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Maerys Qohraenos
Maerys Qohraenos
Prêtresse

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A l’aube d’un rêve Maerys Qorhaenos & Maesella Nogharis

Mhysa Faer & Année 1066, mois 9
Le soleil pointait timidement le bout de son nez au-dessus du temple de Tyraxes lorsque la Grande Prêtresse de Tyraxes s’éveilla. Elle se redressa et s’étira comme un chat dans son lit sobre et posa un regard attendrit sur la jeune novice qui dormait encore sur le petit lit qui trônait à l’autre bout de la chambre. C’était rare mais parfois la femme accueillait dans sa chambre une novice lorsque cette dernière sentait l’absence de sa famille trop fortement. La tristesse qu’elle avait lu dans ses prunelles avait attendrit celle qui pourrait être sa grand-mère. Elle descendit de son lit avec grâce, Sa tunique, fluide et presque transparente épousait le mouvement de son corps alors que sa chevelure blonde et bouclée tombait négligemment dans son dos. Ses pas lents la guidèrent jusqu’à la couche de la novice qu’elle réveilla d’une caresse sur son front. La jeune fille ouvrit les yeux et se leva précipitamment. Elle s’excusa de ne pas s’être réveillé avant la Dame. « Ne t’inquiète pas. Je suis toujours la première à éveiller ses lieux. Fais tintinubaluer la cloche et réveille les autres. Tyraxes te pardonnera alors. » fit avec un petit sourire amusé Maerys Qorhaenos, Grande Prêtresse de Tyraxes. Pendant qu’elle envoyait la novice réveiller le temple à sa place, chose rare mais qui se produisait déjà, Maerys se dirigea vers une petite salle attenante à sa chambre pour faire ses premières libations de la journée. Tout en se passant de l’eau sur le visage, Maerys Qorhenos songea au rêve de Caraxès qui allait se tenir le lendemain. Elle songea alors au peuple qui allait se regrouper telle une nuée d’oiseaux au bord de l’eau pour s’abreuver. Cette pensée manqua de la mettre dans une acrimonie détestable et un râle de mécontentement s’échappa d’entre ses lèvres. La Grande Prêtresse était une femme douce mais elle n’aimait pas être mêlée à la foule et préférait la quiétude de son temple. Elle se ressourça en plongeant son regard dans les eaux troubles d’un petit aquarium où se plaisaient quelques Millefeuille aquatiques, une plante palustre qui lui rappelaient les petits étangs que long pouvait trouver à Elyria.

Une fois ses libations finies, Maerys quitta sa chambre et ses pieds nus foulèrent le sol froid du temple. La femme aimait cette sensation de fraicheur sur sa peau et finit par sortir sur le pas du temple de Tyraxes pour sentir l’aiguail sur ses joues comme une plante sentait la rosée sur ses feuilles. Elle allait rentrer après ce petit rituel qui n’appartenait qu’à elle lorsqu’elle vit un ivrogne veule affalé non loin de l’entrée. La Dame sacrée s’approcha de lui et la vue de ses lunules blanchâtres effara la prêtresse. Elle pria alors la déesse pour cet homme et profita du passage d’un jeune prêtre qui venait vers elle, surement pour lui demander quelque chose pour le charger de s’occuper du pauvre gars. Elle, elle devait se préparer pour rejoindre sa cousine Maesella Nohgaris à Mhysa Faer. Maesella, sa cousine, celle qu’elle aimait le plus alors que depuis leur entrée respective au temple elles n’avaient cessé de se lancer des piques. Une petite guerre enfantine, maintenant Maerys pouvait le reconnaître. Si Maerys avait été, un temps, jalouse de sa cousine d’être devenue prêtresse avant elle, la Qorhaenos avait pris sa revanche le jour où elle était devenue Grande Prêtresse avant cette dernière. Mais aujourd’hui, à l’aube du rêve de Caraxès, les deux Grandes Prêtresses s’étaient données rendez-vous avant la cérémonie du rêve de Caraxès. C’était l’occasion de se revoir et de parler, elle, les deux femmes très prises qu’elles étaient. Maerys se drapa de sa plus belle toge pour mener à bien les premiers rites en faveur de la déesse. La Grande Prêtresse alluma elle-même, comme toujours la flame du temple et puis pria la Déesse pour que la journée qui commençait se déroule sous les meilleurs auspices. La Qorhaenos fit ensuite venir à elle la prêtresse qu’elle avait tout particulièrement pris sous son aile et lui annonça avec joie qu’elle lui confiait le temple le temps de son absence. C’était une marque de très grande confiance et les joues de la prêtresse prirent une délicieuse teinte rose.

La Grande Prêtresse quitta son temple et se dirigea vers Mhysa Faern haut lieu qui accueillera les festivités du Rêve de Caraxès, dieu des mers et son sacrifice. Maerys, attendait d’ailleurs avec une certaine impatience ce rite si particulier qu’était le sacrifice ultime fait pour honorer le dieu. Elle le savait, les ambassadeurs ne comprendraient sûrement pas ce sacrifice mais telle était la coutume immuable qui accompagnait le début du rêve de Caraxès. La plus jeune des Grandes Prêtresses était la première à être arrivée et marcha lentement sur la place qui bientôt serait envahi par le peuple Valyrien. Elle se perdit à contempler la mer qui s’étendait devant ses yeux. Cela lui rappelait les rivages de l’île forteresse d’Elyria. Et puis la silhouette fine de Maesella apparut devant elle. « Mais qui vois-je » fit la grande Prêtresse de Tyraxes en se dirigeant vers sa cousine, les bras ouverts pour l’enlacer. Elle déposa un baiser sur sa joue et prit ses mains dans les siennes. « Maesella, je suis ravie de te voir. Cela faisait longtemps, ma chère cousine. Dis-moi, qu’attends-tu des annonces du Grand Prêtre de Caraxès ? » ajouta presque sans attendre la prêtresse à l’attention de la Grande Prêtresse de Vermax, déesse des voyages. Un fin sourire s’était étiré sur ses lèvres. Depuis longtemps, les deux femmes, cousines de sang et Grande Prêtresse s’entendaient et se chamaillait tout autant qu’elles s’adoraient et se soutenaient l’une l’autre dans les moments les plus difficiles qu’elles avaient à affronter. « Crois-tu qu’un banquet sera donné pour fêter la fin des festivités ? J’espère qu’il y aura cette fois encore une chasse au trésor, et toi ? » Les premières paroles de la Grande Prêtresse étaient encore assez classiques. Il fallait bien entamer la conversation et Maerys n’aimait pas parler politique de prime abord même avec sa cousine. Et pourtant le sujet n’allait fatalement pas tarder à arriver au vu du contexte électoral qui envahissait Valyria.

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A l’aube d’un Rêve.Maerys Qohraenos et Maesella Nohgaris.

Mhysa Faer & An 1066, fin du mois 9.

Le Rêve de Caraxes. Voilà un mois que Maesella se préparait pour ce grand jour, s’assurant depuis son Temple que tout était en ordre pour son départ. Pour leur départ. Les Enfants de Vermax se devaient de faire le déplacement, afin de rencontrer leurs Frères et leurs Sœurs servant le Dieu des Eaux. Deux clergés intimement liés, par le commerce notamment. Dès lors, l’évènement ne pouvait qu’être plus important encore. Présents, encens, dignitaires étrangers… Ils seraient nombreux depuis la demeure de la Voyageuse à faire le déplacement. Tout se devait d’être savamment préparé. Le Temple de la Douzième Flamme resterait sous la bonne garde d’un collège de Prêtres et de Prêtresses connus pour leur esprit aiguisé et pour la force de leur foi. Dès lors, Maesella avait pu partir l’esprit tranquille, sans manquer de faire ses dernières recommandations à ceux et celles qui devenaient les dépositaires d’une partie de son autorité.


Cela faisait donc plusieurs jours que la Nohgaris se trouvait à Mhysa Faer, résidant dans le Temple de Vermax de cette même ville. Un Temple quelque peu rustique, il est vrai. La Grande Prêtresse s’en était cependant aisément accommodée, en mémoire à ces nuits passées à dormir à même le sol, souvent à la belle étoile. Elle n’avait cependant dormi que quelques heures, après son arrivée. Elle avait retrouvé avec bonheur une partie de ses anciens protégés, volant désormais de leurs propres ailes et ayant trouvé refuge dans des Temples si éloignés du sien. Il lui avait également fallu échanger quelques mots avec la Mère de Mhysa Faer. Participer à un certain nombre de rituels, également et offrir son oreille à un certain nombre de fidèles. Vermax était une Déesse appréciée et ses domaines d’actions, pour le moins nombreux. Les doléances qu’elle avait reçu allaient donc de la protection d’une future union, à l’assurance qu’une prière serait adressée à Vermax pour une quelconque entreprise commerciale.


Ce jour-là, à l’aube, Maesella avait cependant bien d’autres idées à l’esprit. Tous et toutes avaient pour consigne de ne point la déranger, de ne point la faire quérir à moins que la situation ne l’y oblige expressément. Tâches et rituels avaient déjà été ordonnés, ses dernières consignes données également. Durant les Rêves, Grands Prêtres et Grandes Prêtresses se retrouvaient bien volontiers, aisément même. Bien plus aisément que le reste du temps. Dès lors n’y avait-il rien d’étonnant à les voir se réunir dans un Temple ou dans un autre, ou ailleurs, en de telles circonstances. Le contraire aurait été bien plus étonnant. Alarmant, aux yeux de la Fille de Vermax.


Il n’en était cependant rien, en ce jour. Au-delà de rencontrer une consœur, c’était aussi une cousine que Maesella retrouvait, dans le port de Mhysa Faer, à l’abri de l’agitation. Maerys était arrivée la première. Il était vrai que la Grande Prêtresse de Vermax avait été arrêtée à plusieurs reprises par quelques habitants de la ville. Tous ne connaissaient pas son visage. C’était en qualité de Prêtresse de Vermax, qu’ils étaient venus la saluer, échanger quelques mots. Il était vrai qu’avec son bâton de marche, sa pétase glissée derrière sa nuque, sa tunique brune et ses sandales aux semelles cloutées, elle était aisément reconnaissable, à ce sujet. Alors qu’elle arrivait au lieu de rendez-vous, le regard mauve de la Nohgaris se posa sur les flots. La mer avait toujours eu un certain effet sur sa cousine, un appel que peu de Valyriens ressentaient, sans doute. Aussi, retrouver Maerys ici ne l’étonnait que peu.


« Maerys, il était grand temps que nous nous retrouvions. remarqua Maesella, répondant bien volontiers à l’étreinte de sa cousine, prenant garde à ne pas la frôler de son bâton de marche. Tu me sembles en pleine forme, Tyraxes et Tessarion soient remerciées pour cela ! » ajouta la Nohgaris, en s’éloignant légèrement, détaillant l’autre femme du regard.


Des Dieux, les Nohgaris avaient toujours été très proches. Il était déjà arrivé à quelques reprises que deux membres de sa parentèle se retrouvent Grand Prêtre et Grande Prêtresse à la même époque. En ces temps, il en allait de même, d’une certaine manière. Si Maerys ne portait point le même patronyme qu’elle, elle restait une Nohgaris de part le sang qui coulait dans ses veines. Était-ce là un signe des Dieux, de les porter au pinacle de leurs clergés respectifs ? S’il y avait bien une chose que Maesella avait appris durant toutes ces années était le fait que les volontés de leurs Divinités étaient rarement claires et que, même dans les flammes, il était possible de s’y tromper et de lire uniquement des choses désirées au plus profond de son Être. Fort était de constater que cette coïncidence était pour le moins étonnante, bien que rassurante également.


« Du poisson pour nos pêcheurs, une mer calme pour que la ville reste en sûreté et des vents favorables pour nos marins. se contenta de répondre Maesella, un fin sourire aux lèvres. Voilà ce qu’il me fut donné d’entendre, alors que je venais te rejoindre. Je ne peux que me joindre aux volontés de ces hommes et de ces femmes qui vivent de la mer. Sans doute entendrais-tu de pareils propos depuis ta belle Elyria. A ce propos, comment se portent les tiens ? Vont-ils faire le déplacement, eux-aussi ? Mes neveux et nièces ont fait le déplacement, de même que ma fratrie. Sans oublier Rhaedor, comme tu dois t’en douter. Nous serions heureux de tous vous revoir. Cela fait bien longtemps que nous n’avons pas été réunis. »


Les Nohgaris étaient une famille du Sud, tout le monde pouvait en témoigner. Leur fertilité était aussi connue, tant et si bien que leurs derniers rejetons finissaient bien souvent par entrer dans d’autres familles, les autres branches gardant une pureté irréprochable, comme cela pouvait être le cas pour la branche dont été issu Rhaedor. Néanmoins, les Nohgaris avaient toujours gardé une grande affection pour leurs neveux, nièces, cousins, cousines, petits neveux et petites nièces de leurs autres familles. Dès lors, Maesella ne pouvait que nourrir la volonté de les retrouver, d’échanger avec eux.


« Je le pense bien. Doucement, Maesella donna un petit coup de coude à sa cousine. J’espère que tu aimes le poisson, d’ailleurs. Tu ne pourras pas y échapper. C’était il y a bien des années, mais je me souviens qu’un requin s’était retrouvé empêtré dans nos filets, durant le Rêve de Caraxes. Nous étions jeunes, à cette époque. Je n’étais qu’une Prêtresse en voyage, si mes souvenirs sont bons. La Grande Prêtresse se tut. Je pense refuser une telle proposition, si elle se reproduisait en ce jour. Si les Yi-Tiens savent préparer un tel mets, ce n’est guère notre cas. »


Un amusement certain se lisait sur les traits de la Nohgaris. Elle avait vécu bien des Rêves, étant même née au cours de l’un d’entre eux. Les plus singuliers auxquels elle avait pu assister s’étaient déroulés durant ces quelques années où elle avait voyagé dans toute la péninsule valyrienne. Elle n’était qu’une jeune Prêtresse à l’époque, et vivait là son dernier rite avant de pouvoir prêcher comme il se devait. Nombreux étaient les Valyriens et les Valyriennes à ne pouvoir se déplacer dans les grandes villes pour célébrer les Rêves. Dès lors, des cérémonies plus discrètes avaient lieu, afin d’honorer leurs Dieux. Ce Rêve de Caraxes passé lui avait fait cependant tenir le lit un moment, la faute à son estomac qui n’avait guère supporté ce mets étrange. Dès lors se méfiait-elle, en tout amusement, des repas qu’elle prenait en une telle occasion.


« Je ne pense pas que notre confrère dérogerait à une telle idée. remarqua Maesella. Nous en aurons le cœur net bien assez tôt, si tu veux mon avis. Les places pour un tel évènement se vendent fort chères. Sans doute est-ce là le prix de ces trésors qui se trouvent sous les flots. De même que les invitations. La Grande Prêtresse se tut quelques instants, plongeant à nouveau son regard sur les flots, se laissant bercer quelques instants par leurs remous. Comment se portent tes protégés ? La relève est-elle assurée parmi les Enfants de Tyraxes ? »


Les flammes étaient les seules juges de la destinée d’un enfant. Vermax avait demandé à ce qu’elle la serve, de part la naissance qui avait été la sienne. Il y avait cependant un certain nombre de Prêtres et de Prêtresses qui offraient leurs jours assez tardivement dans leur existence à leurs Divinités. Certaines d’entre elles étaient mieux loties que d’autres, à ce sujet. Pour ce qui était des plus jeunes, il fallait leur inculquer bien des choses, bien des savoirs avant qu’ils ne soient prêts à poursuivre leur destinée. La question de leur avenir ne pouvait donc qu’avoir une importance certaine.





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Maerys Qohraenos
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Prêtresse

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A l’aube d’un rêve Maerys Qohraenos & Maesella Nohgaris

Mhysa Faer & Année 1066, mois 9
« Il est vrai, il est vrai ma chère cousine. »  Répondit chaleureusement la prêtresse de Tyraxes. Elle avait du coin de l’œil, par réflexe, surveillé le bâton de marche de sa cousine. Elle savait Maesella ferait attention à sa jambe boiteuse et à ne pas lui faire perdre son équilibre. Malgré tout, la Grande Prêtresse de Tyraxes gardait des jours qui avaient suivi l’accident une certaine prudence.  « Il faut croire que Bellarion ne souhaite pas encore me voir à ses côtés. Peut-être qu’il me trouve trop peu à son goût. » souffla en rigolant la Grande Prêtresse de Tyraxès. Elle savait que sa vie aurait pu être différente si lors de son accident elle n’avait pas déjà été prêtresse. Sa boiterie aurait pu être source de moqueries et de ricanements mais avec son nom il fallait croire que personne n’avait osé. Alors elle avait toujours fait en sorte de prendre sous son aile protectrice ceux qui en avaient besoin, quelques personnes handicapées et ce jusqu’à ce qu’ils décident eux-mêmes de quitter les murs réconfortants du Temple de la onzième flamme.

« Je comprends et j’espère que leurs prières seront entendues. Mais malgré toux mes vœux, je sais que la mer peut devenir capricieuse et même avec les annonces du Grand Prêtre, nos hommes devront apprendre avec ses paroles parfois bien sibyllines. » fit alors la prêtresse qui connaissait bien la mer pour avoir grandit près d’elle. Maerys était une fille de la mer, elle avait appris à lire sa mouvance et à s’en méfier lorsque cela était nécessaire. C’était un peu contradictoire mais elle aimait autant les flots déchainés que les flammes crépitantes. Deux entités qui s’opposaient et qui pourtant se ressemblaient terriblement. Et la mer comme le feu étaient semblables aux femmes Valyrienne, Maerys ne cessait de l’observer. Toutes aussi redoutables que belles qu’elles soient du Sud ou du Nord. Parce que si au Sud, les femmes étaient plus tenues par le poids de la tradition de garder le sang pur de leur famille, une fille de dragon était une fille de dragon et face aux dangers, lorsqu’il s’agit de protéger les siens, une femme du Sud pouvait se montrer aussi dangereuse qu’une femme venue du Nord qui avait grandi dans une plus grande liberté. « Cela est plus que probable » souffla la fille d’Elyria. Et un petit sourire se dessina sur ses lèvres. « Ma famille se porte bien. Je ne doute pas de croiser d’ici peu ma nièce Elaenys ainsi que ma petite-nièce Daelys, toutes deux servent Vermithor et Meraxes après tout. Je dois te dire que je ne sais comment mes retrouvailles avec Daelys vont se passer. Nous verrons peut-être sa sœur Maera, si elle n’a pas été retenue par des affaires au sein de la guilde. Taedar et Maegor m’ont déjà informé qu’ils devaient venir. J’espère que mon neveu se porte toujours aussi bien et que son entente avec son dragon n’a pas décliné. Je prie chaque jour pour lui. Quant à Lucaedor, il est resté au Sanctuaire pour gérer les affaires de la famille. » répondit la Grande-Prêtresse qui gardait toujours un lien très fort à chacun des membres de sa famille y compris Daelys malgré la méfiance qui régnait entre les deux femmes. « Je ne doute pas que Taedar sera ravi de te voir. Je me demande d’ailleurs si un jour il laissera sa place au Sénat. »

La Grande Prêtresse de Tyraxes avait abordé les événements qui pouvaient avoir lieu durant le rêve de Caraxès et notamment le banquet. Un moment que la femme adorait pour cette communion si particulière entre tous les enfants d’Arrax. La Qorhaenos rigola face aux souvenirs que lui rappelait sa cousine. Elle se souvenait très bien de ce fameux requin qui s’était pris dans leur filet lorsqu’elle avait participé au rêve de Caraxès dans leur jeunesse. « Oh mais tu n’auras pas le choix, ma chère cousine. Si tel est la volonté de Caraxès, ni toi ni moi ne pourront y échapper. » fit Grande Prêtresse en riant. Mais elle rejoignait bien volontiers sa cousine sur le fait que personne ici ce savait réellement cuisiner le requin. La suite de la conversation arriva sur le sujet qui intéressait presque le plus la Grande Prêtresse. La chasse au trésor, c’était l’une des attractions du rêve de Caraxès. Et la Qorhaenos écouta avec amusement les paroles de sa cousine. Maerys suivit du regard les prunelles de la Grande Prêtresse de Vermax. Maerys aimait la mer et elle lui manquait un peu. Elle essayait de revenir autant qu’elle le pouvait à Elyria mais cela n’était guère souvent. C’était une chose qu’elle avait accepté tout comme le fait que le Temple soit plus sa famille que celle du sang. Un choix que certains parmi les Qorhaenos lui reprochait et en particulier sa petite-nièce, tout aussi prêtresse qu’elle pourtant. Mais elle était encore jeune contrairement à Maerys, elle finirait sûrement par comprendre. Un choix que d’autres jeunes femmes et jeunes hommes avaient fait. Alors naturellement, les deux femmes en vinrent à discuter de leur protéger. « Oh je dois dire que je ne l’ai pas forcément trouvé là où je l’aurai attendu. » souffla la Grande Prêtresse. « Mais je dois dire que lune de mes novices est très prometteuse. Elle ne sera pas seule le temps de mon absence, mais elle a la charge de réveiller le temple et d’accompagner notre mage dans ses différentes tâches. » Maerys marqua une pause avant de reprendre. « Je ne saurais comment dire, mais je sens que notre petite Eraenys a cueilli le cœur de Tyraxes. Elle me succèdera peut-être à la tête du temple ou à celle qui prendra ma succession. » reprit la femme qui replaça une mèche de ses cheveux comme il le fallait.   Et toi, dis m’en plus sur tes protégés ? Vermax aurait-elle des préférences ? » Maerys était curieuse de connaître la réponse de la Nogharis. Curieuse de savoir qui prendrait la suite de sa cousine même si elle l’espérait de tout son cœur que cela soit le plus tard possible.

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A l’aube d’un Rêve.Maerys Qohraenos et Maesella Nohgaris.

Mhysa Faer & An 1066, fin du mois 9.

Au cours de son enfance, Maesella s’était rendue plusieurs fois auprès des Qohraenos. Il fallait resserrer les liens entre leurs deux familles, permettre à des enfants si semblables, mais si différents à la fois, de se rencontrer. Au-delà de ces dispositions mues par de simples volontés d’alliances, la Grande Prêtresse de Vermax avait gardé de doux souvenirs de ces voyages dans le Nord de Valyria. C’était par ailleurs à Elyria que l’enfant qu’elle était alors avait vu la mer pour la première fois. Les douces années de l’enfance passées, c’était en tant que Prêtresse de Vermax que Maesella avait retrouvé la ville et sa famille qui y vivaient. Son rang l’empêchait cependant désormais de voyager à sa guise. Du moins devait-elle le faire pour des raisons bien précises, avec les égards dus à son rang. Dès lors, ces quelques instants volés avec sa cousine n’en devenaient que plus précieux.


« Il a bien tort, pour ce dernier point. rétorqua Maesella, amusée. Mais je ne m’en plaindrai pas. Nous avons encore fort à faire avant que je n’accepte d’assister à tes funérailles, ma chère cousine. »


En compétition, les deux femmes l’avaient été. Des années durant, dans les faits.Fort était de constater que la foi avait toujours été le terrain d’affrontement favori des Nohgaris et de ceux qui descendaient de leur lignée. Seuls les drames avaient réussi à retisser les liens qu’elles avaient brisés. Dès lors, Maerys avait toujours été comme une sorte de repère, une cime à dépasser dans certains cas. Qui plus est, rares étaient les lignées à pouvoir s’enorgueillir d’avoir mis au monde deux Grandes Prêtresses dans la même génération. De Balerion, Maesella ne connaissait que trop bien le souffle. Pour toutes ces raisons la Fille de Vermax préférait savoir Maerys loin de lui.


« C’est là le propre de Caraxes. commenta la Nohgaris, son regard glycine se portant à nouveau sur les flots tous proches. Fort heureusement, nos hommes sont vaillants. La bataille de Mhysa Faer en est la preuve la plus éclatante. Ils sauront se montrer à la hauteur de Ses attentes et déjouer Ses desseins les plus sombres qu’importe les circonstances, je ne saurai en douter. »


Alors que Maerys lui exposait l’état de sa propre famille, Maesella hocha doucement la tête. C’était là ce qu’elle s’attendait à entendre. Une famille bien portante, porteuse elle aussi de nombreux membres. Les Nohgaris ne manqueraient pas de les accueillir comme il se devait, lorsque des retrouvailles auraient lieu. Car elles auraient lieu, la Grande Prêtresse s’en faisait la promesse. Sans doute n’y aurait-il pas de demeure assez grande pour tous et toutes les abriter. Le Foyer aurait été plus approprié pour une telle rencontre. Jamais ses portes n’étaient closes à ceux et celles qui portaient un sang semblable ou proche du sien. Plus encore après la fin de la guerre, où Naela avait ressenti un besoin plus grand encore d’être entourée. Un sentiment que sa plus jeune sœur partageait volontiers.


« Voilà de bien bonnes nouvelles. Il me tarde de les retrouver, tous et toutes. Maesella esquissa un nouveau sourire. Naela nourrit toujours l’espoir de convier certains des vôtres jusqu’à notre demeure, à Valyria. Sans doute proposera-t-elle à nouveau l’idée, lorsque l’occasion se présentera. Taedar et Maegor seraient bien mal avisés de lui refuser une telle invitation, au vu de leur présence régulière au Sénat. La Grande Prêtresse se tut quelques instants. Il me faudra te présenter Visenya, également. Tu verras, elle a fort grandi depuis la dernière fois que vous vous êtes croisées, elle et toi. Il me reste bien des choses à lui apprendre, mais elle est d’ores et déjà une novice disciplinée. »


Rhaedor lui reprochait souvent la rigueur qu’elle imposait à leur nièce. Une rigueur semblable à celle qui gouvernait les autres novices. Ni le nom, ni le sang, ni la parenté de Visenya ne devait lui donner davantage quelconque entre les murs de la demeure de Vermax. Et pourtant, comme la jeune fille pouvait lui ressembler, à cette sœur aînée que Maesella avait tant chérie. Les pensées de la Nohgaris auraient pu divaguer davantage, tant ses remords pouvaient être encore grands au sujet de la disparition de son aînée. Les propos de Maerys avaient cependant rapidement eu raison des remous de son âme.


« Daelys te cause encore du mauvais sang, ma cousine ? s’enquit doucement Maesella, à voix basse. Je pensais que la quiétude du Temple de Meraxes aurait suffit à apaiser certaines des idées qu’elle avait pu nourrir à ton encontre. »


Si leur dernière rencontre lui semblait lointaine, il n’en allait pas de même pour les bruissements de plume sur les parchemins. Leurs conversation et leurs états d’âme pouvaient, dès lors, s’écouler de nombreuses feuilles durant. Dès lors, le cas de Daelys n’était en rien inconnu à la Fille de Vermax. Si elle ne connaissait point les détails de la situation en question, au moins savait-elle que Maerys nourrissait quelques frissons et inquiétudes à ce sujet. La Fille de Tyraxes sembla cependant préférer éloigner ses doutes, leur préférant un rappel sur ce banquet qui avait mis sa cousine dans une bien mauvaise posture. Aussi, Maesella la laissa faire, son regard se posant sur les reflets de la voûte nuageuse qui semblait s’imprimer sur les flots tous proches. Au crépuscule, ce spectacle devait prendre une toute autre ampleur.


« Les plus belles choses sont souvent dissimulées par un épais brouillard. remarqua Maesella, cessant son observation des flots. Si cette petite Eraenys est si prometteuse, il me faudra la rencontrer et l’encourager. La Grande Prêtresse tut, affichant un sourire amusée. N’y vois pas une volonté de l’accueillir dans la demeure de la Voyageuse. Si elle y est bien sûr la bienvenue, je ne doute pas que Tyraxes a fait un bon choix en réclamant cet enfant pour la servir. Tout juste pourrais-je l’encourager dans cette voie qui est la sienne. Nous ne manquons jamais de novices. Il convient cependant de renforcer leur foi autant que possible. »


Les novices se devaient de découvrir le monde qui les entouraient. Plus encore dans le cas des Enfants de Vermax. Maesella en gardait des souvenirs émus, de cette période où elle avait parcouru Valyria. Allant de ville en ville, de demeure en demeure. Qu’importe le temps pluvieux de l’automne ou les tâches qu’elle avait du accomplir. Des vendanges à la vente de citrouilles ou de masques sur les marchés, Vermax avait été témoin de son dévouement dans toutes les domaines la concernant. Et que dire de toutes ces rencontres ? De ce jeune Mestre Andal qui l’avait accompagné quelques semaines dans ses pérégrinations ou encore de ce Mage qui se rêvait déjà Magister, qu’elle avait rencontré sur ce navire, à Mhysa Faer et qui avait soigné son mal de mer ? Pour toutes ces raisons, la Nohgaris ne pouvait que pousser novices et Prêtres à se rencontrer. Leurs clergés n’en ressortiraient que fortifiés.


« Vermax semble se contenter de moi pour le moment. commenta Maesella, se laissant aller à un léger rire. Mon conclave est cependant composé de fort bon éléments. Voir l’un d’entre eux, ou l’une d’entre elles, me succéder ne me semblerait guère étonnant. Quant aux novices, je me félicite de savoir qu’ils viennent encore et toujours de tous horizons. Rends-toi compte, nos Dieux sont capables d’entre dans les cœurs de personnes qui ne sont pourtant pas nées sous leurs yeux. »


S’il y avait bien une Divinité qui accueillait tout un chacun sous son toit, cela ne pouvait être que Vermax. Aussi, comment Maesella aurait-elle voir d’un mauvais œil que d’autres se découvrent une foi pour celle qu’elle considérait comme son autre Mère ? Si les portes du noviciat et de la prêtrise ne pouvaient leur être ouvertes, pour certaines raisons, ils n’en allaient pas de même pour les offices. Ils étaient une partie intégrante du Temple de Vermax. Une composante importante que Prêtres et novices se devaient de respecter et de prendre en considération.





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A l’aube d’un rêve Maerys Qohraenos & Maesella Nohgaris

Mhysa Faer & Année 1066, mois 9
Maerys rigola de bon cœur en entendant les paroles de sa cousine. Elle n’avait pas tort, elle n’était pas prête pour rejoindre le dieu de la mort en personne. Elle avait, comme venait de le dire la Grande Prêtresse de Vermax encore beaucoup de choses à faire. Elle devait guider les novices et les prêtresses et prêtres qui servaient le temple de Tyraxès à ses côtés. Et puis il y avait aussi cette mage qui servait la Déesse. La magicienne avait pour lourde tâche d’allumer le feu sacré et d’aider la Grande Prêtresse dans ses offices. « Le propre de tous les nos Dieux tu veux dire, ma chère Maesella. » ajouta avec un fin sourire la fille de Tyraxes. Oui tous les enfants d’Arrax parlaient souvent à leur représentant avec des paroles sibyllines et c’était aussi cela qui faisait la réputation des Grandes Prêtresses et des Grands Prêtres car eux seuls arrivaient parfois avec une certaine justesse à comprendre ce qu’ils avaient voulus dire aux Valyriennes et Valyriens. « Mhysa Faer fut une éclatante victoire mais à quel prix. Nous savons toutes les deux que nous y avons laisser des enfants. Combien sont partis et combien sont revenus. La guerre est parfois une nécessité mais j’aurais préféré que nous l’évitions. » ajouta en dardant sur sa cousine un regard empli de mélancolie. Elle aurait tant aimé l'éviter, comment pouvait-il en être autrement. Tout comme sa sainte patronne, Maerys était une pacifiste dans l’âme même si elle n’avait pas boudé son plaisir de voir ses ennemis partir en un épais brouillard de fumée. Réduits en cendres par les puissants dragons de Valyria. Au cœur de son temple, a flamme n’avait cessé de brûlée de l’aube au crépuscule comme pour montrer le chemin du retour à tous ces valeureux combattants. « J’admire ta confiance, chère cousine. Je suis plus méfiante dès lors que l’un de nos dieux joue avec nous. » Parce qu’après tout, tout ceci n’était au fond qu’un immense jeu et elle savait ô combien face à eux, les pauvres mortels qu’ils étaient ne faisaient pas le poids. Mais la Grande Prêtresse de Tyraxès n’ajouta rien de plus à ce sujet. Elle savait que tout comme elle, Maesella avait dû faire face à Balerion plus d’une fois. Son visage ne leur était pas inconnu. Et c’était toujours lorsqu’elle repensait à ses êtres chers disparus qu’elle comprenait pourquoi son frère Taedar redoutait toujours l’équinoxe d’Automne, ce jour où la nuit était égale au jour et l’où on basculait dans l’hiver. Et chaque année, elle refaisait le même exercice. Elle couchait à la plume, sur un parchemin de la meilleure qualité qui soit, quelques mots pour rassurer ce frère si superstitieux, pour lui rappeler que même au temple, elle gardait veillait sur les siens.

Et en parlant des siens, elle en donna des nouvelles à la fille de Vermax qui comme toujours prenait des nouvelles. On ne pouvait pas dire que les Nohgaris et Qohraenos n’étaient pas proches. Malgré leur rivalité, les deux femmes étaient la preuve vivante de ce lien indéfectible qui existait entre les deux familles. Si les Nohgaris vivaient plus dans le centre de Valyria et les Qohraenos dans le Nord, il ne se passait pas un mois, un rêve sans que nouvelles ne soient données. Alors Maerys aussi attendit fiévreuse de savoir comment se portait les Nohgaris, surotut après le terrible Effondrement. « J’ai grande hâte de revoir la petite Visenya. Je ne doute pas qu’elle fera une excellente prêtresse si Vermax le veut. Quant à mon frère et à mon neveu, je gage qu’ils ne déclineront point l’invitation de Naema. Ou bien ils devront en subir les conséquences et mon ire. » répliqua très sérieusement la fille de Tyraxès. Quant à sa petite-nièce, c'était un sujet bien plus délicat à aborder. Pourtant elle ne saurait l’éviter. « Daelys est ambitieuse, un peu trop à mon goût. Elle est forte et est encore trop jeune pour comprendre nos agissements même si elle grandit. Elle me reproche toujours d’être restée auprès de Tyraxès au lieu de revenir au Sanctuaire lorsque je perdais mes enfants. Et je sais que pour la mort d’Aegor, elle men tient encore rigueur. Le pauvre petit était si jeune… » A dire vrai, elle s’en voulait aussi. Elle aurait dû intercéder auprès de son frère et de son neveu pour qu’il ne participe pas à la guerre. Mais c’était un honneur et son petit-neveu avait l’air de vouloir en faire partie, de ces volontaires, elle l’avait lu dans ses yeux lorsqu’il lui avait rendu visite. Une visite qu’elle avait passé sous silence pour ne pas ajouter de peine au chagrin qui enveloppait déjà sa famille.

Le reste de la conversation se fit plus légère et le visage de la Grande Prêtresse se para à nouveau du masque de la joie lorsqu’il fut question de sa petite protégée au temple. « J’ai toute confiance en toi, Maesella. Et de toute façon je crois bien que Tyraxès peut se montrer bien possessive lorsqu’il s’agit de ses enfants et ne les confiera pas si facilement à une autre. Mais un court séjour auprès de toi ne peut que faire le plus grand bien à ma petite Eraenys. » fit la femme d’un certain âge avec le ton bienveillant des grands-mères. « Vermax ne peut plus se passer de toi, Maesella. Elle veut te garder jalousement auprès d’elle t’elle une fervente servante de Meleys face à son amante. » ajouta la Qohraenos en laissant s’échapper un petit rire amusé. « Mais je suis heureuse de savoir que ton conclave comporte des prêtres et des prêtresses qui pourront se montrer digne de te succéder. Le plus tard possible toutefois sera le mieux. Tu me pardonneras, mais je ne souhaite guère assister à tes funérailles d’ici peu, enfin je ne le souhaite pas tout court serait plus juste. » reprit la fille du Nord après un léger silence en méditation. Elle aimait trop sa cousine pour accepter de la voir partir en premier. « Je crois que Tyraxès est moins encline à accepter trop près d’elle les hommes et les femmes venus d’ailleurs. Elle se montre plus méfiante. Et je crois bien que parfois elle me fait doucement payer mes initiatives en se refusant à ma lecture des flammes. Elle reste muette comme si Balerion venait de l’appeler à ses côtés. » fit enfin la dame de la Onzième Flamme.

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A l’aube d’un Rêve.Maerys Qohraenos et Maesella Nohgaris.

Mhysa Faer & An 1066, fin du mois 9.


Le sourire de Maesella se teinta d’une certaine mélancolie, alors que sa cousine mentionnait les conséquences de Mhysa Faer. Il y avait bien des choses que leurs grimoires ou la scolastique ne pouvaient leur apprendre. La perte de leurs proches ou d’une partie de leur clergé en faisait partie. La Fille de Vermax avait perdu un frère, durant les combats. Une perte dont elle ne se remettrait sans doute jamais réellement, qui lui gonflait encore le cœur. Elle aussi, aurait préféré éviter une telle guerre. Et ce, pour bien des raisons. Le commerce ne se portait jamais aussi mal qu’en de telles circonstances. Les navires ne pouvaient quitter les ports, les marchands ne pouvaient voyager sans craindre d’être pris entre deux feux. L’argent partait dans les combats, pour armer leurs soldats, pour assurer leur subsistance. Une réalité que Maesella avait suivi, au jour le jour.


« Je ne peux que croire que Vermax a été heureuse de la fin des combats. Nous pouvons enfin aller et venir comme nous le souhaitions, comme il y a de cela quatre années. Puisse cette paix persister, à présent que la Harpie est à terre. Nous en avons tous et toutes besoin. Nous ne pouvons reconstruire Valyria sur du sable. Il nous faut des fondations solides, si nous voulons nous élever davantage. »


Les Valyriens étaient un Peuple béni des Dieux. Maesella n’avait jamais douté de ce fait. Les Divinités leur avaient offert le feu des Dragons, ainsi qu’une manière de le dompter. Ils leur avaient également offert la Magie, ainsi que des visions afin de leur confier certaines bribes de leur avenir. Il n’en restait pas moins que les Dieux les avaient quelque peu façonnés à leur image. Dès lors souffraient-ils de quelques passions, à la manière de ce que les Mortels pouvaient ressentir. Jalousie, colère, amour n’étaient que des points communs que les Valyriens et les Valyriennes avaient avec ceux et celles qui leur avaient tout offert. Dès lors, Maesella leur faisait confiance, tout comme elle pouvait les craindre.


« Les Dieux sont comme les Hommes, ma chère cousine. répliqua doucement Maesella. Je chéris Vermax comme je peux chérir ma mère, je la crains comme je pouvais craindre les colères de feue ma mère. La Grande Prêtresse esquissa un sourire. A la nuance près que ma chère ne pouvait nous mettre à l’épreuve comme nos Divinités sont si friandes de le faire. »


Petite. A ses yeux, Maesella était encore une enfant. Seize ans c’étaient pourtant déjà écoulés, depuis sa naissance et la disparition de Maegelle. A son souvenir, les larmes embuaient encore si aisément le regard glycine de Maesella. Pourtant garda-t-elle contenance, à cet instant. Elle ne pouvait être attristée, alors qu’un Rêve approchait. Maegelle ne l’aurait pas accepté. Les Rêves n’étaient en aucun cas des périodes propres à une quelconque sorte de langueur. Visenya avait tenu à faire le déplacement, malgré son jeune âge. Rhaedor aurait pu lui répliquer qu’elle-même parcourait déjà Valyria, alors qu’elle n’était guère plus âgée. Le Mage était cependant absent, laissant Maesella dans ses propres pensées, à ce sujet. Toujours est-il que sa nièce avait fait partie du voyage. Il n’était jamais trop tôt pour les novices ne se mêler aux autres clergés.


« Vermax lui a confié bien des talents. Visenya est encore jeune, cependant. Son voyage initiatique devra attendre encore un peu, bien qu’il lui tarde de le débuter. Maesella se tut, se plongeant quelques instants dans ses pensées. L’invitation te concerne aussi, d’ailleurs, bien que je pense que Naela saura se contenter de la présence de Taedar et Maegor pour le moment. »


Maesella avait esquissé un sourire, en prononçant ces quelques mots. Si Naela n’était plus leur matriarche de manière effective, elle n’en restée par moins une âme des plus affairée. Sa fille lui laissait volontiers la charge de la bonne tenue de leur Foyer. Les choses étaient mieux ainsi. Ainsi, Naela ne songeait pas à la douleur qu’elle endurait depuis la mort de son époux. Prendre soin du reste de leur famille, au sens réduit comme dans un sens plus large, faisait le plus grand bien à la veuve.


« Maerys… souffla sa cousine, posant délicatement sa main sur son épaule. Tu as fait ce que tu pensais être le plus juste, à cette époque. J’ai moi-même fait un choix semblable au tien, en d’autres circonstances. La Grande Prêtresse tut quelques instants, l’air grave. Il en va de même pour Aegor. Il n’a pas été le seul à faire un tel choix. Je suis certaine qu’il l’a fait en connaissance de cause, qui plus est. Comme Rhaegel a pu le faire. Comme Gaerion l’a fait également. La Harpie a été fort cruelle de le saisir entre ses serres. Tu n’es cependant en rien responsable de cela. Je prierai pour que Daelys le comprenne, un jour. Il y a des choses qui ne dépendent pas de nous. Nous ne sommes là que pour accompagner les Mortels dans les choix qu’ils font d’eux-mêmes. »


La Grande Prêtresse aussi avait du serrer les dents, à ce sujet. En partant combattre, Rhaegel avait laissé derrière lui une épouse enceinte de leur deuxième enfant. Malgré ses ressentiments, Maesella lui avait accordé sa bénédiction. Comme à tant d’autres. Jeunes ou plus âgés, ces hommes étaient en pleine possession de leurs esprits. Dès lors ne pouvait-elle que saluer leur sacrifice, tout en priant pour leur retour du haut de son Temple. Si Daelys devait déverser son venin sur quelqu’un, seuls les Ghiscaris étaient à prendre pour cible.


« Eraenys et les autres novices qui pourraient vouloir l’accompagner seront les bienvenus au Temple de Vermax. assura Maesella, en hochant doucement la tête. Nous avons coutume de dire qu’un homme ou une femme ne voyage jamais assez au cours de son existence ! »


Maesella elle-même avait grandement profité de cet adage. Elle avait sans doute visité tous les Temples principaux de leur péninsule, demandant l’hospitalité au nom de Vermax. La jeune femme qu’elle était alors proposait son aide au clergé dont il était question, avant de repartir quelques jours plus tard, reprenant sa marche. Les plus petits temples agissaient de même, trop heureux d’avoir des bras supplémentaires. Dès lors, il semblait naturel pour Maesella d’accueillir des novices, ou encore des membres de d’autres clergés, dans la demeure de Vermax.


« Puisse Balerion entendre tes mots, Maerys. Je ne l’ai que trop croisé au cours de mon existence et j’espère qu’il ne s’attardera pas de trop à mes côtés. Je prierai pour qu’il en soit de même avec toi, bien que nous ne pourrons l’empêcher de nous approcher indéfiniment, hélas. »


La Nohgaris fronça les sourcils, alors que sa cousine lui faisait l’aveu de son manque de visions. Voilà qui était un fait étonnant. Tout comme elle, Maerys avait une longue expérience, à ce sujet. Elles lisaient toutes les deux les flammes depuis des dizaines d’années. Si le sang de Maerys n’était pas aussi pur que le sien, elle compensait ce fait par une pratique plus parcimonieuse. Plus fine également. Maesella n’avait guère ce problème. Rhaedor non plus, qui est plus. La Fille de Vermax le pensait même plus doué qu’elle, à ce sujet. Les propos de Maerys restaient cependant alarmants. Sa cousine ne pouvait que les prendre en considération.

« Tes mots ne peuvent que m’inquiéter, ma cousine. avoua Maesella, à voix basse. Depuis combien de temps les flammes restent muettes à tes oreilles ? Depuis combien de temps ne dessinent-elles plus rien pour toi ? »


Maesella ne voulait pas croire que les flétrissures du temps étaient à l’origine du problème dont sa cousine lui avait fait part. Maerys était encore en pleine possession de ses esprits, la Grande Prêtresse de Vermax n’avait aucun doute à ce sujet. Que pouvait-il bien se passer ? Était-il possible de saboter un tel sortilège ? Rhaedor aurait sans aucun doute un avis sur cette question. Mais avant d’évoquer cette possibilité, la Nohgaris voulait entendre les réponses à ses questions, si Maerys acceptait à nouveau de se confier à elle.




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Maerys Qohraenos
Maerys Qohraenos
Prêtresse

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A l’aube d’un rêve Maerys Qohraenos & Maesella Nohgaris
Mhysa Faer & Année 1066, mois 9
Maerys savait pertinemment que ses propos n’étaient pas des plus gaies. Mais elle n’avait pu s’empêcher de rappeler ô combien la guerre et surtout la bataille de Mysha Faer avait été cruelle avec tous. Et la Grande Prêtresse de Tyraxès savait aussi très bien que sa cousine avait perdu des êtres chers lors de la guerre contre Ghis autant qu’elle en avait perdu. Mais désormais, il fallait aussi aller de l’avant et Maesella le montrait bien. Vermax et ses enfants devient effectivement être soulager de voir la fin de cette guerre. La paix était bien plus propice au commerce et aux voyages que la guerre c’était un fait irréfutable. Quant aux fondations et à l’élévation de Valyria, Maerys ne put que laisser un fin sourire se dessiner sur sa lèvre. « Des fondations qu’il nous faut consolider au plus vite. Mais je ne doute pas que Valyria en sera capable. L’enfants des dieux sont assez fort pour cela. Mais il faut aussi du temps et j’espère que nous le prendrons tous. Mais je sais aussi que Tyraxès s’est réjoui de notre victoire. » De cela, la Grande Prêtresse en était certaine. La Qohraenos connaissait sa divinité presque par cœur et elle savait reconnaître quand cette dernière appréciait les événements qui se déroulaient à Valyria. Tyraxès regardait toujours tout cela d’u regard bienveillant mais aussi très stricte et elle savait montrer son mécontentement à celle qui devait transmettre ces paroles.

Maerys avait souri en entendant les paroles de sa cousine au sujet des dieux. Alors que la Qohraenos avait fait part de ses craintes face aux divinités de Valyria et à leur fâcheuse tendance à vouloir jouer avec les mortels qu’ils étaient tous, Maesella semblait bien plus confiante. Sa cousine comparait bien volontiers sa relation qui l’unissait à Vermax à celle qui l’avait liée jusqu’à la mort à sa mère. Maerys s’approcha alors de sa cousine et prit ses mains dans la sienne. « Je sais bien que les Dieux sont comme les Hommes. Ou plus exactement les Hommes sont à l’image des Dieux qui les ont faits. Et c’est bien parce que Dieux et Hommes sont semblables à bien des égards que je me méfie toujours autant, au moins un peu, tant des Hommes que des Dieux. Ce n’est pas les désavoué que de reconnaître leur caractère joueur et taquin. La méfiance est parfois maîtresse de sagesse lorsqu’elle pousse à la prudence. C’est parce que Valyria n’a pas une confiance aveugle envers ses voisins qu’elle saura rester maîtresse de ses frontières. Être méfiant à même du bon sur les champs de bataille. » ainsi avait parlé celle qui servait depuis tant d’année déjà Tyraxès. Et puis elle lâcha sa prise et fi quelques pas laissant son regard se porter à nouveau vers les flots. Leurs esprits les menèrent bientôt toutes deux vers le passé et vers leur famille. Maerys exprima son impatience à l’idée de revoir les membres de sa famille côté Nohgaris. Elle songeait surtout à la jeune Visenya. Les dernières paroles de sa cousine au sujet de l’invitation de Naela firent rire la Grande Prêtresse de Tyraxès. « Je n’y manquerais pas ma chère cousine, sois en certaine. Je gage que je ferai tout mon possible pour accompagner mon frère et mon neveu. » répondit avec un franc sourire la Dame d’Elyria.

Un sourire que la Dame perdit à l’évocation de sa petite-nièce. Si Maerys était connue pour être proche des différents membres de sa famille, Daelys était en quelque sorte une exception. Si la Grande-Prêtresse de Tyraxès aimait cette dernière comme le reste des enfants de Maegor, la mort de son frère lors de la guerre contre Gish avait éloignée les deux femmes. Les paroles de sa cousine touchaient et réconfortait un peu la native de l’île forteresse. « Je sais tout ce que tu me dis. Mais je ne peux m’empêcher de penser qu’elle a un peu raison. Mon devoir est aussi de protéger les miens et j’aurai peut-être dû le retenir, le dissuader. Pourtant, lorsque je regarde les flammes du temple, j’ai l’impression que Tyraxès me souffle que j’aie eu raison de le laisser partir. Un bras de plus pour protéger Valyria et peut-être que cette perte changera Daelys et la mènera sur une voie qui nous est à toutes les deux encore inconnue mais voulu par les Dieux. » Maerys laissa passer un silence avant de reprendre. « La Harpie payera un jour tous ces morts, Maesella. » Le timbre de la Grande Prêtresse était à la fois calme et tranchant comme si ces quelques paroles trancheraient les ennemis de Valyria comme tombe un couperet. Une sentence qu’elle appliquerait elle-même s’il le fallait. Mais l’heure n’était pas aux représailles ou au déversement des feux sacrés. Non, l’heure serait bientôt à la fête car le Rêve de Caraxès devait commencer et ce fut bien les autres rêves passés et la gestion des Temples qui devinrent les sujets principaux des deux dames. Ainsi Maesella Nohgaris affirma que la jeune Eraenys mais aussi les autres novices du temple de Tyraxès seraient les bienvenues au Temple de Vermax s’ils le voulaient. Un voyage que la Qohraenos faciliterait.

« Le plus tard sera le mieux Maesella, le plus tard sera le mieux. Mais tu as raison, n jour viendra où ne devront accepter de regarder une dernière fois en face Balerion. Il nous a pris beaucoup mais ainsi est la vie. Nous ne pouvons qu’accepter. » fit la dame en guise de réponse aux paroles de son amie et cousine. Les deux femmes avaient tellement croisé la route du dieu de la mort qu’elles commençaient à bien le connaître. Mais lorsqu’il venait pour soi, c’était encore différent. Mais là n’était pas encore le sujet le plus inquiétant de la conversation entre les deux Grandes Prêtresses. Non, le plus préoccupant était que Tyraxès semblait rester muette aux lectures de flammes de celle qui était pourtant sa voix. « Je dirais que cela fait deux mois qu’elle se fait plus discrète. Mais plus le Rêve de Caraxès approchait et plus elle restait muette. Je ne sais pas quoi te dire, mais cela n’augure rien de bon. C’est comme si Tyraès voulait me cacher quelque chose, comme si pour la première fois, elle ne voulait pas me donner quelques indications sur ce qu’il va se passer au Rêve de Caraxès. Peut-être préfère-t-elle rester dans l’ombre pour ne pas éclipser Caraxès. Ou bien est-ce les prochaines élections de la Lumière de Sagesse qui approchent qui la rende muette. » reprit la Dame des Qohraenos pour répondre aux interrogations de sa cousine. Elle ne voulait pas l’inquiéter plus que de raison mais elle devait bien reconnaître que le silence soudain de Tyraxès la perturbait elle-aussi grandement.

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A l’aube d’un Rêve.Maerys Qohraenos et Maesella Nohgaris.

Mhysa Faer & An 1066, fin du mois 9.

Bien des courants de pensées avaient toujours animé les différents clergés des Quatorze Flammes. Maesella était bien placée pour le savoir. Au-delà de son rang actuel, son lignage pouvait témoigner du fait que la religion avait toujours été présente dans ses veines. Dès lors, les Nohgaris avaient pour eux une importante bibliothèque, composées de grimoires, de rouleaux et d’autres feuillets, rangés et triés avec la plus grande rigueur et la plus grande des précautions. Aussi, la Fille de Vermax s’était rapidement rendue compte de ces divergences d’opinion. Les Valyriens n’étaient pas pieux dans le sens où les Andals pouvaient l’imaginer. Dans les faits, sans doute étaient-ils davantage superstitieux que croyants. Il ne s’agissait-là en rien d’une insulte. Arrax les avaient sans aucun doute façonné ainsi. Dès lors, Maesella pouvait tout à fait entendre le point de vue de Maerys, sans pour autant le partager. Le Rêve de Caraxes n’était pas propice aux querelles de Flammes.


« Naela sera très heureuse de l’apprendre. Elle n’a de cesse de songer à la guerre, je le crains. Maesella haussa doucement les épaules. Elle est mon aînée et n’a que faire de mes inquiétudes, hélas. Savoir les siens sous son toit ne serait-ce qu’une soirée lui fera le plus grand bien. Depuis… La Nohgaris se reprit. Depuis que Gaerion n’est plus, elle n’est plus la même. Elle a besoin d’un semblant de paix. Je vous remercie, toi et les tiens, de pouvoir lui offrir un tel présent. »


Depuis le retour de Rhaegel, Naela s’était effacée, laissant ses deux enfants prendre la relève quant aux affaires familiales. Alyssa n’avait pu que faire part de ses inquiétudes à sa tante, à ce sujet. Sa nièce avait encore bien des choses à apprendre, des choses dont seule sa mère pouvait l’entretenir, de part sa propre expérience quant à la gestion du Foyer et de d’autres menues choses. Naela avait cependant refusé de reprendre certaines responsabilités qui avaient pourtant été les siennes. Seule la gestion du Foyer lui importait encore. Gaerion était encore partout, l’empêchant de faire son deuil. Dans les lettres qu’il avait laissé, dans les inventaires qu’il avait dressé par le passé, dans les discussions, dans les portraits qui se trouvaient sur les murs de leur demeure. Il lui fallait reprendre pied, et cette rencontre entre deux rameaux de leur famille y serait pour beaucoup.


« Maerys, personne en ce bas monde n’aurait pu retenir Aegor. Pas même toi, je le crains. La destinée est une toile qu’il est fort difficile d’appréhender. Certains arguent même qu’elle n’existe pas, ce qui peut s’entendre. Je ne saurais te donner mon avis sur la question. Tu as cependant été élevée au sein du clergé de Tyraxes, fut un temps. Que peut un jeune homme face à la gloire que promettent Vhagar et Tyraxes ? Que peut un jeune homme face aux propos de ses semblables, aux lois ? Rien, Maerys. Tout comme toi. Ose me dire que tu ne te serais pas lancée dans la bataille corps et âme, si cela t’avais été possible ou demander. La perte d’Aegor a empli les tiens et les miens de tristesse. Personne ne pourra le nier. Personne. Maesella se tut quelques instants, songeuse. Songer que les choses auraient pu être différentes ne fait qu’amplifier une douleur déjà persistante. Daelys le comprendra, un jour ou l’autre. »


Jamais Aegor n’aurait pu échapper aux combats. Son sang noble le prédestinait à la protection de leur péninsule. Durant la guerre, il n’y avait guère que les hommes trop âgés, blessés, malades, trop jeunes ou pratiquant la Magie ou la prêtrise qui étaient restés dans les villes. A cela s’ajoutaient quelques exceptions, bien sûr, notamment les personnes dont l’absence aurait été des plus préjudiciables pour le bon fonctionnement de leur civilisation. Quant bien même Aegor ne serait pas parti dès le commencement des hostilités pour une raison ou pour une autre, la République se serait rappelée à lui bien assez tôt et son sort en aurait été scellé de la même manière.


« Je ne puis en douter. Qui attaque le dragon endormi ne peut que s’attendre à ses flammes en retour. »


De part l’âge qui était le sien, Maesella avait rendu aux flammes bien des proches. Ses propres enfants avaient été les premiers à quitter ce monde avant même de pouvoir le connaître. Puis, il y avait eu ses parents, puis Maegelle, puis son prédécesseur, ainsi que deux de ses héritiers présomptifs avant lui. Et enfin, il y avait eu Gaerion. A chaque fois, la Fille de Vermax avait regardé la Mort en face. A chaque fois. Peut-être était-ce pour cela qu’elle ne parvenait plus à en pleurer ? Que se montrer stoïque devant chacune de ces manifestations ? Balerion viendrait, un jour. Et Maesella l’accueillerait comme on accueillait une vieille connaissance pour entamer un dernier voyage.


« Deux mois... répéta Maesella avec une légère moue. Sais-tu si d’autres Prêtres et Prêtresses de Tyraxes étaient dans un cas semblables au tien ? »


Une telle information ne pouvait être inconnue à une Grande Prêtresse. Qu’une personne n’ait plus de visions pendant un certain temps, cela pouvait s’entendre. Dans les faits, Prêtres, Prêtresses et Mages passaient par là au moins une fois dans leur existence. A force de vivre en compagnie de Rhaedor, Maesella n’avait pu que s’en rendre compte. La fatigue physique pouvait influer sur leur qualité ou leur fréquence, de même que les troubles psychiques. La taille des clergés pouvait justifier que plusieurs personnes se trouvent dans de tels cas. Mais si ce phénomène se révélait plus important encore… La situation serait bien plus inquiétante et mériterait une étude plus approfondie.





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Maerys Qohraenos
Maerys Qohraenos
Prêtresse

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A l’aube d’un rêve Maerys Qohraenos & Maesella Nohgaris
Mhysa Faer & Année 1066, mois 9

« Je ne peux que comprendre Naela. Lors des moments difficiles, nous avons tous besoin de nous sentir entourés. La perte de son époux l’a forcément beaucoup affecté et hélas, tu le sais autant que moi, c’est quelque chose que nous ne pouvons pas vivre à sa place. Je la savais proche de Gaerion et nous ne pouvons que l’inonder de notre amour pour l’aider à surmonter cette épreuve. » et Maerys Qorhaenos en savait quelque chose. Elle avait elle-même perdu son époux et bien-aimé et elle avait dû accepter la dure réalité de l’absence. L’absence, c’était ce qui ressortait le plus de la mort d’un être cher. La mort de Daelar avait profondément marqué la vie de la Grande Prêtresse de Tyraxès. Elle avait beaucoup pleuré devant le corps sans vie de son époux. Elle avait aussi longtemps maudit les mages qui n’avaient pas réussi à le sauver. A dire vrai, à l’époque, la seule personne en provenance du Collège des Mages qu’elle tolérait était la mage Oraya Ennys. Cette mage pyromane était devenue une amie depuis de nombreuses années et la fille du Nord savait que la médecine n’était pas la spécialité de son amie. « Tu n’as pas à nous remercier Maesella. C’est la famille et tu sais bien que nous seront toujours là pour la famille. » ajouta la fille de Tyraxès en secouant doucement la tête comme pour bien faire comprendre à sa cousine que tout cela était parfaitement normal.

Mais si cette vérité était acceptable, celle qui touchait Aegor l’était moins, du moins pour le reste de sa famille. Maerys le savait, il faudrait du temps pour que la blessure aux âmes des siens ne se referme un peu et cesse de faire saigner leur cœur. Pourtant, Maesella marquait un point, la fille de Tyraxès le savait bien. Bien sûr, quant bien même elle aurait tenté de le retenir, elle n’aurait rien pu faire face à la puissance du destin, au regard que portait Valyria sur ses enfants mâles et en âge de porter les armes. Les Quatorze réunis avaient réclamé son secours et finalement son sang pour vaincre la Harpie. Il fallait croire que Shrykos en avait décidé ainsi et ce dès la naissance de l’enfant. « Il ne peut rien. Mais j’aurais préféré que Vhagar et Tyraxès le couvrent de gloire lors du Triomphe. Mais nous ne choisissons pas, je le sais que trop bien. » répondit Maerys, consciente que les paroles de sa cousine n’était que justesse.  Un fin sourire se dessina sur les lèvres de la Grande Prêtresse de Tyraxès bien malgré elle. « Bien évidemment que je me serai lancé dans la bataille si cela m’avait été demandé. Parce que Valyria est tout pour moi et parce que je suis la première des enfants de Tyraxès. » fit d’un ton presque enjoué malgré les circonstance la femme à la jambes boiteuse. Jamais elle ne pourra combattre comme les autres, cet accident l’en avait privé à jamais. « Tu me connais trop bien, ma chère cousine. » ajouta Maerys.

Cette phrase trouva bien échos aux suivantes. Bien évidemment que la Harpie paierait cher les morts de Valyria. Maerys s’en faisait le serment, jamais elle ne pourrait pardonner tous ces morts. Et elle n’entendait pas seulement venger  ses morts mais aussi tous ceux qui étaient tombés et cela faisait beaucoup. Elle n’oublierait personne, ambassadeurs, guerriers, nombreux étaient ceux qui n’étaient pas revenus de la guerre, autant d’âmes qui réclamaient le feu et le sang. Feu et sang, Maerys l’avait vu de nombreuse fois dans les flammes lors des quatre années qui avaient précédées le Triomphe de la République valyrienne. Mais depuis quelque temps, deux mois environs, Tyraxès se refusait à elle et cet aveu fit beaucoup réagir sa cousine. Maesella répéta machinalement les mots de la Qohraenos avant de la questionner sur le reste de son clergé. « J’ai questionné d’autres prêtres et prêtresses. Certains arrivent encore à lire les flammes de Tyraxès , mais certains sont dans la même situation que moi. Tyraxès est capricieuse je le crains. Cela m’inquiète autant que toi, Maesella. Je crains vraiment pour la suite des événements. J’espère que cela n’a rien à voir avec le Rêve de Caraxès ou les élections futures. Quoi qu’il en soit, je te tiendrai au courant si cela persiste au-delà du Rêve et de l’élection de la nouvelle Lumière de Sagesse ou de la réélection d’Arraxios à son poste. » répondit la sœur du Sénateur Qohraenos. « Promets-moi de faire attention à toi, ma chère cousine. Ce silence est peut-être un investissement pour nous tous.  Garde les yeux et les oreilles grandes ouvertes, peut-être que tu en apprendras plus que moi lorsque les valyriens viendront te voir. Je ne peux m’empêcher de penser que le silence de la Déesse ait de mauvais augures… » Maerys laissa ses paroles mourir dans l’air et sur les flots qui tapaient en contre bas. D’un pas sûr, elle reprit un appui sur sa jambe dissidente et posa son regard sur la mer. Elle ferma ensuite les yeux, laissant les embruns battre ses joues et elle pria Tyraxès pour que ses dires ne se révèlent pas être des prédictions.

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A l’aube d’un Rêve.Maerys Qohraenos et Maesella Nohgaris.

Mhysa Faer & An 1066, fin du mois 9.

Machinalement, Maesella hocha la tête alors que les propos de Maerys lui parvenaient. Quant à son regard, il s’était à nouveau posé sur la surface pellucide de l’eau. Une surface doucement mouvante, chantante également. Si la Grande Prêtresse leur préférait bien évidemment les flammes et leurs danses, elle devait avouer que les roulis des vagues avait quelque chose d’apaisant. Ces festivités devaient être bien douloureuses pour sa sœur. C’était là le premier Rêve qu’elle passait sans son frère, leur frère aîné. Un frère qu’elle avait toujours connu, de fait. Sa perte ne s’en faisait que plus présente encore, plus profondément ancrée dans ses chairs telle une profonde engelure. Si Naela faisait en sorte de se montrer souriante, empressée de réunir leur famille, cela ne masquait qu’à peine sa tristesse pour ceux et celles qui la connaissaient réellement. Son deuil ne se ferait pas en quelques mois. Il lui faudrait des années pour accepter la disparition effective de leur aîné. Et Maesella se sentait démunie de la voir ainsi affligée.

« J’aimerai faire plus. avoua finalement Maesella, avec davantage de francise qu’elle ne l’aurait souhaité. Tous les deuils sont différents, hélas. Et toute l’affection du monde ne suffit parfois pas pour panser de telles blessures. »

Maesella parlait en connaissance de cause. Après avoir perdu l’un de ses enfants, et avoir manqué d’y laisser sa propre vie également, Rhaedor et elle-même s’étaient éloignés l’un de l’autre. Ce deuil avait failli les détruire. Qui pouvait savoir à quel point Naela se remettait de ce terrible évènement ? L’entourer était bien sûr une bonne chose, la Fille de Vermax n’en doutait nullement. Cela permettait de créer un glacis protecteur autour d’elle, d’une certaine manière. Hélas, le deuil avait en cela un caractère quinteux et pourrait encore se manifester après une longue période d’accalmie. Pourraient-ils être là, si une telle chose se produisait ?

« Si Vermax t’entendait, je crains qu’elle ne puisse vouloir de toi à ses côtés. répondit alors la Nohgaris, ses traits s’étant faits plus doux. A ce sujet, j’ai entendu dire que notre cousin Baelor avait également fait le déplacement. A l’heure où nous parlons, je ne doute pas du fait qu’il soit  arrivé avec les siens. Hélas, je crains de ne point pouvoir le retrouver, au vu de l’effervescence qui règne à présent en ville. »

Contrairement à Aegor, Rhaegel était revenu. Vivant, entier, prêt à célébrer cette paix enfin retrouvée. A la célébrer en compagnie de ce fils qui lui était né peu de temps après son départ pour combattre. Il était revenu avec ses cousins et son oncle. Seul Gaerion manquait désormais à l’appel. D’une bien horrible manière, les Nohgaris avait eu une chance certaine. La Harpie s’était montrée bien plus affamée envers d’autres lignages. Les Dieux avaient toujours porté un regard particulier sur leur lignée. Le Destin était ainsi fait. Aucun d’entre eux, aucune d’entre elles, ne pouvait lutter contre lui. Une bien cruelle idée, il est vrai. Fataliste, sans aucun doute. Et pourtant, d’une certaine manière, Maesella imaginait qu’Aegor avait eu le choix, à un moment de son existence. Et que c’était ce même choix qui l’avait fait combattre le jour fatidique.

« Après tant d’années, il aurait été étonnant que je ne te connaisse que fort mal. lui fit remarquer la Fille de Vermax. C’est aussi pour cela que je t’enjoins à la prudence. Lire les flammes sans que nous en ayons l’autorisation de nos Divinités ne nous apporte, dans bien des cas, que des maux bien affreux. Il y a des choses qu’il vaut mieux gardées cachées, et nos Divinités le savent aussi bien que nous. Si nous devons apprendre quelque chose, cela sera en temps voulu. La Fille de Vermax se tut à nouveau. Je guetterai tes lettres, sois-en assurée. Mes voyages m’ont appris à faire preuve de prudence en bien des circonstances. Aussi ne puis-je que t’assurer qu’il en sera à nouveau ainsi par les temps qui courent. »

De mauvais augure… Maesella observa quelques instants sa cousine, qui se trouvait désormais face à la mer, les yeux clos. Elle finit par porter son regard sur les flots à son tour, perdant ses prunelles glycines sur les vagues tantôt bleutées, tantôt verdâtres. De mauvais augure. Devait-elle prendre contact avec le clergé de Gaelithox, comme elle l’avait déjà fait par le passé ? Il était vrai qu’elle y avait quelques amis. Cela pouvait s’entendre, comme idée. Mais pour le moment, seul comptait le Rêve de Caraxes. Seul comptait le Dieu des Eaux et ses envoyés. Elles auraient tout le temps de se plonger à nouveau dans les flammes une fois l’écueil des eaux éloigné.





( Gif de andromedagifs. )

HRP:
Maerys Qohraenos
Maerys Qohraenos
Prêtresse

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t655-maerys-qohraenos-a-t
A l’aube d’un rêve Maerys Qohraenos & Maesella Nohgaris
Mhysa Faer & Année 1066, mois 9

Lorsque Balerion rappelait à lui l’un des êtres chers qui entouraient les vivants les deuils étaient toujours difficiles à surmonter. Maerys tout comme Maesella en savaient quelque chose. La Grande Prêtresse de la Douzième flamme et sa cousine de la Onzième flamme avaient toutes deux perdues des enfants en bas âge et Maerys Qohraenos avait vécu la douleur de voir son époux lui être arraché. Une épreuve qu’elle avait pu surmonter en parti grâce à toutes les prêtresses et les prêtres de son temple qui avaient formé un bouclier autour d’elle. Tel était désormais son rôle avec Maesella envers Naela Nohgaris qui venait de perdre son époux et son frère. Là était peut-être la différence entre elle et Maerys. Daelar n’était pour la Grande Prêtresse qu’un cousin là où le lien fraternel unissait la Nohgaris à son défunt amant.  Alors la femme ne pu que hocher de la tête face aux paroles de sa cousine. Elle comprenait parfaitement ses propos. Elle aimerait elle aussi pouvoir faire plus, bien plus pour Naela mais elle savait aussi que malgré tout leur amour, seul le temps fera son affaire.

« Oh mais je ne souhaite point quitter Tyraxès. Nous sommes chacune à notre juste place. Telle fut la volonté des Quatorze et je crois qu’Arrax a fort bien fait les choses. » répondit la Qohraenos. Avec un sourire serein.  Un sourire qui s’affina alors que sa cousine lui parlait de leur cousin Baelor Cellaeron. Maesella craignait alors de ne point le retrouver dans toute cette foule et face à l’effervescence qui commençait à émaner des valyriens qui étaient venus vivre le Rêve de Caraxès. « Je n’étais point au courant qu’il avait fait le déplacement mais cela me surprend guère et je dois dire que j’aurais été fort déçue de ne pas le voir parmi nous tous. Il me faudra le voir avant qu’il ne rejoigne sa demeure après le Rêve de Caraxès. » affirma la Grande Prêtresse. Oui, cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas vu le sénateur et la Qohraenos le regrettait profondément. Elle ne pouvait nier qu’elle était sûrement moins proche de lui que ne pouvait l’être Maesella mais cela n’excusait pas tout. Elle aurait aimé le voir plus souvent au cœur de son temple. Si Maerys ne voulait pas se mêler officiellement de politique, elle avait un peu regretté que ce membre de sa famille ne vienne pas la voir à la veille de ce qui fut un moment des plus importants dans la guerre contre le vieil empire de la Harpie. Elle n’aurait pas manqué de lui prodiguer quelques conseils et de le témoigner toute l’affection qu’elle réservait au membre de sa famille aussi éloigné fusse-t-il.

Maerys Qohraenos réussi à peine à contenir un petit rire face à la remarque de Maesella. Oui, la grande Prêtresse de Vermax connaissait bien sa cousine et cela aurait été fort fâcheux que cela ne soit pas le cas alors que cela faisait des années et des années qu’elles se côtoyaient tant enfant qu’en tant que prêtresse puis Grande Prêtresse. Avec le temps les chamailleries d’hier devenaient de doux souvenirs. Et c’était naturellement que Maerys s’était confiée à sa cousine au sujet de ses lectures de flammes devenues subitement muettes. Maesella voulait s’assurer que la fille de Tyraxès reste prudente et Maerys ne put que se ranger du côté des conseils de sa cousine. Maerys promis alors à la fille de Vermax de lui écrire sur la suite des événements et enjoint la Grande Prêtresse de sa famille à la prudence tout autant que cette dernière souhaitait que la fille de Tyraxès prenne au pied de la lettre ses conseils.  La Qohraenos porta ensuite toute son attention sur la vaste mer qui s’offrait à ses prunelles. Plus un mot ne sorti de sa bouche avant qu’un bruit de petites roues passant sur les pavés ne vienne interrompre sa contemplation. Elle tourna la tête et son regard s’accrocha sur un petit traineau tiré par un jeune enfant. Un petit jouet qui fit sourire la femme.  « Nous devrions nous rapprocher des festivités du Rêves de Caraxès. Qu’en penses-tu ? » fit la Qohraenos tout en commençant à prendre la direction de la foule qui se massait au loin vers le port.

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