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Jacaerys Velaryon
Jacaerys Velaryon
Seigneur-Dragon

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t1399-jacaerys-velaryon-a
Du dominant et du dominé On ne peut vivre qu'en dominant ses peurs

Carré d'entraînement, An 1067, Mois 10, peu après l'aube

Il existe à l'est du Quadrant Sud un jardin qui n'en est plus un. Autrefois, paradis arboricole se permettant le luxe d'un petit lac artificiel, il avait depuis longtemps plongé dans les méandres du temps et de la décadence. Où se dressaient les fiers platanes, il ne restait que des troncs taillés et noircis par les ans, la belle herbe verte frémissait sous l'ocre de sa teinture et la poussière irritait les poumons. Seule l'eau restait limpide, une clairvoyance rare dans cette tanière pouilleuse. À condition d'apprécier la compagnie, la merde et les effluves de bière et vins mal digérés. En d'autres termes, le jardin était tombé sous la coupe d'une bande. La pire bande qui puisse exister, parfois plus honnie que les cliques Maerion et Veltheon réunies : la horde d'officiers lassés par la vie citadine. L'endroit était ainsi le point de rencontre de ses hommes durs - pour la population valyrienne, sauvages - mais moins que des Andals ou des Nordistes , impolis - comprenez qu'ils ne se font pas le baise-main.

Jacaerys n'était pas un habitué des lieux. Il ne venait pas plus que trois ou quatre fois par semaine. Contrairement à d'autres, il considérait qu'un Légat n'avait pas à s'y présenter tout les jours de la semaine de l'aube au soir. L'État-Major, de son nom officieux, offrait autant de divertissements que de raisons d'y venir : alcools, jeux, bonne compagnie, mais surtout un lieu d'entraînement ouvert à tous. La Première Armée était connue pour sa sélection stricte de son mélange social, autant dire inexistant si on ne montrait pas patte blanche, pour échanger des coups d'épée. Aussi, le jardin devenait au fil des ans cet espace ouvert au public où quintaines fréquentaient tonneaux de liqueur et cercle de combat les tables de jeu.

Ce n'était pourtant pas ce dernier point qui avait amené le Légat ces jours-ci. Il avait délaissé son vice pour se consacrer à un autre: rétablir son niveau d'escrime en duel. Des années de chevauchées ou de sièges avaient émoussé sa capacité à montrer le meilleur de lui-même. En d'autres termes, Jacaerys frappait pour tuer. Cet état de fait écoeurait le Légat. Les images des gorges déchirées par son épée se superposaient à chaque coup. Il espérait ainsi qu'un entraînement le sauverait de cet enfer personnel. Son adversaire du jour était Maraxios Vif-lame, champion de son état et grand vainqueur de l'estime de soi de Jacaerys. Malgré leurs lattes de bois et leurs gambisons rembourrés, le Légat était couvert de bleus et autres plaies tandis qu'il n'avait pas touché plus d'une ou deux fois son adversaire.

En d'autres termes, la colère bouillonnait en lui. Il la contenait à grande peine à chaque échange. Sa concentration allait à sa technique. Malgré la fatigue et la douleur, il se satisfait de ses progrès. Ses coups se voulaient plus propres, moins saccadés. Sa main retrouvait le contrôle et la grâce nécessaire à la pratique du sabre Yi-Ti, arme qu'il appréciait particulièrement. Si elle ne valait pas une lame droite Andale au combat, sa légèreté et sa courbure permettaient de faire chanter chacune de ses frappes et proclamer l'art aux yeux du monde. Les yeux brûlant de la sueur coulant sur son front, ses boucles platine plaquées contre son crâne, il n'en menait pas large lors de l'échange lorsque Maraxios le frappa en pleine poitrine. Ses poumons expulsèrent l'air de son corps et sa vue se brouilla. Excité par l'afflux de sang dans son corps pour compenser, Jacaerys bondit et frappa. Une fois, deux fois, trois fois. La garde de son adversaire lui échappa et son arme factice vint violemment craquer sur le crâne de l'infortuné, estourbi par la même occasion. Le Légat lui montra les dents et lui cracha au visage:

Alors chien ? Tu viens d'Aquos Dohen pour avoir de la flotte à la place du sang ?

Pour toute réponse, le champion lâcha son arme et se mit au garde à vous, visage fermé. Jacaerys hésita l'espace d'une seconde puis comprit et se retourna. Une telle réaction ne pouvait signifier qu'une chose: quelqu'un de non bienvenu venait de se présenter. Or, il ne connaissait qu'une personne persona non grata à "l'État-Major" qu'on saluait pourtant. Elle était là. Surin d'argent. Avec un soupir presque dramatique, le Légat planta sa lame d'entraînement dans le sol et s'appuya contre la garde. Avec ce sourire las et machiste dont tout les hommes de l'armée la gratifiaient - par une solidarité masculine toute nouvelle - il la salua :

Vysehra Arlaeron. Il inclina la tête en un geste de respect : Que nous vaut cet honneur ? Tu n'es pourtant pas une habituée des lieux. Voilà toute la morgue dont Jacaerys était capable envers son estimée collègue. Car au fond, il n'en menait pas large comme en témoignait ses pupilles légèrement trop dilatées par ses sens.



Vysehra Arlaeron
Vysehra Arlaeron
Dame-Dragon

Du dominant et du dominé On ne peut vivre qu'en dominant ses peurs

Carré d'entraînement, An 1067, Mois 10, peu après l'aube

Le vent était sec et chaud. Les quelques fumées qui s’élevaient de la ville étaient vite balayées, laissant place à un ciel clair et limpide, comme toujours à Valyria. Les cheveux blonds comme le blé noués en une longue tresse épaisse et les yeux bleus comme les cieux rivés sur l’horizon, Vysehra Arlaeron observait avec attention la péninsule qui s’offrait à elle. Les années passées à Mantarys l’avaient déshabituée aux chaleurs étouffantes de la cité-mère. Il lui faudrait certainement quelques jours pour retrouver l’habitude du climat, mais elle n’était que de passage. La naissance récente des héritiers avait été l’occasion pour elle de partir en permission.

Habituée depuis toujours aux entraînements matinaux et réguliers, elle se prépara pour se rendre au camp d’entraînement du Quadrant Sud. Elle aurait souhaité s’y rendre en compagnie de son cousin Laedor mais celui-ci était maintenu à résidence pour quelques affaires. Naerys sans doute avait-elle également besoin de sa présence. Elle se fit préparer quelques mets à base de miel et fit préparer son cheval. Celui-ci était d’un noir étincelant, imposant et robuste, et sa taille dépassait de loin les chevaux habituellement utilisés pour les déplacements rapides. Endymion était une bête habituellement utilisée pour les labours et le travail aux champs, expliquant le gigantisme de ses sabots et sa taille à la croupe, mais Vysehra voyait en lui une robustesse aux éléments naturels à toute épreuve. Elle l'avait ainsi préféré pour ce trait physique plutôt que pour l’allure élancée et gracieuse des chevaux traditionnels. De toute façon si elle décidait d’effectuer en trajet rapidement, Talaemion était le plus disposé à le faire.

La légate s’équipa après avoir picoré ses gâteaux au miel et grimpa sur le dos d'Endymion. Elle traversa alors les rues en toisant les hommes qui la dévisageait sur son passage. Il était rare de voir une femme en armure, et encore plus en plein cœur de Valyria. Vysehra se délectait de ces visages surpris et malavisés pour certains. Elle en tirait une satisfaction toute particulière. La foule habituelle qui se massait chaque matin dans les rues s’écartait à mesure qu'elle avançait avec son cheval. La jeune femme ne se pressa pas. Après tout, elle n’était pas attendue au camp d’entraînement et n’avait pas non plus fait annoncer son arrivée. Elle aimait tout particulièrement provoquer la surprise. Et cela ne manqua pas.

Vysehra approcha du camp d’entraînement et y entra toujours sur le dos d'Endymion. Les hommes se mirent alors au garde-à-vous et leur visage laissait paraître une gêne. Elle ne put s’empêcher de sourire. Son regard se porta sur deux d’entre eux qui étaient visiblement passés d’un combat à l’épée à un combat au sol. La Arlaeron reconnu Jacaerys Velaryon, son bien-aimé collègue. Il était Legat de la Cinquième armée et s’était forgé seul. Vysehra appréciait ses efforts. Elle descendit de cheval et dès qu’elle posa pied à terre, son armure s’entrechoqua. Passant les rênes à un soldat qui se tenait près d’elle, elle donna une tape sur le museau d'Endymion.

- « Conduis-le à l’écurie et amène-lui un baquet d'eau pour qu’il puisse se désaltérer. Demande également au maître des écuries de vérifier ses fers. » - fit-elle.

Le soldat acquiesça et emmena l’animal à l’extérieur de la zone de combat. La légate s’approcha des deux mâles en rut et toisa Jacaerys a moitié amusé.

- « Jacaerys Velaryon… »

Vysehra retira un à un ses éléments d’armure. Elle avait eu l’habitude de s’équiper sans l’aide de quelqu’un et il en était de même pour l’inverse. Elle posa soigneusement son équipement sur un banc tandis puis elle ajuste son gambison dont la couleur ocre originelle n’était plus depuis longtemps. D’un geste de la main, elle acheva de se préparer en remettant sa tresse blonde en place. Son regard froid se posa sur Maraxios qui compris l’ordre silencieux de la légate. Il ramassa ses affaires et sa fierté et quitta l’enceinte.

- « Je suis également contente de te voir Jacaerys. » - siffla-t-elle sur le ton de l’ironie. « Je suis en permission et j’ai besoin d’espace pour mon entrainement matinal. Je vois que tu ne perds pas tes bonnes manières avec tes hommes… ».

Elle posa son regard sur lui et un sourire narquois se dessina sur ses lèvres. Le Velaryon lui avait toujours plu, d’une certaine manière.




Jacaerys Velaryon
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Carré d'entraînement, An 1067, Mois 10, peu après l'aube

À l'image de la plupart des hommes valyriens, Jacaerys ne pouvait concevoir qu'une femme fasse partie de l'armée, ni même qu'elle ait pu s'élever si haut dans la hiérarchie. Le nom des Arlaeron n'y était pour rien, jusqu'à feu le capitaine général ils étaient plus connus pour leur gestion talentueuse de mines d'argent et de la politique plutôt que leurs affaires militaires. Depuis la fin de la guerre et son accession au rang de Légat, il avait pourtant appris à se défaire de la plupart de ses préjugés concernant la place de la femme de la société. Rhaenys Haeron, Vaelya Riahenor, Daera Melgaris, autant de grands noms qui se mêlaient à la gloire. De manière plus confidentielle, Jacaerys avait découvert la force de caractère d'une Cellaeron ou d'une Andale.

Pourtant, il éprouvait des sentiments mitigés à l'égard de Vysehra. Sans le rejet absolu et provocateur dont faisaient preuve la plupart des officiers qui pouvaient se le permettre, il se sentait gêné en l'apercevant. Son regard ne se détournait pas de sa silhouette taillée par la guerre et l'entraînement et pourtant féminine. Les chausses moulantes lui saillaient plus qu'un étalon d'une jument et son visage attirait le regard malgré cet air narquois. Refoulant tout intérêt pour la nouvelle venue, Jacaerys se remit en garde, prêt à reprendre l'exerce contre Maraxios. Pourtant celui-ci rengaina sèchement son arme et salua les deux officiers avant de s'en aller d'un pas raide.

Lēk* ? murmura le Légat avec une pointe de douleur dans la voix. Comprenant la raison de la colère de Maraxios, et surtout de son départ, il se tourna avec une angoisse parfaitement dissimulée vers Vysehra. Cette dernière le toisait d'un air amusée et il se sentit comme une souris pris au piège par le chat. Il comprenait désormais le regard las d'acceptation du mouton dévoré par le dragon. Les yeux résolument fixés sur la tresse de son équivalente, il sourit d'un air gêné. Il n'aimait pas qu'on lui rappelle son travers colérique. Cela lui causait bien assez de soucis.

Il m'a porté un coup bas. Je n'ai fait que lui rendre la pareille. C'est comme ça qu'il faut faire, il faut stimuler la colère sinon on arrive à rien ! L'excuse était bien maigre, mais elle lui suffisait. Voir Vysehra finir de se préparer l'inquiétait bien plus. Lâchant son arme, il avança de quelques pas vers la Légat ; bien décidé à lui expliquer refuser de se battre contre elle. Sa réputation la poursuivait et il ne voulait pas être humilié par une femme. Avant de pouvoir ouvrir la bouche, son regard tomba sur la monture de la guerrière et il pila net.

Par Aegarax ! Est-ce un hongre dothraki que tu as là ? Lâchant la Légate, il trotta jusqu'au cheval et lui flatta les flancs avec enthousiasme. Observant la bête, il devait reconnaître que Vysehra avait un certain goût pour ses compagnons de monte. Tu as la puissance d'un mâle sans être dérangé par les femelles. dit tout haut le Légat. Malgré tout son assomption était fausse. Contrairement à Joggo, sa jument pur-sang, la bête n'était qu'un bâtard. Certes d'une grande qualité, mais qui s'éloignait des standards dothrakis. Dommage que ce soit un bâtard... Malgré tout, je crois que ça resterait le meilleur pour saillir Joggo, dommage qu'il soit castré contrairement aux autres. Jacaerys se figea l'espace d'un instant, il avait l'habitude de parler de manière crue des chevaux et leur élevage. Cependant, son interlocutrice était rarement une femme, guerrière et tout aussi agréable à regarder que sa monture de surcroît. Rougissant, il toussota et essaya d'échapper à cette gêne : Une passe, ça te dirait ? Une passe d'armes, en selle ! bafouilla le Légat, bien peu fier et d'autant plus rouge.

*Lēk = diminutif de Lēkia, frère. Comprendre comme 'bro' ou 'frérot'

Vysehra Arlaeron
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Carré d'entraînement, An 1067, Mois 10, peu après l'aube

Si Vysehra était une bonne combattante au sol, l'être à cheval était une toute autre histoire. Il lui était arrivé à plusieurs reprises de partir à l'assaut sur le dos d'Endymion et si celui-ci fracassait aisément les crânes de ses puissants sabots, cela s'arrêtait là. Et il n'était, bien sûr, pas question ici d'écraser qui que ce soit ou quoi que ce soit. Bien que la légate ait eut envie de le faire avec les yeux de Maraxios, cela attendrait. Elle regarda avec amusement l'excitation de Jacaerys face au cheval et il était facile de déceler en lui une certaine fascination pour l'animal. Un sourire mesquin s'esquissa subrepticement au coin de ses lèvres. La jeune femme s'approcha alors.

- "La castration permet de mieux maîtriser les mâles. Sans cela, la simple vue d'une femelle le met en émoi. C'est bien la faiblesse des étalons. Ou des hommes, de manière générale...N'est-ce pas ?" - fit-elle en le regardant dans les yeux.

Le soldat qui menait Endymion aux écuries rendit les rênes à Vysehra, et il retourna à son poste de garde, restant attentif à la moindre demande des deux légats. La Arlaeron pris alors le museau de son destrier entre les mains et en parcouru les courbes du regard avant de se tourner vers Jacaerys.

- "Il n'est pas dans mes habitudes de faire des passes sur le dos d'Endymion. Il n'est également pas fait pour ce genre de combat. "

Elle se dirigea alors vers le banc où elle avait, quelques minutes auparavant déposé son armure et commença à s'équiper de nouveau. D'un geste assuré et habitué, elle ajusta chaque plaque afin d'avoir les mouvements les plus fluides possibles. Il n'y avait rien de plus traitre qu'un équipement mal placé. Son casque sous le bras, elle revint vers son collègue et posa une main sur son épaule, en prenant bien soin d'appuyer avec chacun de ses doigts pour bien sentir le contact de sa peau sous sa paume. Jacaerys avait chaud, en raison de son combat précédent, et Vysehra pouvait le sentir à travers le gambison.

- "Je suis fort mauvaise combattante à cheval, Jacaerys, mais j'accepte. Il vaut mieux pour toi que tu remportes cette passe plutôt que de te faire ridiculiser par une femme au combat à l'épée." - fit-elle en le fixant dans les yeux.

Elle mis alors un pied à l'étrier et se hissa sur le dos du cheval, prenant bien soin de le faire sous les yeux du légat. Endymion eut un bref mouvement de recul et se cabra. Ses sabots retombèrent lourdement sur le sol, témoignant de son poids imposant.

- "Si je gagne, tu me devras un combat à l'épée. Et un repas. Si je perds, je me plierais à tes désirs."


Jacaerys Velaryon
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Du dominant et du dominé On ne peut vivre qu'en dominant ses peurs

Carré d'entraînement, An 1067, Mois 10, peu après l'aube

Post perdu par l'imbécilité de l'auteur mais en gros :

grrgrr Jaca battre Vysehra et l'inviter à manger ensemble avant de lui demander ce qu'elle fiche là


Vysehra Arlaeron
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Carré d'entraînement, An 1067, Mois 10, peu après l'aube

La défaite était un passage douloureux mais certain. Vysehra se savait perdante dès l'instant où Jacaerys lui proposa une passe à cheval. Elle ne combattait que rarement sur le dos d'Endymion et elle regretta de ne pas le faire plus souvent. Sa carrure impressionnante avait de quoi effrayer un ennemi au sol et la force de frappe de ses sabots était suffisante pour tuer. Tombant lourdement sur le dos, la légate eut le souffle coupé durant quelques instants. Ne se laissant pas impressionner, elle souffla quelques instants et eut du mal à trouver le lien qui nouait sa tresse afin de la détacher et se libérer de l'épée du Velaryon. Elle fut agacée par son idée saugrenue de venir planter sa lame au sein même de ses cheveux. Elle y vit là une manière pour lui d'affirmer sa légitimité et sa virilité face aux soldats qui ne purent s'empêcher de sourire. Qu'importe. Elle passerait ses nerfs sur ceux qui avaient eu l'outrecuidance de sourire de sa défaite. Vysehra était venue s'entraîner, et le moment était bien choisi.

- "Ta victoire était assurée, Jacaerys. Mais profites-en, ce sera sans doute la seule." - fit-elle en attrapant ses cheveux dans la main.


Elle le taquina mais le ton de sa voix trahissait une pointe acérée de détermination. Se relevant en grognant suite à une douleur lancinante dans le dos, elle s'épousseta rapidement et alla chercher une coupe de vin. Rapidement, elle déboutonna les premiers rangs de son gambison afin de mieux respirer. Durant quelques instants, elle resta debout face à Jacaerys et le toisa avec un sourire mesquin. Celui-ci s'effaça face à la question de son collègue. Se réinstallant à côté de lui, elle le regarda dans les yeux.

- "Il du devoir de chacun et chacune d'honorer le nom de sa famille. Et il était de mon devoir d'honorer la mémoire de mon défunt père en accomplissant l'un de ses souhaits. Et même si, pour cela, il faut casser les codes de notre société."

Croquant à pleines dents dans certains fruits confits, elle sembla maturer une réflexion dans son esprit avant de prendre une inspiration.

- "L'armée et ses dirigeants ont besoin de voir que la défense de la gloire de Valyria n'est pas qu'une affaire d'homme. Il n'est pourtant pas difficile de voir de grandes femmes prendre le flambeau et faire notre nom à toutes. Dernièrement, même si je ne cautionne pas sa politique pour pauvres indigents, Daera Melgaris a su montrer qu'une femme était capable de mener un peuple entier. Dame Haeron montre aussi qu'il est possible de mener une famille et d'en faire briller le nom. Naerys, ma propre cousine, est en passe de devenir une sénatrice redoutable. Il n'y a rien qu'une femme ne puisse faire. Il serait grand temps que nos esprits de conservateur se fassent une raison."

Elle se rapprocha du Velaryon, brisant ainsi la distance de sécurité qu'il avait tenté d'instaurer. Son parfum mêlé à une odeur de sueur embaumait l'air ambiant. Discrètement, la légate huma avec plaisir celui-ci.

- "Mais je crains que les hommes de notre nation ont bien trop peur de se faire émasculer par une femme avec un peu d'autorité pour se plier à cette évolution. Qu'en penses-tu ?" fit-elle en posant doucement sa main sur la cuisse de son voisin.

Rapidement, elle la retira et détacha l'intégralité des boutons de son gambison. Sous celui-ci, elle portait une tunique ocre qui était trempée du fait de la chaleur qui régnait ici. Les cheveux au vent, elle profita d'une légère brise qui s'infiltra dans le camp d'entraînement. Décidemment, elle allait avoir du mal à s'habituer de nouveau au climat volcanique.

Jacaerys Velaryon
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Vouloir honorer sa famille était un bel effort et Jacaerys ne pouvait que louer une telle audace. Pourtant il devait bien s'avouer désapprouver sa façon de mettre en avant sa loyauté envers sa famille. Un individu  bien que loyal prenait tout ce qu’il désire, dans les limites de son code de conduite, mais sans se soucier de ceux à qui il peut faire du mal. Pour lui, les traditions, la loyauté et l’obéissance avaient de l’importance, mais pas la liberté, la dignité ou la vie. Il suivait les règles existantes, mais sans pitié ni compassion. Il condamnait les autres, non pas en fonction de leurs actes, mais en fonction de ses propres critères. Il répugnait à violer la loi ou à revenir sur ses promesses, en partie par sa nature, mais aussi parce qu’il faisait confiance à l’ordre établi pour le protéger de ceux qui s’opposent à lui sur des questions d’ordre moral. La tradition lui importait, mais pouvait être brisée d'un seul coup bien placé si cela allait en son sens. Or Vysehra incarnait cette bassesse à bien des soldats et officiers.

Où étaient la générosité, le dévouement, le courage et la courtoisie dans ses paroles ? Attaché à ses valeurs, Jacaerys grimaça devant leur absence. Pourtant, il éprouvait une pointe de honte. Il ne pouvait que se retrouver dans la recherche identitaire de la Légate. L'ambition et un manque de reconnaissance semblaient être les points communs entre ces officiers. Il ressentait le même désir de montrer que lui, un dernier enfant, s'élèverait bien plus que haut que ses frères même s'il devait s'opposer à la volonté d'Arrax et son Grand Prêtre fraternel. Vysehra jouait parfaitement avec les mots pour appuyer ses propos. La tradition aurait voulu que Jacaerys tance la guerrière sur sa véritable place. Malgré tout, l'honnêteté devait primer et, s'il devait aller à l'encontre des autres voix des officiers qu'il en soit ainsi.

Techniquement, tu ne romps seulement avec la tradition. Les textes sacrés revendiquent ton égalité avec nous autres. Pourtant, pour que de telles règles existent, il y'a une raison. Considère-la comme stupide et puérile, mais elle existe bien. Le monde est petit et celui des hommes dominant. Tu peux battre nombre de nos frères à l'épée, mais dès qu'il s'agit d'un corps à corps, tu te ferais battre par la plupart. Cette constitution nous permet de dominer. Les Dieux en ont ainsi décidé quand ils ont façonné nos corps. Jacaerys frémit en sentant les doigts de Vysehra s'attarder sur sa cuisse et essaya de décaler sa jambe sans rien en laisser paraître. Heureusement, l'égarement de la Légate fut aussi court que non désiré et il put reprendre, d'une voix plus guindée: Vous, femmes, êtes les dominantes de l'ombre. Les guerrières qui murmurent la mort de vos ennemis. Toutes les femmes que tu cites sont des exceptions, viennent d'une famille aux moeurs et traditions différentes de nous autres ou encore tu comprends mal leur rôle. Naerys n'est pas plus Sénatrice que je ne suis capitaine-général. Elle tient son prestige par le titre de ton cousin. Aussi je ne m'oppose pas à tes idées. Je pense que tu ne vois simplement pas plus loin que ton glaive et les outils que tes consoeurs connaissent pour mieux nous... alors qu'il croquait dans une pâtisserie, Jacaerys tourna la tête vers la Légate pour mieux finir. Il aperçut son corps - bien plus en formes et rondeurs que son gambison le laissait envisager - et ouvrit légèrement la bouche de stupeur. Quelles miettes s'en échappèrent pour courir se réfugier sur sa propre armure. Déglutissant difficilement, la pâte moelleuse devenue aussi rêche que le sable, Jacaerys conclut d'une petite voix : ... dominer.


Vysehra Arlaeron
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Par lassitude, sans doute, Vysehra soupira. Ils entamaient un dialogue de sourd auquel elle n'avait nullement envie de donner suite. Un simple rictus se dessina sur son visage. Même si la tradition était importante, il fallait parfois y faire des entorses pour la gloire de la famille. Qui sait ce qu'elle serait devenue si elle ne s'était pas engagée. Non mariable sans souiller le sang Arlaeron, elle aurait certainement repris le flambeau de son père au Sénat mais elle aurait été vu et écoutée comme fille d'Aenor, et non comme Vysehra. Chose qui lui était insupportable.

Désormais, on l'écoutait et même si chacun avait toujours cette arrière-pensée rétrograde, elle n'en restait pas importante à leurs yeux. On ne la présentait plus à travers le spectre de son père. Et cela était bien trop précieux pour se laisser ternir par quelques propos dénués de réflexion. Elle se leva et se mit dos à Jacaerys. Elle posa alors sa coupe de vin sur la table et regarda l'horizon, les mains croisées dans le dos.

- "Je me demande lequel de nous deux est le plus obnubilé par le bout de son glaive." - fit-elle en glissant un regard sur le côté tandis qu'un sourire railleur passa rapidement sur ses lèvres. "Le jour viendra où vous n'aurez d'autre choix que de compter les femmes parmi vos alliés et non vos petites mains à tout faire dans l'ombre. Nombre de souverains ont prétendu avoir gouverné leurs états d'une main de fer alors que leur stratège n'était autre que leur épouse. Mais trop honteux d'avouer que la mère et l'épouse était bien meilleure diplomate, ils ont préféré le taire. Combien de femmes sont alors mortes dans un silence effarant ? Combien d'entre-elles se sont vues refuser les acclamations du peuple que l'on réserve aux héros de guerre ?" - elle fit alors volte-face devant Jacaerys, attrapa sa dague et la planta profondément dans la table en bois, faisant chuter sa coupe de vin. - "Et combien d'hommes ont survécu lors de batailles grâce à leurs tactiques, cher collègue ? Et bien nous ne le saurons jamais puisque personne n'a jamais voulu admettre au grand jour la prépondérance de ces souveraines. "

Certains soldats, en la voyant dégainer la dague, eurent un mouvement d'hésitation. La main sur le pommeau, ils étaient prêts à s'élancer au secours de leur légat. Pourtant, le regard mauvais que leur jeta la Arlaeron les stoppa net. Sur la table, le vin s'écoula lentement avant de finir son chemin sur le sol de terre battue. Il y eut un moment de silence comblé par la gêne des péons en poste.

- "Vois-tu, je refuse que l'on me prive de la gloire et de l'honneur que j'aurais moi-même bâtie. Je refuse qu'une autre personne en hérite à ma place pour simple prétexte qu'elle possède un phallus. Je t'ai dans ma haute estime Jacaerys. Ne l'entache pas." - fit-elle en lui adressant un regard qu'il était difficile à décrire. Était-ce un regard noir ? Ou un regard de défi ?

Elle attrapa une pomme et y croqua à pleine dent. Le jus sucré coula le long de la commissure de sa lèvre avant de glisser le long de son menton et de terminer sa course sur son poitrail. De sa main libre, elle empoigna une épée en bois et la soupesa longuement. Elle fronça les sourcils puis la reposa. Elle se dirigea alors vers ses affaires et attrapa son glaive forgé par le meilleur atelier d'Aqos Dhaen. D'un geste sec, elle posa sa pomme à moitié croquée sur la table et fit un geste du menton à l'un des soldats qui s'entraînait quelques minutes auparavant.

Il s'approcha et commença à échanger des passes d'arme avec sa légate. Les gestes de Vysehra étaient précis, calculés, et ses yeux repéraient les failles de son adversaires avant même qu'il n'ai le temps d'agir. Face à elle, son partenaire tenait bon grâce à son instinct de survie. Mais la situation bascula rapidement. Manquant de peu de se prendre un coup au chef, il recula et trébucha. Il rampa sur les fesses pour échapper aux coups de son adversaire mais il se retrouva rapidement pris au piège contre un mur. Vysehra le mis alors en menace du bout de son arme puis la reposa au sol. Le jeune homme soupira. La leçon était terminée pour lui, et sa légate s'était passée les nerfs. Elle revint alors chercher sa pomme puis fixa Jacaerys dans les yeux, le défiant, d'une certaine manière.



Jacaerys Velaryon
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Jacaerys avait beau être mal à l'aise vis-à-vis de Vysehra, il n'en restait pas moins un homme fier. Malgré son ouverture d'esprit, parfois taxée de faiblesse, à l'encontre de la gent féminine, il détestait être repoussé dans ses retranchements. Écoutant les paroles du Légat, les traits de l'officier se firent de plus en plus en dur. Quel intérêt trouvait-elle à prêcher à un convaincu ? Tout cela, Jacaerys le savait et l'acceptait. Il connaissaient l'importance des femmes, et leur place dans la société. Le raisonnement de Vysehra faisait seul dans sa pauvreté simpliste. Elle mettait avec tant d'ardeur les véritables talents de son sexe faible qu'elle en devenait aussi ridicule que les plus ardents défenseurs de la cause masculine qui voulait voir les femmes soumises et privées de tout pouvoir. Leur délicatesse et leur intelligence en faisaient pourtant de terribles arachnes, triste sur les débris de la toile que par malheur elles tissaient. Les hommes quant à eux ne changeaient pareil, pareil à des sangliers. Pareils à... Vysehra.

Le Légat ne dit rien, laissant son égale cracher son venin et l'aigreur propre à leur génération dévastée. Il sursauta lorsque la lame frappa la table de bois tant le bruit lui rappela les éclats des épées contre son bouclier. Jacaerys garda de justesse son calme et se contenta d'arracher la dague pour trancher une large part de jambon. La fourrant dans une tranche de pain, il croqua avidement dedans. Pourtant, malgré son air faussement détaché, il ne pouvait nier être impressionné par les talents de bretteuse de la guerrière. Jacaerys était un bon duelliste et un guerrier sans peur, mais il savait manquer de la détermination. Il considérait que celui qui n'avait jamais fait d'erreur n'avait jamais rien fait. La seule qu'il essayait d'éviter était de confondre peur et lâcheté. Puis il y'avait ce qu'il appelait les marche-mort, ceux qui avaient dominé la peur et dont la seule présence suffisait à raviver le moral des troupes. Tous les hommes se ralliaient à leur étendard. Rien que pour pouvoir combattre aux côtés de ses hommes - c'était comme accéder à une forme d'immortalité. Vysehra avait le potentiel et l'énergie pour devenir un de ces personnages appelés à la légende. Si elle ne se faisait pas tuer ou blesser avant. Ou pire humiliée devant la gent masculine dont elle avait l'horreur.

Avec une moue de satisfaction, Jacaerys attrapa la pomme tandis que l'officier finissait d'humilier le pauvre soldat. Croquant dedans, il fit un clin d'oeil à Vysehra tandis qu'elle revenait vers lui. Il haussa les épaules, l'air de dire qui va à la chasse perd sa place, et termina le fruit avec une patience à toute épreuve. Là où il était jusqu'alors impressionné par le calme et le charisme de la Légate, il n'était désormais que légèrement déçu. Jetant le trognon par-dessus son épaule, et ignorant le petit floc produit par sa plongée dans l'étang, le Velaryon se leva.

Contrairement à ce que pourrait laisser penser mon frère, ma famille n'est pas aveugle ni sotte. Nous connaissons l'importance des femmes, et pas seulement pour leur dot. Je connais des guerrières bien plus douées que moi et je n'enlève rien à leur gloire. E, t'emportant de la sorte, en crachant ton venin, tu ne fais qu'effrayer les hommes un peu plus du danger de ton sexe. Passant derrière la table, il s'approcha de Vysehra et bien qu'ils firent peu ou prou la même taille sut la regarder par au dessus. Tu es un bon guerrier, soldat. Prompt à t'emporter comme le dernier barbare ghiscari, aussi rustre qu'un soudard, tu dégaines autant ton épée que ton dard ! rit il en secouant ses cheveux argentés. Peut être que les femmes sont de parfaites éminences grises parce que les Dieux en ont voulu ainsi. Les exceptions existent, regarde-toi par Vagar ! Je ne peux nier leur importance, car même chez les Dothraki, les Mères règnent sur les khal. Et comme toute créature en bas de l'échelle, nous essayons de nous battre. Nous ne pouvons pas lutter contre nos Dieux tout puissants. Nous pouvons par contre lutter contre les femmes qui nous gouvernent si bien dans l'ombre.

Jacaerys poussa violemment Vysehra et siffla entre ses doigts. Les hommes accoururent aussitôt.

En cercle !

Les soldats s'exécutèrent et formèrent un rang solide autour des deux officiers. Lentement, Jacaerys retira son armure, laissant les pièces tomber dans la boue. La seule exception faite fut pour son épée qu'il confia à un homme. Vêtu d'une simple tunique et de braies, il commença à desserrer les liens de son vêtement puis fit passer l'ensemble par-dessus sa tête. Bientôt habillé d'un simple pagne autour de sa taille, il fit signe à Vysehra de faire de même, convaincu qu'elle craquerait avant lui.


Vysehra Arlaeron
Vysehra Arlaeron
Dame-Dragon

Du dominant et du dominé On ne peut vivre qu'en dominant ses peurs

Carré d'entraînement, An 1067, Mois 10, peu après l'aube

Sans s'y attendre, Vysehra se retrouva projetée dans un cercle de soldats qui semblaient ravis de la tournure que prenait la situation. Ceux qui ne faisaient pas partie de son commandement étaient toujours tendus lorsqu'elle débarquait sans prévenir. Même si elle était d'un naturel calme et froid, il lui arrivait parfois de s'emporter de passer ses nerfs sur ceux qui avaient eu l'outrecuidance de la fixer un peu trop longtemps à son goût. Déjà lors de ses premières années à l'armée, ses supérieurs avaient noté une tendance à la cruauté. Et elle n'avait fait qu'affirmer cette réputation avec le temps.

Comme réponse aux provocations de la légate, Jacaerys avait choisi de s'essayer au duel avec elle.  Avec, évidemment, sa foule de chiens en rut à l'idée de voir la seule femme se faire passer à tabac par le légat en qui ils avaient toute confiance. Il se déshabilla alors, retirant chaque morceau d'armure et chaque épaisseur protectrice jusqu'à se retrouver presque nu. Vysehra détailla chaque détail de son anatomie avant d'être enjointe à faire de même. Elle fut prise d'un fou rire terrifiant en analysant le ridicule de la situation. Elle hésita un instant à faire amener Endymion et à repartir au Palais d'Argent pour profiter d'un bain délassant. Après tout, il était inutile de se rabaisser au niveau des autres pour faire preuve de ses compétences. Essayer de prouver qu'il était meilleur qu'elle était une insulte à son estime de soi. Jacaerys baissa dans son estime. Vysehra envisagea alors de lui faire comprendre qu'elle avait bien mieux à faire que de se battre comme des gamins insolents. S'il avait visiblement du temps à perdre, celui de la Légate était précieux.

Néanmoins, son égo parla à sa place. Elle retira alors pièce par pièce sous les regards gênés et un peu trop curieux des hommes autour d'eux. Tirant sa cotte, ils eurent la déception de constater qu'elle portait un bandeau de maintien autour de sa poitrine, et qu'elle garda ses braies fermement nouées autour de sa taille. Les stigmates de la guerre s'étaient dessinés sur sa peau de façon indélébile. D'un geste rapide, elle noua ses cheveux avec un lien de cuir et s'assura de leur maintien. Elle pouvait perdre et en était consciente. La honte ne l'effrayait pas. Depuis longtemps elle était déjà perçue comme une déchéance pour les familles du sud et ce sentiment qui l'avait jadis accablée n'était plus qu'un lointain souvenir. Dans ce petit combat ridicule, elle voulait s'assurer d'y gagner quelque chose.

- "Jacaerys, tu joues à un jeu dangereux, tu le sais n'est-ce pas ? " - fit-elle en le toisant avec un sourire narquois -"Faisons un nouveau deal. Que me proposes-tu si tu gagnes ?"

Elle ne lui laissa pas le temps de répondre qu'elle s'élança sur lui. Les poings serrés et la mâchoire crispée, elle tentait d'analyser les moindres mouvements de son adversaire, jusqu'à sa respiration. Au même titre qu'à la joute, Vysehra était meilleure à l'épée qu'au combat au corps à corps. Son entraînement régulier lui assurerait peut-être une victoire.

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Arrax
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Jaekar Veltheon
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Jacaerys doutait du bien-fondé de son choix tandis que Vysehra se déshabillait à son tour. Il n'avait pas réellement prévu que son défi prenne cette tournure. Le Légat s'attendait à voir sa comparse de mess relever le duel. Cependant, rien ne l'avait réellement préparé à voir la guerrière passer par-dessus sa tête ses vêtements. Déglutissant vaillamment, il ne put s'empêcher d'observer les stigmates des batailles sur son corps taillé pour tuer et détruire. Malgré les muscles saillants, Vysehra n'en restait pas moins fine et assez féminine pour attirer le regard du mâle en chacun des spectateurs. Renâclant et frappant le sol du talon, Jacaerys secoua la tête pour oublier la vision. Il était là pour marquer des points, pas seulement admirer son corps. De plus, il doutait que Vysehra se laisse apprivoiser de la sorte sans quelques morsures et coups.

Si tu gagnes, tu pourras m'humilier à l'épée et... Eh !

Il fallait croire que Vysehra avait pris au mot la description fielleuse dont avait targué Jacaerys les femmes. Traître stratège, elle vint chercher l'assaut aussitôt. Seuls les réflexes de près de vingt ans d'armée permirent au Légat de réagir. Voyant la furia femina s'élancer vers lui, le fils de Mhysa Faer leva ses poings et para le premier de Vysehra. Il recula et observa par en dessous son adversaire. Le jovial officier avait disparu et c'était les traits fermés d'un soldat que pouvait observer Vysehra. Jacaerys lui présentait son profil et gardait ses appuis bien solides. Lorsqu'elle revint à l'assaut, il chassa sur le côté et se retrouva presque derrière elle. Il en profita pour aussitôt l'attraper par la taille et la soulever haut.

Il ne souhaitait pas la blesser, aussi Jacaerys se laissa tomber avec elle pour amortir le choc qui devait en rester non pas moins douloureux. Profitant de l'air probablement échappé des poumons de son adversaire, le Légat l'écrasa de tout son poids et appuya fermement son avant-bras contre sa gorge. Le visage empourpré de l'excitation du combat, Jacaerys montra les dents à Vysehra, oublieux de toute conformité nobiliaire. Il se pencha vers elle, restant à distance raisonnable pour éviter toute tentative de coup de tête ou de mâchoire. Profitant de leur promiscuité, il desserra ses lèvres pour être seulement entendu d'elle :

Tu vois, je te considère comme mon égale. Je n'en ai rien à faire que portes haut tes seins. Je ne pense pas qu'écarter les cuisses aurait pu t'apporter quoique ce soit dans l'armée et que tu mérites ta place. Jacaerys relâcha un peu l'étau de la gorge de Vysehra : Aussi belle et intelligente tu sois, un homme pourra presque toujours t'écraser par la force brute. Ce n'est pas juste, mais la vie ne l'est pas et elle ne le sera jamais. C'est pour ça que vous avez vos manières de nous contrôler non ? Aussi lyks ābra ! Épargne-moi ton fiel et garde le pour nos ennemis. Se redressant, Jacaerys tendit la main vers Vysehra : Tu t'es bien battue et mérites ta place parmi nous, pas vrai les gars ? Mais j'ai quand même gagné, encore. Qu'est-ce que tu m'offres, Légate ?





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'D6' : 5
Vysehra Arlaeron
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Du dominant et du dominé On ne peut vivre qu'en dominant ses peurs

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Plus on s’élevait, et plus dure était la chute. Vysehra savait qu’elle avait bien plus de chance de perdre au corps à corps mais sa fierté l’avait poussée à répondre aux provocations de son collègue. Si son père avait été là pour encadrer ses entraînements, comme lorsqu’elle était enfant, il aurait prit un malin plaisir à la sermonner pour son attitude déraisonnée et son impulsivité. Elle qui était d’ordinaire relativement calme et qui savait maîtriser ses colères, cette fois-ci, elle n’y échappa pas. La légate voulu se relever et profiter d’un moment d’inattention de Jacaerys pour l’attaquer mais elle se ravisa. L’honneur avant la fierté. Qui plus est, l’air comprimé dans ses poumons l’empêcha de se remettre sur pieds rapidement. Elle ne se releva qu’avec l’aide du légat puis épousseta ses vêtements.

- “ Épargne-moi ta morale, Légat. “ fit-elle simplement.

Elle se massa doucement la gorge et se dirigea vers la table. Elle attrapa d’un geste sec sa dague et l’essuya sur ses braies poussiéreuses avant de le ranger de nouveau dans son fourreau. Cela lui éviterait de l’utiliser à mauvais escient.  Il lui fallut alors quelques minutes pour faire redescendre sa tension qui s’était manifestée par une veine gonflée le long de la tempe. S’emparant de son godet, elle versa une rasade de vin puis en fit de même avec celui de Jacaerys. Ravalant sa fierté, elle s’approcha de nouveau de lui et de ses hommes. D’un simple signe de la main, elle invita la horde de gorilles à aller chercher des poux ailleurs et tendit le verre à son collègue. Ravis qu’on leur accorde du repos, les soldats quittèrent peu à peu la zone d’entraînement.

Vysehra lui tendit alors la main en signe de résignation.

- “ J’accepte ma défaite, Jacaerys. Ta victoire était amplement méritée. En guise de récompense, je voudrais t’inviter à un événement un peu… particulier.” - fit-elle un sourire en coin - “Tu seras alors un privilégié. Très rares sont les personnes de mon entourage à avoir eu l’occasion d’y être conviées.”. Voire même aucune.

Depuis longtemps déjà, Vysehra s'adonnait à des pratiques tolérées, mais risquées. Même si personne n’avait eu son mot à dire sur les activités de la fille d’Aeron, il était évident que celles-ci étaient bien plus fréquentes qu’elles ne le devraient.

- “ Néanmoins, mon invitation est gage de confiance. Si tu la brises, il en sera de même pour ta nuque.” - fit-elle sur un ton qui ne laissait entrevoir aucun humour.

La place était désormais déserte. Les gars étaient partis s’occuper ailleurs et seuls ceux qui restaient étaient les soldats de la Première qui surveillaient et protégeaient le carré d’entraînement. Et ceux-là même avaient été envoyés faire une ronde. Vysehra en profita alors pour observer en détail Jacaerys qui ne portait alors que son pagne poussiéreux. Il était légèrement plus grand qu’elle et était taillé pour le combat. Certainement plus qu’elle. Ils avaient suivi des entraînements différents, dans des buts différents. Le Velaryon avait raison sur la constitution de la femme qui l’empêchait - dans un certain nombre de cas - de prendre l’ascendant sur l’homme en termes de force. C’était précisément pour cela qu’Aeron avait mis l’accent sur le combat à l’épée plus que sur le corps à corps pour sa fille. La Arlaeron le savait mais ne l’avouerait pas. Un signe de faiblesse. Elle s’approcha alors de lui, si bien que sa poitrine frôla son torse.

- “ Prends du repos, va aux bains et élimine toute cette tension en toi.” - fit-elle en posant sa main sur son torse encore chaud et humide. - “ Retrouve moi ce soir à la nuit tombée, près de la place des Plaisirs. Et n’en informe personne.

Rapidement, elle regroupa ses affaires et renfila son équipement. Seule. D’un geste sec, elle siffla entre ses doigts et Endymion arriva. Elle chargea son acolyte et monta sur son dos, en profitant pour lui donner une tape affectueuse sur l’encolure. Du haut de son bâtard, elle toisa Jacaerys d’un sourire qui en disait long sur ses pensées.

- “Ne sois pas en retard, Seigneur Velaryon. Le royaume des Dieux n’attend pas.

Puis, d’un coup de talon sur les flancs de l’animal et dans un nuage de poussière, Vysehra quitta le carré d’entraînement.



Jacaerys Velaryon
Jacaerys Velaryon
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Carré d'entraînement, An 1067, Mois 10, peu après l'aube

Vysehra aurait pu refuser son aide et s'entêter dans ses idées de liberté féminine. Elle n'aurait rien gagné que l'animosité des soldats à faire cela mais Jacaerys n'aurait pas été surprise. La tête de mule qu'était la Légate était bien capable du pire. A voir la tempe gonflée à sa tempe vibrante au diapason du plus viril soldat des armées valyriennes - un modeste troupier de la VIII armée à en croire les dernières rumeurs - Jacaerys s'attendait presque à la voir attraper une hache pour réduire en charpie la table. Heureusement elle se contenta de vider consciencieusement la moindre source d'alcool et de lancer un regard furieux aux visages goguenards des soldats, trop fiers de la voir battue.

Le Légat quant à lui resta silencieux. Il ne servait à rien de remuer le couteau dans la plaie. Sa victoire lui suffisait amplement. De plus, Jacaerys appréciait le caractère bien trempé de Vysehra. Certes, il n'était pas certain du bien fondé d'une femme aussi haut dans l'armée mais elle ne cessait de vouloir démontrer sa valeur. En outre, il ne valait mieux pas s'attirer les ires d'une Arlaeron même issue d'une branche secondaire. Heureusement, Vysehra ne semblait pas lui en tenir rigueur et Jacaerys soupira intérieurement lorsqu'elle brandit sa main. Il la serra avec soulagement.

Les paroles de la légate le surprirent. Qu'ils puissent se séparer en de bon termes, ou du moins sans haine infondée, il pouvait le comprendre. Cette histoire de récompense n'était que de la bravade à ses yeux. Être ainsi invité sans prévenir à quelques évènements mystérieux laissa Jacaerys cois. Il observa longuement Vysehra et se demanda quels malices elle pouvait bien lui réserver. Sa gorge se dessécha lorsqu'elle s'approcha de lui et le frôla. Etait-ce réellement ce qu'elle avait en tête ? Le soldat en lui criait gare, il venait de la battre à deux reprises et les brimades étaient choses courantes dans les rivalités de l'armée. Son bas-ventre hurlait autre chose tandis que sa raison fondait en confusion sous la main fraîche de Vysehra sur son torse.  

Très bien. A ce soir. déglutit avec peine Jacaerys, le souffle court.

***

Le reste de la journée avait été longue. Très longue. Jacaerys détestait cette longue attente, propre à leur métier. Cet instant de grâce où tout les scénarios se bousculaient dans sa tête pour imaginer le meilleur comme le pire. Généralement, cela venait avant la bataille. D'une certaine façon, toute rencontre avec son estimée collègue revenait à une lutte de longue haleine. L'intensité que Vysehra mettait dans chacune de ses paroles déstabilisait le Légat à coup sûr. Toute la journée, il essaya de se rassurer. La Place des Plaisirs était évocatrice de tant de choses qu'il ne pouvait que laisser des images indésirables s'inviter dans son esprit. Il craignait autant la déception qu'il était excitait par cette rencontre incongrue. Ainsi ce fut rasé de frais, vêtu d'une tunique simple et à peine armé d'une dague qu'il vint à la rencontre de Vysehra à l'aube de la nuit. Lorsqu'il l'aperçut, Jacaerys se dirigea droit vers elle et se planta face à elle, avec un sourire complice. Puis il attendit. Si elle se voulait aussi mystérieuse, elle pouvait aussi bien mener la danse.





Vysehra Arlaeron
Vysehra Arlaeron
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Carré d'entraînement, An 1067, Mois 10, peu après l'aube

La nuit était tombée sur Valyria et les rues se vidaient progressivement à mesure que les minutes s’écoulaient. Pourtant, au centre de la cité-mère, un endroit faisait preuve d’une effusion plus particulière. La Place des Plaisirs frémissait sous les soupirs, les chuchotements, mais également les affaires politiques et financières qui se discutaient à l’abri des regards. La lueur suave des torches qui éclairaient les ruelles qui serpentaient autour de la place empêchaient de distinguer clairement les visages de ses occupants. Vysehra se tenait dans un angle, attendant l’arrivée de Jacaerys. Vêtue d’étoffes pourpres amples et fines, elle semblait se fondre dans l’obscurité. Les cheveux détachés, le col de sa tunique très échancré et les vêtements qu’elle portait ce soir là contrastait avec son apparence habituellement austère. Une odeur d’encens semblait flotter autour d’elle, mais également un autre parfum, un peu moins commun. A l’approche du légat, elle releva le menton et le regarda.

- « Tu es venu. Tu me surprends Jacaerys. Vois-tu je pensais que ta confiance à mon égard te ferait défaut ce soir… » - elle afficha un sourire en coin – « Suis-moi. » - fit-elle en attrapant doucement sa main.

Elle le traîna quelques minutes dans des ruelles sombres avant d’arriver devant une porte en bois à laquelle elle toqua trois fois. Ils durent attendre un peu avant qu’un bruit de serrure ne se fasse entendre et que quelqu’un n’ouvre la porte. Alors, ils pénétrèrent dans une demeure au faste évident et où se déroulait une sorte de soirée. Il y avait des convives partout et quelques danseuses légèrement vêtues, dansant au son lent des cithares et des percussions. Il ne s'agissait pas d'une orgie mais les invités semblaient être dans un état second. Il y avait des discussions à voix basse, quelques éclats de rire mélangés à des soupirs. La luminosité à l'intérieur était faible et il leur fallu quelques minutes avant que leurs yeux ne s'habituent à l'obscurité.

Ils avancèrent dans un premier couloir, puis, Vysehra s’arrêta face à une danseuse donc le corps huilé brillait à la lueur d'une lampe à huile. Lentement, elle glissa sa main contre son corps chaud et nu, puis elle l’embrassa lascivement avant de descendre dans son cou. La jeune femme face à elle se laissa faire avec plaisir, connaissant visiblement déjà l'héritière. Ses doigts vinrent agripper ses cuisses avec violence avant de relâcher la pression. Puis la légate recula, caressa ses cheveux et continua son chemin avant de passer son pouce sur ses propres lèvres.

Il régnait une douce chaleur et une ambiance étrange dans toute la domus, tandis qu’un épais brouillard flottait dans l’air. Enfin, le Arlaeron s’arrêta devant une porte et se tourna vers Jacaerys.

- « Ceci est mon temple secret soldat. J’exige ta discrétion en dehors de ces murs. » - fit-elle avant d’ouvrir la porte.

A l’intérieur de la pièce faiblement éclairée, trônaient de multiples divans et des coussins qui tapissaient le sol. Au milieu se trouvait un bol de métal rempli d’eau bouillante au-dessus d’un petit foyer et à côté duquel étaient placées des plantes et des morceaux de résine. Vysehra s’approcha et s’installa à côté du bol, invitant son collègue à en faire autant, tandis qu’elle retira l’étoffe qu’elle portait sur épaules. Lentement, elle plaça les ingrédients dans l’eau bouillante et patienta que les premières vapeurs se forment. La légate se tourna alors vers Jacaerys.

- « As-tu déjà l’atteint l’extase Jacaerys ? Pas celle que tu as sous tes doigts, des soirs de solitude dans la maison de passe du coin. Celle qui te plonge dans un état d’euphorie puis dans une rêverie dont tu n’as jamais envie de sortir. Laisse-moi t’inviter pour ce soir, mon ami. » - fit-elle tandis qu’elle lui glissa un regard libidineux.

Elle plaça alors son visage au-dessus des vapeurs chaudes puis inhala doucement. Ses yeux se fermèrent tandis qu’elle inspira une seconde fois. Enfin, son corps tomba lourdement sur le tapis moelleux placé spécialement pour l’occasion.

- « Laisse-toi aller. Cette transe onirique n’est que passagère… » - ses mots s’éteignirent dans un soupir extatique tandis qu’un sourire de bien-être se dessina sur ses lèvres charnues.



Jacaerys Velaryon
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Carré d'entraînement, An 1067, Mois 10, peu après l'aube

Au plus noir de la nuit, Jacaerys appelait la mort. Au plus noir de la nuit, au cœur de la terreur, il priait parfois la fin. Avant l’aurore, son calvaire devenait éternité. Habillé comme le plus vulgaire des reîtres, même Tyvaros montrait parfois plus de goût, il était excité par les désirs de Vysehra. La fougue et la presque misandrie de son égale flattait son égo et il espérait trouver en elle une autre joueuse, désabusée et désireuse de prouver sa valeur. La découvrir vêtue de la pourpre et d'une échancrure digne d'une maison close, Jacaerys cligna des yeux de surprise et de contentement. Ce n'était pas seulement son fourreau qu'il ressentait soudainement peser sur sa cuisse tandis que son regard s'égarait vers des abysses bien peu prudes.

Tandis qu'il se laissait traîner par la main, une touche de déception l'envahit. Les cachotteries de Vysehra berçaient son imagination depuis leur séance matinale. Il s'était attendu à participer à des duels interdits, d'écumer les tables de jeu voir même participer à quelques combats clandestins dans les taudis de la ville. La voir habiller ainsi exciter évidemment ses sens mais il ne s'expliquait pas le caractère si discret de la Légate. L'attirance de Jacaerys à son égard n'était probablement pas un secret pour elle. Leur corps à corps faisait bien trop ressentir le contact de l'autre. Malgré tout, il se languissait d'Helenys et de son contact. A moins d'être particulièrement titillé par Vysehra, il doutait de céder à son désir. Lorsqu'il arrivèrent devant la porte en bois, le Légat faillit bien lâcher la main de sa compagne et s'éloigner sans demander son reste. Seule sa curiosité, et son voeu de garder une bonne relation avec ses pairs, ne le firent pas craquer. L'orgie semblait prendre fin, étonnant à cette heure, mais Jacaerys s'étonnait de voir les convives si léthargiques. Avec la levée des restrictions, certains n'avaient pas perdu l'habitude de commencer les festivités tôt, mais apparemment les laisser traîner au possible.

Il dut bien s'avouer presque vaincu lorsque la langue de Vysehra vint jouer avec celle d'une des nombreuses danseuses au corps plus qu'affriolant. Cachant son malaise, Jacaerys se mordit et détourna le regard avec insistance. Refusant de tourner la tête vers le couple obscènement sensuel enlacé, il dégaina légèrement sa dague et s'infligea une légère coupure au pouce. Distrait la par la douleur, sa raison survécut à l'épreuve malgré son souffle court lorsqu'ils reprirent leurs pérégrinations. Le faiblard filet de vie entre ses lèvres s'étouffa à l'instant où la moiteur de la pièce les frappa. Les poils de Jacaerys s'hérissèrent tandis qu'un léger sentiment de malaise l'envahissait. Il avait un mauvais pressentiment. Croisant le regard dissolu de Vysehra, il se laissa porter à l'invitation de s'asseoir. Le Légat savait où cela allait et pourtant il ne pouvait détacher son regard du renflement des seins de sa compagne tandis qu'elle se penchait pour aspirer les vapeurs de la résine.

Peut être était il plus faible qu'il ne le pensait. Pourtant, Jacaerys ne désirait pas s'adonner à une telle pratique. Sa vertu et son code de l'honneur lui interdisait. Telle était l'échelle de la décence et de la chevalerie. S'abandonner au vice et à la facilité ne lui ressemblait guère. Le soldat s'était brisé l'échine pour en arriver là où il était, bien qu'aidé par quelques avantages. Le carcan de son intégrité et de sa famille n'étaient plus ce qu'ils étaient. La mort, il l'avait vu et vécu. Sur les champs cataclysmique de l'empire Ghiscari, Joggo trottant inlassablement parmi les cadavres de ses frères d'armes qu'il détestait pourtant. S'il avait survécu, ce n'était pas pour... ça. Son regard s'abandonna à la forme avachie de Vysehra et y découvrit une certaine sérénité. Voir un bien être. Un frisson parcourut la nuque de Jacaerys. Jamais il n'avait vu cette femme ne serait qu'approcher un tel état. Il déglutit. Il avait soif. Très soif.

Je... Je veux oublier.

Le Légat se pencha. Hésita. Ouvrit goulument ses lèvres et étancha sa faim, celle de l'abandon et de l'amnésie. Tandis que le goût effacé du benjoin et des baumes frappait enfin ses narines, il ferma les yeux. Et oublia.


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