-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal

[Quête] Sur les rives de la Rhoyne
Page 1 sur 2 1, 2  Suivant
Voix de l'Ombre
Voix de l'Ombre
Admin

Sur les rives de la RhoyneL’herbe y est plus verte

Chroyane, pays rhoynar – An 1067, mois 4

Les Rhoynars et les Valyriens sont deux peuples que tout, ou presque, oppose. Les premiers vénèrent des animaux et un fleuve, tandis que les seconds prient quatorze dieux aux formes diverses et font du feu leur élément divin. Valyria pratique l’esclavage et une forme stricte de hiérarchie sociale tandis que les habitants des rives de la Rhoyne prônent l’égalité entre tous, sans distinction de genre ou d’origine. Pourtant, certaines choses les rapprochent malgré eux. Les deux peuples sont d’éminents commerçants et, le cas échéant, de redoutés combattants. Les Rhoynars sont passionnés par la magie valyrienne et ce qu’ils ont su en faire tandis que les Valyriens s’extasient de la délicatesse des arts rhoynars en théâtre, musique, peinture et architecture. Les deux peuples se sont rencontrés bien des siècles auparavant, échangeant rapidement de nombreux biens, voyant les premiers mariages et enfants métis apparaître dans les zones frontalières, les valeurs et les idées traversant les frontières.

Bien des siècles plus tard, on retrouve de nombreuses variations des cultures jadis monolithiques. L’entièreté du Nord de Valyria a adhéré à des valeurs bien différentes de celles de la capitale, s’autorisant de nombreux mariages en dehors de la lignée consanguine traditionnelle et mettant l’accent sur le commerce et les échanges. Quant aux cités rhoynares les plus proches, elles ont, elles aussi, adopté certaines coutumes valyriennes. On y croise quelques rares familles consanguines, sans résultat très probant, mais on y voit aussi une culture plus sanguine qu’en amont du fleuve. Ainsi, Sar Mel et Sarhoy se sont retrouvées à édifier des arènes où des gladiateurs s’affrontent pour le plaisir des citoyens et des marchands. On y croise aussi une distinction plus marquée qu’ailleurs entre les élites et différentes professions que le reste de la population. Et surtout, le régime politique y est différent, mettant malgré tout l’accent sur une forme de représentation du peuple, alors que la plupart des princes rhoynars règnent en souverains éclairés, certes, mais absolus.

Votre ambassade s’est dans un premier temps rassemblée à Valryia, afin de recevoir conseils et demandes de la part de la faction bleue. Puis, vous avez mis le cap vers Volantis selon les moyens qui vous sont propres. Arrivés à la petite colonie fortifiée, vous avez, peut-être pour la première fois, pu poser l’œil sur cet immense fleuve qu’est la Rhoyne. Vaste, placide, aux berges recouvertes de cultures en tout genre, c’est un cours d’eau bien différent du Zamettar, sur le lointain continent de Sothoryos. Ici, de nombreux navires à fond plat descendent paisiblement les flots pour débarquer à Sarhoy, cité-état rhoynare à l’embouchure du fleuve, ou à Volantis. De ces deux cités, des marchands aux navires plus grands, aux flancs arrondis et aux grandes voiles, chargent ces marchandises qu’ils acheminent ensuite vers les grands ports valyriens, ghiscaris et parfois encore plus lointains encore. Volantis, d’ailleurs, se développe vite et gagne de nombreux habitants chaque année. Pourtant, ce n’est là que le début de votre voyage. À partir de l’ultime colonie valyrienne, vous allez désormais remonter le fleuve en navire.

Vous embarquez le lendemain de votre arrivée à Volantis sur une splendide galère décorée avec goût et représentant tout ce que l’artisanat naval valyrien sait faire de mieux. Le navire a été bâti pour être un outil de représentation et n’en est pas à son premier voyage sur la Rhoyne mais il fait toujours autant sensation. Une grande figure de proue en bois enchanté représente un dragon à l’air féroce, un feu éternel brillant entre ses crocs d’ivoire. Dotée de vives couleurs or et rouge, la galère glisse rapidement contre le courant de la Rhoyne, faisant figurer les armes du Sénat de la République sur sa voile et son pavillon. Les marins sont libres mais les rameurs sont des esclaves, principalement des soldats ghiscaris capturés lors de la dernière guerre. En représentation officielle, Valyria n’entend pas renier son usage des esclaves, même pour apaiser les Rhoynars.

Il vous faut près d’une semaine de navigation au rythme du fleuve et de son courant avant d’apercevoir pour de bon Chroyane. Entre temps, vous avez traversé la fière cité de Sar Mel et son Palais des Ondes Vertes, berceau de la fameuse Myssaria Oyan Cellaeron, et quantité d’autres petites villes fluviales dépendant d’un prince ou d’un autre. Mais Chroyane, sise à la confluence de la Rhoyne et de la rivière Lhorulu, est un joyau du vieux continent d’Essos. Le colossal Palais de l’Amour et son dôme immense sont visibles bien avant que vous ne puissiez déterminer les détails de la cité. Couvert d’arcs, de flèches et d’autres fantaisies architecturales, construit dans une pierre blanche éclatante et au toit couvert de tuiles d’argile rouge, il est le siège du pouvoir du prince de Chroyane : Doran IV le Grâcieux. Un immense pont, haut d’une douzaine de mètres, est en cours de construction depuis la rive occidentale. À terme, il semble qu’il reliera les plaines céréalières au reste de la cité, installée à la pointe de la convergence des deux cours d’eau. Pourtant, à mesure que vous approchez, Chroyane vous fait l’effet d’un lieu unique. Si l’énorme palais écrase le reste de la ville et, par sa taille, est forcément construit sur la terre ferme, vous comprenez vite que la cité a dépassé la rive et se trouve bâtie en partie sur l’eau, ou tout du moins sur des hauts fonds. Des embarcations de tout genre circulent entre les grands bâtiments dotés de quais et d’embarcadères, un véritable marché flottant comptant des centaines d’embarcations toutes liées entre elles semble dériver avec tranquillité. Vous apercevez des radeaux où un homme et une chèvre ont du mal à cohabiter, des chaloupes plus modernes transportant jusqu’à quinze personnes, des bacs pour rallier l’une ou l’autre rive, des navires de commerce bien plus gros et tant de coquilles de noix uniques qu’il faudrait des années pour toutes les répertorier. Et tout autour de vous, la cité s'étend sur les deux rives, ainsi que sur celles de la confluence. Il s'agit de la plus grande cité de la Rhoyne et elle compte des dizaines de milliers d'habitants.

Rapidement, au fur et à mesure que vous approchez, d’élégants esquifs tout en longueur et aux couleurs cuivrées vous rejoignent et vous escortent. Ce sont là les navires de patrouille du Prince qui ont pour mission de vous amener jusqu’au Palais. Votre petite flottille approche donc à vive allure de la cité, les navires princiers ouvrant la route. Lorsque votre navire arrive à proximité d’un quai de pierre et de marbre, empli de dignitaires et de bannières colorées, vous comprenez qu’il s’agit, enfin, du terme du voyage. Les rames sont rentrées et les voiles affalées, votre galère finit son mouvement et s’immobilise devant le quai, avant d’être amarrée par des mains expertes et qu’on vous propose de descendre.

Au vu de son statut de Grande Prêtresse de Tyraxes, Maerys Qohraenos est l’interlocutrice privilégiée des autorités. Cela a fait jaser car alors que les dignitaires religieux avaient proclamé une forme de neutralité dans le conflit interne valyrien, la prise de position du temple de Tyraxes en faveur des Bleus pourrait bien avoir ouvert la boîte de Pandore. Au moment de votre départ de Valyria, il se murmurait que le Grand Prêtre d’Arrax avait eu une audience à Tour Vaekar. Votre ambassade compte également sur la présence érudite d’Aeranys Belkaerion et de Vaenyra Menaleos. Deux représentantes du Collège des Mages : voilà un choix audacieux pour les Bleus. La teneur de votre ambassade en ressort puissante : Valyria n’est pas faite que de diplomates et de nobles arrogants. Elle est aussi érudite et maîtrise des savoirs enviés de tous, donnés à son peuple par la grâce des quatorze dieux. Aeranys représente une famille certes modeste mais qui a bâti sa prospérité sur le commerce des biens agricoles essentiels, en particulier les fruits et légumes. D’aucuns appellent les Belkaerion les maraîchers glorifiés. Ils en oublient la pureté de leur sang, incontestée depuis plus d’un demi-millénaire. Et enfin, pour compléter cette ambassade vient une fille de Volantis. Les Menaleos ont un lien particulier avec ce fleuve que vous remontez lentement. La branche principale de cette famille s’est établie dans cette colonie où elle fait partie des plus grandes familles de l’élite locale alors qu’elle y représente également les intérêts de l’armée. Votre équipée représente donc la plupart des facettes qui font la gloire de Valyria et vous avez toutes votre expertise. Vous êtes accueillis par un visage plus ou moins familier, mais pas inconnu : l’ambassadeur de Chroyane à Valyria Garin Rosayan a fait le déplacement pour vous introduire auprès de son frère le prince régnant. Fasciné par la culture valyrienne, il représente un allié de poids dans cette future discussion. Tout comme votre choix de n'envoyer que des femmes car, pour les Rhoynars, celles-ci sont les égales des hommes et n'ont rien à leur envier. Ce n'est pas ce que diraient les vieilles familles valyriennes, mais fort heureusement vous n'en représentez aucune.

« Bienvenue à vous, émissaires de la République. Soyez remerciés par la Rivière Mère de votre venue en terre rhoynare et dans le domaine du prince Doran le Grâcieux. »

Le ton pompeux mais chaleureux est un indicateur clair de la confiance de Garin en la réussite de votre mission, mais également en la force de sa civilisation. Il ne se trouve pas au milieu des volcans où son domaine se résume à une ambassade. Il est ici chez lui, il aurait pu régner sur tout cela, il le pourrait encore, techniquement. Après des salutations d’usage, il vous amène vers la salle du trône, où vous attend son frère pour vous rencontrer officiellement. Sur le chemin, vous découvrez la richesse du souverain de Chroyane et l’impressionnante habileté de ses artisans. Des galeries emplies d’œuvres d’arts, des jardins où cohabitent des espèces exotiques dans une harmonie parfaite, des bassins, des fontaines, des cascades artificielles semblant jaillir des murs : tout cela est inédits pour vous. Valyria est capable de créer à peu près tout ce que vous voyez, mais les Rhoynars maîtrisent tout cela à la perfection ; ils ont atteint la quintessence de tous les arts. La délicatesse de leur travail rendrait l’art valyrien primaire. Vous finissez à arriver dans la salle du trône, immense, forcément. Les Rhoynars n’ont pas fait les choses à moitié pour le Palais de l’Amour.

Tout de marbre construit, il repose sur d’immenses colonnes largement espacées. On pourrait faire tenir dans cet espace deux Anciens de Valyria sans aucun problème. La pièce est ouverte aux quatre vents par de nombreux étages d’arches qui donne d’un côté sur un grand jardin et de l’autre sur la ville et, plus loin, le fleuve. Le long des colonnes monumentales et, vous le voyez désormais, sculptées avec finesse pour raconter la longue histoire rhoynare, de larges bassins parcourent la pièce dans sa longueur, ponctués de nénuphars en fleur. La cour princière est là, discutant en petits groupes disséminés çà et là. Vous apercevez même une tortue géante, profitant du soleil qui jaillit par l’une des arches. Le trône, sur lequel vous attend le prince, est un ouvrage qui apparaît étonnamment simple. Fait d’une pierre blanche qui semble presque poreuse, vous distinguez quelques vagues résidus de pigments colorés. Il s’agit sans doute d’un objet très ancien, sans doute inconfortable, mais auquel les Rhoynars doivent accorder une grande importance. Doran IV est plus âgé que son frère Garin. Il porte une fine barbe en pointe piquée de gris, et son attitude est bien moins ouverte. Il a des petits yeux méfiants et un gabarit très fin, ce n’est pas un guerrier, ni un gros mangeur. Sur sa tête se trouve un fin bandeau d’or rose, piqué de perles, mettant en valeur un diamant gros comme un œuf. Il porte une tenue chatoyante aux reflets orange, jaune, rouge.

[Quête] Sur les rives de la Rhoyne Le-trone-de-fer-photo-5509ac515a42a
Doran IV Rosayan, prince de Chroyane et de la Rhoyne

Il s’adresse à vous d’une voix calme, respectueuse. Il sait que, tout puissant prince qu’il soit, Valyria contrôle une puissance incommensurable dans le monde. S’il est méfiant, il n’en montre rien. Vous notez que, parmi les individus qui se trouvent autour de lui, deux d’entre eux apparaissent clairement comme étrangers. L’une porte des vêtements élaborés qui s’adaptent au style local tout en rappelant sans aucun doute possible les traditions vestimentaires de Sarnor. L’autre, teint olivâtre, aux yeux cerclés de khôl, une barbichette compacte et ornementée d’anneaux d’or, vous dévisage froidement : nul doute qu’il s’agit là de l’ambassadeur de l’Empereur de Ghis. Non loin d’eux, un troisième personnage apparaît typiquement Valyrien ; nul doute qu’il s’agit là de l’ambassadeur du Sénat auprès du prince : Maelor Cellaeron, l’un des lointains et distants cousins de la Lumière de Sagesse.

« Mes Dames. Soyez les bienvenus dans ma cité et mon domaine. J’espère que votre voyage fut agréable sur notre Rivière Mère. On nous annonçait votre venue depuis longtemps, je suis heureux de pouvoir enfin discuter avec les envoyés du Dragon. Dites-moi, qui dirige votre représentation et qui représentez-vous ici aujourd’hui ? J’ai cru comprendre que la situation à Valyria était changeante. »

Vous pouvez jeter un regard noir à Maelor Cellaeron, celui-ci n’est pas votre allié officiel. Il porte le soutien des Rouges dans Chroyane, s’alignant sur le chef de sa famille. Bien qu’il ait pris son indépendance depuis longtemps, il n’y a guère d’intérêt à se fâcher avec Baelor. Aussi, vous devinez qu’il a dû raconter au Prince une certaine vision de l’histoire du conflit souterrain qui déchire Valyria depuis la mort de Lucerys Arlaeron.

HRP:


Maerys Qohraenos
Maerys Qohraenos
Prêtresse

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t655-maerys-qohraenos-a-t
Sur les Rives de la RhoyneMaerys Qohraenos & Daera Melgaris & Aeranys Belkaerion & Vaenyra Menaleos

Chroyane, pays rhoynar – An 1067, mois 4

Le Temple de la Onzième flamme s’éveillait doucement lorsque les pas pressé d’un envoyé de la Guilde des Orfèvres foulaient le sol. Nul prêtre et prêtresse n’avait osé stopper l’homme sachant pertinemment le lien qui existait entre Maerys Qohraenos, Grande Prêtresse de Tyraxès et Echya Odennys. Evidemment, la fille aînée de la Onzième flamme n’avait pas de lien intime avec la Odennys, mais sa famille s’était vite associée aux orfèvres et puis finalement, le lien du mariage était venu conclure l’alliance qui existait entre eux. Alors on l’avait laissé pénétré dans le temple et rapidement l’homme s’était retrouvé devant la lourde porte qui le séparait de la salle sacré où la Grande Prêtresse officiait et priait sa Mère tous les matins. Après avoir honoré Tyraxès, Maerys reçu l’homme et échangea de longue minute avec lui. D’après lui et ce que la guilde savait, la nouvelle faction des Bleus cherchaient à organiser une ambassade en Rhoyne. Le souhait notamment des Riahenor était d’empêcher que la Rhoyne ne se range du côté de Ghis ce qui serait une catastrophe pour Valyria. Maerys Qohraenos comprenait bien les enjeux que cela représentait et en tant que fille de la déesse de la Paix, elle se devait évidemment de tout faire pour maintenir la paix en Valyria, empêcher que les hommes soient de nouveau envoyés à la guerre et y perde la vie. Mais en tant que Grande Prêtresse, elle se devait aussi de garder une certaine distance avec tout ce qui se jouait en ce moment. Pourtant, une rumeur la faisait réfléchir sur la position à adopter. Parmi les temples, les bruits courraient que beaucoup de Grands Prêtres et Grandes Prêtresse se rangeait derrière la figure du Qohenys et de fait appartenait à la faction des Jaunes. Et parmi ces hautes personnalités, il y avait le Grand Prêtre d’Arrax. Maerys ne comprenait pas totalement cette position mais n’avait pas son mot à dire là-dessus. En revanche, on lui offrait là un moyen d’agir selon les préceptes de sa Mère.

Laissant l’homme repartir, la fille de l’île forteresse d’Elyria se plongea dans une lecture des flammes qui lui apporta quelques réponses à ses propres questions. Alors suivant les conseils de sa déesse, elle envoya une missive à sa cousine Maesella Nohgaris, Grande Prêtresse de Vermax. Elle lui demanda évidemment si elle voulait faire parti de cette ambassade, en tant que fille de la Déesse des voyages et des frontières. Mais cette dernière, encore marquée par les événements qui avaient touchés son Rêve poussa la Qohraenos à en faire partie, ce qu’elle fit en se rendant auprès de Maegon Riahenor, chef de file de la faction Bleue. Elle fut rapidement rejointe par la sénatrice populiste Daera Melgaris ainsi que par deux mages Aeranys Belkaerion et Vaenyra Menaleos. Elle connaissait chacune de ces femmes de noms et elle se méfait un peu de la sénatrice pour s’être rangée du côté des populistes mais elle devait bien reconnaitre que sa verve pouvait lui être utile. Quant aux mages, Maerys Qohraenos portait toujours un profond respect aux enfants du Collège d’autant plus que les deux femmes étaient proches de son petit-fils, Aemond. Elle garderait surtout un œil sur Vaenyra Menaleos, mage du quatrième cercle qui avait donné des cours à Aemond mais qui avait aussi été l’une des plus fidèle suivante de Jaenera Valienon, archimage et Grande Inquisitrice. Et si cette affiliation dérangeait un peu la Grande Prêtresse, la Qohraenos savait bien que la jeune femme avait grandi à Volantis, une ville de la frontière ce qui jouerait fortement en leur faveur.

Après avoir reçu les dernières explications et recommandations de la part de Maegon, la petite ambassade, exclusivement composée de femmes se mit en route vers Volantis et le nord de Valyria. Pour son séjour, la Grande Prêtresse de Tyraxès avait choisi de porter une tenue alliant les traditions Valyriennes et Rhoynares. Pour cette tenue, elle avait fat appelles à la guilde des tisserands avec qui elle avait passé un marché, elle était désormais le fournisseur officiel des temples de Tyraxès partout à Valyria. Arrivée aux bords de la Rhoyne, l’ambassade prit un navire pour s’enfoncer dans les terres rhoynares. Les femmes devaient se rendre à Chroyane où elles seraient reçues par le roi Doran le Grâcieux. Elles y furent accueillis par un visage que la Grande Prêtresse de Tyraxès connaissait bien, l’ambassadeur des principautés de la Rhoyne en Valyria, Garin Rosayan frère du prince Doran. « Nous te remercions pour ton accueil, prince Garin, frère du prince Doran le Grâcieux. » répondit la Grande Prêtresse de Tyraxès, Maerys Qohraenos en s’avançant vers l’homme. Elle finit par lui prendre une main dans les siennes et la pressa avec chaleur. « Que la Rivière Mère et les Quatorze en soient loués. » ajouta la dame en s’inclinant légèrement. Maerys Qohraenos pesait chacun de ses mots et elle devrait le faire à chaque instant. Bien sûr, elle laisserait ses acolytes parler elles aussi mais elle savait sa place privilégiée dans les échanges qu’ils auraient, bien qu’elle laisserait volontiers en partie sa place à la sénatrice.

Le prince Rhoynar les guida ensuite vers le grand palais où résidait Doran et où leur ambassade sera reçue. Le Palais de l’Amour était magnifique et n’avait rien à envier à certaines demeures valyrienne. EN franchissant les portes et en pénétrant le palais, Maerys Qohraenos posa son regard partout et tout en suivant Garin, elle encra dans sa mémoire chacune des décorations du palais. Mais ce ne fut pas les riches ornements qui provoqua une très discrète mimique sur le visage de la dame d’Elyria mais bien la vue d’un visage tout valyrien. Maelor Cellaeron, lointain cousin de la Lumière de Sagesse Baelor Cellaeron se trouvait à côté du prince Doran. Maerys ne pipa mot mais elle n’aimait pas se retrouver devant cet homme. Elle savait bien que Baelor Cellaeron soutenait pour l’heure la faction Rouge et leur désir de déclarer une nouvelle fois la guerre contre Ghis. Posant un masque de marbre sur son visage, la Grande Prêtresse de Tyraxès s’avança naturellement pour présenter leur ambassade. « Nous vous remercions pour avoir accepté de nous recevoir, votre altesse. » fit tout d’abord la fille aînée de Tyraxès. « Nous avons fait bon voyage. La Rivière Mère fut des plus aimable envers nous. » ajouta celle qui savait que trop bien ô combien les eaux pouvaient se montrer traitresses. « Je suis Maerys Qohraenos, Grande Prêtresse de Tyraxès, déesse de la Paix. Je suis accompagnée de la Sénatrice Daera Melgaris et des mages Vaenyra Menaleos et Aeranys Belkaerion. Nous représentons notre citée bien aimée, Valyria et sa sagesse. » reprit la dame après un court silence. Puis elle posa son regard sur le Cellaeron. « Le cœur de Valyria s’affole parfois, provoquer par trop d’amour. Mais il a toujours su retrouver calme et ne s’est jamais affaibli. » répondit enfin la Grande Prêtresse pour rassurer le prince sur la stabilité politique de la République Valyrienne.

Vaenyra Menaleos
Vaenyra Menaleos
Mage

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t1376-vaenyra-menaleos
Sur les Rives de la Rhoyne
Où la vie est un long fleuve tranquille...

Chroyane, An 1067, mois 4

Lorsque les bruits avaient couru qu'une ambassade au cœur des Principautés de la Rhoyne se formait, Vaenyra sauta sur l'occasion. C'était avec la fougue de la jeunesse - et l'amertume du deuil - qu'elle contacta ses différents amis et contacts au sein des Temples et des familles. La Mage n'était pas un pilier d'influence ou même reconnue par ses pairs pour être une politicienne hors pair, mais comme tout membre sa congrégation elle avait un réseau. Ses affinités avec la faction dite des Bleus la conduisirent naturellement à se porter volontaire pour faire face à ses voisins de longue date.

À part les commerçants et quelques aventuriers, rares étaient ceux qui connaissaient les secrets de Rhoynards. Seule la mythique Tortue de Chroyane, qui impliquait d'avoir son partenaire sur le dos, les quatre fers en l'air, avait cours à Valyria. Il importait ainsi de dire que l'apport culturel de leurs voisins était minime. Même ces étranges hérissons d'acier Andalos et les broches de viande ghiscari - les fameux kzebabzhi - connaissaient une célébrité plus en avant. Sans parler des esclaves de toutes sortes, toutes couleurs et toutes saveurs ! En d'autres termes, les Rhoyne intriguaient pour leurs Arts et le commerce florissant qu'ils pouvaient apporter à Valyria.

Vaenyra avait réussi à intégrer l'ambassade pour plusieurs raisons. Tout d'abord ses origines de Volantis, elle était la plus à même à appréhender leur culture. Dans les faits, elle ne connaissait pas grand-chose au pays de la Rhoyne. Elle aimait le fleuve et comprenait pourquoi ces hommes et femmes le portaient dans leur cœur et leur esprit. Ensuite, elle était proche de bien des manières d'autres participants de l'ambassade, que ce soit la Grande Prêtresse, son amie Daera ou encore la jeune Mage. Enfin, avoir une membre élevée du Collège était quelques des plus importants pour flatter l'ego de leur hôte.

Le voyage depuis Valyria avait été une sorte renaissance pour Vaenyra. Le doux balancement du bateau sous ses pieds lui permit de se reconnecter avec son corps et particulièrement sa profonde fatigue. La jeune femme, d'une maigreur presque alarmante, s'était remplumée - au contraire de ceux qui souffraient du mal de mer - et surtout prenait peu à peu conscience des changements qui s'opéraient en elle. Comprendre que la Magie lui jouait un tour terrible aurait été un abus, mais au moins Vaenyra voyait son caractère instable et à fleur de peau. Elle ne se cachait plus derrière la mort de son frère à ce sujet et, même si son état s'améliorait alors qu'elle ne pratiquait plus l'Art, elle se refusait d'admettre la véritable cause des symptômes.

Ce fut une Mage resplendissante qui descendait du navire. Revêtue d'une belle robe bleue, avec de nombreux voiles de différentes teintes de cette couleur, elle ne portait qu'une simple sacoche en travers de son torse. Sa longue natte, savant mélange de reflets roux et argentés, tombait sur son épaule alourdie par plusieurs perles et autres bijoux. Un simple collier d'or blanc enserrait son délicat cou alors qu'elle le tordait pour admirer Chroyane. Sa curiosité et sa fougue étaient enflammées par la splendeur du palais des Princes de la Rhoyne. Elle mesurait la chance et l'honneur de s'y trouver, mais également le devoir qu'il lui incombait.

L'intérêt pour la politique sénatoriale de Vaenyra était une science relativement neuve et elle resta en retrait lors des premiers échanges verbaux entre le Prince, son ambassadeur et les délégués Valyrien. Évidemment, elle connaissait leurs noms, leurs allégeances pour certains, mais ses compétences s'arrêtaient. Daera, sa tendre amie, avait beau lui avoir expliqué en long en large certains détails, Vaenyra devait s'avouer être imperméable à la situation de la Rhoyne et celle de son peuple concernant le fleuve. Cela ne l'empêcha de s'avancer en second lorsque la Grande Prêtresse se soit présentée.

Que la Rivière Mère et les Quatorze en soient loués, je vous remercie de nous accueillir dans votre admirable Palais d'Amour. Vaenyra inclina légèrement la tête, avant de regarder le prince Doran droit dans les yeux, un sourire enfantine sur les lèvres. Mon nom est Vaenyra Menaleos, Mage du Cinquième Cercle et fille de Volantis. Je suis honorée de rencontrer un homme dont le nom est synonyme de prospérité et de paix dans ma ville. Sa main plongea dans sa sacoche et en recueillit plusieurs tables d'argile, précieusement protégées sous une couverture de cuir scellée à la cire. Nous reconnaissons nos frères d’érudition et admirons chaque jour votre art porté la quintessence. Nos peuples ont beaucoup à apprendre les uns des autres. Au nom de la culture et du savoir, acceptez ses quelques écrits sur notre Art.

Évidemment, c'étaient des copies de manuscrits innocents, à peine dignes du Premier ou du Deuxième Cercle. Malgré tout, ils dévoilaient bien plus que le Collège n'aimait à le faire. Malgré tout, Vaenyra avait su faire des pieds et des mains pour obtenir ces œuvres, qu'elle aurait retranscrites elle-même si nécessaire.

Je pense que mon amie Daera, notre Sénatrice et Dame du Peuple, saura expliquer la situation en Valyria. Je ne puis que vous dire que nous représentons les Possessions dans leur ensemble.

Sur ces mots cryptiques, Vaenyra se recula. Elle espérait que le prince, homme direct et avenant, saurait comprendre qu'ils incarnaient un front uni de toutes les classes de Valyria face aux dangers d'une faction militariste assoiffée de sang et d'autres rats avides de la seule ivresse du pouvoir ceux-là.


Aeranys Belkaerion
Aeranys Belkaerion
Mage

Sur les Rives de la RhoyneMaerys Qohraenos & Daera Melgaris & Aeranys Belkaerion & Vaenyra Menaleos

Chroyane, pays rhoynar – An 1067, mois 4

          C’était la première fois que je quittais Valyria, que je tournais le dos à ma terre natale pour des contrées tropicales dont je n’avais appris à connaître le relief qu’à travers des parchemins qui leur étaient dédiés. Il était peut-être vrai que je ressentais actuellement une tension au niveau du cœur, tant j’angoissais. Mon premier voyage était une mission de la plus haute importance, je n’avais pas le droit à l’échec, ce qui rajoutait un stress en plus. Je réfléchissais à la raison pour laquelle j’avais été choisi pour cette mission, j’étais persuadée que mon oncle aurait été le mieux placer pour ce genre de rencontre diplomatique. Voulait-il que je fasse mes preuves ? Si l’on partait du principe qu’il aurait été la raison derrière le fait que je sois du voyage. Je n’en savais rien en toute honnêteté. Cela faisait déjà des semaines que je recherchais un mécène sans en trouver un, je ne voyais pas comment ma présence allait apporter sa pièce à l’édifice.
             Surtout, que je n’avais pas tant que ça en haute estime la politique, ce que j’aimais, c’était expérimenté la magie sur toutes ses formes et tenter de découvrir ce qui ne l’avait pas encore été. Oui, je n’étais rien de plus que cette égoïste petite mage aux humbles origines qui avait pourtant la grotesque ambition de conquérir la science occulte. Je voyais grand tant que cela concernant ce domaine, ici, sur les rives de la Rhoyne, je me sentais encore comme un papillon en état de chrysalide, fragile et sans défense face aux prédateurs ou aux intempéries. J’avais peur et recherchant mon courage en vain, je finis par me murer dans un silence tout le long du voyage. Quoi qu’il en soit, je représentais aussi ma famille, celle qui avait bâti sa fortune dans le commerce de fruit et légume. Bien qu’étant une famille pure, mon oncle avait donné une légère réputation au Belkaerion.

           Se battant pour les plus démunis au sein même du Peuple depuis qu’il était devenu sénateur, notre famille était connu comme étant les dragons qui déploient leurs ailes à son prochain. Devais-je ici, jouer de cet altruisme familial ? Je n’étais pas mon oncle, je ne savais pas vraiment si j’étais moi-même altruiste envers les autres. L’occasion d’aider, ne s’étant jamais véritablement présentée dans mon cas. La seule chose dont jamais pleinement confiance, c’était que comme le reste de ma famille, si je considérais la pureté de mon sang importante, je ne m’estimais pas supérieur à qui que ce soit. C’était sans doute pourquoi j’étais à l’aise en présence de ceux qui n’avait pas un rang distingué ou un sang de noble naissance au sein de Valyria. Mais la raison de ma présence, je n’en savais rien. Cependant, je faisais partie de ceux qui n’aimaient pas la présence d’esclave Ghis au sein du navire diplomatique. C’était une manière dangereuse de commencer les négociations, l’image que l’on renvoyait, était essentielle.
           Nous arrivâmes, mon cœur semblant vouloir sortir de ma poitrine tant il battait avec la même férocité à laquelle en frappait les tambours sur le chemin de la guerre. Une panique qui se volatilisa aussitôt mon regard se posait sur les galeries d’œuvre d’art. La peur se changea alors en cette passion qui m’avait toujours habité. L’exotisme des lieux me maintenant dans une contemplation silencieuse. Ce que je voyais, était si nouveau, si soigné. Il n’y avait pas de doute quant au fait que nos artisans fussent capables de créer tout ceci, mais pouvait-il le faire avec tant de beauté, tant d’originalité ? J’ignorais que l’art pouvait être si différent dans leur similarité, c’était donc cela découvrir une culture artistique totalement différente de celle de Valyria. J’en étais presque émue au point que j’avais intérieurement fini par oublier la raison même de ma présence en ces lieux. Le roi était pourtant devant nous, assis sur ce qui semblait un trône d’humble conception.

              Pourtant, mon œil expert ne pouvait me tromper quant au fait que ce dernier était une relique d’un temps désormais lointain. Il n’y avait pas de doute quant au fait que cet objet devait être précieux, aussi, je me le gardais dans un coin de ma tête. Quand la vénérable prêtresse Maerys Qohraenos annonça mon nom, je portais une main à ma poitrine, inclinant légèrement la tête en direction du roi. « Aeranys Belkaerion, votre Majesté, Mage de troisième cercle et très honorée d’avoir pu contempler au moins une fois l’art de votre peuple. » Je sortis un petit coffre sculpté dans l’obsidienne aux ornements d’or. « Ce que j’ai à vous offrir n’a rien a envié aux cadeaux de mon aînée, mais j’ai cru comprendre et constater Ô combien l’art à une importance en ces lieux. Je vous prie d’accepter cet humble cadeau. » A l’intérieur de coffre se trouver une Camée ensorcelée par mes soins de sorte à donner un léger mouvement à la relique.

Daera Melgaris
Daera Melgaris
La Lumière du Peuple

Sur les Rives de la Rhoyne
Maerys Qohraenos & Daera Melgaris & Aeranys Belkaerion & Vaenyra Menaleos

Chroyane, pays rhoynar – An 1067, mois 4

Daera avait toujours pris les opportunités quand elles se présentaient avec beaucoup d'entrain. Elle était née en tant que politicienne grâce à des opportunités qui étaient encore aujourd'hui exceptionnelles. Quand elle avait entendu les bruits d'une ambassade, elle s'était jetée dessus peut-être avec encore plus d'entrain que d'habitude. Beaucoup de gens occultaient en la voyant qu'elle était aussi une commerçante, un commerce de tissu qui était la source de ses revenus et qu'elle avait hérité de son défunt père. Un père qui lui avait conté mille aventures sur les villes en dehors des murailles de Valyria, un père qui l'avait laissé participer aux discussions avec des marchands venus d'un autre monde et qui avaient toujours été fascinants aux yeux de Daera. Elle avait déjà commercé avec des Rhoynes, avait déjà conversé avec certains d'entre eux et était même amie avec quelques commerçants du port de la cité qu'elle croisait régulièrement dans le cadre de son commerce. Le navire traversa le fleuve sans encombre alors que Daera posait son regard sur la cité qui avait pris le nom de celui-ci.

Daera descendit d'un navire, sa garde-robe en étendard de sa faction qu'elle représentait aujourd'hui. En effet, la valyrienne portait une robe blanche aux plis nacrés et qui faisait ressortir sa chevelure brune au soleil, montrant ainsi qu'elle n'avait pas honte de ne pas être un seigneur-dragon et qu'elle le portait bien. Au-dessus de cette robe, elle avait pris un châle qu'elle avait mis sur ses épaules d'un bleu profond et chaud comme le ciel qui était au-dessus d'elle. Elle avait légèrement relevé ses cheveux bouclés en une série de nattes alors qu'une partie de sa chevelure restait libre dans son dos, lui donnant plus de volume qu'elle n'en avait naturellement. Elle avait coincé dans ses tresses des légers fils dorés qui brillaient désormais au soleil. Cette tenue n'était pas sa plus resplendissante, mais elle sortait du lot de celles qu'elle portait d'habitude pour représenter le peuple au Sénat. Aujourd'hui, elle devait se montrer comme la représentante de sa faction et de ses idéaux, elle devait se montrer plus puissante et moins précaire que le pensait sûrement le prince de la principauté. Il devait voir en elle, une faction puissante et attirante, assez attirant pour qu'il se range de leur côté.

Alors que son guide la guidait dans la cité des Arts et du Savoir, elle ne put que s'émerveiller devant la beauté des lieux. Elle avait prévu si tout se passait bien lors de l'ambassade flâner dans les rues et de visiter les galeries d'art qui étaient si réputées ici-bas. Chaque rue était une ode à la beauté et à l'art, elle se demandait souvent ce qu'elle aurait été si elle était née autre part. Elle n'avait jamais su d'où était venue sa mère qui était une étrangère. Celle-ci avait toujours refusé de lui en parler. Daera se sentait profondément Valyrienne mais elle ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'aurait été sa vie si cela n'avait pas été le cas et si elle avait des racines dans cette cité qu'elle appréciait. Son guide tourna à la rue suivante et elle découvrit le Palais où elle était attendue, elle et ses collègues d'ambassade. Elle croisa le regard de son amie Vaenyra, contente de croiser un regard familier, elle lui adressa un sourire complice.

C'est le frère du prince qui les accueillit en premier, le ton chaleureux. Il était connu de tous que le frère du souverain était fasciné par les Valyriens et elle pouvait voir qu'il était content de les accueillir, véritablement contente. Elle laissa Maerys le remercier avant de s'avancer à ses côtés alors que le petit groupe entrait à l'intérieur du Palais. Elle inclina la tête avec respect à celui-ci avant de lui dire dans le ton de la discussion :

« Merci pour votre accueil prince Garin, la Rivière Mère nous a accordé un voyage sans encombre, peut-être vous mèneras-t-elle à nous la prochaine fois, la cité de Valyria serait heureuse de vous accueillir en son sein.»

Sur le chemin menant à la salle du trône, Daera ne put que s'extasier face à la beauté des lieux ; les piliers de marbre richement décorés, les fresques aux couleurs inimitables et à la finesse enviée, les fleurs arrangées pour mieux embellir les lieux. Si les dieux avaient un palais, elle doutait qu'il soit aussi beau que celui dans lequel elle se trouvait. Enfin ils arrivèrent dans la salle du trône aux nombreuses arches et à la splendeur inégalée. Tout cela était coordonné bien évidemment, elle savait que le souverain voulait qu'ils voient la beauté des lieux, une manifestation de leur puissance. Si les Valyriens étaient les maîtres de la guerre alors ils étaient les maîtres de l'art et de la finesse. Ses yeux s'attardèrent sur la tortue géante nullement préoccupée par ses visiteurs et qui vaquait à ses occupations. Puis enfin, elle posa son regard sur le souverain et l'envoyé du Sénat qui la jaugeait du regard. Il était un envoyé de la faction militariste et sans doute avait-il tenté de disséminer son venin dans le récit des derniers événements qui hantent Valyria.

Elle laissa ses compagnons se présenter, ses yeux toujours fixés sur le souverain. Elle se demandait ce que la faction opposée à la sienne avait dû lui raconter sans doute se présentaient-ils comme les derniers remparts d'une République effondrée suite à la mort de Lucerys Arlaeron. Ils ont dû lui présenter la guerre comme inévitable et peut-être que le prince trouvait son compte dans une guerre qu'ils présentaient comme la solution à tous les problèmes qui entachait la République. Des problèmes qu'ils ont causés eux-mêmes en propageant l'idée de l'insécurité alors que rien ne supposait que Guis allait un jour attaquer Valyria. Elle s'avança alors, le dos droit et le ton solennel ;

« Merci pour votre chaleureux accueil Votre Altesse, grâce à la Rivière Mère et aux Quatorze, le voyage s'est bien passé et nous avons pu découvrir votre merveilleuse cité. » Elle fit une pause et reprit la parole « Je suis Daera Melgaris, sénatrice populiste de Valyria.»

Elle jeta un regard au représentant des Rouges en ces lieux avant de regarder à nouveau le souverain.

« La République pleure la mort d'un de ses plus éminents représentant mais n'ayez nulle crainte qu'elle ainsi que ses institutions survivront à cette épreuve comme elles l'ont toujours fait.»


Voix de l'Ombre
Voix de l'Ombre
Admin

Sur les rives de la RhoyneL’herbe y est plus verte

Chroyane, pays rhoynar – An 1067, mois 4

S’il est une chose que le prince Doran IV ne porte justement pas dans son cœur, ce sont les hommes comme Lucerys Arlaeron : un guerrier, mû par le désir de gloire et de conquête, assis sur un tas de richesses tel le dragon qu’il chevauchait, et dont l’opulence ne faisait que croître grâce aux esclaves qui triment à mort dans ses mines. Il n’a jamais pu concevoir l’amour que portent les Valyriens à un tel personnage. L’ambassadeur valyrien lui a bien expliqué les raisons qui ont présidé à la décision de déployer deux armées dans la capitale, et le souverain de Chroyane les entend bien. Cela, toutefois, ne saurait suffire à le convaincre de la pertinence de s’approcher d’un pays si turbulent.

Les présents de la jeune mage Menaleos vont droit au cœur du vieux prince, qui est un homme érudit et toujours curieux de nouveaux savoirs. Des textes traitant de la magie, même la plus élémentaire, auront forcément de quoi l’intéresser. Toutefois, la démonstration de l’envoûtement de la camée offerte par Aeranys Belkaerion a de quoi supplanter encore l’intérêt du souverain de Chroyane pour les présents de Vaenyra car, une fois le beau coffret d’obsidienne ouvert, il passe un long moment à observer le mouvement infini de ce petit objet. Il referme le coffret avec un fin sourire intrigué. Le prince note l’absence de présents de la part de Maerys et Daera, sans faire la moindre remarque. Il s’imagine que celles-ci, aux rangs plus importants que les deux mages, ont décidé que leur présence était suffisamment importante pour ne pas justifier d’un présent diplomatique.

Vos propos sur la stabilité valyrienne n’ont guère l’air de toucher le cœur ou l’esprit du prince. Aux derniers mots de Daera, il se tourne ostensiblement vers Maelor Cellaeron mais ne pipe mot. Toutefois, les splendides présents qu’il a reçu l’obligent à continuer à vous entendre, et surtout à vous prêter une oreille attentive. Voici des mois qu’il est courtisé par les Ghiscaris et les Andals, les Valyriens ont tardé à arriver, englués dans leurs problèmes internes. Maintenant que vous êtes là, il compte bien faire grande utilité de votre présence.

« Chères ambassadrices, je vous remercie pour votre assurance sur la stabilité des institutions de Valyria ; je constate qu’elles sont au moins aussi solides que celles de Ghis, dont l’ambassadeur Razzor mar Golgata me fait régulièrement l’éloge. Il n’empêche qu’aucune d’entre vous n’a véritablement répondu à ma question. »

La question de savoir qui vous représentez n’a jamais été abordée. Vous avez pu imaginer l’éviter ou noyer le poisson par vos présents et vos titres, mais rien n’y fait. Le vieil homme est un habitué de la politique, il règne depuis longtemps et doit naviguer face aux flagorneurs et aux traîtres depuis plus longtemps que n’importe laquelle d’entre vous n’exerce de responsabilités. Il n’apprécie guère de devoir insister car il a le sentiment que vous continuez de vous imaginer supérieures à lui, voire peut-être même aux Rhoynars en général. Lorsqu’il fronce les sourcils, il n’est plus de doute permis : votre venue lui est importante, mais il exige de ne pas perdre son temps.

« Grande Prêtresse, vous qui avez visiblement la préséance dans ce protocole qui est le vôtre… dites-moi ; qui représentez-vous en ce jour ? Vos alliés ? Vos familles ? Votre Sénat ? Ou bien l’ensemble de vos citoyens ? »

Il est assez manifeste que le prince n’est nullement impressionné par vos titres, puisqu’après tout, il en distribue à longueur de journée. Et nul dans cette pièce n’a plus de pouvoir que lui. Il se tourne ensuite vers Daera, lui portant un regard tout aussi froid qu’à Maerys.

« Et vous, Sénatrice. Vous qui siégez parmi vos pairs pour voter les lois et décisions pour le futur de votre pays. Vous, qui représentez plus que les autres la volonté du peuple valyrien. Pourquoi imaginez-vous qu’un souverain princier de la Rhoyne a accepté de vous recevoir ? »

Cette fois, c’est la voix nasillarde et empreinte d’un fort accent ghiscari de l’ambassadeur de l’Empereur qui répond au prince Doran.

« Ah ! Les fiers dragons tremblent de voir la Harpie et les Andals marcher sur leurs petits châteaux frontaliers. Voilà pourquoi ces femmes sont en vos murs, Altesse. »

Surjouant assez visiblement l’indulgence en levant rapidement les yeux au ciel, le prince se tourne vers l’ambassadeur ghiscari.

« Ambassadeur, je vous en prie. Laissez les envoyées de Valyria s’exprimer, cette question ne vous était pas adressée. »

Enfin, lorsqu’il se pose son regard sur les mages, il retrouve des traits plus doux. Il a une fascination presque enfantine pour ce que les mages peuvent accomplir. Il fait un bref geste à quelqu’un derrière vous et deux personnes, un homme et une femme, sortent de ce qui ressemble à un groupe de pétitionnaires. Ils portent tous deux des robes traditionnelles rhoynares mais d’un bleu-vert éclatant qui tranche avec les couleurs plus chaudes des courtisans locaux. Ces derniers se placent chacun à côté d’un bassin de la salle du trône et se mettent à proférer des incantations à voix basse et à réaliser d’étranges moulinets avec leurs mains. Bientôt, vous voyez sous vos yeux ébahis une puissante manifestation de la magie des Enfants de la Mère Rhoyne. L’eau des deux bassins s’élèvent en deux colonnes parallèles d’eau avant de couleur au plafond comme si la gravité était inversée. Bientôt, vous découvrez une salle encore plus belle alors que vos reflets se trouvent au plafond et qu’il semble s’y trouver un nouveau bassin. Un nouveau moulinet de poignets et une nouvelle série d’incantations et puis l’eau retrouve un chemin presque naturel vers les colonnes de la salle, ruisselant autour de chacune dans un serpentin aquatique qui aurait tout d’une guirlande liquide. Arrivée au sol, l’eau court sur le marbre en ligne droite pour se jeter de nouveau dans les bassins. Le prince se lève alors pour applaudir les deux mages, bientôt imité par sa cour. Les deux mages ploient l’échine avec déférence avant de se retirer dans un coin de la pièce.

« Vous avez pu apercevoir la puissance de l’élément auquel commandent les Rhoynars. J’ai toujours été curieux d’assister à une démonstration de vos arts arcaniques, mages. On dit Valyria gonflée de magie, que vos rituels sont sombres et d’une puissance renversante. L’ambassadeur Maelor me disait à son arrivée que son ancêtre avait érigé des montagnes – des montagnes ! – rendez-vous compte ! Daigneriez-vous nous montrer l’étendue de vos talents ? »


HRP:


Maerys Qohraenos
Maerys Qohraenos
Prêtresse

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t655-maerys-qohraenos-a-t
Sur les Rives de la RhoyneMaerys Qohraenos & Daera Melgaris & Aeranys Belkaerion & Vaenyra Menaleos

Chroyane, pays rhoynar – An 1067, mois 4

Maerys Qohraenos l’avait senti, leurs réponses successives n’avaient pas convaincu le frère de Garin. Et d’ailleurs son regard et sa posture le lui confirmait. Le fait que la Grande Prêtresse de Tyraxès ainsi que la Sénatrice Daera Melgaris ait fait le choix de ne pas donner dès les premiers instants le cadeau offert par la République eut un étrange accueil de la part du prince. Peut-être avaient-elles fait là un premier faux pas et si tel était le cas, elles devraient le corriger au plus vite. Maerys, fille d’Elyria ne fit aucune remarque quand le prince Doran IV revint sur la stabilité des institutions valyrienens et qu’il les compara aux institutions de la Harpie. Elle ne laissa rien paraître alors que son sang ne faisait qu’un tour. Comment le prince de la Rhoyne pouvait faire un tel parallèle ? Valyria valait bien plus que Ghis c’était une chose qu’on ne pouvait remettre en question et bien que le sang des Qohraenos n’était plus pur depuis des décennies pour cause de nombreux mariages non incestueux, la Dame n’en demeurait pas moins très attachées aux traditions.

Lorsque le prince souverain et frère de Garin reprit la parole pour demander qui elle représentait à ce jour, la Grande Prêtresse de Tyraxès ne répondit pas tout de suite. Elle préféra choisir ses mots et ne pas se précipiter plutôt que de commettre un nouvel impaire. « En ce jour où votre Altesse nous fait l’honneur de nous recevoir, je représente la République de Valyria et ses possessions. Je n’ai pas d’alliés parce que je n’a pas d’ennemi en Valyria. Si des divergences de points de vu existent, nous ne nous faisons pas la guerre. » La Dame marqua un court silence et posa son regard sur le Cellaeron. L’homme était un Cellaeron et tous savaient à Valyria que la Lumière de Sagesse soutenait la faction Rouge. « Je représente mes familles et toutes les familles de Valyria. Je représente tous les citoyens de notre République parce qu’ils sont tous les enfants des Quatorze et que je suis Grande Prêtresse. Je ne fais pas d’exception ni exclus personne dans mes propos. » ajouta la fille aînée de Tyraxès. Elle n'ajouta rien de plus par ailleurs préférant en rester là. De toute façon le prince s’adressait désormais à la sénatrice populiste Daera Melgaris. Maerys espérait que la dame trouve les mots juste pour satisfaire le prince. Parc qu’à l’heure actuelle, ni elle ni la sénatrice n’étaient en odeur de sainteté alors que son frère, Garin, ambassadeur de la Rhoyne à Valyria avait lui-même user de tous ses pouvoirs diplomatique pour organiser cette entre vue.  

Mais ce ne fut pas la voix de sa compatriote qu’elle entendit s’élever dans la salle en premier. A la place de de la sonorité typiquement valyrienne ce fut une voix nasillarde et très désagréable qui parvint à ses oreilles. Mais aucun mot, aucun son ne sortit de la bouche de la Grande Prêtresse. Ses lèvres demeurèrent définitivement closes face à la remarque de l’ambassadeur de Ghis à Chroyane. Usant de toute sa sagesse pour garder son calme, les traits de son visage restèrent impassible et seul ses prunelles vinrent se poser tour à tour sur l’ambassadeur ghiscari et le prince Doran IV pour suivre leur échange. La Qohraenos le savait, le fourbe ghiscari essayait de provoquer les valyriennes et il ne fallait en aucun cas faire son jeu en réagissant. Silencieusement, elle offrit une prière à Tyraxès pour ses compatriotes aient la présence d’esprit de ne faire aucune remarque quant aux paroles de l’homme.

La fille aînée de Tyraxès se détendit enfin lorsqu’elle constata que leur hôte posait un regard plus clément sur les eux mages que comptait leur délégation. Tout n’était pas perdu et la Dame accueillit avec un sourire la démonstration de la magie des enfants de la Rhoyne. Eux aussi, comptaient dans leur rang de puissant mages. Certes la discipline et l’élément maîtrisé étaient différent, mais elle ne pouvait que reconnaître qu’ils étaient plus que compétents dans leur domaine. Instinctivement, elle applaudit la prestation avant de se tourner vers Vaenyra et Aeranys. Si la Menaleos était spécialiste de la création d’ombre, la Belkarion étant au troisième cercle touchait encore à toutes les disciplines que lui offraient la science-magie et la sang-magie.  La Dame plaçait alors en elles de profonds espoirs pour enchanter le prince et tous ceux qui étaient présents dans la salle. Oui il le fallait parce que les dernières paroles de leur hôte laissa sang voix la Grande Prêtresse. Imperceptible, ses sourcils se froncèrent face à tant d’arrogance de la part du Cellaeron. Maerys savait très bien que ce qu’il disait était vrai, la légende disait bien que l’un de ces ancêtres, un puissant mage qui avait sacrifié sa vie pour protéger Valyria disait-on.

Vaenyra Menaleos
Vaenyra Menaleos
Mage

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t1376-vaenyra-menaleos
Sur les Rives de la Rhoyne
Où la vie est un long fleuve tranquille...

Chroyane, An 1067, mois 4

Vaenyra observa avec attention le cadeau d'Aeranys. La jeune femme lui avait paru incompétente au fil des années, à peine plus capable de réfléchir que son automate. Il semblait que la Mage l'avait sous-estimée. De froid, son attitude se montra plus respectueuse envers Aeranys. Elle ne pouvait qu'admirer la simplicité de l'objet un brin animé par un mouvement. Si la fille Belkaerion n'était pas la plus puissante des adeptes de la magie, au moins faisait-elle preuve d'une certaine finesse. Vaenyra nota mentalement de la diriger et la soutenir vers la science-magie. Celle du sang demandait une force et une volonté brutes qu'elle ne possédait probablement pas.

La Mage pinça légèrement les lèvres lorsque les mots de Doran résonnèrent sous la haute voûte de son palais. Si les mages ne pouvaient pas proclamer leur allégeance à la cause des Bleus, Vaenyra aurait souhaité que la Grande Prêtresse ou, mieux encore, Daera le fasse. Ce n'était pas sans raison qu'un front uni des instances des Possessions se présenter face au prince de Chroyane. Il devait connaître le moindre détail des évènements de Valyria et des factions qui se formaient. L'intervention de l'ambassadeur Ghiscari n'eut d'effet que de jeter de l'huile sur le feu et Vaenyra se redresse, les épaules nouées devant l'intolérable présence de l'homme. Aucune des dames de leur compagnie ne réagit à ces insultes aussi basses et pitoyables. La Mage s'autorisa un léger sourire qui disparut bien vite de ces jolies lèvres en entendant l’explication de la Grande Prêtresse.

Par Arrax... Réponds à sa question prêtresse. murmura Vaenyra entre ses lèvres, inaudible par tous excepté Aeranys qui se trouvait près d'elle. Elle avait beau avoir le plus profond respect envers les mages, leurs manières autant arrogantes que cryptiques l'agaçaient parfois. Elle comprenait leur souhait de rester aussi neutre et pourtant imposant que possible, mais cela ne les rendait que plus glissants que des femmes de harem ghiscari.

Malgré tout, Vaenyra n'eut pas le temps d'élaborer ses griefs internes contre la Grande-Prêtresse. Les mages du prince démontrèrent avec une grâce inégalable leur propre puissance. Ce fut la bouche légèrement entrouverte et les yeux brillants de la curiosité passionnelle d'une enfant que Vaenyra étudia l'épanchement magique. Les oeuvres de Carraxès n'excitaient guère les sens des Mages, ou des valyriens, de manière générale tant ils craignaient cet élément opposé au feu divin. Observer l'eau manipulée de la sorte était une vision rare, voir unique pour qui n'avait pas grandi près des frontières de la Rhoyne comme elle. Lorsque les eaux refluèrent, Vaenyra fut la seconde à applaudir après le prince et eut un sourire plein de reconnaissance envers l'érudit. Et de lui répondre aussitôt, adoptant son vouvoiement donc elle savait l'importance pour ce peuple.

La Rhoyne coule dans le sang de votre peuple, il n'en nul doute permis mon Prince. Vaenyra s'inclina profondément. Après un tel geste de votre part, je ne peux qu'affirmer que nos peuples rivalisent dans ce qui est le plus beau des arts.

Lorsque la légende des Montagnes Peintes résonna aux oreilles de Vaenyra, un rire cristallin quitta sa délicate gorge pour chanter aux oreilles de l'ambassadeur Valyrien. Un sourire sincèrement amusé vint souligner les pattes d'oies ravies autour de ses yeux.

L'érection des pics du nord de la Péninsule font parti de notre folklore, mon Prince. Vaenyra releva les manches de sa robe, dévoilant sa peau pâle et tira de sa sacoche une petite lame recourbée. N'ayez crainte, je suis une sang-mage et tire mon pouvoir de ce liquide vital. La pureté joue un rôle important dans notre puissance, mon prince.

Enfonçant la pointe de la lame dans son pouce gauche, tous purent voir la goutte de sang grossir autour de l'acier. Les mots de Vaenyra frappèrent alors, chargés de puissance et de sa volonté.


Sīmonagon, zōbrie perzys. Nyke brōzagon ao issare issare


Les ombres semblèrent gagner en profondeur alors qu'un souffle froid s'abattait sur la salle. Les traits de Vaenyra se tendirent alors que la mage s'abattait sur elle, emplissant son coeur d'effroi et de terreur. Les yeux légèrement écarquillés, elle retint un gémissement de douleur alors qu'une ombre s'élevait de son doigt. Lentement, la créature démoniaque déplia ses longs membres terminés par des mains à vingt doigts avant de se poser au sol. Composée de volutes de fumées noires teintées d'un rouge sombre, elle tourna sa tête vers Vaenyra et l'inclina. La Mage sourit doucement.

Mon prince, je vous prie de pardonner le manque de poésie et d'élégance de mon invocation. Je suis une Mage du Cinquième Cercle, un stade de notre vie où nous nous spécialisons. J'ai choisi de nombreuses années auparavant la voie des Esprits et de la goétie. Leurs services sont presque infinis pour qui sait les contrôler.

Vaenyra pencha légèrement la tête sur le côté, attirée par les émotions de la créature qui s'était liée à elle par le sang et la magie. Elle sourit et rit doucement.

Cet esprit reconnaît la beauté de votre palais, mon Prince et ressent la puissance de votre magie. Elle vous craint comme elle vous respecte.

Vaenyra se tourna une dernière fois vers la zōbrie perzys puis leva son sort.


Henujagon


Légèrement chancelante, la Mage se tourna le prince.

Nous représentons l'union des factions civiles et religieuses, mon Prince. Nous croyons  de conserver le niveau de vie et les avantages du peuple valyrien , par le développement des villes, la paix et le respect des traditions de nos dieux en leur rendant hommage par nos Rêves. Nous croyons à la République et nous nous tenons devant vous sous le nom des Bleus. Il ne pouvait échapper au prince l'écho de la Rhoyne avec ce nom. Nous tenons notre pouvoir de nos terres et de la proximité avec les Quatorze Flammes, mon Prince. Permettez moi de m'entretenir avec ma jeune Mage... Vaenyra se tourna vers Aeranys et lui sourit, montrant son pouce luisant de sang : Aeranys, te sens-tu de soigner ma blessure en usant de la science-magie ? Elle baissa la voix pour que seuls les membres de leur délégation puisse l'entendre : Nous sommes loin de chez nous. N'aies crainte de refuser en expliquant pourquoi. Il est parfois bon de se montrer raisonnable.


Arrax
Arrax
Admin

https://rise-of-valyria.forumactif.com
Le membre 'Vaenyra Menaleos' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'D100' : 79
Aeranys Belkaerion
Aeranys Belkaerion
Mage

Sur les Rives de la RhoyneMaerys Qohraenos & Daera Melgaris & Aeranys Belkaerion & Vaenyra Menaleos

Chroyane, pays rhoynar – An 1067, mois 4

          En dépit de mon calme apparent et de l’impassibilité de mon expression faciale, je retrouvais à nouveau le stress et l’angoisse qui m’avait gagné avant que je ne porte attention aux décorations des lieux. C’était plus fort que moi, je ne pouvais m’empêcher d’appréhender ma tenue, ma présence ou ma manière de m'adresser au prince. Je ne tenais absolument pas gâcher cette rencontre diplomatique à cause de mon inexpérience à ce sujet. Mon cœur battait àun rythme qui me forçait à respirer avec une certaine difficulté, cherchant justement à cacher le fait que mes expirations étaient plus lourdes, plus saccadées. Je savais qu’il n’y avait pas tant de raison que ça de se mettre autant de pression, je n’étais ici que la junior qui se contentait de laisser parler les adultes plus conscients de la situation et plus expérimentés aussi. Malgré tout, j’envisageais intérieurement que je devrais à un moment ou un autre jouer de ma partition.
           Je n’étais pas ici pour rien et c’était là le problème, j’imaginais que ma prestation quelle qu'elle soit, n’impressionne personne en ses lieux, pire encore, rabaisse le niveau des Valyrians aux yeux du Prince. Je n’avais pas encore de magie de prédilection particulière, si j’avais pour ambition de me perfectionner dans l’art runique, je portais aussi un certain intérêt pour la nécromancie sans pour autant le montrer. Jouer avec la mort en dehors des expériences académiques autorisées semblait prohibés. Toutefois, là où je voulais en venir, c’était que j’étais encore loin d’être une magicienne qui excellait dans un art particulier. Je manquais encore d’entraînement, que ce soit en science-magie ou sang-magie, je le reconnaissais. Il était plus simple de retenir un texte que de mettre en pratique ce que j’avais appris dans ces textes. Ce fut la gorge nouée que j’assistais aux événements, silencieuse face la froideur qui se dégageait du discours du prince envers notre Grande Prêtresse et notre sénatrice.

           Il était vrai que personne ici n’avait véritablement répondu à sa question, mais c’était une question à laquelle je ne pouvais pas vraiment répondre. Je n’avais pas vraiment de pouvoir au sein du collège et en réalité, j’étais même davantage ici sous l’autorité de Vaenyra, mon aînée de deux cercles supérieurs. Peu après, vint la prestation magique des Rhoynars, révélant Ô combien inculte, j’étais concernant les régions et culture non-Valyrianne. Car j’ignorais jusqu’à présent que la magie existait en dehors de nos terres. Moi qui excellais pourtant à cacher mes expressions, les traits de mon visage étant naturellement froid, je ne pus cacher le choc qui me saisissait. Ils maîtrisaient en plus une magie que je n’avais jamais vue en Valyria et quoi de plus normal, quand l’élément même de cette prestation était ce qui s’opposait à l’essence même qui constituait la puissance des dragons et de nos dynasties. J’étais à la fois effrayée par ce que je voyais, tout en étant subjuguée.
           Évidemment, ce qui me traversa l’esprit en premier lieu, c’était que ces magiciens pouvaient nous noyer depuis la terre ferme, ce qui était effrayant. Pouvait-il envelopper nos visages d’une bulle d’eau qui nous priverait d’air et nous empêcherait d’incanter en quelconque sortilège pour nous défendre ? Par les quatorze, sous leurs traits humbles et artistiques, les Rhoynars cachaient en leur sein des armes qui me semblaient fou d’ignorer. S’il devenait véritablement les alliés des Ghis, ce serait un immense drame pour nous. J’applaudissais avec les autres, plus par politesse que par réel enthousiasme, mon cœur davantage préoccupé par le besoin de recentrer mes idées, me calmer et surtout, me montrer à la hauteur des attentes qui pourraient éventuellement peser sur mes épaules. Et comme je m’y attendais intérieur, après un tel spectacle de puissance Rhoynar, le prince attendait de nous que l’on puisse à notre tour faire étalage de notre apprentissage ésotérique.

             Comme l’on s’y attendait de la part d’une Mage de Cinquième Cercle, Vaenyra s’était montrée impressionnant. Si bien qu’elle arriva à me faire oublier Ô combien la magie Rhoynar l’était tout autant. C’était, je crois, la première fois que je voyais ce genre de manifestation spectrale à un tel niveau. Elle était impressionnante, réalisant que j’avais une chance inestimable de recevoir des enseignements de la part de cette femme. Par la suite, vint sans doute mon tour… Du moins, il m’était demandée, si je me sentais capable de guérir sa blessure. Honnêtement, entre les murs du collège, dans une salle de cours, ma réponse aurait été positive. Mais ici, alors que je n’arrivais pas à taire mes émotions, j’en ignorais la réponse. J’ignorais si c’était parce que les traits de mon visage trahissaient mes émotions, mais Vaenyra m’annonça que je n’avais pas à craindre de refuser la demande du Prince.
            Après un instant de réflexion, il me sembla qu’il était mal venu de refuser combien même, c'était dans mon droit. Elle préférait l’échec, plutôt que d’insulter une énième fois la sympathie et la patience que nous portait en cet instant le prince. Posant une main contre celle de Vaenyra, je psalmodiai les incantations et si je sentais le courant ésotérique en mouvement, à la fin de l’incantation, la blessure était toujours présente. Je cachais du mieux que je le pus la peine qui étreignit mon cœur avec de tout simplement tourner silencieusement vers le Prince et m’incliner. « Pardonnez-moi cette piètre démonstration, votre majesté. Mon manque d’entraînement est inexcusable. » Je ne rajoutais rien, restant incliner jusqu’à ce qu’il m’autorise à me redresser.

Arrax
Arrax
Admin

https://rise-of-valyria.forumactif.com
Le membre 'Aeranys Belkaerion' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'D100' : 40
Daera Melgaris
Daera Melgaris
La Lumière du Peuple

Sur les Rives de la Rhoyne
Maerys Qohraenos & Daera Melgaris & Aeranys Belkaerion & Vaenyra Menaleos

Chroyane, pays rhoynar – An 1067, mois 4

Ainsi le souverain voulait une réponse claire mais comment la lui donner ? La situation était elle-même très compliquée et si Daera était honnête avec elle-même elle pouvait convenir que les derniers événements s'étaient engagés à une telle vitesse qu'elle avait eu du mal à les suivre. Surtout, comment expliquer sans paraître faible devant des ambassadeurs prêts à se jeter sur eux au moindre faux pas. Elle pouvait au moins se réconforter dans le fait qu'elle était accompagnée d'alliés, et même d'une amie, pensa-t-elle tout en jetant un regard à son amie Vaenyra. Elle avait du respect pour l'homme qui se tenait en face d'elle, courtisé de toutes parts et qui voulait clairement montrer par cette démonstration qu'il pensait être en position de force dans ces négociations et peut-être l'était il après tout, si elle était l'ennemie de la République, elle s'empresserait de faire une guerre à celle-ci qui se dévorait d'elle-même. Les dragons étaient dispersés et plus faciles à tuer ainsi, mais le prince n'était pas un ennemi du moins pas encore alors elle savait qu'en les recevant ici, il faisait preuve de justesse et leur donnait une chance de le convaincre à leur cause. Cependant elle devait aussi se battre contre des interruptions intempestives de l'envoyé de Ghis aussi arrogant que leur peuple l'avait été, arrogant alors que Valyria avait triomphé contre cet ennemi venu d'ailleurs.

Elle absorba le silence qui s'était posé après la question du souverain à la Grande-Prêtresse gardant les yeux résolument sur l'homme plutôt que sur la femme à ses côtés qui restait silencieuse, un silence qui la démangeait de déranger, mais elle ne dit rien. Quand enfin, la Grande-Prêtresse s'exprima, c'était avec des mots plein de sagesse et d'un ton qui forçait le respect. Daera avait toujours voulu s'exprimer, mais elle n'avait pas le style de la prêtresse, non, elle était plus directe et c'est qui avait participé à sa renommée après tout ; les masses ne voulaient pas de grands discours grandiloquent, elles ne portent pas d'attention aux métaphores envolées et aux points à la fin des phrases. Elles veulent la vérité toute nue même si elle fait mal, mais le mal est libérateur et une catharsis alors qu'elle s'exprimait en mettant les problèmes les plus triviaux sur les devants de la scène. Elle espérait que son expérience d'oratrice allait l'aider alors que le prince la questionnait désormais d'un ton plus dur, réclamant la vérité et elle comptait lui donner bien qu'elle laissa échapper un rire silencieux à la remarque enfantine de l'autre ambassadeur dans la pièce, nullement prise au dépourvu par ce genre d'attaque.

« Je représente une faction des Sénats qui est née du meurtre de Lucerys Arlaeron, les Bleus, Votre Altesse.» Elle s'avança ne parlant non plus qu'au souverain mais à tous les gens présents dans cette pièce « Je respecte votre nation, votre peuple et je vous respecte vous ainsi je ne vous cacherais pas la vérité et ne vous noierait pas dans de vaines platitudes pour flatter votre égo.» Elle se tourna ostensiblement vers l'ambassadeur qui avait coupé le prince « La guerre que certains vous chuchotent à l'oreille par ceux qui se repaissent du malheur des autre apporte bien des maux dans une nation ; la mort qui rôde dans les rues, les destructions multiples, les pays en ruine.» Elle plongea son regard dans celui du souverain « Notre nation est sous tension mais aussi forte qu’autrefois et nous voulons à nouveau renouveler la paix mutuelle qui as été la notre pendant des années. Nous voulons que nos peuples qui s'apprécient et se respectent s'unissent à nouveau dans un nouveau traité qui garantirait le contentement et l'épanouissement de nos deux nations pour les générations à venir.»

Le souverain semblait fasciné par la magie alors qu'il jetait des regards intrigués et même un peu enfantin de son point de vue aux mages qui l'accompagnait dans cette ambassade. Le spectacle de la magie des gens d'ici était tout simplement sublime. Comme une enfant, elle aurait voulu toucher l'eau alors qu'elle faisait milles formes et affluait au-dessus de leur tête, les laissant admirer leur reflet dans une eau pure. Elle se demandait ce que cela faisait d'avoir autant de puissance au creux de sa paume, de pouvoir plier un élément à sa volonté comme on plierait une poupée à sa guise. Pouvait-on être encore un peu mortel avec tant de pouvoirs dans les veines ou était-on trop proche du divin au point de ne pas voir la pointe d'une lame sur sa gorge, trop orgueilleux pour avoir conscience de sa propre mortalité. Elle applaudit en même temps que tout le monde à la fin du spectacle de ces mages, leur jetant un regard appréciateur avant de regarder à nouveau le souverain qui était désormais intéressé par une démonstration de la part des deux mages qui les accompagnaient. Elle cacha son inquiétude face à cette demande ; elle savait qu'en-dehors de Valyria la magie était beaucoup plus instable et difficile à maîtriser.

Elle avait néanmoins confiance aux capacités de son amie Vaenyra qu'elle vit s'approcher. Le pouvoir de Vaenyra était terrifiant, elle l'avait déjà vu pratiquer la magie, mais à chaque fois, elle semblait le redécouvrir. La salle s'emplit d'une ambiance glaciale alors que la magie invoquait sa magie. Son corps fut envahi de chair de poule comme pour lui indiquer de fuir comme un animal sauvage devant un prédateur plus puissant que lui alors qu'une ombre se matérialisait du doigt de la jeune femme en face d'elle aux traits tendus. L'entité était horrible à regarder, elle se demandait ce que cela était pour la jeune femme de contrôler un tel être fait d'effroi et de cauchemar. Les veloutes rouges et noirs dansaient sur le sol immaculé de la salle du palais alors que tout le monde autour d'eux, serviteurs compris semblaient figer par cette apparition d'un autre monde. Quand Vaenyra rompa son sort, Daera sembla respirer à nouveau, la lumière se faisait désormais plus vive et la chaleur revenait sur les lieux comme si la créature avait absorbé le soleil pendant sa courte existence dans cette salle.

Vaenyra avait réussi avec adresse ce coup de maître. Elle lui jeta un regard débordant de fierté, guettant la réaction du prince alors que leur autre mage s'avançait, plus hésitante que la précédente. Les paroles de la mage étaient douces comme l'été et si elle pouvait sentir un soupçon de magie dans l'air, elle ne se manifesta que légèrement à la grande déception de Daera. Sans laisser au roi le temps de répondre à Aeranys, elle se mit à applaudir déclenchant les applaudissements de toutes les autres personnes dans la salle. Elle adressa un sourire rassurant à la jeune fille avant de se tourner de nouveau vers le souverain.

Voix de l'Ombre
Voix de l'Ombre
Admin

Sur les rives de la RhoyneL’herbe y est plus verte

Chroyane, pays rhoynar – An 1067, mois 4

Aux yeux princiers qui se plissent lorsque Maerys entame sa réponse, vous n’avez nul doute sur le fait que cela ne répond pas à la demande de Doran IV. Poli et diplomate, le souverain n’interrompt évidemment pas la prêtresse mais il est évident que la réponse qu’elle lui donne n’est pas à la hauteur de ses attentes. Il faut toute la maestria de Vaenyra pour lui faire temporairement oublier l’affront qu’elle lui fait subir. L’homme était un souverain ; il n’aimait guère ne pas être exaucé, surtout après avoir s’être répété dans sa demande.

L’apparition de l’ombre issue du sang de la mage de cinquième cercle provoque un profond malaise dans la salle du trône. Vous pouvez voir des gardes sortir de derrière des colonnes, apparaissant presque par magie et tirer à demi leurs armes hors de leur fourreau. Le prince lui-même se lève pour constater avec une horreur fascinée à peine dissimulée la naissance d’une créature du plan démoniaque, aux membres tourbillonnants de volutes noirâtres. Un moment, la si belle lueur des lieux semble même flancher et perdre en brillance. Lorsque l’ombre eût disparue, le prince resta un instant interdit avant d’applaudir, aussi stupéfait que dérangé. La tension retombe quelque peu et les gardes rangent leurs armes et retournèrent à leur poste discret. La cour imite le souverain et les applaudissements résonnent sous les hautes arches. Le prince écoute donc avec une attention renouvelée les précisions de la mage, qui lui explique votre appartenance à la faction des Bleus. Cette fois, le sourire du prince est ténu mais visible. Il est satisfait d’enfin entendre ce qu’il cherche à vous faire admettre depuis votre arrivée. La démonstration manquée d’Aeranys aurait pu l’agacer, mais il est secrètement rassuré de voir que même les puissants Valyriens connaissent des ratés. Il s’adresse directement à la jeune mage au regard clair.

« Chère jeune mage, il n’y a rien à pardonner. Nous plaçons le savoir en haute estime, en ces lieux. Le savoir ne peut s’acquérir à qu’à force d’érudition et de travail. Vous êtes jeune et votre présence à Chroyane démontre déjà la confiance que placent en vous vos pairs et alliés. Soyez remerciée pour votre essai. Je suis certain que vous saurez nous émerveiller avant votre retour à Valyria. »

Lorsqu’enfin, Daera apporte les précisions longuement attendues par le souverain, ce dernier semble se détendre légèrement. Il a enfin la confirmation de ce qu’il pressentait. Il intime le silence à l’ambassadeur ghicari d’un simple regard, alors que ce dernier se prépare à faire un nouveau commentaire.

« Soyez remerciée pour votre précision et ce luxe de détails, Sénatrice. »

Le souverain se lève et fait quelques pas vers les jardins et bassins sur lesquels donne une partie de la salle du trône. Les ambassadeurs le suivent et vous emboitez le pas à ce petit groupe qui déambule désormais le long d’un vaste bassin empli de nénuphars en fleurs aux couleurs chatoyantes.

« Voyez-vous, j’ai là un dilemme que me présentent vos pays. D’un côté, l’ambassadeur Razzor me propose mille et une richesses si Chroyane reste neutre, et plus encore si elle joint ses forces à l’Empire dans une alliance plus formelle. Je ne suis pas né de la dernière pluie et tout le pivot de cette discussion est Valyria. Est-ce ou non une menace ? Une partenaire ? Une protectrice ? Je n’ai aucun moyen de savoir la vérité, car je n’ai pas le don de prédire l’avenir. »

S’arrêtant, le souverain congédie les deux ambassadeurs d’un revers de la main et les deux hommes vont attendre plus loin, chacun dans leur coin. Il est manifeste qu’ils ont peu d’amitié l’un pour l’autre. Seul face à vous quatre, le prince reprend.

« Résolvez donc mon dilemme. Valyria est-elle à considérer comme digne de confiance en m’envoyant des émissaires incapables d’honnêteté avec moi ? Votre ambassadeur a peut-être des ambitions très différentes des vôtres, mais il a le mérite de m’avoir rapidement mis au fait de la situation politique chez vous. Et quand bien même je devrais passer l’éponge et m’imaginer que vous êtes véritablement là pour construire une alliance : comment croire que Valyria est une partenaire fiable alors qu’elle est au bord de l’explosion interne ? Je suis curieux d’entendre vos éléments sur ce sujet, car – il baisse soudainement d’un ton, histoire de ne guère être entendu – je n’ai aucun amour pour le Vieil Empire. Toutefois, je ne suis pas certain que Valyria soit un choix très judicieux. Et je ne condamnerai pas mon peuple à l’inconnu. »

HRP:


Maerys Qohraenos
Maerys Qohraenos
Prêtresse

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t655-maerys-qohraenos-a-t
Sur les Rives de la RhoyneMaerys Qohraenos & Daera Melgaris & Aeranys Belkaerion & Vaenyra Menaleos

Chroyane, pays rhoynar – An 1067, mois 4

Maerys le savait bien. Elle n’avait pas réellement répondu au prince Doran de Chroyane. Mais la Grande Prêtresse de Tyraxès, même si elle soutenait, ne pouvait se permettre d’afficher si clairement son choix. Évidemment, son soutien était connu de tous et ce n’était pas pour rien qu’elle se trouvait aux côtés de ces femmes. Mais en tant que représentante des temples valyriens, elle avait une certaine position à tenir. Elle préféra alors passer outre le visage fermé de leur hôte et misa tout sur la puissances des deus mages qui l’accompagnaient ainsi que les mots de la sénatrice Maelgaris. Comme elle l’espérait, Vaenyra Menaleos démontra toute la puissance des mages de sang-pur en appelant à elle une ombre. La fille de Tyraxès nota la surprise sur les visages du peuple de la Rhoyne et lorsque la mage du cinquième cercle dissipa son sort, un petit sourire illumina le visage de la Grande Prêtresse et fille d’Elyria. Elle applaudit à l’unisson la réussite du sort tout comme le prince régnant et ses invités. Des applaudissements qui ne se firent pas entendre alors que la jeune mage Aeranys tentait un sort de guérison. Face à son échec, elle s’excusa rapidement et la Qohraenos fixa d’un regard bienveillant la jeune demoiselle. « Tu n’as pas à t’excuser Aeranys Belkarion. Son altesse le prince Doran a raison, le savoir s’acquiert à force de travail. Et puis nous sommes loin de chez nous et tu es encore jeune. Avec le temps l’éloignement aura moins d’impact sur tes sors. » fit la fille de Tyraxès en se rapprochant d’elle.

Alors que la Qohraenos rassurait la mage sur ses performances à venir, la sénatrice expliqua la situation au prince Doran tout en complétant les paroles de Menaleos. Un petit soupire de satisfaction s’échappa d’entre les lèvres de la femmes la plus âgées du groupe. Enfin, enfin ses camarades avaient posé les mots qu’elle se refusait à dire depuis le début. Désormais la Grande Prêtresse serait plus à même de parler librement et de positionner ses pensées sur ce qui se jouait à Valyria. Passant une main dans ses cheveux, elle observa le prince Doran se lever et elle écouta avec attention ce qu’il avait à leur dire. Elle suivit sans mot dire le petit groupe qui formait à la suite du prince et quitta la salle du trône pour se retrouver à déambuler autour d’un vaste bassin empli de nénuphars en fleurs. « Cela me rappelle les jardins des temples de Tyraxès. » lâcha la dame avec un sourire non feint sur son visage. Oui, la dame d’Elyria aimait réellement se retrouver entourer de fleurs et de couleur chatoyante. Elle s’était toujours senti bien en pleine nature et elle avait toujours apprécier les flots qui battaient son île tout autant qu’elle aimait la chaleur rassurante du feu des volcans sacrés.

Perdue dans ses pensées, la Grande Prêtresse manqua de percuter la sénatrice Daera lorsque le groupe s’arrêta. Congédiant les ambassadeurs valyriens et Ghiscaris, le prince se retrouva désormais seul avec les représentantes de Valyria. « Prince Doran, votre altesse. » commença par prononcer la fille aînée de Tyraxès. « Si mes paroles vous ont parues obscures, sachez que je ne me moquais nullement de vous. En tant que Grande Prêtresse je ne peux me prononcer sur la politique de Valyria. Ma présence aux côtés de ces femmes est déjà un signe de mon soutien à la faction des bleu. Je fais mon possible pour aider ceux qui veulent maintenir la paix entre votre royaume et notre République. Si le Dynaste Maegon Rihaenor a demandé ma présence c’est aussi pour cela. » reprit la dame qui inclina humblement la tête. « Altesse, je vous assure que Valyria n’implosera jamais. Vous avez devant vous une preuve de l’unité qui est la nôtre. Les prêtres et prêtresses représentent le passé, le présent et l’avenir, notre institution est immuable. Les deux mages qui nous accompagnent représentent le savoir de Valyria quant à Dame Daera représente le sénat et le peuple. Nous venons toutes de milieux différents voilà notre vérité. » poursuivit la Qohraenos avant de marqué un silence.

« Pour ce qui est de notre volonté d’alliance, elle est belle et bien réelle. J’ai bien vu que le fait que dame Daera et moi-même ne présentions aucun cadeau à notre arrivée a pu vous blesser ou vous irrité. Il se trouve que notre cadeau est un cadeau de la République au nom du Sénat et de nos temples et nous aimerions vous le présenter une fois l’alliance conclu. Je ne voulais pas que vous pensiez que la République puisse imaginer pouvoir vous acheter de la sorte. » avait reprit la fille de l’Île Forteresse d’Elyria. « Mais nous avons d’autres choses à vous proposer pour vous prouver de notre bonne fois. » annonça la dame. Elle regarda alors tour à tour Vaenyra et Daera. « Je laisserai le soin à la sénatrice Daera de vous transmettre notre proposition quant à notre frontière nord. En revanche, et j’en ai discuté avec la mage Vaenyra, j’aimerai proposer une collaboration entre Chroyane, la Rhoyne et Valyria. Votre savoir et la magie que vous tirez de la Rivière Mère est fantastique et la magie que vous a montré Vaenyra n’est qu’une partie de notre savoir-faire. Si vous l’acceptez, certains des vôtres pourront se rendre dans nos temples où d’autres mages officient et où les prêtres comme moi pourront vous montrer une autre forme de magie. » Maerys Qohraenos marqua un court silence et puis reprit. « Vaenyra, dis-moi si je me trompe mais le Collège ne peut accueillir à l’heure actuelle les mages de la Rhoyne, n’est-ce pas ? » fit-elle en regardant Vaenyra. « En revanche les temples vous accueilleront avec plaisir. » ajouta la dame en s’adressant cette fois-ci au prince Doran. « J’ajouterai aussi que je peux, si votre altesse le désire, essayer de lire dans les flammes l’avenir de la Rhoyne et de Valyria. » conclut la Qohraenos.

Vaenyra Menaleos
Vaenyra Menaleos
Mage

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t1376-vaenyra-menaleos
Sur les Rives de la Rhoyne
Où la vie est un long fleuve tranquille...

Chroyane, An 1067, mois 4

Alors que les applaudissements pleuvaient dans la salle et que leurs échos remontaient à ses oreilles, Vaenyra sourit. C'était la fierté enfantine de se voir accepter par ses pairs, mais également sa nature joviale qui reprenait le dessus. Malgré son épuisement d'avoir invoqué une telle créature si loin de ses terres, elle courba ses lèvres en un rictus mutin et inclina légèrement la tête vers les deux mages de Rhoyne. Déterminée à ne rien laisser paraître de ses mains tremblantes, elle laissa Aeranys prendre soin de sa blessure superficielle. Ne lâchant pas du regard la jeune femme, Vaenyra écouta attentivement ses incantations et sa gestuelle. Elle n'avait jamais guère goûté à la sorcellerie de guérison, aussi à peine pouvait-elle la surveiller.

Tu as bien fais Aeranys. Nous discuterons de ce... revers lors de notre retour. laissa échapper Vaenyra alors que la magie ne courait pas dans les sens d'Aeranys. La fille de Volantis gardait à cet instant sa déception de voir la jeune mage échouer. De son propre avis, elle aurait dû jouer la carte de la prudence et accepter sa défaite. Les Mages n'étaient pas de vulgaires dresseurs d'ours sur le Grand Bazar. Il était bon parfois de se monter sage, sans être aussi timoré que certains de leurs supérieurs. C'était une leçon difficile à apprendre et Vaenyra se devait en tant que membre du Cinquième Cercle de le faire comprendre à la jeune apprentie.

Son attention se détourna pourtant bien vite d'Aeranys pour écouter les paroles de Doran. Son menton se redressa légèrement alors que la langue affûtée du prince frappait sauvagement leur honneur. Il n'y avait nul doute que les instigateurs de cette ambassade avait bien fait en envoyant des femmes, naturellement reconnues pour leur souplesse et d'esprit. La fierté mal placée des hommes valyrien aurait pu tout ruiner leurs efforts. Alors qu'elle suivait leurs pas, Vaenyra toisa les ambassadeurs. Aucun n'attirait sa sympathie, bien qu'elle n'ait aucun grief naturel envers le frère de la Lumière de Sagesse. Au contraire, il n'avait fait que suivre les ordres de son maître.

Écoutant attentivement les paroles de la Grande-Prêtresse, Vaenyra sourit poliment lorsque vint la mention du cadeau. Maintenant qu'il était clair que la discussion n'était guère plus qu'une transaction commerciale, où Doran était prêt à se vendre au meilleur intérêt, ils approchaient du but final. Si Vaenyra n'osait devancer Daera sur ce qu'ils comptaient offrir comme compensation pour sa neutralité, elle n'en oubliait pas les promesses de paix de la faction qu'elle servait avec amour.

Mon Prince, vous êtes à l'image de votre peuple. ne put s'empêcher sur surenchérir Vaenyra avec un sourire. Un commerçant retors et pourtant un véritable amoureux des arts. Tournant sur elle-même, la Mage embrassa du regard les magnifiques jardins qui déployaient leur beauté tout autour d'eux. Qu'est-ce que Ghis pourrait avoir à vous offrir que vous ne possédiez déjà pas ? Pensez-vous qu'ils se risqueraient à briser les échanges commerciaux avec vous ? L'effet naturel du commerce est de porter à la paix. Deux nations qui négocient ensemble se rendent réciproquement dépendantes : si l'une a intérêt d'acheter, l'autre a intérêt de vendre ; et toutes les unions sont fondées sur des besoins mutuels. C'est encore plus vrai entre nos deux peuples. Nous sommes les fils et les filles des éléments du Feu et de l'Eau. L'harmonie céleste qui coule dans nos sangs ne peut que s'extasier d'une union pacifique, telle la lave en contact avec la mer pour créer de nouveaux territoires, de nouvelles beautés.

Souriant à Maerys, Vaenyra reprit : Je ne sais ce que notre ambassadeur vous a offert. Je ne m'en moque pas et comme nous parlons tous à coeur ouvert, peut être pourrait-il nous ouvrir le sien ? Je ne surenchérirai jamais sur lui, car nous vous offrons la paix et le savoir. Nos décisions au sein du Collège des Mages doivent être collégiales et la question d'accueillir vos savants est toujours en cours de discussion. Malgré tout, les Temples sont prêts à échanger avec vous, ainsi que tout ceux qui souhaiteront au sein de ma communauté.




Aeranys Belkaerion
Aeranys Belkaerion
Mage

Sur les Rives de la RhoyneMaerys Qohraenos & Daera Melgaris & Aeranys Belkaerion & Vaenyra Menaleos

Chroyane, pays rhoynar – An 1067, mois 4

          C’était un échec et je faisais à présent face à l’embarras, alors qu’on venait excuser ma médiocrité par mon inexpérience et mon âge. Je n’étais pas une prodige, mais pas non plus une cancre, j’étais une Mage dans la moyenne qui avait réussi les épreuves m’ayant permis de monter en troisième cercle. À ce stade de mon apprentissage, tout échec restait à mes yeux un échec. Je n’avais pas d’excuse… Peut-être avais-je passé trop de temps à comprendre les runes, au lieu de chercher à entraîner mes autres talents. Les mots que j’adressais au prince, étaient sincères sous la frustration qui m’envahit. J’aurais dû être mieux préparé, mieux entraîner. Être loin de Valyria n’était pas une excuse que je pouvais accepter, il y aura d’autres missions, sans doute plus périlleuses où je serais, un jour, amenée à participer. Je me devais d’être en condition avant que cela n’arrive. Je me relevais suite aux paroles du prince, le remerciant un m’inclinant de nouveau, plus brièvement.
          J’en fis de même face aux paroles de la Grande Prêtresse… Au final, si Vaenyra sembla approuver mon choix, je fus rassurée de voir qu’elle chercha pas à me trouver une réponse quant à mon souci actuelle. Nous discuterons plus tard, annonça-t-elle, à savoir que je ne la connaissais pas pour sa tendresse. Aussi, je supposais que des heures de colle m’attendaient une fois de retour au Collège. Ce n’était pas plus mal, je mourrais d’envie de retourner en Valyria, même pour être puni. Je me sentirais moins honteuse, une fois là-bas. Par la suite, nous suivîmes le Prince, mon regard se posa quelquefois sur l’animal qui faisait sa vie sans se préoccuper de nous. Cette chose semblait moins féroce qu’un dragon et beaucoup moins impressionnant, mais je préférais m'en méfier. Je restais près de Vaenyra, alors qu’enfin, le Prince révéla ce qui le troublait. Ce fut la Grande Prêtresse qui prit la parole en premier révélant quelque chose de surprenant et de très intéressant.

           Cette magie de l’eau était impressionnante, assez pour qu’elle ait sa place au Collège, c’était ce que je pensais. Mais pour le moment, il était difficile de savoir si le Collège accepterait ce genre d’échange qui, pourtant, pourrait autant leur bénéficier, qu’aux Rhoynars. Mais savoir que les Temples, du moins ceux liés à la Grande Prêtresse pourrait placer les fondations de cet échange me semblait formidable. Ce fut autour de Vaenyra de prendre d’expliquer notre situation. Quant à moi, je préférais garder le silence, je n’avais rien à rajouter qui puisse être pertinent dans tous les cas. Mon regard se posa sur l’envoyé Ghis, mon visage n’exprimait rien, pas de rancœur, ni même de colère quelconque. En réalité, d’aussi loin que remontaient mes souvenirs, je n’avais pas l’impression d’avoir un jour été en colère. Du moins, je suis persuadée de ne l’avoir jamais exprimé comme le font si souvent les autres.
            En l’observant, je me rends compte qu’il ne m’évoque rien, pourtant, c’est à cause de son peuple que j’ai perdu mon père. Mais je comprenais toutefois quelque chose en observant ce personnage, en me remémorant son intervention pour décrédibiliser notre Grande Prêtresse et notre sénatrice. « Un prédateur cherchera toujours à s’en prendre à la proie la plus grosse, même si, devant lui, se trouvera une plus petite. » Avais-je finalement lâché sans prévenir, mon regard fixant toujours le Ghis. « Car la première est un danger immédiat pour lui, en plus d’apporter plus de ressource à sa survie. Mais une fois qu’il en aura terminé avec la plus grosse proie, ce ne sera plus qu’une question de temps avant qu’il ne s’intéresse à la plus petite. Et l’empire Ghiscari, Majesté, est un prédateur qui ne sera jamais satisfait de ce qu'il a, sa faim est insatiable. » Une manière subtile d’annoncer que sans aucun doute, si Valyria venait à tomber, rien n’empêcherait Ghiscari de conquérir ses voisins et ses anciens alliés. C'était ce qu'il faisait avant l'apparition des Valyrians, quand nos ancêtres n'étaient que des bergers impuissants.

Daera Melgaris
Daera Melgaris
La Lumière du Peuple

Sur les Rives de la Rhoyne
Maerys Qohraenos & Daera Melgaris & Aeranys Belkaerion & Vaenyra Menaleos

Chroyane, pays rhoynar – An 1067, mois 4

Daera n'avait pas la prétention de savoir ce que cela faisait d'être responsable de toute une nation, elle n'avait pas non plus la prétention de savoir ce que l'on ressentait quand des citoyens mourraient dans une guerre que l'on a choisi. Ce fardeau était bien trop grand, et même en temps que Sénatrice, elle avait parfois la lourde tâche de prendre des décisions qui ne plaisent pas ou feront la richesse de l'un pour la pauvreté de l'autre. La balance entre les deux extrêmes est souvent difficile à exécuter encore plus quand on était le seul décideur, l'unique responsable. Au sein de la République, tous les sénateurs se partageaient ce fardeau et en prenaient la croix pour la porter, il y avait quelque chose de réconfortant de savoir que sa décision n'avait pas été personnelle, mais réfléchie et débattue avec d'autres sénateurs aux positions parfois totalement opposées à la sienne, mais qui prendrait le fardeau tout de même. Le prince devant eux avait une lourde tâche et elle comprenait son hésitation et l'admirait pour sa volonté d'être franc. Elle s'imagina un instant dans sa situation ; qu'est-ce qu'elle choisirait ? La question tournait dans sa tête alors que ses yeux naviguaient vers le paysage idyllique qui s'offrait à eux.

Elle regarda ces nénuphars et ces fontaines face à eux, elle posa son regard sur ces fleurs si exotiques et aux couleurs si vives. Elle imagina cet endroit en cendres ; la fumée bouchant les poumons, le ciel gris alors que la seule neige qui tombait avait un goût cendré. Elle imagina au loin les ports en train de brûler sous les rugissements des dragons, elle imagina le savoir de ces mages perdus à jamais pour une guerre ayant pour unique but l'ambition d'un empire trop orgueilleux. Elle regarda l'homme en face d'elle et l'imagina brûler vif, les yeux exhorbités et le corps entrain de lentement carbonisés alors que ses cris déchireraient les crépitements du feu. Elle voulait véritablement que le souverain voie ce qu'elle voyait en cet instant ; les désastres d'une telle alliance militaire, les désastres qu'une guerre causerait pour l'un et pour l'autre. La cité du souverain était sublime de beauté, voulait-il la voir en cendre ? Car c'était tout ce qui restait après le passage des dragons ; des cendres et la mort. Daera fut soulagée de voir les autres ambassadeurs partir, elle n'avait pas envie que sa proposition s'ébruite et surtout, qu'on puisse de nouveau l'interrompre de manière impromptue. Elle sentait que le prince était un homme sage et surtout attentif, ne voulant que de l'honnêteté et non les mièvreries qu'on lui servait au quotidien et que les ambassadeurs avaient dû lui servir.

« Prince Doran, je vous pense être un homme juste et ayant à coeur le bien-être de son peuple. J'ai aussi à coeur le bien-être de mes citoyens, nous sommes une famille et parfois, il est vrai nous nous disputons et nous chamaillons mais nous sommes toujours unis. Unis sous le même drapeau et les mêmes valeurs. Si vous n'avez pas foi en nous ou à nos émissaires, croyez à ce peuple qui rugit pour sa patrie, croyez en ce peuple qui montre à travers notre visite sa volonté de collaboration plutôt qu'une guerre qu'il voit comme une malédiction plutôt qu'une solution.» Elle jeta un regard à Maerys à côté d'elle avant de revenir sur le souverain « Votre Altesse, la preuve de la confiance que vous porte Valyria est celle-ci ; nous vous offrons une démilitarisation de Volantis pour qu'enfin notre alliance soit pleine et entière, trop longtemps nous avons occupés ces terres, on espère ainsi vous montrer par ce geste, notre bonne foi et notre envie d'être des amis, des frères même plutôt que des ennemis.» Elle prit un léger pas en avant en direction du souverain « Je laisse mes collègues vous faire leurs autres offres mais j'aurais une chose à rajouter, si vous me le permettez ; beaucoup pensent que la plus grande preuve de courage et de bravoure se trouve dans les batailles, je trouve au contraire que l'être le plus courageux est celui qui maintient à grand effort une paix qu'on lui reproche, plutôt qu'un être orgueilleux ne cherchant querelle avec ses voisins que pour la gloire de voir ses frères mourir au combat et leur survivre.»

Elle laissa ses collègues présenter leurs propres offres, offrant un bref sourire à Vaenyra admirant sa façon de présenter la situation. Aeranys l'étonna dans la justesse de ses mots, elle qui était si discrète disait pourtant tant de vérités. En vérité, Daera était nerveuse, nerveuse à l'idée que ces offres soient refusées d'un revers de la main et que son unique mission diplomatique se trouve être un fiasco. Elle espérait avoir été assez éloquente, assez tentante pour que le prince oublie les propositions des autres ambassadeurs.


Arrax
Arrax
Admin

https://rise-of-valyria.forumactif.com
Sur les rives de la RhoyneL’herbe y est plus verte

Chroyane, pays rhoynar – An 1067, mois 4

Le prince Doran vous écoute attentivement. Il semble tiquer à certaines paroles de Maerys, notamment lorsqu’elle met en avant le fait qu’elle a bien vu qu’il n’était guère satisfait du manquement fait lors de la remise de présents diplomatiques. Il n’est guère sage de montrer à un souverain lorsqu’il agit avec médiocrité et avarice, surtout en public. Toutefois, vos remarques l’intriguent et vous sentez bien qu’il se montre sensible à ce que vous lui offrez. Comme Vaenyra l’a fait remarquer, le vieil homme n’est pas un idiot. Il sait qu’il se trouve face à deux géants, l’un économique et démographique, l’autre militaire et magique. Il joue la partition de son peuple. Il fait monter les enchères, et cela se passe à merveille pour lui. Et pourtant, malgré toutes ces considérations, ces possibilités d’alliance, les offres que vous lui faites, ce sont les mots d’Aeranys qui résonnent le plus en lui. Toutes ces tractations, ces déclarations et ces accords ne seront que de peu d’intérêt lorsque l’ogre ghiscari aura triomphé. Doran est adepte de la balance des pouvoirs, il souhaite garder Ghis et Valyria sur la carte, dans un affrontement perpétuel où les deux puissances s’affronteront et se ruineront. Durant tout ce temps, elles n’auront aucune velléité sur Chroyane ou la Rhoyne en général. Mais Doran n’est pas idiot, il sait que Ghis et Valyria sont engagées dans une lutte à mort et que dans les prochains siècles, l’une devra se soumettre à l’autre. Alors, Doran planifie également le futur de son peuple.

Il fait signe à l’ambassadeur valyrien de vous rejoindre. Ce dernier vous salue sans chaleur mais ne vous semble guère hostile. Il a beau être aux ordres de l’une des figures de proue des Rouges, il n’en demeure pas moins un lointain cousin de Baelor et il est évident qu’il est peu concerné par le fractionnement de Valyria. Doran se tourne vers lui, déposant une main sur son épaule.

« Ambassadeur Maelor, expliquez donc à vos compatriotes ce que vous m’avez proposé. »

[Quête] Sur les rives de la Rhoyne Varys_photo
Maelor Cellaeron, ambassadeur de la République à Chroyane

L’homme a beau être un cousin distant, on peut sentir son implication à ressembler à l’illustre chef de sa famille. Il est lui aussi empâté, bien que dans ces conditions bien moindres, et chauve comme un œuf. Toutefois, il semble fin diplomate car il a réussi à proposer un accord suffisamment intéressant pour que le souverain vous en fasse part par son intermédiaire.

« Bien volontiers, Votre Grâce. Les Lumières souhaitent proposer au Prince le soutien de la République dans le cadre d’une confédération rhoynare centralisée autour de Chroyane. La Lumière de Sagesse Baelor Cellaeron a d’ores et déjà annoncé à Sa Majesté que la cité de Sar Mel se rangerait à cette éventualité. En échange de cela, la République souhaite la possibilité continuer d’établir des colonies le long de la Rhoyne pour renforcer nos routes commerciales, la garantie que Chroyane fera tout ce qui est en son pouvoir pour soutenir Valyria en cas de conflit où Andalos serait impliqué et d’avoir la garantie d’aucune implication des autres cités rhoyanres quant à des négociations qui s’engageront bientôt à Sarnoy avec la princesse régente et dans leur résultat immédiat. »

Voilà donc la proposition des Lumières. Former un état-nation rhoynar en échange de son soutien dans la neutralisation de Ghis et Andalos. Chroyane en serait à jamais reconnaissante à Valyria et sa puissance nouvelle n’aurait pas à craindre Valyria. Même si Ghis devait triompher, les Rhoynars pourraient se défendre. Malgré tout, le Prince n’a visiblement pas accepté. Il vous regarde tous avec un intérêt renouvelé.

« Je vous répète ce que j’ai dit à l’ambassadeur lorsqu’il est venu porteur d’une telle proposition. Elle est généreuse et je suis enclin à l’accepter, mais les Lumières de Valyria exigent un prix élevé. Je n’ai guère d’amitié pour une cité si lointaine et si avare d’or qu’elle prélève un droit de paiement sur chaque embarcation qui passe à proximité. Toutefois, il s’agit de mes frères et sœurs de la Rhoyne, et cela n’est pas une position neutre que de les abandonner dans vos négociations futures. Si vous acceptez de mettre dans la balance la démilitarisation de toutes vos cités actuelles et futures à l’Ouest de Volantis, celle-ci incluse, et que vous laissez nos mages les plus érudits pénétrer en votre académie magique pour qu’ils puissent étudier votre magie alors je consentirai à cet échange. Qu’en diraient vos respectives corporations ? »

HRP:


Maerys Qohraenos
Maerys Qohraenos
Prêtresse

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t655-maerys-qohraenos-a-t
Sur les Rives de la RhoyneMaerys Qohraenos & Daera Melgaris & Aeranys Belkaerion & Vaenyra Menaleos

Chroyane, pays rhoynar – An 1067, mois 4

La façon dont le prince de Chroyane regardait et écoutait les paroles de la Grande Prêtresse de Tyraxès agaçaient passablement la fille aînée de cette dernière. La Qohraenos le voyait bien, le prince ne l’aimait pas et ceux depuis le début de cette rencontre. S’il écoutait quelque peu la sénatrice, il semblait bien plus captivé par les mages et leur magie et cela, la fille d’Elyria s’en méfiait. Elle n’aimait guère la tournure que prenait leur ambassade et cela n’alla pas en s’arrangeant lorsque le prince fit appel au cousin de la Lumière de Sagesse Baelor Cellaeron. L’homme avait fait des propositions au frère de Garain et ce s’en en informer tous les sénateurs visiblement puisque Maegao Rihaenor ne lui avait pas parlé d’une telle proposition offerte à leur hôte actuel. La femme fronça légèrement les sourcils alors que leur ambassadeur finissait d’exposer la proposition qu’il présentait être comme celle de la République. Et les paroles du prince de Chroyane n’arrangèrent rien. La dame des Qohraenos fixa alors ce dernier. Ce qu’il demandait était un compromis que devait faire les Valyriens et il était énorme aux yeux de la Grande Prêtresse de Tyraxès. Faisant alors quelques pas, la dame finit par se retourner vers l’ambassadeur valyrien et le frère de Garain. « Je ne m’avancerai pas sur ce qu’il est acceptable ou non de la part de la République en matière de démilitarisation totale de nos cités à l’Ouest de Volantis, y compris cette dernière. En tant que Grande Prêtresse de Tyraxès déesse de la paix, je ne vois pas de problème à cela. Toutefois, si nous démilitarisons cette région, cela ne peut se faire que si vous pouvez nous garantir le calme à nos portes et votre soutien si l’agitation venait. Cela ne me parait pas une chose dénuée de tout bon sens. » commença par dire la Grande Prêtresse de Tyraxès et fille de la forteresse d’Elyria.

Puis inspirant une grande bouffée d’air frais, la dame posa son regard sur les autres femmes présentes à ses côtés. « Je laisserai notre chère sénatrice Daera Melgaris vous donner une réponse plus officielle sur les sujets politiques et la mage Vaenyra Menaleos pour ce qu’il est du Collège des Mages. Et je gage que ma proposition concernant les temples de Valyria ne tombe pas. » Maerys marqua un silence et passa une main dans ses cheveux bouclées. « En tant que Grande Prêtresse de Tyraxès, je suis ici pour maintenir la paix aux frontières de Valyria. Je gage que les temples ne font pas la politique de Valyria. » ajouta la dame l’air pincé masquant avec peine tout l’agacement qui transpirait pourtant de sa peau. Si le prince refusait d’entendre ses conseils et ce que les dieux avaient à dire dans cette future alliance, alors soit, mais cela leur faisait offense et peut-être qu’un jour il en payerait les conséquences. Si les temples ne faisaient pas la politique de Valyria, ils avaient bien été consulté avant le départ en guerre contre Ghis et ils avaient été encore consulté pendant la guerre et bien sûr célébrés lorsque le traité de paix avait été signé. Alors se voir reléguée de la sorte alors que sa Mère était la sainte patronne de toute ces alliances et ambassades diplomatique avec Vermax lui était proprement insupportable. Alors ne prononçant plus un mot, elle dévisagea le cousin de la Lumière de Sagesse et se rapprocha de la mage du cinquième cercle pour déposer une main bienveillante sur son épaule. Puis elle l’entraina un peu plus loin pour pouvoir converser avec elle à l’abri des oreilles indiscrètes. « Vaenyra, ma chère, pour ce qu’il est du Collège des mages, si je peux te conseiller, les mages de la Rhoyne ne doivent pas être les seuls à apprendre. S’ils viennent apprendre de nous, il est légitime que nous puissions en faire autant à leur côté. Je te conseillerais aussi de les garder à l’œil s’ils venaient jusqu’au Collège. La méfiance est une preuve de sagesse comme je dis souvent. » fit la Grande Prêtresse. Elle l’entrainait et tout en se faisant, elles parcourraient les petites allées autour des bassins d’eau. Si Maerys s’était éloignée, elle jetait parfois des œillades en direction du groupe que formaient désormais Vaenyra, Daera, l’ambassadeur Valyrien et les princes de la Rhoyne.

Vaenyra Menaleos
Vaenyra Menaleos
Mage

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t1376-vaenyra-menaleos
Sur les Rives de la Rhoyne
Où la vie est un long fleuve tranquille...

Chroyane, An 1067, mois 4

Vaenyra enviait la capacité de Maerys et de Daera à se faire entendre. Alors qu'elles étaient des piliers de la rhétorique, chacun à leur manière, il semblait à la Mage qu'elle pataugeait. Si le Prince la mettait à l'aise, son coeur n'en battait pas moins la chamade à chaque prise de parole et de position. L'espace d'un instant de panique, elle voulut disparaître. La folie de Syrax qui l'avait prise semblait s'estomper. Elle respirait pleinement pour la première depuis des semaines. Tout du moins, il lui semblait. Vaenyra ne regrettait pas réellement sa présence à Rhoyne et encore moins son rôle dans l'ambassade. Elle y voyait l'occasion pour les Mages de faire parleur d'eux sans briser la neutralité du Collège sous le sceau de celle de Tyraxès. Or les dieux savaient que Daera et Maerys jouaient leur rôle à la perfection.

Leur adversaire n'était pas moins de taille. La lutte fratricide valyrienne ne connaissait aucune frontière. La guerre faisait rage jusqu'aux palais les plus magnifiques du continent. Vaenyra plissa légèrement les yeux lorsque l'ambassadeur s'avança. Elle ne lui avait jusqu'alors accordé aucune attention. La voix grave de ténor de l'homme était envoûtante et même ses déboires de chair lui donnaient une bonhomie que son cousin ne possédait tout bonnement pas. Le miel qui dégoulinait de sa bouche écœurait la Mage autant qu'il avait gavé le Prince Doran et sa suite. Il n'en restait pas moins que leur cause était loin d'être perdue. Vaenyra ne fut pas surprise une nouvelle de voir la Grande Prêtresse se poser en arbitre. Elle la touche cependant en posant une main bienveillante sur son épaule. Le contact eut le bénéfice de la détendre et se sentir entourée d'une amie tandis qu'elles s'éloignaient. Les conseils de Maerys étaieVaenyrant bons. Avec un sourire tendre, enveloppa la main de la prêtresse dans la sienne et lui baisa les doigts, couvrant son visage de ses cheveux.

Merci de ta sagesse. Tu es notre guide et le phare de notre cause dans cette ambassade. murmura la Mage, en rougissant légèrement. Je sais ce que j'ai à faire. Elle se tourna à nouveau vers le groupe et le rejoignit à l'instant même où Aeranys et Daera s'apprêtaient à prendre la parole. Avant même qu'elles ne puissent ouvrir la bouche, Vaenyra ne put s'empêcher de demander: [b]Votre grâce, pourquoi est-ce que les Principautés de la Rhoyne ne se sont-elles pas unies bien plus tôt ? La puissance de Chroyane dépasse celles des autres cités et tout le monde sait à Volantis que vous régnez sans en avoir le titre, Votre Éminence. S'inclinant vers le Prince, elle reprit :

La Rhoyne se nomme diversité. Embrassant des bras les magnifiques jardins, son regard s'attarda sur les marches puis vers le prince : Vos talents n'ont peu d'égaux, même parmi ceux de mon peuple, pourtant bien accompli. Votre peuple saurait déjouer toute tentative de violer son intimité et son identité si vous lui demandiez aujourd'hui... Répondrait-il pourtant à un prince fantoche, inféodé tel un vulgaire Andal à son voisin, véritable faiseur de roi ? Un sourire froid vint accueillir le regard de l'ambassadeur : Comment votre cousin comptait-il aider le Prince ici à se faire entendre des siens ? Par des coups commerciaux illégaux qui briseraient la confiance envers ses futurs sujets ? Elle cracha presque ce dernier mot. Ou en apportant le feu et le fer dont il promet de vous protéger ?

Après une longue inspiration, plus calme, Vaenyra conclut : Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour autoriser vos mages à accéder à nos enseignements, ou du moins une partie. Ce prix sera bien plus aisé à payer avec votre promesse et celle de quiconque représente vos mages que l'accord serait bien évidemment tacite.


Contenu sponsorisé

Page 1 sur 2

Page 1 sur 2 1, 2  Suivant