-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

Daelarys Nadresyon
Daelarys Nadresyon
Citoyen

À la bière comme à la guerre.Rhaegar Valineon & Daelarys Nadresyon

Une échoppe au Grand Bazar, An 1067 Mois 10

On tambourina à sa porte. Une fois d’abord. Les pas derrière s'éloignèrent puis revinrent une quinzaine de minutes plus tard. À nouveau, on frappa à la porte, plus fort cette fois. Toujours pas de réponse. Des chuchotements se firent entendre dans le couloir et le ton sembla monter entre deux personnes.

- « Réveille-le je te dis ! C’est lui qui l’a demandé ! »
- « Je sais mais tu as vu son état… ? »

De nouveau les deux personnes se mirent à se disputer tout bas. Alors on tambourina une troisième fois à la porte. Puis, on bougonna et un fracas se fit entendre. L’un des esclaves, le plus vieux, glissa sa tête par l'embrasure de la porte et se glissa doucement à l’intérieur de la chambre plongée dans l’obscurité. Il se dirigea vers l’une des fenêtres et écarta légèrement les voilages qui obstruaient la lumière et observa le ciel quelques instants. Le soleil se levait à peine.

- « Daelarys, il est… »
- « Je sais. » - fit une voix rauque et encore largement endormie.

L’esclave acquiesça et quitta la pièce. Sa mission matinale était achevée et il avait désormais d’autres tâches à accomplir. Daelarys, lui, se leva péniblement. Sa tête tambourinait et ses yeux peinaient à s’habituer à la lumière sans le faire souffrir. Il se redressa sur sa couche et tandis qu’il se frotta les yeux, il fut pris d’une douleur sourde à l’œil droit. En passant délicatement ses doigts sur son pourtour, il lui sembla sentir une boursouflure. Daelarys se leva et tituba jusqu’à un miroir accroché un peu plus loin dans sa chambre. Il se tint devant et se regarda de la tête aux pieds. Entièrement nu,  il ou remarquer du premier coup d’œil les cicatrices de la guerre mais également d’autres marques qui n’étaient pas là la veille. S’il n’avait aucun souvenir de sa soirée, il eut vite fait de comprendre où il lavait passée, lui arrachant un sourire. Il nota également l’énorme œil au beurre noir qu’il avait senti quelques instants plus tôt. À n’en point douter, son escapade nocturne s’était soldée par une bagarre. Il espérait au moins avoir gagné… Le Nadresyon s’observe encore un peu et il gesticula devant son reflet. De nouveau, cela lui arracha un sourire. L’armée et la marine lui avaient bâti un corps musculeux et robuste, le gardant pour le moment de développer la bedaine paternelle.

Rapidement, il enfila une toge et sorti de sa chambre. Les deux esclaves l’attendaient avec quelques fruits et du thé de Yi-Ti. Les trois compères échangèrent un regard et Daelarys plissa des yeux.

- « Comment suis-je rentré hier soir ? » - fit-il tandis qu’il engloutissait une galette de blé et une sorte de confit de dattes.
- « C’est nous qui t’avons traîné jusqu’à ta chambre. Tu étais ivre. » - fit le plus vieux des deux avec un sourire en coin.

Daelarys le regarda et eut le même sourire narquois. Cela faisait quelques années déjà qu’il avait le même esclave et celui-ci ne connaissait que trop peu les déboires du fils Cellaeron. Daelarys le traitait bien et Zodal bénéficiait d’une certaine liberté. Il s’était alors instauré une sorte de relation de confiance entre les deux hommes.

Il termina rapidement son repas et se pressa d’aller aux thermes, en espérant que la vapeur des bains calmerait sa gueule de bois et son mal de tête. Il avait rendez-vous dans la journée avec son ami de toujours, Rhaegar Valineon qui était venu s’installer à Valyria quelques temps. Et pour l’occasion, il souhaitait être présentable et dans de bonnes dispositions. Il se lava alors à grandes eaux et se fit tailler un peu la barbe et les cheveux. Si en sortant des thermes il semblait être un homme neuf, son énorme cocard faisait tâche. Qu’importe. Il fit ensuite quelques emplettes rapides qu’il fit livrer chez lui puis alla s’installer à la table de l’une des nombreuses échoppes au Grand Bazar.

Il n’y avait plus qu’à attendre l’arrivée de son compagnon. Peu à peu, l’impatience le gagnait, tant il était ravi de le retrouver enfin.



Rhaegar Valineon
Rhaegar Valineon
Marchand

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t1456-rhaegar-valineon-ho
À la bière comme à la guerre.Rhaegar Valineon & Daelarys Nadresyon

Une échoppe au Grand Bazar, An 1067 Mois 10
Daelarys Nadresyon. Un nom qui résonnait dans l’esprit de Rhaegar Valineon dans ses souvenirs de son services militaires mais aussi ceux de son retour à Valyria. A l’époque de leur rencontre rien n’aurait vraiment pu prédire l’amitié qu’ils finiraient par nouer et pourtant le temps leur avait permis de mettre en lumière ces points communs qui aujourd’hui les liaient encore d’une force certaine. Le marchand connaissait les compétences du natif des Montagnes Peintes, parvenant encore à se souvenir de ses habitudes de marin et de la manière dont il agissait sur les flots, et il ne doutait pas que depuis tout ce temps cette intelligence s’était affinée pour en faire un marin hors pair. Un léger sourire amusé vint étirer ses lèvres tandis qu’il ôtait consciencieusement à l’aide d’un peigne le miel qu’il avait au préalable appliqué sur ses cheveux, Ô qu’il pouvait avoir hâte de retrouver son camarade. Retirant les derniers résidus de la substance avec de l’eau chaude, il finit par se saisir d’une pièce de tissus avant de s’employer à sécher rapidement ses cheveux. Une fois que sa longue crinière pâle fut à peu près sèche, il les coiffa avant d’aller se vêtir : s’il prenait son temps il risquerait d’être en retard.

Une fois vêtu d’une toge courte de couleur verte et désormais au-dehors, le jeune homme prit donc la direction du Quadrant Est afin de rejoindre le lieu où il devait rejoindre Daelarys. Remontant les différentes ruelles dans lesquelles il s’engageait il s’employa à saluer chaque client qu’il pouvait croiser mais aussi contourner les nombreux servants qui se déplaçaient pour procéder aux emplettes qui étaient demandées par les patriarches de la famille qu’ils servaient. La fréquentation des rues valyriennes ne désemplissait que rarement et que ce qu’il avait pu en avoir la fin du couvre-feu avait permis aux bonnes vieilles habitudes de reprendre sans crainte, des éventuels voleurs qui avaient la main légère sur les étals ou encore les anciens postés près de l’entrée de leur maisonnée, discutant entre eux et observant ce qui se déroulait sous leurs yeux des heures durant. Poursuivant son chemin sans s’arrêter, il finit par arriver au Grand Bazar. Si les rues qu’il avait pu suivre était animées, cette partie du Quadrant l’était d’autant plus : nombreuses étaient les conversations, les voix fortes des marchands, un lieu parfait pour découvrir ce qui faisait la diversité des habitants de la capitale.

Il prit une profonde inspiration puis s’approcha des différentes échoppes de la place afin que son regard puisse se poser sur le visage de son ami. Plusieurs minutes où il passa en revue les différents visages attablés jusqu’à ce que ses yeux se posent enfin sur ce visage qu’il connaissait si bien, visage qui avait été redécoré récemment à en juger par cet œil au beurre noir dont son ami avait été gratifié. Un léger ricanement s’échappa de la bouche de Rhaegar qui était bien curieux d’en découvrir l’origine avant qu’il ne s’approche du marin qui l’attendait à petite table.

- Daelarys, mon frère ! As-tu été frappé par ton oreiller cette nuit pour avoir une tête pareille ? A moins que tu ne cherches une raison de porter un cache-œil, dit-il avant de le saluer d’une tape sur l’épaule et de prendre place en face de lui. Même un mourant à une meilleure allure que toi, que s'est-il passé ?

Daelarys Nadresyon
Daelarys Nadresyon
Citoyen

À la bière comme à la guerre.Rhaegar Valineon & Daelarys Nadresyon

Une échoppe au Grand Bazar, An 1067 Mois 10

Cette tape sur l'épaule lui avait manqué. Il aurait reconnu cette voix entre mille et voir le visage du Valineon lui tira un immense sourire. Les retrouvailles s'étaient faites attendre depuis bien trop longtemps.

- "Mon frère ! Ton sarcasme s'était fait désiré ! Installe-toi, je vais nous commander de quoi manger."

Le tavernier passa entre les tables et Daelarys demanda deux coupes de vin, un peu de porc au miel et des fèves épicées. Il demanda également qu'on leur apporte des fruits dès que le repas fut englouti. Il tourna alors de nouveau le visage vers son comparse.

- " J'aurais voulu te conter mon aventure nocturne mais je crains que le houblon et le raisin aient fait leur oeuvre. Je n'ai absolument aucun souvenir de ma soirée. " - il ria de bon coeur - " Mais je suppose que je l'ai bien mérité, comme à mon habitude." - ajouta-t-il avec un sourire en coin.

Il ne lui avait pas non plus été possible de se souvenir avec qui il avait passé sa soirée. Les courtisanes et autres filles de joie étaient généralement ses compagnes du soir. Il suffirait de demander à Zodal mais le peu d'informations données ce matin lui fit comprendre que même son esclave n'en avait pas eu la moindre idée. Daelarys avait parfois des inquiétudes. Il avait hérité du caractère volage de son paternel et celui-ci avait amené à sa naissance dans les bas quartiers de Mantarys. Était-il père sans même le savoir ? Et que se passerait-il si on lui déposait un nouveau-né dans les bras alors qu'il ne connaissait pas le nom de sa mère ? Il ferait certainement comme Baelor l'avait fait avec lui : il l'élèverait sans condition. Néanmoins, un enfant n'était pas compatible avec ses ambitions. Le Nadresyon avait alors décidé de nier toute implication si on l'accusait d'avoir engrossé une catin dans une ruelle. Il ferait colporter la rumeur de son incapacité à concevoir et le tour serait joué. Il n'avait aucunement envie de devoir s'occuper d'un moutard qui passerait ses journées à geindre et déféquer.

On leur porta enfin un plateau de mets ainsi que les coupes de vin. Malgré son mal de tête encore présent et une pâteuse vigoureuse, il n'avait aucun mal à y retourner. Par chance, lorsqu'il était à Velos, il buvait peu, compensant ses débordements lors de ses permissions. Piochant avec ses doigts un morceau de porc encore chaud et dégoulinant de miel, il posa de nouveau son regard sur Rhaegar.

- " Alors, dis-moi Rhaegar, comment se passe ta nouvelle vie à la capitale ? Tu t'y sens bien ? Et les valyriennes, elles te plaisent ?" - fit-il avant d'engloutir la pièce de viande.

Il n'aborda pas la question concernant Aemma. Il savait qu'elle avait quitté le monde des vivants et il supposa que Rhaegar ne voudrait pas en parler. Lorsqu'on lui avait appris sa mort, il eut un pincement au coeur. Il avait toujours apprécié la jeune femme mais il avait apprécié d'autant plus ses formes et la cambrure de son dos. La honte s'était emparé de lui lorsqu'il s'était rendu compte de ses pensées impies alors qu'Aemma avait peut-être expiré dans la souffrance. Mais elle n'était plus et Daelarys s'en accommoda.




Rhaegar Valineon
Rhaegar Valineon
Marchand

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t1456-rhaegar-valineon-ho
À la bière comme à la guerre.Rhaegar Valineon & Daelarys Nadresyon

Une échoppe au Grand Bazar, An 1067 Mois 10
Revoir Daelarys après tant d’années était une chaleureuse consolation dont le jeune marchand avait bien besoin. Bien que le temps et les chemins empruntés avaient pu les séparer, Rhaegar n’avait jamais pu oublier l’amitié qu’ils avaient noué au cours de leur service militaire, notamment grâce à leur amour immodéré pour le domaine de Caraxes. Un ami auprès duquel il n’était pas nécessaire de rester de manière incessante aux aguets, craignant que la perfidie ne frappe telle un poignard dans le dos ou un rapace venant se repaître sur la carcasse fraîche d’un agneau. Non, nul besoin de se méfier de celui que Rhaegar pouvait considérer comme un frère. Un camarade qui avait tout l’air d’avoir passé une nuit des plus agitées tant son visage en était le reflet relativement tuméfié. Face à cette allure qui détonait avec le soin prit dans le choix de la tenue, le natif d’Asshaï ne put s’empêcher de ricaner ni de se moquer quelque peu de Daelarys. Raillerie qui fut bien accueillie par le receveur qui lui aussi souriait tandis que le Valineon s’asseyait juste en face de son ami alors que ce dernier s’expliquait sur les évènements qui avaient eu lieu la veille.

L’alcool tiré des grains d’houblons couplé à celui des raisins pouvait rapidement constituer un cocktail dévastateur auquel Rhaegar n’était désormais plus étranger depuis plusieurs lunes. Boire pour tolérer la peine. Boire pour noyer une colère qui finissait tout de même par éclater. S’enivrer jusqu’à ce que sa capacité à tenir bon face aux effets de l’alcool flanche et le fasse tomber dans les bras de l’inconscience. Rhaegar prit une profonde inspiration en essayant toutefois de ne pas perdre le sourire qu’il affichait à l’attention de cet ami auquel il tenait. Il secoua légèrement la tête en levant les yeux au ciel, tout de même amusé par les mots utilisés par Daelarys.

- Ca ne m’étonnes pas que ton esprit cherche à oublier, qui sait : peut-être qu’une dame n’a pas apprécié le morceau qui s’est présenté à elle, répondit-il sur le même ton de moquerie amicale avant de se concentrer sur ce plateau de mets qui leur était apporté. De quoi se restaurer et prendre des forces, même si l’estomac du jeune marchand avait plus envie de rejeter ce qui était ingéré que de le conserver comme cette tâche première qu’il était censé accomplir de la naissance à la mort.

Alors qu’instinctivement, la main de Rhaegar se dirigeait vers la coupe remplie de vain il se figea momentanément face aux questions qui lui étaient posée. Comment se passait sa vie à la capitale. Est-ce que les valyriennes lui plaisaient. Le genre de question auxquelles il se serait plu à répondre si elles avaient toutefois été posées six lunes auparavant. Finissant par prendre la coupe dans sa main, il la porta à sa bouche et en prit une longue gorgée avant de la reposer devant lui, prenant un morceau de porc.

- Elle est des plus mouvementées mais c’est assez plaisant même si parfois le calme d’Asshaï me manque. Pour ce qui est des valyriennes… de véritables dragonnes pour la plupart d’entre elles, certaines sont très attirantes d’autres sont aussi polies que des douaniers ghiscaris. Les Rhoynares et les femmes de Yi-Ti jouent dans une autre catégorie, répondit-il. Ce n’était pas faux mais Herya avait su lui faire oublier ces femmes qu’il avait pu rencontrer. Et toi mon ami ? Comment te porte-tu ? Et seigneur ton père ?


Contenu sponsorisé