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Baelor Cellaeron
Baelor Cellaeron
Le Seigneur-Soie

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Valyria est imperare orbi universoRhaenys Haeron & Baelor Cellaeron

Port de Gelios, Valyria du Sud - An 1066, mois 9

Les yeux mauve pâle du sénateur et candidat à l’élection de Lumière de Sagesse Baelor Cellaeron suivaient le fin dragon aux écailles anthracite et améthyste qui descendait du ciel dans un virage élégant au-dessus du grand port de Gelios. Autour du Seigneur Soie et de sa suite, la plupart des natifs Valyriens ne levaient plus la tête mais tous les étrangers sans aucune exception visible s’interrompaient dans leur tâche pour admirer le dragon à l’air rétif qui effectuait son approche vers la grande esplanade qui reliait les quais aux murs de la cité marchande.

Gelios était l’un des plus grands ports de Valyria, une vaste ville ouverte sur la Mer d’Été d’où affluaient des navires, des peuples et des biens d’endroits aussi lointains que Westeros et Ibben. Les quais étaient en permanence encombrés de manutentionnaires et de marins qui vaquaient à leurs occupations tandis que, légèrement en retrait, les bourgeois, marchands et armateurs devisaient le plus souvent à l’ombre des vastes tentures dressées contre les remparts. Plus loin encore, un mur plus fin et plus bas que celui qui ceignait Gelios protégeait l’accès aux quais de la marine de la République. Derrière sa porte lourdement blindée et soigneusement gardée, on trouvait plusieurs escadres de galères légères prêtes à sécuriser n’importe quel endroit au large. Bien plus que le centre-ville, le véritable cœur battant de Gelios était cette vaste esplanade parsemée de statue de marbre, de sphynx d’ébonite et gardée par les dragons de pierre décorant les remparts.

S’avançant pour accueillir Rhaenys qui descendait de son dragon, Baelor arborait le large sourire d’un homme à qui tout réussissait. Pourtant, rien n’était encore acquis pour le seigneur-dragon. Les élections étaient loin d’être gagnées mais il avait en sa main plusieurs cartes qui lui assuraient en tout cas de figure d’être l’un des favoris de l’élection. Il ne se contentait pas de cela, il ne s’était jamais reposé sur des certitudes invérifiables. Malgré sa masse imposante, il était toujours en mouvement, toujours à l’affût d’une nouvelle opportunité : commerciale, politique, sexuelle, cela importait peu. Ces derniers temps, une idée avait germé dans l’esprit du maître du Pinacle. Il avait toujours souhaité que se confondent sa prospérité avec celle de Valyria. Et par une expansion rapide et agressive sur le modèle de ce que Ghis faisait déjà sur Sothoryos, Baelor entendait bien assurer à Valyria une place au soleil des civilisations d’Essos. Il avait pour cela besoin d’associés, plus que d’alliés. Des hommes et des femmes prêts à risquer des investissements à ses côtés pour prouver que son plan était viable. S’il parvenait à mettre sur place une première colonie autosuffisante et capable d’apporter quelque chose à la métropole sans que cela ne soit financé par autre chose qu’une compagnie commerciale, alors son pari serait gagné.

« Ma chère Rhaenys, quel plaisir de te revoir aussi rapidement ! » s’exclama Baelor en la saluant alors que son dragon reprenait possession des cieux aussi rapidement qu’il avait touché terre.

Sans plus attendre, Baelor invita Rhaenys à le suivre alors qu’il commençait à déambuler sur la grande esplanade. Derrière eux, son fils bâtard Daelarys et quelques épées-louées qui assuraient la sécurité de Baelor les suivaient à distance raisonnable. Navigant au cœur de la foule qui s’était aussi vite reformée qu’elle ne s’était effacée pour laisser le dragon Matavon se poser, Baelor entraînait Rhaenys vers les quais le long desquels des dizaines de navires étaient amarrés alors que des dizaines d’autres patientaient au mouillage qu’une place ne se libère. Tandis qu’ils se promenaient ainsi, Baelor continuaient à converser.

« Je gage que la reconstruction de Tolos a dû bien avancer depuis notre dernière discussion. Tous mes vœux de prospérité vous accompagnent, ta ville et toi. Cependant, tu te doutes que ce n’est pas pour parler mortier et charpente que je t’ai invitée à me rejoindre à Gelios. »

D’un geste de la tête, il désigna la vaste baie qui grouillait d’activité : des navires quittaient le port, d’autres étaient entourés de plusieurs embarcations légères qui leur proposaient des fruits, des femmes, et des souvenirs de Valyria. Gelios, comme tant d’autres villes valyriennes, vivait du commerce. Avec le retour de la paix et l’assurance de tout un peuple, Valyria prospérait comme jamais auparavant. Ils étaient à l’aube d’un âge d’or sans précédent. Et Baelor comptait bien saisir la part qui lui était due, et plus encore si nécessaire.

« Dis-moi, sénatrice, que vois-tu donc ici ? Qu’est-ce que ton âme peut voir que tes yeux ne voient pas autour de nous ? »



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Port de Gelios, Valyria du Sud - An 1066, mois 9

Chacune des villes que la péninsule avait vu naître au cours des siècles étaient sorties de terre au sein des environnements différents qui les rendaient ainsi uniques et accroissait leur particularité. Les différentes architectures brillaient grâce aux mains ouvrières qui avaient bâtis aussi bien des palais que des tours et aux édifices abritant d’éminents valyriens. Si certaines d’entre elles n’étaient pas des plus étendues, il n’en restait pas moins que le majeur point commun qui unissait ces villes aux différents architectes était l’élégance des bâtiments qui avaient été construits. Une d’entre elles se révélait être de celles pour lesquelles Rhaenys Haeron éprouvait un certain délice à laisser son regard se perdre longuement, sans la moindre lassitude.

Gelios. La perle de la Mer d’Eté. La situation de la cité était des plus enviable, son ouverture sur la Mer d’Eté offrait des possibilités économiques des plus importants et son grand port était le témoin de l’importante affluence de marchandises qui y transitaient mais qui aussi en partaient. Les Îles d’Eté, Ibben, Andalos ou encore la lointaine île de Westeros, toutes ces destinations offraient des perspectives économiques enrichissantes pour lesquelles le cœur de la Haeron battait sans relâche depuis de plusieurs années.

Solidement harnachée à sa monture, Rhaenys observait de sa position céleste la ville minérale qui s’étendait sous elle. Elle était d’une grande élégance avec ses bâtiments de grès qui la parsemaient, ses statues de marbres qui venaient offrir aux passants une vision des plus exquises. Elle contrastait bien évidemment avec les étroites rues de Tolos et de sa muraille mais ce qui la faisait être aimée de la tolosienne était cette ouverture sur les flots, cet air marin iodé qui venait s’insinuer dans ses poumons à chaque fois qu’elle prenait une grande inspiration.

D’un ordre silencieux couplé à un mouvement, Rhaenys amena Matavon à quitter cette altitude qu’ils conservaient depuis qu’ils étaient en vol et le dragon aux écailles de fer amorça sa descente vers le port où devait l’attendre Baelor. La foule qui se trouvait en contre-bas sur l’esplanade décorée de statues de marbre, de sphynx d’ébonite ou encore les dragons de pierre sur les remparts gardant les quais, commença à s’éloigner à mesure que la monture se rapprochait dangereusement du sol. Quand Matavon s’immobilisa enfin, la jeune femme se ne fit pas prier pour ôter toutes ses attaches pour en descendre et venir à la rencontre du sénateur alors que ce dernier la saluait.

- Le plaisir est partagé, Baelor, répondit-elle alors qu’elle pouvait entendre derrière elle le battement des ailes de son dragon qui repartait d’ores et déjà dans le royaume des cieux. Lui non plus ne s’était pas fait prier pour s’éloigner aussi bien d’elle que de toutes ces âmes qui étaient aussi proches de lui.

Le Cellaeron l’invita à le suivre. D’un hochement de tête elle accepta et elle se mis à marcher à ses côtés tandis que derrière eux le fils bâtard du Seigneur-Soie et plusieurs épées louées veillaient. Autours d’eux la population s’était à nouveau mise à grouiller, comme si la venue du dragon n’avait été qu’une anecdotique apparition qui avait été bien vite oubliée. Alors qu’elle était menée vers les quais où plusieurs navires étaient amarrés tandis que d’autres étaient au mouillage, attendant d’obtenir à leur tour une place, Rhaenys écoutait les paroles de Baelor qui était toujours cet excellent orateur.

- En effet et il n’est qu’une question de temps avant que le commerce ne reprenne sa digne activité. Je te remercie pour tes mots et je te suis reconnaissante que tu ne m’aies pas mandée pour parler de mortier et de charpente, j’en vois bien trop chaque jour pour me sentir capable leur accorder une minute supplémentaire avec toi.

Les yeux pers de la jeune matriarche suivirent le mouvement de tête du sénateur qui désignait la vaste baie qui s’étendait devant eux. Cet environnement qui grouillait d’activité, bien que l’ayant expérimenté dans une ville bien différente, était une vision près de laquelle Rhaenys avait grandit et pour laquelle elle avait toujours éprouvait un intérêt particulier. Tous ces navires quittant le port afin de rejoindre des contrées plus ou moins lointaines, d’autres mouillant dans les eaux de Gelios auxquels il était proposé différents produits de Valyria. Les échanges commerciaux étaient ce qu’il y avait de plus beau en termes de finalité, faisant jeu égal aux arts auxquels les valyriens s’adonnaient. Lorsque la voix du Cellaeron retenti à nouveau près d’elle, la Haeron l’observa du coin de l’œil.

- Je vois l’horizon et ce qu’il se cache derrière, Baelor. A nouveau son regard se posa sur la mer et cette ligne qui renfermait aussi bien des merveilles que des déceptions. Je vois ce que chaque îles, chaque côtes par de-là cette ligne, ont à offrir. Cet irrémédiable inconnu qui ne demande qu'à être exploré... Que me vaut une telle question ? poursuivit-elle avant de pleinement se tourner vers Baelor, cachant maladroitement cette curiosité aussi spirituelle qu'avide qu'il venait de faire naître en elle.


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A la réponse de Rhaenys, Baelor ne répondit qu’en arborant un fin sourire. Il ne s’était pas trompé.

Rhaenys Haeron avait une soif d’aventures, de découvertes et de richesses aussi forte qu’il convoitait le siège au Conseil des Cinq. Dans le grand plan pour continuer à développer son emprise sur la politique et l’économie de Valyria, Baelor souhaitait essaimer la civilisation des enfants d’Arrax aux quatre coins du monde connu. Par le bois, l’or, l’acier valyrien et le sang, si le besoin s’en faisait ressentir.

« Très juste. Sais-tu ce que je vois, moi ? Je pose mes yeux sur ces navires et sur cet horizon, et je vois notre avenir. Je vois un monde dont nous repousserons les limites toujours plus loin, un monde où tous les recoins apprendront à regarder avec déférence un dragon voler dans les cieux, un monde où le nom de Valyria résonnera pour l’éternité comme synonyme de grandeur et de civilisation. »

Les Valyriens avaient été un peuple commerçant depuis qu’ils avaient pu quitter leur condition de bergers soumis au bon vouloir des Ghiscaris. Des dizaines de ports ponctuaient leurs côtes. Si la plupart ne servaient qu’à nourrir les villages côtiers, ils comptaient de grandes villes ouvertes sur les mers dont Gelios, Aqos Dhaen et Mhysa Faer étaient les plus flamboyants exemples. Ces cités étaient de véritables rampes de lancement depuis lesquelles pouvaient partir des dizaines d’expédition pour explorer, cartographier et conquérir. C’était la raison pour laquelle Baelor souhaitait s’entretenir avec Rhaenys.

« Malgré cette vision, je reste avant tout ton égal : un négociant, attentif à ses bénéfices. L’œuvre de conquête ne saurait se justifier à elle seule sans aucun autre bénéfice. Ce que je te propose, Rhaenys, c’est de gagner beaucoup, beaucoup d’or. »

Ce faisant il pointa du doigt un gros navire marchands aux flancs arrondis, bien différent des habituelles galères et dromons militaires des Valyriens. Voiles ferlées, l’ancre jetée, le navire semblait comme posé sur son reflet sur les eaux profondes du port. Il n’était pas amarré à quai et se trouver au mouillage au milieu d’autres navires de toutes origines.

« Je te présente ma dernière acquisition. Un beau bâtiment, solide et capable d’affronter les dangers de la haute mer, avec de grandes cales pour transporter quantités de biens. Puis-je t’inviter à m’accompagner à son bord ? »

Il guida ensuite Rhaenys jusqu’au bord du quai où l’un de ses gardes héla l’une des petites embarcations qui faisaient la navette entre le port et les navires mouillés au large. Le voyage se fit sans encombre jusqu’au navire où une échelle était installée le long du flanc de l’imposant bâtiment. Baelor laissa Rhaenys y monter la première tandis que le meneur du canot invectivait ses hommes à regarder leurs pieds pour ne pas importuner la montée de la dame. Une fois que ce fut fait, Baelor se hissa à son tour jusqu’au pont du navire. Il était pratiquement désert, les quelques marins de quart saluant discrètement le propriétaire du navire. Invitant la sénatrice à le suivre, Baelor l’amena jusqu’à la cabine arrière. Spacieuse selon les critères navals de l’époque, la cabine avait le luxe de bénéficier de carreaux de verre permettant aux occupants de profiter de la lumière de l’extérieur sans pour autant subir les caprices du temps. Le long des fenêtres de poupe, une large table était installée. Sur cette dernière était clouée une carte de la mer d’Eté, avec Valyria comme extrémité orientale et les Iles d’Eté comme extrémité occidentale. Baelor y amena Rhaenys et déposa son doigt boudiné sur un archipel au large d’Essos, à peu près à mi-chemin entre le Détroit et Valyria.

« Nous avons ici un endroit fort intéressant : un archipel lagunaire, visiblement riche en ressources, d’une beauté sans égale et à peine peuplé. Ce serait une excellente base avancée pour notre marine et un parfait comptoir pour nos marchands souhaitant disposer d’un repère sécurisé pour commercer avec cette partie du monde. »

Il croisa le regard de Rhaenys.

« Voici plus de soixante ans que Valyria n’a pas fondé de nouvelle cité. Je souhaite que celle-ci soit construite non pas par la République mais directement par des marchands ambitieux. C’est un projet risqué et ruineux, mais si mes estimations sont correctes, il y a des montagnes d’or à se faire d’ici quelques temps. J’ai plein d’idées, mais les capitaux sont trop importants pour que seule la famille Cellaeron s’engage dans le projet. J’aimerais que tu sois mon associée dans cette affaire, Rhaenys. Partageons la charge de l’investissement selon ce que tu peux te permettre, et partageons sur la même base les bénéfices et les risques de cette entreprise. Fondons une compagnie coloniale et réclamons cette terre en notre nom et celui de la République. Si tu acceptes le principe, nous avons toute licence pour discuter des détails. »




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Port de Gelios, Valyria du Sud - An 1066, mois 9

S’il y avait bien une raison pour laquelle elle avait répondu à la demande de Baelor, c’était bien parce qu’il voulait lui parler d’un sujet important et aucunement des sommes que Rhaenys dépensait dans la reconstruction de Tolos. Et si elle ne pouvait savoir avec exactitude de quoi il s’agissait, sa curiosité s’éveilla encore plus qu’à la lecture de la missive lorsqu’il lui demanda ce qu’elle voyait par-delà l’horizon. Cette fine ligne, peu importait la direction dans laquelle on la regardait, n’était qu’un aperçu de ce que l’esprit pouvait imaginer sur ce qu’elle pouvait cacher. En tant que marchande, la Haeron ne pouvait qu’y voir les nombreuses promesses de richesses à exploiter pour peu qu’elle veuille s’en donner les moyens. De nombreuses îles se trouvaient dans la mer d’Eté, certaines devait être assurément habitées comme d’autre n’était que déserte de toute activité humaine, offrant ainsi une exploitation qui serait des plus aisées. Des lieux qui pouvaient rester autant ignorés qu’ils pouvaient attirer l’attention de nombreux pirates ou de tout peuple décidant de porter leur regard sur le loin, en lieu et place d’un fleuve ou d’une péninsule. Pour peu qu’un solide plan soit monté, ces conquêtes pouvaient se révéler des plus fructueuses.

Tournée vers Baelor, Rhaenys ne pouvait qu’apercevoir le fin sourire qu’arborait le sénateur qui semblait satisfait de la réponse qu’il avait obtenue. Avait-il douté un seul instant de sa réponse alors même qu’il avait su toucher éveiller l’intérêt de la jeune femme dans l’intimité de son office de la Cour Draconique ? Elle doutait grandement qu’il se soit attendu à une autre réponse de sa part, elle qui avait tant regardé l’horizon de Tolos qui cachait l’Île aux Cèdres. Arrax avait éclairé les valyriens de sa lumière pour une bonne raison et les Treize autres ne les auréolaient pas de leurs qualités pour que cela soit usé dans la paresse et la luxure. La réponse qu’il lui apporta révéla sans le moindre doute l’ambition qui l’habitait pour Valyria et qui se révélait être pour sa propre personne. La moindre décision d’une telle importance se devait d’être calculée dans les moindres détails pour tirer au clair les moindres conséquences, qu’elles soient heureuses ou non. Nombreux étaient les ports qui ouvraient un accès privilégié vers des contrées riches de promesses : Aqos Dahen pour Sothoryos et ses mystères, Mhysa Faer vers Ghis et les contrées plus éloignées, Gelios vers toute la côté rhoynare jusqu’aux terres andales ou bien vers cette ligne d’horizon et l’inconnu qu’elle cachait.

Elle prêta au Seigneur Soie une oreille attentive alors qu’il clamait rester son égal, un négociant avant tout attentif à ses bénéfices, et son regard se porta vers lui alors qu’il lui annonçait lui proposer de gagner beaucoup d’or. « Je suis tout ouïe, Baelor » dit-elle alors que ses yeux se mirent à suivre le mouvement du bras du sénateur qui pointait un navire imposant dont la coque arrondie offrait une vision bien différente des galères et autres navires valyriens. Les voiles avaient été repliées plis par plis après les avoir carguées et avait été attachées à l’aide de rabans. L’ancre jetée, le navire ne bougeait que peu sur cette mer d’huile et offrait une vision des plus agréable. Je ne puis qu’admirer une telle acquisition, les artisans ont fait de cet ensemble de bois et de voilure un navire des plus beaux qu’il m’ait été donné de voir ! répondit-elle tout d’abord avant de tourner la tête vers son collègue sénateur, tâchant de réfréner cette admiration presque enfantine pour un tel ouvrage. Comment puis-je refuser une telle proposition ? Je te suis ! Le laissant ouvrir la marche, Rhaenys suivit alors Baelor jusqu’au bord d’un quai où un garde héla une petite embarcation qui semblait faire la navette.

La mer étant calme, le voyage se déroula sans la moindre encombre jusqu’au navire où une échelle avait été déroulée le long du flanc, afin de leur permettre d’y monter. Une fois que la petite embarcation fut suffisamment stabilisée Rhaenys, invitée par Baelor, remonta sa stola au-dessus de ses chevilles puis grimpa la première sur l’échelle sans se préoccuper du canotier qui s’adressait à ses hommes. Une fois sur le pont, la jeune femme laissa retomber les pans de son vêtement puis attendit que Baelor la rejoindre. Lorsque cela fut fait, elle se laissa à nouveau guider par le propriétaire du navire cette fois-ci jusqu’à une cabine à la poupe. En y entrant elle découvrit une pièce relativement spacieuse dotée de carreaux de verres de qualités mais bien rapidement ses yeux ses posèrent sur une large table sur laquelle était clouée une carte de ce qu’elle reconnut, en se rapprochant, comme étant la géographie de la mer d’Eté. Se penchant au-dessus de la carte, les yeux pers de la Haeron glissèrent le long des lignes dessinant la péninsule de Valyria, glissant jusqu’aux Iles d’Eté et remontèrent vers l’endroit que lui indiquait le doigt du Cellaeron : un archipel au large d’Essos. Elle écouta les explications à propos de ce lieux et cela semblait tout à fait prometteur.

Elle releva les yeux vers Baelor et soutint son regard tout en continuant à lui accorder son attention. En effet l’entreprise était des plus risquée tant l’archipel se trouvait être éloignée de Valyria et dans l’immédiat songer à utiliser Matavon pour y accéder le plus rapidement ne faisait pas partie de ses priorité, il leur fallait encore grandement travailler avec la Vaelarys. Rhaenys se redressa, la mine pensive. Pour prendre possession de l’archipel il était certain que cela ne pouvait se faire sans association, des investissements seraient à faire et ils seraient conséquents. Elle détourna quelque instant le regard pour observer à nouveau la localisation des îles puis posa à nouveau son regard sur Baelor.

- Ces terres peuvent être disputées par quiconque étant au fait des ressources dont elles regorgent, il faudra être vigilent… Cela va représenter un coût important mais tu as suffisamment éveillé mon intérêt pour que j’accepte de m’associer avec toi.


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A l’instant où Rhaenys lui confirma son intérêt à s’associer avec lui pour leur entreprise commune, Baelor se dit qu’il était bien chanceux. La matriarche des Haeron aurait pu lui rétorquer que cela les liait un peu trop à son goût, qu’elle souhaitait conserver une diversité dans ses alliances, mais rien de tout cela n’avait été opposé au Cellaeron. Il avait donc hoché la tête d’un air entendu, perdant légèrement de sa bonhommie comme il le faisait toujours lorsqu’il se préparait à parler affaires pour de bon. Il restait avenant mais son regard changeait pour se muer en une paire d’améthystes pâles à la détermination sans faille.

Il restait de nombreuses questions à régler avant d’y voir plus clair, et tous ces sujets devraient être abordés entre les deux sénateurs mercantilistes avant que le projet qu’ils commençaient à échafauder ensemble puisse véritablement voir le jour. La première était la plus importante, car elle concernait l’origine des fonds et le degré d’exposition de chacune des familles à la réussite ou non de ce projet. Les Cellaeron et les Haeron comptaient parmi les très grandes familles valyriennes, et parmi les plus puissantes du nord de Valyria : l’or ne serait sans doute pas le problème le plus important. La répartition, elle, pouvait causer plus de cheveux blancs. Baelor espérait pouvoir contrer ces complications en étant prêt à prendre la différence de ce que Rhaenys ne pourrait pas financer. Il était intimement convaincu de la réussite et du bien-fondé de son projet.

« Bien, bien. Excellent ! Ma chère Rhaenys, je n’ai jamais douté de ton esprit de conquête et d’entreprise. Nous allons réaliser de grandes choses, toi et moi. Nos familles alliées vont montrer aux autres ce que le pouvoir et la richesse signifient vraiment. Tu es une personne en qui j’ai toute confiance et c’est pour cela que je te propose que nous fassions un partage des bénéfices et des investissements à hauteur de 50-50, si cela te convient. Ces Vermax couvriront l’affrêtement de plusieurs navires, de l’achat des matériaux de construction initiaux, le recrutement des différentes équipes, et la paie des mercenaires ou des gardes qui assureront la sécurité de la colonie. »

Il restait encore plusieurs modalités pratiques fondamentales qu’ils devaient régler entre quatre yeux, car ils porteraient sur leurs épaules l’issue finale de leur projet. Il n’y avait pas de place pour l’erreur ou se défausser de sa responsabilité une fois que celle-ci serait engagée.

« Pour ce qui est de la vision de la colonie en elle-même, je pense que nous devons viser le long-terme et sortir de notre vision purement commerciale. Si la localisation est aussi exceptionnelle que le décrivent les éclaireurs de la marine, il y a de quoi poser là les fondations d’une cité aussi somptueuse que Mhysa Faer. Je pense que nous devrions envisager de travailler en proche collaboration avec le Sénat pour y faire venir des colons dès que possible et rapidement la transformer en foyer de peuplement pérenne. »

C’était là le pivot de la stratégie de Baelor. Sa vision d’un empire colonial valyrien s’appuyait autant sur des comptoirs et des avant-postes stratégiques aux confins du monde que la création de nouvelles villes aux visées expansionnistes et devant faire rayonner autour d’elle la puissance de Valyria comme autant de chandelles s’allumant dans l’obscurité du monde pour relayer la lumière du phare de la civilisation valyrienne.

« Les quelques pêcheurs présents sur place m’indiffèrent car ils seront rapidement submergés par nos colons et devront s’intégrer ou disparaître. Toutefois, nous aurions tout intérêt à nous les mettre dans la poche et s’appuyer sur les connaissances des lieux pour rationaliser et optimiser le développement de la cité. Pour ces mêmes raisons, je pense que nous devrions nous entendre sur un gouverneur unique et installé sur place qui assurera la supervision du chantier en notre nom. Nous pourrons exiger des rapports réguliers mais en lui laissant la possibilité d’initiatives. Je souhaite éviter une organisation trop lourde où la moindre décision pour construire un quai prendra six lunes le temps que nos messagers fassent les allers-retours. »

Il restait encore plusieurs menus détails à régler, notamment dans l’organisation de l’économie de la colonie. Là encore, Baelor avait ses idées bien arrêtées.

« Comme j’envisage une colonie de peuplement à long-terme, il me semble que nous aurions intérêt à favoriser l’émergence d’un artisanat local, notamment en nous appuyant sur les autochtones. On me parle de perles, de coquillages et de bois. Il y a de quoi développer une orfèvrerie d’un nouveau genre en important de l’or sur place et en créant de nouveaux bijoux. Ciblons avant tout la transformation de produits sur place. Les investissements seront plus lourds mais cela génèrera bien plus de retours sur investissement et d’emplois potentiels que la simple extraction des ressources initiales. »

Délaissant la carte des yeux, Baelor poussa les mains au-dessus de son crâne dégarni, s’étirant dans un soupir bienheureux. La journée était définitivement satisfaisante. Restait à espérer qu’ils s’entendraient sur la plupart des points. L’accord lui semblait plutôt honnête et il mettait un point d’honneur à ne jamais chercher à se jouer de ses associés car cela garantissait seulement de mauvaises affaires et un manque de confiance pour les prochains investisseurs.

« Quant au nom de notre entreprise, combien apprécies-tu la Compagnie Coloniale du Septentrion ? »








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Port de Gelios, Valyria du Sud - An 1066, mois 9

En commerce il n’était jamais question de persister à s’occuper d’un seul domaine mais il était cependant d’une importance capitale de ne pas s’éparpiller en de diverses affaires dans laquelle il s’avérait impossible de prendre de l’expérience. Si la loyauté commerciale n’était pas le point fort de Rhaenys, elle se révélait être suffisamment perspicace et observatrice pour se rendre compte que si Baelor était le meilleur allié pour elle dans son désir de conquérir Ghozaï et l’Île aux Cèdres, il représentait aussi une grande opportunité d’accroître son rayonnement au travers de la Péninsule mais en particulier en-dehors. Cela représentait donc une perspective des plus attrayante. Et puis comment pouvait-elle purement et simplement refuse une telle opportunité sans même en connaître les détails ? Comment, malgré le fait qu’elle ne soit pas novice en matière de commerce, ne pouvait-elle pas se laisser prendre à écouter ces paroles qui transpiraient l’exaltation qui habitait son confrère en cet instant si particulier ? Elle ne le pouvait tout simplement pas. Cela avait probablement surprit Baelor, qui avait probablement dû se préparer à la voir refuser, mais il semblait rapidement s’en accommoder. Après tout : ne faisaient-ils pas partie des familles les plus puissantes du Nord de Valyria ?

Un léger demi-sourire vint étirer les lèvres de la jeune femme alors que le sénateur lui répondait. Il était quelque peu étonnant de l’entendre dire qu’il lui faisait confiance mais elle prenait cet aveu tel qu’il lui venait, bien que probablement mentionné afin de lui faire baisser sa garde, et se contentait de l’écouter poursuivre sur sa lancée. Une telle opération se révélait coûteuse, raison pour laquelle le Cellaeron ne pouvait la réaliser seul et qu’il lui proposait ainsi qu’investissements et bénéfices soient partagés en parts égales. Prenant son menton entre ses doigts, laissant son esprit gestionnaire voguer vers ces flots financiers qui s’offraient à elle, Rhaenys hocha légèrement la tête sans toutefois fournir une réponse claire. Plusieurs navires seraient nécessaires pour se rendre sur ce lieu tant convoité, il allait donc de soit que les matériaux qui serviraient à leur construction ainsi qu’à leur entretien faisaient partie de cette liste de points pour lesquels l’or devrait être investit. De la qualité serait une exigence afin d’atteindre l’objectif et d’en revenir sans pertes. Les hommes devraient aussi être sélectionnés avec soin, quoi que certains pourraient éventuellement se porter volontaires, l’attrait de la richesse et de l’exploration faisait battre le cœur de bien des hommes.

- Sans oublier l’éventuel radoubage des navires une fois arrivés sur place et de veiller à la bonne santé des équipages et mercenaires. Sans gardes bien nourris je ne donne pas cher de cette colonie… murmura-t-elle à son attention sans toutefois avoir souhaité couper Baelor.

Elle laissa ces informations dans un coin de son esprit pour se focaliser sur les paroles du sénateur. Posséder une vision sur le court terme pouvait signifier que l’on se plongeait dans un gouffre financier sans savoir si les retombées seraient immédiates et viendraient couvrir la totalité des dépenses. Une vision sur une durée plus longue que simplement quelques années était-là une idée fort grisante. Fonder une cité au plus loin de la mer d’Eté dont l’architecture serait aussi somptueuse que Mhysa Faer, voilà bien un point qui correspondait en tout point à l’homme de goût qu’était Baelor. Tous les points qu’il soulevait étaient justes mais une question se mit à flotter dans l’esprit de Rhaenys. Qui ? Qui serait nommé à ce poste de gouverneur ? Il devrait s’agir d’une personne en laquelle l’un et l’autre aurait confiance et qui montrerait de réelles compétences.

- Cela ne peut-être que local. L’archipel est bien trop éloigné de la péninsule valyrienne pour nous la gouvernions d’ici et que nous nous y rendions régulièrement, même en usant de nos dragons. Et puis c’est une stratégie plus qu’enviable car outre le fait que les prises de décisions se feraient plus courtes, il faut une réaction immédiate en cas de menace. Car si les Rhoynars pourraient ne pas y prêter attention en apprenant que l’archipel est sous ton protectorat partagé, je doute que pirates et autres fassent de même, il faut que l'on soit certain de la loyauté du gouverneur en question ! Quant à ce que tu avances il semble qu’un artisanat fin puisse croître là-bas et il y a un potentiel indéniable de commerce sur ces perles et ces coquillages. Ne serait-ce pas là une bonne occasion de s’attirer les faveurs du Collège en fournissant des produits uniques aux alchimistes ? Elle se tut quelques instants, poussant un léger soupir, alors qu’elle observait de nouveau la carte puis elle releva les yeux vers le sénateur lorsque ce dernier poussa un soupir de satisfaction avant qu’il ne lui demande son avis sur le nom de cette entreprise qui était désormais la leur. Un léger rire s’échappa de la bouche de la tolosienne.Et tu as même déjà pensé au nom de cette entreprise... pourquoi cela me surprend-il encore ?




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Valyria est imperare orbi universoRhaenys Haeron & Baelor Cellaeron

Port de Gelios, Valyria du Sud - An 1066, mois 9

La discussion avec Rhaenys Haeron avait rapidement pris un tour intéressant. Femme d’affaires, la matriarche de Tolos savait de quoi elle parlait lorsque l’on commençait à s’intéresser au commerce. Pour cette raison plus que toute autre, bien qu’il en ait existé plusieurs, Baelor avait souhaité s’associer aux Haeron dans ce projet initial. Les deux seules colonies de Valyria avaient été fondées dans des circonstances très différentes de ce qu’ils envisageaient. En montrant la voie, Baelor espérait que d’autres feraient le même calcul.

L’idée du radoubage n’avait pas effleuré l’esprit de Baelor, dont la richesse dépendait surtout des routes commerciales terrestres, mais il devait bien avouer que l’opportunité était intéressante. Cela vaudrait le coup d’investir dans des infrastructures que leur compagnie contrôlerait : un modeste chantier naval et des charpentiers de marine seraient rapidement rentables pour une colonie insulaire. Déjà, Baelor constatait avec satisfaction que leur partenariat portait ses fruits. Il n’avait pas fallu une matinée. Compter sur le Collège pour leur proposer des marchandises exotiques et utiles pour leurs expérimentations était également une riche idée pouvant leur rapporter un pécule supplémentaire. La présence des mages sur place serait également bénéfique car ils étaient souvent relativement aisés et payaient rubis sur l’ongle : cela pouvait donc permettre de faire vivre la colonie. Baelor se fit la réflexion d’en toucher un mot à Herya afin qu’elle fasse la promotion de la colonie le moment venu.

Rhaenys soulignait également ce qui serait sans doute la question la plus épineuse. Qui dirigerait l’établissement colonial ? Il leur fallait évidemment quelqu’un de sûr, capable de réagir comme ils le feraient en cas d’attaque, et qui ne cèderait pas, du moins pas trop, à la corruption. Baelor avait son fils aîné illégitime, Daelarys, dont il était certain de la loyauté et de la compétence car il l’avait longtemps élevé comme son propre héritier. Toutefois, la naissance de ses enfants légitimes avec Myssaria avait changé la donne. Il le gardait depuis comme intendant et bras droit mais il était désireux de lui donner un véritable but. Il doutait toutefois que Rhaenys acceptât un tel accord, et il se garda bien de lui proposer, avec un certain remord pour son fils.

« J’ai plusieurs pistes de candidats pouvant faire l’affaire pour notre gouverneur. Je t’adresserais leurs références, si tu le souhaites, et nous pourrons rencontrer ceux qui t’inspirent. Je serais d’avis de sélectionner une personne qui a les pieds sur terre, qui connaît le fonctionnement du commerce et qui a un don pour l’organisation. Si tu as des noms en tête, nous pouvons faire de même et je te dirais ceux que j’aimerais rencontrer. Nous pourrons ensuite les recevoir et échanger avec eux. Quant au nom, dois-je en conclure qu’il te convient ? »

Une fois que la question du gouverneur serait réglée, ils pourraient lancer leur compagnie et envoyer leurs indications pour que leur or soit dépensé. Toutefois, Baelor avait d’autres ambitions qui fonctionnaient en parallèle de celle-ci. Depuis un certain temps, il envisageait de faire progresser l’influence territoriale de sa famille à Valyria. Pour cela, il convoitait une ville particulière par sa puissance et son emplacement stratégique dans les affaires des Cellaeron : Mantarys. La famille du Seigneur-Soie n’était jamais parvenu à la contrôler plus d’un mandat, et encore, de manière épisodique. Le Pinacle était une forteresse qui contrôlait un large territoire montagneux mais ce dernier était dépeuplé et hostile. Sans pour autant renier le siège ancestral des Cellaeron, Baelor souhaitait disposer de plus de pouvoir et d’influence dans le nord du pays et sanctuariser Mantarys pour les siens. Pour cela, il lui fallait des soutiens et Rhaenys, contrôlant Tolos, était la personne idéale pour cela.

« Si tout cela te convient, il y a une autre chose dont j’aimerais m’entretenir avec toi, Sénatrice. Comment pourrais-je te convaincre de soutenir un candidat de ma part pour la prochaine élection de l’Archonte de Mantarys ? »





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La réflexion dans laquelle s’était plongé l’esprit de Rhaenys avait été des plus naturelles, tant elle avait l’habitude de songer aux différents aspects qui caractérisaient son commerce mais aussi pour cette vie proche du terrain de Caraxes lui donnant ainsi des connaissances sur les navires et leur entretien. Elle ne pouvait donc investir son or dans cette entreprise colonialiste sans songer décemment à l’entretien des navires qui serait primordial : tout cela tomberait à l’eau si les navires n’atteignaient pas leur destination dans les meilleurs conditions ou s’ils venaient à disparaître en mer. Baelor ne sembla pas relever le contenu de ses paroles. Peut-être était-ce parce qu’il y avait songé ? Ou bien venait-elle de soulever un point sur lequel l’esprit habile du Seigneur Soie ne s’était point arrêté ? Dans le premier cas, il pouvait tout à fait s’agir d’un test élaboré pour s’assurer de ses compétences sur la question. Dans le second cas… la perspective qu’elle ait pu devancer son estimé confrère, candidat à l’élection de Lumière, fit apparaître l’ombre d’un sourire sur ses lèvres. Rhaenys poursuivit cependant ses remarques et l’absence de tics sur le visage de Baelor, l’informa qu’il ne semblait pas en désaccord avec elle.

Mais il y avait un point sur lequel la jeune femme tiqua : l’identité de celui, ou celle, qui dirigerait la colonie pour eux. Il était indéniable que Baelor disposait d’ores et déjà de nom en tête et qu’il n’attendait que le questionnement de Rhaenys pour les lui révéler tandis que du côté de la tolosienne la liste des potentiels candidats, si elle y réfléchissait plus posément, n’était guère plus étoffée qu’elle celle celui qui était désormais son associé. Si elle se pinça momentanément les lèvres, guère satisfaite de ne pas pour penser au moindre nom pouvant faire l’affaire, elle hocha cependant la tête aux paroles prononcées par Baelor. Dans l’immédiat, obtenir les noms et les références des candidats pouvant tenir le rôle de gouverneur était un bon moyen pour les étudier, effectuer des recherches, avant de concéder à rencontrer ceux pour lesquels elle nourrirait le moins de doutes.

- Faisons comme cela, je ne manquerais d’étudier leurs références avec une grande attention. Et en effet le nom de cette compagnie me convient !

Elle se détourna du sénateur pour s’approcher des fenêtres de poupe et observer ce décor qui s’étendait derrière la fine couche de verre. La perspective de ce qu’apporterait ce partenariat était tout à fait grisant et l’esprit de Rhaenys tournait à plein régime imaginant ces îles vers lesquels ils iraient, songeant à son cousin qu’elle enverrait débaucher des marins compétents ou formerait les volontaires qui n’auraient aucune expérience. Hormis la question des navires qui pouvait éventuellement prendre du temps, la question de quand l’opération serait lancée n’était qu’une question de mois… La jeune femme fut sortie de ses pensées par la voix de Baelor et le contenu de ses paroles, elle haussa un sourcil avant de se retourner vers lui, l’observant de ses yeux pers.

Comment ? En me garantissant la baisse des taxes des marchands qui me sont affiliés. Mais pour cela il faudrait d’abord que ton candidat gagne l’élection, qu’il sache se maintenir et qu’il soit réélu. Il me semble que ce terrain t’est régulièrement difficile et ce n’est pas la récente installation d’Echya qui arrangera tes affaires. Répondit-elle en se rapprochant de Baelor. Si les informations circulaient rapidement dans le Sud de Valyria, cela était tout autant le cas dans le Nord, il n’avait pas manqué à Rhaenys le passif des Cellaeron avec cette grande et riche cité : ils n’avaient jamais pu parvenir à contrôler la ville plus d’un mandat et cela n’était resté qu’épisodique. Qu’est-ce qui changerait cette fois ?



Baelor Cellaeron
Baelor Cellaeron
Le Seigneur-Soie

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Baelor hocha du chef à la mention de la baisse des taxes. Ils n’en étaient pas encore là. D’expérience, c’était la première chose que demandaient les mécènes de candidats politiques locaux. Les Archontes n’étaient pas sans pouvoir, seulement tout se décidait à Valyria. Les cités valyriennes étaient satellisées par la grande ville éternelle, laissant peu de leviers aux candidats. A ce rythme, les villes ne percevraient bientôt plus aucun impôt. Baelor se posait la question des conséquences à long-terme de ces pratiques centenaires au sein de la République.

Rhaenys Haeron, malgré cette demande, gardait les pieds sur terre – en l’occurrence, sur le pont du navire. La tâche s’annonçait ardue et Baelor n’aurait pas trop de toute l’influence que prodiguerait un poste de Lumière pour agir ; encore fallait-il qu’il fût élu. Il faudrait bien tout cela pour déloger au plus vite Echya Odenys dont l’inauguration de l’hôtel particulier à Mantarys quelques lunes auparavant avant fait grand bruit. La matriarche de la guilde des orfèvres avait visiblement ses propres plans pour étendre son influence territoriale et elle avait choisi pour cela le bastion des mercantilistes : le Nord, prête à gêner son rival Baelor et à imposer son jeu local auprès des grandes familles marchandes. Le Seigneur-Soie savait qu’il devait dorénavant réagir avec force et agressivité pour ne pas lui laisser le temps de faire son nid car la prochaine campagne pour Mantarys placerait Echya – ou l’un de ses pantins – en bonne place pour l’emporter s’il n’agissait pas. L’idée de voir Mantarys et sa lucrative position stratégique sur les routes commerciales tomber dans l’escarcelle de l’Épicière ne réjouissait guère le Cellaeron qui serait alors obligé de se reporter sur la prise de contrôle d’Anogaria, bien moins intéressante et prestigieuse. Un tel projet risquait de plus de le mettre à couteaux tirés avec les militaristes, ce qu’il souhaitait éviter tant cette faction avait gagné en influence depuis la guerre contre Ghis.

Baelor mettait encore un plan en place pour le contrôle de Mantarys et solidifier son assise au Nord. Il avait besoin de temps, mais il s’estimait déjà heureux de pouvoir continuer à compter sur Rhaenys. Bénéficier d’une alliée loyale et qui avait tout à gagner à maintenir cette fructueuse relation était exactement ce qu’il lui fallait. S’appuyer sur les Haeron était inédit pour le Cellaeron, mais Rhaenys et lui étaient parvenus à rapprocher les deux plus grandes familles nobles et marchandes du Nord de Valyria. À eux deux, ils pouvaient faire la pluie et le beau temps sur cette partie stratégique du pays. Si les Cellaeron s’implantaient aussi durablement que les Haeron à Tolos, la partie serait nettement plus aisée par la suite. Il leur fallait simplement tenir bon et franchir les jalons et obstacles qui se dressaient sur leur route. Et pas des moindres. Pourtant, Baelor avait foi en leur succès car il était suffisamment imbu de sa personne pour s’estimer pouvoir tout anticiper et tirer le meilleur des alliances qu’il tissait depuis des années.

« Ce qui changerait, cette fois, tient en plusieurs choses. Premièrement, je m’impliquerai et m’intéresserai personnellement à cette affaire. Et deuxièmement, les grandes familles nobles de la faction mercantile de la région feront cause commune pour un candidat unique. Notre influence et nos moyens feront le reste. Mais comme tu l’entends, c’est encore assez conceptuel. Je dois continuer à réfléchir et me concentrer sur l’élection à venir. Si cela te convient, nous pourrons en parler à la capitale prochainement. »

Regardant par les fenêtres de poupe ouvertes, Baelor voyait arriver un canot. À force de converser et de tisser sa toile, il en avait oublié qu’il devait rejoindre des officiels locaux pour un déjeuner tardif sur l’état du commerce dans la cité et des projets d’agrandissement de la zone portuaire. Le regard toujours accroché au canot qui approchait, il reprit.

« Je crains que nous ne devions abréger notre rencontre, chère Rhaenys. Voilà que l’on vient me chercher pour la suite de ma journée. J’ai été heureux que nous puissions discuter de ces sujets de manière confidentielle. Dès mon retour à Valyria, nous pourrons débuter notre entreprise et j’ai bon espoir que nous pourrons lancer un premier convoi d’ici peu. Restons en contact en cas de besoin. »

Sur ces dernières paroles, il offrit de raccompagner Rhaenys à terre et de le rejoindre dans cette journée passionnante d’échange avec les responsables locaux. La journée avait été fructueuse, car la compagnie coloniale qui voyait le jour à la suite de cette rencontre était la première de l’histoire valyrienne. Deux familles porteraient seules les risques – et récolteraient les bénéfices – de cette folle aventure qui pourrait bien changer le visage du monde ; et le destin de Valyria.



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