Les Valineon
Jaenera Valineon est née le premier jour du 11 mois de l’an 1024 à Mhysa Faer. Elle était le deuxième enfant de la branche principale de la maison Valineon, ces explorateurs des temps passés. Elle avait déjà un frère Daenar et n’en eut pas d’autre. Valyna Valineon avait une constitution fragile et une nouvelle grossesse pourrait lui coûter la vie. La décision fut prise que deux enfants hériteraient de leur sang et seulement deux. Et puis les Quatorze avaient bien fait les choses puisqu’un fil et une fille avait vu le jour. Ainsi la pureté du sang perdurerait à travers leur descendance. Les Valineon s’étaient installés dans cette ville proche de la mer il y a de cela plusieurs années après leur errance dans les terres d’Essos. Ce fut dans cette ville et au milieu des récits de sa famille que la jeune Jaenera Valineon a grandi. La petite Jaenera a toujours été très curieuse face aux récits de sa famille et a toujours aimé lire tous les ouvrages qu’elle trouvaient sur son chemin. Mais elle se montra aussi rapidement très éloigné de son frère aîné Daenar. Le fait qu’elle soit destinée au Collège et que ses parents aient fait le choix de ne pas déposer d’œuf à la fin de son épreuve du feu a toujours mis une distance entre la future mage et son frère aîné et seigneur-dragon. Jaenera a rapidement considéré qu’elle était différente des siens et qu’elle n’aurait pas le destin commun des autres Valineon. Si les Quatorze l’avait appelée à rejoindre le Collège ce n’était pas pour rien. Elle laissa alors rapidement l’une de ses cousines se rapprocher de son frère sans mot dire. Il fallait bien avouer que son futur mariage avec Daenar, comme le voulait la coutume lui faisait ni chaud ni froid. Jaenera s’y conformerait parce qu’elle se devait de respecter les traditions et parce qu’elle respectait tout autant ses parents que son frère, mais son devoir et son lien avec ce dernier s’arrêtaient là. Il n’y avait pas d’amour entre eux, du moins pas du côté de Jaenera. Et puis elle n’était pas aveugle, elle voyait bien que son frère aimait presque plus la mer que les Valineon. C’était sûrement là l’un des rares point communs qui existait entre Jaenera et son aîné. Comme tous les Valineon, Jaenrea avait toujours gardé un attrait certain pour la mer et ne craignait pas le domaine marin de Caraxès. Bien au contraire, elle trouvait qu’il y avait quelque chose de fascinant à regarder les flots et la demeure du dieu. Et surtout, cela permettait de se distinguer des autres Valyriens qui préféraient les flammes des volcans aux embruns de la mer.
Les autres Valyriens, depuis toujours, depuis qu’ils avaient quitté un jour les rivages de Valyria, les Valineon étaient devenus bien différents des autres maisons valyriennes. Etranger malgré eux, revenus sur une terre qu’ils ne connaissaient plus, les Valineon avaient du tout reconstruire. Ils avaient dû se refaire un nom dans Valyria et une fortune. Seul leur sang toujours aussi pur avait apporté le respect dans les premiers temps. Et puis leur implantation à Mhysa Faer avait fait le reste par la suite. Mais tout comme les grandes maison Valyriennes et notamment les maisons des fondateurs, leur sang, leur histoire et le mystère qui les entouraient encore était plus important que leur fortune réel. Ainsi les Valineon se sentaient bien plus proche des Fondateurs que des autres maisons nobles.
Le Collège des Mages
Le Collège des Mages, la fille de Manear et Valyna y était prédestinée. Mais ce ne fut pas tant son sang, aussi pur soit-il que son caractère qui attira ces membres illustres. Vive, curieuse et déterminée, les Mages ont rapidement vu en l’enfant une recrue parfaite pour le Collège. Alors on ne lui laissa pas le choix et elle entra au Collège en tant que novice à l’âge de Onze ans. Pas le choix, depuis sa naissance, Jaenera n’avait eu guère le choix de toute façon. On lui avait imposé de ne pas avoir de dragon alors que les autres membres de sa famille eux disposaient d’un compagnon fidèle dont le lien était plus puissant presque que celui de leur famille. Pas eut le choix non plus lorsqu’on lui imposa d’apprendre à être une femme convenable et respectée qui ne devrait probablement pas naviguer en mer comme le faisait ses ancêtres. Alors ce fut avec une résilience née que Jaenera franchit les murs du Collège. Et ce qu’elle y trouva fut en réalité bien différent que ce qu’elle imaginait.
Travail était le maître mot avec l’obéissance. Mais elle y trouva aussi une certaine liberté, une liberté qu’elle avait tant rêvée. Son nom était connu, son caractère était apprécié par les mages même si parfois on la réprimandait. Elle se trouva au Collège une nouvelle famille et un endroit où elle pouvait assouvir toutes ses envies de connaissances. Avec le temps, Jaenera se fit une place et intégra avec ravissement le troisième cercle après les longues années d’études nécessaire. Brillante elle l’était, mais captiver son esprit pendant des heures pour tout apprendre était un défit pour les professeurs. Indiscutablement, la dame n’était pas faite pour la Science-magie. Ce fut à partir de ce moment-là que la puissance de son sang parla. Désormais autorisée à quitter plus librement le Collège, avec quelques amies, la Valineon s’illustra à de nombreuses reprises en lecture de flammes, en métamorphose ou en encore en manipulation mentale pour faire quelques tours lors de grandes réceptions, et fêtes de débauche. Très appréciée, elle rassembla naturellement autour d’elle d’autres mages qui pouvaient alors bénéficier de son prestige.
En ces temps encore bénis par les dieux, la Valineon faisait briller le nom de sa famille. Respectée par les siens, admirées par certains membre de sa famille, père et mère ne tardèrent pas à décréter que pour le bien de leur sang, frère et sœur convoleraient devant Vermax et les Quatorze. Le sang des Valenon était puissant et il n’était pas question qu’un mariage non incestueux se fasse au sein de la branche principal. En plus de cela, Daenar grimpait les échelons de l’armée avec brio. Les enfants chéris de Caraxès avaient un avenir des plus radieux devant eux. Mais c’était sans compter sur le fichu caractère de la fille de Valyna qui bientôt viendrait ébranler tous les espoirs d’une maison entière.
Et si sa maison était en péril, la situation de Jaenra au Collège ne cessait de provoquer admiration et louange. La Valienon était douée, c’était certain. Elle franchit le quatrième cercle avec l’approbation non dissimulée de l’ensemble des membres de la direction et en ce temps-là, même le Magiester Talaegar voyait en elle une potentielle successeur. Une fois au quatrième cercle, Jaenera Valienon décida de se spécialiser dans la manipulation mentale. Il y avait dans cette discipline quelque chose qui attirait la Dame des Valineon. La manipulation mentale offrait une puissance et une force assez jouissive et Jaenera ne cessa dès lors d’y trouver un certain bonheur. Elle pourrait alors être elle-même, assouvir certains plaisir et notamment de savoir tout ce que les autres essayaient de lui cacher. Ainsi elle se voyait déjà être une femme que l’on craint et que l’on respecte en tout temps. Elle qui n’avait rien choisi jusque-là avait enfin pris sa revanche sur sa famille et les Quatorze qu’elle défiait presque tout en louant leur bonté de lui avoir donné un sang assez pur pour exercer un tel art. Car cette magie était un art tout aussi magnifique, puissant et dangereux. Toute magie a sa contre partie mais le jeu en valait la chandelle.
La presque Dynaste, le Dynaste et le frère
Jamais Jaenera aurait cru que son cœur s’ébranlerait de la sorte. Jamais elle n’aurait pu imaginer que ses yeux et son esprit délaisseraient les pages noircies par l’encre des anciens pour les yeux d’un homme. Jaenera Valineon était connu pour être une mage studieuse ayant soif d’apprentissage. Mais c’était sans compter sur la taquinerie des Quatorze. Les enfants d’Arrax la prirent dans leur filet et en tête de ce cortège sournois, Meleys et ses plaisirs. La jeune mage du troisième cercle ne s’y attendait pas et ce fut peut-être là le plus beau. Elle s’était rendue à une fête pour montrer toute sa dextérité à jouer avec les flammes notamment. Elle qui avait désormais le droit de sortir du Collège redécouvrait ce monde qu’elle avait quitté il y a des années de cela. Tous ses sens étaient en éveil et ce fut peut-être pour cela qu’elle le repéra, cet homme au regard si enivrant. Elle n’osa pas tout de suite l’aborder. Elle, lamage invitée pour divertir et lui, un invité de marque et spectateur de son art. Mais si elle ne s’approcha pas du jeune homme, elle ne tarda pas à obtenir les information qu’elle espérait. Ragaenor Vaekaron était son nom, descendant du fondateur. Un homme d’une beauté qui fit chavirer le cœur de la mage. Elle l’aimait, elle le savait. Meleys avait usé de son pouvoir et le charme du Dynaste captiva l’âme et le cœur de celle que l’on appelait déjà la presque Dynaste.
Un amour qui aurait pu naître entre ces deux êtres qui s’étaient assurément trouvé. Mais tout comme Ragaenor, les Valineon en avaient décidé autrement et Jaenera devait poursuivre les traditions familiales. Depuis des générations les Valineon contractaient des mariages entre frères et sœurs et ce dans l’unique but de préserver leur sang. Et en cela, Jaenera pouvait être reconnaissante envers sa famille. Mais maintenant que son cœur connaissait le doux son de l’amour, elle ne se voyait absolument pas épouser son frère. L’affront fut révélé lorsque le patriarche Valineon annonça les fiançailles de ses enfants et que la mage fit proprement scandale au milieu de la fête organisée pour l’occasion. Elle devait apparaitre à une heure bien précise au bras de son frère et nouveau fiancé. Mais au lieu de cela, elle rejoignit les festivités vêtue d’une stola de deuil et fardée comme si la mort avait frappé la demeure des Valineon. Des cris retentirent dans le jardin des Valineon à Mhysa Faer, la main si tendre autrefois de Valyna Valineon agrippa le bras de sa fille unique et l’embarqua à l’intérieur de la demeure familiale. Jamais telle honte n’était tombée sur la maison de ceux qui avaient quitté un jour Valyria. Jamais le regard de Valyna ne fut aussi noir et jamais celui de son frère Daenar ne l’a transperça de mille aiguilles.
Dans l’intimité de ses appartements, la mage fit pourtant face à ce frère qu’elle venait de rejeter publiquement. Une main partie et Jaenera se frotta machinalement la joue. La gifle avait fait mal mais la mage en avait vu d’autres au Collège et face au regard noir de son frère délaissé elle ne trembla pas. Jamais elle n’épouserait Daenar parce que jamais elle n’épouserait un autre homme que Ragaenor. Ragaenor qui épousa bientôt devant les quatorze une femme de la maison Vaekaron, une femme que Jaenera maudit du plus profond de son âme. Et il fallait croire qu’elle fut à demi-mot entendu par les dieux. Parce que la dite épouse rejoignit finalement les quatorze et les servis dans les temples. Et si la Valineon s’en réjouit, sa joie ne fut que de courte durée. Car par tradition et pour préserver la pureté de son sang, une nouvelle fois Ragaenor épousa une Vaekaron qui cette fois était sa nièce. Jaenera Valineon en ragea de longues journées parce qu’un jour Ragaenor serait à elle ou bien serait à personne.
L’Archimage et Le Magister
Entre Jaenera et Talaegar, cela n’a pas toujours été à couteaux tirés. Lors de ses jeunes années, Talaegar a même bien souvent soutenu celle qui franchissait avec aisance mais travail les cercles du Collège. Il appuya son passage au quatrième cercle et sa candidature en tant qu’Archimage spécialiste de la manipulation mental. Mais ce que le vieux magister n’avait pas su voir au début était l’ambition de la Dame de Mhysa Faer. Jaenera n’était pas que brillante, elle avait aussi des ambitions à la hauteur de son talent et comptait bine se faire une place au Collège et à y faire entendre sa voix. Ce fut à ce moment que le faussé commença à se creuser et que la discorde s’annonça. Car si Jaenera aimait profondément de la Collège, elle avait une vision bien différente de celle du Magister qui était pourtant le maître incontesté de l’organisation. Jamais elle n’aurait imaginé défier cet homme qu’elle admirait plus que tout. Pourtant la différence de vision était réelle et la Dame des Valineon, maintenant devenue Archimage et potentielle successeur de Talaegar voulait quelque chose d’encore plus grand pour le Collège.
Pourquoi le Collège devait-il rester si neutre, si en dehors de la vie de la République. Le Collège comptait en son sein de nombreux mages prometteurs avec un esprit vif qui n’avait rien à envier à certains sénateurs ou sénatrices. Et puis certains membres du peuple parvenaient bien à grappiller quelques sièges aux familles les plus renommées. Alors pourquoi certains de ces membres ne pouvaient pas être membre de la prestigieuse institution ? Voilà sans conteste le point de dissonance majeur entre le Magister et la presque Dynaste. Mais si encore la Dame s’arrêtait là avec ses idées saugrenues aux yeux de Talaegar, le problème serait réglé le jour où la mage ne serait plu. C’était sans compter sur le fait que Jaenera avait plusieurs disciples à sa suite. Des mages qui gravitaient autour d’elle. Elle ne les avait pas choisi mais le fait était que ses paroles et ses pensées avaient touchés ces enfants du Collèges des Mages qui adhéraient désormais à sa façon de voir les choses et l’avenir du Collège à Valyria. Le temps où le Collège se devait d’être une ombre au cœur de la République était révolu et il n’y avait qu’à voir les derniers événements pour s’en rendre compte. Le conservatisme de Talaegar avait fait son temps, place à la jeunesse et à la lumière. Car si la République avait besoin de ses dragons pour veiller sur elle, Elle avait aussi besoin des Mages pour soutenir l’armée et la vie des Valyriens.
Si le Magister ne voulait l’entendre, elle le ramènerait à SA raison par tous les moyens. Et Jaenera avait pour elle un sang aussi pur que les fondateurs ou presque et par conséquent, une puissance magique qui un jour dépasserait celle du vieille homme,
car elle avait encore pour elle une relative jeunesse.La Grande Inquisitrice
La grande Inquisitrice, voilà un surnom qu’elle affectionnait plus que tout. Témoin de sa puissance et de la place qu’elle occupait désormais à Valyria. Avec le temps, la Valineon s’était faite un nom et bien plus que cela. Même les plus hautes instances de la République avait dû admettre qu’elles avaient besoin d’elle. Elle, la mage, elle l’Archimage spécialiste de la manipulation mentale pouvait enfin servir à sa juste place cette République qu’elle chérissait temps. Et il fallait bien le reconnaître, ce nouveau rôle l’enorgueillissait de jour en jour. Il n’était alors par rare de voir un fin sourire étrange se dessiner à la commissure de ses lèvres alors qu’elle s’apprêtait à interroger un suspect. Personne ne pouvait lui résister ou du moins celui ou celle qui y parviendrait n’était pas encore née. Enfin à un individu près. Janeera n’avait jamais eu l’occasion de sonder l’esprit tortueux de la Sorcière. Et c’était un défi qu’elle aimerait un jour relever ou du moins essayer. Et rien qu’en y pensant, la flamme brulante du sang des dragons dansait dans ses yeux. Elle n’avait pas de dragon mais son sang bouillonnait tout comme pouvait le faire le sang de son frère.
L’Inquisitrice, c’était plus qu’un titre, c’était un rôle et un devoir qu’elle mettait un point d’honneur à exercer. Alors ce fut bien naturellement qu’elle accepta de mener l’enquête sur le Grand Effondrement. Jaenera n’y était pas au Grand Effondrement. Elle se trouvait au Collège des Mages à ce moment-là et cela lui sauva peut-être la vie. Nul ne peu savoir si les Quatorze l’auraient épargnée si elle s’était trouvée en ce lieu. La Valineon ne trouva rien malgré de lourds interrogatoires, parfois cruels mais elle s’en moquait. Le devoir avant tout. Malheureusement, et c’était là un semblant d’échec qu’elle avait encore du mal à digérer, elle n’avait rien et les causes furent dites naturelles. Mais la dame n’y croyaient rien. Elle ne pouvait croire que le Grand Effondrement n’ait que des causes naturelles.
Sa revanche, elle l’obtint après la catastrophe du Rêve de Caraxès. Il faut dire que la mort d’un ambassadeur jetait un fatalement un froid et cette fois elle devait trouver un coupable. Elle le trouva parmi les membres du Collège, un jeune mage, novice et mal entraîné. Ce sang-mêlé avait failli et son erreur aurait pu coûter la paix avec Andalos si sa tête n’avait pas un temps calmé la colère du roi Dareth II qui venait de perdre son frère. Mais pour l’Archimage, la venue à Valyria de nulle autre que la cousine du roi en tant que nouvelle ambassadrice du royaume d’Andalos n’annonçait rien de bon. Le roi devait avoir des doutes, des doutes que elle, elle n’avait pas. Elle avait lu dans l’esprit du jeune mage et l’erreur n’était pas permise. Mais qui pouvait e contenter d’une erreur d’une jeune âme ?
Le point d’orgue de son ascension culmina lorsqu’elle fut un e nouvelle fois appelée, quelques mois après le Rêve ce Caraxès pour mener une nouvelle enquête. Le Rêve de Vermax se solda par une nouvelle mort mais cette fois il ne s’agissait pas d’un étranger mais d’un Valyrien. Lucerys Arlaeron fut assassiné alors même que l’on amenait les cadeaux de mariage à ses enfants. Et la première personne à être soupçonnée fut la mage Herya Valgaris. La mage avait eu une relation avec le nouveau marié, cela n’était un secret pour personne et surtout pas pour Jaenera. Elle l’interrogea naturellement et sonda son esprit comme elle l’avait tant de fois avant et comme elle le ferait encore à de multiple reprise. Mais elle ne trouva rien dans cet esprit torturé. Alors elle l’innocenta aussi rapidement qu’elle le pu. Il fallait reconnaître que la mage intéressait grandement la Grande Inquisitrice. Elle avait quelques choses en elle qu’elle aimait, un petit grain de folie que la Valineon trouvait exquis. A n’en pas douter Jaenera Valineon avait une certaine affection pour cette mage tisserande. Rien de comparable avec celle qu’elle avait développée le jour où son regard avait croisé celui de Ragaenor Vaekaron mais elle ne pouvait l’ignorer.