-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

Voix de l'Ombre
Voix de l'Ombre
Admin

Si vis pacem, para bellumFriends in high places

Au large de Jahla, archipel des îles d’Été -  An 1066, mois 12

Vous avez quitté le doux climat sec et brûlant de Valyria près de six jours auparavant. A bord d’une galéasse rapide construite pour la haute-mer, vous avez tracé une route directe depuis Gelios vers l’archipel estivien. A cette période de l’année, vous avez évité sans mal les tempêtes d’automne redoutables. La veille au soir, vous avez aperçu les premières îles de ce grand archipel à la réputation unanime. La seule absente est Alynera Vaekaron, la dynaste, ancienne sénatrice et cheffe de famille, reléguée au rang d’épouse. Enceinte, celle-ci a préféré monter son dragon et quitter Valyria plus tard, effectuant le trajet en une fois. Un vol long et exigeant, car il s’agit de partir à l’aube des terres valyriennes pour atteindre les Îles d’Été avant la nuit. En cette fin d’après-midi, votre navire est enfin survolé par une silhouette familière pour quiconque a posé le pied à Valyria : l’ombre portée de Yraenarys, le grand dragon cuivré d’Alynera, est immense.

Votre navire est bientôt rejoint par les élégants bateaux-cygnes locaux. Ces embarcations sont grâcieuses à souhait et d’une vitesse sans équivalent dans le monde connu, grâce à leur complexe système de voilure. Accompagnés d’un dragon, vous faites une entrée fracassante dans le port de la grande cité de Tête d’Ebène. L’île de Jahla ne ressemble à rien que vous connaissez déjà. Par endroits, la jungle semble tomber dans les flots turquoise de cette mer placide. Des grappes d’oiseaux aux couleurs chatoyantes s’envolent régulièrement à la vue du dragon lointain. Vous reconnaissez certains de ces perroquets rouges pour avoir été vendus des fortunes sur le Grand Bazar de Valyria. Vous pouvez apercevoir des dauphins joue dans le sillage des grands navires estiviens. La cité qui se tient face à vous n’est pas fortifiée. Vous constatez qu’elle est construite autour du port et de façon à ne pas gêner son développement, mais bien à l’accompagner. L’architecture démontre de nombreuses techniques différentes selon l’usage et l’origine des bâtiments. Les matériaux locaux sont visiblement suffisamment variés pour permettre des entrepôts en pierre mais pas forcément suffisamment nombreux puisque de nombreuses bâtisses sont en bois ou en terre cuite. Toute la cité est parcourue de couleurs chamarrées et d’une panoplie de sons qui vous parviennent alors que vous n’avez pas encore posé le pied à terre. Vous constatez également que de nombreux navires d’apparat sont mouillés dans le port.

Toisant ce port, bâti sur une falaise de grès rouge, le Palais Vert du prince Shaltoq Xoraq… n’est pas vert. Il s’agit d’une bâtisse impressionnante construite toute en longueur qui semble avoir été étudiée pour jouer avec les courants de l’air tropical du coin. Vous y distinguez sans peine les nombreuses et immenses tentures aux couleurs vives qui virevoltent mollement dans l’air moite.

Enfin, votre navire s’arrime à l’un des multiples quais de la cité portuaire et vous reconnaissez sans mal le sémillant ambassadeur des Îles d’Été à Valyria qui s’est déplacé des semaines en amont pour préparer ce grand rendez-vous. Il vous accueille à bras ouvert, visiblement très heureux de pouvoir faire la démonstration de son influence, tant à l’étranger qu’à domicile.

« Bienvenue ! Soyez tous les bienvenus dans les Îles d’Été et sur Jahla, domaine du grand prince Shaltoq. Je gage que votre voyage a été sans problème ? »

Comprenant que vous n’avez pas de plainte spécifique à lui adresser, il vous fait signe de le suivre tandis qu’une vaste mise en scène mêlant population et élite locales vous accueille dans une haie d’honneur soigneusement élaborée. On vous jette des fleurs fraîches dont chacune vaudrait une petite fortune à Valyria, on joue de la musique, on vous présente les fruits locaux et les épices venues de plus loin dans l’archipel. Tout cela est un ballet bien orchestré qui vous démontre, si cela était nécessaire, de la richesse d’un seul prince estivien. Et les îles alentour en comptent parfois jusqu’à cinquante. Et il y avait une douzaine d’îles. La grande faiblesse des Estiviens résident dans leur fragmentation car nul souverain n’a jamais réussi à imposer son pouvoir à l’ensemble de l’archipel. Cette grande civilisation souffre à l’inverse de luttes intestines permanentes qui affaiblissent considérablement sa capacité à intervenir dans le jeu des grands empires qui se forment en Essos continental. Fédérées, les Îles d’Été seraient sans nul doute d’une puissance comparable à Andalos. Sans cette union purement chimérique, elles ne restent qu’à la marge de l’Histoire, subissant bien trop souvent les raids esclavagistes des Ghiscaris, copieusement et unanimement détestés.

Pourtant, lorsque leur intérêt est en jeu, les souverains estiviens savent se coordonner. La meilleure preuve de tout cela est que chaque princesse et chaque prince a envoyé au moins un émissaire pour assister à votre rencontre avec le puissant prince Shaltoq. Il règne sur la majeure partie de l’île de Jalha, où vous venez de mettre les pieds. Son domaine s’étend jusqu’à la Pointe dorée, en englobant le Val-aux-Lotus et le Val-aux-Pivoines, ainsi que la Baie des Perroquets que vous avez traversé en arrivant. Si c’est pour l’instant Tête d’Ébène qui est la plus grande cité de l’archipel, il lui est arrivé d’être dépassée par Grand Banian ou Pointe-Lotus selon les vicissitudes politiques de leurs souverains.

Arrivés au cœur des jardins qui précèdent votre arrivée au Palais Vert, vous retrouvez Alynera Vaekaron qui fait un atterrissage remarqué, provoquant la terreur des locaux. La plupart des habitants insulaires n’ont jamais vu un dragon de leur vie, peu en ont entendu parler, et encore moins savent qu’ils sont une réalité. Et la créature qui accompagne Alynera n’est pas vraiment la plus chétive du cheptel Vaekaron. L’esprit toujours ombragé, il décolle bien vite pour vous laisser à votre mission. Certains Estiviens voient le grand dragon se diriger vers le large avec inquiétude. Ne va-t-il pas carboniser les petites îles voisines de Xon ou Doquu, voire l’archipel des Osselets ?

Votre entrée tant attendue dans la salle du trône du prince est enfin une réalité. Vous découvrez un endroit de grande richesse et décoré avec tout le faste possible car il s’agit autant de vous impressionner que de rappeler à tous les envoyés des princes estiviens qui est le plus puissant d’entre eux. Des dizaines de bannières aux couleurs vives et emblèmes équivoques vives sont accrochées partout. A côté de ce déchainement de couleurs, Valyria semblerait presque terne. Vous comprenez bien vite que la bannière émeraude sur laquelle figure un hippocampe noir, la plus présente dans la salle et le palais, est celle de votre hôte. Ce dernier vous attend dans une somptueuse tenue de soie verte piquée de perles et de d'or. Autour de son crâne rasé gît une fine couronne d’or et d’émeraudes. A votre vision, il se lève et vous fait signe d’approcher devant tous ces notables qui vous dévisagent. Tous sont assis le long de ce grand tapis jaune que vous remontez. Votre accompagnateur ambassadeur, frère du souverain, prend la parole.

« Mon estimé frère ! Votre altesse princière ! J’ai l’honneur de vous présenter les envoyés de la République valyrienne. Ils ont franchi une mer, chargés de la confiance de leurs dirigeants, pour vous rencontrer et discuter avec vous d’un rapprochement de votre île avec les puissants chevaucheurs de dragons. »

[Quête] Si Vis Pacem, Para Bellum D311dcc94bf84c777274c6bd2494255b8678be99
Shaltoq Xoraq, prince souverain de Jahla

Vous constatez que le prince est un peu plus vieux que son frère. Le contour de ses yeux est ridé, tout comme la commissure de ses lèvres. Il porte une courte barbe qui commence à grisonner. Il dégage indéniablement une aura régalienne puissante et vous constatez qu’il ressemble bien plus à un roi qu’autre chose. A ses côtés, l’ensemble des envoyés des autres princes semblent presque des quémandeurs tant le contraste est important dans leur tenue et leur maintien. Certains, toutefois, représentent de manière évidente de plus puissants souverains. Rien de comparable à la puissance que déploie Shaltoq devant vous tous. Lorsqu’il prend la parole, vous entendez une véritable voix de stentor qui résonne sans peine dans l’ensemble de la grande salle dans laquelle le silence se fait immédiatement.

« J’ai pu constater des mes yeux la beauté d’un tel animal. Celui qui vous accompagne, ambassadeurs, est une créature somptueuse. Il doit instiguer la fierté dans le regard des vos alliés et la terreur dans celui de vos ennemis. J’espère avoir de nombreuses raisons d’être fier d’ici à la fin de nos discussions. »

Le souverain n’était pas connu pour faire grand secret de son animosité envers les Ghiscaris. Son frère lui servait une solution idéale pour renforcer la sécurité de son royaume et lui laisser les mains libres pour l’unification de l’archipel. Il claqua deux fois dans ses mains et serviteurs vous apportèrent de larges fauteuils confortables.

« Présentez-vous donc, j’aime savoir à qui je parle. Ensuite, vous prendrez place et nous discuterons. Je souhaite que nos échanges se tiennent devant l’ensemble de ces représentants que vous voyez. Ils convoieront ensuite l’état de nos discussions à leurs maîtres et ainsi, les Estiviens sauront ce que l’Histoire nous réserve. »




HRP:
Alynera Vaekaron
Alynera Vaekaron
Mīsio Lentor

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t661-epreuve-du-feu-d-aly
Si vis pacem, para bellumFriends in high places

Jahla, archipel des îles d’Été -  An 1066, mois 12

L’écaille du dragon sur sa joue est une douceur familière. Les yeux clos, elle laissa ses bras étreindre le large cou de sa monture. La fatigue commençait à gagner tout son corps meurtri. L’endurance qu’exigeait un tel voyage, une telle course, était éprouvante. Ils étaient partis de la péninsule alors que l’aube menaçait de chasser la nuit. Et, d’après le soleil au-dessus de leurs têtes, il était à présent presque six heures post meridiem. Ils rattraperaient la flotte valyrienne, dépêchée six jours en amont, d’un moment à l’autre. Minuscule sur son colosse, Alynera profitait de leurs derniers instants en solitaire. Il y avait bien longtemps que tous deux ne s’étaient pas retrouvés à chevaucher l’inconnu avec tant d’impétuosité. Pourtant aucun n’était plus heureux que dans ces heures-là, où les éléments des cieux et du monde n’avaient plus de limite pour leur sang magique. Jamais ils ne se sentaient aussi proche de leur père commun. La puissance créatrice d’Aegarax était forgée dans cet air, rare et difficile. Et alors que, dans l’éternel de son domaine céleste, il s’accouplait avec Meraxes : la Dame-Dragon pouvait sentir le vent frais, s’immisçant sous ses longs vêtements, la caresser avec sensualité. Lors de ces moments là, le lien qui l’unissait à Yraenarys était plus grisant que les mains, pourtant savantes, de son oncle-époux. Tandis que ses muscles endoloris se repaissent de cette douce jouissance, l’esprit d’Alynera déroule les points cruciaux de cette rencontre diplomatique. La faction jaune, tout autant que les Vaekaron, avait prévu un véritable spectacle aux habitants de Jahla. Il était impératif qu’ils ne ratent pas leur royale entrée, ni les présentations qui s'en suivraient. Cette orchestration du temps, alors que tous deux naviguaient à l’estime dans un ciel inconnu, exigeait une organisation savante. L’expédition avait été répétée pendant de longues heures avec Ragaenor, car depuis Valyria il ne suffisait pas de se rendre « toujours tout droit » pour espérer tomber sur les îles d’Été. Malgré la colossale force des dragons, le régime des vents obligeait des instruments mesurant des latitudes variables. Alynera avait mémorisé par cœur les calculs qu’elle devait suivre sur son preneur d’astres. Il y a de cela des siècles l’astrolabe avait été emprunté aux marins afin d’être adapté au régime des maîtres du ciel. Bien évidemment, encore de nos jours, les Vaekaron possédaient les plus sophistiqués et les plus sûrs.



Un râle sonore s’échappe d’Yraenarys alors qu’il flaire, des milliers de mètres plus bas, dissimulée par la mer de nuages, une présence humaine familière. Les yeux désormais grands ouverts, Alynera recentre ses mains sur les crêtes de son dragon. Rattrapons-les. L’ambre des yeux de la créature se durcissent. Elle n’était pas particulièrement encline à voyager vers les Iles d’Été. Si cette mission diplomatique lui permettait de passer du temps avec sa maîtresse, elle se méfiait de ces étrangers. Elle se méfiait davantage encore de Daemon Tyvaros dont la fourberie lui avait valu de perdre son frère. Le dragon craignait qu’aux côtés du mercenaire il n’arrive malheur à la troisième vie qui voyageait avec eux en ce jour. Il ne lui arrivera rien, cet enfant est offert par nos pères. Sa joue caresse avec une douceur toute maternelle l’encolure de sa monture. Je te le promets. Ragaenor lui avait assuré que la puissante magie de Jaenera la protégerait. Quant aux potions de Saelerys, elles avaient pris la large avec ses servantes les plus loyales. Ce voyage n'était pas des plus prudent, d'autant plus que nul ne savait qu'elle était enceinte. C’était pourtant l’héroïne de la bataille contre Ghis que la principauté attendait. Le conseil de la faction avait appuyé cette volonté, ferme. Allons-y, faisons trembler Tyvaros. Désormais, Yraenarys pouvait saliver l’odeur des voyageurs à bord de la galéasse. Une mélodie malicieuse s’échappa de ses naseaux terribles. Il allait les surprendre. Nul doute que cet homme de rien, dont les pauvres os ne l'intéressaient guère, allait pâlir de toute sa petitesse. Forte de sa puissance, Alynera laissa un sourire carnassier se dessiner sur son visage. Ils allaient voir, tous, de quelle sève était forgée la puissance de Valyria ! Rapprochant ses jambes, puis tout son corps, les muscles souples et serrés, elle s’accrocha avec vigueur sur les crêtes de son dragon avant de plonger à pic vers la mer azurée. 



***


« Mon estimé frère ! Votre altesse princière ! J’ai l’honneur de vous présenter les envoyés de la République valyrienne. Ils ont franchi une mer, chargés de la confiance de leurs dirigeants, pour vous rencontrer et discuter avec vous d’un rapprochement de votre île avec les puissants chevaucheurs de dragons. »



À son goût, la langue de cet ambassadeur était corrompue d’arabesques périlleuses et de mots bien trop cérémonieux. Alynera Vaekaron n’était pas une vulgaire chevaucheuse de dragon, mais une sœur et une mère. Son sang était la sève primordiale de la magie du monde. Elle n’était pas une petite dompteuse de chevaux pathétique. Elle n'était pas non plus chargée de la confiance de dirigeants, elle était l'une des dirigeante. Son hybris tempétueux dut faire un effort inhumain pour ne pas laisser une vive tempête embraser ses humeurs. Doru-borto. Idiot. Ces étranges mortels, à la peau aussi noire qu’une terre calcinée, ne semblaient pas comprendre toute l’étendue de leur noblesse valyrienne. Il fallait voir la peur qu’avait suscité son arrivée, alors qu’ils voyaient l’une des plus belles créatures magiques vivante. Il était évident que ce mot, noblesse, n’avait pas la même définition en leurs deux contrées. Enfin, peut-être avait-elle mal compris. Après-tout, elle n’avait pas eu l’occasion de parler la Langue d’Été depuis longtemps si ce n’était jamais. Tout son apprentissage était resté purement théorique, bien à l’abris des épais murs de la bibliothèque familiale. Ces derniers jours, Ragaenor l’avait tenue éveillée jusqu’au plus noir de la nuit afin de parfaire toutes les notes de son accent. Il s’était entêté, presque fâché, alors qu’elle rétorquait que le prestigieux accent valyrien ne devait pas être dissimulé sans comprendre que c’était par la phonétique qu’une langue devait être comprise. Observant les lieux, sa vision fut quelque peu effarée. Qu'elles étaient donc toutes ces couleurs, trop vives, trop criardes ? Ce devait être ce que les étrangers appelaient l’héraldique. D’un œil rapace, elle retint les différentes maison identifiant rapidement, parmi toutes, celles de leur royal hôte. 


Malgré ces heurts, toute la sophistication d’Alynera Vaekaron dut bien s’avouer vaincue lorsqu’elle vit le prince se dresser de son trône. Indéniablement, il était l’homme le plus prestant de cette immense assemblée. À dire vrai, elle avait rarement vu de vêtement masculin plus somptueux et plus riche qu’en cet instant. Il lui semblait que tous les fastes de Valyria ne pouvaient que pâlir devant ces émeraudes énormes et ces perles de nacre plus blanche que les cuisses d’une femme. Invisiblement, elle avala sa salive avec amertume. Sa tenue de voyage lui semblait bien ordinaire, elle l’avait pourtant choisie avec un oeil expert de savoir-vivre tout dynaste sachant qu'elle n'aurait pas le temps de se changer avant les négocations. La tenue officielle se composait d'un pantalon de soie ample, si bien qu'on aurait pu croire à une jupe. Il était légèrement transparent, s’amusant avec les rayons couchants du soleil. Un grande tunique de brocart, assez épaisse pour supporter un vol à haute altitude, lui tombai jusqu’aux pieds. Elle était ouverte au dessus de ses hanches, laissant la blancheur de ses cuisses révélée. La tunique était tramée de petites perles de verre presque invisbles, dessinant autour du décolleté la tête de son dragon. Le tout était teint dans la couleur qu'elle avait inventé, un bleu profond qui reprenait le moredoré des légendaires pupilles valyriennes. Elle n'arborait aucun bijou. Seule sa coiffure complexe scindait sur son crâne une couronne habile de tresses entremêlées, dans lesquelles on pouvait déceler quelques pierres précieuses aussi violettes que ses yeux.



« J’ai pu constater des mes yeux la beauté d’un tel animal. Celui qui vous accompagne, ambassadeurs, est une créature somptueuse. Il doit instiguer la fierté dans le regard des vos alliés et la terreur dans celui de vos ennemis. J’espère avoir de nombreuses raisons d’être fier d’ici à la fin de nos discussions. »



Il instiguait surtout la fierté dans l’œil de sa dresseuse et, à n’en nul douter, une jalousie certaine dans celui de l’assassin* qui se tenait quelques pas derrière elle. Sous ses cils d’argent, Alynera détaille la figure peu commune de l’homme pour lequel elle avait chevauché treize heures d’affilée. Les Estiviens étaient fortement éloignés des codes de beauté, portés hauts et sacrés, par les Valyriens. Si elle ne pouvait dire qu’elle n’avait jamais vu d’homme à la peau noire, il était certain que ce Shaltoq Xoraq forgeait une grande impression sur elle. La grossièreté de ses traits étaient si différente de la finesse des leurs — bien que deux êtres dégénérés les accompagnaient — qu’elle aurait eu bien du mal, entre révulsion et émerveillement curieux, à exprimer ses impressions. Si elle était impressionnée par le faste, la carrure, la prestance du prince, et de certains de ses invités aperçus à la dérobée, elle était tout autant déstabilisée. C'était la première fois que son peuple, son sang, sa race vernaculaire, était en effectif réduit. Sous sa tunique, elle pouvait sentir toute son épine dorsale se forger d’écailles. L’amabilité apparente de ces gens, elle non plus, n’avait de pareille dans leur monde.



« Présentez-vous donc, j’aime savoir à qui je parle. Ensuite, vous prendrez place et nous discuterons. Je souhaite que nos échanges se tiennent devant l’ensemble de ces représentants que vous voyez. Ils convoieront ensuite l’état de nos discussions à leurs maîtres et ainsi, les Estiviens sauront ce que l’Histoire nous réserve. »



À cet instant, six jeunes femmes laissèrent tomber leurs élégantes capes de mousseline rouge et sortirent des rangs de la délégation. Leurs voix d’or entonnèrent en haut-valyrien les louanges des nobles traits du souverain, connus par delà les mers, et de cette rencontre historique. Les danseuses ondulaient avec grâce dans un enchantement inédit. Inaudibles, les incantations de Jaenara Valineon, l’une des plus grande mage du temps, formaient des lianes de flammes autour de leurs corps graciles. Les flammes, à la couleur de lave, se dressaient avec force au-dessus de leurs têtes au rythme lancinant des gestes dansés. Elles imitaient les ailes de majestueux dragons. Autour des valyriennes, des crépitements silencieux ondoyaient  révélant, par un artifice magique, la nudité de leur corps parfaitement fait. L'illusion était telle qu'on aurait dit, à s'y méprendre, des créatures de feu et d’air faites femmes. Alynera elle-même se surpris à se perdre dans cette contemplation poétique. Sylphides bienheureuses, les courtisanes jouaient entre elles à se lancer des fleurs de feu aux couleurs des tentures héraldiques. Au moment où les artificielles pétales se noyaient dans leurs cheveux, les hommes, comme leurs femmes, pouvaient entendre une voix sensuelle leur susurrer, dans le silence de leur esprit, leurs pulsions sexuelles les plus enfouies. L’expédition valyrienne n’était pas touchée par ce mirage, tout comme les jeunes courtisanes demeuraient, en réalité, parfaitement habillées. Enfin, les flammes cessèrent et les dernières braises tombèrent comme par enchantement autour de la dynaste alors qu'elle s’avançait d'un pas céleste vers le maître des lieux. 


Comment devait agir un Dynaste à l'étranger face à un prince royal ? Le protocole de sa famille ne disait rien. À Valyria, ils étaient maîtres sur leurs terres et accueillaient de manière cordiale les princes étrangers délégués à des ambassades. Ils leur faisaient cependant comprendre que leurs griffes étaient d’acier. En ce jour de vistae tout était différent. Arrivée à un mètre protocolaire, s’avançant légèrement plus que le frère du prince, elle s’immobilisa telle une statue de marbre. Aussi haute que les âges millénaire qui la portait, elle plongea son regard dans celui du prince souverain. Elle n'y trouva pas les émeraudes qu’il arborait, mais deux pupilles foncées. Elle s'était trompée. Ce n'était pas la rencontre d’une Dynaste avec un prince, mais celle des Dieux avec un homme aveugle aux mystères de ce monde.

« La créature que vous avez vu, votre Noble Altesse, se nomme Yraenarys. Il est, effectivement, la frayeur de ses proies mais sait être un protecteur fraternel et fidèle pour ceux qui en sont digne. Peu nombreux sont les fils d’Aegarax capable de rivaliser à ses côtés. »



Les dures leçons de son époux avaient porté ses fruits : elle s'était exprimée sans l’ombre d'un accent. Elle pouvait sentir toute la noble sève valyrienne frémir de fierté. La densité spodumène de ses yeux s’attardèrent encore un instant sur la figure du prince, roi de ses lieux, avant qu'elle ne conçoive à baisser légèrement la tête une main sur la poitrine. C’est l’instant que choisi deux jeunes servantes pour apporter un coffre de bois, bien plus léger que sa taille ne pouvait le laisser paraître. 


« Veuillez recevoir ce présent de la part des enfants de Vaekar. »



C’était sa manière de présenter sa lignée. Elle ne doutait pas que l’ambassadeur l’avait averti de sa venue et du rang mystique qu’elle occupait dans la société valyrienne. Selon sa morale, il aurait une injure aux siens, comme à cet homme, que de se présenter par son prénom. D’une main déique, elle fit signe aux jeunes femmes de sa maison d'ouvrir la caisse. Celle-ci contenait une copie conforme, aussi grande qu’un avant bras, d’un œuf de dragon à volutes émeraudes et noires. L’artéfact avait été créé par l'immense talent de Garaevon. Il avait été soufflé pendant de nombreuses nuits et nombreux jours par le maître verrier. C’était un chef d'œuvre de savoir faire, mais ce n'était rien par rapport au trésor qu'il contenait. D’un sourire sincère, elle encouragea le prince à l’ouvrir. Sitôt fait, une flamme aux couleurs mauve s'éleva dans l’air chaud. Doucereuse, elle brûla pendant de longs instants avant de se consumer et de révéler en son seing plusieurs parchemins roulés l'un dans l’autre. Là était l’un des rares exemplaire, si ce n’était l’unique, de l'histoire de Valyria, de sa faune et de sa flore, traduite en estivien. C’était un présent à l’image de cette vieille famille, qui sauvegardait jalousement les plus grands mystères du monde. 


« Ziry iksos iā rigle naejot rhaenagon ao isse aōha gevie lentor. »



C’est mon privilège de te rencontrer dans ta demeure. Enchanteresse Meleys, elle salua discrètement son hôte avant de s’écarter discrètement pour laisser place à celle qui était surnommée « la presque dynaste » — et Alynera n’avait pas idée à quel point c’était vrai...





*:
Jaenera Valineon
Jaenera Valineon
Mage

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t1347-jaenera-valineon-ar
Si vis pacem, para bellum Jaenera Valineon& Alynera Vaekaron & Elineor Taellarys & Daemon Tyvaros

Jahla, archipel des îles d’Été -  An 1066, mois 12

Jaenera Valineon avait échangé quelques mots avec le Magister avant son départ pour les Îles d’été. Si les deux mages avaient des différends, lorsqu’ils s’agissaient de représenter le Collège dans une délégation et même si l’implication de la presque dynaste déplaisait à Talaegar, ils parvenaient à s’entendre sur ce qu’il devait être fait et comment le faire. Un présent devait être offert au prince Shaltoq Xoraq et il convenait de décider ce que cela serait. Après de longs échanges et de âpres discussions, il fut convenu que le Collège offrirait  une magnifique bague en or surmonté d’un hippocampe aigue marine que la mage avait enchanté. Jaenera, Grande Inquisitrice de Valyria se rendit ensuite devant les Cinq Lumières de Sagesse et le Sénat pour s’entretenir avec l’élite de la République. Elle avait été choisi pour protéger la délégation Valyrienne par sa magie et elle sut que ce rôle serait des plus important lorsqu’elle apprit que la Dynaste Alynera Vaekaron serait des leur. La Valineon tut évidemment le cris de son cœur à l’idée de travailler avec celle qui lui avait ravi son unique amour. Mais l’heure n’était ni à une quelconque vengeance ni à la rancune. Dans les veines de la Vaekaron coulait le sang sacré des fondateurs et malgré tout le venin que la mage pourrait lui cracher au visage en temps normal, le contexte devenu si particulier à Valyria lui intimait la protection. Elle avait même fini par avoir une discussion avec l’oncle-époux de la dynaste pour lui assurer qu’elle protègerait personnellement et jusqu’à la mort la descendante de Vaekar. Jamais sang de dynaste ne coulerait en sa présence.

La Valineon avait vécu l’assassinat de Lucerys comme un coup de tonner. Elle n’aurait jamais cru que l’on puisse un jour s’en prendre à un tel homme et encore moins un jour sacré comme le Rêve de Vermax. Elle avait comme senti une pointe de magie dans la fine toile du dôme magique que le Collège avait dressé tout autour de la place où officiait la Grande Prêtresse de Vermax. Elle avait aussi mené enquête sans parvenir à tirer toutes les ficelles de ce crime odieux. Elle s’était évidement assuré que la mage Valgaris n’avait pas trempé dans la sombre affaire. Son constat soulagea quelque peu celle qui pourrait prendre au titre de Magister. Trop de fois au cours de cette année le Collège avait été impliqué dans des catastrophes touchant Valyria. Alors le fait de ne rien trouver liant la mage au meurtre dans les très fonds de l’esprit de Herya avait étiré en un fin sourire à peine visible les commissures de ses lèvres.

La Valineon posa naturellement le pied sur le navire qui devait amener le petit groupe de Valyrien hormis la Dame-dragon qui les rejoindrait dans quelques jours. La Vaekaron avait préféré faire le voyage sur le dos d’Yraenerys, ce que la Mage pouvait comprendre. Elle aussi aurait aimé pouvoir en faire autant mais on le lui avait refusé ce droit dès sa naissance. En revanche, elle semblait bien plus à l’aise que certains valyriens présents à ses côtés sur le navire qui bientôt prit le large. La Dame était vêtue d’une tenue rouge près de son corps lui permettant de faire tous les mouvements nécessaires si elle venait à être obligé d’utiliser sa magie. Une cape brune couvrait le tout pour la protéger des nuits fraiches qui pouvaient survenir en pleine mer. D’un œil observateur, la Grande Inquisitrice ne laissait jamais le couple de fiancé que formait Elineor Taellarys et Daemon Tyvraos quitter son champ de vision. Hormis le fait qu’ils faisaient aussi parti de la délégation, elle n’oubliait pas qu’ils s’étaient autoproclamé protecteur des Arlaeron quelques heures seconde après l’assassinat de Lucerys. Une action qu’elle trouvait quelque peu étrange étant donné le prestige inexistant de leur sang respectif. Alors tout autant pour les avoir à l’œil que pour s’assurer que leur traversée se déroule du mieux possible, la Valineon s’approcha de la dame. « Dame Elineor, supportes-tu bien le voyage ? Si tu ne te sens pas n’hésite pas à me le faire savoir. Je dois bien avoir quelques choses contre ce mal que peuvent avoir ceux qui naviguent peu. » fit la Grande Inquisitrice d’un ton des plus maternel. En plus de son cadeau du Collège, et du cadeau que la République faisait au prince, la mage avait embarqué avec elle quelques fioles médicinales.

Et puis le temps passa et la navigation dura six jours avant que les côtes de l’archipel des Îles d’été ne s’offre à leur regard. Jaenera fit alors le reste du voyage sur la proue du navire, sondant les devants à la recherche du moindre danger. Jusque là le voyage avait été sommes toutes assez tranquille ; En partant à cette saison, ils avaient échappé aux tempêtes qui pouvaient s’abattre sur eux en haute mer. Ce fut au sixième jour aussi que l’ombre d’Yraenerys passa au-dessus de leur bateau et Jaenera put enfin se sentir un peu moins seule. Elle était certes une mage d’exception, elle ne cracherait jamais sur le soutien d’un dragon. Dragon qui fit naturellement son petit effet, ce qui réjouit la Mage. Le petit groupe traversa divers paysage avant d’enfin se retrouver à l’intérieur de ce qu’était le palais du prince Shaltoq Xoraq. Observatrice comme toujours, Jaenera Valineon scruta l’ensemble des lieux, retenant chaque étendard, chaque symbole et intérieurement son cœur criait déjà victoire. La délégation valyrienne resta un temps sans rien dire, laissant l’ambassadeur des Îles d’Eté en Valyria prendre en premier la parole. Puis le prince régnant se leva de son trône et s’exprima tout d’abord sur le dragon de la Dynaste. Et ce fut lorsqu’il leur demanda de se présenter que la Valineon d’un geste imperceptible et d’une voix inaudible pour une oreille avertie lança le début des festivités. Sa magie était douce et délicate, laissant le feu onduler autour des courtisanes, accompagnant chacun de leurs gestes. Un enchantement parfait qu’elle n’avait certes plus autant l’habitude de pratiquer que par le passé mais elle avait pour elle la pureté de son sang qui corrigeait son manque d’exercices. Cela faisait bien longtemps qu’elle avait délaisser le feu pour se concentrer sur l’esprit. L’esprit, sonder chaque esprit ici présent démangeait la Grande Inquisitrice qui déployait des trésors d’ingénieries mentales pour ne pas utiliser sa magie de prédilection. Au contraire, elle se donnait corps et âmes à ce spectacle qui prit fin en apothéose. L’heure était désormais au présentation et protocole et prestige obligeait, elle laissa Alynera Vaekaron s’avancer la première et faire remettre le présent que sa famille avait choisi.  Le présent fit son petit effet, Jaenera le sentait et elle savait aussi que l’assemblée n’était pas au bout de ses peines sur l’échelle de l’émerveillement.

D’un pas majestueux, le port de tête altière, ses cheveux d’un blond argenté relevés en de multiples tresses encadraient son visage aussi pur et aussi blanc que le plus beau marbre qu’il puisse exister. Dans un Estuvien quasi parfait, ne cachant en rien son accent typiquement valyrien qui faisait là tout son charme, la Valineon s’exprima : « Votre Altesse princière, Jaenera de la famille Valineon, Archimage et Grande Inquisitrice de Valyria se tient devant vous. » Jaenera accompagna ses paroles d’une inclinaison de la tête très étudiée pour être à la fois respectueux sans en faire trop au risque de froisser leur hôte. Puis d’un geste discret de la main, elle invita une des filles présentes à amener le petit coffret de marquèterie qui contenait le présent. « Ô nom du Collège des Mages de Valyria, je vous prie de recevoir ce cadeau. » ajouta alors la mage qui d’un sort fit sauter le verrou, laissant le coffret s’ouvrir de lui-même. A l’intérieur, une petite clé en argent permettrait au prince de l’ouvrir lui-même, mais surtout, sur un petit coussin confectionner par la guilde des tisserands, la bague en or n’attendait qu’à être prise. « Je vous laisse la passer au doigt qui vous sciera le plus, votre altesse, elle s’ajustera d’elle-même. Sachez par ailleurs, que je les personnellement enchanté pour qu’elle scintille si l’un des membres de votre famille, vous compris, se trouve en danger, grand ou petit. » ajouta la Mage avant de laisser place au couple fiancé pour se présenter à leur tour.

Elineor Taellarys
Elineor Taellarys
Dame

Si vis pacem, para bellum
Friends in high places

Jahla, archipel des îles d’Été -  An 1066, mois 12

L’Oiseau maudit resserra les pans de son étole sur son ramage frémissant. La brise de l’archipel des îles d’Été ne se dévoilait pas plus doux que l’air suffocant de Valyria, mais les humides effluves que transportait le zéphyr provoquaient ses frissons. Une immense silhouette, impérieuse et conquérante, étalait son ombre au-dessus de leur embarcation. Etait-ce sa sourde menace qui taquinait ses angoisses ? Ou bien était-ce les murmures exigeants de son futur époux au creux de son oreille ? Depuis que cette expédition sur les modestes terres de Jahla avait été organisée, Daemon multipliait les enseignements minutieux dans ses paroles, appuyait son intransigeance dans ses silences et lui assénait sa désapprobation dans ses soupirs. Il avait fallu s’ingénier à rattraper toutes les affligeantes lacunes que son fiancé découvrait chaque jour sur son ignorance. Sûrement ne la trouvait-il pas plus érudite que si elle avait été élevée dans une grange, mais Elineor possédait pour elle l’héritage de cet or pur qui coulait dans ses veines et dont il avait désespéramment besoin. Ainsi, à sa diligence craintive et soumise, il parvenait à répondre par une patience que la jeune fille devinait plus redoutable que rassurante. Elle s’était attelée à retracer l’arbre tortueux et immense de toutes ces grandes familles valyriennes et des régions alentours, plus particulièrement de ceux auprès de qui ils venaient quérir une main secourable. Elle avait balbutié les phrases d’usage qu’il convenait d’apprendre pour ne point apparaître rustre et victorieux envers ceux qui se faisaient hôtes. Sa diction n’était point parfaite, mais il lui faudrait alors lui pardonner l’atrophie de sa langue. Et plus encore, elle se devait de parfaire l’étiquette due à son rang dont elle avait été privé trop longtemps, faire honneur au prestige de sa lignée qu’on lui avait toujours nié.

Ses prunelles d’un pâle translucide s’envolèrent vers les cieux, toisant avec crainte la créature qui dominait ce royaume insaisissable. Sur son dos, il portait là une princesse dont le nom glorieux claquait encore avec grâce dans la noblesse valyrienne. Et pourtant, la bouche du mercenaire narrait un conte plus sordide, peint de supériorité déchue, de richesse de fumée et de beauté fanée. Dans ses discrètes pensées, Elineor aurait malgré tout été prête à lui arracher un bout de cette élégance innée.

Les brumes vaporeuses de ses songes s’évanouirent à la caresse inattendue de la voix de Jaenera Valineon. Une archimage à la puissance redoutable dont le sourire et les paroles bienveillantes l’obligeaient malgré tout à singer un sourire courtois sur ses lèvres menues. Un cortège bien étrange que celui qu’ils formaient, composé d’une prestigieuse princesse, d’une mage puissante, puis d’une noble au sang contesté et son futur époux, ni noble ni honorable. Quant à ce qu’ils ourdissaient dans les ténèbres… « Je te re-remercie, Grande Inq-quisitrice. Par chance, Caraxès nous protège, je p-parviens à supporter le voyage. » Ce voyage constituait sa première traversée à bord d’une embarcation. Se conceptualiser ainsi sur une embarcation de bois, si fastueuse et solide soit-elle, à travers les flots n’avait pas été pour la rassurer. Malgré tout, elle devait admettre que le temps écoulé à naviguer au grès apaisé de l’eau avait réussi à endormir ses craintes et elle ne pouvait se plaindre du moindre mal lié aux remous imprévisibles de la mer.

L’expédition se poursuivit sous l’œil averti des marins jusqu’à ce qu’ils ne gagnent les rivages de l’île Jahla. Au fil des jours, les couleurs s’étaient faites nouvelles, plus éclatantes et criantes. L’étendard claquant des Îles du sud offrit tous les délices de son exotisme, plongeant la Taellarys dans un envoûtement duquel elle demeura longtemps prisonnière. Du débarquement au port de leur embarcation rutilante, à l’escorte qui leur fut faite jusqu’aux marches éblouissantes du palais qu’ils gravirent chacun avec une déférence à l’égal du rang social qu’ils reflétaient véritablement. Seules les impulsions du bras de Daemon étroitement entremêlé au sien parvenaient à lui faire maintenir le cap, à la guider tout au long de leur périple et à recentrer son attention médusée et papillonnante qui s’égarait sur tous les trésors de lumière et d’étrangeté qui piquaient leur fabuleux décor çà et là. Fruits aux teintes et formes curieuses, épices embaumantes et fleurs aux fragrances insoupçonnées. Comme le monde lui apparaissait improbable et immense à présent que les murs du palais Taellarys s’étaient abattus. Et si le charme de Valyria l’avait laissée pantoise, elle demeurait subjuguée en cette auguste fin d’après-midi.

Elineor parvint à invoquer toutes les bribes de sa conscience et de son attention dès lors que leurs pas s’arrêtèrent face au trône du prince qui les recevait en ces lieux. Hélas ! Il fallait encore dresser son regard à ne pas s’égarer en chaque recoin et détail de l’élégante richesse de cette salle du trône. La puissance qu’incarnaient les princes des Îles du sud lui fit grande impression, bien qu’elle s’ingéniât à n’en laisser rien paraître. A l’adresse amène qui leur fut faite par Shaltoq Xoraq, la dynaste ne délia pas ses lèvres. Elle n’ignorait rien de la divine hiérarchie qui s’instituait au cœur de leur étrange équipe. Et pour tout Valyrien qu’ils se présentaient face à cette faction étrangère, ils n’en étaient pas égaux pour autant. Toutefois, les présentations de rigueur s’étiolèrent sous les notes délicates qui envahirent l’espace en même temps qu’un ballet impromptu de sylphides, maîtresses des flammes et des charmes, entamaient une danse endiablée. Un envoûtement féminin propre à la réputation de leur fière cité, offrande généreuse faite à un prince étranger pour lui faire goûter les lippes de la luxure valyrienne depuis le confort de son trône. La Taellarys s’abîma elle-même dans ce spectacle ensorcelant et enchanté par les dons prodigieux de la Grande Inquisitrice. Au cœur des Îles imprégnées d’eau et de puissance marine, le feu venait accomplir son office au cœur de leur domaine et rappeler la fureur redoutable des dragons. Un cadeau aussi subtile que menaçant, dont les attraits propres à flatter les vanités bestiales endormaient la vigilance. Elineor observa ce curieux artifice se modeler dans les regards des hommes autour d’elle, jusqu’à ce que l’enchantement ne s’estompe.

Alors, un pouvoir bien plus grand que celui du corps se révéla. Celui de l’incarnation d’une impériosité incontestée qui se confronte à celui qui ne devient, subitement, qu’Altesse. Alynera Vaekaron fut la figure de proue de leur délégation. Princesse en Valyria. Noble au sang pur. Maîtresse des dragons. Elle soufflait chaleur et glace par sa grâce aussi insolente que céleste. Les présentations, à l’instar des présents, furent de rigueur, voyant ensuite l’Archimage clamer son nom aux oreilles de cette noblesse exotique rassemblée et dévoilant offrande. Une angoisse palpable enfla dans la poitrine de l’oiseau craintif qui porta une main tremblante à ses lèvres, prête à dévorer ses chairs si un geste de Daemon ne l’en avait pas empêché. Son regard intransigeant se posa sur elle tandis qu’il lui revenait de présenter l’inégal couple qu’ils formaient. Dissimulant tous les affres d’une inquiétude qui la dévorait toute entière, elle s’avança en mimant la posture digne et noble que son rang requérait et qu’elle empruntait à l’important lignage qui l’avait précédé. Son apparence ne dépareillait pourtant guère de ses acolytes féminins. Sa robe, bien que taillée pour le confort d'un voyage, s’éparpillait en de somptueux voilages qui épousaient le moindre de ses mouvements. Sans ostentation, elle présentait tout ce que la richesse valyrienne pouvait permettre en parure et distinction. Un voile couvrait discrètement une partie de cette chevelure profane qui l’empêchait de se désigner plus pure qu’elle ne l’était. Hélas, il lui fallait vaincre le maléfice de sa langue qui brisait tous les charmes que Daemon projetait sur elle par ses atours.

« Votre Noble Altesse, nous v-vous remercions de nous recevoir entre votre illust-tre demeure. » Elle s’exprimait avec une lenteur requise pour que chaque mot puisse se formuler correctement dans sa bouche. Et de ses légers tressautements, elle espérait que l’hésitation produite par l’expression dans une langue étrangère prêterait en sa faveur. Le cœur dans une folle cavalcade, elle poursuivit ce cérémonial qui lui revenait entièrement. Car même si les crocs du Tyvaros restaient plantés dans ses chairs, elle lui demeurait supérieure. « Je suis Elineor T-Taellarys. Et voici Daemon Tyvaros, mon futur ép-poux grâce à la bénédiction que Vermax a posé sur n-nous. » D’un léger signe, Elineor fit s’avancer un serviteur de leur équipée qui transportait un imposant et lourd coffret dont il dévoila le contenu sous les yeux du prince. Un bouclier chatoyant éclata la noblesse de sa matière sur le visage de Shaltoq Xoraq, symbole de défense et de protection. Peut-être les augures d’une future alliance ? L’ouvrage était serti de pierres précieuses d’émeraude et de noir profond, rappelant les couleurs héraldiques de leur hôte. « Ce bouclier fut forgé par nos plus talent-tueux artisans. Il est en acier v-valyrien et ses pierres proviennent des m-mines Taellarys. Puisse cette offrande être un gage de notre reconnaissance. »


Voix de l'Ombre
Voix de l'Ombre
Admin

Si vis pacem, para bellumFriends in high places

Au large de Jahla, archipel des îles d’Été -  An 1066, mois 12

Le spectacle des danseuses de rouge vêtues provoqua quelques glapissements ravis de la part de l’audience, féminine comme masculine – mais surtout masculine. Le feu dominé par la puissance de la mage Jaenera donnait à ce spectacle une atmosphère qui faisait remonter chez les Valyriens les appétits les plus crus, touchant la fibre tribale des bergers primitifs qu’ils avaient jadis été. Au fur et à mesure que la nudité de ces femmes se révélait à la cour princière tout entière, les applaudissements montaient. Les Estiviens célébraient autant l’union des corps que les Valyriens, et les voyageurs qui s’y rendaient clamaient que l’archipel avait dû être créé par Meleys elle-même tant on y célébrait Sa grâce. Lorsque les courtisannes se retirèrent, Alynera Vaekaron, dynaste de Valyria, avait pris leur place.

Elle parla d’une voix non pas cinglante mais empreinte d’une arrogance détachée des considérations matérielles du monde alors qu’elle s’exprimait avec l’héritage d’un millénaire rendu sacré par son ancêtre Vaekar, lui, l’un des trois premiers êtres humains à avoir chevauché un dragon offert par Arrax le tout-puissant. Son déplaisait au prince mais il n’en laissait rien paraître car il n’était point débutant et ce n’était pas la première fois qu’on le sous-estimait, même s’il en venait à se demander si cette jeune femme à la verve éternelle le considérait tout simplement. Toutefois, son frère lui avait expliqué avec quelle révérence les Valyriens traitaient les descendants de ceux qui avaient fondé leur civilisation. En privé, le prince s’en était esclaffé : quels sauvages révéraient leurs ancêtres avec autant de respect mais pratiquaient par ailleurs un esclavage sans limite aucune ? Toutefois, le présent des Vaekaron était somptueux et le prince Shaltoq voyait déjà où l’exposer pour que tous puissent constater sa proximité avec les enfants du Dragon. Mais la surprise n’était pas terminée puisqu’elle l’encouragea à l’ouvrir et un feu magique mauve s’en échappa. Il y trouva un parchemin sur lequel il reconnaissait les lettres tracées pour être celles de sa civilisation. Il hocha du chef devant un tel présent. Les Vaekaron étaient connus dans une grande partie du monde pour être les gardiens du savoir universel.

La dynaste s’effaça face à une femme d’âge plus mûr, à l’air déterminé et à la parure quasi martiale tant elle était complexe. Elle se présenta comme archimage et grande inquisitrice. Le prince hocha doucement du chef, son ambassadeur l’ayant longtemps renseigné sur celle-ci, car il la considérait comme l’un des personnages les plus puissants de Valyria, bien plus que la dynaste dont le pouvoir était très symbolique. La mage ne maîtrisait pas seulement une magie terrifiante, elle était également celle qui murmurait aux oreilles des dirigeants de la République des dragons. Qui pouvait dire si elle n’était pas la véritable maîtresse de ce pays, les Lumières étant ses marionnettes régulièrement renouvelées ? Elle lui expliqua l’usage de l’anneau d’or qui se trouvait dans le coffret et le prince la remercia d’un signe de la tête sans pour autant chausser la bague. Il n’avait guère envie de traiter avec la magie valyrienne et il en voyait déjà bien trop dans sa cour. Un rapide coup d’œil autour de lui le rassura : personne ne s’en offusquait et tous étaient bien trop émerveillés pour cela.

Vint enfin le couple de fiancés : Elineor Taellarys et son promis Daemon Tyvaros. Ce dernier, appuyé sur une canne d’or et d’ivoire d’un goût douteux était silencieux. Il n’était pas digne de s’annoncer au souverain ; cela ne l’émouvait guère car il considérait les Valyriens supérieurs au reste du monde. Même un fermier de Valyria valait mieux que l’Empereur de Ghis. Il n’avait pas besoin de s’emporter pour si peu. Bientôt, Jahla se tiendrait aux côtés de Valyria et cela valait mieux qu’une vaine démonstration de force. Le prince, lui, observait cet étrange appareillage avec curiosité, conscient du bégaiement de la jeune femme à l’instant où elle avait pris la parole. Il fronça imperceptiblement les sourcils. Une bègue et un éclopé ? Était-ce là le meilleur équipage pour que Valyria lui annonce son amitié ? Toutefois, le prince était un homme. S’il était curieux, il n’était guère érudit car il régnait sur une île conquise de haute lutte et ce n’était pas un dictionnaire qui l’aiderait à convaincre ses rivaux, ni même un anneau d’or magique. Ces cadeaux attireraient l’envie de ses alliés et ennemis. Il se leva. Mais un bouclier d’apparat d’acier valyrien était plus résistant que tout ce qui existait : les Valyriens n'offraient que peu cet alliage magique et c’était là un puissant présent, car le prince le garderait pour l’utiliser en guerre si le besoin s’en faisait ressentir. Le prince descendit les quelques marches de son piédestal pour venir observer le bouclier, passant sa main sur les runes et sur les pierres précieuses. C’était là un bien bel objet, il pouvait sentir un lien se former. Il délaissa l’objet et fit face à la délégation valyrienne, les mains croisées devant lui. Il regarda les Valyriens, puis l’assemblée autour d’eux, avant de lancer à la cantonnade.

« Voyez le raffinement de nos amis de Valyria. Voyez la puissance de leur magie et la richesse de leur pays. Mon frère a eu raison de nous faire organiser cette rencontre. »

Les enjeux de cour vous échappaient sans doute mais vous n’aviez aucun doute quant au fait qu’il se jouait là une partition à laquelle votre participation était accessoire. Le prince fit un signe et on apporta des chaises. Vous vous retrouvâtes rapidement installées face au prince qui s’adressait désormais à vous.

« Estimés envoyés, je vous remercie pour ces présents et je les accepte avec plaisir. Nous avons toutefois à parler. Vous vous exprimez ici devant l’ensemble des Îles d’Été. Et nous avons un ennemi commun, Ghis et ses légions, Ghis et ses flottes, Ghis et son Empereur. Mais dites-moi, nobles envoyés, devrions-nous vraiment nous allier à vous ? Le feriez-vous à ma place ? Vous, Dame Vaekaron, troqueriez-vous un ennemi certain contre un possible futur maître ? Et vous, Grande Inquisitrice, combattriez-vous aux côtés de ceux qui pratiquent les mêmes vices que ceux que vous reprochez à votre ennemi séculaire ? Qu’en dites vous, Dame Taellarys, risqueriez-vous le futur des vôtres sur une telle devinette ? »

Il était certain que vous étiez victimes d’un jeu politique qui vous dépassait puisque l’ambassadeur avait assuré le Sénat de l’ouverture de son frère à une alliance. Et il était désormais en train de vous demander de le convaincre en vous expliquant en substance qu’il ne voyait guère d’intérêt et même qu’il n’y avait que des risques à combattre un empire esclavagiste aux côtés d’un autre.

Et il voulait vous entendre chacune à votre tour. L’archipel estivien était votre témoin.





HRP:
Alynera Vaekaron
Alynera Vaekaron
Mīsio Lentor

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t661-epreuve-du-feu-d-aly
Si vis pacem, para bellumFriends in high places

Jahla, archipel des îles d’Été -  An 1066, mois 12

Alynera Vaekaron avait pris place autour de la large table d’apparat déployée par le Prince de Jahla. Seigneur des lieux, au milieu de tous, il trônait devant ses invités avec un fiel aristocratique tout particulier. Trop particulier, probablement, car elle avait la désagréable sensation de n’être qu’une marionnette dans une machination bien plus large. Il était certain que l’homme se servait de ses nouveaux « amis » afin d’assoir son influence sur les autres. À moins que, pouvaient-ils s’être autant mépris, l’assemblée toute entière soit complice de quelque méfait à venir ? Instinctivement, sous la table, dans les plis de son large pantalon, elle déplia de quelques longs centimètres ses jambes prête à repousser sa haute chaise si il le fallait. Ses sens aux aguets, elle pouvait sentir la tension d’Yraenarys jusque dans l’épiderme de sa peau alors qu’il devait voler menaçant au-dessus de l’Archipel.



« Estimés envoyés, je vous remercie pour ces présents et je les accepte avec plaisir. Nous avons toutefois à parler. Vous vous exprimez ici devant l’ensemble des Îles d’Été. Et nous avons un ennemi commun, Ghis et ses légions, Ghis et ses flottes, Ghis et son Empereur. Mais dites-moi, nobles envoyés, devrions-nous vraiment nous allier à vous ? Le feriez-vous à ma place ? Vous, Dame Vaekaron, troqueriez-vous un ennemi certain contre un possible futur maître ? Et vous, Grande Inquisitrice, combattriez-vous aux côtés de ceux qui pratiquent les mêmes vices que ceux que vous reprochez à votre ennemi séculaire ? Qu’en dites vous, Dame Taellarys, risqueriez-vous le futur des vôtres sur une telle devinette ? »



Imperturbables, ses pupilles reptiliennes cherchèrent celles de l’ambassadeur. Par les Quatorze Enfers, quel était donc cette mascarade éhontée ? ! Malthar avait promis au Sénat tout autre chose. Et lui, ou son frère, ou les deux, avait menti. Cette duplicité pourrait bien vite devenir une trahison envers les Possessions. La Mīsio Lentor intensifia quelque peu son regard, comme si elle pouvait percer les secrets les plus sombres du perfide, avant de le détourner sur le Prince. Puissant il l’était peut-être, mais il jouait un jeu trop dangereux pour lui. S’il ne prenait garde, les flammes qu’il avait fait allumer pour leur venue pourrait bien vite se transformer en brasier ! Mais puisque tel était son choix, et qu’ils étaient prix au piège, il faudrait composer dans ce jeu hypocrite. Alynera avait eu du mal à dissimuler un rictus lorsqu’il l’avait pris à parti. Ce prince royal pouvait, de cet condescendant et mielleux, bien lui poser toutes les questions qu’il voulait : plus qu’une dynaste, il avait devant lui une unerōvēgrie vīlībāzmio de la guerre contre Ghis. Elle portait en son sein plus que l’exaltation divine, l’honneur de son peuple, la reconnaissance de la République. Elle était Alynera Vaekaron, fille de Vaekar, fils d’Aegarax, lui-même fils du Dieu de la Première Flamme, monteuse d’Yraenarys, Misio Lentor de la Tour. De quel nom répondait-il, lui, pour oser la rabaisser à une vulgaire devinette ? Mais puisqu’il voulait jouer, alors il allait jouer. Les jours étaient longs pour ceux en qui coulaient le sang-magie, attendre après la sottise des mortels n’était rien. 

« Hélas, je n’ai guère pour habitude de troquer Votre Altesse. »

Les Valyriens ne troquaient pas, ils n’étaient pas de vulgaires marchands de bétails. Du reste, qui aurait eu la richesse de négocier avec eux l’empire des cieux ? Pourtant, toute colère bouillonnant en son fort intérieur, Alynera savait pertinemment qu’elle ne devait pas laisser la puissance de son sang s’exalter devant eux. Déjà, leur démonstration de force avait été exemplaire. Il ne servait en rien d’en rajouter. Valyria n’avait qu’une seule parole, ils reviendraient avec cet accord signé.



« La seule devinette semble réellement être la vôtre Votre Altesse. Qu'attendez-vous de nous ? »



Un sourire de parade sur les lèvres, Alynera ne le quittait pas des yeux. Il versait dans un poncif terriblement ennuyant, « l’ennemi de mon ennemi est mon ennemi. » Qui avait pu  jamais dire une chose aussi banalement triviale ? En répondant, elle avait sauvé la mise à jeune Taellarys. Aussi entaché soit-il, elle ne pouvait souffrir qu’un sang de seigneur puisse être mis en porte à faux. Il n’appartenait pas aux Xaltoq de s’impose en juge de la cosmogonie.



« Car une simple femme, aussi noble soit elle, ne serait dicter à un Prince tel que toi, et à sa noble assemblée, ce qu’il convient être juste pour son peuple… Oserai-je seulement dire que, face à la menace de Ghis, la pensée ne devrait prendre revanche sur la force ? »



Son visage était une façade de cour brillante. Alynera n’avait aucune difficulté à feindre les jeux diplomatiques, mais que cet homme ne joue pas avec la mémoire des valyriens sacrifiés aux lances de la Harpie. Valyria n’avait rien à voir avec cet empire dévastateur, aux mœurs barbares et païennes. Le Vieil Empire s’était construit sur l’esclavagisme. Ceux qui portaient le tokar y étaient appelés les Grands Maîtres, des hommes dont la noblesse était calculée sur la puissance de leur razzia…



« Quant aux vices, Noble Prince, votre frère, l’Ambassadeur, ne vous a-t-il donc pas rapporté qu’en Valyria les hommes y naissaient tous avec le droit de parole ? Si les fils de la Harpie sont aujourd’hui sous les chaînes, de quelques rares marchands, là est la punition pour leurs exactions... mais le traité du jour n'est-il pas pour sceller l'amitié entre nos deux peuples ? » 


Il était inutile d’en rajouter, le Prince et les Estuviens avaient besoin de leur protection. Réfléchir comme il le faisait n’avancerait à rien, sinon au chaos. De plus, orgueilleux comme il était, menacé par la grandeur des cheveux d’argent, il se trompait terriblement. Les dragons ne viendraient pas s’imposer en maîtres sur leur terre, ils avaient besoin de prendre source dans leur florissante économie… Cette alliance était la seule manière, au contraire, qu’il assure son peuple, ses sujets ou ses adorateurs, de la protection magnanime des Quatorze. Mais si il décidait de les humilier, alors l’humiliation serait sienne.



Jaenera Valineon
Jaenera Valineon
Mage

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t1347-jaenera-valineon-ar
Si vis pacem, para bellum Jaenera Valineon& Alynera Vaekaron & Elineor Taellarys & Daemon Tyvaros

Jahla, archipel des îles d’Été -  An 1066, mois 12

Jaenera Valineon laissa la parole à la jeune noble Elineor Taellarys. Cette dernière avait pris place à leurs côtés en s’avançant de quelques pas. Et pendant que la dame s’exprimait, la mage laissa son regard divaguer ça et là dans la pièce. Il se posait tour à tour sur les membres que composaient l’assemblée et sur bien sur le fiancé de cette dernière. La mage cherchait des indices, des comportements à analyser. Jamais son esprit se reposait et elle le savait, celui d’Alynera Vaekaron non plus. Le bégaiement de la jeune noble aurait pu passer pour de la timidité et Jaenera Valineon pria silencieusement les Quatorze pour que le prince de Jahla n’en prenne pas ombrage. Et fort heureusement cela ne sembla pas le cas. La délégation valyrienne fut invitée à prendre place autour d’une large table qu’avait fait dresser le prince. Instinctivement, la Grande Inquisitrice pris place aux cotés de la dynaste tant par statut que par devoir. Parce qu’il y avait plus qu’un enjeu diplomatique qui ce jouait en cet instant dans les Îles d’Été. Peu le savait mais la Valineon avait été mise dans la confidence de Tour Vaekar concernant le nouveau couple que formait Alynera et Ragaenor. Si la nouvelle avait réveillé quelques animosités envers celle qui avait épousé en seconde noce son oncle, la Mage n’avait pas eu le choix face à la demande de celui qui avait ravi son cœur il y a tant d’années maintenant. Doucement, discrètement, Jaenera posa une main furtive sur le bras de la dame-dragon alors que cette dernière se tendait sur son siège au fur et à mesure que le prince s’exprimait. « Garde ton calme, ma sœur. » souffla entre ses dents l’Archimage en direction de la dynaste. Alynera était jeune et le sang du dragon devait bouillir en elle et l’envoyée du Collège pouvait le comprendre. Mais rien ne devait paraître face au prince et visiblement la dame l’avait rapidement compris. Jaenera Valineon ne pouvait qu’espérer maintenant que les jeunes fiancés en aient eu aussi conscience.

Cette mise en scène ne plaisait pas non plus à la mage qui aurait très largement préféré négocier en tête à tête avec le prince. Elle n’aimait guère que le peuple ou les autres nobles soient témoins de leurs échanges. Mais visiblement, le prince y tenait, lui pour une raison qui lui échappait encore. Et c’était bien là quelques choses qu’elle détestait au plus haut point. Jaenera était habituer à avoir un certain contrôle sur ce qu’il se jouait autour d’elle. Même en ce moment, avec ces tensions qui secouaient Valyria, Jaenera avait avancé ses pions en silence. Son actuelle position dans cette guerre secrète n’était un secret pour personne ou pour les aveugles uniquement. Mais les raisons qui guidaient chacun de ses choix lui étaient propres et rares étaient les valyriens en connaître les tenants et les aboutissants et cela valait mieux pour tout le monde.

Alors que la noble dynaste, sa protégée du jour et de ceux à venir prenait la parole pour répondre au prince, l’Archimage plongea son regard dans celui de l’homme qui lui faisait presque face. Ses pupilles cherchaient à percevoir ce que les yeux ne pouvaient atteindre. Silencieuse, la Valineon usait de son art sans vraiment le mettre entièrement à profit. Car sans le puissant sang de ses ancêtres, Jaenera Valineon ne pouvait réellement lire dans l’esprit de ce prince étranger. Mais après des années d’exercices, la dame savait ressentir les bruissement fin et à peine perceptible des pensées des autres, leur souffle, leur respiration, tout pouvait s’interpréter et se comprendre pour ceux qui avait appris à bien observer. Car le discourt du prince de Jahla était étrange. Son frère leur avait pourtant assurer que l’homme était ouvert à la négociation et à l’alliance entre son peuple et les dragons de Valyria. Jaenera ne saurait souffrir d’être ainsi dupée par des hommes qui ne leur arrivaient pas la cheville. Ils n’avaient pas conscience qu’offenser les dragons et leurs mages pouvaient leur coûter très cher. Alors après quelques longues minutes, un fin sourire s’étira sur ses lèvres et ses prunelles brillèrent d’un feu nouveau.

Alynera Vaekaron avait bien répondu aux interrogations du prince, quant à elle, elle avait eu une partie des réponses qu’elle cherchait dans la respiration de leur hôte. « Je ne peux qu’aller dans le sens des dernières paroles de Dame Vaekaron. Les chaines ne sont que punition, nous ne l’avons pas institué comme l’a fait l’Empereur de Ghis. » commença par répondre la Grande Inquisitrice. « Mais si vous voulez ma réponse, je crois que vous cherchez à vous rassurez sur ce traité en entendant nos réponses. Alors je vais vous répondre. Je combattrai volontiers pour assurer la liberté à mon peuple, pour assurer un avenir à mes enfants… » Jaenera marqua volontairement un court silence pour observer la réaction des autres invités. Parce que les questions étaient sans aucun doute les leurs. « Pour ce faire, j’accepterai de conclure une alliance avec le seul peuple qui a vaincu déjà une fois mon ennemi mortel. » finit par dire l’Archimage en insistant volontairement sur le dernier mot. « N’êtes vous pas d’accord avec moi ? » reprit alors la fille de Mhysa Faer. Il s’agissait là d’une question qui s’adressait tout autant au prince qu’à ses sujets. Parce qu’après tout, les Valyriens demeuraient jusqu’à ce jour, le seul peuple à avoir obtenu la victoire sur les fils de la Harpie et c’était un détail qu’il ne fallait pas ignorer et qu’elle avait voulu leur rappeler. Leur puissance était grande et si les îles d’Été ne s’alliait pas à Valyria, leur chance de résister à Ghis s’amenuisait grandement.

Arrax
Arrax
Admin

https://rise-of-valyria.forumactif.com
Si vis pacem, para bellumFriends in high places

Jahla, archipel des îles d’Été -  An 1066, mois 12

Vos réponses élusives ne convainquent guère le puissant prince. Il juge sévèrement la réponse, certes adroite, mais évasive, d’Alynera. Il juge bien plus fortement la pique lancée par Jaenera. Mettre en doute sa résolution devant tous ses pairs ou leurs représentants, le faire passer pour un indécis nécessitant du réconfort avant de prendre une décision était une chose dangereuse à faire. Il garde le silence à la suite des dernières paroles de Jaenera. Vous ignorez encore si la République a perdu un allié potentiel, mais il est évident que l’archimage a gagné un ennemi influent.

Il faut espérer que la suite des négociations se passera mieux. Le prince compte bien profiter de sa position pour vous extorquer une alliance la plus à son bénéfice. Son frère lui a raconté l’état d’extrême tension à Valyria. A la différence du prince Doran, très loin d’ici, qui s’inquiète d’une alliance avec un pays à la stabilité bancale, Shaltoq Xoraq compte bien profiter de cela pour vous imposer ses conditions dans une alliance qui va de soi pour tout le monde. Un rire éclata depuis le haut de son trône.

« Par les vingt tétines de la déesse-tigresse de l’amour, voyez comme les Valyriennes ont le sang chaud ! Mon frère avait raison, une fois de plus ! »

L’assistance rit de bon cœur à sa plaisanterie douteuse.

« Mes Dames, je vous remercie pour cet exposé de vos caractères enflammés. Vous avez raison, nous devons cesser de jouer et passer aux choses sérieuses, bien que j’espère que nous aurons un jour l’occasion de vous faire apprécier les plaisirs des soirées estiviennes. »

Vous n’ignorez pas que lesdites soirées sont aussi lascives que les orgies valyriennes. Trois splendides valyrienne et un boiteux aux traits taillés à la serpe feraient sensations dans une telle soirée, tout comme vos peaux claires. Le prince semble convaincu que vous trouverez également de quoi être surprises et satisfaites. Encore une fois, quelques applaudissements retentissent.

« Ce que je souhaite, envoyés de Valyria, messagers du Dragon, c’est l’assurance que Valyria nous défendra. J’aimerais que vous installiez une présence militaire sur Jahla. Un camp retranché, un quai militaire, des soldats valyriens et leurs familles, un dragon, des navires. Je souhaite que même si les Ghiscaris trompent nos vigilances communes en mer, ils ne puissent agir contre notre peuple. Je vous demande également de ne mener aucun raid esclavagiste contre notre archipel, même en cas de guerre contre une île. »

Il est évident que les Estiviens souffrent des attaques ghiscaries pour enlever des villages entiers et les revendre dans leur vaste empire. C’est là une blessure d’orgueil infligée à un peuple tout entier ainsi qu’une véritable crainte traumatique ancrée dans l’imaginaire populaire. Remplacer les Ghiscaris par des Valyriens ne servirait pas les intérêts du prince.

« En échange, je vous offre une dizaine de nos navires et leurs équipages qui se placeront sous les ordres de vos amiraux ainsi que l’île de Xon pour que votre grand pays y établisse une colonie qui, j’espère fera prospérer le commerce entre nos grands pays. J’ose imaginer que vous serez les premiers à souhaiter financer son établissement ? »




HRP:
Alynera Vaekaron
Alynera Vaekaron
Mīsio Lentor

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t661-epreuve-du-feu-d-aly
Si vis pacem, para bellumFriends in high places

Jahla, archipel des îles d’Été -  An 1066, mois 12

Après les applaudissements vinrent les négociations tant attendues. Les premières paroles de Shaltoq Xoraq n’étonnèrent guère la Mīsio Lentor. Les Îles d’Été souffraient des raids perpétrés par les esclavagistes ghiscaris. Il était évident que, en les envoyant à Jhala, la République avait d’ores et déjà anticipé d’installer une présence militaire sur l’île princière. Néanmoins, la perspective que son peuple puisse se retrouver en guerre contre d’autres îles, dont les bannières flottaient, soudainement traitresses, autour d’eux, était de mauvais augure. Si Valyria et Jhala s’alliaient, mutuellement, contre la Harpie, les Possessions ne pouvaient servir de bouclier contre les troubles locaux. Et que se passerait-il si Walano, Omboru et leurs îlots s’alliaient avec Ghis afin de les affaiblir ? Valyria ne pourrait livrer bataille sur deux fronts, pas lorsque ses défenses internes étaient aussi faibles. Ce n’était, d’ailleurs, pas ce qui avait été envisagé avant leur venue. Ainsi, cette assemblée chatoyante et visiblement unie n’était que simulacre. Elle comprenait mieux la réaction pincée, courroucée, de leur hôte à leurs précédents propos. Il était désormais évidemment que son pouvoir, aussi princier qu’il soit, avait ses limites… 


La seconde partie de la négociation, quoiqu’alléchante, présenta également des marécages aussi troubles que les jungles fumantes de la région. Cette proposition de colonie était aussi alléchante que dangereuse. Si le Sénat et le Conseil encourageaient leurs développement, la Vaekaron se retrouvait dans une posture diplomatiquement délicate. Quoique Malthar ait déjà dû entretenir son frère de la situation économique de sa famille, elle ne pouvait avouer, devant tous, que les siens ne possédaient pas les fonds nécessaires à l’avancement des frais. Jaenera, émancipée de sa famille, seule, ne détenait pas non plus l’or pour financer une telle entreprise. Pour cela, il faudrait qu’elle retrouve la grâce de son frère, or c’était une éventualité à laquelle, nul doute, elle ne s’était pas préparée en venant ici. Avec un peu de chance, cependant, l’ambassadeur n’avait pas eu le temps de déceler les troubles intrinsèques aux Valineon. Chance ou non, il était évident que profilait une nouvelle victoire pour le Serpent… ce traite qui avait dépouillé les siens. 


« Ton offre est à ton image grand Prince, bonne et généreuse. »



Un sourire obligeant aux lèvres, la voix forte, elle salua la proposition d’alliance d’un port de tête appuyé.



« Nous savons désormais que les nôtres ont raison de chanter la gloire de ton nom. »



D’un second mouvement altier, elle remercia l’ambassadeur qui avait tant œuvré pour Jhala en Valyria. Ainsi, publiquement, le Dragon offrait une échine amicale et courbée. Il fallait espérer que cette bienséance apaiserait le courroux princier. Car Alynera, tout comme ses pairs, ne se jèterait pas sur les premiers appâts ainsi offerts. Il faudrait plus, bien plus pour que la République appose son sceau sur cette alliance. Sous ses longs cheveux d’argent, elle reposa son attention sur le maître des lieux. Un instant long, silencieux, s'ensuivit alors qu'elle méditait les propositions. Elle ne pouvait se risquer de froisser, une nouvelle fois, la susceptibilité de leur hôte.


« Noble Prince aies l’assurance, au nom de mon peuple, que Valyria vous défendra contre Ghis, notre unique ennemi commun. Nous vous fournirons une garnison capable de vous défendre contre les raids de la Harpie, si ceux-ci devaient tromper vos vigilances. Je crains, néanmoins, que Jhala ne soit adaptée au régime d’un dragon. Et... nous ne pouvons exiger un tel sacrifice de viande et d’espace géographique de la part d'un peuple ami. Votre île, enchanteresse, en serait à jamais marquée. »



Derrière son air affable, Alynera tentait de contenir l’agacement perceptible d’Yraenarys. Bien sûr, le Prince souhaitait rendre captif l'un de ces êtres magiques pour gagner en autorité sur les archipels alentours. Brièvement, elle ferma les yeux : qu'il leur montre donc toute sa majesté, qu'il leur montre qu'un Dragon ne pouvait devenir esclave d’un peuple. Les habitants de ces contrées portaient peut-être des manteaux de plumes multicolores, cela ne leur permettait pas de voler.



« J’imagine, cependant, que, après avoir visité les lieux, nous pourrions envisager de créer un espace adéquat à leur bien-être sur l’île de Xon… »



Elle plaça une main sous son ventre. Ce geste, maternel, était en réalité une mise en garde. La Dynaste avait chevauché jusqu’ici en quelques heures, enceinte, sur un dragon trop grand pour être rapide. Au moindre impair de leur part, les dragons répondraient feu et sang.

« Permets-moi, Altesse, de revenir sur un point. Je crains que la Langue d'Été garde pour moi quelques mystères. Pourquoi notre République permettrait-elle aux rares esclavagistes de notre peuple d’attaquer les vôtres ? Car si c’est la crainte de vos illustres invités, ajoutons une ligne à cette alliance : une clause de non-agression entre les autres îles et Valyria. Dans un murmure, elle ajouta à mi-mot agréable et ferme : Et ainsi, comme je l’espérai, dès ce soir, pouvoir apprécier les saveurs divines de tous vos insulaires ? »



Jaenera Valineon
Jaenera Valineon
Mage

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t1347-jaenera-valineon-ar
Si vis pacem, para bellum Jaenera Valineon& Alynera Vaekaron & Elineor Taellarys & Daemon Tyvaros

Jahla, archipel des îles d’Été -  An 1066, mois 12

Jaenera Valineon, Archimage du Collège, spécialiste de la Manipulation mentale ne s’était peut-être fait un ami au cœur des îles d’Été mais à dire vrai, elle s’en fichait éperdument. Elle n’tait pas ici pour se faire des amis, elle était ici pour s’assurer de la signature d’un traité d’alliance entre Valyria et les îles d’été notamment celle du prince et plus encore, s’assurer de la sécurité de la dynaste Alynera Vaekaron. Là était ses tâches premières et le reste était vue par l’Archimage comme parfaitement accessoire. Pourtant, elle n’était pas libre de faire totalement comme bon lui semblait. Il y avait là un enjeu diplomatique plus qu’important et malgré le comportement du prince, Jaenera Valineon rongeait son freint. Elle glissa une œillade à la dynaste alors que le prince s’esclaffait sur le caractère des dames valyriennes. « Et vous n’avez encore rien vu, votre Altesse. » souffla l’Archimage entre ses dents en guise de réponse à la remarque quelque peu cavalière du prince de Jahla. Les hôtes du prince rigolèrent de bon cœur et l’Archimage para son visage d’un sourire quelque peu aguicheur comme elle savait le faire. Et puis finalement, il disparut alors que Shaltoq Xoraq passait désormais aux choses sérieuses et à ce qui allaient composer le traité d’alliance entre Valyria et Jahla.

Comme depuis le début de cette entrevue et de ces négociations, la Valineon laissa la Princesse de Valyria répondre en premier au prince de Jahla. La primeur des paroles de la Vaekaron était quelque chose qui ne se discutait pas. Alynera était dynaste et son sang était bien supérieur à tous ceux qui se trouvait ici, même face à celui de Jaenera. Mais si la Valineon s’effaçait bien volontiers face à la nièce-épouse de Ragaenor, il ne laissa pas le temps au couple Tyvaros de s’exprimer en second. Jaenera prit une grande inspiration et finalement décida de prendre la parole. « Pour ce qu’il est de l’installation d’une présence militaire sur Jahla, je gage que la République ne s’y opposera pas. Quant aux navires, j’en parlerai naturellement personnellement avec mon frère qui est le Grand Amiral de Valyria. » commença par dire l’Archimage qui comptait bien renouer définitivement avec les siens prochainement. Jaenera Valineon avait beau s’être éloignée de sa famille après le scandale des fiançailles rompues il y a des années elle ne désirait qu’une chose après le poste de Magister, redonner la puissance d’antan à sa famille. Puis marquant un bref silence comme à son habitude, la Grande Inquisitrice de Valyria se pinça l’arrête du nez. « Concernant la présence d’un dragon… Je ne peux qu’aller dans le sens de Dame Alynera Vaekaron. Comme elle vous l’a dit, un dragon a besoin d’un lieu avec une importante ressource en nourriture et d’espace pour se sentir à son aise et ne point devenir grognon. Je ne peux envisager de mettre en danger nos alliés. » La Valienon avait parlé avec force et conviction. Offrant un nouveau sourire charmeur au prince de Jahla, qui, à bien regarder n’était point un homme laid, la femme reprit. « J’approuve par conséquent la proposition d’Alynera quant à l’île de Xon qui, si mes souvenirs sont exacts est assez grande pour l’y accueillir. Mais peut-on réellement se fier à des souvenirs ? Je vous le demande, votre altesse. C’est pourquoi, avec l’accord de Dame Vaekaron, je vous propose de nous y rendre dès demain et vous propose également de vous y emmener à dos de dragon. Vous aurez ainsi l’immense privilège dû à votre rang de monter Yraenarys. Si notre frère s’y sens bien, alors cela sera un honneur pour ma famille de s’y établir avec l’un deux. » acheva la Valineon en inclinant la tête. La dame était certes agacée par les demandes et le comportement du prince, elle savait se tenir en société et se montrer sous son plus beau jour.

Pour ce qui était de la colonie, Jaenera sentait son esprit bouillir d’idée et son cerveau réfléchir à toute vitesse. Elle devait évidemment mettre en avant sa famille, toute sa famille. Et après un court instant de réflexion, un nom lui venait maintenant en tête. Son cousin était l’homme de la situation si elle pouvait dire les choses ainsi. Elle ne l’avait pas revu depuis un long moment mais le savait à Valyria. « Votre proposition d’établissement de colonie et de faire prospérer le commerce entre Valyria et les îles d’Été est une offre fort appréciable. Je gage que les Valineon seront honorés de la financer. J’ai des cousins qui aiment naviguer et commercer. Ils seront ravi de faire partie de cette aventure. » fit la Valineon d’un ton assuré. Elle en avait maintenant fini pour ce qui était de ses propres remarques sur les négociations du traité d’alliance. Et si la femme pouvait s’arrêter là, elle choisi de poursuivre sur un autre ton et un autre sujet bien plus… festif. « Comme nous tous ici, ma chère Alynera. Cela sera une conclusion fort agréable. Nous sommes après tout des êtres croyants et je gage que la déesse-tigresse de l’amour doit être honorée comme il se doit. Après tout, l’amour aime à la paix de l’âme et du corps. » répliqua la Valineon qui avait naturellement entendu les propos de sa comparse. Mais si la Vaekaron avait murmuré ses derniers mots, la Presque Dynaste préféra parler de manière à ce que tous puissent les entendre et Jaenera avait hâte de voir la réaction des Tyvaros et des estiviens.

Voix de l'Ombre
Voix de l'Ombre
Admin

Si vis pacem, para bellumFriends in high places

Jahla, archipel des îles d’Été -  An 1066, mois 12

De telles discussions ne contiennent pas toujours de royales sautes d’humeur. Fort heureusement, sinon les gens estiviens se seraient déjà rebellés et auraient coupé la tête de leur souverain. Vous n’imaginez même pas un peuple commettre un sacrilège pareil ? C’est pourtant là la grandeur de la fiction ; permettre d’imaginer tous les scénarios, y compris les plus farfelus.

Le prince vous a écouté avec attention. Depuis le début de la journée, c’est bien le seul moment où il a véritablement donné l’impression de s’intéresser à l’issue possible des vos discussions. Le souverain n’est peut-être pas aussi futile qu’il l’a laissé paraître. Il a bien compris que ce dont vous discutez maintenant est le véritable but de votre visite ; le reste n’est qu’un banc de frivolités nécessaires pour maintenir décorum et apparence. Il est aisé de le sentir pour Jaenera qui sent son intérêt se renforcer pour vos paroles et vos personnes de minute en minute. Il se garde bien de réagir mais ne tempête pas à vos objections. Il semblerait que vous soyez enfin écoutée en vos qualités d’ambassadrices.

Le fait que vous ne fermiez pas complètement la porte à l’installation d’un officier noble de Valyria dans les îles, et donc accompagné d’un dragon, suffit au souverain. Vous pouvez également en tirer la conclusion que son frère, ambassadeur de l’archipel à Valyria, est un diplomate bien plus chevronné que ce que la rumeur lui prête. Il a bien compris que l’intérêt de la République ne résidera pas uniquement dans l’assistance potentielle de la flotte estivienne en cas de conflit avec Ghis. Il sait que les Valyriens ne sont pas des combattants mais des marchands dans leur âme. Leur proposer de prospères relations commerciales est évidemment le meilleur moyen de convaincre le Sénat de l’utilité de l’archipel et que les deux civilisations peuvent grandir et coopérer l’une à côté de l’autre.

C’est au tour de Daemon Tyvaros de s’exprimer pratiquement pour la première fois depuis le début de l’entrevue. L’homme s’exprime avec déférence et exagère ses démonstrations de loyauté, mais ce n’est visiblement pas pour déplaire au prince qui reste d’une espèce qui apprécie que l’on ploie l’échine devant elle. Le Serpent lui confirme que la République verra d’un bon œil ses propositions. Il s’engage lui-même à participer financièrement à l’établissement de la colonie qui facilitera ainsi les échanges entre vos deux peuples. Le prince applaudit, deux fois.

« Amis. Voilà la manière dont j’ai envie de vous appeler. Des amis. De véritables amis du peuple estivien. Vous êtes venus apporter des mots d’amitié, de paix, de stabilité et de coopération entre nos grands pays. Je ne demande guère de réponse définitive sur la présence de troupes en notre pays ; laissons votre Sénat se positionner là-dessus. Je vous serai gré de porter notre voix devant lui. »

Le prince se leva, tendant les bras au-dessus de ses épaules pour signaler sa force et son triomphe à l’ensemble de l’assistance. Après tout, il venait d’obtenir tout ce qu’il souhaitait et plus. Et il lui restait à sceller la démonstration de son influence sur tout l’archipel. Il tendit une main vers Alynera.

« Dame Alynera. Notre alliance ne concerne que votre humble signataire, quand bien même l’ensemble de nos flottes iront à vos côtés. Je souhaite simplement à m’assurer que jamais les Valyriens ne trouveront prétexte pour fouler des terres estiviennes non protégées par traité. Régler cela par une clause supplémentaire signifierait beaucoup. Je vous remercie. »

D’un geste ravi, grandiloquent, le souverain princier fait signe qu’on apporte des boissons. En un instant apparaissent des servantes à la poitrine dénudée, parées d’une cape de plumes rouges et d’un paréo de soie bleue, de perles et de coquillages. Elles portent de vastes plateaux de cuivre encombrés de nombreuses coupes d’argent et de rubis. La plus belle vaisselle du prince est de sortie. Elles se ruent sur l’assistance, ravissant ambassadrices et ambassadeurs tout également. Ils se servent tous d’une coupe, la levant à la santé du prince, grand hôte de cette journée. Vous récupérez également vos coupes de breuvages. À l’intérieur, un liquide rose pâle aux reflets plus rouges. Il s’agit d’un alcool local à base d’hibiscus. Il sent fort et embaume la fleur. Le souverain porte lui-même une coupe, d’or, à ses lèvres. Il hume le liquide et se tourne vers l’ensemble de la salle.

« Mes amis, car nous sommes tous amis ici ce soir ! Buvons ensemble ! Buvons à la grandeur de Valyria. Buvons à la grandeur des Iles d’Été. Buvons à l’éternelle alliance qui nous lie désormais. Buvons à l’amitié, et à l’amour ! Buvons à la guerre et à l’amour ! Voilà qui me semble approprié pour une célébration d’alliance. »

Il vida la coupe d’un trait. L’alcool est fort, très sucré. Il donne immédiatement chaud sans pour autant donner l’impression d’être un spiritueux. L’hibiscus achève de donner l’illusion que c’est une boisson inoffensive alors qu’il est évident à son odeur qu’elle est hautement enivrante. Le roi, d’humeur taquine, descend de son piédestal pour se tenir devant Alynera et Jaenera. Il dépose une main puissante sur vos épaules respectives.

« Merci à Valyria de nous avoir respecté en nous adressant de si nobles envoyées. Nous avons discuté de guerre et de paix. Mais nous vénérons aussi l’amour, en ces îles. Nous avons tous entendu les plus belles histoires sur les célébrations de la vie à Valyria. Dame Alynera. Grande Inquisitrice Jaenera. Au nom des Estiviens, au nom de votre Valyria ! Et si vous nous montriez l’une et l’autre ce que deux belles déesses telles que vous peuvent faire quand elles vénèrent votre Meleys ? »

Vous pouvez voir l’attitude concupiscente de votre hôte, qui a manifestement de la suite dans les idées. Vous n’ignorez pas que les Estiviens, tout comme les Valyriens, célèbrent la vie par d’innombrables orgies. À la différence de vos compatriotes, cela dit, l’homosexualité est quelque chose de toléré et il n’est pas rare d’observer de tels couples. Toutefois, il est évident qu’ils n’ont guère l’habitude de pouvoir observer de leurs yeux deux Valyriennes aussi belles s’adonner à ces jeux. Et le fait qu’il se maintienne à proximité de vous, vous poussant très peu subtilement l’une vers l’autre, atteste que le prince ne souhaite guère manquer une miette du spectacle.

Au temps pour les grands discours.



HRP:
Alynera Vaekaron
Alynera Vaekaron
Mīsio Lentor

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t661-epreuve-du-feu-d-aly
Si vis pacem, para bellumFriends in high places

Jahla, archipel des îles d’Été -  An 1066, mois 12

L’attention de leur hôte lui était toute accordée. Il n’avait eu aucune paroles pour Tyvaros, quoique cela n’avait rien d’étonnant : pour goût royal, aussi païen soit-il, l’ancien mercenaire n’aurait pu avoir moins d’attrait. Devant toute l’assemblée, triomphante, elle glissa sa main dans celle du Prince scellant ainsi les conversations du jour. Il semblait soulagé, heureux, abandonnant cette aura imposante qu’il avait cherché à leur montrer. D’un léger mouvement du front, marmoréen, elle le salua à nouveau devant ces invités.  Ainsi, Valyria venait de gagner un puissant allié contre la Harpie… Il fallait pourtant espérer, prier, que le courroux de Vhagar ne s’abatte pas à nouveau sur eux ! La libérant, il fit claquer ses deux puissantes mains. Le son sembla se répercuter très loin, dans un dédale de pièces secrètes dont la dentelle des murs laissait entrevoir les couleurs chatoyantes. Alynera n’eût pas le temps de reprendre sa place que, déjà, des centaines de servantes surgirent portant des plateaux lourds de réjouissances divines. Dans leur accoutrement, elles ressemblaient à ces oiseaux exotiques du port de Valyria, les perroquets, que les riches s’arrachaient furieusement. Ses yeux rapaces, avec un étonnement certain, ne manquèrent pas d’observer la rareté des perles qui ornaient leurs poitrines. Décidément sur cette île, le raffinement n’avait pas sa place : la richesse y était à l’état brut comme si elle poussait de terre. Le liquide, lui-même, semblait être un nectar issu de Meleys. La dynaste le fit tourbillonner quelques instants, se demandant de quelles étranges fleurs roses et rouges émanaient donc cette décoction.



« Mes amis, car nous sommes tous amis ici ce soir ! Buvons ensemble ! Buvons à la grandeur de Valyria. Buvons à la grandeur des Iles d’Été. Buvons à l’éternelle alliance qui nous lie désormais. Buvons à l’amitié, et à l’amour ! Buvons à la guerre et à l’amour ! Voilà qui me semble approprié pour une célébration d’alliance. »



Elle porta haut sa coupe vers le souverain avant de la diriger vers leur petite ambassade. À l’amitié, à la guerre, à l’amour !, puisque c’étaient ses mots. La victoire était leur, doublement car, et il ne faisait aucun doute, cette alliance renforcerait le pouvoir de our faction. Tous les quatre rentreraient auréolés, disséminer le venin contre Velarion Qoherys lui serait plus aisé. Elle esquissa un sourire à la jeune Elineor, de l’amitié, ou de la guerre, elle seule serait maitresse de leur destinée. Serait-elle une femme soumise à son époux, si indigne de sa lignée, même souillée et parjurée, ou deviendrait-elle un agent plus intéressant ? Versant une partie de son nectar au sol, elle leur dit : « Aux Quatorze qui ont béni nos négociations ! » Puis, le nectar glissa en elle, sucré comme un jus d’agave d’été. Fortement intriguée par ce goût, inédit, nouveau, elle but discrètement plusieurs petites gorgées. « Quel est donc… » C’est à ce moment qu’une large main la tira en arrière et qu’au même moment basculait Jaenera. 


« Merci à Valyria de nous avoir respecté en nous adressant de si nobles envoyées. Nous avons discuté de guerre et de paix. Mais nous vénérons aussi l’amour, en ces îles. Nous avons tous entendu les plus belles histoires sur les célébrations de la vie à Valyria. Dame Alynera. Grande Inquisitrice Jaenera. Au nom des Estiviens, au nom de votre Valyria ! Et si vous nous montriez l’une et l’autre ce que deux belles déesses telles que vous peuvent faire quand elles vénèrent votre Meleys ? »


Le prince semblait avoir abandonné toutes ses royales manières, du moins était il décidé à en montrer de nouvelles alors qu’il la poussait vers l’Inquisitrice. Soudainement, l’assemblée toute entière, servantes comprises, semblait s’être rapprochée un peu plus. Elles étaient encerclées d’un regard commun, aussi concupiscent que curieux. Alynera n’avait jamais partagé la couche de la Valineon, peut-être parce les occasions ne s’étaient jamais présentées ou peut-être était-ce parce qu’à la couche de Jaenaera Valineon ou à celle d’Alynera Vaekaron on ne parvenait pas si aisément. Elle sourit, amusée comme une enfant, devant le regard royal. Les Estiviens étaient des gens bien étranges ! Se pouvaient-ils, vraiment, qu’ils s’adonnent à des orgies alors que le soleil ne s’était pas encore couché ? En Valyria, l’étiquette ne l’aurait pas permise. Les relations entre un époux et sa femme, elles-mêmes, pourtant sacrées, étaient régis par la course de l’astre. Et puis, jamais elles n’auraient eu à s’adonner à ces plaisirs dans des tenues de voyage, le corps lavé, non préparé pour l’occasion. Un code moral régissait les actes nocturnes, mais, pour une raison insolite, il ne semblait pas exister ici. Ces gens étaient des barbares, mais, dans leur luxe, l’idée ne semblait pas même leur frôler l’idée. C’est probablement cela qui amusa le plus l’épouse de l’Érudit, auquel le nectar puissant avait rendu toute malice enfantine à son esprit. Interdite, elle observa ses alliés, réellement dubitative de la situation, avant de boire quelques gorgées supplémentaires. Puis, sa bouche mutine susurra assez fort pour que l’entourage princier puisse entendre :

« Prince, afin de profiter des joies de Meleys, et d’honorer notre déesse avec ses filles préférées, il te faut remonter jusqu'à la source de ses plaisirs. Que comptes-tu donc faire pour… la trouver ? » 





Jaenera Valineon
Jaenera Valineon
Mage

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t1347-jaenera-valineon-ar
Si vis pacem, para bellum Jaenera Valineon& Alynera Vaekaron & Elineor Taellarys & Daemon Tyvaros
Jahla, archipel des îles d’Été -  An 1066, mois 12

Enfin, enfin les échanges semblaient tourner en faveur des valyriens. Le regard de la Grande Inquisitrice de Valyria s’illuminait avec le temps. Et si la Dame semblait se détendre quelque peu dans sa posture, elle n’en oubliait pas moins d’observer le comportement de chaque invité tant les femmes que les hommes. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres lorsque le prince fit servir des coupes avec un liquide dont l’odeur parvenait à ses narines. Puis l’homme leva son verre et leur parla en ami. Enfin l’homme les considérait comme des amis. Jaenera jeta alors un bref coup d’œil à la Dynaste qui se trouvait non loin d’elle. Voilà que leur ambassade reviendrait avec une alliance. Mais plus que cela, Jaenera avait désormais entre ses mains une proposition à faire à son cousin et un bon prétexte pour parler à son cher frère. Et cela faisait maintenant quelques mois que la Grande Inquisitrice de Valyria et Archimage de la Manipulation mentale espérait trouver le meilleur moyen de renouer contact avec le Grand Amiral de la flotte valyrienne. Voilà que le prince de Jahla lui en donnait les moyens. Par ce qu’il était plus que tant que la fratrie Valineon se resserre, pour le bien de la République et de leur maison.

Jaenera Valineon, laissa Alynera Vaekaron répondre la première aux paroles du prince. L’archimage se contenta de lever son verre à la suite de la descendante de Vaekar. Et tout comme elle, elle finit par porter à ses lèvres le liquide au goût sucré. Voilà que cela n’était pas mauvais. Certes, le goût était un peu perturbant, loin de ses habitudes mais pas désagréable pour autant. Désagréable, le geste du prince qui la poussa dans les bras d’Alynera l’était bien davantage. De ses yeux améthystes, elle toisa le prince et le détailla de haut en bas avec une petite moue sur le visage.  Comment avait-il osé porté ses salles pattes impures sur elle sans autorisation. Courroucée, Jaenera Valineon l’était même si elle tâchait de masquer ses sentiments. Vouloir les voir s’adonner aux plaisirs de Meleys était bien mal connaître les deux dames. Jamais Jaenera n’avait songé rejoindre la couche de la dynaste lors d’une orgie. Nul doute que cette dernière ne devait jamais rester froide très longtemps, tout comme la sienne au demeurant. Mais plus que tout, il y a encore peu de temps, peut-être que la Presque Dynaste aurait eu plus envie d’offrir la belle Alynera à Belarion plutôt qu’à Meleys. Les temps changeaient et désormais l’idée s’éloignait de plus en plus de son esprit. Mais pour autant, s’adonner à ce genre de comportement ne se ferait pas sans libation et cérémonie, cérémoniale que le prince semblait ignorer ce qui n’était guère surprenant.

Les paroles de la Vaekaron firent sourire la Valineon. L’air mutin de la Dynaste amusait grandement l’amante de cœur de Raegar et étrangement, cela émoustillait les sens de la fille de Mhysa Faer. Goûter à la peau de la Princesse de Valyria serait une grande première pour la Valineon mais la Dame aimait les défis. « Prince… si tu arrive à trouver cette source, je gage que tu pourras te joindre à nous. » vint susurrer au creux de l’oreille du prince la Valineon dont le regard s’enflammait à mesure qu’elle prononçait ces quelques mots. « Tu n’as pas idées des trésors de plaisir dont nous regorgeons. » ajouta la Dame d’une voix suave en laissant glisser ses doigts fins sur le visage de l’homme d’une main et dégrafant l’une des fibules d’épaule qui maintenait sa cape sur sa robe, dévoilant sa peau blanche avant de détacher ses cheveux de l’autre. Sa longue chevelure onduler vint alors tomber sur ses épaules en cascade. « Il commence à faire un peu chaud, vous ne trouvez pas. » fit alors l’Archimage à l’attention des autres membres de l’ambassade.

Voix de l'Ombre
Voix de l'Ombre
Admin

Si vis pacem, para bellumFriends in high places

Jahla, archipel des îles d’Été -  An 1066, mois 12

Epilogue



Votre attitude ouverte lors des instants finaux de votre audience a plu au souverain et à sa cour. La fin de la soirée est une ode à la gloire de Meleys tant l’entièreté du palais princier vibre sous les soupirs et les assauts des corps qui bougent à l’unisson. Vous découvrez avec effarement que les Estiviens sont loin d’être un peuple étranger pour les Valyriens, malgré vos différences physiques évidentes. Il s’agit également d’un peuple de marchands et d’explorateurs. Ce sont des marins avertis et des amants passionnés. Ils n’ont peut-être pas de mages, mais ils sont d’ingénieux inventeurs qui recherchent l’excellence technique en toute chose : navires, armes, bâtiments et plus encore.

Au lendemain d’une nuit sans sommeil, où vous avez tous pu goûter au plaisir d’une orgie aux dimensions qui feraient rougir les Cellaeron, vous débutez deux semaines de visites et de pérégrinations dans les Îles d’Été. On vous invite dans tous les palais, et vous devez compter sur l’ambassadeur pour vous aider à faire un tri dans toutes ces propositions pour ne vous cantonner qu’aux potentats locaux disposant d’un minimum de pouvoir et d’influence sur l’archipel. Vous découvrez bientôt toutes les splendeurs de l’archipel, ses cités vibrantes, son aristocratie raffinée, son peuple industrieux, ses jungles impénétrables et ses mille-et-une criques à l’eau cristalline à la chaleur agréable. Vous y découvrez une cuisine audacieuse, une musique envoûtante et de nombreux fruits exotiques aux couleurs vives et au goût sucré. Vous avez beau tous être plus ou moins entichés de Valyria, de ses volcans et de ses paysages déchirés, il n’y a que peu de choses à détester chez les Estiviens. Peut-être les moustiques, l’humidité constante qui vous fait transpirer au moindre mouvement et la nécessité d’embarquer sur des navires presque tous les jours.

Lorsque vient le moment de votre départ, vous quittez l’archipel l’esprit chargé de souvenirs et le cœur plein de nouvelles positives à communiquer à Valyria. Le prince de Jahla vous a proposé un vaste accord d’alliance qui contentera de nombreuses factions et personnalités de la République. La possibilité d’établir une colonie avec une garnison solide est un geste supplémentaire de la confiance que vous accorde les Estiviens dans leur détestation des Ghiscaris.

La signature de l’accord d’alliance n’a plus qu’à être ratifié au Sénat, ce qui ne saurait se faire sans trop d’opposition tant le besoin d’alliances extérieures fait consensus. Vous revenez donc au bercail avec le sentiment du devoir accompli, envers votre faction et votre pays.


Et voilà que se conclut cette mission exotique parfaitement menée malgré vos quelques anicroches avec son auguste majesté [Quête] Si Vis Pacem, Para Bellum 3478876275

Vous rentrez avec moult contacts pour lancer des affaires commerciales à votre avantage, ainsi que des conditions de succès et de développement plus aisées si vous prenez part à une compagnie coloniale dans l’archipel.

Bravo pour le fair-play et vous belles idées pour charmer les Estiviens ! [Quête] Si Vis Pacem, Para Bellum 3452972663


Mission accomplie [Quête] Si Vis Pacem, Para Bellum 4050226037




Contenu sponsorisé