Le soleil pointait timidement le bout de son nez au-dessus du temple de Tyraxes lorsque la Grande Prêtresse de Tyraxes s’éveilla. Elle se redressa et s’étira comme un chat dans son lit sobre et posa un regard attendrit sur la jeune novice qui dormait encore sur le petit lit qui trônait à l’autre bout de la chambre. C’était rare mais parfois la femme accueillait dans sa chambre une novice lorsque cette dernière sentait l’absence de sa famille trop fortement. La tristesse qu’elle avait lu dans ses prunelles avait attendrit celle qui pourrait être sa grand-mère. Elle descendit de son lit avec grâce, Sa tunique, fluide et presque transparente épousait le mouvement de son corps alors que sa chevelure blonde et bouclée tombait négligemment dans son dos. Ses pas lents la guidèrent jusqu’à la couche de la novice qu’elle réveilla d’une caresse sur son front. La jeune fille ouvrit les yeux et se leva précipitamment. Elle s’excusa de ne pas s’être réveillé avant la Dame. « Ne t’inquiète pas. Je suis toujours la première à éveiller ses lieux. Fais tintinubaluer la cloche et réveille les autres. Tyraxes te pardonnera alors. » fit avec un petit sourire amusé Maerys Qorhaenos, Grande Prêtresse de Tyraxes. Pendant qu’elle envoyait la novice réveiller le temple à sa place, chose rare mais qui se produisait déjà, Maerys se dirigea vers une petite salle attenante à sa chambre pour faire ses premières libations de la journée. Tout en se passant de l’eau sur le visage, Maerys Qorhenos songea au rêve de Caraxès qui allait se tenir le lendemain. Elle songea alors au peuple qui allait se regrouper telle une nuée d’oiseaux au bord de l’eau pour s’abreuver. Cette pensée manqua de la mettre dans une acrimonie détestable et un râle de mécontentement s’échappa d’entre ses lèvres. La Grande Prêtresse était une femme douce mais elle n’aimait pas être mêlée à la foule et préférait la quiétude de son temple. Elle se ressourça en plongeant son regard dans les eaux troubles d’un petit aquarium où se plaisaient quelques Millefeuille aquatiques, une plante palustre qui lui rappelaient les petits étangs que long pouvait trouver à Elyria.
Une fois ses libations finies, Maerys quitta sa chambre et ses pieds nus foulèrent le sol froid du temple. La femme aimait cette sensation de fraicheur sur sa peau et finit par sortir sur le pas du temple de Tyraxes pour sentir l’aiguail sur ses joues comme une plante sentait la rosée sur ses feuilles. Elle allait rentrer après ce petit rituel qui n’appartenait qu’à elle lorsqu’elle vit un ivrogne veule affalé non loin de l’entrée. La Dame sacrée s’approcha de lui et la vue de ses lunules blanchâtres effara la prêtresse. Elle pria alors la déesse pour cet homme et profita du passage d’un jeune prêtre qui venait vers elle, surement pour lui demander quelque chose pour le charger de s’occuper du pauvre gars. Elle, elle devait se préparer pour rejoindre sa cousine Maesella Nohgaris à Mhysa Faer. Maesella, sa cousine, celle qu’elle aimait le plus alors que depuis leur entrée respective au temple elles n’avaient cessé de se lancer des piques. Une petite guerre enfantine, maintenant Maerys pouvait le reconnaître. Si Maerys avait été, un temps, jalouse de sa cousine d’être devenue prêtresse avant elle, la Qorhaenos avait pris sa revanche le jour où elle était devenue Grande Prêtresse avant cette dernière. Mais aujourd’hui, à l’aube du rêve de Caraxès, les deux Grandes Prêtresses s’étaient données rendez-vous avant la cérémonie du rêve de Caraxès. C’était l’occasion de se revoir et de parler, elle, les deux femmes très prises qu’elles étaient. Maerys se drapa de sa plus belle toge pour mener à bien les premiers rites en faveur de la déesse. La Grande Prêtresse alluma elle-même, comme toujours la flame du temple et puis pria la Déesse pour que la journée qui commençait se déroule sous les meilleurs auspices. La Qorhaenos fit ensuite venir à elle la prêtresse qu’elle avait tout particulièrement pris sous son aile et lui annonça avec joie qu’elle lui confiait le temple le temps de son absence. C’était une marque de très grande confiance et les joues de la prêtresse prirent une délicieuse teinte rose.
La Grande Prêtresse quitta son temple et se dirigea vers Mhysa Faern haut lieu qui accueillera les festivités du Rêve de Caraxès, dieu des mers et son sacrifice. Maerys, attendait d’ailleurs avec une certaine impatience ce rite si particulier qu’était le sacrifice ultime fait pour honorer le dieu. Elle le savait, les ambassadeurs ne comprendraient sûrement pas ce sacrifice mais telle était la coutume immuable qui accompagnait le début du rêve de Caraxès. La plus jeune des Grandes Prêtresses était la première à être arrivée et marcha lentement sur la place qui bientôt serait envahi par le peuple Valyrien. Elle se perdit à contempler la mer qui s’étendait devant ses yeux. Cela lui rappelait les rivages de l’île forteresse d’Elyria. Et puis la silhouette fine de Maesella apparut devant elle. « Mais qui vois-je » fit la grande Prêtresse de Tyraxes en se dirigeant vers sa cousine, les bras ouverts pour l’enlacer. Elle déposa un baiser sur sa joue et prit ses mains dans les siennes. « Maesella, je suis ravie de te voir. Cela faisait longtemps, ma chère cousine. Dis-moi, qu’attends-tu des annonces du Grand Prêtre de Caraxès ? » ajouta presque sans attendre la prêtresse à l’attention de la Grande Prêtresse de Vermax, déesse des voyages. Un fin sourire s’était étiré sur ses lèvres. Depuis longtemps, les deux femmes, cousines de sang et Grande Prêtresse s’entendaient et se chamaillait tout autant qu’elles s’adoraient et se soutenaient l’une l’autre dans les moments les plus difficiles qu’elles avaient à affronter. « Crois-tu qu’un banquet sera donné pour fêter la fin des festivités ? J’espère qu’il y aura cette fois encore une chasse au trésor, et toi ? » Les premières paroles de la Grande Prêtresse étaient encore assez classiques. Il fallait bien entamer la conversation et Maerys n’aimait pas parler politique de prime abord même avec sa cousine. Et pourtant le sujet n’allait fatalement pas tarder à arriver au vu du contexte électoral qui envahissait Valyria.
Une fois ses libations finies, Maerys quitta sa chambre et ses pieds nus foulèrent le sol froid du temple. La femme aimait cette sensation de fraicheur sur sa peau et finit par sortir sur le pas du temple de Tyraxes pour sentir l’aiguail sur ses joues comme une plante sentait la rosée sur ses feuilles. Elle allait rentrer après ce petit rituel qui n’appartenait qu’à elle lorsqu’elle vit un ivrogne veule affalé non loin de l’entrée. La Dame sacrée s’approcha de lui et la vue de ses lunules blanchâtres effara la prêtresse. Elle pria alors la déesse pour cet homme et profita du passage d’un jeune prêtre qui venait vers elle, surement pour lui demander quelque chose pour le charger de s’occuper du pauvre gars. Elle, elle devait se préparer pour rejoindre sa cousine Maesella Nohgaris à Mhysa Faer. Maesella, sa cousine, celle qu’elle aimait le plus alors que depuis leur entrée respective au temple elles n’avaient cessé de se lancer des piques. Une petite guerre enfantine, maintenant Maerys pouvait le reconnaître. Si Maerys avait été, un temps, jalouse de sa cousine d’être devenue prêtresse avant elle, la Qorhaenos avait pris sa revanche le jour où elle était devenue Grande Prêtresse avant cette dernière. Mais aujourd’hui, à l’aube du rêve de Caraxès, les deux Grandes Prêtresses s’étaient données rendez-vous avant la cérémonie du rêve de Caraxès. C’était l’occasion de se revoir et de parler, elle, les deux femmes très prises qu’elles étaient. Maerys se drapa de sa plus belle toge pour mener à bien les premiers rites en faveur de la déesse. La Grande Prêtresse alluma elle-même, comme toujours la flame du temple et puis pria la Déesse pour que la journée qui commençait se déroule sous les meilleurs auspices. La Qorhaenos fit ensuite venir à elle la prêtresse qu’elle avait tout particulièrement pris sous son aile et lui annonça avec joie qu’elle lui confiait le temple le temps de son absence. C’était une marque de très grande confiance et les joues de la prêtresse prirent une délicieuse teinte rose.
La Grande Prêtresse quitta son temple et se dirigea vers Mhysa Faern haut lieu qui accueillera les festivités du Rêve de Caraxès, dieu des mers et son sacrifice. Maerys, attendait d’ailleurs avec une certaine impatience ce rite si particulier qu’était le sacrifice ultime fait pour honorer le dieu. Elle le savait, les ambassadeurs ne comprendraient sûrement pas ce sacrifice mais telle était la coutume immuable qui accompagnait le début du rêve de Caraxès. La plus jeune des Grandes Prêtresses était la première à être arrivée et marcha lentement sur la place qui bientôt serait envahi par le peuple Valyrien. Elle se perdit à contempler la mer qui s’étendait devant ses yeux. Cela lui rappelait les rivages de l’île forteresse d’Elyria. Et puis la silhouette fine de Maesella apparut devant elle. « Mais qui vois-je » fit la grande Prêtresse de Tyraxes en se dirigeant vers sa cousine, les bras ouverts pour l’enlacer. Elle déposa un baiser sur sa joue et prit ses mains dans les siennes. « Maesella, je suis ravie de te voir. Cela faisait longtemps, ma chère cousine. Dis-moi, qu’attends-tu des annonces du Grand Prêtre de Caraxès ? » ajouta presque sans attendre la prêtresse à l’attention de la Grande Prêtresse de Vermax, déesse des voyages. Un fin sourire s’était étiré sur ses lèvres. Depuis longtemps, les deux femmes, cousines de sang et Grande Prêtresse s’entendaient et se chamaillait tout autant qu’elles s’adoraient et se soutenaient l’une l’autre dans les moments les plus difficiles qu’elles avaient à affronter. « Crois-tu qu’un banquet sera donné pour fêter la fin des festivités ? J’espère qu’il y aura cette fois encore une chasse au trésor, et toi ? » Les premières paroles de la Grande Prêtresse étaient encore assez classiques. Il fallait bien entamer la conversation et Maerys n’aimait pas parler politique de prime abord même avec sa cousine. Et pourtant le sujet n’allait fatalement pas tarder à arriver au vu du contexte électoral qui envahissait Valyria.