Qu’avais-je à rajouter ici ? Je n’avais pas l’impression que ma voix puisse être davantage utile dans cet échange. La politique n’était guère mon domaine de prédilection et je n’avais pas pour ambition d'en monter les échelles. Aussi, il me semblait plus sage et préférable de laisser la parole à mes aînées, restant toutefois attentive à leurs échanges… Du moins, les premiers secondes avant que mon intérêt ne se porte ou plutôt, se perde enfin sur l’animal étrange qui me donnait l’impression d’être un élément à part entière de l’enceinte des lieux. Malgré sa taille surprenante, elle n’avait rien d’une créature agressive comme pouvait déjà l’être de jeunes dragons lorsqu’ils atteignaient cette dimension. Mais la créature était tout de même étonnante à observer, dégageant un paisible charisme qui lui était assurément propre. J’avais d’ailleurs la sensation que le simple fait de l’observer, suffisait à me relaxer davantage.
J’entendais la sénatrice mentionner la force du peuple, ce dernier dans son unification avait le pouvoir d’influencer le cours des événements, c’était un fait. Mais il était tout aussi vrai concernant le pouvoir détenu par certaines familles, notamment celles issues de la faction rouge. La richesse était malheureusement souvent gage d’une autorité à laquelle la pauvreté devait inéluctablement se soumettre sur le long terme. Il n’y avait probablement qu’un réel soulèvement qui pouvait changer le cours d’une histoire et cela signifiait un sacrifice à la hauteur des valeurs que l’on voulait défendre. Ce n’était pas si différent ici aussi en quelque sorte… Nous voulions changer le cours de ces négociations, il fallait accepter de faire quelques sacrifices pour gagner en retour. L’on pouvait effectivement s’inquiéter du fait que transmettre notre savoir, c’était prendre le risque que nos alliés utilisent un jour nos armes contre nous.
Cependant, il était aussi véridique de dire que c’était-là, principalement l’ego de certains Valyrians qui risquait d’être profondément heurté face à l’idée d’accepter de telles conditions. Beaucoup au sein du Collège étaient frileux à l’égard d’enseigner les arts mystiques aux sang-mêlés qui étaient donc victime d’une discrimination parfois peu subtile. J’avais grand mal à imaginer que ces gens-là accepteraient, sans se révolter, de voir déambuler au sein des couloirs de l’académie des étrangers n’ayant aucun sang Valyrian coulant dans leur veine. Mais aucun changement ne pouvait être fait sans accepter de perdre quelque chose en retour. C’était ainsi que le monde tournait, la réalité des hommes étant la sphère d’une existence bien cruelle pour chacun d’entre nous. Plus vite, on le comprenait, plus tôt l’on acceptait de faire quelques concessions douloureuses aux cours de notre périple existentiel. Ce fut la raison pour laquelle je ne versais moi-même plus aucune larme depuis la mort de mon père.
C’était aussi parce que j’avais accepté d’être une créature vouée à perdre des choses, que je ne souffrais guère de l’absence de mère dans ma vie. Elle, qui n’avait jamais su traverser la tempête du deuil, était incapable d’avancer, bloquée à une étape de sa vie qui ne faisait que la tirer vers un gouffre de chagrin toujours plus douloureux. Elle en était à ce point, incapable d’accorder un regard à ma sœur aînée et moi-même. Car se confronter à nous qui lui rappelions son tendre époux, était comme une malédiction difficilement supportable. À sa manière, elle nous avait donc abandonnées et reniées dans son malheur, comme un fardeau maudit dont elle s’était empressée de se libérer. Et j’avais accepté de considérer mère comme l’un de ces sacrifices existentiels afin de ne pas avoir à souffrir de son absence. Je ne la haïssais pas, mais j’avais réussi à ne plus la voir comme ma génitrice. Ce que ma sœur n’approuvait aucunement chez moi, voulant absolument que je comprenne le cœur de mère. Mais je n'en avais pas la force, ni l’intérêt.
Tout comme je n’avais plus réellement d’intérêt à intervenir dans tout ce qui se disait après l’intervention Maelor Cellaeron. Mon regard fixait un moment les acteurs d’un changement futur à venir. Puis je tournais ce dernier vers la sénatrice, curieuse de savoir ce qu’elle pourrait rajouter pour peut-être conclure ces négociations à notre avantage.
J’entendais la sénatrice mentionner la force du peuple, ce dernier dans son unification avait le pouvoir d’influencer le cours des événements, c’était un fait. Mais il était tout aussi vrai concernant le pouvoir détenu par certaines familles, notamment celles issues de la faction rouge. La richesse était malheureusement souvent gage d’une autorité à laquelle la pauvreté devait inéluctablement se soumettre sur le long terme. Il n’y avait probablement qu’un réel soulèvement qui pouvait changer le cours d’une histoire et cela signifiait un sacrifice à la hauteur des valeurs que l’on voulait défendre. Ce n’était pas si différent ici aussi en quelque sorte… Nous voulions changer le cours de ces négociations, il fallait accepter de faire quelques sacrifices pour gagner en retour. L’on pouvait effectivement s’inquiéter du fait que transmettre notre savoir, c’était prendre le risque que nos alliés utilisent un jour nos armes contre nous.
Cependant, il était aussi véridique de dire que c’était-là, principalement l’ego de certains Valyrians qui risquait d’être profondément heurté face à l’idée d’accepter de telles conditions. Beaucoup au sein du Collège étaient frileux à l’égard d’enseigner les arts mystiques aux sang-mêlés qui étaient donc victime d’une discrimination parfois peu subtile. J’avais grand mal à imaginer que ces gens-là accepteraient, sans se révolter, de voir déambuler au sein des couloirs de l’académie des étrangers n’ayant aucun sang Valyrian coulant dans leur veine. Mais aucun changement ne pouvait être fait sans accepter de perdre quelque chose en retour. C’était ainsi que le monde tournait, la réalité des hommes étant la sphère d’une existence bien cruelle pour chacun d’entre nous. Plus vite, on le comprenait, plus tôt l’on acceptait de faire quelques concessions douloureuses aux cours de notre périple existentiel. Ce fut la raison pour laquelle je ne versais moi-même plus aucune larme depuis la mort de mon père.
C’était aussi parce que j’avais accepté d’être une créature vouée à perdre des choses, que je ne souffrais guère de l’absence de mère dans ma vie. Elle, qui n’avait jamais su traverser la tempête du deuil, était incapable d’avancer, bloquée à une étape de sa vie qui ne faisait que la tirer vers un gouffre de chagrin toujours plus douloureux. Elle en était à ce point, incapable d’accorder un regard à ma sœur aînée et moi-même. Car se confronter à nous qui lui rappelions son tendre époux, était comme une malédiction difficilement supportable. À sa manière, elle nous avait donc abandonnées et reniées dans son malheur, comme un fardeau maudit dont elle s’était empressée de se libérer. Et j’avais accepté de considérer mère comme l’un de ces sacrifices existentiels afin de ne pas avoir à souffrir de son absence. Je ne la haïssais pas, mais j’avais réussi à ne plus la voir comme ma génitrice. Ce que ma sœur n’approuvait aucunement chez moi, voulant absolument que je comprenne le cœur de mère. Mais je n'en avais pas la force, ni l’intérêt.
Tout comme je n’avais plus réellement d’intérêt à intervenir dans tout ce qui se disait après l’intervention Maelor Cellaeron. Mon regard fixait un moment les acteurs d’un changement futur à venir. Puis je tournais ce dernier vers la sénatrice, curieuse de savoir ce qu’elle pourrait rajouter pour peut-être conclure ces négociations à notre avantage.