, où la bataille semble foncièrement stérile, en dépit des efforts des uns et des autres. Un léger avantage semble être pris par l’équipe composée des deux dynastes et du marin, et leur communication améliorée par le sortilège de Saerelys résout leur problème d’organisation. Cependant, les manœuvres, dans le brouillard, sont hasardeuses, à moins que le manque d’expérience des dirigeants soit cette fois trop criant ? Quoi qu’il en soit, les minutes s’écoulent sans que rien ne change. Ou presque.

Est-ce la volonté divine, ou simplement les prémisses de la tempête qui balaye l’ouest de Valyria et a considérablement avancé pour se retrouver de l’autre côté de la péninsule ? En tout cas, le temps se couvre considérablement, et d’imposants nuages noirs s’imposent dans les cieux. Un vent mauvais se lève, et bientôt des éclairs s’abattent tout autour de Mhysa Faer. C’est ce moment que choisit Caraxes pour répondre aux prières d’Alynera et de ses prêtres. A moins que les mages n’aient décidé, au vu du danger, de lever le sortilège. Peu à peu, le brouillard magique s’évapore, juste à temps pour que les combattants ne voient la tempête démarrer. La foudre se déchaîne, et touche plusieurs navires. Les voiles prennent feu, et les flammes lèchent bientôt les ponts des navires où se trouvent Rhaenys, Saerelys et Hordar. Au milieu du chaos, les flèches tombent, les marins obéissent aux ordres donnés originellement, et la bataille paraît apocalyptique. N’est-ce pas, cependant, ce que désire Caraxes ? Des marins se jettent à l’eau pour éteindre les flammes qui parcourent leurs corps ou tombent par-dessus bord.

Entre honorer les dieux ou sauver leurs vies, il va falloir choisir.

Règles
A partir de maintenant, ce RP constitue un "bac à sable géant". Vous êtes très libres de vos actions et avez un certain nombre de ressources à vos dispositions. Sentez-vous très libres, déployez votre imagination.

Votre MJ se chargera, à la fin de chaque jour, de tester vos réussites - ou vos échecs, et de faire évoluer la situation suivant VOS choix.

Et comme disait un grand sage : "Il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises situations"  What a Face .

J'ai ajusté l'ordre de passage pour tenir compte des absents !



Ordre de passage


Règles générales

Vous êtes répartis dans ce sujet précis, avec sa situation et ses enjeux.  [Event 3] - Bataille en eaux troubles 3452972663

Pour cet évent dynamique et forcément un peu stressant, l'avantage sera donné à la rapidité d'exécution. La gloire est à portée de mains, le danger aussi : il est urgent d'agir   [Event 3] - Bataille en eaux troubles 1103754796

Vous n'aurez donc que quatre jours - 96 heures - pour poster votre réponse à chaque tour. Si vous ne pensez pas avoir le temps, pas de problème ! Vous serez PNJsés par le MJ pour ce tour et vous pourrez rattraper votre coup au prochain tour  [Event 3] - Bataille en eaux troubles 871372357

Il n'y a donc aucune pression, manquer un tour ne sera pas pénalisant  [Event 3] - Bataille en eaux troubles 894420505

Nous vous demandons simplement de bien vouloir prévenir dès que possible vos partenaires de jeu si vous ne pensez pas pouvoir tenir le délai. Très exceptionnellement, vous pouvez demander à la Voix de l'Ombre un délai, après accord de tous vos partenaires. Ce ne sera évidemment pas possible à tous les tours, et on ne doute pas que vous comprendrez pourquoi  !  [Event 3] - Bataille en eaux troubles 871372357

D'ici là, bon jeu ! Et que le sort vous soit favorable  [Event 3] - Bataille en eaux troubles 2326446878






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Bataille en eaux troubles.La Mer déchaînée.

Mhysa Faer & An 1066, dernier jour du mois 9.

Les flammes.


Pour la première fois de toute son existence, Saerelys trouvait ces dernières terrifiantes, alors qu’elles léchaient les voiles et une partie du pont de leur navire. L’espace de quelques instants, ce fut tétanisée que la jeune femme observa cette chose monstrueuse s’en prendre à leur embarcation. Il fallut les cris des premiers hommes brûlés pour la sortir de sa transe. Secouant la tête, la novice tâcha de rassembler ses esprits. Aux prix de grands efforts, la jeune Dynaste parvint à occulter ces cris, habituée comme elle pouvait l’être à soigner et à voir la souffrance en autrui. Il n’était cependant point question de soigner quiconque à cet instant. Elle n’en avait guère le temps. Le crépitement du feu lui rappelait bien ce fait. Affamées, les flammes longeaient ici et là les cordages, se retrouvant sur les planches. Bientôt, leur festin prendrait bien plus d’ampleur, si personne ne parvenait à les arrêter !


La main tremblante, Saerelys esquissa quelques mots sur l’ardoise qu’elle tenait toujours entre ses mains. Il lui fallait prévenir leurs alliés de la scène qui se jouait là. S’ils ne pourraient les rejoindre, tout du moins pourraient-ils s’approcher afin de porter secours aux personnes qui se jetaient déjà parmi les flots. Ceci fait, la jeune femme glissa son ardoise dans cette sacoche qui ne la quittait jamais. Tout n’était pas encore perdu. S’il s’agissait-là d’une épreuve imposée par Caraxes, qu’il en soit ainsi ! Ils se montreraient à la hauteur de ses attentes et apaiseraient sa colère !


« Vous autres, approchez-vous ! s’exclama Saerelys, à grands renforts de signes, se retrouvant rapidement entourée des Mages qui se trouvaient proche d’elle. Caraxes nous offre en ce jour une autre possibilité de prouver notre valeur ! Une épreuve de plus que nous saurons surmonter, comme nous en avons surmonté bien d’autres ! Nous avons pu dompter des esprits, des volcans et même des dragons ! Je vous sais courageux et courageuses, tous autant que vous pouvez être. J’ai conscience de la force qui vous habite. La jeune femme porta sa main au niveau de son cœur. Qui nous habite. J’ai d’ores et déjà prévenu nos alliés afin qu’ils approchent leurs navires autant que faire ce peut afin de sauver ces malheureux. Nous devons leur donner du temps. Nous donner du temps ! »


Un temps qui était déjà compté s’ils n’agissaient pas au plus vite. Alors, Saerelys donna ses directives. Un feu, cela pouvait se réduire, s’étouffer même. Une tempête pouvait s’apaiser également, ou tout du moins, se déplacer. Séparant les Mages et les novices qui se trouvaient à ses côtés en trois groupes, mettant à leur tête des comparses expérimentés, la Dynaste leur expliqua l’idée qui lui était venue. Si la manipulation de l’eau ne leur était pas commune, pour des raisons évidentes, il n’en allait pas de même pour la lévitation. Le don de Caraxes, la mer, serait la source de leur Salut, si elle était utilisée avec la parcimonie nécessaire. Un premier groupe se chargerait de cela, en compagnie d’un deuxième qui étoufferait les flammes en les privant d’air ou en les manipulant afin de les forcer à s’éteindre par elles-mêmes. Quant au dernier, l’attente serait sa principale occupation. Du moins, jusqu’à temps que leurs autres navires s’approchent. Ceci fait, la lévitation pourrait sauver bien des âmes.


« Mes amis, mes frères, mes sœurs, reprit la jeune femme, il est temps ! Que Tessarion et Tyraxes guident nos mots et nos esprits afin que Caraxes soit satisfait de nos actions ! »


Si l’inquiétude était palpable dans leurs rangs, tous et toutes se mirent en position. S’écartant  afin de laisser le passage à deux autres Mages de sang pur qui portaient secours à un homme en proie aux flammes, Saerelys prit une grande inspiration. Bientôt, les cris, les craquements et les crépitements n’étaient plus. Un battement de cœur. Un autre battement. Une multitude d’autres. Il lui semblait que son âme entrait en résonance avec celles des autres Mages en présence. Étonnamment apaisée par ce fait, la jeune femme plia ses coudes, ses mains tendues vers les cieux orageux. Les flammes se rapprochaient, inexorablement. Du moins, jusqu’au moment où ses lèvres laissèrent échapper un filet de mots, visant à les contraindre à leur propre disparition. Alors, les mains de la novice se refermèrent doucement, accompagnant les flammèches.


Une dragonne. Saerelys avait toujours été une dragonne. Une dragonne aux ailes arrachées mais une dragonne tout de même. Une identité qui n’en était que plus criante encore, alors qu’elle manipulait ces flammes, les éteignant d’elle-même ou les étouffant. Du temps. Il leur fallait du temps. Toujours plus du temps. Pour sauver les blessés. Pour sauver leur embarcation. Pour sauver leurs vies. Pour que Caraxes, enfin, se réjouisse d’avoir choisi leur Peuple en compagnie de sa divine famille pour gouverner cette péninsule.




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Bataille en eaux troubles.La Mer déchaînée.

Mhysa Faer & An 1066, dernier jour du mois 9.

Deux plouf sonores. Voilà ce qui s’était succédé alors que Rhaenys s’était attelée à donner les directions vers lesquelles ses marins devaient tirer, un avertissement des plus dangereux tant les tirs essuyés étaient relativement proches de la trirème. Est-ce que ses propres tirs avaient fait mouche ? Ou avaient-ils bien au contraire manqué leur cible ? Si elle ne se trouvait pas déjà au beau milieu d’un épais brouillard, elle aurait pu songer à une telle comparaison. Les dieux prévoyaient un chemin pavé d’embûches et n’étaient point responsables de ce que les Hommes accomplissaient pour les contourner, mais quelle était la volonté derrière un tel climat ? Prouver la valeur des participants à cette bataille était la piste la plus logique… mais à quel point ? Le questionnement de la jeune femme se trahissait sur son visage alors qu’elle avait cessé d’entraîner sa dextérité à quitter l’armure qui lui avait été donnée avant que l’épreuve ne débute. Elle leva les yeux vers le capitaine près duquel elle se trouvait. Si les ordres avaient été respectés, elle ignorait totalement jusqu’à quel point les hommes sur le pont du navire sauraient poursuivre cette nécessité de garder le silence quoi qu’il arrive.

Autours de la trirème, que se passait-il ? Comment se débrouillaient le dynaste Vaekaron et Arraxios ? Si pour le premier la question lui importait, pour le second cela était bien relatif tant devait garder à l’esprit qu’elle devait briller plus que lui tout en s’assurant que leur équipe l’emporte sur celle des deux dynastes et du marin. Prenant une grande inspiration puis expirant lentement, la jeune femme s’attela à calmer les battements de son cœur qui s’emballait bien malgré elle, guère habituée et n’appréciant que peu d’être sur un terrain de combat, préférant grandement les âpres négoces et les séances au Sénat. Apercevant le regard que lui lança de l’autre bord le mage à qui elle s’était adressée, un soupir quitta les lèvres de Rhaenys qui adressa une prière aux dieux : il fallait que les mages réussissent à trouver les positions des navires adverses. Il en allait de leur victoire mais aussi du regard que leur porterait ceux qui étaient resté à Mhysa Faer.

Si le gris qui les enveloppait tous n’aidait point à conserver une grande clarté, à mesure que les secondes s’égrenaient une ombre obscurcissait peu à peu le champ de vision de la jeune femme qui leva les yeux vers le ciel et en découvrit la noirceur qui le colorait à présent. Caraxes, entends moi. Je t’en pr… La native de Tolos ne pu terminer sa prière que le navire tangua, la faisant vaciller au point qu’elle dû attraper le bras du capitaine, bien trop prise au dépourvu pour conserver un bon équilibre. Le vent était mauvais, venant fouetter avec force le visage de la jeune femme qui remerciait le capitaine tout en relâchant son bras, et si elle n’avait pas demandé à faire abattre les voiles, la tempête serait probablement venue les déchirer comme de simples parchemins.

-Commandante, à tribord !

La voix du marin l’appelant tira Rhaenys de cette contemplation momentanée qui avait réduit sa concentration et sans plus attendre la jeune femme vint à la rencontre de celui qui la requérait, en compagnie du capitaine. Lorsqu’elle arriva à sa hauteur, l’homme pointait du doigt une direction dont la visibilité restait encore bien perturbée avant que peu à peu des formes ne puissent commencer à être distingués. Était-ce donc la réponse aux prières des prêtres ? Caraxes venait-il ainsi montrer une certaine clémence envers les valyriens qui tentaient tant bien que mal de faire gagner leur équipe ? Rhaenys tourna la tête vers le capitaine, prête à donner l’ordre de tirer à volonté mais dans un craquement assourdissant, un éclair lumineux vint aveugler ses yeux pers. La jeune femme ferma ses paupières mais n’eut guère le temps de plaquer ses mains sur ses oreilles que le tonnerre roula à nouveau et qu’un nouveau crac sonore retenti. Alors qu’un sifflement venait à présent lui faire souffrir l’esprit, elle senti un poids venir se plaquer contre elle, la faisant tomber sur le sol, alors qu’une vague de chaleur enveloppait désormais l’atmosphère. Mais que se passait-il ? Le souffle coupé par ce poids et par l’armure sur son buste, Rhaenys éprouva quelques difficultés à retrouver son souffle avant que sa vision ne s’améliore et qu’on ne la relève avec prudence sous la pluie de flèches qui s'abattait avec plus ou moins de succès. Ses yeux se posèrent sur un pont en flamme où les hommes courraient, se débattait sur place avant de tomber inerte ou encore plongeaient de l’eau pour éteindre les flammes qui dévoraient leur corps… quand ils ne passaient tout simplement pas par-dessus bord. Par les dieux ! Pourquoi être ainsi éprouvés pour se montrer dignes de leur attention ? Il fallait se reprendre au plus vite, sans quoi ils seraient perdus.

- Que… que les flammes… Hésitante, plus maîtresse d’elle-même. Qu'elle n’aimait pas ça d'être hésitante. La Haeron souffla brusquement puis haussa le ton alors que, les mains tremblantes, elle ne commence à ôter son armure. Que les flammes soient éteintes au plus vite et que les mages entrent en contact avec l’Amiral Valineon, il doit venir nous porter secours dès à présent... Et capitaine, que les survivants tirent à volonté sur les positions adverses !




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Event 3 - La Mer DéchaînéeBataille en eaux troubles

Mhysa Faer, dernier jour du mois 9 de l'an 1066

Cela faisait un moment que la situation semblait être au point mort. Était-ce un coup des mages restés à quai ou du dieu marin qui s'ennuyait ? Aucune idée mais d'un coup la situation devint problématique. Hordar qui regardait depuis son poste d'observation tout ce petit monde évoluer sur ce beau navire remarqua que le brouillard commençait à se dissiper. Ils allaient pouvoir manœuvrer plus facilement pour attaquer l'équipe adverse se disait-il. Si seulement... Une tempête vint jouer les troubles fête et frapper de son bras immaculé le mat de son navire. Des flammes apparurent directement et commencèrent leur sinistre travail de destruction.

Ce fut si soudain, il n'y avait pas eut beaucoup de temps entre le brouillard qui s’éclipsait et le début de la tempête. Était-ce naturel ? Magique ? Hordar coula un regard courroucé en direction de Saerelys qui regroupait des mages pour parler. Était-ce le résultat de son expérience tentée juste avant ? Venaient-ils d'avoir la réponse ? Apparemment, les dieux avaient décidés de ne pas donner une suite favorable à la demande des mages et pire encore, ils avaient été fâchés de l'aplomb de ceux-ci.

*Décidément la magie n'apporte que des ennuis !!!*

Alors qu'il se tournait pour donner ses instructions aux marins, Hordar garda dans un coin de sa tête l'idée de pendre l'un des mages au grand mat ! Et peut-être qu'une discussion assez sérieuse avec la petite Riahenor serait utile également. Il pourrait difficilement la pendre sans que cela ne fasse des remous à la capitale... Les Maerion n'apprécieraient certainement pas de devoir gérer tour le paquet d'ennuis que cela amènerait après coup.

« Capitaine ! Qu'une équipe s'organise pour contrer le feu par l'eau et qu'une autre s'occupe de couper les cordes pour faire tomber les voiles touchées par les flammes ! Je veux du sang froid et de la discipline, nous avons tous déjà eu à faire à ce genre d'incident. Montrons aux non initiés comment se comporte un marin de la Marine Valyrienne ! »

Il attendit un moment pour que ses ordres soient relayés aux bonnes personnes puis se permit un commentaire en aparté avec celui à qui il venait de donner ses instructions.

« Tu le crois ça ? Il y a une tempête et le feu commence à attaquer le navire et les mages se rassemblent pour papoter ! Ils ne veulent pas des rafraîchissements et un orchestre tant que l'on y est ? »

Avec le bruit des éclairs qui zébraient le ciel, le bruit des matelots qui se relayaient les ordres et ceux qui criaient parce qu'ils étaient touchés par les flammes, Hordar ne pouvait entendre ce que disait en vérité sa compagne capitaine. L'interlocuteur du Kihzeznis lui souffla qu'elle était peut-être en train d'organiser les mages pour combattre l'incendie. Et comme si ceux-ci avaient entendu les paroles du marin, les mages se mirent en position avant de commencer à faire ce pour quoi ils étudiaient dans leur académie. L'homme de main des Maerion ricana nerveusement et tournant son regard courroucé vers l'homme qui venait de le prendre pour un abruti, il répondit :

« Haha haha ha, tu penses que je ne m'en étais pas rendu compte ? Bien sûr que si ! C'était juste un trait d'esprit pour détendre l'atmosphère qui est et continuera d'être pesante tant que l'on aura ces flammes sur mon navire et tes commentaires déplacés. Me semble que la situation exige que tu fasses quelque chose pour que ce feu quitte mon bateau alors qu'attends-tu pour faire ce que je t'ai demandé ? »

L'homme pâlit instantanément alors que la température commençait pourtant à augmenter.

« Heu.. Tout de suite Navarque, je.. hum. J'y vais ! »

« Capitaine ! Une dernière chose... Que les soldats restent sur le qui vive. On ne sait jamais que l'ennemi tente de profiter de la situation pour attaquer. »

L'homme acquiesça et s'en alla vérifier que les ordres d'Hordar étaient bien suivis.



Spoiler:
Voix de l'Ombre
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Event : La Mer Déchaînée
Bataille en eaux troubles

Mer d’Été, an 1066, dernier jour du mois 9

La bataille était rude malgré le climat toujours plus agressif. Comme la plupart des autres participants aux célébrations du Rêve de Caraxès, les équipages engagés dans cette bataille navale faisaient désormais face à un adversaire imprévu et redoutable : la tempête.

Pendant un temps, l’affrontement devînt dantesque. Les navires gravissaient des vagues immenses et profitaient de la descente de l’autre flanc pour mieux charger. Dans le grondement de l’eau et les hurlements du vent, on entendait également le craquement du bois, les cris des hommes et le sifflement des flammes. Aucun navire ne fut cependant perdu car les équipages avaient réagi à temps. Cependant, le gros temps avait fini par plonger l’ensemble de la célébration dans la perplexité et, peu à peu, les combats cessèrent. Que pouvaient-ils faire à part essayer de survivre pour ne pas finir engloutis par ces eaux noires et bouillonnantes ?

Durant une heure au moins, rien n’eût d’importance. La survie de chaque personne, chaque équipage, était au cœur des préoccupations. Et lorsque la tempête continua son chemin, s’apaisant aussi vite qu’elle était apparue, ce fut pour laisser des navires en ordre dispersé partout sur une mer encore bien agitée alors qu’au loin, les éclairs continuaient de frapper l’océan. Sur les navires malmenés, on se regardait, l’air hagard. Caraxès souhaitait-il vraiment que l’on continuât à s’affronter ?

Déjà, des navires chargés de prêtres et de mages quittaient le port pour remettre de l’ordre dans la célébration bouleversée, pour soigner les blessés et honorer les morts. Un cor de cuivre sonna sur l’eau et ses notes résonnèrent plusieurs fois, annonçant la fin de la bataille. L’égalité était consommée. Aucun des équipages n’en tirerait une gloire spécifique, mais tous avaient évité la honte d’une défaite… et la gloire d’une victoire. Parmi les plus handicapés par cette égalité, nul doute qu’Arraxios Maerion et Ragaenor Vaekaron, qui espéraient tous deux pouvoir faire valoir leur proximité avec les Dieux, avaient de quoi ruminer.

Bientôt, le ciel s’emplit de nouveau des oiseaux blancs – mouettes et goélands – marins venus reprendre possession de leur environnement naturel après la tempête. Les cieux s’éclaircissaient déjà et les oiseaux se mirent à virevolter autour des navires, jouant entre les mâts et les haubans. Le poisson affleurait dans ces eaux côtières et ils furent nombreux à plonger sous les vagues pour attraper une sardine passant par là.

Certains se posèrent sur les navires pour se repaître de leur nourriture. Soudainement, trois cormorans noirs apparurent dans cette cohue d’oiseaux blancs se posant un peu partout. L’un s’installa sur l’épaule de Rhaenys Haeron comme s’il y était né, regardant autour de lui avant de décoller de nouveau. Un autre considéra sans doute le sommet du crâne de Saerelys Riahenor comme un nid potentiel car il s’y posa et s’y assît une dizaine de secondes avant de reprendre son envol. Quant à Hordar Kihzeznis, le dernier cormoran s’agrippa directement dans son dos, restant accroché à l’homme de main comme un sac à dos avant de, lui aussi, reprendre son vol.

Lorsque l’événement fut conté aux prêtres de Caraxès, ils déclarèrent que le dieu des mers avait souhaité montrer ses vainqueurs plutôt que de récompenser un seul et unique navire. On se félicita pour ce signe fameux qui démontrait l’intérêt qu’avait eu la déité pour cette célébration en particulier et combien on devait être bénis de voir des vainqueurs désignés de la main même du dieu. Personne ne souligna que des oiseaux de mers auraient pu n’être qu’un affreux malentendu ou une simple coïncidence. Valyria aimait croire aux présages et Hordar, Rhaenys et Saerelys devinrent les nouveaux Appelés de Caraxès.



Le mot de la fin

Merci à toutes et à tous pour votre participation à cet évent [Event 3] - Bataille en eaux troubles 2043654651




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