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Maerys Qohraenos
Maerys Qohraenos
Prêtresse

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Se uēpāje tala hen Thyraxès se se zaldrīzes Maerys Qohraenos & @Maegon Tergaryon

Temple de Tyraxès, Elyria & An 1067, mois 10

Elyria, île forteresse des terres situées au nord de la République, théâtre d’une des plus grande victoire de la flotte Valyrienne sur Ghis avait vu l’une de ses enfants chéries revenir fouler ces terres il y a six mois. Cela avait fait grand bruit et la famille Qohraenos avait vu affluer encore plus de valyrien aux portes du temple de la déesse de la paix. Il fallait dire qu’au cœur du temple de sa Mère à Elyria, la Grande Prêtresse de Tyraxès pensait se tenir loin de tous les événements qui secouaient la capitale. Elle en avait ressenti le besoin dès les premiers jours qui avaient succédé à la marche sur le sénat par la faction dite des bleus. Elle n’avait pas oublié la réaction offensante du peuple de Valyria. Elle n’avait pas oublié non plus que son temple avait reçu après cela quelques offrandes et dons malgré son altercation avec le Grand Prêtre d’Arrax. Comme quoi ils y avaient encore des Valyriens prêts à la soutenir et cela la rassurait. Elle avait évidemment remercier par des lectures de flamme toutes personnes franchissant les portes de son temple et demandant à ce que les prêtres et prêtresses de son clergés en fasse de même dans toute la République. Elle ne pouvait savoir qui était les généreux donateurs et cela lui importai peu. Elle ne voulait pas rendre redevable les familles qui avaient pris la décision de faire ce geste. Elle n’était pas cet ambitieux de Velaryon qui par ses actions tenait désormais les Dynastes être ses mains. Les descendants des fondateurs valaient plus que cela, leur sang était plus précieux, plus puissant et tous ne devaient que respect face à eux ne devant pas chercher à les attacher. Les Dynastes devaient se tenir au-dessus de tous, proches par là-même des temples mais qu’aucun n’attachement pécunier ne lie les deux parties.

Si la Dame avait apprécié le geste de la famille Tergaryon lorsqu’elle s’était vu attaquée par des tomates, elle n’avait jamais pensé recevoir une missive de la part de cette famille. Elle connaissait d’ailleurs bien plus de nom la sénatrice Elaena et le sénateur Maekar pour avoir observé de près leur union devant Vermax et le reste des Quatorze. Quant au sénateur et seigneur-dragon Maegon Tergaryon, elle avait apprécié sa prise de position ce jour-là mais ne c’était pas attendu à ce qu’il vienne lui rendre visite. Alors recevoir une missive de sa part annonçant sa venue dans quelques jours avait été une grande surprise pour la fille aînée de Tyraxès. Rare étaient ceux osant s’aventurer sur ses propres terres, là où la dame avait grandi. Il fallait dire qu’Elyria était une île forteresse ce qui faisait d’elle un lieu border par les mers et les valyriens n’appréciaient guère cet élément, pour la plus part en tout cas. A dire vrai, les rares valyriens à ne point se sentir mal en mer étaient probablement ceux qui l’avait côtoyée depuis l’enfance. Et Maerys ne faisait pas exception. La Grande Prêtresse de Tyraxès aimait la mer, elle aimait voir la houle et les vague frapper les rochers de l’île.

Maerys Qohraenos priait la déesse lorsqu’une jeune novice frappa à la porte de la petite salle de prière et entra. « ābra* » fit la jeune fille en inclinant la tête. « Kessa* ! » répondit la Grande Prêtresse tournant son visage vers elle et l’invitant à annoncer ce qu’elle avait à lui dire. « Le sénateur Maegon Tergaryon est arrivé. Je l’ai fait attendre à l’entrée de notre jardin qui borde le temple. » ajouta alors la petite. « Je te remercie de m’avoir prévenue ñuha riña* » fit la Dame d’Elyria en se levant. Elle regarda le feu qui crépitait dans le brasero et finalement sortit elle aussi de la salle. La Qohraenos traversa les quelques couloirs qui la menaient vers l’extérieur de son temple. La fille ainée de Tyraxès alla retrouver le sénateur Tergaryon à l’entrée du petit jardin là où l’avait conduit la novice. La dame afficha un petit sourire en le voyant, se disant que sa novice avait eu une bien bonne idée de l’y conduire. « Rystsas senator* Maegaon Tergaryon. Bienvenue dans le jardin du temple de Tyraxès à Elyria. » fit la maîtresse des lieux d’une voix douce en s’approchant de son invité du jour. « Tu es bien loin de Drivo, sénateur. Mais je suis ravie de t’accueillir en la demeure de ma Mère. » ajouta la Grande Prêtresse de Tyraxès. « J’ai bien reçu ta missive mais je dois dire que je fut quelque peu surprise de voir que tu souhaitai me parler. Se passerait-il quelque chose de grave à la capitale pour que tu quittes ainsi ton poste au sénat ? J’ai ouï dire que Drivo s’agitait depuis des mois suite aux événements d’il y a six mois. » s’exprima alors la fille de la mage Rhaenyria Qhraenos en proposant son bras au jeune patriarche de la famille Tergaryon.



traduction:
Maegon Tergaryon
Maegon Tergaryon
Sénateur

Caraxes souffla dans le sable de la cour du Palais Hoskagon lorsque le sénateur y pénétra. Il avait le regard tourné vers ses mains sur lesquelles il terminait de mettre des gants de cuir noir. Il avait revêtu sa tenue de voyage. Ses longs cheveux blancs étaient rassemblés en arrière afin de dégager totalement le visage. Rassemblés dans un chignon de forme parfaitement sphérique sur l’arrière du crâne, la personnalité du sémillant ci-devant sénateur Maegon Tergaryon s’y résumait : luxe, calme, ordre et…Propreté.

Il répugnait profondément les souillons du peuple, convaincu que la gueuserie n’empêchait pas l’hygienne, surtout pas en Valyria où chacun s’entendait que l’on possédait une avance considérable sur quasiment tout le monde, des Dothraki qui devaient se parfumer au crottin de cheval aux fanatiques Andals dont même les putes puaient l’encens, le myrte et le genou de Septon. Même les Ghiscaris, soi-disant empire civilisé, puait, puait l’esclave et l’huile de mauvaise qualité.
Bon sang ne saurait mentir, celui des Ghis mentait non seulement aux autres, mais aussi à lui-même. Des basanés à cheveux gras qui se prenaient pour les mettre du monde dans des costume les faisant ressembler aux absurdes pyramides dans lesquelles ils résidaient : lourds, gorgés d’or et extravaguant comme une femme de marchand enrichi trainant ses doigts luisants et boudinés sur des étoffes magnifiques pour en couvrir ses bourrelets. En d’autres termes, l’horreur.

Les Valyriens, même pauvres, avaient la chance d’appartenir à une race élue et pourtant, dès lors qu’on portait le regard sur le populaire qui s’entassait comme des nuisibles dans les quartiers des multiples villes de la République, on y voyait que puces, tiques, maladies vénériennes et crasse. Maegon leur pardonnait les haillons et les vêtement milles et une fois reprisé, quoique fort, son mépris de classe avait des limites. Il s’estimait déjà bien assez magnanime de leur excuser d’être mal habillés et donc ne pouvait regarder avec aménité leur crasse physique qui lui semblait le reflet de leur crasse morale. Le peuple était une entité aussi vile que dangereuse dès lors qu’elle n’était pas tenue d’une main de fer, des lois, et une élite éclairée capable de l’amener ailleurs que dans la satisfaction de ses appétits gloutons.

Le quasi-lynchage de la Grande Prêtresse de Tyraxès n’avait certainement pas aidé Maegon à améliorer la vision qu’il avait du peuple ni l’idée de ce qu’il fallait en faire, c’est-à-dire le contraindre à obéir, par les mots, si possible, par l’épée si nécessaire. Voilà pourquoi Maegon était un légaliste acharné. La loi était un outil fantastique car elle permettait d’user de l’épée contre ses ennemis sans déclencher de scandale. Voilà ce qui avait manqué à la faction Rouge jusqu’ici, ils étaient apparus comme des perturbateurs, comme des factieux, et dès lors, l’usage de la force leur devenait impossible. Ils devaient apparaitre comme les défenseurs des piliers essentiels de la société valyrienne, parmi lesquels, les temples, et de préférence ceux qui pouvaient leur apparaitre favorables. Très choqué par la violence subie par Maerys, et sensible à la divnité qu’elle servait, le sénateur lui avait demandé une audience dans sa retraite d’Elyria. Il en profiterait aussi probablement pour visiter la flotte valyrienne, puisqu’il s’agissait de la principale base navale de la République.

Son compagnon ailé semblait cependant pris d’une poussée de paresse et souffla une deuxième fois lorsque le valyrien entrepris d’escalader son flanc pour venir se caler dans son siège. Maegon retira un de ses gants et lui flatta l’encolure, abaissant son torse pour venir poser sa tête sur les écailles du dragon. Il ferma les yeux un instant, établissant le lien avec Caraxès. Après une petite dizaine de minute à renâcler, l’écailleux finit par se faire moins revêche, et Maegon put alors se saisir des rennes, et faire s’élancer sa monture dans les airs. Le nord de la République lui était mal connu. Pour tout dire, il n’avait jamais été plus loin qu’Oros, ce serait donc une première pour le Sénateur Tergaryon. À dos de dragon, le trajet serait rapide, quelques heures.

Ce temps passé, il arriva en vue d’Elyria. Les vaisseaux de guerre valyriens stationnés dans la baie s’offraient à sa vue. Naturellement, cette flotte ne devait pas être aussi impressionnante que celle de Ghis, mais elle possédait sa propre prestance et sa propre aura.

Caraxès se posa lourdement aux abords du temple de Tyraxès. Il s’y présenta, on l’y accueilli. Emmené dans les jardins du temple, il prit le temps de contempler les plantes qui y poussaient. Assurément, ces gens du nord avaient dans la pureté de leurs jardins celle qui manquait tant à leur sang. Il fallait d’ailleurs songer, une fois l’entretien fini, à demander à l’hôtesse des lieux s’il pouvait emporter certaines graines locales afin de les faire pousser dans ses propres serres à Gelios et Valyria. Après quoi, il se planta devant une statue de la Déesse, joignant son pouce et son index, fermant les yeux, ses lèvres bougèrent furtivement bien qu’aucun son n’en sorti. Sa méditation fut interrompue par l’arrivée de la Grande Prêtresse. Il se retourna et s’inclina légèrement en marque de déférence.

-Grande Prêtresse, je te remercie de m’avoir accordé audience dans les jardins de ce temple.

Oui, il était loin du Sénat, mais jamais loin de ses intrigues, jamais loin des grimaces mais toujours plus loin des champs de bataille qu’il affectionnait tant. Cependant l’entrevue était d’importance. L’affront essuyé par Maerys concernait bien moins sa personne que ce qu’elle représentait. Le Grand Prêtre d’Arrax avait quitté largement le domaine de la religion pour entrer dans celle de la démagogie. Maegon haïssait les démagogues encore plus qu’il ne méprisait le peuple.

- L’agitation est à son comble, oui. Nombreux sont les sujets que le Sénat devra examiner dans les semaines qui viennent. La situation a cependant changé, si l’armée pouvait apparaitre comme un vecteur de désordre à cause du couvre-feu, ce n’est plus le cas. Les cartes sont rebattues et cette fois-ci il n’y aura pas dix mille va-nu-pied pour intimider les lâches et les faibles d’esprits.

Après cette évocation de la marche vers le Sénat, le sénateur eut un air bien désolé.

-Je suis également venu m’enquérir de ta santé et de tes humeurs à la suite de la scandaleuse agression dont tu as été victime. Cet épisode lamentable montre à quel point la subversion des valeurs sacrées de la République est à un degré avancé et il n’y a pas lieu de s’en réjouir. Toi qui avait tant fait pour ce peuple, il n’a pas regardé à deux fois avant de te couvrir de tomates. Et après ça, cette racaille viendra se plaindre de la disette. Pathétique.

Le Sénateur haussa les épaules avant d’ajouter sèchement.

-Ainsi est le Peuple, Grande Prêtresse. Passent les jours et les semaines, seul le décors évolue. Ils s’embrassent lors du Rêve d’Arrax parce que la nouvelle année commence, et dansent dans une sorte de farandole de médiocrité, sans percevoir la chance qu’ils ont de faire partie de la race valyrienne qui est là pour illuminer le monde. Ils s’émerveillent de l’amplitude de nos dragons lors du Rêve d’Aegarax et tandis que l’élite de la Nation fête l’instrument majeur de notre puissance, ils se goberge dans leurs festivités ridicules en faisant couler le vin à même le sol. Le pire étant assurément le Rêve de Meraxès, lorsque toute la vermine vient essayer de nous polluer avec ses puces et sa gale sans aucune conscience du rôle de Phare de l’humanité qui est celui de la noblesse valyrienne. Ils vénèrent ensuite les soldats lors du Rêve de Tyrexès, les femmes se pâmant devant les uniformes, les hommes admirant les grands généraux qui ont donné la victoire en espérant leur ressembler... Je me souviens surtout de toutes ces larves et de tous ces moutons voulant à tout prix préserver la paix en allant mandater dix des nôtres pour aller offrir notre croupe à Ghis en échange de la tranquilité. Et du reste du peuple, bien à l’abri des épées pendant que la fine fleur de la noblesse valyrienne et les soldats les plus aguerris laissaient leur sang jaillir à gros bouillon.
Le monde peut s’arrêter de tourner, ils ne rateront pas leurs pathétiques libations. Je voudrais bien les voir s’étouffer avec les tomates qu’ils lancent avec tant d’imprudence. Assurément Grande prêtresse, tu as beaucoup de commisération pour le populaire, mais je vais te révéler un petit secret.


Il s’approcha de quelques pas.

-Le Roi des cons, sur son trône, est probablement un prolétaire valyrien.
Maerys Qohraenos
Maerys Qohraenos
Prêtresse

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Temple de Tyraxès, Elyria & An 1067, mois 10

L’arrivée du Sénateur bousculait un peu le rythme de vie de la Grande Prêtresse de Tyraxès à Elyria mais elle était curieuse d’en savoir plus sur sa venue. Naturellement, elle ‘lavait rejoint dans les jardins de son temple et l’avait salué avec un sourire. L’homme lui avait alors répondu et remercié de le recevoir dans ce cadre. « Les jardins aident à une discussion ouverte et sereine. Cela est moins formel que dans mon temple mais sied parfaitement à la tonalité de notre futur échange. » fit la Qohraenos en prenant le bras de son hôte puisqu’il ne faisait rien et en le guidant dans les allées de ce lieu qu’elle chérissait tant. Maerys Qohraenos aimait les jardins, elle aimait les fleurs et les plantes et y trouvait un repos de son âme qui lui était précieux au regard des dernières agitations de la capitale et de Valyria tout entière. Mais puisque l’homme s’était déplacé jusqu’à elle, cela ne voulait dire qu’une chose. Maegon Tergaryon avait une très bonne raison de se trouver ici et la fille aînée de Tyraxès ne tarda pas à lui poser la question. Et la réponse de ce dernier lui arracha un petit sourire contrit. Ainsi elle ne s’était donc pas trompée. La capitale s’agitait de nouveau et Drivo avec elle. Si la Dame persistait dans sa retraite à Elyria, elle n’en demeurait pas moins l’une des plus importantes personnalité de Valyria. Se tenir informée était un devoir plus qu’une réelle envie ces derniers mois cela dit. Et si la marche sur le Sénat avait profondément marqué la Qohraenos, si les actes de tous ces gens du peuple l’avait touchée tant physiquement que mentalement, elle ne put réprimer une grimace face aux qualificatifs qu’utilisait le sénateur Tergaryon. S’arrêtant, la dame se dégagea de ce contact et fit quelques pas seule.  « Les personnes présentes à ce moment-là n’ont pas la sagesse de ton sang Sénateur. Quant à ceux qui ont faibli… Les Quatorze sauront leur rappeler leur devoir. La foule a toujours fait reculer ceux qui n’ont pas les âmes des héros… » souffla la Grande Prêtresse. Oui, la foule faisait peur et c’était bien pour cela qu’elle s’y était mêlée, espérant par sa présence empêcher les drames et les mouvements d’humeur. Elle avait simplement voulu veiller sur tous les enfants d’Arrax. Une erreur qu’elle avait payé cher. Nul ne pouvait s’arroger le devoir des Quatorze et s’élever au-dessus de sa propre destinée.

Maerys Qohraenos laissa l’homme parler sans mot dire pendant un long moment. Le sénateur avait besoin de s’exprimer, c’était une évidence. Et manifestement, il se souciait de sa santé. Ainsi son absence avait marqué les esprits. Peut-être pas tous les esprits mais certains assurément et la Dame en tirait une fierté quelque peu mal placée qu’elle confierait plus tard à sa Mère. Il faut dire que c’était un peu le but recherché. Faire comprendre aux mortels que s’en prendre à ceux qui représentent les Quatorze n’étaient pas chose anodine et sans conséquence. Depuis des mois maintenant elle refusait que ses enfants des temples ne délivrent trop de conseils. Les hommes qui semblaient vouloir se détacher des dieux devraient apprendre de ses erreurs. Oh oui certains y trouveraient sûrement leur compte, mais la grande majorité regretterait les jours bénis où Tyraxès lui répondait. La dame offrit un petit sourire avant de reprendre. « Je te remercie de te préoccuper de ma santé. Je me porte bien dans ma retraite à Elyria. Elle m’apporte la sérénité dont j’ai besoin pour le moment. Je prie Tyraxès, je l’honore et je m’efforce de prendre le temps pour lire les flammes. Je me devais de poursuivre ce que j’avais commencé avec ma cousine Maesella Nohgaris après le Rêve de Caraxès. » commença par répondre la maîtresse des lieux. « Et puis je dois bien avouer que cela faisait bien longtemps que je n’avais passé autant de temps avec les miens. » ajouta la Qohraenos qui adorait sa famille presque autant qu’elle aimait Tyraxès. Cela n’était un secret pour personne et tous savait que la Dame avait toujours préféré se trouver auprès de la Déesse que de sa famille lorsque Balerion venait frapper à sa porte pour venir emporter dans sa demeure ses enfants d’abord et puis finalement son cousin-époux. Quant au respect, un soupir s’échappa de sa bouche alors qu’elle reprenait sa marche d’un pas lent, obligeant l’homme à la suivre. « Mais tu as raison, le respect dû aux temples se meurent sans que cela ne semble émouvoir le plus grand nombre. Ce jour-là ce n’est pas moi qui fut offensée mais Tyraxès. Si je me porte bien, je ne peux que prier pour que la Tyraxès n’abatte pas sa colère sur nous tous. » lâcha la fille aînée de Tyraxès sur le ton de la confidence.

Pour ce qui était du peuple, les paroles du sénateur figèrent la Dame dans son mouvement. Fronçant les sourcils, la Qohraenos plongea son regard dans les pupilles du Tergaryon. Croyait-il réellement qu’elle ne le connaissait pas ? Qu’elle était à ce point aveugle ? Il oubliait là un détail important, Maerys Qohraenos était une Grande Prêtresse, elle était un des piliers de Valyria. Le temps pouvait bien passer, elle, demeurait. « Je connais le peuple, Maegon. Je le vois changer avec les mois et les années. Mais jusque-là, il n’avait pas eu l’outrecuidance de s’en prendre à ceux qui le lient aux Quatorze. Mais hélas, il est semblable aux enfants et comme des enfants, il est influençable, s’emporte et vient en pleurant demander pardon. Et ne t’en déplaise, je lui pardonnerai sûrement son geste le jour où je retournerai au cœur du temple de la Onzième flamme. » Mais ce jour-là n’était pas encore arrivé. Maerys n’était pas prête à revenir à la capitale et elle préférait pour l’heure demeurer sur son île forteresse d’Elyria. Quant au reste, la Dame se montra plus tranchante. « Méfie-toi de ce que tu dis au sujet de ceux qui ont œuvré pour obtenir la paix avec Ghis. J’ai largement prié et fait tout ce qui était en mon pouvoir, sans jamais faire de politique pour obtenir ce jour où le sang des Valyriens a cessé de couler. » le ton de la voix de la Grande Prêtresse était sans appel. Puis marquant une courte pause, la dame d’une soixantaine d’année reprit. « Inutile de désirer quoi que ce soit Maegaon Tergaryon. Les Quatorze et surtout Balerion jugeront le moment venu le comportement de chacun au cours de son existence. » Oui, le Dieu de la Mort ferait son travail comme il l’avait toujours fait et les mortels qu’ils étaient tous ne pouvaient juger. « Ce n’est pas de la pitié, Sénateur. C’est de l’amour pour tous, ne te fourvoies pas Maegon Tergaryon. Peut-être que tu ne le comprends pas mais cela n’est que la stricte vérité. » répondit la Qohraenos au sujet du peuple. Maerys ne se referait pas, elle ne changerait pas, pas à son âge. Et si tout ceci contrariait un peu la maitresse des lieux, les dernières paroles du sénateur lui arracha un rire. « Ahah, très cher, je me moque bien de qui se trouve sur le trône pourvu qu’il est à cœur la sauvegarde de Valyria. »

Finalement, la sœur du sénateur Qohraenos au sénat entraina l’homme au cœur de son jardin pour l’amener vers un petit banc de pierre qui surplombait un parterre de fleur qui représentait une épée brisée symbole de la paix retrouvée. « Maegon que viens-tu chercher auprès de Tyraxès ? Tu sembles avoir à cœur ma santé mais s’il n’y avait que cela, une semple correspondance aurait su te rassurer. Je t’écoute ñuha riña. » reprit doucement la dame en prenant les mains du sénateur dans les siennes telle une mère.

Maegon Tergaryon
Maegon Tergaryon
Sénateur

Que venait-il chercher ici ? la question posée par la Grande prêtresse appelait à la fois une réponse évidente et des arrières pensées que le sénateur ne tarderait pas à mettre en avant. Que cherchait un homme de pouvoir ? Toujours plus de pouvoir. Maegon n’échappait pas à cette pulsion naturelle propre aux puissants. Bien sûr elle se manifestait selon l’individu sous diverses formes. Ceux qui possédaient le pouvoir étaient entre eux comme des fauves. Tôt ou tard, ils devaient s’affronter. Tôt ou tard, dans la lutte politique impitoyable pour déterminer qui devait présider aux destinées de Valyria, il fallait savoir vaincre ou savoir périr. En l’espèce, le maître des Tergaryon avait la conviction profonde que la marche au Sénat n’avait pas entamé un réveil de la Triarchie mais plutôt une guerre des Maegon. À droite -toujours à droite- Maegon Tergaryon, chef de la branche aînée d’une famille illustre de la noblesse républicaine et dont la branche cadette offrait des appuis solides dans la faction mercantiliste. Jeune, beau, avide de gloire militaire et d’honneurs, il était à l’inverse un politicien évoluant dans le clair-obscur des intrigues, la pénombre des antichambres et les douceurs toute valyriennes des alcôves. À gauche -toujours à gauche- Maegon Riehanor, ombrageux chef d’yne dynastie ayant fondée Valyria, et ayant embrasée les premiers feux du phare de l’humanité. Rigide, intraitable et Républicain d’opportunité, ce Maegon là était un ogre qui chercherait à tout avaler pour satisfaire sa soif de pouvoir. Deux hommes, deux fauves, deux sang, dont la confrontation paraissait désormais inévitable au Tergaryon.

Un troisième homme avait cru bon cependant de s’inviter dans cette Titanomachie politique entre deux hommes que rien, sinon la mort, n’arrêtait. Le Grand Prêtre d’Arrax avait su s’imposer comme un incontournable, personne ne pouvait plus ignorer le danger ou l’atout qu’il représentait. Il fallait le circonscrire afin de mieux l’abattre et couper ce pied que cette engeance de prêtraille avait mis dans l’arène politique. Or, pour y arriver, il fallait combattre le feu par le feu. Il fallait un Temple assez robuste, et assez symbolique pour Maegon afin de se dresser contre lui. Le Temple de Tyraxès lui apparaissait tout trouvé. L’heure n’était plus à tergiverser, ni à bouder. Il devait convaincre Maerys de revenir avec lui dans la capitale.

Il ne songeait plus qu’à cela depuis qu’il avait pris son dragon. Marchant dans les magnifiques jardins avec la Grande prêtresse à son bras, il écoutait ses paroles. De toute évidence, la plus auguste des servantes de la Déesse n’avait pas abjuré son amour déraisonnable pour la populace qui avait réservé à son minois le meilleur des fruits de la culture de leurs potagers. Il ne lui en voulait pas et la comprenait même. Cessait-on d’aimer le chien galeux et plein de puces que l’on avait toujours eu du jour au lendemain ? Assurément non. Bien qu’il soit méprisable, le populaire était bel et bien le meilleur ami de l’homme, surtout lorsqu’il faisait là où on lui disait de faire. Alors oui, de temps en temps, il mordait lorsqu’on le caressait trop ferme. Il jetait une tomate, beuglait « Vive les dynates » ou vive qui on voudra, et rentrait chez lui. Peccadille pour qui se piquait d’aimer le peuple. Maegon, lui, ne l’aimait pas, il n’avait pas ces considérations propres aux belles âmes. La relative intransigeance de la prêtresse, de même que sa constance dans sa ligne de conduite en revanche, la rendait sympathique au Tergaryon. Lui qui avait l’impression d’évoluer dans un monde d’invertébré, il faisait bon de discuter avec quelqu’un qui ne semblait pas avoir besoin d’emprunter une colonne vertébrale.

-Pardonne, Grande Prêtresse, pardonne tout ton saoul mais n’oublie pas l’affront qui a été fait à celle que tu sers aussi rapidement que le peuple a oublié tout ce que, en son nom, tu as fait pour lui.

Le passage sur la paix manqua de le faire se raidir, non pas de la façon qui lui était généralement habituelle et agréable. La Grande prêtresse qui semblait bien accrochée à son bras pouvait sentir les muscles de Maegon se tendre. La guerre et Borash restaient des sujets très sensibles pour le sénateur militariste. Entendre parler de prier pour la paix lui semblait une effroyable sottise. Aucune paix n’était possible avec Ghis. Aucun compromis n’était possible avec Gjis. Aucun modus vivendi n’était possible avec Ghis. Deux destins seuls s’offraient à Valyria : la victoire ou la destruction.

-Je n’ai rien contre ceux qui ont voulu préserver la paix avec Ghis à l’époque. En revanche, ceux qui tentent d’expliquer aujourd’hui que nous pouvons vivre en paix avec les Ghis, ceux-là, Grande-Prêtresse, ne font que forger les chaines que demain on nous mettra aux pieds et aux mains en préludes aux coups de fouets que nos nouveaux maîtres prendront plaisir à nous infliger. La Lumière ne peut jamais passer de compromis avec les Ténèbres. Ou elle les dissipe, ou elle s’éteint. La pitié, l’amour, le pardon et toutes ces bonnes dispositions ne peuvent hélas rien changer à l’invincible logique qui meut les civilisations humaines. Ou bien nous sommes bénis des Dieux et nous plongeront Ghis dans les flammes. Ou bien la barbarie Ghiscaro-Andale jètera à bas le cadavre de la République. C’est l’un, ou l’autre.

Il fallait en venir au fait. La Grande prêtresse n’était pas dupe que derrière ces considérations aussi sympathiques que triviales, on ne traversait pas toute la péninsule Valyrienne juste pour s’assurer que la Grande prêtresse boudait en bonne santé. Il se lança donc.

-Je suis venu dans l’espoir de te convaincre de rentrer avec moi à Valyria. Je sais que tu rechignes à investir le terrain politique, et je te comprends. Mais il existe des façons d’acquérir de l’influence sans faire de la politique. Tu es au service des Dieux, la religion est l’empire du symbole. Ton ennemi, le Grand Prêtre d’Arrax, n’hésite pas à s’en servir. Il est temps pour toi de cracher le feu. Tu as fait entendre ton mécontentement par le silence, il est temps pour toi de revenir dans le jeu car, Grande prêtresse, qui quitte la partie, la perd.
Maerys Qohraenos
Maerys Qohraenos
Prêtresse

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Temple de Tyraxès, Elyria & An 1067, mois 10

« Ne t’inquiète pas pour cela, Sénateur Tergaryon. Pardonner ne veut pas dire oublier. Je peux pardonner mais je ne peux oublier leur geste. D’autres jureront par les Quatorze qu’ils ne peuvent pardonner un tel geste et finiront par oublier parce qu’au fond, ils ne l’ont pas vécu. J’ai vécu cette affront, physiquement et mentalement, je ne pourrais jamais oublier un tel acte, quant bien même mon amour pour le peuple Valyrien est grand. » assura Maerys Qohraenos en réponse à la requête à peine voilée du sénateur. Oui, elle n’oublierait pas comme elle n’oublierait pas non plus que l’homme avait fait barrage pour la protéger, comme d’autres familles avaient fait parvenir des dons au cœur de son temples après ces tristes événements. Chassant rapidement de ses pensées le déroulé de la journée où le peuple avait marché sur le Sénat il y a de cela six mois, elle répondit avec ferveur au sénateur lorsqu’il parla de la Paix et de ceux qui avait tout fait pour l’obtenir. Manifestement, sa réponse provoqua une réaction insoupçonnée à l’homme dont elle avait pris le bras pour le conduire dans le dédale de son jardin. La réponse de ce dernier ne se fit d’ailleurs pas attendre. Mais sa vision de l’avenir de Valyria était bien manichéenne et triste pour la Grade Prêtresse de Tyraxès. Oui, pour cela, leurs esprits s’opposaient grandement. Alors la Dame lâcha sa prise et fit quelques pas seule. Un léger soupir s’échappa des lèvres de la Qohraenos. « Tu as une vision bien sombre de l’avenir de Valyria, Maegon. Ton cœur doit être bien sec et froid pour parler ainsi. Je ne pense pas que ceux qui tentent de préserver la paix actuelle forgent quoi que ce soit. Sans aucun doute on-t-il trop perdu, pour vouloir risquer d’autres vies ou d’autres commerces… » Elle en savait quelque chose. Elle avait perdu un neveu dans la Guerre, sa cousine Maesella avait perdu des hommes de sa famille et bien d’autres famille de Valyria avait fait le sacrifice d’un père, d’un frère ou d’un fils. Les sang des enfants d’Arrax avait beaucoup coulé et certains avaient aussi beaucoup perdu dans leur commerce. « Espérer un jour vivre définitivement en paix c’est vouloir un avenir plus calme et plus florissant pour ses enfants. On ne peut blâmer ceux qui pensent ainsi, ou je devrais me blâmer moi-même. » affirma la fille d’Elyria après avoir marqué un court silence. Son regard se posa sur les arbres du jardin du temple de Tyraxès et elle finit par se tourner vers son hôte. « J’espère que cette paix durera longtemps, Maegon. J’espère que je n’aurai pas à bénir d’autres navires, d’autres vies avant qu’elles ne partent en guerre et prier pour les âmes de ceux qui ne seront pas revenu. » Une ombre passa devant les prunelles améthystes de la Grande Prêtresse de la Déesse de la Paix et de la Sagesse. « L’avenir ne s’écrit pas sur un fond aussi duelliste, sénateur, fort heureusement. Certains disent que pour préserver la Paix et il faut préparer la Guerre. Ils ont peut-être raison, alors je ne peux rendre aveugle mes yeux et ne pas penser à ce possible avenir que nous emprunterons peut-être. Mais j’aime à croire que le destin que nous dessine les Quatorze est un chemin plus nuancé. » conclu la sœur du sénateur Qohraenos.

Une fois ce sujet quelque peu évacué, la Dame questionna le sénateur sur la réelle raison de sa venue ici, au temple de Tyraxès à Elyria. Elle se doutait bien qu’il y avait plus que de simple considération pour sa santé et elle n’aimait guère perdre un temps précieux. Elle avait des flammes à lire, des ténèbres à dissiper et un avenir à anticiper pour éviter l’écroulement définitif de la société Valyrienne. Projet certes ambitieux mais elle avait bonne espoir d’y parvenir. « Vouloir me convaincre de rentrer à Valyria est une tâche qui te sera bien difficile, Maegon Tergaryon. Ce n’est pas que je rechigne à investir le terrain politique sénateur. C’est que là n’est pas la place des Clergés. Nous pouvons conseiller mais donner une opinion n’est pas notre rôle. Toutefois… tes paroles m’intrigues un peu. » répondit avec un petit sourire curieux aux coins des lèvres. L’homme savait parler aux enfants des Quatorze et nul doute qu’il savait s’adapter à son interlocutrice. Le caractère de la fille aînée de Tyraxès était bien connue et visiblement le Tergaryon avait su en tirer parti pour attiser sa curiosité. « Je ne demande qu’à entendre ce que tu proposerai pour gagner de l’influence sans faire de politique, Sénateur. » ajouta Maerys en souriant. Mais au rappel des agissements du Velaryon, le sang de la Qohraenos se mit à bouillir dans ses veines. « Mon ennemi comme tu le dis est un arrogant qui oublie où se trouve sa place et le chemin qu’on dessiné pour lui les Quatorze. Le Grand Prêtre d’Arrax apprendra avec le temps qu’il faut savoir se montrer humble. Et s’il le faut, je me ferai un plaisir de lui apprendre ou de le lui rappeler. » lâcha avec force et détermination la fille de Rhaenyria Qohraenos, mage du quatrième cercle qui tenait de sa mère un tempérament guerrier et un esprit qui n’était pas prêt à se soumettre.

« Je ne compte pas quitter la partie, Sénateur Tergaryon. Je ne quitterai le jeu définitivement que lorsque Balerion m’aura rappelée à lui. » reprit la dame dont le regard fixa le parterre de fleur qui s’étalait devant eux aux pieds de la statue de sa Mère. « Alors je t’écoute Sénateur, dis-moi ce qui pourrait me faire quitter ce lieu ? Parce que regarde-le, il nous offre tranquillité, sérénité et nous permet d’observer le domaine de Caraxès et la flotte de Valyria. Depuis que je suis ici, je prends le temps de conseiller les miens et tous ici savent que ma famille est proche des chantiers navals. » finit par reprendre la Dame qui aimait son Île Forteresse autant que le temple de la Onzième Flamme. Le Temple de la Onzième Flamme, sa demeure en tant que Grande Prêtresse, son refuge lorsque les Quatorze le jouaient des tours.

Maegon Tergaryon
Maegon Tergaryon
Sénateur

Le Tergaryon ne comprenait pas le pacifisme de la Grande Prêtresse de Tyraxès. Il ne savait pas s’il fallait y voir de la naïveté ou simpmement le refus religieux de son culte d’envisager que la guerre était la seule issue possible. Ses jardins lui apparurent ainsi sous un jour nouveau. Leur beauté était à la mesure de leur dangerosité car ils étaient en réalité une forme de prison volontaire où l’on pouvait fermer son esprit au monde à ses tracas. Ces jardins représentaient, aux yeux du sénateur militariste, la cellule mentale dans laquelle la Grande Prêtresse était venue s’enfermer elle-même dans un cloître de luxe. Chaque fleur en constituait un barreau, chaque parfum subtil et délicat un verrou formidable contre la réalité qui se trouvait dehors d’ici.

Sec et froid ? le coeur de Maegon ? Oui, assurément. Il n’était pourtant pas né avec des dispositions aussi sombres. Jadis, il avait été un enfant joyeux, rieurs et spontané. Blond, bouclé, toujours le sourire aux lèvres, l’enfant qu’il était avait péri, poignardé par le devoir, poignardé par le pouvoir, poignardé enfin, par la nécessité de la grandeur du nom, du sang et de l’Etat.

Il avait alors entrepris de tout obtenir pour pouvoir tout mépriser et ne conserver que la substantifique moelle de l’existence, la victoire. Cette victoire, il l’avait voulue cimentée par le sang de son père mort au combat face à Ghis. Certains n’avaient pas envie de perdre leur commerce ? Leur vie ? la belle affaire que celle-là. Qui voulait perdre en ce bas monde ? Personne. Dès lors que la volonté de tranquilité s’emparait d’un peuple, le destin grandiose qu’il pouvait avoir ne pouvait que choir et se précipiter dans les abysses de l’histoire des hommes où les vaincus se tordent de douleur dans une éternelle damnation.

-Lorsqu’un homme conduit sa barque et qu’il voit la tempête arriver, il ne décide pas que l’avenir soit sombre. Ce n’est pas sa vision, c’est la réalité. Nier la tempête ne la fait pas disparaître et on ne résout jamais un problème en niant son existence, ni en en ayant trop peur pour l’affronter. Peur dis-tu ? Ils en ont le droit, mais leur devoir est de vaincre cette peu comme nos armées ont vaincu les Ghiscaris. Laisser le traumatisme de la guerre nous paralyser face à un ennemi puissant n’est rien d’autre que le chemin le plus sûr pour la servitude et je confesse n’avoir aucune appétence pour autre chose que la liberté, Grande prêtresse. Dès lors que la peur du combat prend le dessus sur la nécessité du temps, c’est l’élan vital qui est tué, et en cherchant à prolonger sa vie, on se fabrique en réalité un avenir de mort.

L’espérance ? Que pouvait-on espérer de Ghis ? Pas la paix. Maegon en avait la certitude, là-bas, dans ce temple à la barbarie que constituait la Grande Pyramide, au sommet de laquelle l’Empereur gouvernait de vastes provinces assujetties à sa tyrannie servie par d’innombrables armées, la paix n’avait aucune place. Depuis des milliers d’années, le Grand Empire avait détruit un à un tous ses rivaux avec une redoutable efficacité et une formidable violence. Pouvait-on sérieusement imaginer que la République, qui avait envoyé des dizaines de milliers de ses légionnaires réputés invincibles à la mort, pourrait s’en tirer aussi facilement ?

-Tu les béniras bien plus tôt que tu ne le penses, et tu prieras pour bien plus d’âmes que tu ne peux l’imaginer. Il n’y a pas d’autre issue. La seule consolation que nous pouvons avoir sera dans la victoire et dans la certitude que ces bénédictions et ces prières que tu psalmodieras n’aurons pas été vaines. Elles m’assurent également que si je venais à mourir dans ce conflit inévitable, il y aura au moins quelqu’un qui priera pour le repos de mon âme.

Restait à présent la partie la plus difficile de l’entretien et la raison, finalement, de sa venue. La servante de Tyraxès ne semblait pas du tout disposée à revenir à la Capitale.

-Tu as raison, il n’est pas du devoir des prêtres ni des mages de se mêler des affaires du Sénat. Cependant, si tu n’es pas à la Capitale pour le dire, quel prêtre contredira sur ce point ton confrère du temple d’Arrax ? Il prend ton départ comme une victoire, ta retraite comme une désertion, et ton absence ne fait que conforter auprès du reste du clergé de Valyria ce qu’il pense. La bataille ne se mène pas ici, mais à Valyria. Je peux t’aider à la remporter, mais je ne peux pas mener cette lutte interne au clergé à ta place. C’est à toi, Grande prêtresse, de voir ce que ta conscience te dicte et si tu souhaites que les Dieux, y compris celui dont tu diriges le culte, soient élevés en idoles factices pour servir l’ambition dévorante d’un homme qui se sers d’eux plus qu’il ne sert les Dieux.
Maerys Qohraenos
Maerys Qohraenos
Prêtresse

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Se uēpāje tala hen Thyraxès se se zaldrīzes Maerys Qohraenos & @Maegon Tergaryon

Temple de Tyraxès, Elyria & An 1067, mois 10

« Et à trop voir le problème on risque d’en créer de nouveaux. Se persuader qu’une nouvelle guerre contre Ghis aura lieu nous y conduira assurément quant bien même ce n’était pas là le destin que nous prédisaient les Quatorze, Sénateur ! » lâcha sèchement la Grande Prêtresse de Tyraxès. Maegon était un homme de l’armée et du sénat. Il était noble et avait le devoir de protéger Valyria cheviller au corps. C’était loin d’être le cas de tous les citoyens de leur belle république. Elle en avait vu, des hommes murs, vaillant même, s’effondrer face aux obstacles que dressaient les dieux. Et il était plus que temps de rappeler au sénateur Tergaryon qu’il faisait partie d’une catégorie bénie et privilégié. « Tu parles en homme courageux, honorable et fort, Maegon. Tous n’ont pas la beauté de ton âme. La peur peut envahir leur cœur et même s’ils voulaient la combattre, certains n’y parviendront pas. J’ai vu la terreur et le comportement du peuple lors de l’assassinat de Lucerys Arlaeron. Crois-moi, le peuple n’est pas aussi vaillant que l’on pourrait l’espérer. Même si la façon dont il s’est battu face à Ghis a réjoui mon cœur. Lorsque Balerion approche, pour certains il n’y a plus d’autre devoir que de prier pour son âme. Alors que feras-tu si la guerre éclate et que de tes hommes, certains sont paralysés par la peur ou qu’ils viennent te reprocher de les avoir mener au-devant de la mort alors qu’il y avait peut-être un moyen, ne serait-ce qu’un seul moyen d’éviter la guerre ? Que leur répondras-tu, du haut de ton dragon, toi l’homme expérimenté, l’homme politique et l’homme protéger par l’enfant d’Aegarax ? » Maerys Qohraenos attendait avec impatience les réponses du sénateur. Il n’y avait aucun piège, aucune mauvaise réponse. Simplement, la fille d’Elyria voulait que l’homme voit en face la réalité de la complexité de cette entité que l’on appelait peuple.  Du reste, l’homme avait raison sur un point. Maerys, Grande Prêtresse de la déesse de la Sagesse mais aussi de l’intelligence militaire bénirait les hommes prêts à partir et prierait évidemment pour leurs âmes y compris celle du sénateur. « Je le ferai, mais sache qu’en tant que représentante de Tyraxès, j’encouragerai autant que je le peux à d’abord envisager une autre issue. Je ne peux bénir et guider les enfants d’Arrax dans la bataille si je ne suis pas certaine que cela était notre dernier recours, Maegon. Comprends bien que Tyraxès n’est pas Vhagar. Elle ne court pas sans réfléchir au-devant des combats sans avoir auparavant tout étudier, là est leur plus grande différence. » répliqua la Dame qui entendait bien faire entendre raison à l’homme.

Puis elle finit par prendre ses mains dans les siennes avec toute la délicatesse des mères. « Maegon Tergaryon, lorsque le jour viendra où Belarion te rappellera, je ne serai pas la seule à prier pour ton âme crois-moi. Les tiens prieront autant que moi. » fit la sœur du sénateur Qohraenos. Puis elle lâcha les mains du Tergaryon pour s’apprêter à écouter ce qu’il avait à lui dire. Maegon parlait bien, c’était un fait. La fille aînée de Tyraxès ne pouvait que le confesser. Mais la femme voulait en savoir plus alors elle finit par se lever et fit quelques pas avant de revenir non loin du sénateur. « Je ne suis pas la seule à penser que le Grand Prêtre d’Arrax s’éloigne des préceptes que nous enseignent nos prédécesseurs. Ma cousine me rejoindrait sûrement ce point à moins que je me fourvoie à son sujet. Ce qui serait assez étonnant. » répondit la fille de l’Île Forteresse d’Elyria et maitresse des lieux. « J’entends ce que tu dis Maegon, mais tu n’as pas vraiment répondu à ma question. J’ai conscience que l’homme gagne du terrain. Mais son ambition est bien plus grande que de simplement réduire à l’état d’idoles fictives les Quatorze. Je crains un plus grand désastre de sa part. » reprit la Grande Prêtresse de Tyraxès. « Je t’ai demandé comment tu comptais me faire gagner de l’influence sans faire de politique ? Tu me dis que tu es prêts à m’aider mais tu ne proposes pas grand-chose pour le moment, sénateur. Ce n’est pas avec des mots qui me fera quitter ces lieux. Je ne suis pas de ceux que l’on gagne à sa cause par de simples mots. J’ai besoin de concret afin de me décider. » ajouta la dame qui, si elle ne le disait pas, était prête à retourner du jour au lendemain ou presque à Valyria. « Dis-moi ce que tu es prêt à faire pour m’aider à remporter la nouvelle bataille qui m’attend ? Dis-moi ce que ferait pour le temple de la Onzième flamme la famille Tergaryon ? » conclut la dame en sortant d’un pan de son vêtement la petite dague en acier valyrien qu’elle portait toujours sur elle et en remontant le menton de l’homme du bout de sa lame. D’autres avant lui s’étaient unis au temple. Il y avait eu la guilde des marchands et évidemment par ricochets la guilde des orfèvres, sans oublier le lien étroit entre les temples et certaines puissantes familles valyrienne dont la dynastie Lyseon qu’elle avait aidé à son tour il y a peu.

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