Il a fallu que deux femmes se dressent face au terrible dragon Rytorth pour que naisse non seulement une légende mais aussi deux familles qui n’auraient pas à rougir de leur histoire sur les siècles qui suivirent. Les Naehrys, descendants de cette illustre aïeule éponyme, se sont toujours tournés vers le peuple et la société valyrienne. Pour eux, cette supériorité du peuple valyrien acquise grâce au dieu des Dieux se devait d’être mise au service du développement des villes, de la prospérité du peuple. Esthètes, leur résidence de Valyria et leur palais de marbre et de cèdre de Velos sont le reflet de cet amour du Beau et de ce don fait aux yeux de leur contemporains. Leur empreinte a d’ores et déjà été laissée par le sénateur Aerys Naehrys grâce à sa volonté de modernisation de l’architecture de Valyria, laissant sortir de terre des édifices à l’architecture particulière et reconnaissable.

Malgré le peu d’années, il faut le dire, vécues sur Velos et à fréquenter les siens, Mealys conserve une philosophie relativement proche de la leur. Elle est attachée à la symbolique de l’Île aux Cèdres sans que cela soit une obsession, si un partage devait être fait avec les Haeron, tant que Velos puisse rester sous le giron des Naehrys cela lui conviendrait. Mais avec l’éloignement inhérent à son apprentissage au Collège, elle est devenue femme indépendante qui ne cherche pas à se mêler des affaires politiques de sa famille, préférant continuer à étudier et expérimenter pour se faire son propre nom.

Now it begins

Des éclats de voix résonnaient, audibles par quiconque se trouvant aux abords du palais de marbre rose, alors que les convives quittaient les jardins dudit palais en une festive procession qui prenait le chemin du temple. Le chant des oiseaux comme le cri lointain des singes, couplé au halo embrasé du soleil à l’horizon qui était peu à peu avalé par l’indigo de la nuit, offrait une ambiance particulière pour cette vingtaine d’hommes et de femmes qui avaient été rassemblés pour célébrer la naissance de la première née de Daemavon et de sa sœur-épouse Aenesa. Trois longues années rythmées par les prières, les infructueuses tentatives et l’apprentissage de la gestion du palais s’étaient vu être récompensées par les dieux de la meilleure des manières. Ces éclats de voix se muèrent peu à peu en murmures à mesure que le cortège se rapprochait de sa destination, avant de venir mourir dans un parfait silence lorsque le prêtre vint les accueillir. Malgré l’assurance de la pureté du sang qui coulait dans leurs veines, les valyriens ne purent empêcher une certaine tension venir s’installer dans l’atmosphère, venant ainsi envelopper chacun d’entre eux de son pesant manteau.

Les yeux emplis d’une émotion liée à sa joie d’être mère et son appréhension quant à ce qu’il adviendrait lors de l’Epreuve de Feu, contrastaient avec cette fatigue qui venait assombrir ses traits, dessiner des cernes. La jeune mère tenait avec douceur le nouveau-né qui s’agitait faiblement et elle dû se résoudre à le déposer dans le berceau mis en place pour l’occasion par le prêtre et ses compagnons. L’un des deux jeunes hommes, les mains chargées par de chaînes, s’éloigna de ses comparses pour inviter Aenesa à s’éloigner avant de mettre les fers autours de ses poignets suivant ainsi à la lettre cette tradition unique et antique. Ainsi mise en chaînes elle ne pourrait faire parler cet amour maternel qui courrait en elle, en intervenant durant la cérémonie, offensant ainsi les dieux et le pouvoir suprême qu’ils exerceraient d’ici quelques instants sur sa toute jeune Mealys.

- J’invoque Shrykos déesse des transitions, Tyraxes déesse des talents, et Arrax Dieu des dieux, sans qui rien ne se créé, ne perdure dans son apogée et n’existe par la force, avant de prendre place en tant que prêtre devant ce berceau. Que ces dieux daignent bénir, aujourd’hui plus que jamais, l’entrée de cette enfant dans notre monde et guider ses pas sur le chemin qui lui aura été éclairé ! déclama le prêtre, les bras levés vers le ciel, avant qu’il n’indique au novice d’embraser le berceau.

Les secondes défilèrent tandis que les flammes grandissaient peu à peu, venant envelopper le berceau puis couvrir l’enfant d’un manteau rougeâtre de chaleur tandis que le prêtre se rapprochait, les yeux accrochant le brasier qui se tenait devant lui. L’instant était à la prédiction qui scellerait le destin de Mealys. Une vie loin de Velos, emplie d’érudition et d’enseignement mais aussi de liberté. Telle était la voix que les dieux lui ouvraient et que les jeunes parents ne pouvaient que respecter, ainsi elle rejoindrait bien des années plus tard le Collège des Mages qui la formerait. Le prêtre tendis les bras à travers les flammes pour venir récupérer l’enfant tandis que son premier compagnon libérait la jeune mère, lui permettant ainsi de prendre à nouveau Mealys dans ses bras. Une Mealys que les flammes n’avaient pas mordue. L’Epreuve de Feu touchait à présent à sa fin, allégeant l’atmosphère pesante et permettant aux témoins de cette cérémonie de venir célébrer cette réussite.

Du coin de l’œil, Mealys observait avec attention les jeunes novices du premier cercle s’affairer dans ces tâches quotidiennes auxquelles ils devaient se dédier. Humilité et obéissance était les premières valeurs qui leur étaient inculquées, qu’ils soient de corvée de ménage, de plonge ou de tout service particulier les requérant. Être consciencieux et efficace était nécessaire pour montrer sa valeur et sa détermination. L’organisation était aussi des plus importantes car à chaque heures n’étant pas dédiées aux corvées il fallait se rendre à la Grande Bibliothèque, aucun savoir n’étant interdit mais la discipline et la patience devait rythmer les battement du cœur de chaque novice. Tel était l’apprentissage par lequel chaque mage accompli était passé, aucun d’entre eux ignorait la dureté de cette Epreuve de Nerfs. Cela faisait des années que le premier cercle était derrière la Naehrys et pourtant le souvenir restait vivace tant le contraste entre sa vie aisée à Velos et son arrivée au Collège avait été grand. Si le traumatisme était absent, cela l’avait suffisamment marquée pour qu’elle n’applique pas l’exacte dureté qu’elle avait connu ou la rudesse dont faisaient preuve certains de ses confrères. Adressant un sourire au novice qui s’était retourné vers elle, cherchant son approbation sur la qualité de son travail sur le nettoyage du sol, Mealys finit par prendre une grande inspiration puis s’éloigna, laissant ainsi les deux novices continuer leur corvée.

Alors qu’elle arpentait le couloir, une secousse manqua de lui faire perdre l’équilibre. Que se passait-il ? Un mage venait-il de faire une expérience qui venait de mal tourner ? Elle regarda des deux côtés du couloir puis dû se coller contre le mur pour s’ôter du chemin de plusieurs de ses confrères et de ses consœurs dans une inhabituelle hâte avant que le bijoux en marbre rose qu’elle portait à son cou grâce à une fine lanière de cuir ne se mette à se réchauffer d’une intensité tout aussi inhabituelle. Venant caresser du bout des doigts le pendentif, pensive, l’alchimiste fit volte-face et se hâta de rejoindre le lieu de rassemblement le plus proche de sa position : l’entrée du Collège. Alors qu’elle empruntait quelques passages de traverse, dévalait les escaliers, Mealys fut rejointe par d’autres mages et à mesure qu’elle s’approchait de sa destination un brouhaha de voix se fit entendre, croissant à mesure que sa propre inquiétude grandissait. Lorsqu’elle arriva enfin sur place, nombreux était ses confrères qui était déjà présents et il ne fallut pas attendre bien longtemps lorsqu’elle rejoignit leurs rangs pour que la silhouette du Magister n’impose le silence. Un drame s’était donc produit, créant ainsi toute cette agitation. Le temps qui s’était écoulé entre le moment où cela s’était produit et celui où l’information était parvenue jusqu’au Collège pouvait avoir causé de sérieux dommages. Le temps était donc précieux et si une partie des mages était déployée à la Fosse-Draconique, la vélosienne faisait quant à elle partie de ceux qui devraient se rendre sur la place des esclaves.

Les informations avaient été succinctes mais une fois les indications données, Mealys ne s’était pas fait prier pour gagner ses quartiers à grandes enjambées. L’efficacité se révèlerait être le maître mot qui déterminerait les conséquences des prochaines minutes voire des prochaines heures, une nécessité de ne pas perdre un seul instant qui rythmait avec vélocité les battements de son cœur. A chaque pas de plus effectué, à chaque mètre parcouru qui réduisait la distance avec son objectif, l’esprit de la mage visualisait les différentes étagères regorgeant de bourses, de plantes, de matériaux ou encore toutes ces fioles dont le verre avait une teinte différente selon la nature du contenu dont elle les avait remplis, permettait de prendre une certaine avance sur le moment où elle franchirait le pas de la porte. Tout gain de temps était précieux car il pourrait ainsi être dédié à ceux qui n’étaient pas aux portes de l’antre de Balerion, de sauver ceux qui pouvaient l’être.

Un désastre. Telle était la pensée qui flottait dans l’esprit de Mealys lorsque cette dernière entra enfin dans ce lieu de vie qui avait tant vu de ses expériences, de ses travaux, de ses nuits qu’elle avait pu passer éveillée. Avec dextérité elle sélectionna puis rangea une à une les fioles et les pots contenant les mixtures qui lui seraient nécessaires. L’entrée dans le Deuxième cercle lui avait permis de passer de la théorie à la pratique, d’étudier avec application les différentes disciplines, lui permettant ainsi de commencer à éprouver un certain amour de cet art si beau et dangereux qu’était l’alchimie. Par la suite elle s’était attelée à trouver les bons mécènes, ceux qui sauraient la faire progresser tout comme en retour elle pourrait leur apporter son savoir, l’attention des Riahenor avait été une consécration pour elle. Toutes ces années d’apprentissage, de travail pour améliorer l’efficacité de ses baumes et autres mixtures, tout l’avait menée sur ce chemin esquissé par les dieux, l’avait menée à ce jour précis où en compagnie d’alchimistes, de guérisseurs, de maîtres des runes ou encore de jeunes mages elle serait mise à contribution pour son peuple. Une fois sa sacoche remplie, si Mealys se hâta de quitter le Collège, concentrée sur les éventuelles blessures à soigner, elle était cependant loin d’imaginer l’ampleur du désastre qui avait touché la place des esclaves.

La places esclaves sur laquelle s’étaient époumonés quelques jours auparavant les marchandes, n’était plus qu’une vague souvenir face à l’horreur. Oubliée était l’estrade sur laquelle Baelor Cellaeron devait déclamer un discours. La poussière quant à elle flottait encore dans cette étrange atmosphère, faisant tousser quiconque étant amené à produire un effort. Si Mealys se retenait comme elle pouvait malgré cette gorge qui la démangeait, elle ne pouvait pas se retenir de froncer le nez face aux effluves de sang : les blessés devaient assurément être nombreux mais les morts devaient l’être tout autant. Elle prit une inspiration puis souffla abruptement, peu importait ce qu’elle verrait et entendrait, il lui faudrait conserver son sang-froid et venir en aide à tous ceux qui le requéraient.

Les ordres avaient été donnés, les tâches réparties et plus aucune seconde ne devait être perdue. Tous les sens de Mealys étaient aussi bien en alerte qu'ils étaient assaillis par la vision de ce qui s'offrait à elle, l'odeur de la mort qui venait s'insinuer dans ses narines et ainsi que toutes ces complaintes quittant la bouche de chaque être souffrant au milieu de cette catastrophe. Avec précision elle s'attelait à appliquer ses baumes sur les entailles, les profondes plaies refermées par ses confrères guérisseurs, mais elle ne pouvait se permettre de rester, d'écouter les suppliques demandant si elle avait vu un ami ou une sœur. Alors qu'elle se relevait après avoir assisté aux derniers instants de vie d'une femme sérieusement blessée, ses yeux d'un violet zinzolin se posèrent sur une silhouette qu'elle ne connaissait que trop bien pour la côtoyer depuis de nombreuses années. "Non !" s'entendit-elle crier sans que le moindre son ne soit émis de sa bouche, avant que sans plus de réflexion elle ne se précipite vers la jeune femme aux cheveux en bataille. La mage arriva juste à temps pour soutenir une Saerelys dont la conscience s'envolait.

La native de Velos sentait son cœur se serrer à mesure que son inquiétude grandissait pour l'aînée des enfants Riahenor, que son esprit lui rappelait le souvenir difficile de leur première rencontre ainsi que tout le chemin parcouru pour que la jeune enfant devienne une jeune apprentie mage douée. Avec douceur, elle la mena jusqu'à deux novices qui apportaient leur aide pour le transport des blessés.
- Menez Saerelys au palais Riahenor, sur le champ. Elle a besoin de soins et de calme ! ordonna-t-elle en leur confiant la jeune femme. Il ne lui semblait pas que ses blessures soient graves mais les ecchymoses restaient cependant impressionnantes et elle ne tenait à peine debout, il lui fallait un lieu sûr et familier. D'un geste tendre Mealys vint lui caresser la joue avant de laisser les deux apprentis, accompagnés d'un guérisseur, s'éloigner pour gagner le palais des Riahenor...

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C'est bon, c'est fait. Te voici validé(e). Bravo ! Ce petit picotement que tu ressens est celui du début d'une aventure où tu rencontreras des personnages et des créatures incroyables. Te sens-tu prêt(e) à nous rejoindre ? On espère que oui car le grand moment est arrivé !

Ton personnage, Mealys Naehrys, va désormais rejoindre les Mages de notre belle Valyria pour devenir l'un de ses membres les plus illustres, espérons-le !